another version of me i was in it (marlow & eli)

another version of me i was in it

 @Marlow Valerious ☆ Eli Cash

gifs by (c) alexhoghdaily & may0osh

septembre / 2024
salle de concert

Eli ne connaît ni les artistes ni la musique qu’ils offrent mais quand ses amis lui ont proposé d’aller profiter d’un concert gratuit en plein Bristol - et en pleine journée ! - il a pas hésité une seconde avant d’accepter. C’est pas spécialement le genre de choses qui faisait partie de sa longue liste d’activités à faire une fois sorti mais il n’est pas mécontent de découvrir ce qu’il n’a pas eu l’occasion de connaître avant. Faut dire qu’il avait pas l’argent de se payer des places de concert et qu’il ne prenait pas le temps de guetter ceux qui ne nécessitaient pas de carte bleue. Donc, c’est une première !

Sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, la musique a toujours eu une place un peu importante dans sa vie. Dès son plus jeune âge, des notes aléatoires ont commencé à s’enchaîner dans sa tête, créant de toute pièce des musiques qui viendraient le rassurer lors des nuits les plus noires. Quand certains enfants s’inventent des amis imaginaires avec qui discuter, lui s’inventait des musiques. C’est comme ça qu’il a rencontré Marlow et qu’ils ont noué ensemble ce qui s’apparentait à une drôle d’amitié. Il a été le seul à connaître son amour pour la musique, et il lui a tendu la main quand rien ne l’y obligeait ; lui mettant dans les mains ses premières baguettes. S’il n’a évidemment pas la batterie aujourd’hui, les baguettes - volées, donc, car elles ne lui appartenaient pas - sont toujours bien planquées au fond de son sac et il profite de ses quelques moments de solitude pour les sortir et les utiliser sur n’importe quelle surface - tant pis s’il n’y a pas de musique à ce moment-là, son imagination fait le travail.

Des années durant, les deux jeunes se sont retrouvés en cachette pour aller à leur passion commune : la musique. Si Eli ne parlait pas de ce qu’il pouvait vivre de son côté, la musique lui permettait de se libérer d’un poids - note après note, enchaînement après enchaînement -, et les rires qu’il partageait avec son compagnon d’instrument lui permettaient d’oublier l’espace d’un instant. Mais cette belle complicité se devait de se tenir à l’abri des regards ; car Marlow n’était pas comme lui ou comme ses amis, car la musique ne concernait que quelques geeks, car ils n’évoluaient ni dans les mêmes sphères ni dans le même monde et qu’Eli avait tout simplement honte de cet ami.

Tous ces souvenirs sont loin désormais et même s’il se surprend parfois à se perdre dans ce passé, il n’y pense désormais que rarement. Si aujourd’hui, tous ces souvenirs remontent à la surface, ce n’est que pour une raison. Alors qu’il avance dans la foule pour tenter de retrouver son groupe d’amis, son épaule vient cogner fortement contre celle de quelqu’un - ce qui a le don de le foutre en rogne, estimant que le monde autour de lui se doit de faire attention. « Putain mais regarde où tu vas, ducon ! » Ses mains se lèvent pour pousser la personne concernée et c’est là, à ce moment précis, face à ce regard, que les souvenirs reviennent. « Marlow ? » qu’il demande, pas complètement sûr de ce qu’il avance. « Marlow Valerious ? » Il insiste alors que ses mains sont toujours sur les épaules du gars, tout à coup bien incapable de bouger.

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 @Marlow Valerious ☆ Eli Cash

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septembre / 2024
salle de concert

Comme Cendrillon avant lui, il n’a pas le choix que de regarder les minutes et les heures défiler sur son téléphone ; il doit être rentré à 22h tapantes sinon son joli bracelet se mettra à clignoter rouge et à émettre un son qui risquerait presque de faire concurrence au concert du jour. Autant dire qu’il n’a pas envie qu’une telle chose se produise - sûrement la raison pour laquelle il tient fermement l’objet dans ses mains qu’il allume toutes les quelques minutes, au cas où il n’ait pas vu le temps passer. Trop absorbé par cette question de temps - et les quelques notifications qu’il peut donc apercevoir sur son cellulaire, Eli ne fait pas attention à la disparition de ses amis et se retrouve bien vite tout seul au milieu de la foule - ça ne le dérange pas ni ne lui fait peur, mais il décide tout de même de se lancer à leur recherche, estimant que s’il met trop de temps, il se contentera de prendre le chemin du retour, évitant ainsi tous les risques qu’il pourrait prendre en se laissant aller à cette soirée. Il connaît les lieux, sait ce qu’il est si simple d’y trouver - il était le mec habillé de noir dans un coin de la salle qui ne bouge pas mais qui échange des poignées de main avant des personnes aux visages aussi différents que leurs vies. Alors forcément, il sait que chaque tentation doit être soigneusement évitée et qu’il ne se donne pas toutes les chances de réussite en étant ici ce soir. Mais il faut vivre, alors le voilà qui vit.

Si la proximité de la foule lui aurait été bénéfique il y a quelques années - il aurait utilisé ce brouhaha pour voler quelques portefeuilles et autres téléphones -, la seule chose que ça vient lui apporter aujourd’hui est un coup mal placé dans son épaule, ce qui le don de l’exaspérer au plus haut point. « Eli ? » Y’a de ces gens qu’on oublie au fil des ans, dont le souvenir se fait de plus en plus lointain pour revenir en force à un moment précis. « Hé oui c'est bien moi, en chair et en os. Ça fait combien de temps qu'on ne s'est pas revu ? » Ses yeux sont écarquillés, sa bouche entrouverte, impossible de ne pas déceler la surprise sur ses traits alors que les souvenirs viennent l’attraper de plein fouet. « Roh putain. » qu’il lâche alors dans un petit rire avant de trouver une réponse approximative. « J’sais pas, 15 ans ? » ça ne serait pas impossible ; les deux se sont perdus de vue quand Eli a décidé de lâcher le lycée, il n’était âgé que d’une quinzaine d’années à cette époque. « Putain c’est dingue. » Sûrement qu’il le fixe un peu trop, qu’il parle un peu trop doucement - tellement surpris par ce moment qu’il est en train de vivre. « T'es tout seul ? » Il lâche enfin ses épaules, est-ce une façon de lui proposer de passer un petit moment ensemble ? Eli regarde autour de lui, vérifiant qu’il ne peut pas apercevoir ses amis dans le périmètre. Finalement, il reporte son attention sur ce fameux Marlow. « Bah… ouais ! Toi aussi ? »

Eli, dans toute sa splendeur et son manque de gêne évident ne perd pas une seconde de leur temps - après tout, il n’en a pas - avant d’entraîner le Valerious jusqu’à l'extrémité de la scène, le faisant sortir pour le mener dans les couloirs où il se dirige bien vite vers un stand où tous deux pourront commander des boissons. On entend toujours la musique d’ici, mais c’est plus facile d’avoir une conversation. « Putain j’en reviens pas j’te jure. » Il est toujours choqué, c’est le moins que l’on puisse dire. « Qu’est-ce tu fais là ? » Il en a mille des questions comme celle-là, et le sourire béat de ceux qui retrouvent une partie agréable de leur ancienne vie ne le quitte pas.

another version of me i was in it.

And when I'm back in Chicago, I feel it. Another version of me, I was in it. I wave goodbye to the end of beginning.

@Eli Cash ☆ Marlow Valerious

gifs by (c) sacreddonkey et (c) elyyxium

Qu'est-ce que ça lui avait manqué ce genre de soirée, où instruments et voix se mélangent. C'est ça finalement qui le fait vibrer. Puis être pleinement dans l'instant présent, connecté à cette foule qui chantonne, danse, ou bouge simplement les pieds pour les caler au rythme de la musique. D'où son métier, son rêve enfin accompli. Si au début le décollage n'était pas évident, aujourd'hui une chose est sure, il ne se voit pas faire autre chose. Il avait commencé par collectionner de belles chansons, des chansons qui l'ont fait bouger, des chansons qui ont retenu son attention. Si au début le décollage n'était pas évident, aujourd'hui une chose est sure, il ne se voit pas faire autre chose. Il avait commencé par collectionner de belles chansons, des chansons qui l'ont fait bouger, des chansons qui ont retenu son attention. Il avait entraîné ses oreilles et maintenant, il entraîne le monde entier sur ses sons.
Mais ce qu'il a de plus fou, c'est de retrouver une partie de son adolescence dans les iris d'Eli. Oui, car à cet instant, il replonge dans un passé dépassé, mais tellement rassurant d'un côté. La jeunesse, la musique, l'innocence dans leurs yeux. Ils avaient presque tout pour réussir à monter un groupe. Hélas, les choses ne se passent jamais comme on le souhaite. Malheureusement, les deux copains d'autant avaient pris un chemin différent, le temps les a éloignés. Mais il n'y a aucune rancœur entre eux. Là, c'est un retour en arrière qui le réconforte. La surprise peut se lire dans leurs regards, c'est profond comme moment et significatif. Se sont-ils oubliés au fils du temps ? Peut-être pas, finalement. Eli n'a pas si changé que ça, forcément quelques traces du passé se forge sur son visage, mais il reste le même. « 15 ans ? Putain, on est si vieux que ça ? » qu'il réplique dans un rire avant que sa bouche ne forme un joli "O". Le temps défile à une allure aliénée que cela en est presque effrayant. Puis il y a une espèce de nostalgie qui s'empare de lui. Toute son attention est portée sur Eli, oubliant que sa petite soeur est dans les parages. « Ouais j'suis seul, enfin presque. » Les mains de son ancien compère se dégagent de ses épaules, alors il en profite pour tapoter la sienne, délicatement, lui faisant comprendre qu'il est simplement heureux. Pas besoin de se poser des questions, il suit Eli, comme il aurait pu suivre un papillon. Il se laisse guider, se laisse aller jusqu'au bar. Ses oreilles seront plus portées sur lui que sur la musique. Le coude contre le comptoir pour se stabiliser, il ne cesse de scruter Eli. « Moi non plus... Mais tu vas m'prendre pour un fou, dans le fond, quand je suis venu ici, j'ai pensé à toi. » qu'il ajoute dans un haussement d'épaule grossier. « Ma soeur a insisté pour me sortir d'mon trou, alors me voilà. Et toi ? » Au même instant, un barman leur passe devant, il en profite pour l'interpeller. « Tu veux boire quoi ? C'est moi qui arrose la première tournée. »  

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 @Marlow Valerious ☆ Eli Cash

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septembre / 2024
salle de concert

L’histoire remonte à longtemps, deux jeunes qui se découvrent une passion commune, Marlow lui tendant la main plus qu’aucun autre gamin n’aurait pu le faire et Eli incapable de le remercier pour ce geste, préférant ignorer cette amitié entre eux que de l’assumer au grand jour, trop honteux à l’idée de faire partie des geeks et musiciens de ce monde et surtout que ça ne puisse faire le tour de l’école. C’est Eli qui a mis de la distance entre eux, préférant laisser un gouffre se creuser que de tenter d’assumer les passions qu’il pouvait rencontrer dans sa vie - et les amitiés surprenantes qui en sont nées. Puis il a brusquement quitté le lycée, arrêté toute forme d’études pour se concentrer sur ce qui était susceptible de lui rapporter de l’argent - laissant tomber sa vie d’adolescent pour vivre dans le monde trop violent des adultes. Il n’a pas regardé en arrière, n’a pas observé Marlow qu’il laissait tomber sans un mot ni un regard ; a continué son bout de chemin la tête fixée sur ses propres envies et ses propres objectifs, comme ce qu’il a toujours fait et continue de faire aujourd’hui finalement. « 15 ans ? Putain, on est si vieux que ça ? » Leurs rires se mélangent - le nombre d’années surprend mais ils n’étaient que des adolescents et le temps s’affiche forcément sur leurs visages aujourd’hui ; le côté enfantin ayant laissé place aux traits plus marqués et plus durs de l’âge adulte, les rides s’installant sur leurs faces pour témoigner des aléas de leurs vies. « Parle pour toi. » qu’il taquine, se souvenant qu’une année les sépare et que Marlow tient donc la place de plus âgé dans ce drôle de duo du passé. « Ouais j'suis seul, enfin presque. » Un regard et un geste et il semble que les deux soient sur la même longueur d’aide, l’envie de faire remonter le passé jusqu’à eux présente dans leurs yeux pétillants. Un sourire est placardé sur le visage d’Eli - c’est une agréable surprise et il guide alors son ancien ami jusqu’au bar. « Moi non plus... Mais tu vas m'prendre pour un fou, dans le fond, quand je suis venu ici, j'ai pensé à toi. » Il faut avouer que c’est surprenant. « Mais non ? C’est dingue ça, que du bien j’espère ! » Mais vu la tournure des événements et le fait que Marlow semble content de le voir, il ne se fait pas trop d’illusions et se permet de penser que ce n’était que positif. « Ma soeur a insisté pour me sortir d'mon trou, alors me voilà. Et toi ? » « Des potes m'ont traîné mais j'sais pas où ils sont partis, et on s'en fout ! » qu’il répond alors, utilisant sa main pour désigner vaguement une zone où ils pensent que ces derniers sont partis ; il aura d’autres occasions de passer un moment avec eux mais ne peut pas être sûr de quand il recroisera Marlow - si seulement il le recroisera un jour. Alors il accepte volontiers la première tournée et tapote son dos en signe d’affection. « Un coca steuplait. » qu’il répond simplement, ne souhaitant pas s’aventurer dans un semblant d’interdit dont le poids se fait toujours sentir sur sa cheville. Il prend place, s’accoude au bar et regarde ce vieil ami qu’il ne pensait pas revoir un jour ; comme quoi, la vie est pleine de surprises. « C’est dingue j’te jure, tu deviens quoi ? » qu’il demande alors, question large qui englobe tout ce que Marlow voudra bien lui offrir sur un plateau.