Mary-Gail || Truth or Dare

prénom(s) : Mary-Gail, nom assez atypique en soit pour qu'un doublon de son identité sur le sol britannique soit peu probable. nom de famille : Taylor. Fière et nombreuse famille Taylor, capable de se relever de toutes les tragédie. âge : 34 années au compteur, le fameux 30 qui fait si peur à tant de gens passé depuis longtemps. origines & lieu de naissance : Britannique de mère en fille, elle a vécu toute sa vie à Bristol et y finira probablement ses jours. statut civil ou amoureux : Officiellement célibataire, mais en couple depuis bientôt deux ans dans le plus grand secret. emploi ou études : Fondatrice et co-gérante d'un jardin potager pédagogique et d'une table d'hôte vegan. orientation sexuelle : Homosexuelle, longtemps refoulée, aujourd'hui à peine assumée. aspiration choisie : N'aspire qu'à voir sa famille l'accepter toute entière : famille et équilibre sont ses moteurs. faceclaim : Karen Gillan.

Ton personnage a choisi une aspiration, autrement dit un souhait à long terme ou un but à poursuivre : que peux-tu nous dire sur ce qui l'anime ? Pourquoi cette aspiration et pas une autre, en quoi iel se retrouve dans celle-ci et en quoi cela influe aujourd'hui sur sa vie ?

Vous auriez posé la question à Gail il y a 3 ans, elle vous aurait sans doute répondu qu'elle n'en savait rien, que la réussite de son entreprise était sans doute ce à quoi elle aspirait le plus, mais c'était il y a trois ans. Aujourd'hui, elle ne souhaite qu'une chose : une vie paisible et heureuse avec celle qui fait battre son cœur au-delà de toute raison. Amoureuse comme jamais, elle sait que son avenir avec Harper s'annonce radieux et elle ne rêve que de passer toutes les étapes de la vie auprès d'elle. Pourtant, Gail sait que son bonheur ne pourra jamais être totalement complet s'il n'est question que de Harper et elle. Sa famille compte tellement, qu'elle sait qu'elle souffrirait toute son existence si cet amour non conventionnel venait à briser leurs liens. L'homosexualité ayant toujours été un tabou absolu dans sa famille, elle ignore totalement comment ses frères et sœur pourrait réagir en apprenant qu'elle vit une idylle avec une femme et depuis presque deux ans, Gail vit donc de l'adage « pour vivre heureux vivons caché ». Sauf qu'aujourd'hui, cela ne lui suffit plus. Elle ne veut plus cacher Harper, a peur qu'un jour, celle-ci pense qu'elle n'est pas assez bien pour que Gail s'affiche avec et plus que tout, elle veut partager leur bonheur avec les siens. Alors Gail en est ici aujourd'hui, désirant ardemment faire son coming out auprès des siens, mais restant tétanisée par l'idée qu'ils puissent la regarder avec dégoût et décident de couper les ponts avec celle qui s'est éloignée des volontés du Seigneur... comme ils l'ont tous tristement appris au sein de leur paroisse.

infos en vrac

[1] Seconde née de la famille Taylor, Mary-Gail est la première fille du couple. Un heureux événement pour le couple qui avait déjà un fils. Comme son frère (et toute la fratrie qui a suivi après elle), Mary-Gail (que tout le monde appela bientôt simplement Gail) ne manqua de rien et certainement pas d'amour. Après tout, l'un des préceptes fondamental dans la famille était l'amour de Dieu. De confession anglicane, le couple Taylor éleva ses enfants en respectant scrupuleusement les traditions. À la maison, c'était repas tous à table et bénédicité et tous les dimanches, toute la petite famille se rendait, dans leurs habits du dimanche, à l'église pour suivre la messe. Lorsqu'elle eut l'âge raisonnable, Gail fut même envoyé durant l'été dans des camps de vacances religieux. Tous ses amis faisaient également partir de la congrégation.

[2] Tout son monde s'écroula la nuit du 18 novembre 2006. Son frère aîné, Gabriel était rentrés de l'université pour le week-end et les parents en avaient profité pour sortir pour un dîner en amoureux, laissant les plus jeunes sous la surveillance des plus grands. Gabriel et elle venaient tous juste de coucher les cadets lorsque la police toqua à leur porte, leur annonçant la mort de leurs parents. Ce soir-là, pour la première fois, Gail remit en cause tout ce qu'on lui avait appris sur Dieu, ne comprenant pas pourquoi un être aussi bienveillant pouvait leur arracher aussi brutalement les deux personnes qui comptaient le plus pour eux. Rapidement, les enfants furent placés sous la responsabilité de leurs grands-parents maternels et ses derniers décidèrent, afin de préserver les enfants du mieux possible, de déménager dans la maison familiale pour leur éviter un nouveau bouleversement.

[3] Gail était déjà depuis toujours, très proche de son grand-père, un homme brillant, mais taciturne, préférant passer ses journées à soigner son jardin en solitaire qu'à discuter autour d'une tasse de thé. Comprenant son caractère, Gail n'avait jamais eu de problème à rester des heures dans le silence, à désherber les plants de carottes et arroser la multitude de fleurs colorées qu'il soignait comme ses enfants. Dès l'âge de 11 ans, elle suivit les traces de ce dernier, refusant de manger de la viande et de porter des vêtements faits à base d'animaux. Si à l'époque, le terme de vegan n'était pas vraiment utilisé pour les décrire, c'est ainsi que Gail se définit aujourd'hui.

[4] Suite à la perte tragique de leur fille, la grand-mère de Gail se raccrocha à sa foi et à la maison, elle était clairement la maîtresse. Gabriel partit à l'université et son grand-père disant amen à tout ce que décidait son épouse, les activités extra-scolaires en lien avec la paroisse redoublèrent, les prières aussi, à chaque repas, mais aussi chaque soir avant d'aller dormir. Gail surprit même plusieurs fois la bigote en train de prier pour leur salut, alors qu'elle-même ou un des plus jeunes avait fait une bêtise plus ou moins grosse. Au lycée, Gail subit quelques moqueries de la part de camarades au courant de la dévotion de l’aînée, mais il faut avouer que le fait que tout le monde sache qu'elle avait perdu ses deux parents la préserva du pire. Cette pitié qu'elle détestait voir dans les yeux des autres la préserva ironiquement du harcèlement scolaire.

[5] Pendant ses années difficiles, Gail donna son meilleur jeu d'actrice pour sembler plus heureuse qu'elle ne l'était. Refusant la pitié des gens, désireuses de montrer à sa fratrie qu'ils pouvaient se remettre de leur immense perte et continuer de vivre, elle fit semblant de faire son deuil, semblant d'être à nouveau pleine de joie et de vie, semblant de montrer que la vie pouvait continuer. Bien sûr, elle finit par se surprendre à être parfois vraiment heureuse, à vraiment faire son deuil, à vraiment tourner la page... Elle n'avait jamais su ce qui était le pire. Sourire quand elle avait envie de pleurer ou rire à nouveau en toute insouciance. Avec le temps, elle découvrit un sentiment pire que la tristesse : la peur d'oublier.

[6] Mais la vie fait toujours son œuvre, comme on dit et un jour, Gail réalisa qu'elle ne faisait plus vraiment semblant d'avancer. Il faut dire qu'à l'université, son cercle d'amis changea radicalement. En-dehors de sa paroisse, de son quartier, personne ne connaissait son histoire et elle pu enfin vivre loin des regards de pitié et de tristesse qui n'égaleront jamais la sienne. Elle mena avec brio des études de commerce, consciente que même si cela ne la motivait pas vraiment, son projet professionnel nécessitait d'avoir des notions dans ce domaine. À la sortie de l'université, elle travailla avec acharnement, cumulant un travail à temps plein et la rénovation du rez-de-chaussée du cottage pour en faire un espace capable d’accueillir le plus rapidement possible une table d'hôte digne de ce nom. En moins d'un an, elle put lâcher son travail alimentaire pour se concentrer sur la table d'hôte, entièrement vegan (et locavore autant que possible), sacrifiant encore un peu son confort en vivant à l'étage, dont la rénovation n'avait rien d'une priorité. Dès qu'elle pu embaucher quelqu'un pour la cuisine, elle put se concentrer sur le terrain, transformant l'espace rempli d'herbe en jardin potager luxuriant, jusqu'à ce qu'il soit possible d'intégrer sa propre production à la cuisine. Elle commença alors, également, à faire visiter le jardin potager dans un but pédagogique. Il lui fallut six années supplémentaires pour pouvoir entièrement rénover le cottage, mettre l'étage aux normes et avoir enfin un l'espace de vie digne de ce nom.

[7] Durant toutes ces années, elle fut heureuse de pouvoir compter sur sa famille et ses amis pour l'aider à mettre son projet en route. Le mur de l'escalier menant à l'étage est couvert de photos de toutes les personnes qui ont un jour travaillé sur les travaux du cottage. Elle l'appelle « le mur des anges ». Elle put aussi grandement compter sur Henry, un voisin à la retraite qui s'ennuyait un peu. Il fut bien heureux de pouvoir donner de son temps et de son énergie à sa jeune voisine pour l'aider à faire quelques travaux et à organiser le jardin.

[8] C'est aussi grâce à Henry, qu'elle rencontra Harper. Fille de ce dernier, elle revint à Bristol en août 2022, ignorant un peu si elle allait à nouveau partir ou rester. Rejoignant souvent son père au jardin, Harper commença naturellement à aider à Mead Lane Cottage, à mesure que l'amitié entre Gail et elle progressait. Une amitié loin d'être aussi simple que tout le monde le pensait et qu'elles ne l'affichaient en public.

[9] Catastrophique en amour, les relations de Gail s'étaient toujours soldées par des échecs cuisants, ses petits-amis finissant toujours par la quitter au motif qu'elle semblait bien moins impliquée qu'eux, qu'elle ne se donnait pas entièrement et qu'elle ne semblait jamais totalement heureuse et/ou amoureuse. Gail, elle-même, avait fini par se dire qu'elle n'était pas faite pour l'amour. Pourtant, lorsque Harper avait commencé, dans le privé, à se montrer plus tactile et plus séductrice, elle avait tout de suite ressenti des émotions qu'elle avait déjà ressenties par le passé et s'était efforcé de refouler pendant longtemps, ses sentiments et émotions n'étant pas acceptables. Une fois de plus, elle avait tenté de nier ses sentiments et de rester platonique, mais lorsque son grand-père tomba malade, au point d'être hospitalisé, Harper fut présente tous les jours, la soutenant et lui apportant toute l'aide dont elle avait besoin. Gail se laissa enfin aller dans les bras de la jeune femme, trouvant un réconfort rare et précieux.

[10] Son grand-père mourut le 29 novembre 2022, emportant une part de l'âme de Gail avec lui. Ce nouveau deuil, couplé à ses sentiments de plus en plus intense pour Harper, plongèrent Gail dans une profonde crise de foi. Elle refusa dès lors de repousser celle qui faisait battre son cœur et entama – dans la plus stricte intimité – une véritable relation avec la fille de son voisin. Dans les bras de Harper, Gail découvrit le véritable amour, la communion la plus profonde et le bonheur le plus complet qu'elle n'ait jamais vécu dans une relation amoureuse, consciente dès lors que malgré toute la tendresse et l'amour qu'elle avait porté à ces anciens petit amis, elle ne pourrait jamais être pleinement heureuse qu'avec une femme. Et surtout, qu'elle ne voulait être heureuse avec personne d'autre que cette femme.

[11] Ni l'une, ni l'autre n'étant prête à affronter le regard et le jugement des autres, elles décidèrent de garder leur histoire secrète, et même lorsqu'elles emménagèrent ensemble, en avril 2023, elles continuèrent de prétendre qu'elles n'étaient qu'amies. Deux meilleures amies qui avaient décidé, puisqu'elles travaillaient maintenant officiellement ensemble en tant que co-gérante de Mead Lane Cottage, de s'installer en colocation pour le côté pratique (et parce que revivre chez ses parents à 30 ans passés était compliqué pour Harper).

[12] Mais les choses pourraient vraiment changer aujourd'hui. Réalisant de plus en plus que le maintien à domicile de leur grand-mère est compliqué. Déjà souffrante de troubles de la mémoire et de perte d'autonomie depuis plusieurs années, son état n'avait cessé d'empirer depuis le décès de son époux et les chutes et autres problèmes de santé sont de plus en plus fréquent. La question de la placer dans une structure adaptée commence à se poser et les calculs montrent clairement qu'ils seraient contraints de vendre la demeure familiale pour financer cela. Pour tous les enfants l'idée de vendre la maison de leurs parents, le lieu où ils ont grandi avec leurs grands-parents, ne laisse pas de marbre. Pour Gail, cette nouvelle perte qui se profile ne fait que renforcer son sentiment d'injustice et d'incompréhension. Les mots prononcés lors des sermons du dimanche sonnent creux et la question du pourquoi revient encore et toujours dans son esprit. Pourquoi le Seigneur rappel à lui si brutalement les gens qu'elle aime ? Pourquoi doivent-ils perdre dans un même temps la maison, le seul endroit qui les relie encore à leurs parents ? Aux êtres chers qui ne sont plus ? Pourquoi vivre son amour avec Harper serait-il si impur, quand tout ce que Harper lui apporte est de l'amour, de la joie et un avenir ?

Lilith (pronom elle)
prénom : Em. âge : 34 (enfin presque). pays : France. fréquence de connexion : variable mais autant que possible. comment as-tu découvert Get Together ? J'avais vu la pub, mais j'ai été conduite ici par @Gabriel Taylor. type de personnage : inventé. multicomptes : Nope. crédits : Ana Makes. un petit mot pour terminer ? ici.