another version of me i was in it (marlow & eli)

13/05/1993

another version of me i was in it

gifs by (c) alexhoghdaily & may0osh

septembre / 2024
salle de concert

Eli ne connaît ni les artistes ni la musique qu’ils offrent mais quand ses amis lui ont proposé d’aller profiter d’un concert gratuit en plein Bristol - et en pleine journée ! - il a pas hésité une seconde avant d’accepter. C’est pas spécialement le genre de choses qui faisait partie de sa longue liste d’activités à faire une fois sorti mais il n’est pas mécontent de découvrir ce qu’il n’a pas eu l’occasion de connaître avant. Faut dire qu’il avait pas l’argent de se payer des places de concert et qu’il ne prenait pas le temps de guetter ceux qui ne nécessitaient pas de carte bleue. Donc, c’est une première !

Sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, la musique a toujours eu une place un peu importante dans sa vie. Dès son plus jeune âge, des notes aléatoires ont commencé à s’enchaîner dans sa tête, créant de toute pièce des musiques qui viendraient le rassurer lors des nuits les plus noires. Quand certains enfants s’inventent des amis imaginaires avec qui discuter, lui s’inventait des musiques. C’est comme ça qu’il a rencontré Marlow et qu’ils ont noué ensemble ce qui s’apparentait à une drôle d’amitié. Il a été le seul à connaître son amour pour la musique, et il lui a tendu la main quand rien ne l’y obligeait ; lui mettant dans les mains ses premières baguettes. S’il n’a évidemment pas la batterie aujourd’hui, les baguettes - volées, donc, car elles ne lui appartenaient pas - sont toujours bien planquées au fond de son sac et il profite de ses quelques moments de solitude pour les sortir et les utiliser sur n’importe quelle surface - tant pis s’il n’y a pas de musique à ce moment-là, son imagination fait le travail.

Des années durant, les deux jeunes se sont retrouvés en cachette pour aller à leur passion commune : la musique. Si Eli ne parlait pas de ce qu’il pouvait vivre de son côté, la musique lui permettait de se libérer d’un poids - note après note, enchaînement après enchaînement -, et les rires qu’il partageait avec son compagnon d’instrument lui permettaient d’oublier l’espace d’un instant. Mais cette belle complicité se devait de se tenir à l’abri des regards ; car Marlow n’était pas comme lui ou comme ses amis, car la musique ne concernait que quelques geeks, car ils n’évoluaient ni dans les mêmes sphères ni dans le même monde et qu’Eli avait tout simplement honte de cet ami.

Tous ces souvenirs sont loin désormais et même s’il se surprend parfois à se perdre dans ce passé, il n’y pense désormais que rarement. Si aujourd’hui, tous ces souvenirs remontent à la surface, ce n’est que pour une raison. Alors qu’il avance dans la foule pour tenter de retrouver son groupe d’amis, son épaule vient cogner fortement contre celle de quelqu’un - ce qui a le don de le foutre en rogne, estimant que le monde autour de lui se doit de faire attention. « Putain mais regarde où tu vas, ducon ! » Ses mains se lèvent pour pousser la personne concernée et c’est là, à ce moment précis, face à ce regard, que les souvenirs reviennent. « Marlow ? » qu’il demande, pas complètement sûr de ce qu’il avance. « Marlow Valerious ? » Il insiste alors que ses mains sont toujours sur les épaules du gars, tout à coup bien incapable de bouger.

23/02/1992

another version of me i was in it.

And when I'm back in Chicago, I feel it. Another version of me, I was in it. I wave goodbye to the end of beginning.

@Eli Cash ☆ Marlow Valerious

gifs by (c) sacreddonkey et (c) elyyxium

« Viens avec moi. » ordonne sa petite sœur, prête à le trimballer en soirée. Marlow grimace, lève les yeux au ciel, lui dresse son plus beau majeur avant de la contourner. « C'était pas une question, tu ramènes ton cul. Pas de limites. Pas de question. » Et surtout pas plus d'explication. Bras qu'elle attrape, faisant pivoter Marlow sur lui-même. Grognement, mécontentement. Pas le choix, il va devoir suivre Vicky dans une euphorie. Si le DJ avait prévu de composer toute la nuit, il allait devoir faire tomber son plan à l'eau et se contenter de suivre sa soeur dans ses frasques nocturnes. Il n’y aura rien de sérieux ce soir, et il le sait. Toujours prêt à faire la fête, quel que soit son état. C’est précisément ce qu'il recherche Marlow, pas envie qu'on questionne chacune de ses actions, qu'on lui dise qu'il stagne, que ce n'est qu'un bon à rien et qu'il doit vraiment se soucier des conséquences de chacun de ses actes. Non, ça donne des vilaines rides sur le front tout ceci et il est jeune et beau pour toutes ces conneries. Chemisier blanc, jean, basket blanche et il prêt à affronter la soirée. Il avait quelque peu changé depuis son retour en ville. Sa vie a basculé de l'autre côté dès la disparition de son père. Il sort moins, se renferme chez lui pour composer, alors qu'il n'aime pas la solitude. Toujours la musique comme alliée, mais il a ce trou béant qui ne cesse de s'agrandir en lui depuis l'enterrement. Ça prend beaucoup d'espace, comme pour l'empêcher d'avancer. Et si son père avait raison ? Et s'il était qu'un bon à rien ?

La soirée démarre à peine, ils se pointent dans l'antre, faisant dévaler dans leur gorge l'acide d'un alcool fétide. Un deuxième shoot que Marlow engloutit en moins de dix secondes. Et un autre. Plus tard, la Terre bascule doucement, une bière largement entamée. Comme toujours, l'ambiance est folle ; musique à fond, du monde partout, l'odeur des différents arômes, les conversations et les rires qui s'entremêlent. Posé sur une chaise près du bar, jambe repliée contre lui, il se demande ce qu'il fout là. Pourquoi a-t-il ramené son cul ici ? Peut-être parce que sa soeur a lourdement insisté, suggère sa conscience. Soeur qui a disparu pour des bras inconnus. Poussant un soupir à rendre l'âme, il regarde du coin de l'œil la scène, l'installation des divers instruments. Ce concert gratuit est une bonne idée, un moyen de se vider la tête, en chantant à tue-tête. Ça lui rappelait les soirées où il mixait. Quelques yeux rivés sur lui et ses platines, c'était le monde qui s'offrait à lui.
Dans la foule, à la recherche de sa soeur, les néons rouge et bleu des lumières flottent tout autour de lui, éclairant les visages qui passent près de sa silhouette. Les corps bougent à un rythme régulier et soutenu. Il peut sentir la guitare, vibrant dans tout son corps. Subitement, une épaule s'entrechoque contre la sienne, le faisant reculer d'un pas. « Fais chier. » Râlement audible, qu'il claque entre ses lèvres. Son regard d'aigle toise la silhouette face à lui et il n'eut même pas le temps de répliquer qu'il reconnaît immédiatement la personne. « Eli ? » Une vague de bon souvenir remontent en lui, des flash-back d'eux, jouant de la musique en cachette, partageant cette passion commune ; la musique. D'un côté, il n'est pas réellement surpris de le voir ici, le connaissant. « Hé oui c'est bien moi, en chair et en os. Ça fait combien de temps qu'on ne s'est pas revu ? » Les mains d'Eli sont toujours sur ses épaules, il lui glisse un sourire, heureux de le retrouver, malgré cet éloignement. Mais ça, il ne compte pas lui dire maintenant. « T'es tout seul ? »