#23 why are you here? ; arian

“#23 Why are you here?” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Il s’était passé quelques jours depuis le gala de charité organisé par Arian dans le but de récolter des fonds pour l’autisme. Des jours durant lesquels, bien que très pris par ses affaires, il n’avait pas cessé de savoir tout ce qu’elle pouvait faire en dehors de chez elle. A l’issu de leur dernière rencontre, il se trouve que la jeune femme - sans le savoir - s’était mis dans une situation particulièrement délicate. Et bien qu’Arian en ignore la nature, il savait qu’il existait un danger pour elle à présent.

Aussi, il avait pris grand soin d’écouter tous les rapports faits par le garde du corps qu’il avait assigné à sa sécurité - à son insu, bien évidemment - . Mais ce jour-là, le rapport ne présageait rien de bon. Si jusque-là, la mission de son homme de main ne s’était limitée qu’à indiquer qu’il ne voyait rien d’anormal, il avait rapporté des nouvelles tout autres, la veille déjà. Il avait repéré à plusieurs reprises, le même véhicule garé en bas de chez elle. Avec à son bord deux hommes qu’Arian connaissait bien, puisqu’ils travaillaient pour son père et par extension….Pour lui. Il n’avait pas ordonné cette présence. Aussi, il savait que quelque chose se tramait.

Arian avait l’habitude de travailler avec des hommes fiables. Mais certains, s’apparentant à des mercenaires, ne faisaient qu’adresser leurs services au plus offrant. Ou au plus menaçant. Et dans tous les cas, Arian savait qui avait le pouvoir de le surclasser dans les deux cas. Ils préparaient quelque chose. Il n’était pas dupe, il connaissait par cœur les méthodes de son cartel. Il en était le #2 après tout.

C’est pourquoi, ce soir-là, il se rendit à l’adresse de Wendy. Repérant par la même occasion la voiture blanche garée quelques mètres plus loin. Celle que lui avait décrite son garde du corps. Arian ne s’était pas fait discret, volontairement. Personne ne tenterait rien s’il était là. Du moins il l'espérait. Deux de ses gardes du corps étaient malgré tout postés à l'extérieur de la maison. Il s’était contenté d’intercepter un livreur de pizza à priori contacté par Wendy. Ca ne faisait pas partie du plan, mais il n’avait pas besoin d’un gêneur. Lui glissant un billet de 50£, il récupéra la pizza en indiquant qu’il la livrerait lui-même. Se montrant suffisamment direct pour que le jeune livreur ne pose pas de question. Il se rendit à la porte et sonna.

Elle ouvrit relativement rapidement. Écoutant à peine ce qu’elle avait à dire, il s’engouffra à l'intérieur, sans attendre la moindre invitation. Son geste pouvait sembler cavalier. Mais il ne pouvait pas prendre le risque qu’elle soit une cible visible. « Bonsoir Wendy, excuses mon intrusion. » Amorça t-il alors de son habituelle voix grave et sans timbre. Il ne connaissait pas la maison, mais c’est en s’avançant vers chaque fenêtre une à une pour en baisser les volets qu’il reprit. « Je sais que ça va te sembler irréel, mais tu dois me faire confiance. » Prévint-il alors, gardant un œil sur le chien au cas où ce dernier aurait le réflexe de défendre sa maîtresse. En principe, il avait un bon contact avec les animaux, mais il avait conscience du fait que son comportement n’était pas normal, et le chien le ressentait probablement.

Il avait posé la pizza sur la première table venue. Au moins il ne s’imposait pas les mains vides. Il se retourna vers Wendy, se montrant le plus neutre possible, bien qu’il soit indéniablement inquiet. Par chance, il était en fait habitué à gérer ce genre de situations, aussi improbable que cela puisse sembler pour un simple dirigeant de société. « Ecoutes, tu es en danger. D’accord. Il va falloir que tu m’écoutes attentivement. Ok? » Reprit-il en lui faisant face. Il ne s’attendait pas à être accueilli à bras ouvert. Mais il était prêt à l’intercepter si elle tentait de franchir cette porte ou appeler la police. Il ne pouvait pas la laisser faire ça. Pour son propre bien.  

Pour une fois, il n’avait pas mâché ses mots. Il n’était pas passé par quatre chemins. Il n’avait pas fait preuve de mystère. Aussi, cela trahissait peut-être quelque chose de vraiment important. Assez pour qu’elle l’écoute. Peut-être.
  
 

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“#23 Why are you here?” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Bon, déjà, elle ne semblait pas encline à s'enfuir. Ce qui arrangeait pas mal Arian, il faut bien l’avouer. Tous les volets fermés au rez-de-chaussé, il se nota intérieurement de faire la même chose à l’étage sans trop tarder. C’est tout en retournant vers la porte d’entrée pour la verrouiller de l'intérieur qu’il répondit à Wendy qui semblait on ne peut plus suspicieuse. Comment ne pas l’être. « Je t’ai fait suivre, depuis l’autre soir. » Admit-il sans ciller. Il n’en avait pas honte, ni ne se sentait gêné de l’avoir fait. Et d’ailleurs, il ne le lui avait dit que parce qu’il n’avait aucun mensonge viable pour ne pas l’admettre. Mais aussi parce que de toute façon, elle l’aurait su tôt ou tard. Actuellement, il se fichait pas mal de savoir si elle lui en voudrait ou pas. Bien qu’elle ne s’en doute probablement pas, pour l’heure, l’idée, c’était déjà de la garder en bonne santé. Voire même en vie - si tant est que ses craintes soient fondées, et nul doute qu’elles l’étaient -.

A vrai dire, il ne savait pas si le danger émanait directement de son père, ou bien d’hommes du cartel qui auraient pu avoir vent d’une éventuelle relation entre Arian et Wendy. Le fait est que dans ce milieu, une relation, c’est une faiblesse. Et il n’était pas encore certain du fait que son père était directement lié à tout ça. N’importe qui aurait pu l’entendre dire ça lors du gala. Ce n’était pas un hasard si lui-même était sans cesse sous protection rapprochée. « Quand je te disais que ce n’était pas un jeu, j’étais loin de plaisanter. »  Précisa-t-il alors en se tournant vers elle. Sans doute qu’elle s’en doutait déjà. Mais ignorait juste à quel point il n’avait pas menti. « Je ne peux pas répondre à toutes tes questions, pour ton propre bien. Mais je peux d’ores et déjà te dire que tu ne peux pas sortir d’ici sans moi. Surtout, ne sors pas sans moi. » Indiqua t-il alors en insistant lourdement sur la dernière annonce.

Si son père était derrière tout ça, il était inconcevable qu’il soit un dommage collatéral, aussi, elle ne risquait rien à ses côtés. Si son père n’était pas derrière tout ça…Et bien…Il ne présageait pas de grand chose. C’était bien pour ça que deux de ses hommes se trouvaient dehors à l’heure actuelle. « L’homme que j’ai missionné pour te protéger a remarqué que je n’étais pas le seul à te faire suivre. Tu n'as rien remarqué d’anormal ces derniers jours? Deux types dans une voiture blanche te suivent partout ou tu vas depuis deux jours. Et pour ce que ça vaut, je te promets que ceux-là ne travaillent pas pour moi. » Reprit Arian, d’une voix toujours aussi pondérée. Il semblait en parfaite maîtrise de la situation. En fait, il semblait même bien trop dans son élément pour que ce soit un fait isolé. « Je ne sais pas exactement ce qu’ils veulent, ni qui les envoie, mais on ne peut pas attendre de le découvrir. » Admit Arian en cherchant l’escalier du regard, ne perdant pas de vue son premier objectif: Sécuriser la maison.

« Ecoute, je ne peux pas t’en dire trop. Mais crois tu sincèrement que j’aurais pris la peine de débarquer chez toi ce soir comme ça si c’était pour te raconter des conneries comme celles-là? » Reprit Arian dans le but de la convaincre, employant un vocabulaire qu’il était rare de trouver dans sa bouche. Lui qui ordinairement se
montrait si poli. « Tu as prétendu que nous étions ensemble. Nous le sommes. Pour le moment. Ça va être nécessaire. » Amorça t-il alors en s’avançant dans la pièce. Cherchant l’escalier. « Les volets là hauts se ferment aussi de l'intérieur? » Acheva t-il alors, la main sur la rambarde, prêt à monter.

  
 

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“#23 Why are you here?” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Arian avait beau maîtriser son sujet à la perfection, il pouvait comprendre que Wendy soit déroutée par ce qui était entrain de se passer. Au pire, elle prendrait pour un fou, au mieux, elle le prendrait pour un fou. Dans tous les cas, il était certain qu’il ne montrait plus franchement l’image d’un homme respectable. L'avait-il seulement déjà été? Quoi qu’il en soit, pour l’heure, son image auprès de la jeune femme était bien le cadet de ses soucis. Là, tout de suite, la priorité, c’était la sécurité. Et pour le coup, il n’était pas certain de savoir à quoi il avait à faire. On est jamais trop prudent.

Il la laissait avaler ce qu’il venait de lui dire. Probable que ça prendrait un peu de temps. Voire même qu’elle ne l’avale jamais. « Ce soir, demain, le mois prochain. Le temps qu’il me faudra pour être certain que la menace est écartée. » Précisa-t-il avant de monter les marches quatre à quatre vers l’étage. Agissant comme s’il était déjà venu - elle pouvait se rassurer, ce n’était pas le cas - il ferma un à un les volets des pièces de l’étage supérieur avant de redescendre. Il avait pris soin de jeter un œil à l'extérieur avant de fermer les volets. La voiture était toujours là. S’il ne se trompait pas, dans le logement, elle ne risquait normalement pas grand-chose. Mais encore une fois, on est jamais trop prudent. Il s’était bien gardé de le lui montrer, mais une arme de point était habilement dissimulée sous son veston. Sait on jamais.

« Tu disais à l’instant “ça ne va pas recommencer”, de quoi tu parles? Ca t’es déjà arrivé? » Rétorqua Arian tout en descendant les dernières marches, suivi du chien qui ne le lâchait pas d’une semelle. En véritable investigateur, il avait soulevé la question. Peut-être bien qu’il devait savoir quelque chose. Peut-être bien qu’elle avait une partie de la réponse qu’il cherchait. « En attendant, on ne va pas mourir de faim.  » Reprit-il finalement, attrapant la pizza dont il saisit une part. Après tout, c’était lui qui l’avait payé pour finir. Restant debout devant la table, il attrapa son téléphone. Tout en grignotant sa part de pizza, il donna quelques instructions à ses hommes toujours dehors. A priori pas de mouvement.

Appuyant une épaule contre le mur le plus proche, il croisa les bras sur son torse après avoir englouti son morceau de pizza. Finalement, il avait faim. C’est toujours assez détendu qu’il reprit la parole. « Je sais que ce sujet va rester épineux entre nous, alors autant briser la glace tout de suite. Je ne m’excuserai pas de t’avoir fait suivre. Je connais mon père. Je savais que tu risquais potentiellement quelque chose, et tu n’aurais pas accepté une protection rapprochée de toute façon. J’ai simplement fait ce que j’avais à faire.   » Précisa t-il alors avec une franchise qui pouvait parfois être déroutante. Il espérait ainsi s’affranchir d’avoir à répondre à un disque rayé. Là, tout de suite, il voulait que son esprit soit disponible. Peut-être qu’elle ne le comprendrait pas. Peut-être s’y prenait-il très mal aussi…A vrai dire. « D’ailleurs, j’ai bien fait. Je ne sais pas ce que te veulent ces types dehors, mais probable que nous t’aurions pas retrouvée chez toi demain soir si tu étais sortie sans savoir. » Appuya Arian. Il pouvait sembler rude. Il ne l’était pas volontairement. Il ne cherchait pas à lui faire peur. Mais il voulait qu’elle comprenne. Qu’elle ne prenne pas le sujet à la légère.

Personnellement il n’avait pas d’intérêt à la protéger. Il ne savait pas trop pourquoi il le faisait d’ailleurs. Sans doute parce que dans le fond, elle n’avait rien à voir dans ses histoires. Peut-être un peu aussi parce qu’elle était une amie de Marion. Mais aussi sûrement parce qu’il avait été vu en sa présence, et une seconde disparition de quelqu’un de son entourage n’était pas souhaitable. Pas du tout.


  
 

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“#23 Why are you here?” Arian Lloyd & Wendy Bradford : A priori, son annonce n’avait pas beaucoup plus à la jeune femme. Rien de bien étonnant en fait. Ça ne l’enchantait pas non plus lui-même. Mais tant qu’il n’avait pas écarté la piste de son père, il ne voyait pas trop comment faire autrement. D’autant plus qu’elle refusait de répondre à ses questions. C’était de bonne guerre. A la différence que là, il y avait une vie en jeu. Remarque…Quand on y pense, c’était aussi vrai dans l’autre sens. Ce n’était pas un hasard s’il n’avait pas tout révélé à Wendy, ni à qui que ce soit d’autre d’ailleurs. « Si tu ne veux pas m’avoir dans les pattes, il va falloir que tu m’en dises plus. Si c’est mon père qui est derrière tout ça, je suis ta seule carte chance, il ne s’en prendrait jamais à moi. Alors? Parles. Sinon je m’installerai sur ton canapé et je te souhaite bien du courage pour m’en déloger. » Rétorqua simplement Arian avec un ton défiant qu’elle ne lui avait sans doute jamais connu. A croire qu’il plaisantait. Ce n’était pourtant absolument pas le cas.

Il ne pouvait pas lui expliquer pourquoi. Mais il ne pouvait pas la laisser craindre quelque chose. Et bien que sa manière de réagir soit clairement surprenante en raison du lien quasiment inexistant qui les lie, il avait été clair: Il ne la laisserait pas tomber. Peu importe les raisons dans le fond. « Si j'arrêtais de manger à chaque fois qu’il m’arrivait une tuile, je ne serais déjà plus de ce monde. » Rétorqua t-il alors, sur le même ton désinvolte qu’employé précédemment, employant le même vocabulaire qu’il n’utilisait pas d’ordinaire. Ce soir, il n’était pas Monsieur Lloyd. Il pouvait se défaire un peu de son étiquette. Malgré le fait qu’il ne se soit pas défait de son habituel costume, ce n’était pas le moment de s’encombrer de fioriture.

D’ailleurs, lorsqu’elle admit qu’elle n’aurait pas accepté la moindre protection sciemment, il se contenta d'un haussement d’épaule. Il n’était pas surpris. A tort ou à raison, c’était un peu pour ça qu’il ne lui avait pas demandé son avis. « Je me demandais quand tu poserais la question... » Admit finalement Arian en esquissant un rictus presque mesquin. C’est vrai. Pourquoi? Il ne pouvait pas lui répondre. Il n’en était pas certain lui-même. Il avait tout de même quelques éléments de réponse qu’il ne pouvait pas lui divulguer. Sa vie n’était pas la seule en jeu. Il ne répondit d’ailleurs pas à cette question là non plus.

Ceci dit, bien qu’il semble détendu, la dernière annonce de la jeune femme ainsi que sa mise en mouvement l’avait remis sur le qui vive. Il était quasiment certain qu’elle allait tenter quelque chose d’inconsidéré. Bingo. Il n’était pas dupe. Il la laissa ouvrir la porte, tombant nez à nez avec l’un des gardes du corps d’Arian, solidement campé sur ses position, bien décidé à appliquer les ordres de son patron. Ce qui laissa suffisamment de temps à Arian pour traverser la pièce et s’interposer soudainement, claquant la porte tout en se positionnant entre la sortie et Wendy, il avait attrapé ses épaules, la fixant d’un regard réprobateur. « Ce que tu viens de faire est parfaitement stupide Wendy. Tu n’as pas écouté un traître mot de ce que je viens de te dire?!. » Lança-t-il d’une voix bien plus froide qu’à l’accoutumé. Il n’avait pas haussé le ton, mais se montrait bien plus sec que d’habitude. Et c’était en fait peu dire puisqu’il n’était déjà pas très joyeux ordinairement. Oui. Il l’engueulait. Et il était sérieux. Il ne jouait pas.

« Tu sais quoi? Si mon père n’a rien à voir là dedans et que ces types sont là vraiment pour toi uniquement, alors je risque autant que toi ma vie à me trouver là. Donc si tu ne respectes pas ta propre vie, respecte au moins la mienne. » Avait-il finalement lancé en la lâchant, remarquant qu’il avait peut-être un peu dépassé les bornes là. Il soupira. « Ces gars-là sont des mercenaires. Je le sais, ils ont travaillé pour moi. Tu ne peux pas juste aller leur demander gentiment ce qu’ils te veulent. » Reprit Arian en avouant par la même occasion qu’il avait déjà fait appel à des mercenaires, ce qui n’était en fait pas du tout normal pour un dirigeant d’entreprise. Ceci dit, en laissant passer une bride d’information, il espérait détourner son esprit histoire qu’elle se remette à lui poser des questions. Au moins, pendant ce temps-là, elle n'essaiera pas de fuir.

« Ecoutes…Je ne suis pas venu ici pour qu’on se prenne la tête, ça n’aurait rien de constructif. Tu as déjà vécu quelque chose comme ça, je le sais, tu en as déjà trop dit. Et si tu me disais ce que tu sais, peut-être que ça m’aiderait à y voir plus clair. Il est possible que je n'ai rien à voir là dedans tous comptes fait. »  Reprit t-il alors, se voulant un peu plus doux dans ses paroles, bien que “doux” ne soit pas trop son fort à vrai dire. Il fallait désamorcer le conflit tout de suite. Sinon, elle allait faire une connerie, il en était quasiment certain.
  
 

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“#23 Why are you here?” Arian Lloyd & Wendy Bradford : La compagnie de Buddy, Il n’avait rien contre, il se contenta d’un haussement d’épaule désinvolte. « Ça me va, j’aime bien les animaux. »Précisa simplement Arian d’une voix sans timbre. Il ne mentait pas. Bien que cela ne colle pas franchement à son image de parfait businessman, il avait bien plus de facilité à se lier d’amitié avec les animaux. Et même s’il semblait montrer un côté précieux, il avait des heures, voire des jours de bivouac derrière lui. Il n’était pas aussi parfait qu’il le laissait paraître. En fait, il n’était même pas grand chose de ce qu’il laissait paraître. Il avait été formé pour ça toute sa vie. Faire semblant. Il savait faire. Tellement qu’il n’était que rarement lui-même, en fait.

« Pourquoi tu dis ça? Il ne t’arrive jamais rien à toi?. » Questionna t-il simplement, encore une fois habile dans son détournement. Ceci dit, sans doute qu’il y avait une part de vérité dans sa question. Nul doute qu’elle avait elle aussi son lot de tuiles. Comme tout le monde à plus ou moins grande échelle. Mais pour l’heure, ce n’était pas la question. Sa réaction prouve indéniablement qu’elle prenait sur elle depuis le début. Aussi Arian calma le jeu de lui-même, une escalade ne donnerait rien, et de toute façon il était rare qu’il s’énerve. « Tu as raison, les réponses sont là, dehors. Mais ce n’est pas si simple. Laisse moi t’aider d’accord, je sais que c’est compliqué pour toi de le comprendre, mais je sais ce que je fais.. » Rétorqua simplement Arian, s’asseyant finalement à table devant la pizza, sans pour autant en prendre une nouvelle part. Il la suivit du regard alors qu’elle l'interrogeait de nouveau. « Tu sais très bien qui je suis. Arian Lloyd, propriétaire et directeur des instituts Wellness. Simplement, j’ai aussi d’autres compétences, c’est tout. » Pour une fois, il n’avait pas menti. Il ne pouvait pas non plus dire toute la vérité, mais il était certain qu’il n’arriverait pas à lui faire avaler qu’il était juste gérant d’une boîte. Alors autant enrober le bonbons. Même si finalement il ne donnait pas franchement de détail. « Oui, Marion le sait. Pourquoi tout le monde s’évertue à parler d’elle au passé. » Reprit-il en prenant finalement une part de pizza. Elle était sous son nez après tout. En une phrase, il avait tout et rien dit. Comme il savait si bien le faire.

Son regard clair se reporta sur Wendy. « Écoutes, je comprends que tout ça te fasse peur. Tu es trop fière pour le dire, mais tu as peur, et c’est tout naturel. » Reprit-il simplement. Il était sérieux. Il n’y avait une once de moquerie ni dans son ton, ni dans son attitude. Il comprenait vraiment - pour ce que cela vaut - qu’elle ne soit pas à l’aise dans ce type de situation, là où lui semblait parfaitement à sa place.

Il avala rapidement sa part de pizza, glissant sa main dans le pelage de buddy qui venait de se poser à côté de lui, sans doute attiré par la pizza. « Il faut que je réfléchisse à la question. Je n’ai pas plus envie d’habiter ici que toi que je reste. Nous avons trois options… » Amorça t-il alors, s’adossant confortablement contre le dossier de la chaise, croisant les bras sur son torse. « Soit mon père est derrière tout ça et il veut savoir si ce que tu lui as dit est vrai et ça s’arrête là, en quel cas le simple fait que je sois là corrobore un peu les faits. Soit il est un peu plus vindicatif que ça et à prévu autre chose, le souci c’est que je n’ai aucun moyen de savoir quoi. Soit, c’est autre chose. Mais je ne te connais pas assez pour savoir si quelque chose ou quelqu’un dans ton entourage aurait pu provoquer ça. » Lista t-il simplement. Très factuel. Méthodique. « Mais je peux te promettre une chose c’est que je ne suis pas derrière tout ça. Tu peux me croire. » Répéta t-il finalement. Il était rare qu’il promette. En principe, il promettait de mettre des menaces à exécution. Mais en principe ses promesses étaient rarement positives pour ceux qui les recevait. Mais pour l’heure, il avait promis à quelqu’un qu’il ne la laisserait pas tomber. Et jamais il ne brisait une promesse.

Arian se leva finalement, se rendant de lui-même dans la cuisine pour se servir un verre d’eau. Il avait besoin de garder les idées claires. Si Wendy préférait s'enivrer, libre à elle.« Tu ne m’a pas dit comment tu t’étais blessée, l’autre soir.. » Reprit-il alors, pas franchement au hasard. Il entreprenait clairement de mener son enquête pour en savoir un peu plus. Plus le temps passait et moins la théorie de son père collait. Il le savait parfois inconsidéré, mais ne comprenait pas bien ce qu’il y gagnait.
  
 

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“#23 Why are you here?” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Arian devait se méfier. Wendy était perspicace. Bon, en même temps, il faut dire qu’il semait deux ou trois indices pas franchement discrets. Il ne pouvait pas ne rien dire du tout, mais il ne pouvait pas non plus parler. Ce qui rendait le choix des mots d’une importance capitale. Ceci dit, elle marquait un point. Si pour Arian le danger avait une empreinte permanente, ce n’était pas le cas de tout le monde. Et à priori pas de Wendy, ce qui semblait plutôt logique. « Et bien disons qu’il va falloir surmonter celle là comme tu as surmontée toutes les autres. »

Indiqua t-il simplement en portant son verre à ses lèvres, toujours aussi stoïque. Même si un fond d’inquiétude demeurait en lui, il ne pouvait pas l’exprimer. D’une parce que ce serait contre productif compte tenu du fait qu’elle était déjà inquiète. De deux parce que toute façon, il n’avait jamais su s’exprimer.

La remarque de la jeune femme concernant les menaces de mort lui arracha un sourire. Non, davantage un rictus. Il avait ricaner brièvement, presque amer, en fait. Elle ne pouvait pas imaginer comme son ironie était déplacée. « Non, mais j’aime bien avoir toujours un homme armé derrière moi, juste au cas où. » Rétorqua t-il simplement, avec une pointe d’ironie lui aussi dans la voix. Après tout, le soir de leur rencontre à la salle de fitness, Arian n’était pas seul. Le soir du gala, bien que ce soit bien plus camouflé par la présence d’une sécurité d’ensemble, Arian n’était pas seul. Et ce soir, il n’était pas seul non plus. Il n’était vraiment seul que chez lui, ou lorsqu’il l’exigeait. En quel cas, il était armé. Ce soir d’ailleurs, c’était les deux. Jamais trop prudent. Quelques cicatrices le lui avaient appris.

Il avait maintenu son regard sur Wendy, observateur. Elle en était déjà à son deuxième verre d’un alcool fort. Intérieurement il se demanda à partir de quand il ne pouvait plus considérer ses paroles comme véritables. Elle évoquait sa page wikipédia. Bien sûr qu’il l’avait lu. Sans grande conviction d’ailleurs tant il ne prêtait pas le moindre crédit à ce type de source. Ça ne lui avait pas apporté les informations qu’il désirait. « Bien sûr que si. Comme tu as dû lire la mienne. Si ça t’avais vraiment renseigné tu ne poserais pas de question.  » Rétorqua t-il simplement en portant son verre d’eau à ses lèvres. Il récupéra son téléphone qui vibra à l’annonce de la réception d’un nouveau message. Il avait désactivé l’affichage réduit, aussi, il était certain que Wendy n’avait pas pu le lire. L’un de ses gardes du corps présent à l'extérieur venait de lui faire savoir que la voiture blanche était partie. Arian leur indiqua par écrit de rester vigilant et ne mentionna pas tout de suite l’information à Wendy, par crainte qu’elle fasse la bêtise de sortir sans s’assurer que le problème était réglé. Mais aussi un peu parce que - il faut bien l’admettre - elle semblait un peu plus encline à lui parler. Il ne pouvait pas laisser passer ça. il avait toujours une énigme à résoudre. Et de toute façon, se connaissant, s’il n’avait pas la réponse au petit matin, il résoudrait cette énigme par la force, ce qui ne donnerait rien de bon.

Mais alors qu’elle mentionnait de nouveau le fait qu’il ne réponde pas au question Arian eu un soupir. Une expression de lassitude assez rare le concernant. Assez rare pour être souligné.« Tu veux vraiment jouer à une réponse contre une réponse?  » Il marqua un temps d’arrêt assez court avant de reprendre: « Ne dis jamais à personne que tu as lu ça. Ne dis jamais à personne que tu sais ça.  » Précisa t-il on ne peut plus sérieux. D’un geste mi-agacé mi-résigné, il laissa son téléphone déverrouillé glisser sur la table, indiquant par ce geste qu’elle pouvait venir lire ce qui était inscrit sur l’écran. Il avait laissé afficher les deux derniers messages, prenant soin de supprimer tous les autres au fur et à mesure. “Ne la laisse pas tomber, j’espère qu’elle pourra compter sur toi comme j’ai pu le faire. M.” puis le dernier: “Tu sais ce qu’on dit au sujet de mes promesses. A.”.

« Laisse là en dehors de ça Wendy. Elle va bien, c’est tout ce que tu as besoin de savoir.  » Reprit-il avec sérieux. Ça n'était qu’une demie preuve. Elle ne pourrait pas lui parler. D’ailleurs, Arian avait conscience qu’en soit, ça ne prouverait sûrement rien aux yeux de Wendy. « Une balle dans la jambe hein? Désolé que ça te soit arrivé, ce n’est pas une expérience agréable.  » Admit-il simplement. Sans doute donnait-il l'impression de minimiser la chose. Ça n'était pas le cas. Mais il faut dire qu’apporter du réconfort n’était pas forcément le point fort d’Arian. Ceci dit, l’information était précieuse. Elle avait eu à faire à quelqu’un d’à priori peu recommandable - comme lui même en fait - et ça c’était mal fini. C’était une carte importante qui soulignait la possibilité que les types qui la suivaient n’avaient peut-être rien à voir avec son père.

« Ca étaye la troisième option.  » Remarqua Arian, comme si ce n’était pas une évidence. Ça l'arrangeait un peu en fait. Sans qu’il ne sache trop pourquoi. Ceci dit, il était vraiment dans le flou. « Cette personne a qui tu as fait confiance pourrait vouloir t’atteindre aujourd’hui?  »questionna t-il alors. Bien décidé à creuser la piste.

  
 

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“#23 Why are you here?” Arian Lloyd & Wendy Bradford : S’il avait concédé à lui fournir quelques informations, c’était aussi pour la rassurer. Si elle restait campé sur ses positions, nul doute qu’elle serait incapable de lui faire assez confiance pour le laisser l’aider. Or, il avait promis. Il ne pouvait pas la laisser l’évincer du sujet aussi facilement. Sans compter sur le fait que jusqu’à présent, aucune preuve n’était faire qu’il n’y était pour rien dans cette histoire. Et s’il n’avait pas vocation à réparer tous le mal généré par ses activités, il voulait au moins réparer celui ci.

Il avait néanmoins répondu au sujet de sa page wikipédia: « C’est ça.  ». Il avait haussé les épaules, restant stoïque. Evidemment, c’était purement ironique. Évidemment que sa page wikipédia regorgeait d’informations fausses à son sujet. Comment pouvaient-elles être vraies puisqu’il avait passé sa vie à se construire une image qui n’était pas la sienne. Ses parents l’avaient fait avant lui, puis il avait suivi le chemin tracé. Son nom et ses origines n’étaient pas factices, au moins.

Quoi qu’il en soit, alors que Wendy saisissait son téléphone pour en lire le contenu, fébrile. Arian remarqua sans mal qu’elle tremblait. Il l’observait. Il était en fait presque prêt à prendre le téléphone en pleine figure, dans le cas où elle imaginerait qu’il se foutait d’elle. Mais sa réaction ne fût pas franchement celle qu’il avait imaginée. Elle pleurait? Alors elle souffrait tant que a de la disparition de Marion? Evidemment. C’était un sentiment humain normal face à la disparition d’un être cher. Arian, avec le temps, s’était probablement trop détaché de ce type de sentiments, pour son propre bien.

Il s’était levé, sans trop savoir pourquoi en fait. Contournant la table pour récupérer son téléphone, il fût pris de cours alors qu'elle l’enlaçait brièvement. Tellement pris de court qu’il se figea presque. Son glock était planqué sous sa veste, il espérait qu’elle ne l’ai pas senti. Néanmoins, c’est un peu maladroit qu’il posa une main sur sa tête, lui ébouriffant brièvement les cheveux. « Calmes toi, ça va aller…Je lui dirais. Mais elle ne peut pas revenir.  » Répondit t-il, la fixant du regard. Cherchant quelque part si sa réaction n’était pas liée aux deux verres qu’elle venait de boire. Il n’avait aucune idée de sa capacité à tenir l’alcool.

Récupérant son téléphone, il le glissa dans sa poche, alors que la jeune femme reprenait en lui donnant des éléments bien plus concrèt cette fois ci. Comprenant qu’elle avait clairement vécu des choses pas simple avec quelqu”un qui…En fait, n’était peut-être pas mieux que lui. Après tout, elle ne le savait pas, mais si Marion avait été contrainte de disparaître aux yeux du monde, c’était bel et bien à cause des affaires d’Arian. Aussi, alors qu’elle évoquait ce passé douloureux, il ne savait pas franchement quoi répondre. Aussi noir que paraissait le tableau, cet homme avait peut-être simplement voulu la protéger, à sa manière maladroite. Comme l’avait fait Arian avec Marion. « Tu avais peut-être raison. Peut-être que nous aurions du aller voir ces hommes.  » Amorça Arian. Peut-être qu’il se trompait mais en fait…Il commençait à croire que ces deux types étaient là pour les même raison que celui qu’Arian avait positionné. Ca semblait absurde, mais plausible. « Ecoutes, je ne connais pas cet homme, mais…Penses tu qu’il ai voulu vérifier que tu vas bien? Je veux dire…Et si il avait eu écho du fait que nous avions une relation?   » Fictive. Cela va sans dire. Mais peut-être bien que l’information était parvenue à d’autres oreilles. Et quoi de plus crédible qu’un ex jaloux ou protecteur qui aurait simplement voulu s’assurer de quelque chose? Après tout, dans le milieu de la pègre, Arian n'était pas un inconnu.

« Je sais que ça va peut-être te paraître absurde. Et je ne prétends pas avoir raison. Mais il a peut-être simplement voulu te protéger.  » Reprit Arian en soupirant, se massant les tempes. Il avait mal au crâne. La fatigue sans doute. Il chercha une cafetière du regard. « Tu aurais pas du café par hasard?  Je crois que nous allons en avoir besoin. » Reprit-il en s’éloignant, partant en quête lui-même de la sainte machine. Il poursuivit malgré tout: « Les deux types sont partis. Mais je sais qui ils sont, comme je disais, j’ai déjà bossé avec eux. Enfin…Ils ont déjà bossé pour moi. Je trouverais des informations. » Il se tourna alors vers Wendy. « Je peux partir si tu veux être tranquille. Ou je peux rester si tu ne le sens pas. C’est toi qui vois. » Prévint t-il en un haussement d’épaule. Sans doute se montrait t-il trop désinvolte dans cette situation. Mais Arian avait toujours beaucoup intériorisé. A vrai dire, même s’il lui laissait oralement le choix, il aurait préféré qu’elle ne le chasse pas. Il n’était pas franchement certain de sa théorie. Il ne connaissait rien de son ex. Et il savait ô combien certains cartels pouvaient se montrer violents. Les évènements décrits par Wendy n’avaient rien d’anodins.
  
 

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