happy birthday! ; arian

“Happy Birthday” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Les derniers jours avaient été fortement mouvementés pour Arian qui s’était retrouvé quelque peu sur le banc de touche après une blessure importante dont il se serait bien passé. Un peu plus d’une semaine s’était écoulé depuis les derniers évènements et le Directeur des Instituts Wellness n’était toujours pas réapparu en public. Sa mère siégeait à sa place aux conseils d’administration - comme c’était le cas parfois lorsqu’il était en déplacement - mais personne ne l’avait croisé depuis lors. Si bien que les rumeurs enflaient à son sujet. Voyage en douce? Blessure? Voire pire? Les médias s’en donnaient à coeur joie depuis des jours. Et Arian n’avait eu aucune volonté de démentir quoi que ce soit. Les rumeurs et le scandale étaient son lot quotidien depuis des années, il avait appris avec le temps qu’ils s'étouffaient souvent eux même. En quoi la vie privée d’un PDG pouvait intéresser les gens? Qui plus est plus de deux jours? Bientôt, une catastrophe naturelle ou la hausse du prix du carburant effacerait toute trace de son nom dans les colonnes. Il ne se faisait pas de souci.

Il y en avait une en revanche qui savait de quoi il en retournait. Wendy Bradford. Cette neurochirurgienne loin d’être inconnue des feux des projecteurs. Mais à priori, elle avait su se faire discrète puisqu’à aucun moment son nom n’avait été évoqué. Arian avait, à sa manière, veillé à ce que ça ne soit pas le cas. Et pour le coup, la tâche avait été facile puisque rien n’avait fuité. Il faut dire que les rares à savoir qu’elle était intervenue savaient pertinemment ce qu’ils risquaient si ça venait à s’ébruiter. Arian n’avait pas eu à le leur répéter. Ceci dit, il avait suivi à la lettre les préconisation de la jeune femme, si bien qu’elle n’avait pas eu à débarquer deux jours plus tard. Sa blessure à la jambe n’était évidemment pas encore cicatrisée, mais c’était en bonne voie. Il avait pris soin de remplacer son pansement chaque jour - et non pas tous les deux jours comme elle le lui avait suggéré - et avait pris soin de lui envoyer une photo à chaque fois. Bon élève, il était en fait un habitué. Si ce n’est qu’habituellement, il ne faisait de compte rendu à personne.

Les ecchymose de ses côtes étaient toujours bien présentes, mais il savait qu’il lui faudrait un long moment pour les voir disparaitre. Il n’avait néanmoins plus besoin de bandage sur cette zone là, si bien qu’il avait opté pour une simple chemise noire. Les blanches laissant apparaître les hématomes malgré tout.

Il avait beau travailler de chez lui, il demeurait habillé d’un costume vert bouteille, bien qu’il n’en ai pas enfilée la veste. Il était hors de question de traîner en fringue de sport toute la journée, il avait trop de standing pour ça. Sans oublier que la visio le forçait quand même à sembler décent.

Quoi qu’il en soit, il avait malgré tout eu pas mal de boulot ces derniers jours. Et même s’il s’était aussi beaucoup reposé, de par la force des choses, il était encore en plein travail lorsque quelqu’un fit son apparition devant la caméra de sa porte, qu’il voyait de sa position, dans le salon, sans en distinguer la personne à cette distance. La personne sonna. Arian avait froncé les sourcils, agacé. Il avait bien signifié au responsable de la sécurité qu’il ne voulait pas de visite. Il avait légèrement ralé en se levant. A ce stade, il lui était encore impossible de marcher correctement. Il avait claudiqué avec difficulté en se tenant à tout ce qu’il pouvait trouver afin de parvenir jusqu’à la porte. Wendy.

Il était surpris du fait qu’elle se présente à l’improviste. Ceci dit, maintenant qu’il y songeait, ça n’avait plus grand chose de surprenant. Il n’avait pas hésité à ouvrir, simplement, il avait mis un peu de temps à parvenir à la porte. Si bien qu’elle en était rendu au “allez…” lorsqu’il constata que c’était elle. Il avait esquissé un sourire pour lui-même avant d’ouvrir la porte tout en appuyant son épaule sur le mur jouxtant cette dernière. Ca lui permettait de conserver son équilibre sans solliciter sa jambes.  « Tu as tenu… » Il hésita un moment, regardant sa montre qui affichait aussi la date. « Neuf jours. Je suis fier de toi. » Avait-il lancé, mesquin avant de pousser la porte pour l’ouvrir en grand histoire qu’elle puisse rentrer. « Je suis toujours vivant. » Assura t-il en claudiquant de nouveau comme il pouvait jusqu’au canapé. Il ferma d’un geste son ordinateur posé sur la table basse. Elle n’avait pas forcément trop à voir ce qui s’y trouvait. « Tu as apporté à manger? En quelle occasion? Je te manquait à ce point? » Avait-il lancé en demeurant debout, s’appuyant d’une main sur le dossier de son canapé. Il avait esquissé un sourire moqueur. Il avait bien meilleure mine que neuf jours plus tôt, bien que des cernes bien présentes prouvent qu’il ne dormais à priori pas très bien. « Ce n’est pas une tenue d’infirmière. » Avait-il notifié, pragmatique.


 

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“Happy Birthday” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Les derniers jours d’Arian avaient été intenses. Il n’était pas sorti de chez lui une seule fois en neuf jours et ça commençait à jouer quelque peu sur son sens des réalités. La chronologie lui était sans doute rendue un peu plus difficile par un rythme complètement déphasé puisque les anti douleurs qu’il prenait encore dictaient un peu ses moments d’activité. Il dormait peu, lorsqu’il dormait, il dormait mal. Et c’est ainsi qu’il se retrouvait à faire des nuits de deux ou trois heures toutes les six à huit heures. Alors oui, il allait mieux, mais non, il n’était pas encore remis sur pieds. D’ailleurs, toute personne autre que Wendy auraient eu l’audace de venir frapper à sa porte, probable qu’il ne l’aurait pas accueilli aussi bien. Sur le moment, il ne se posa pas la question.

« Je n’ai aucun doute là dessus. A ton avis, pourquoi j'ai si bien joué le jeu, ça ne t’as pas semblé suspect? tu me connais un peu maintenant. » Avait-il prononcé en esquissant un sourire amusé. Davantage semblable à un rictus, en fait. Sans doute que sa réponse donnait l’impression qu’il ne voulait pas la voir. Ça n'était pas le cas. C’était sa façon à lui de la chambrer. Pas toujours très délicat, comme à son habitude. Mais alors qu’elle reprenait une tirade au sujet des béquilles et de leur bienfait, Arian leva une main en un signe de désapprobation. « Wendy, je comprends que tu t'inquiètes et je te remercie pour ça, mais si tu es venue ici pour me répéter ce que je sais déjà, je n’ai pas besoin de l’entendre. » Avait-il prononcé d’une voix calme. Il ne lui en voulait pas. Simplement, il n’avait pas envie qu’on lui répète une fois encore ce qu’il avait à faire. Pas ce soir. Il était peut-être un mauvais patient, mais il avait été bien plus conciliant lorsqu’il était mourant, en vérité. « Pas ce soir. » Avait-il achevé sur un ton franc, mais ponctué d’un léger rictus. Histoire qu’elle ne prenne pas la mouche. Il ne souhaitait pas la blesser et se savait parfois quelque peu abrupt. Il tentait de ne pas se montrer trop directif. Ce qui en soit était déjà un exploit tant il avait pour habitude de se foutre éperdument de l’avis des autres à son sujet. Du coup, il n’avait pas répondu pour l’ordonnance. Sa fâcheuse manie de ne pas répondre aux questions ne l’avait pas quitté.

Son regard avait glissé sur le canapé qu’elle évoquait désormais. « Disons que le design ensanglanté ne collait pas avec l’ambiance du loft. » Lança t-il simplement en se déplaçant tant bien que mal vers la cuisine alors qu’elle installait ce qu’elle avait apporté sur la table basse du salon. « Merci pour l’attention, mais j’admet ne pas comprendre. » Avait-il repris en récupérant deux verres dans un placard avant de revenir - toujours avec difficulté - en direction du salon. Il posa les deux verres et pris la résolution de s’asseoir sur le canapé. Déambuler ainsi n’était clairement pas une bonne idée et la douleur le rappelait à l’ordre, bien qu’il n’en montre rien.

Il avait reporté son regard en direction de la jeune femme. « Ta présence? Neuf jours sans moi, tu n’as pas tenu. » Avait-il répondu, railleur, en un haussement d’épaules. Il plaisantait, évidemment. « Non, vraiment aucune idée, à moins que tu ne veuilles vraiment vérifier que tout va bien, mais tu le savais déjà. » Avait t-il reprit en attrapant son ordinateur, le glissant dans un compartiment sous la table pour faire de la place. Il avait souri à sa remarque sur les tenues d”infirmière. « Tu déformes mes propos, je n’ai rien réclamé du tout. » Avait-il notifié, emprunt de son pragmatisme habituel. Il avait sourit néanmoins. « Mais si tu te proposes… » Avait-il achevé, espiègle. Il avait rit brièvement, attrapant un verre d’eau qu’il avait laissé sur la table. « Trêve de plaisanterie, merci pour le vin, mais je ne crois pas que mon médecin approuverait avec les antidouleurs » Lança t-il avant de finir son verre d’eau d’un trait.

« Ma chemise? Ah oui, je l’avais oublié, tu peux la garder, j’en ai d’autres. » Avait-il répondu, visiblement peu concerné. C’était vrai dans le fond.Ca ne lui ferait pas défaut. Ceci dit, elle n’en aurait sûrement pas grande utilité non plus.  « D’ailleurs j’ai jeté ton haut, je me suis dit que tu ne m’en voudrais pas. De toute façon, je te dois toujours une séance shopping. » Avait-il repris, se souvenant soudainement de son engagement. Il n’y avait pas repensé.

Elle insistait désormais sur la raison de sa présence, et là, pour le coup, il ne voyait pas du tout à quoi elle faisait allusion. Il faut dire que cela faisait des années qu’Arian ne fêtait plus ses anniversaires. Et sans vouloir paraître exagérément négatif, il ne voyait pas bien pourquoi il devrait célébrer sa naissance. « Mais de quoi tu..? » Avait-il amorcé en fronçant les sourcils, agacé par le fait de ne pas comprendre ce qu’elle voulait dire. Il avait jeté un œil à sa montre, de nouveau. 5 Novembre. Il l’avait pourtant déjà lue tout à l’heure lorsqu’elle était entrée. Et puis il se rappela. Et tout ce que ça lui inspira, ce fut un soupir. « Comment tu l’as su? » Avait-il finalement prononcé en reportant ses iris clairs en sa direction. Il ne semblait pas joyeux. Son ton était neutre, comme si cette date, bien qu’il se rappelle de quoi il s’agissait, ne lui faisait en fait ni chaud, ni froid. « Alors, tu l’as vraiment lue…Ma page wikipédia? » Avait-il lancé comme s’il s’agissait pour lui de la seule façon de le savoir. D’ailleurs, maintenant qu’il y songeait, il ne connaissait pas la date de naissance de Wendy.

Son regard balaya la table avant de se reporter sur Wendy. « Tu as vraiment fait ça pour mon anniversaire? » Avait-il questionné, comme si ça l’étonnait. Il la connaissait depuis longtemps, mais ne l’avait pas cotoyé beaucoup finalement, à part ces dernières semaines, évidemment. Et en fait, depuis des années, elle était la seule à avoir eu ce genre d’attention à son égard. Il ne pouvait que le notifier. « Pourquoi? » C’était la seule chose qui lui venait à l’esprit. Sa réflexion pragmatique ne comprenait pas. « Et ne me répond pas “pourquoi pas?” » Avait-il anticipé. Il ne comprenait pas. Elle menait une petite vie tranquille jusqu’à il y a quelque semaines. Et depuis qu’elle côtoyait, elle vivait un enfer. Pourquoi diable aurait-elle envie de débarquer chez lui pour son anniversaire, ça n’avait pas de sens. «On ne peux pas dire que je t’ai fais beaucoup de cadeaux ces derniers temps. » Avait-il ponctué, à juste titre.

 

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“Happy Birthday” Arian Lloyd & Wendy Bradford : « C’est pas ça Wendy… » Avait finalement pondéré Arian alors qu’elle évoquait le fait qu’il voulait “la paix”. Enfin, ce n’était pas complètement ça. Evidemment, Arian, qui vivait seul depuis un moment maintenant, avait des habitudes de loup solitaire. D’ailleurs, même lorsqu’il était marié, il vivait à son rythme. Il ne pouvait pas franchement faire autrement et n’avait pour ainsi dire, jamais cherché à faire autrement non plus. De toute façon, Marion avait son lot d’occupation également puisque, comme le savait sans doute Wendy, son boulot de RH lui prenait aussi beaucoup de temps. « J’avais simplement…Des choses à régler. » Avait-il rétorqué. Des “choses” qui, de toute évidence, ne méritaient pas d’être détaillées ici. Il faut dire que les méthodes d’Arian étaient relativement strictes. Et qu’il n’avait pas pu laisser en place une équipe de sécurité qui avait laissé quelqu’un l’atteindre aussi facilement. Disons qu’il avait fait le ménage, d’une part. Et que d’autre part, il avait eu un peu de relation client à faire. Quelques bras de fers financiers. Quelques intimidations. Dans les prochains jours, comme dans ceux qui venaient de s’écouler, Arian n’avait qu’un objectif: Ré-asseoir sa domination sur son marché. Prouver qu’il était toujours là. Montrer qu’on ne l’attaque pas impunément. Il en allait de sa propre survie, à vrai dire. Même dans l’ombre, même de loin, il devait agir. D’expérience, il savait que faire profil bas à cette étape cruciale n’était pas la bonne stratégie.

« Je sais. Mais là, ce n’est pas avec le médecin que je veux passer la soirée.  » Avait-il reprit simplement. Il ne s’était pas montré froid. Il comprenait. Mais quitte à ce qu’elle soit là - et ça lui faisait probablement bien plus plaisir qu’il ne voulait bien l’admettre - il ne voulait pas de discours rébarbatif. Il ne voulait pas la chirurgienne. Aussi capricieux qu’il puisse paraître, il voulait Wendy. « Ou sinon, je peux être juste “Monsieur Lloyd” et tu sais comme moi que c’est probablement moins marrant pour toi.  » Avait-il assuré en un haussement d’épaule, riant brièvement. Bien qu’il ai un peu conscience du fait qu’il n’était pas beaucoup plus drôle en étant lui-même.

Son regard glissa sur le canapé alors qu’elle l’évoquait de nouveau. « C’est vrai…Mais, non merci.  » Avait-il répondu en plissant légèrement le nez en une marque discrète de dégoût. Le sang ne l'avait jamais gêné, heureusement, ça aurait été bien compliqué pour lui dans le cas contraire. Mais elle était bien placée pour savoir que le sang séché n’est pas dépourvu d’odeur. Aussi, il était clairement préférable de remplacer immédiatement le mobilier souillé. Sans parler du fait qu’il n’avait pas eu à lever le petit doigt pour ça. L’un des avantages de sa position.

Alors qu’elle reprenait quant à la raison de sa présence, il avait esquissé un sourire bref à son annonce. Il savait bien qu’elle plaisantait, et finalement ça n’était pas le plus important. Finalement, il appréciait le fait de ne pas être seul ce soir. Après tout, il l’était depuis neuf jours maintenant, ça commençait à être long, même pour un homme peu sociable tel que lui. Il n’était pas un ermite pour autant. « Laisse tomber, je sais bien que les tenues d’infirmière n’ont rien d’esthétique.  » Avait-il répondit en riant brièvement. « Puisque tu te proposes, je veux bien un verre d’eau. Mais si tu veux du vin, profites en, je ne te jugerais pas.  » Reprit-il en haussant les épaules. Elle faisait bien ce qu’elle voulait après tout.  « Je ne suis pas drôle, mais tu es là quand même, donc j’imagine que ça n’est pas un problème.  » Releva t-il en glissant son bras sur le dossier du canapé, se calant comme il pouvait. Ses côtes le faisaient encore souffrir. Il ne le montrait pas spécialement, mais certains rictus de douleurs apparaissaient encore furtivement sur son visage lorsqu’il bougeait.

Ceci dit, maintenant qu’il savait qu’elle avait fait le déplacement pour son anniversaire, il s’en voulait un peu de s’être montré si abrupt. A vrai dire, il ne pensait pas qu’elle y ai songé. Et alors qu’elle lui expliquait la raison de son geste, il eu du mal à comprendre, sur le coup. Depuis l’enfance, Arian avait été élevé dans le seul but de servir une cause. Et clairement pas la sienne. Si bien qu’il ne connaissait pas franchement l'altruisme. Bien que la notion ne lui soit pas étrangère - bien évidemment - il en faisait lui-même assez peu preuve. Et fatalement, il était rare que quelqu’un fasse preuve d’attention à son égard, ce n’était pas les habitudes de son milieu. Et finalement, même si de prime abord il n’en avait pas strictement besoin. Dans le fond, ça lui faisait quand même plaisir. « Et bien…Merci, je suppose.  » Avait-il amorcé sans trop savoir quoi en dire. Il n’était pas très à l’aise avec la notion de remerciement. Elle avait déjà pu l’entrevoir. Dans son milieu, la plupart des rapports étaient basés sur la force. Physique ou financière. Il n’y avait pas de place pour l’empathie. Il avait conscience du fait que ses rapports humains étaient parfois altérés par le fait qu’il avait sans doute passé bien trop de temps dans ce milieu pas toujours très humain.

« Je sais que ce n’est pas un tour du monde, mais…Sans doute que ça vaut tout autant.  » Avait-il repris alors qu’elle lui tendait un présent. Il le pensait. Après tout, rien ne l’obligeait à venir s’enterrer ici avec un homme assez sinistre, quand on y pense. Elle avait sans doute mille autres choses à faire. Il avait pris la boite dans sa main, et si sa culture des cultes n’était sans doute pas la plus aboutie, il comprit rapidement de quoi il s’agissait. Il avait esquissé un sourire bref.  « Et bien, pour des raisons…Peut-être pas si évidente, je ne porte pas de collier, mais...  » Il avait refermé l’écrin sur la médaille avant de la glisser dans la poche intérieure de son veston, du côté du cœur, qui était posé sur le dossier de son canapé. Il ne le portait pas, il faisait bon dans l’appartement. « Il aura sa place malgré tout.  » Avait-il assuré. Occultant le fait qu’il avait aussi dans sa garde robe quelques gilets pare balle discret. Elle n’avait pas dû les trouver à côté de ses chemises, il les gardait dans une boîte sous son lit. Arian n’avait jamais été croyant. Mais il comprenait le message.

« A l’origine, c’est moi qui a fait une promesse, pas toi.  » Avait t-il suggéré malgré tout. Il mentionnait évidemment la promesse faite à Marion de protéger Wendy. Il lui devait bien ça, il savait que c’était son amie. Ceci dit, au moment où il avait fait cette promesse, il n’avait fait son devoir que pour répondre aux attentes de Marion. Désormais, il était presque certain que c’était sa propre volonté qui l’animait. « Il va falloir que je trouve ta date de naissance alors.  » Avait-il repris, simulant une fausse réflexion, comme s’il n’avait aucune idée d’où trouver l’information. « Merci, en tout cas. D’être là. C’est quand même plus sympa que le travail  » Avait-il admis en attrapant son verre d’eau.

« Tu passes pas mal de temps à te soucier de moi ces derniers temps. Mais… » Il s’était stoppé brièvement, il cherchait ses mots pour ne pas la brusquer. Chose qu’il fait rarement en fait. Et même quand il essaye, il est souvent bien trop direct. « Et toi? Comment tu vas? » Il n’avait pas trouvé d’autre façon de poser la question. Ceci dit, l’interrogation était réelle. Il n’était pas le seul à avoir passé un mauvais moment. Il lui avait annoncé la possible mort de Max comme on balançait une date d’anniversaire. Elle avait beau le haïr, elle avait partagé sa vie. Ca ne pouvait pas rien lui faire.


 

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“Happy Birthday” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Elle semblait comprendre où il voulait en venir. C’était une bonne chose. Arian, bien que très bon orateur, n’était pas toujours très doué pour exprimer ses sentiments. Souvent trop direct. Ceci dit, ça n’avait pas grand chose de surprenant après tout. « De toute évidence.  » Avait-il répondu d’une voix calme en lui adressant un sourire bref alors qu’elle notait le fait qu’il acceptait de passer la soirée à ses côtés. Effectivement, elle aura sans doute remarqué qu’il lui avait ouvert. Et qu'au-delà de ça, elle avait pu parvenir jusqu’à sa porte. C’était sans doute anodin, mais ça ne l’était pas. Arian était très stricte quant aux consignes fournies à la sécurité de sa résidence. Si elle avait pu monter dans l’ascenseur qui menait jusqu’ici, ça n’était pas un hasard.

« Mais ça n’est pas franchement une première, à croire que tu as oublié toutes les autres.  » Avait-il repris sur un ton faussement vexé. Vexé? Il ne l’était jamais. Ça ne faisait pas partie de sa panoplie. Il avait appris à prendre tellement de recul sur les choses qu’il balayait très rapidement d’un revers de mains ce qui pouvait l’atteindre personnellement. Ceci dit, il ne mentait pas. Il y avait la salle de sport, la soirée dans les rues de Bristol à l’occasion d’Halloween. La soirée durant laquelle il avait allègrement débarqué chez elle, presque par la force. Non, complètement par la force. La soirée à regarder les étoiles. Et puis…Il y a neuf jours, cette soirée mémorable, à n’en pas douté. Bon. Effectivement, toutes ces rencontres n’avaient probablement pas grand-chose à voir avec l’instant présent. Mais dans son grand réalisme, Arian les comptait quand même.

Quoi qu’il en soit, il avait haussé les épaules. C’est vrai. Il n’était pas franchement drôle. Il ne pouvait pas le nier. Et ça n'était pas un problème à ses yeux. Il n’avait été élevé pour ça. Il ne pouvait pas tellement se le permettre non plus désormais. Mais il avait déjà su prouver qu’il était capable d’un peu plus de légèreté malgré tout. Fort heureusement d’ailleurs, il restait humain après tout. « Un jour peut-être, je t’expliquerais pourquoi je ne peux pas l’être…Mais, tu as raison, mangeons, je t’ai déjà privée d’une pizza après tout, je ne vais pas recommencer.  » Reprit-il alors en reportant son regard en direction de la table. « Le micro-onde est au-dessus du four, je peux quand même t’aider un peu je ne suis pas estropié à ce point.  » Avait-il notifié en se levant, limitant très clairement l'appui sur sa jambe au strict nécessaire. D’ailleurs, il sentait ses côtes le rappeler à l’ordre, sans doute devait-il reprendre bientôt un anti-douleur. L’ecchymose de son torse était tellement remontée qu’on en distinguait une infime marque au bord de son col, sur le côté gauche de son cou. A peine visible puisqu’il avait pris soin de fermer sa chemise suffisamment pour le dissimuler en grande partie.

« Quand au fait de me garder en vie…Sans vouloir paraître désagréable, ne t’en fait pas trop pour ça. Je retrouverais un chirurgien, sans doute que ça doit te paraître étonnant, mais…Dans mon travail de nuit - comme tu dis - on a un réseau pour ça.  » Avait-il reprit simplement. Il ne voulait pas la mêler plus encore à tout ça. Même s’il doutait qu’il l’écoute. Néanmoins, il avait fait mention du fait de “re”trouver un praticien. Soulignant le fait qu’il en avait perdu un. Il n’avait pas encore osé admettre à Wendy qu’un homme était mort dans cet accident. « Ceci dit, c’est vrai, tu es plus distrayante que du travail.  » Reconnu t-il en se déplaçant tant bien que mal dans la cuisine, assez têtu pour aider Wendy à réchauffer les plats.

Il ouvrit le congélateur se situant sous le frigo. Histoire de vérifier pour la glace, il ne se souvenait pas de l’avoir mangé. Il n’avait pas pour habitude de piquer dans l’assiette des autres et elle l’avait mangé à même le pot. « Ta glace est toujours là;.  » Avait-il spécifié en la laissant néanmoins au froid pour éviter qu’elle ne fonde. En attendant que les plats ne réchauffe, il s’était appuyé, dos au plan de travail. Son regard clair s’était reporté sur Wendy alors qu’elle répondait à sa question. Il l’avait écouté sans un mot. Laissant le silence s’installer un court instant avant de reprendre. « Tu me dis toujours de m’économiser. Penses à faire la même chose pour toi Wendy.  » Avait-il reprit sur un ton presque paternel. S’il avait bien conscience d’une chose, c’est que lui-même était aguerri à la perte de gens plus ou moins proches. A l’instar de Wendy qui, parfois, perdait certainement des patients. Et bien que les conditions ne soient clairement pas les mêmes, il savait qu’à force, on ne prend plus le temps de ressentir quoi que ce soit lorsque ça arrive. Il était bien placé pour le savoir. La perte de son chirurgien et chauffeur ne l'affecte pas sur un plan émotionnel. Seul le plan pratique lui importe. Il savait que c’était quelque peu anormal. « Sache que j’ai missionné plusieurs agents…Pour le moment, il n’a pas été retrouvé.  » Précisa t-il. Il savait qu’elle ne lui aurait probablement pas demandé. Pas ce soir. Mais il estimait normal de la tenir informé. Actuellement, Max était toujours présumé mort, aucune preuve n’avait néanmoins été trouvée. Ceci dit, avec les pluies de ces derniers jours, l’Avon était bien plus tumultueuse.  « Je sais que les événements des dernières semaines n’ont pas été simples à gérer pour toi. Tu ne me fera pas croire que tu vas bien.  » Avait-il repris, toujours aussi abrupte. Arian savait d’expérience que son milieu affectait son entourage. Que ses méthodes affectaient son entourage. Marion, bien que plus aguerrie que Wendy à son contact, en avait payé les frais de nombreuses fois. Il avait vu son sourire s’estomper à son contact, au fil des années. Il l’avait vu prétendre à plusieurs reprises que tout allait bien alors qu’elle montrait des signes de fatigue évident.

Si Arian ne savait pas - ou peu - faire preuve d’empathie, il était au moins observateur. Et il était quasiment impossible qu’elle passe le cap facilement après tout ce qu’elle avait vu et vécu ces dernières semaines. « Je ne peux pas revenir en arrière, mais j’aimerais qu’on ne se soit pas croisé dans cette salle de sport.Ca t’aurait au moins tenue à l’écart de tout ça.  » Avait-il achevé en un haussement d’épaule. Comme s’il avait réfléchi à voix haute. C’était un peu le cas. Mais c’était aussi parce qu’Arian avait toujours eu le don de faire preuve d’une franchise déroutante sur certains sujets, là où il se montrait fuyant sur d'autres. Et si habituellement il ne se souciait pas forcément des dégats qu’il pouvait faire dans son sillage, dans ce cas présent, sans qu’il ne sache trop pourquoi, ça l’emmerdait.

 

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