mon monde s'est effondré

20/08/1994

mon monde s'est effondré
— with @Siobhan Sallinger

On va remonter deux ans en arrière. Deux ans et quelques mois. Ce qui devait être un beau week-end avec son chéri s'est transformé en véritable cauchemar. Elle a ... elle a l'impression d'avoir tout perdu. Dans quelques heures, elle va s'en retourner à Londres. Dans quelques heures, elle va rentrer. Et oublier ce cauchemar. Est-ce qu'elle va pouvoir oublier ? Elle n'en est pas certaine.

Pour l'heure, il faut bien qu'elle mange un peu. Mais elle est pas très ... jouasse. Du tout même. Faut dire qu'elle en a pris plein la gueule. Au sens propre comme au sens figuré. A quel moment ça a dégénéré ? Ah oui. Ca a dégénéré quand elle est revenue sur ses pas. Quand elle attendait Max. Et ce gars là ... Elle n'a pas trop compris au départ. Mais il ne semblait pas ravi que Wendy soit dans le décor. Il attendait quelque chose de Max. Et comme il n'avait guère envie de lui donner, il a pris Wendy. Se faire enlever, c'était une chose. Se prendre un coup de crosse, c'en était une autre. En attestent les bleus sur son visage et la lèvre inférieure fendue. Mais le pire, quand même, c'est la balle qu'elle a reçu dans la jambe. Cette balle qui l'a obligée de rester à l'hôpital quelques jours alors qu'elle devrait déjà être repartie. Cette balle qui ... A tout foutu en l'air. Max a foutu le camp. Elle ne l'a pas revu. Elle ne sait pas où il est. Trois ans de relation et il est parti comme ça. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle a mal. Physiquement. Et mentalement. Mal à la jambe malgré les anti-douleurs. Mal dans son coeur. Elle a le coeur brisé.

Wendy a reniflé quelque peu tandis qu'elle est à cette table de restaurant, près de l'aéroport. Elle est encore toute chamboulée par cette situation. Elle a mal. Elle a très mal. Elle est en colère. Elle ne comprend pas pourquoi. Elle a l'impression d'être tombée dans un gouffre et elle ne sait pas si elle va réussir à s'en relever. Enfin, probablement qu'elle remontera la pente. Mais là, c'est dur. Très dur. Elle a passé une main dans ses cheveux tandis qu'elle entend une voix qui l'appelle. Elle redresse alors la tête. "Siobhan ..." Sa cousine. Ah merde. C'était pas le bon moment ... pour tomber sur un membre de sa famille.

25/09/2024

Mon monde s'est effondré
feat Siobhan Sallinger & @Wendy Bradford

2022 Cela faisait maintenant plusieurs années que Siobhan s’envolait partout à travers le monde, elle n’arrivait plus à tenir les comptes, combien d’avions avait-elle pris ? Elle avait pourtant noté dans son carnet absolument toutes les destinations qu’elle avait faites, tout en annotant ce qu’elle y avait préféré, les mots qui lui avaient paru les plus mélodieux, les plats qu’elle avait trouvés délicieux. L’hôtesse de l’air pourrait aisément se faire embaucher dans une agence de voyages ou écrire des guides pour Lovely Planet, mais pour le moment elle n’était pas lassée de ce qu’elle faisait, c’était quand même fichtrement mieux que ces petits jobs à la con comme celui de serveuse, qu’elle avait quitté juste avant de rejoindre sa compagnie aérienne. Elle n’était pourtant pas dupe, elle était toujours une serveuse, mais dans les airs et avec cette appellation cela donnait tout de même beaucoup plus de prestance. Il lui arrivait juste d’en avoir marre de devoir arborer le même chignon, elle trouvait cette coiffure ennuyeuse, elle s’empressait souvent de le défaire lorsqu’elle n’était plus en service. Sa longue chevelure méritait elle aussi d’avoir le droit à sa liberté, de se mouvoir et de se faire admirer, elle n’avait pas manqué de constater qu’une fois qu’elle les avait secoué à la sortie de l’aéroport de Bucarest, plusieurs têtes s’étaient détournées en sa direction. La Roumanie n’avait qu’à bien se tenir, Siobhan débarquait. Le séjour fut assez court mais intense, la Sallinger avait apprécié d’avoir l’occasion de visiter celle que l’on surnommait « Petite Paris », une ville riche en histoire et à l’architecture bourgeoise, qui lui avait permis de voyager dans le temps de jour, avant qu’elle ne retrouve la décadence du monde moderne la nuit.

L’hôtesse de l’air était devenue maîtresse dans l’art de cacher qu’elle avait fait des folies, elle s’était maquillée en conséquences avant de quitter son hôtel, de se faire détester des locaux en faisant un boucan monstrueux sur les pavés avec sa valise à roulettes. Elle cessa de la faire rouler lorsqu’elle se retrouva face à un restaurant, qui se situait à quelques mètres de l’aéroport. Siobhan plissa des yeux, était-ce la silhouette de sa cousine qu’elle venait de voir attablée ? L’apparence de Wendy pouvait aisément la faire fondre dans la masse, on pourrait la prendre pour une femme d’un pays de l’Est, elle en possédait les traits et la beauté. L’hôtesse de l’air était suffisamment physionomiste pour ne pas la rater, même si celle-ci aurait probablement voulu que cela soit le cas, parce qu’elle était dans un sale état. « Wendy. » Dit-elle de façon assez forte pour qu’elle l’entende. Elle fit le tour de sa table avant de se glisser sur la chaise en face d’elle. Siobhan observa sa table, elle n’y trouva aucune bouteille d’alcool, ce à quoi elle décida de remédier en appelant un serveur et en lui en commandant une. « Qu’est-ce qui t’est arrivé sweety ? » Elle avait fait les choses dans le désordre en effectuant une commande avant de chercher à savoir ce qu’elle avait, mais il n’y avait pas besoin d’avoir fait des études de psy pour comprendre que la jeune femme était au bout de sa vie. « Tu as perdu un tournoi ? Tu t’es faite maltraitée par ta rivale ? » La rousse se doutait qu’elle ne se trouvait pas ici par hasard, qu’elle l’était sûrement pour son travail. Est-ce qu’elle était mauvaise perdante au point d’en tomber en dépression ? Siobhan n’en était pas si sûre, Wendy était normalement plus mature que son grand-frère, il devait y avoir autre chose. L’hôtesse de l’air se mit à souffrir d’un trou de mémoire, comment il s’appelait déjà, le type avec lequel elle était depuis des années ? Il devait être sacrément insipide pour qu’elle n’arrive pas à le replacer, même si elle n’avait dû le voir qu’une poignée de fois... « Ne me dis pas que c’est à cause de ton mec quand même ? » Elle détestait de voir les femmes s’apitoyer sur leurs sorts à cause d’un homme, il existait trop de poissons dans la mer pour qu’elles ne déversent assez de larmes pour remplir une rivière juste à cause d’un pauvre type.

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20/08/1994

mon monde s'est effondré
— with @Siobhan Sallinger

Quelle désillusion. Ce qui devait être un beau week-end s'est transformé en véritable cauchemar. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle va devoir trouver une explication. Raconter un gros bobard. Elle avait tout prévu ! Ils auraient été se promener à droite à gauche. Ou bien près du Lac Morii. Et ils auraient passé un bon moment. Ils auraient fait des folies de leurs corps. Ils auraient apprécié un bon petit déjeuner dans leur chambre d'hôtel et tout un tas d'autres choses. Mais son coeur s'est morcelé. Son coeur s'est brisé. Elle a vu ... une autre facette, un autre visage de l'homme qu'elle pouvait aimer. Un visage qu'elle n'est pas sûre d'apprécier. Enfin, elle n'a pas eu l'occasion d'avoir des explications. Il l'a plantée à l'hôpital. Elle pensait qu'il reviendrait dans les heures qui suivaient. La nuit est passée et rien au petit matin. Puis un jour. Deux. Trois. Et toujours rien. Force est de constater qu'il l'a abandonnée sans lui expliquer. Sans piper mot. Non, elle ne dira pas qu'elle est abandonnée dans un pays hostile. C'est pas vraiment le cas. Mais c'est ... terrible.

Wendy a le coeur en morceaux. Et pourtant, elle va devoir réfléchir à ce qu'elle va raconter quand elle rentrera sur Londres. D'autant qu'elle n'est pas du genre bagarreuse. Qu'est-ce qu'elle va dire ? Quelle excuse plus ou moins crédible elle va pouvoir trouver ? C'est la merde. Les égratignures vont vite disparaître. la blessure par balle à la jambe, ça, c'est autre chose. Parce qu'elle aura toujours la cicatrice. parce qu'elle aura sans doute quelques douleurs. Là, tout de suite, elle n'a qu'une envie. disparaître dans un trou de souris. Et pleurer. Seulement, on ne lui laisse pas cette chance. Quelles étaient les probabilités pour qu'elle tombe sur un membre de sa famille ? Proches de zéro. Et pourtant, sa cousine est là.

La rousse a fait le tour pour venir la rejoindre. Et surtout, commander une bonne bouteille d'alcool. Elle n'a pas envie de se mettre minable. Avec les anti-douleurs, de toute façon, c'est pas vraiment recommandé. C'est clairement pas recommandé même. Ca peut faire une interaction qui peut être mortelle dans certains cas. Et elle n'a pas besoin de se rajouter des ennuis en plus. Siobhan lui pose immédiatement des questions. Des questions auxquelles elle n'a aucune envie de donner une réponse. Du moins, elle ne peut pas être honnête. Elle ne peut pas dire ce qui s'est passé. Elle ne peut pas lui raconter que son petit ami l'a mise dans une position très délicate, que c'est un criminel. Ou du moins, elle pense que c'est le cas. Il serait honnête, Wendy n'aurait pas servi d'échange. Et elle n'aurait pas été en danger. Et elle n'aurait pas reçu une balle dans la cuisse. "Ca n'a rien à voir avec le tennis. Ca fait longtemps ... que je n'en fais plus." Siobhan a dû oublier. Ca fait quoi ? Quand même plus de dix ans maintenant. "Week-end de merde. Enfin, week-end qui s'est prolongé malgré moi." Elle soupire. Elle n'a pas le choix. Elle doit lui raconter un gros bobard. Mais quelque chose qui ... doit être crédible. "Je venais faire une surprise à Max mais il faut croire qu'il avait des projets avec une autre nana." Elle va partir sur ça. Etre trompée, c'est plausible, non ? "Et histoire que ça soit un peu plus la merde, bien sûr, j'ai été agressée." Elle ne va pas lui dire que c'est à cause de Max. Ca reste proche de la réalité tout en étant éloigné quand même. "Bucarest ne m'a pas franchement réussi." Elle n'y remettra pas les pieds de sitôt !

Le serveur a fini par leur apporter une bouteille d'alcool. Wendy n'y touchera probablement pas. Ce n'est pas elle qui l'a commandé. Mais bien Siobhan. Sans doute qu'elle a besoin de se prendre un petit verre. "Tu rentres à Londres ?" lui demande-t-elle. Non, Wendy n'a pas forcément besoin de compagnie pour rentrer. Mais le vol sera un peu moins long si Siobhan est dans le coin. Quoi que ...

25/09/2024

Mon monde s'est effondré
feat Siobhan Sallinger & @Wendy Bradford

2022 Le destin essayait-il de lui faire passer un message, à placer Wendy sur son chemin alors qu’elle se trouvait à l’étranger ? Est-ce qu’il essayait de lui dire qu’elle devrait prendre plus souvent le temps de la voir, d’en prendre des nouvelles ? Siobhan avait perdu le sens de la famille depuis une éternité, la simple évocation de ces mots lui donner souvent la nausée. La cousine de la rousse n’avait rien fait qui méritait qu’elle soit mise de côté, elle faisait partie de ce qu’on appelait le bon côté de sa famille, celui de sa mère, même si celui-ci n’était pas assez venu en aide à elle et à sa sœur. La brune n’y pouvait rien, elle avait été aussi impuissante qu’elle à l’époque, parce qu’elle était trop jeune pour pouvoir faire bouger les lignes. Et pourtant, l’hôtesse de l’air n’était jamais parvenue à renouer avec elle, alors qu’elle arrivait encore à partager de beaux moments de complicité avec le frère de celle-ci, Mason. Boire de l’alcool lui paru être la solution à tous les maux ; remonter le moral de la jeune femme, les détendre, les faire parler sans détours. Wendy n’avait pas l’air enchantée de l’entendre commander une bouteille, mais elle n’allait pas faire une croix dessus pour autant. Siobhan avait déjà recherché à entrer dans le vif du sujet, plutôt que de lui demander comment elle allait, une question qui aurait été stupide en plus d’être banale et de ne pas inviter à faire preuve d’honnêteté. Elle lui répondit qu’elle ne faisait plus de tennis depuis longtemps. « Oh. » La Sallinger n’était pas au point sur la vie de sa cousine, elle avait probablement eu cette information, mais elle ne l’avait pas conservé dans son cerveau. Allait-elle vexer son interlocutrice d’entrée de jeu ? Elle n’avait pas l’air de lui en tenir rigueur, elle lui raconta que son week-end était merdique, qu’il s’était prolongé sans qu’elle ne le veuille. La Bradford prononça le prénom Max et Siobhan sembla prise d’une illumination. Elle se souvenait de ce type, ce qui relevait du miracle puisqu’elle le trouvait insipide, mais il était resté assez d’années avec Wendy pour la marquer un minimum. Wendy voulait lui faire plaisir avec une surprise, mais il l’aurait abandonné pour une autre femme. « Hmm qu’est-ce qui te fait dire ça ? » Est-ce qu’elle avait des preuves qu’il avait quelqu’un d’autre dans sa vie ? Qu’il la préférait à elle ? Elle avait ajouté qu’elle s’était faite agressée en prime, sans donner de détails. Siobhan renifla une drôle d’odeur, celle qu’elle associait aux piètres mensonges.

Les yeux de l’hôtesse de l’air s’étaient plissés, parce qu’elle était en train de prendre pour une idiote une spécialiste des bobards en tous genres. Wendy était loin d’imaginer qu’elle mentait énormément, qu’elle réussissait à manipuler des gens au point de leur soutirer de l’argent, qu’elle trouvait adorait les prendre pour des idiots. Elle avait appris à le faire assez jeune, mais sa cousine n’avait pas été spectatrice de ces leçons, puisqu’elle avait été tenue à l’écart de la secte dirigée par son oncle. La Bradford n’était honnête que sur un point, elle n’avait pas apprécié son séjour à Bucarest. Elle n’avait pas dû prêter attention à sa valise, ni à leur proximité de l’aéroport pour lui demander si elle comptait rentrer à Londres, à moins qu’il ne s’agisse d’une tentative pour changer de sujet. « Oui. » Le serveur arriva avec sa bouteille et demanda si elles comptaient en boire toutes les deux, elle acquiesça avant de se concentrer de nouveau sur elle. « Wendy. » Elle la fixa, comme si elle voulait l’empêcher de détourner le regard. « Pourquoi tu tentes de m’embobiner ? » Siobhan approcha son verre de ses lèvres, elle en but une gorgée avant de reprendre la parole. « Tes récits sont terriblement flous et le ton que tu emploies n’est pas convaincant. » Wendy n’était sans nul doute pas vouée à faire une carrière d’actrice. « Il va falloir faire mieux que ça pour me tromper, ton frère est peut-être naïf, mais moi je ne le suis pas. » L’hôtesse de l’air ne pouvait pas être plus clair, elle n’avait pas intérêt de lui servir d’autres craques. « T’es dans cet état par sa faute, non ? » Est-ce qu’elle avait besoin de préciser qu’elle parlait de Max ? « Tu peux m’le dire, je ne vais pas aller lui faire la peau. » Elle n’allait pas se donner la mission de la venger, elle pourrait simplement envoyer Mason le faire, elle était certaine que ce macho ne se ferait pas prier d’aller régler le compte de son ancien beau-frère. Cependant, elle se mettait à sa place et elle n’aimerait voir une telle ingérence, elle se permettait surtout d’intervenir par sa petite sœur, qu’elle avait toujours cherché à protéger. Siobhan n’était pas assez proche de Wendy pour agir dans l’ombre sans son consentement, et puis elle était assez grande pour en parler à son frangin toute seule. Elle s’imaginait qu’il n’avait pas besoin d’elle pour accomplir son devoir d’aîné, qu’il allait le faire naturellement.

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20/08/1994

mon monde s'est effondré
— with @Siobhan Sallinger

Week-end de merde à la base. Et ça a entraîné une semaine de merde. Elle va pouvoir rentrer. Mais quand même. Ca craint. Ca craint carrément à dire vrai. Max n'est pas ce qu'il prétendait être. Pilote de ligne ? Mes fesses oui. C'est ce que Wendy n'a pas arrêté de se dire durant tout le temps où elle était hospitalisée. Et puis, il y a eu d'autres questions. Est-ce qu'il n'y a eu que des mensonges entre eux ? Est-ce qu'il l'aimait ou bien il s'est foutu de sa gueule de A à Z ? Est-ce qu'il a été sincère au moins une fois ? Wendy ne sait pas si elle aura les réponses à ses interrogations. Il n'est pas passé. Il n'a pas daigné venir la voir à l'hôpital. Il l'a simplement abandonnée ... comme si on laissait une valise sur le carreau. Et ça fait mal. Trois ans. Trois longues années. Tout ça pour ça. Elle a été trompée. Sur toute la ligne. Elle est stupide de ne rien avoir vu. D'avoir cru. Et maintenant, elle le paie.

Siobhan avait oublié une partie de la vie de Wendy. Ca fait quoi maintenant ? Presque onze ans. Onze ans qu'elle a dû abandonner le tennis. Onze longues années. Elle se voyait déjà au top niveau à l'époque. Tout ça à cause d'une blessure. D'une rupture d'un ligament croisé. Et même avec la chirurgie, ça n'a pas été suffisant. Elle n'avait que peu de chance de pouvoir reprendre le tennis à haut niveau. Et ça ne s'est pas fait. Que la rouquine ait oublié, c'est pas grave. Oui, elles sont cousines. Mais elles ne connaissent pas tout de la vie de l'une et de l'autre. Un jour peut-être. Est-ce que Siobhan est vraiment hôtesse de l'air, elle qui voyage beaucoup ? Ou est-ce que c'est un mensonge ? Wendy pourrait se mettre à douter de tout tellement elle a été abusée. Et elle n'a rien vu. "Peut-être le fait qu'il avait sa langue dans la bouche d'une autre nana ?" Ce qui est encore faux. Mais pas si loin de la vérité. Enfin. Un peu quand même. Il était bien avec quelqu'un. Mais pas avec une femme. Et il n'avait pas sa langue dans sa bouche. Il était plutôt en train de réaliser une affaire plutôt louche. Et c'est Wendy qui s'est retrouvée au milieu de ça. Et surtout, elle s'est retrouvée en danger. Elle a été enlevée. Quelques heures semaines. Et elle a eu cette balle dans la jambe quand ce fut l'heure de l'échange. Super le week-end amoureux, non ?

Siobhan rentre sur Londres. Elle pourra peut-être l'aider. Avec les béquilles, la valise et tout ça. Ou alors, elle se débrouillera. Wendy s'est mise dans ce merdier toute seule. Elle va devoir s'en sortir toute seule. "J'crois que j'reviendrais pas à Bucarest de sitôt. Ca m'réussit pas." Clairement pas. Elle soupire tandis qu'elle colle son menton dans la paume de sa main, son coude appuyé contre la table. Pas très chic mais bon. La rousse l'interpelle. "Hmmm ?" Et là, c'est assez ... surprenant. Pour Siobhan, sa cousine lui raconte des cracks. Ce qui est ... à moitié vrai. Et donc à moitié faux. Mais elle peut pas lui dire la vérité, si ? Qu'elle sait pas qui est véritablement Max. Qu'elle s'est retrouvée dans une affaire complètement merdique et que ... qu'elle s'est fait tirer dessus dans le merdier. Non. Elle est déjà bien embêtée par cette histoire et elle n'a aucune envie d'y mêler quelqu'un d'autre. Wendy n'est peut-être pas très proche de sa cousine. Mais elle ne veut pas qu'elle ait des ennuis par sa faute. "Je crois pas, de toute façon, que tu pourras lui mettre la main dessus." Aucun risque que Siobhan ou que quiconque puisse faire la peau à Max. "Quand tu vois qu'il m'a laissée aux urgences et qu'il n'est pas réapparu de toute la semaine ..." Elle ne reviendra pas. Elle peut faire une croix sur ça. De toute manière, elle n'est pas certaine qu'elle a vraiment envie de ... Et bien, qu'elle a vraiment envie d'en savoir plus. De savoir ce qui a pu se passer. Faut dire aussi qu'elle est en colère. Plutôt en colère. Parce qu'il lui a caché des choses. Parce qu'il a menti. Parce qu'elle aurait, sans doute, aimé savoir de quoi il en retournait réellement. Elle aurait su, soit elle aurait été compréhensive et elle serait restée loin de ses affaires. Loin du merdier dans lequel il pouvait se mettre. Soit, au contraire, elle l'aurait plaqué depuis bien longtemps. "C'est pas lui." Pas lui qui lui a fait ça, c'est vrai. "Mais c'est de sa faute si j'ai été agressée. Et ne me demande pas de détails parce que je refuse de t'impliquer et que tu te retrouves en danger." Ou alors avec une balle dans le corps ou que sais-je encore. Une blessée dans la famille, c'est bien suffisant.

25/09/2024

Mon monde s'est effondré
feat Siobhan Sallinger & @Wendy Bradford

TW : homicide idéalisée, addiction à la drogue

2022 Le choix de mots de Wendy était étrange, pourquoi usait-elle d’un peut-être au lieu d’affirmer qu’elle l’avait effectivement vu avec sa langue dans la bouche d’une autre ? Elle ne pouvait pas avoir de doute là-dessus, sans compter qu’une femme blessée, trompée au bout de plusieurs années de relation réagissait généralement de façon plus vive. La brune était molle, elle pourrait certes tenter d’imputer ça à sa fatigue et à sa blessure, mais l’hôtesse de l’air était persuadée qu’il y avait anguille sous roche. « Peu importe tu ne pourras que trouver mieux. » Peu importait qu’il l’ait réellement trompé ou non, parce que sa cousine était une belle femme, qui réussissait professionnellement, elle en avait dans l a tête et méritait de trouver un homme à sa hauteur. Elle ne voulait plus mettre les pieds à Bucarest, mais cette information n’était pas ce qui l’intéressait sur le moment, elle partit donc chercher celle qu’elle voulait avoir, en l’interrogeant de façon frontale. Siobhan ne le lui avait jamais dit, mais elle avait senti que derrière sa fadeur apparente, Max cachait un côté délinquant de pacotille. C’était peut-être pour cela qu’elle était tombée à ses pieds, les gentilles filles comme elle avaient tendance à s’amouracher de ce genre de type. Le syndrome de l’infirmière était terriblement répandu, mais elle n’en souffrait pas elle-même, ce qui la rendait lucide. La Bradford était certaine qu’elle ne pourrait pas le retrouver. « Es-tu en train de me sous-estimer ? » Répondit-elle avant de boire une gorgée et de poser fermement son verre sur la table. Le fait qu’il l’ait abandonné à l’hôpital avant de disparaître dans la nature n’y changeait rien, sa cousine avait oublié qu’elle avait un avantage de taille : elle travaillait dans l’aviation. Siobhan avait suffisamment de contacts pour accéder à des informations confidentielles, telles que des listes de passagers d’avions. « S’il prend l’avion pour se déplacer il ne m’échappera pas. » Elle apposa son bras et son coude sur son dossier. Wendy se mit à prendre la défense de son ex, du moins c’est ce qu’elle croyait lorsqu’elle lui dit que ce n’était pas lui, qui l’avait blessé. Il était pourtant bel et bien responsable de son état actuel, il l’avait mis dans une mauvaise situation, même si elle ne savait pas si c’était involontaire ou non, un de ses sourcils se haussa.

Aucun détail ne lui serait confié, elle le lui faisait clairement comprendre. Siobhan n’aurait jamais laissé une telle phrase exister si elle s’était retrouvée face à sa sœur, mais elle se demanda si sa cousine n’avait justement pas besoin d’une aînée féroce pour la défendre. L’hôtesse de l’air eut un temps de réflexion, avant de quitter sa position pour tendre ses deux bras et les placer sur les tables. « Wendy, ne laisse pas les hommes comme lui s’en tirer, tout ce qu’ils méritent c’est de payer pour leurs actes. » Les yeux de la rousse s’étaient emplis de haine, elle ne s’en prenait pas spécifiquement à des hommes aux comportements douteux pour rien, elle prenait une revanche sans fin sur l’autre sexe. Elle n’oubliera jamais que son enfance avait été détruite par son père, que celui-ci avait fait de sa mère un vulgaire pantin. Siobhan lui avait rendu la monnaie de sa pièce, bien qu’elle regrette qu’il ait eu une mort trop douce, alors qu’elle aurait voulu le savoir carboniser par ce feu qu’elle avait déclenché. Un incendie qui aurait pu tous les emporter, s’ils n’avaient pas pu s’échapper à temps, mais par chance seuls son géniteur et sa prison en avaient été victimes. La Sallinger n’aurait jamais cru se replonger dans son passé à quelques mètres de l’aéroport de Bucarest, mais celui-ci n’était jamais bien loin, un rien pouvait lui permettre d’y penser. Elle ferait mieux de se calmer, elle ne pouvait pas se permettre d’être dans un tel état une heure avant d’aller travailler, parce qu’elle savait que la tentation d’aller chercher un remède à son mal serait trop grande et mettrait à mal son professionnalisme. Elle devait abandonner toute envie de se procurer de la drogue, une addiction dont Wendy ne savait rien. Siobhan pouvait bien se rabattre sur cette bouteille à laquelle elle ne touchait pas, mais cela ne serait pas vraiment plus raisonnable. Elle soupira. « Je vais finir par l’offrir au serveur. » Elle lui jeta un œil avant de regarder de nouveau sa cousine. « Je ne sais pas dans quoi il trempe ton mec, mais j’espère que tu ne lui céderas plus. » Elle ne serait pas sûre d’opter pour la passivité dans le cas inverse. « Tu devrais te prendre un médecin. » Si elle ne se trompait pas, sa cousine avait fait de longues études pour travailler dans un hôpital. « C’est toujours utile, cela ramène beaucoup d’argent et tu ne le vois pas souvent. » Venait-elle de faire la description de son homme idéal ? Peut-être bien, cela sonnait trop traditionnel pour une femme comme Siobhan, mais c’était parce qu’elle omettait de dire que si elle avait ce compagnon, elle ne porterait ni son nom ni ses enfants. En somme ils ressembleraient plus à des colocataires qui partagent les mêmes draps qu’à un couple marié.

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20/08/1994

mon monde s'est effondré
— with @Siobhan Sallinger

Trouver mieux ? Bien sûr. Elle trouvera quelqu'un qui ne lui mentira pas à tout bout de champ. Quelqu'un qui ne lui racontera pas des conneries. Quelqu'un qui sera là. Tout simplement. Oui, Wendy a un emploi du temps chargé avec son travail. Et c'est vrai qu'elle a pu avoir à annuler quelques soirées ou bien à les reporter parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement. Mais Max, c'est pas comme s'il était tout le temps avec elle. Souvent en déplacement. Souvent à faire ... En vrai, Wendy ne sait pas trop ce qu'il faisait d'ailleurs. Et sans doute qu'elle ne le saura pas vraiment d'ailleurs. Elle ne veut plus s'en mêler. "Probablement. Mais dans l'immédiat, je pense savourer mon célibat." Elle a un hochement de la tête. Max, c'était quand même trois ans de sa vie. Elle ne dira pas que ... Et bien, qu'elle voyait l'avenir avec lui. Elle avait envie de faire quelques projets quand même. ca a explosé en vol. Et vaut mieux, d'une certaine manière, que ça ait explosé maintenant que plus tard. Elle n'imagine même pas s'ils avaient eu un enfant, par exemple ! Quoi que Wendy n'était pas prête pour ça. Carrière d'abord, devenir titulaire. Et après, elle aurait vu. Là, c'est tout vu. Y'aura rien.

Vu l'hurluberlu et surtout la situation plus qu'étrange, Wendy ne pense pas que Max serait facile à tracer. Elle pense qu'il a disparu bien vite, histoire de ... histoire qu'on ne puisse pas le retrouver. Seulement, c'est un peu comme si la rouquine se faisait un malin plaisir d'essayer de lui mettre la main dessus. "Siobhan, s'il te plaît ... Ne t'en mêle pas." Parce qu'elle va finir par se retrouver avec une balle entre les deux yeux. Et ça, franchement, Wendy ne le supporterait pas. Elle s'est mise dans cette situation toute seule et elle ne veut pas que quelqu'un d'autre s'en mêle. Quand bien même il prendrait l'avion, comme Sio' le souligne, avec ce qui s'est passé la semaine dernière, Wendy ne sait même pas ... Elle ne sait même pas si Max s'appelle Max. Si ça se trouve, il s'est moqué d'elle à ce sujet. Si ça se trouve, il s'appelle autrement. Mais tout ça, elle ne peut pas vraiment l'évoquer. Ou plutôt, elle n'a aucune envie de le faire. Parce qu'elle ne sait pas trop comment Siobhan pourrait prendre la chose. Et surtout, elle ne sait pas si ... elle ne sait pas si ça ne mettrait pas sa cousine en danger si jamais elle en savait plus. Non, franchement, elle ne veut pas avoir sur la conscience le fait que Sio' puisse être blessée par sa faute.

Wendy a l'impression que c'est viscéral pour sa cousine. Comme si c'était une question de vie ou de mort ... de faire payer Max. Et elle a dû mal à comprendre pourquoi. A moins qu'il ne lui soit arrivé quelque chose dont Wendy n'aurait pas connaissance. Si ça se trouve, un peu comme ce qui vient d'arriver à la neurochirurgienne, elle a été blessée par un homme. "Il t'est arrivé quelque chose pour que tu réagisses ainsi ?" Si ça se trouve, Siobhan va la renvoyer dans les cordes. Et ça serait mérité. Après tout, Wendy n'a pas voulu en dire plus sur ce qui s'est passé avec Max. Et peut-être que sa cousine n'aura aucune envie de se livrer. D'en parler. Wendy pense à quelque chose qui aurait pu se passer récemment. Et pas forcément à l'enfance de sa cousine. La rouquine ne semble guère disposée à ouvrir la bouteille d'alcool qu'elle a commandé. "J'pense qu'il sera content." Elle hausse les épaules. Wendy ne prendrait pas d'anti-douleurs, probablement que la bouteille serait déjà ouverte. Mais bon. Les deux ne font pas très bon ménage. Chez elle, elle aurait pu se permettre. Mais elle n'est pas chez elle. Elle est dans un pays qui lui est totalement étranger. Et surtout, elle a envie de rentrer. Au plus vite. Donc, elle va éviter de mettre plus en danger sa vie qu'elle ne l'est déjà et elle va être sage. "J'veux pas le savoir. Et je crois ... que j'ai pas vraiment envie de le revoir." En vrai, non, ça serait peut-être pas plus mal qu'il ne revienne pas du tout dans sa vie. Qu'il ne revienne jamais. Ca l'arrangerait bien. Peut-être qu'il a une bonne explication à tout ça. Encore faut-il que la demoiselle ait envie d'entendre ladite explication. Elle n'en est pas certaine.

Wendy lève un sourcil interrogateur quand Siobhan lui conseille de prendre un médecin. Elle ne comprend pas sur le coup. Après, oui, elle prend conscience de ce qu'elle veut dire. "Ou alors, on se verrait trop souvent, justement. D'autant plus si on travaillait dans le même hôpital. Plus vraiment de limite entre boulot et vie professionnelle." Elle fait la moue. "Non, en vrai, je trouve que c'est moyen. Si t'as des ennuis dans le perso, ça finit obligatoirement par s'en ressentir sur le côté professionnel." Elle fait mine de réfléchir quelque peu. "Mais c'est vrai qu'il gagnerait bien sa vie." Ils la gagneraient bien tous les deux même. "C'est ton homme idéal ?" Avec les déboires qu'elle vient d'avoir, elle ne sait même plus ... quel est son homme idéal, à elle. Quelqu'un qui serait honnête, ça serait déjà un bon départ à dire vrai. Quelqu'un qui serait là. Qui aurait de petites attentions sans doute. Et qui ne partirait pas tous les quatre matins. Quelqu'un qu'elle pourrait voir quand même. Quelqu'un avec qui elle pourrait passer du temps. C'est plus facile à dire qu'à trouver.