let me help you (eli & evie)

I know you can do it on your own
But let me help you

@Eli Cash ☆ Evanna Cash

gifs by (c) withered-rose-with-thorns et (c) harleystuff

2024
Bristol - logement d'Eli

Il est sorti de prison et pourtant parfois Evie a encore l'impression qu'il est encore coincé derrière des barreaux. Le silence imposé par Eli n'est pas surprenant mais il n'en est pas moins douloureux pour autant. Il habite à quelques kilomètres de chez Evie et pourtant, la distance semble toujours aussi grande entre eux. Il faut dire que ces dernières années ont laissé des traces entre eux, mais la sortie de prison d'Eli avait donné de l'espoir à sa sœur, un espoir qui a brûlé assez vite. Le passé ne peut pas être effacé d'un coup de baguette magique et pourtant elle voudrait continuer à y croire. Même quand ses nombreuses propositions de sorties n'obtiennent pour réponse qu'une excuse pour être refusées par son frère. Elle est parfois un peu naïve quand il s'agit de son frère, mais pas cette fois. Elle sait qu'il l'évite, et elle ne peut s'empêcher de croire qu'il y a une raison derrière cette attitude de son frère. Elle aimerait penser que ce n'est rien, qu'il n'a rien à cacher, rien fait de mal, mais on parle d'Eli Cash ici et Evanna aime son frère de tout son cœur, mais elle sait qu'il a le don pour se mettre dans des situations merdiques dès qu'il le peut et le silence et la distance qu'il impose à Evie ne fait que renforcer et alimenter les craintes d'Evie. Il réponds à ses messages, c'est déjà ça. Il n'est pas mort dans son appartement avec l'ex taulard et ex dealer. C'est déjà un bon point. Elle n'a jamais été appelé dans cet appartement pour une overdose, ou pour une autre raison, et c'est peut-être ce qu'elle redoute le plus finalement, mais elle doit lui faire confiance. Elle doit lui faire confiance. Et même si elle se le répète chaque jour, ses craintes ne se taisent pas. Elle voudrait le protéger, elle voudrait pouvoir prendre soin de lui, mais elle sait qu'il ne veut pas de ça, qu'il ne supporterait pas ça, alors elle doit accepter ça et lui laisser l'espace dont il a besoin même si ça veut dire pour elle, accepter de vivre avec l'inquiétude au quotidien.

Une intervention au Wardolf Hotel, rien d'incroyable, une intervention plutôt basique pour elle. Soin à la personne, pas d'adrénaline, l'intervention se passe bien, le patient est placé sur la civière et s'apprête à être conduit à l'hopital par l'équipe et Evie. Une intervention qui n'aurait jamais du rester dans la tête d'Evie, jusqu'au moment ou en sortant de l'hotel elle le voit. Elle le reconnaît et surtout elle découvre une première explication à cette distance imposée par son frère. Il essaye de lui cacher avec la distance, comme il essaye de cacher au monde derrière son maquillage, les marques sur son visage. Mais elle les voit, elle découvre le visage blessé, touché d'Eli et pendant quelques secondes elle le fixe. L'inquiètude se lit sur son visage, elle qui a l'habitude de faire face à diverses blessures et marques en tout genre, sur son frère ça n'a pas le même effet. Il est loin et après quelques secondes de blocage, Evie est rappelée par ses collègues, elle détourne le regard quelques secondes pour répondre à son collègue et quand elle retourne la tête vers Eli, il n'est plus là. Il a encore disparu et la voilà avec des centaines de questions et un nouveau level d'inquiétude de débloqué chez elle. Après l'overdose, voilà qu'elle s'imagine retrouver son frère le corps et le visage défigurés par une bagarre. Sa garde a été agitée après cette intervention, et c'est finalement mieux pour elle. Elle s'est occupée de ceux qui avaient besoin d'aide et qui acceptaient d'être aidés en essayant de ne pas penser à Eli et à ses blessures. Elle qui aide la population de Bristol, son propre frère n'avait pas daigné l'appeler pour l'aider alors qu'il était blessé, et elle est autant inquiète, qu'un peu blessée finalement mais ce n'est pas à ce qu'elle ressent qu'elle veut penser mais à lui. Elle quitte son service, une douche prise rapidement au boulot avant de quitter la caserne pour rejoindre le domicile d'Eli. Il doit être chez lui vu l'heure. Il ne peut pas être ailleurs puisqu'il est bloqué avec ce bracelet électronique qui semble pas suffisant pour protéger Eli des problèmes. Le trajet jusqu'à l'appartement de son frère est court et pourtant semble long alors qu'elle se demande quelle attitude elle va devoir aborder face à Eli. Ils n'arrivent plus à se parler, ils n'arrivent plus à se comprendre, l'ont ils réussi un jour finalement ? Est-ce que cette entente et cette solidarité entre eux à l'enfance n'est pas finalement que la construction d'une pensée par Evie ? Est-ce que ça a un jour existé ou l'a t-elle tant désirée que son cerveau a construit des faux souvenirs ? Elle ne sait plus, elle ne le comprends plus, et la réciproque est sans doute vraie mais pour la santé de son frère, elle est prête à faire le premier pas, juste pour s'assurer au moins qu'il a fait soigner ses blessures et qu'il va bien.

C'est avec une petite malette de secours qu'elle se pointe chez lui, sans le prévenir parce qu'elle se doute qu'il va trouver une excuse ou même refuser de lui ouvrir cette fichue porte, sauf qu'elle ne partira pas. Pas sans l'avoir vu de ses propres yeux. Alors, elle ne signale pas sa venue, et pour le reste elle avisera le moment venu. Et le moment est là, alors qu'elle grimpe les marches de l'immeuble deux à deux, fatiguée par sa garde et cette longue journée mais pressée de voir son frère. Elle sonne une fois, ne dit rien, reste silencieuse espérant réellement que ce sera son frère qui répondra et non son colocataire, mais elle espère surtout que la porte s'ouvre. Elle entends des pas derrière la porte, entends le bruit de la porte qui se déverrouille et la porte qui s'ouvre sur Eli. Elle l'a vu de loin, et alors qu'il est à quelques centimètres ça semble encore pire. Son visage est marqué et ne laisse aucun doute sur la violence dont a été victime Eli. Il se cache, mais c'est trop tard, elle a vu. « Oh putain, qu'est-ce qui s'est passé ? » Elle ne cache pas sa stupeur et son inquiétude, ne l'accuse pas de suite même si elle sait que son frère n'est pas un petit ange, mais il a l'air d'avoir prit cher alors elle n'en ajoute pas. « Je t'ai vu tout à l'heure, tu devais bien te douter que j'allais venir non ? » Parce qu'elle est comme ça, parce qu'elle ne peut s'empêcher de vouloir prendre soin de ses proches et d'Eli même s'il n'en apas envie. « Laisse moi entrer stp, je veux juste m'assurer que tu vas bien. » Ce n'est pas exclusivement pour ça qu'elle est venue mais pour l'instant c'est son unique préoccupation.

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@Evanna Cash ☆ Eli Cash

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début octobre 2024
Bristol - logement d'Eli

Les points de suture d’un Sami visiblement plus expérimenté qu’Eli n’aurait pu l’imaginer ont fait le travail de panser la plaie ouverte mais les coups et autres marques sur son corps prennent encore un peu trop de temps à partir. Quelques jours plus tard, les marques ne trompent pas et il grimace chaque fois qu’il passe devant un miroir et ne peut que constater l’état de son visage ; s’habiller n’est pas non plus une tâche très agréable alors que son torse le fait souffrir et qu’il lui semble difficile de se plier en deux. Pire, la scène lui revient en mémoire la nuit et si les rouages de son cerveau tentent de faire sens et de comprendre s’il existe une réelle explication sur le tabassage qu’il s’est reçu, rien ne lui vient et il réalise bien que la seule explication plausible bien que surprenante est la suivante : il était au mauvais endroit au mauvais moment. Ajoutons à cela son caractère de petit con qui n’a pas pu s’empêcher de vouloir provoquer le mec d’en face et voilà comment on se retrouve des jours plus tard. Il regrette, évidemment, et pourtant il ne peut s’empêcher de penser que ça a eu du bon alors qu’il se remémore les doigts de Sami contre sa peau, les mots employés qui témoignent peut-être d’un quelque chose de plus qu’il a parfois attendu.

Il n’a pas le choix que de couvrir un peu les blessures encore présentes sur sa peau - les clients en seraient horrifiés et il y a de fortes chances que si l’un ou l’autre de ses patrons ne tombe sur lui, il soit renvoyé immédiatement. Il peut heureusement compter sur une âme charitable pour collègue, jeune fille d’une vingtaine d'années qui accepte de venir quelques minutes plus tôt pour camoufler d’un coup de maquillage les ecchymoses sur son visage ; s’il évite de trop s’approcher de ses clients, on n’y voit que du feu ! Aujourd’hui ne fait pas exception, sourire placardé sur le visage alors qu’il discute avec une cliente d’une soixantaine d’années, s’apprêtant à sortir la valise de la voiture pour la monter jusqu’à sa chambre, son camouflage semble fonctionner à la perfection même si la journée avançant, il sait que le maquillage glisse pour cacher de moins en moins - heureusement que la journée se termine bientôt ! La cliente s’avance finalement et c’est là qu’il voit l’ambulance ; son regard scanne bien rapidement les alentours, à la recherche du problème dont il n’a pas entendu parler mais également d’une certaine personne qui pourrait très bien se trouver sur les lieux. Mais quelles seraient les chances ? Quand son regard tombe sur Evanna, il comprend ici et maintenant : il est vraiment malchanceux car elle le regarde en retour et ses yeux ne mentent pas, elle voit clair sur son visage. Alors forcément, il fait ce qu’il a tant l’habitude de faire : il fuit, retourne à l’intérieur, s’enferme une dizaine de minutes dans la chambre de sa clientèle à déballer ses affaires sans qu’elle ne lui ait demandé, priant pour qu’elle ne s’en plaigne pas. Un coup d’oeil à la fenêtre pour s’assurer que l’ambulance est bel et bien partie et le voilà hors de danger.

Ce n’est pas tant qu’il ne veut pas voir sa cadette ; même si les relations sont encore un peu compliquées et étranges, il est sincèrement heureux à l’idée de pouvoir renouer avec ses soeurs et en apprendre plus sur elles et sur les vies qu’elles mènent. Il sait cependant qu’Evanna ne lui fait aucunement confiance - et il ne peut vraiment pas le lui reprocher - et il l’imagine très bien sauter à de rapides conclusions en constatant son état physique, des conclusions qu’il n’aura peut-être même pas la chance de contrer si elle ne lui en laisse pas l’occasion. Il ne veut pas de ça, ne veut pas d’une énième dispute ou incompréhension, ne veut pas s’expliquer sur le sujet quand il se doute que ça créera des questions et des inquiétudes supplémentaires, ne veut pas la confronter, tout simplement. Alors il termine sa journée, rentre tranquillement chez lui, prend une douche pour enlever l’excédent de maquillage - une honte franchement, quel genre de mec doit se retrouver avec toute cette couche de peinture sur le visage ? - avant de se poser en jogging et t-shirt ample sur le canapé à scroller sur son téléphone. Il découvre les joies des applications et le néant dans lequel ça peut le mettre, surtout depuis qu’il a téléchargé tiktok. Tant pis, ce n’est pas comme s’il avait grand chose à faire d’autre étant donné que le bracelet à sa cheville le prive de sortie et que Joseph n’est pas là. Il pianote, rigole devant quelques vidéos, répond à quelques messages au moment où la sonnette de l’appartement retentit. Au début, il ne veut pas répondre ; Joseph a ses clefs et s’il s’agit d’un voisin pour lui demander du sel, ça ne l’intéresse franchement pas. Il réalise bien vite qu’il peut tout simplement s’agir d’une visite de son conseiller ou toute autre personne habilitée à venir lui demander de pisser dans un gobelet pour vérifier qu’il respecte bien les conditions de sa liberté conditionnelle. Il lève les yeux au ciel mais s’observe quand même une seconde dans la caméra frontale de son téléphone - si c’est Sami, il veut pouvoir bien présenter -, un dernier coup dans ses cheveux et il ouvre enfin la porte. « Oh putain, qu'est-ce qui s'est passé ? » Plusieurs possibilités s’offrent à lui ; il pourrait très bien refermer la porte sur sa soeur et l’ignorer mais les raisons pour lesquelles il était dans cette démarche jusque-là sont visiblement dévoilées si on en croit les mots qu’elle vient de prononcer et le choc bien affiché sur son visage : il ne peut plus cacher la bagarre dans laquelle il s’est retrouvé. « Je t'ai vu tout à l'heure, tu devais bien te douter que j'allais venir non ? » Peut-être un peu idiot ou très naïf, il n’avait même pas envisagé cette possibilité-là. « Laisse moi entrer stp, je veux juste m'assurer que tu vas bien. » C’est à ce moment précis qu’il remarque la petite malette qu’elle tient dans sa main ; visiblement décidée à lui porter secours, ce qui ne devrait pas le surprendre plus que de raison. Résigné, il s’écarte du chemin et la laisse pénétrer le minuscule appartement avant de refermer la porte derrière elle et de se retourner pour la rejoindre. Les lieux sont étroits et il n’y a pas grand chose ici, ils dorment et mangent dans la même pièce et il n’a pas besoin de faire beaucoup de pas pour pénétrer dans ladite pièce à tout faire. « C’est pas si grave que ça en a l’air. » qu’il commence alors, tentant tout de suite dédramatiser et souhaitant rassurer l’expression d’inquiétude évidente sur les traits d’Evanna. Les points cousus près de son arcade sont noirs et les contours rougis ; une trace violette se trouve toujours sous son œil droit pour descendre jusque sur la joue et il présente de nombreuses égratignures plus ou moins importantes sur le menton, le front et la joue. C’était pire il y a quelques jours, c’est ce qu’il faut se dire. Jetant un nouveau regard vers la malette, il la désigne d’un doigt hasardeux. « T’as pas besoin de ça t’inquiète, j’ai déjà eu des points de suture, ça va j’t’assure. » Il sait bien qu’il va devoir lui donner une explication mais il se dirige plutôt vers le réfrigérateur et l’ouvre pour en regarder son contenu. « Tu veux boire quelque chose ? » qu’il demande alors, évitant l’espace de quelques secondes le fameux sujet qui risque de fâcher ; dans sa tête, tout ce qu’il lui dira n’aura pas d’importance, il se persuade qu’elle ne peut que l’imaginer coupable et qu’elle ne croira pas un mot de ce qu’il avancera pour se défendre. Mais le regard qu’Evie porte sur lui est trop fort et il finit par parler un petit peu. « Tu me crois si je te dis que pour une fois, j’y suis presque pour rien ? » qu’il demande alors, sans oser affronter le regard de sa jeune soeur.

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@Eli Cash ☆ Evanna Cash

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2024
Bristol - logement d'Eli

S'inquièter pour Eli, c'est sans doute dans la liste des choses qu'elle fait le mieux. S'occuper de lui, prendre soin de lui, le protéger, elle n'a jamais réussi et il ne lui a jamais vraiment laissé l'opportunité de le faire. Il a même toujours eu tendance à rendre cette tâche impossible pour Evie, alors il ne lui reste plus qu'à s'inquiéter et à accepter d'être inutile et impuissante. Eli a sa vie, son caractère, son mode de vie, ses habitudes, ses fréquentations, et son passé et ça donne un cocktail qui peut exploser à tout moment et Evie attends ce moment avec la boule au ventre. Il arrivera elle en est sûre et c'est sans doute ce qui la rends aussi inquiète dès qu'il s'agit d'Eli parce que tous les scénarios, même les pires, qu'elle pourrait se faire semblent réalistes quand Eli est au milieu. Elle a vu ses marques sur son visage, de loin, mais ça a suffit pour inquiéter fortement Evanna. Un rien l'inquiéterait mais cette fois ce n'est pas rien et elle le constate encore plus quand il se trouve face à elle, caché par la porte mais pas assez pour qu'Evie n'ai pas eu le temps de ressentir un moment de panique en découvrant la gueule cassée de son frère.  « C’est pas si grave que ça en a l’air. » Elle soupire, parce qu'elle se doutait qu'il dirait un truc du genre, mais elle ne le croit pas, elle voit de ses propres yeux et elle doit désormais constater par elle-même de la gravité des blessures de son frère, sans ça, elle ne pourra pas dormir sereinement. Bien qu'elle n'ait finalement jamais vraiment dormi sereinement dans sa vie. « Tu as vu ta tête ? Tu peux pas me dire que c'est pas si grave, tu fais peur à voir. J'ai vu des gens qui se sont pris des voitures être moins défigurés que toi. » Elle est cash, c'est Eli il devrait pouvoir encaisser sa remarque. Elle est sincère en plus, il fait peur à voir et elle n'a que peu de doutes sur le fait que le reste de son corps puisse lui aussi être marqué par les bleus. « T’as pas besoin de ça t’inquiète, j’ai déjà eu des points de suture, ça va j’t’assure. » Elle voit les points de sutures, elle voit son arcade et elle l'observe d'ailleurs avec attention comme pour vérifier le travail et s'assurer que les points de n'infectent pas. « Tu as vu un médecin ? » Elle s'inquiète et il le sait, elle n'a pas besoin de lui redire et il pourra répéter encore et encore à Evie de ne pas s'inquiéter, elle en est incapable. « Tu veux boire quelque chose ? »  Elle sait qu'il essaye de changer de sujet, qu'il veut détouner la discussion mais Evie n'a pas la tête à ça, elle regarde Eli. Le regarde marcher. « Je veux bien un café. » Une vraie envie ou juste un prétexte pour rester plus longtemps ? Sans doute les deux. Mais elle le regarde faire, tendre le bras, se pencher sur le côté, se déplacer, elle observe son frère pour tenter de voir s'il pourrait laisser paraître d'autres blessures dont il ne veut pas lui parler. « Tu me crois si je te dis que pour une fois, j’y suis presque pour rien ? » Perdue dans ses pensées et dans son analyse de la gestuelle de son frère, elle est surprise par les mots d'Eli. Elle ne s'attendait pas à un début d'explication, il est plutôt du genre à esquiver et fuir les choses mais c'est lui qui abordent en premier le sujet. Elle ne sait pas si c'est la surprise des mots, ou si ce sont les mots en eux même, mais Evie est perturbée par cette confession de son frère. Elle ne sait pas réellement ce qu'il s'est passé, mais elle assez d'expérience pour reconnaître les blessures d'une bagarre, elle n'en a aucun doute. « Presque pour rien ? Ca veut dire quoi encore ? » Elle n'est pas en colère, pas encore. Juste fatiguée de sa garde au travail, et des nombreuses excuses que son frère peut trouver parfois. Presque pour rien, ça ne veut rien dire et ça l'agace. Ca l'énerve parce que ça lui rappelle à quel point son frère a le don de se mettre dans des situations impossibles et dangereuses chaque fois. Par sa faute, ou presque pour rien, il en ressort jamais indemne et c'est bien ça qui agace autant que ça inquiète Evie. Et puis, si Evie pourrait tout pardonner, tout excuser à son frère, il y a une chose qu'elle ne peut pas gérer. Evie a une tolérance qui pourrait sans doute devenir presque dangereuse pour elle tant elle pourrait pardonner, accepter et comprendre certaines choses mais s'il y a bien un sujet sur lequel elle ne pourra jamais se montrer concilliante, c'est bien la violence. Ce n'est pas quelque chose de fou quand on se rappelle qu'elle a assisté à des scènes de violences et subit de la violence dès son plus jeune âge. Elle a grandi dans un monde violent, s'est construite sur ces coups reçus, et sur les conséquences de ceux ci sur sa vie et son sa famille. Elle a vu la violence venir détruire sa famille, l'éloigner de ses sœurs et de son frère, elle a vécu le pire à cause de la violence et si Evanna peut accepter beaucoup de choses, la violence n'en fait clairement pas partie. Elle redevient l'enfant terrifiée qu'elle était face à ce beau-père qui chaque jour leur faisait vivre un cauchemar éveillé. Alors, quand elle voit Evie ainsi, les bleus sur le visage, l'arcade recousue, elle a forcément le souvenir de leurs propres marques, de ses propres bleus qu'elle devait cacher alors qu'elle n'avait même pas l'âge de comprendre comment un bleu se forme sur la peau. Aujourd'hui, elle sait. Même un peu trop bien, puisque les blessures, et le secours aux personnes, elle en a fait son métier. Sans doute les restes d'un passé, alors qu'elle s'en est voulue de ne pas avoir pu soigner les maux et les blessures de sa mère, de son frère et de ses sœurs. Mais aujourd'hui, elle peut. Elle sait prendre soin des autres, et guérir les plaies et les blessures, elle maitrîse au moins ça et si elle ne peut pas empêcher Eli de se faire taper dessus, elle se doit d'être là pour empêcher Eli de faire une hémorragie ou une septicemie suite à une infection.   « Tu penses qu'on ne s'est pas fait assez taper sur la gueule quand on était goss ? Tu peux pas éviter de te faire taper dessus c'est pas possible ? » Elle est douce Evie mais parfois son vocabulaire peut trahir ses émotions et la manière avec laquelle elle réponds à Eli montre bien qu'elle n'est pas à l'aise du tout avec tout ça. « Tu n'as pas besoin de t'expliquer, je veux juste m'assurer que tu es en bonne santé, c'est tout ce que je peux gérer. » C'est tout ce qu'elle veut, tout ce qu'elle a toujours voulu et si elle ne peut pas faire en sorte qu'il le reste, elle va faire en sorte de le remettre sur pieds à chaque fois qu'il se blesse, que ce soit de sa faute ou qu'il y soit presque pour rien. Parce que c'est Eli et qu'elle aime son frère.