One more scar - Ft. Wendy Bradford

“One more scar” Arian Lloyd & Wendy Bradford : La vie avait reprit son cours depuis la dernière escapade d’Arian. L’une des rares, en fait. Pas que le temps se soit arrêté à l’occasion de cette journée. Mais presque. Il faut dire que le businessman n’avait pas l’habitude de couper. Même lorsqu’il avait l’impression de prendre le large, il lui restait une espèce de fil à la patte permanent, l’empêchant de s’évader réellement. Et pour cause, son activité double de gérant de société et d’escroc déguisé lui prenait tout son temps. Il faisait partie intégrante de l’institution. Il ne pouvait pas simplement se contenter de lui tourner le dos.

Quoi qu’il en soit, il avait mis un peu de temps à rattraper ce qu’il n’avait pas pris le temps de faire lorsqu’il s’était absenté. l’ombre de Max - l’ex de Wendy - s’était quelque peu estompée, mais il restait néanmoins sur ses gardes. Il n’était pas novice en la matière. Il n’aurait pas eu la naïveté de croire qu’il était sorti d’affaire. Lui-même avait un modus operandi semblable lorsqu’il devait s’en prendre à quelqu’un. Étape un: Terroriser. Etape deux: Se faire oublier. Étape trois: Frapper. Parce que c’est toujours lorsqu'on s'y attend le moins que nous sommes le plus vulnérable n’est-ce pas? Fort heureusement pour lui ce jour-là, Arian n’était que rarement pris par surprise. Parce qu’il s’attendait à tout, tout le temps. L’expérience sans doute.

Mais ce soir-là, bien qu’il ne le sache pas encore, n’était à priori pas un soir comme les autres. Il était sorti tard de l’immeuble dans lequel se trouvait son bureau pour les instituts Wellness. Plus tard que d’habitude en tout cas. Il devait être presque vingt et une heures quand il avait franchi la sécurité, saluant au passage les gardiens qui prenaient la relève pour la nuit. Il était descendu dans le parking souterrain, son garde du corps habituel à sa suite. Son chauffeur s’était garé en bas, sur une place réservée, avec le range rover, comme tous les soirs. Arian avait prit place à l’arrière du véhicule, Leigh - son garde du corps habituel - avait pris la place passager. Et comme d’habitude, le véhicule s’était mis en mouvement, sans prendre le même itinéraire afin de ne jamais se rendre prévisible. Mais ça n’avait pas suffit.

Alors que le véhicule longeait l’Avon, la rivière qui segmentait la ville, tout semblait calme. Arian continuait à travailler, traitant quelques messages depuis son ordinateur portable posé sur la tablette devant lui. il faisait déjà nuit. L’automne était bien installé désormais. La lumière irrégulière des réverbères pénétrait l’habitacle de temps à autre, à mesure que le véhicule progressait. Mais alors que le petit groupe s'apprêtait à quitter Hotwell Road en direction de Granby Hill dans le but de retrouver Regent Street, là où se trouve le loft d’Arian, un autre véhicule vint percuter de plein fouet le Range Rover, le poussant brutalement contre le mur qui se trouvait de l’autre côté de la route.

Sonné, Arian parvient à s’extirper de l’habitacle, tant bien que mal. Par chance, c’est l’aile avant, du côté du conducteur, qui avait été le plus durement touchée, lui s’était assis à droite. Et la structure renforcée du véhicule avait atténué le choc. Pas assez pour voir son chauffeur survivre, à première vue. Leigh, lui, était coincé par le mur. Il ne semblait même pas conscient. Appuyé sur la carcasse du véhicule, Arian avait balayé la scène du regard. Son esprit embrumé par le choc et la douleur l’empêchait de réfléchir. Son sang ne fit néanmoins qu’un tour lorsqu’il vit s’avancer un homme en sa direction. Sortant d’une voiture sortie de nul part, elle même intacte.

« Max… » Avait prononcé Arian d’une voix qu’il avait voulu la plus audible plausible, mais qui restait néanmoins coincée dans sa gorge. Peut-être ne l’avait-il même pas entendu. “C’est un avertissement Lloyd. Ne t’approche plus jamais d’elle” Avait lancé l’homme avec froideur. Arian ne croyait pas aux avertissements. Il ne pouvait pas rester là. Tâtant son veston pour vérifier que son arme était toujours là, il avait détalé, comme il avait pu malgré la douleur. Ce n’était pas sa stratégie première. Mais compte tenu de l’importance de l’accident, les badauds n’allaient pas tarder à s’attrouper. La police n’allait pas tarder non plus. Il ne voulait pas de témoins.

Tout s’était passé très vite. Il ne savait pas trop avec quelle ressource il avait pu courir les quelques mètres qui le séparaient de la rive de l’Avon. Passant rapidement par-dessus les quelques barrières basses, il s’était retrouvé acculé. Deux choix: Plonger dans l’Avon, dont la température ne devait pas excéder 10 degrés à cette saison. Ou faire face. Le Range Rover avait déjà dû envoyer un signal. Le véhicule était conçu pour alerter un poste de garde privé au cas où il se passerait quelque chose. Et vu l’état du véhicule, Arian était certain que ses hommes étaient déjà en route. Il lui fallait juste gagner du temps. Max n’avait pas tiré. Il n’était pas là pour le tuer. Quoi que…

Arian s’était redressé, autant que possible. Portant sa main à ses côtes meurtries, comme s’il pouvait atténuer la douleur. « Alors ça se résume à ça hein? A deux coq dans une basse cours? » Avant lancé Arian avec une froideur qu’il était rare d’entendre, bien qu’il ne soit pas si expressif. Mesquin, presque. Il se foutait ouvertement de celui qui lui faisait désormais face. Hors de question de mourir pour une histoire aussi futile celà dit. “Tu ne gagnera pas deux fois Lloyd, je t’avais prévenu”. Avait lancé son assaillant en pointant désormais une arme sur lui.

Arian ne savait plus très bien ce qu’il s’était passé ensuite. Il avait tout juste eu le temps de se mettre à l'abri derrière une voiture garée à côté. Max avait tiré un premier coup de feu, suivi par Arian qui avait lui aussi sorti une arme. Regroupant ses forces, il avait alors violemment attrapé Max, le projetant en contrebas, dans l’Avon. Quelques secondes après, une Bentley noire se stoppait devant lui, deux hommes l’attrapaient pour le faire entrer dans le vehicule, il avait tout juste eu le temps de prononcer quelques mots.« Wendy….Wendy Bradford. Cherchez…. ». Il avait dû perdre connaissance quelques minutes, parce qu’il était déjà arrivé devant l’immeuble de son loft lorsqu’il émergea. L’un des deux hommes se trouvait avec lui à l'arrière du véhicule. En descendant son regard en direction de sa jambe, il se rendit compte qu’il était entrain de faire un point de compression.

Ses côtes douloureuses le rappellent immédiatement à l’ordre alors qu’il tentait de se redresser. “Ne bougez pas Monsieur, je dois stopper l'hémorragie” avait lancé le type qui se tenait avec lui. « Ce n’est rien, je vais bien. » Avait assuré Arian visiblement de très mauvaise humeur. Évidemment, il n’allait pas bien. Et là tout de suite, il avait du mal à avoir les idées claires. C’est d’ailleurs avec une difficulté immense qu’il parvient jusqu’à l’ascenseur, avec l’aide de ses deux acolytes. « Allez chercher…Wendy Bradford. Je ne veux voir personne d’autre ici. » Avait-il sommé, le souffle court, avant de claquer la porte de son loft.

C’est au pied de la porte qu’il était finalement tombé une première fois, maudissant la terre entière sous l’effet de la douleur. Son regard clair avait détaillé l’escalier qui menait à sa chambre, en mezzanine. Il lui serait impossible d’y monter, c’était une certitude. Le hic, c’est que la salle de bain se trouvait en haut également. Grosse erreur de conception. C’est non sans mal qu’il parvint à rejoindre le salon. La pièce lui semblait bien trop grande tant il y avait de mètres à parcourir. Il lui était tout bonnement impossible de se servir de sa jambe en l’état.

Le garrot posé par son agent le faisait atrocement souffrir mais semblait limiter l'hémorragie, à priori, l’artère ne semblait pas touchée, si ça avait été le cas, probable qu’il serait déjà mort. Il finit par tomber lourdement dans l’un de ses canapés, se débarrassant de sa cravate qu’il jeta au sol, il ouvrit sa chemise pour constater les dégâts au niveau de ses côtes, révélant par la même occasion les innombrable cicatrices, plus anciennes, qui striaient sa peau. Il n’en était pas à son coup d’essai à priori, on était loin de la peau immaculée d’un employé de bureau. Pour ses marques du jour, il ne s’agissait que de blessures superficielles à première vue, mais d’importantes ecchymoses commençaient déjà à se former, il lui était impossible de savoir si quelque chose était cassé. Une balle était visiblement la cause de l'hémorragie de sa jambe, impossible pour autant de savoir si elle était ressortie ou pas. Il savait d’expérience qu’il ne pourrait probablement pas s’en sortir à si bon compte. Si bien qu’il hésita presque à appeler le SAMU. Mais il ne pouvait pas. La règle était claire et l’avait toujours été. En cas de blessure impliquant ses activités illicites, de prêt ou de loin, l'hôpital n’était pas une option. Plutôt mourir que de provoquer la chute de l’empire. Un raisonnement qui lui semblait tout bonnement absurde à mesure que ses forces le quittaient. Là tout de suite, il n’était plus vraiment sûr d’être tout à fait conscient.

Il avait saisi son téléphone qui, malgré un état piteux et un écran maculé de sang, semblait vouloir fonctionner. Il n’était pas dupe. Rien ne garantissait qu’il s’en sortirait cette fois-ci, et il avait quelqu’un à appeler. Il composa le numéro de Marion mais n’eut pas le temps d’appuyer sur la touche “appel”, le téléphone lui avait échappé et là tout de suite, la douleur lancinante lui dictait de ne pas bouger.

 

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“One more scar” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Il ne savait pas trop combien de temps s’était écoulé. Il avait tenu bon pour ne pas sombrer. Ce n’était clairement pas le moment. Alors que la jeune femme faisait son apparition, il était presque soulagé. Bien qu’il ne l’admette jamais. Et pour tout dire, s’il était quelque peu embrumé par la douleur, il gardait une certaine lucidité quant à son état. Sans un séjour à l'hôpital, il n’était peut-être pas complètement tiré d'affaires. Il avait essayé de se redresser, sans succès. Il demeurait allongé sur le côté droit, face à la table basse. Il arrivait à se sentir par trop mal ainsi, mais ça n’avait rien de confortable. Sans compter qu’il avait un mal de crâne atroce. « Je ne peux pas aller à l'hôpital, promet-moi de…. » Il s’était stoppé, la douleur venait de le rappeler à l’ordre.« De ne pas les appeler. » Avait-il achevé alors qu’elle relevait son pouls qu’il savait saccadé, mais pas si mal que ça. Il avait quelques notions. Bien qu’il n’ai clairement pas son niveau en médecine.

Arian notifia qu’elle n’avait pas fait volte face. Bon, probable que ses hommes ne lui ai pas laissé le choix mais en soit, elle aurait pu juste s’asseoir là et ne rien faire. « Merci d’être venue. » Lança t-il d’une voix faible. Il ne parvenait pas à s’exprimer très intelligiblement. « il travaille pour moi, tu sais combien je déteste répondre aux questions. » Avait-il prononcé, presque comme un trait d’humour bien qu’il soit incapable de sourire. Mais le fait est qu’il n’était pas très en état de plaisanter. Son teint blafard trahissait une perte de sang importante, bien qu’à priori presque maîtrisée.

« On est Lundi, ne me demande pas la date…. » Il l’avait oublié. Mais ça n’avait à priori rien à voir avec une commotion, il ne s’était juste pas posé la question. « On est chez moi, sur Regent Street. » Il avait fait une pause. Faire de longues phrases lui était difficile. « Je suis B-, mais ne compte pas sur une ambulance, personne ne viendra. » Nota t-il alors, comprenant qu’elle ne réalisait pas que sur ce coup là, il ne comptait que sur elle. C’était avec résilience qu’il devait l’admettre. Parce que finalement, il aurait bien voulu survivre. Il comptait vraiment sur ses compétences, là, tout de suite, maintenant.

Alors qu’elle s’affairait à essayer de récupérer quelques informations sur la situation, il attrapa le poignet de la jeune femme pour la faire cesser un instant. Plantant son regard dans sa direction. « Wendy...Je n’ai que toi sur ce coup là. » Avait-il prononcé. Sans doute était-ce lourd de sens. Il n’était pas du genre à placer sa vie entre toutes les mains, de toute évidence. Était-ce le moment pour admettre que son médecin habituel, qui était aussi son chauffeur, avait trouvé la mort dans l’épave du Range Rover qui avait sans doute déjà disparu de la circulation. Arian était H.S, mais pas son organisation. Sans doute que le protocole était déjà en route pour masquer toutes les traces.

« Je dois te dire quelque chose. » Avait-il amorcé avant de se stopper, le garrot placé sur sa jambe venait de le rappeler à l’ordre. Il s’était tourné sur le dos, se redressant quelque peu, il ne parvenait pas à trouver une position confortable. « Une Embuscade…Max nous attendait. » Avait-il finalement prononcé, ce doutant de l'électrochoc qu’il produirait en prononçant ces mots. Mais il ne pouvait pas lui cacher.


 

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“One more scar” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Wendy semblait ouvertement exaspérée par ses paroles. Arian comprenait bien qu’il y avait de quoi. Mais pour le coup, en dehors de la règle établie, il ne pouvait de toute façon pas y aller. Le fait qu’il se retrouve incarcéré était bien trop probable, et oui, il préférait mourir que de passer le reste de sa vie en prison. Était-ce le moment de le formuler? Clairement pas. Si elle se rendait compte du fait qu’il avait pleinement conscience de risquer la prison à vie, elle se demanderait ce qu’il avait bien pu faire pour ça. Pour l’heure, elle semblait penser qu’il ne faisait que tremper dans des affaires “un peu” louches. Et c’était très bien comme ça. Si elle savait tout. Tout ce qu’il avait pu faire. Tout ce qu’il faisait. Voudrait-elle toujours l’aider? Pas dit. Il ne pouvait pas risquer sa vie par sincérité. Il était bien trop pragmatique pour ça. « Précisément » Avait-il simplement répondu d’une voix étouffée. Le ton neutre, voire distant qu’il employait d’habitude avait disparu. Malgré tous ses efforts pour conserver une certaine stature, il ne parvenait pas à camoufler les effets de la douleur. Parler d’une voix assurée lui était quasiment impossible. Il luttait déjà suffisamment pour rester conscient, il ne pouvait pas avoir l’air assuré qu’il affichait ordinairement.

« Ce n’est pas franchement mon genre de prier. » Avait-il souligné, marquant une évidence. Sans doute qu’elle s’en doutait. Quoi que s’il avait dû prier une fois dans sa vie, c’était peut-être aujourd’hui. Remarque, ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait hors service, les nombreuses cicatrices et autres brûlures qui marquaient sa peau à divers endroits le prouvent. Il n’était pourtant pas confiant au point de croire qu’il s’en sortirait toujours. « Je ne crois pas me tromper en disant que si tu avais eu le choix, tu serais venue quand même. »Avait-il lancé, tout en suivant la lumière des yeux, comme elle venait de le lui demander. Il connaissait par coeur tous ces tests. Il les avait passés de nombreuses fois. Trop souvent en fait. Sans doute que son annonce pouvait sembler prétentieuse. Ce n'était pas le but. Il n’avait fait qu’exprimer une certitude, selon sa propre vision des choses. Il se trompait peut-être, mais il avait cru déceler chez elle une loyauté importante. Pas spécialement envers lui. Mais envers Marion. Et le spectre de son ex-femme - qu’elle savait en vie - ne devait pas être étranger au fait qu’elle se comporte plus…Gentiement envers lui depuis qu’elle avait connaissance du fait qu’elle était toujours là.

Il ne pu s’empêcher de se dire que Marion se ficherait bien de lui si elle savait qu’il avait fait appel à Wendy. Il avait rapidement balayé cette pensée de son esprit, essayant d’informer Wendy rapidement de ce qui avait causé son état. Il ne savait pas vraiment s’il resterait conscient longtemps pour le lui dire. Mais elle ne souhaitait pas l’entendre. Soit. Il comprenait sans mal. Et pour le coup, il était vital pour lui qu’elle garde une pleine possession de ses moyens. Il l’avait lâchée. « C’est bien, tu es confiante, ça me rassure sur le fait que je ne suis peut-être pas complètement foutu. » Nota t-il simplement en un trait d’humour aussi maladroit que malvenu, sans doute. Il avait grimacé alors qu’elle découpait son pantalon. Le léger contact suffisait à lui faire mal.

Alors qu’elle s’adressait à l’homme de main qui était toujours planté là comme une statue, Arian remarquait sa présence. Il l’avait complètement occulté celui-là. Ce n’était pas un mal un mal pour cet homme qui n’avait - à priori - pas suivi la consigne du “je ne veux voir personne d’autre que Wendy”. Arian avait horreur qu’on ne suive pas ses consignes. mais pour l’heure, il n’était en état d’intimider personne. Très clairement. Et l’aspect pratique de sa présence dissuada Arian de le réprimander. Il lui ferait sans doute la remarque quand il serait un peu plus crédible. Wendy se montra d’ailleurs très directive à son égard, si bien que le regard de l’homme se porta instantanément sur Arian, cherchant son approbation. Qu’il donna d’un signe de tête bref. L’homme fit volte face et quitta les yeux, en possession de la précieuse liste.

Arian avait esquissé un sourire amusé, malgré la douleur. « Il est bien payé pour un livreur…. » Lança t-il alors. Il faut dire que l’homme qu’elle venait d’envoyer chercher une pizza était le responsable de l’équipe de sécurité du loft. autant dire que son salaire à cinq chiffres faisait probablement de lui le livreur de pizza le mieux payé du pays. Ceci dit, même si elle avait voulu un repas extravagant, Arian aurait approuvé. Là tout de suite, elle pouvait bien vouloir tout un tas de choses, il ne se ferait pas prier. Il aimerait quand même bien rester en vie. Et si possible, avec ses deux jambes. Il savait qu’un garrot posé trop longtemps pourrait altérer ses fonctions motrices.

« Tu n’es pas vraiment désolée pour mon pantalon. » notifia t-il. Pragmatique. Elle ne pouvait pas vraiment être désolée, ce n’était qu’un bout de tissu. Et si, ce pantalon sur mesure lui avait couté un bras, comme ses autres costumes. Mais son logement en lui-même prouve déjà que ce n’était pas tellement un problème. « Je ne te cache pas que je me fiche de ce pantalon, là tout de suite. » Reprit-il alors, soulignant l’évidence.

Elle proposait un type de point. Sérieusement? « Ne te fout pas de moi et fais ce que tu as à faire. » Avait-il lancé, mi acerbe, mi moqueur. Il ne savait foutrement pas ce qu’il voulait, si ce n’était qu’elle referme cette plaie. Il se préparait déjà à souffrir davantage, et ça ne le mettait pas franchement de bonne humeur. Au vu des cicatrices qu’il portait déjà, il faut croire que bien souvent, les points n’étaient pas toujours très propres. C’est un peu normal quand on se fait sans arrêt soigner à domicile. Même par des chirurgiens diplômés. D’ailleurs, son canapé autant que son tapis seraient encore bon à jeter après ça. « Mon alcool que j’aime le moins? C’est pour toi ou la blessure? » Avait-il amorcé avant de se stopper, portant sa main à ses côtes qui venaient de le rappeler à l’ordre. « En haut, à droite, tu as un meuble dans la salle de bain, tu trouveras tout ce qu’il faut. ». Avait-il précisé, comprenant ce qu’elle voulait. Il aurait pu commencer par là d’ailleurs, mais son esprit embrumé par la douleur l’empêchait parfois d’être pleinement lucide.

En effet, dans la mezzanine se trouvait la chambre d’Arian, à droite de laquelle se trouvait la salle de bain. Le meuble qu’il venait d’évoquer était étrangement bien équipé de médicaments et soins divers qu’il n’aurait pas dû avoir s’il avait juste été un businessman. Elle ne trouverait peut-être pas tout ce qu’elle avait noté sur la liste, mais sans doute qu’elle trouverait de quoi faire quand même. Probable qu’il ai même de la morphine. « Par contre je ne garantis pas de rester conscient. » Souligna t-il malgré tout. Il était lucide. Il avait déjà du mal à tenir. Il se connaissait un peu. Jamais il ne supporterai la douleur à venir. Il n’était pourtant pas sensible, il restait néanmoins un être humain. « Mon téléphone est par terre, donnes le moi. » Reprit-il. « Je vais te le déverrouiller. » Poursuivit t-il avant de reprendre tant bien que mal. « Si je ne me réveille pas, appelle Marion. » poursuivait-il on ne peut plus sérieux. Il ne pouvait exclure aucune possibilité. Et là, il devait quand même lui passer un message de la plus haute importance. Juste au cas où. Il ne pouvait y avoir personne d’autre puisque Marion était morte aux yeux de tout le monde dans son organisation. Il avait longuement hésité avant de reprendre la parole. Il ne voyait pas beaucoup d'autres alternatives. « Marion…est partie parce qu’elle portait mon fils. Prévient là si je ne me réveille pas. » Avait-il prononcé d’une voix faible. « Personne ne doit jamais savoir. » Avait-il répété. S’il avait éloigné Marion à l’instant même où ils avaient appris sa grossesse, c’était bien pour éloigner cet enfant de toute cette mafia. Arian refusait de léguer un héritage aussi funeste que celui- ci. Aussi, Marion, comme l’enfant vivait bien plus sereinement loin de tout ce tumulte. Et ça devait rester ainsi, ils s’étaient mis d’accord. Il avait simplement fait croire à son père qu’il l’avait supprimée parce qu’elle posait trop de questions. Et personne ne s’était douté de rien. Parce que c’était ses méthodes habituelles. Parce que finalement, Wendy n’avait peut-être pas beaucoup de raisons de vouloir lui sauver la vie. Sans qu’elle n’en sache rien.

 

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“One more scar” Arian Lloyd & Wendy Bradford : La jeune femme faisait preuve de méthode. Elle ne semblait pas émotionnellement affectée par la situation. Sans aucun doute son côté professionnel. Ça arrangeait pas mal Arian qui ne se sentait pas franchement d’attaque pour gérer une éventuelle crise de nerf. Lui-même posé par nature, il savait gérer l’émotivité en temps normal. Mais là, autant dire que son état parlait de lui-même. Aussi, il apprécie indubitablement ce trait de caractère. Il n’aurait probablement pas trouvé meilleur chirurgien pour remplacer - même provisoirement - celui qui venait malheureusement de périr quelques heures plus tôt. Arian faisait preuve d’un détachement étrange vis à vis de ce fait, d’ailleurs. Heureusement pour Wendy, elle n’avait pas conscience du tout de ce qui venait de se passer. « C’est bon j’ai compris, je passerais le message à l’équipe. » Avait rétorqué Arian dont le teint perdait en éclat à mesure que le temps passait. Il n’avait donné aucun ordre quand à la méthode de récupération du “colis”. Aussi, il n’était pas franchement en faute. Mais là, tout de suite maintenant, il n’avait pas la force de parler pour se défendre d’un truc aussi futile à ses yeux. Il comprenait néanmoins qu’elle ne l’ai pas forcément bien pris.

Alors que la jeune femme évoquait le coursier et le fait que personne d’autre ne se trouvait dans l’appartement,un chat angora à la robe siamoisée descendit de la mezzanine, poussant un miaulement appuyé. Bastet, la gardienne des lieux, semblait s’être réveillée. Sautant sur le canapé en face de celui où se trouvait Arian, elle vint se poser là, attentive. Visiblement sans comprendre la situation. Arian avait glissé son regard vers elle alors qu’il déverrouillait son téléphone pour Wendy. « Le fait de ne pas y penser n’empêchera rien. » Notifia Arian alors que Wendy semblait surprise de sa réflexion. Pragmatique. Sans doute devait-elle l’avoir remarqué. Et c’est ce pragmatisme qui le poussait à réfléchir à la suite, en toute logique, au cas où. Il était hors de question pour lui de mourir d’une balle, qui plus est à cause de Max. Mais dans ce cas de figure, il n’était pas décisionnaire. A par tenir bon, il ne pouvait pas décider si son organisme allait ou non tenir le choc. Quoi qu’on en dise, c’était un fait. Même si Wendy refusait de l’entendre. Ca ne voulait pas dire qu’il avait lâché l’affaire.

« Wendy, ne me fait pas des promesses que tu ne peux pas tenir…. » Il s’était stoppé, attrapant tant bien que mal un oreiller pour caler sa tête, il était resté allongé sur le côté, incapable de bouger. Il sentait son poul ralentir. « …Pas à moi. » Avait-il achevé, le regard rivé sur le chat comme si ça lui changeait les idées alors qu’elle disparaissait dans la mezzanine en quête de quelques produits. Elle n’avait pas promis. En tout cas ce n’était pas formulé comme ça. Mais son annonce semblait presque tout comme. Et aux yeux d’Arian, une promesse est une promesse. Et pour l’heure, sa promesse à lui avait été envers Marion. Un: Toujours faire en sorte que Seth - leur fils - ne manque de rien et Deux: Ne jamais laisser tomber Wendy. Il n’avait pas d’autres promesses à son registre. Et là tout de suite, il n’était plus très sûr de pouvoir tenir la seconde dans les prochaines heures.

Alors qu’elle annonçait qu’elle comptait le tuer s’il…mourrait - ce qui est dépourvu de sens à ses yeux - il esquissa néanmoins un léger sourire, ne lâchant pas Bastet des yeux, se forçant à ne pas s’endormir. Et pourtant, il ne pouvait pas nier que la torpeur le gagnait. Il ne devait cependant pas s’endormir, il le savait très bien. « Toujours…. » Avait-il répondu alors que la jeune femme redescendait avec le nécessaire. Sa voix se faisait plus faible. Ses phrases plus courtes. Il n’avait répondu à l’annonce sur ses cicatrices. Quoi en dire? Il n’en avait pas honte, mais aurait préféré ne jamais les avoir eue. On ne s’habitue jamais vraiment à la douleur, après tout. Il était bien placé pour le savoir. A sa demande sur la sensibilité de sa jambe, il répondit par la positive, d’un simple signe de tête. Son regard n’avait pas quitté le chat en face de lui. Comme s’il y avait encré une part de lui pour ne pas sombrer.

Bientôt, la porte s’ouvrit, l’homme était de retour. Il posa le tout sur la table basse avant de quitter le loft, non sans un regard pour son patron qui le congédia d’un simple signe de tête. Arian savait très bien que son père avait été averti et que les rouages de son remplacement commençaient à se mettre en place. Nul doute que le corps de son chauffeur avait déjà disparu, la Range Rover était déjà remplacée par un autre, aux mêmes plaques et au même numéro de série. Et Leigh, son garde du corps…S’il était encore en vie, il était probablement au coin de l’un des médecins de l’organisation quelque part en périphérie de Bristol. Les protocoles étaient bien rôdés.  « Ferme à clef. » Avait-il sommé à l’adresse de Wendy. Il venait de penser au fait que si son père avait eu l’annonce, il serait probablement en route. Londres n’est pas si loin de Bristol. Nul doute qu’il viendrait. Il était impératif qu’il trouve porte close. Arian ne voulait pas le voir.

« Bien..Quoi que tu ai à faire, je suis prêt. » Avait-il finalement prononcé en reportant son attention sur Wendy. Il mentait. Il savait très bien qu’il ne tiendrait pas le coup. Ou du moins, pas conscient. Mais il n’y avait que ça à faire. Alors soit. La roulette russe était lancée.

 

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“One more scar” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Elle semblait confiante. Plus confiante que lui, bien qu’il ne l’admette pas. Ca n’était pas grave. Même si en réalité, sa fierté en prenait un coup. Mais il était encore assez lucide pour savoir qu’à ce stade, la fierté n’a plus d’importance. Il avait beau avoir la fortune, la notoriété, l’influence, la puissance. Il avait beau avoir la force. Aucun homme n’est plus fort qu’un autre face à l’inévitable n’est-ce pas? Et même s’il ne voulait pas spécialement penser à tout ça, il y pensait à chaque fois. Il avait beau faire preuve d’une assurance sans faille, Arian n’avait jamais été prétentieux. En tout cas pas au point de se croire immortel. Il avait toujours eu conscience du fait que tout peu basculer en un instant. Ce soir, la vie le lui prouvait une fois de plus. Si ça n’avait pas été Max, ça aurait pu être juste un accident de voiture basique.

Il la sentait le pincer. Evidemment. Mais il sentait que ça ne suffisait pas. Sans doute que ça ne lui avait pas échappé, à elle. Après tout, des tragédies, elle en voyait tous les jours. C’est avec un certain cynisme qu’il avait accueilli ses mots, prononcés un peu plus tôt. “Tu ne vas pas laisser une balle et un accident te tuer”. Il avait souri, un sourire très fugace qui s’était éteint rapidement. Accessoirement, ça n’était pas des mots pragmatiques. Il n’avait pas eu la force de plaisanter, mais s’il l’avait fait, sans doute qu’elle lui aurait lancé un coussin à la figure, lassée de son côté terre à terre. « J’essaye. » Avait-il simplement prononcé. Il était pourtant combatif. Mais là, il n’y arrivait pas. La torpeur le gagnait peu à peu. Inéluctablement. Elle avait raison, personne n’est jamais prêt pour ce genre de choses. D’ailleurs, il le prouva par sa réaction alors qu’elle faisait son possible pour retirer la balle toujours logée dans sa jambe.  Et puis il n’avait plus eu la force. Et tout s’était éteint.

Désormais inconscient, Arian n’était plus en mesure de ressentir quoi que ce soit. Peut-être était-ce mieux ainsi. Il ne savait pas combien de temps s’était écoulés lorsqu’il ouvrit les yeux. Difficilement. Fronçant les sourcils, géné par la lumière du plafonnier. Il était sur le dos. Il mit quelques secondes à réaliser que c’était Wendy. Il aurait pu se relever soudainement, si son corps en avait été capable. Le fait est qu’il parvint à peine à bouger un bras. Il avait besoin de faire une mise au point dans sa tête. Comment s’était-il retrouvé là? Ca lui revenait rapidement. A priori, aucun trouble de mémoire à déplorer. « Tu es vraiment entrain... » Avait-il amorcé, faible malgré tout. « De manger de la glace là? » Remarqua t-il comme si c’était là le fait le plus marquant de la soirée - ou de la nuit, ou de la journée, chronologiquement, il était un peu perdu -.

Il tenta de se redresser, sans succès. Rappeler à l’ordre par l'importante ecchymose qui s'étalait sur ses côtes. Il grimaça et grogna un peu. « Alors…Tu as réussi hein? » Avait-il prononcé en une question quasiment rhétorique, il était conscient après tout. Il sentait ses jambes. Mais ne pouvait pas constater le travail sur sa plaie en restant allongé. Il s’était tu un moment, réalisant qu’il avait la tête posée sur ses genoux. « C’est quand même plus sympa qu’un oreiller. » Avait-il lancé, mesquin. Un trait d’humour qui prouve à priori qu’il était bien de retour. Néanmoins, sa voix restait faible. Et bien que son teint ai reprit quelques couleurs, il n’était pas au mieux de sa forme.

Ses iris clairs balayèrent son bras, qu’il parvint à lever à hauteur de son regard. Un cathéter s’y trouvait. « Tu… » Avait-il amorcé, comprenant ce qu’elle était entrain de faire. « Tu n’étais pas obligé Wendy… » Avait-il repris, ayant parfaitement conscience de ce que ça engendrerait pour elle dans les heures à venir. Il avait soupiré. Il avait promis à Marion. Et là…Il ne tenait pas franchement sa promesse.

Bastet, visiblement contente de voir son maître réveillé, sauta sur le canapé aux côtés d’Arian, entreprenant de lui monter dessus ce qui déclencha un cri de douleur qu’il la fit fuir à toute vitesse vers la mezzanine. Il grimaça. « Je crois qu’elle a compris » Lança t-il en essayant de nouveau de se redresser, toujours sans succès. Tenace, il détestait se sentir impuissant. Il porta son bras à ses côtes. Il avait reporté son regard en direction de Wendy. « Merci. » C’était sans doute la chose la plus censée qu’il ait prononcée de la soirée (ou journée, ou nuit, en fait il n’en savait trop rien).

 

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“One more scar” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Arian n’avait pas pu entendre les mots prononcés par Wendy avant qu’il ne sombre. En réalité, il était déjà ailleurs avant de perdre connaissance, elle avait bien dû s'en rendre compte. Et bien qu’il ait refait surface, tout ne lui semblait pas encore limpide. La douleur n’avait pas disparu. Bien que atténuée, elle était toujours bien présente et le serait encore probablement plusieurs jours, voire semaines. Le concernant; il n’était probablement pas prêt de retourner au bureau. « Toi qui insistait pour que je prenne des vacances… » Avait-il lançé. Songeant soudainement à son échange avec Zoya, quelques jours plus tôt. Heureusement qu’elle avait refusé de l’accompagner en Australie, parce qu’à priori, le voyage ne serait pas pour tout de suite.

Arien demeurait soulagé de voir qu’il avait - à priori - passé le cap critique. Il ne se sentait pas bien pour autant. Wendy lui propose de la glace. Pas dit que ce soit très indiqué, et de toute façon, il n’avait clairement aucun appétit. « Ça va aller. Je n’ai pas faim. » avait- il prononcé malgré tout, soulignant l’évidence. Il faudrait pourtant bien qu’il s’alimente. Mais il verrait plus tard. L’avantage d’être chez soi après tout. « Fait comme chez toi si tu veux manger ou boire quelque chose. » Avait-il lancé à l’attention de la jeune femme. Il faut dire qu’il ne savait pas trop combien de temps s’était écoulé. Probable qu’elle ne puisse pas se nourrir exclusivement de glace et de pizza. Sans doute qu’une boisson chaude serait la bienvenue. « Ne m’en veux pas, je ne vais pas pouvoir me lever pour te servir. » Précisa t-il, narquois. C’était une évidence. Elle venait d’ailleurs de le réprimander. Ce qui lui arracha un grognement machinal. Ils n’étaient pas légions ceux qui avaient l’audace de lui dicter sa conduite. Cela dit, il ne pouvait pas dire grand chose sur le coup.

« Tu sais comme j’adore rester sans rien faire... » conclu t-il avec ironie, presque râleur. C’est vrai, la situation l'agaçait. Mais il ne se plaignait pas pour autant. Il restait très heureux d’être en mesure de tenir ces propos. Ça n'aurait pas été le cas sans l’aide de Wendy, certainement. Les paroles de Wendy étaient…Pragmatiques. Une fois n’est pas coutume n’est-ce pas. C’était un peu vrai, il avait réussi. Mais. « Disons que nous avons réussi. » Conclu t-il simplement pour rétablir un équilibre réaliste. Il ne l’aurait pas fait sans aide malgré tout.

Son regard glissa sur le vêtements de la jeune femme, son haut en fait, puisque de sa position c’était la seule chose qu’il pouvait voir. Effectivement…Même un teinturier n’y pourrait pas grand-chose en fait. « A ce stade, autant que je t’offre une séance de shopping, je te dois bien ça. » Proposa t-il. Maigre rémunération de ses efforts, mais c’était toujours ça n’est-ce pas?

Pour la transfusion, il avait haussé très légèrement les épaules pour toute réponse - un geste plus ample lui aurait fait mal -. C’est vrai qu’il ne voyait pas spécialement d’alternative. Mais il n’empêche qu’il reconnaissait le dévouement lorsqu’il le voyait. Et même si elle ne l’admettrait probablement jamais. Ca. C’était du dévouement. Les paroles qui suivirent le firent sourire. Il avait encore du mal à aligner de longues phrases, aussi, il économisait ses mots. « C’est noté. ». En même temps, il avait beau trempé dans des histoires louches, il ne faisait pas dans le trafic d’être humain, d’organe ou de fluides en tout genre. Trop éthique. Trop risqué. Trop tout, en fait. Il grimaça un peu alors qu’elle recelait sa tête pour se lever et retirer les cathéter. Il avait l’impression qu’un rouleau compresseur lui était passé dessus, littéralement. En fait, il n'en était pas très loin.

« Ça va aller, je mangerais plus tard. » Nota t-il alors qu’elle précisait avoir utilisé son téléphone. Elle pouvait, de toute façon tous les messages étaient en numéro masqués avec ce téléphone. Probable d’ailleurs qu’il ait beaucoup sonné pendant qu’il était inconscient. Il tendit le bras pour le récupérer sur la table basse et le consulter brièvement. Douze appels manqués de son père, Trois de sa mère, Deux de son bras droit, un de Leigh. Ah. Donc il était en vie, à priori. Bonne chose à savoir. « Tu as bien fait. » Concéda t-il tout en lisant son journal d’appel, renonçant à contacter qui que ce soit pour le moment. Il savait que les chargés de sécurités du Loft s’en étaient probablement déjà occupé. Une organisation bien rodée.

Bien fait pour qui? Pour elle, ou pour lui? Peut-être bien pour les deux. Sept heure vingt huit du matin. C’est l’heure qu'affiche son téléphone. La nuit entière s’était écoulée. Elle affairé à essayer de lui sauver la vie. Lui inconscient. Ce n’était pas franchement le moment ni pour l’un, ni pour l’autre de penser au travail. « Je peux envoyer quelqu’un chercher Buddy si ça te rassure. » Proposa Arian en pensant à l’animal qui devait être seul depuis la veille.

Elle avait ensuite évoqué Max. Arian se souvint qu’il avait tenté de lui en parler. « Max…. » Avait-il amorcé, choisissant soigneusement ses mots, bien qu’il lui soit encore difficile de mettre ses idées en forme. « Il nous attendait, je ne sais pas comment il savait que nous passerions par là. » se souvient Arian. « Une voiture bélier à écrasée le Range Rover. J’ai réussi à sortir. » Reprit Arian, poursuivant le récit des évènements de la veille au soir. Il s’en souvenait très bien. Sa mémoire n’avait pas été altérée, bien qu’il peine encore à s'exprimer. Entre coupant ses phrases de courtes pause. Bouger lui faisait mal. Parler lui faisait mal. Et ça pendant encore un moment, il faudrait qu’il s’y habitue. « Max m’attendait. Il m’a dit de ne plus t’approcher. » Reprit-il. Sans doute aurait-il pu éluder cette partie-là. mais pour une fois, il ne voulait pas lui mentir. Il n’y avait pas de reproche dans sa voix. Il n’y avait en fait, pas grand chose dans sa voix. Le fait est qu’il ne lui en voulait pas à elle. Elle n’était en aucun cas responsable des agissements puérils d’un ex immature. C’était là, la seule et unique version aux yeux d’Arian. « Il a tiré, moi aussi, mais j’ai réussi à le faire basculer dans l’Avon avant qu’il ne riposte. »Il le revoyait sombrer dans les eaux glacées du cours d’eau. Il était certain que sa balle l’avait atteinte, mais il n’avait aucune idée de la zone d’impact. Aussi, il ne savait pas si sa blessure était létale. « Je suis certain de l’avoir touché Wendy. Mais je ne sais pas si il…. » Arian s’était stoppé. La suite était évidente. S’il était mort? C’était un mot qu’il prononçait très facilement d’habitude. Il faut dire qu’il avait un certain détachement vis à vis de ça, désormais. Mais il avait conscience du fait que, malgré tout ce qu’il avait fait, ce n’était peut-être pas ce que Wendy voulait entendre alors…Au nom de tout ce qu’elle avait pu faire, et même si ce n’était pas grand chose…Il s’était arrêté là. Elle comprendrait très bien la suite sans qu’il n’ai à la prononcer.

Malgré les avertissement de la jeune femme, il s’était tout de même redressé sur un coude, avec beaucoup de mal néanmoins. Simplement pour pouvoir mieux la voir. Mieux voir sa réaction. Il s’en voulait tout de même de l’avoir entraîné là dedans - certes malgré lui - tellement la situation semblait lunaire. Il lui avait passé le détail de la mort de son chauffeur et médecin. Si elle se sentait coupable - à tort - elle n’avait pas à porter ça sur sa conscience. Le mensonge par omission était décidément un vieux réflexe chez lui. « Tu devrais aller prendre une douche…Te détendre un peu. » Avait-il simplement prononcé. Il n’avait pas beaucoup mieux à proposer. « Si tu veux changer ton haut, prends un t-shirt dans mon armoire. » Il s’était laissé tomber allongé de nouveau, ne tenant pas sa position. Dès qu’il arriverait à se lever, et à monter ces satanées marches, nul doute qu’il serait au nirvana aussi avec une douche d’ailleurs. Probable qu’il entreprennent prochainement des travaux pour faire installer une salle de bain en bas.

 

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“One more scar” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Wendy évoquait une évidence criante. Evidemment, les prochains jours, voire semaines, ne seraient en rien des vacances pour Arian. Il le savait bien. Il était déjà passé par là. Remonter la pente n’était pas toujours une mince affaire, bien qu’il se montre solide. Il n’était pas dupe, il ne pourrait pas jouer à ça bien longtemps. Il le sentait. A chaque fois c’était plus dur. Comme s’il épuisait son capital récupération. Quoi de plus logique. Personne ne peut défier la mort indéfiniment. Il avait déjà eu beaucoup de chance jusque là. « Bien Madame. » Avait-il répondu à l’adresse de Wendy alors qu’elle évoquait le fait qu’il devait d’alimenter. Il avait souri. Son air moqueur était revenu, bien que moins marqué que lorsqu’il est en forme. Elle se montrait ferme. C’était sans doute à raison. Arian n’était pas le patient le plus coopératif, elle devait déjà s’en douter.

« Bastet est tolérante, mais si Buddy lui court après, elle n’appréciera pas c’est certain. » Nota Arian alors qu’elle déclinait l’offre. Bastet, il l’avait trouvée dans la rue un soir. Complètement perdue et affamée. C’était il y a un moment maintenant, mais elle avait retrouvé de sa superbe. Il savait qu’elle tolérait les chiens, il avait déjà eu à essuyer plusieurs contrôles de la brigade Cynophile. Mais ça, ce n’était pas forcément le moment de le dire. Y aurait-il seulement un moment?

Quoi qu’il en soit, l’heure était venu de renseigner Wendy sur les circonstances de ses blessures. Bien qu’il soit assez succinct dans son récit, elle compris sans mal où il voulait en venir, évidemment. « J’aurais pu. » Admit Arian concernant le fait qu’en soit, il aurait simplement pu promettre à Max qu’il ferait ce qu’il voulait à ce sujet. Qu’y aurait-il perdu? Sur le moment, Arian ne savait pas trop pourquoi il avait fait le choix d’entrer dans une confrontation. Sans doute ne croyait-il simplement pas au fait qu’il s'arrêterait là. Il avait déjà eu à faire à ce type, il le savait tenace et rancunier. Il n’aurait pas pu briser sa promesse envers Marion simplement pour plaire à un rival. Sans parler du fait que la première agression avait eu lieu avant les premiers échanges verbaux. Et Arian n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Il n’aurait jamais eu une tel réputation en laissant les gens l’atteindre sans jamais riposter. « Mais tu sais maintenant combien je suis têtu. » Conclu t-il. Etait-ce seulement ça? Il n’en savait rien. C’était la conclusion qu’il en faisait, pour l’heure.

« C’est ça, je n’ai pas de certitude, mais je peux demander à mes hommes de se renseigner si tu le souhaites. » Proposa t-il simplement. Sans doute le ferait-il de son côté, qu’elle le souhaite ou pas. Il restait une cible si il était toujours dans les parages. S’il avait survécu, probable qu’il soit H.S pendant un long moment. Mais comme toute mauvaise herbe, il reviendrait. Et Arian se tiendrai alors prêt à l’éliminer pour de bon. Qu’on se le dise. S’il avait survécu, il avait de toute façon signé son arrêt de mort en s’en prenant à Arian.

Attendre s’il revient, ce n’était pas les méthodes du Directeur des Instituts Wellness. Attendre n’avait jamais fait partie du plan. Oeil pour oeil, dent pour dent. Max avait versé le premier sang, il était hors de question de le laisser en vie. Mais ça, Arian ne l’exprima pas. Wendy avait déjà suffisamment souffert de ces histoires, et elle n’avait pas besoin de connaître ce côté là de l’homme à qui elle venait de sauver la vie. Un jour peut-être, l'apprendra-t- elle. Probablement de sa bouche. Et ce jour-là, alors, elle aura toutes les clefs en mains pour faire un choix. Mais pas aujourd’hui. « En attendant, je sais que c’est beaucoup demandé, mais essaye de ne pas y penser. » Rétorqua Arian, sachant pertinemment qu’elle serait incapable d’oublier cette histoire. Lui même de le pourrait pas, il avait pourtant des années d’expériences dans la pègres.

« Fait comme chez toi, la porte de la buanderie est à droite sous l’escalier de la mezzanine. » Précisa t-il. Équipée d’un lave linge et d’un sèche linge, elle pourrait rapidement récupérer ses vêtements. Le regard d’Arian se tourna vers la baie vitrée du séjour. Haute de plusieurs mètres, le loft surplombait la ville. Le soleil commençait tout juste à poindre à l’horizon. La journée commençait tout juste. Les iris clair d’Arian se posèrent sur Wendy alors qu’elle reprenait la parole. Il avait haussé un sourcil, surpris par sa question. « Parce que c’est ce que tu voudrais? » Avait-il répondu d’une voix presque sans timbre. Répondre à une question par une question était réellement sa marque de fabrication, il faut croire. Il n’était pas certain d’en comprendre le sens. « Je suis presque certain de t’avoir entendu un jour me dire que j’étais louche. » Avait-il repris en faisant mine de chercher dans sa mémoire.

En réalité, il s’en souvenait très bien. Lors de leur retrouvaille à la salle de sport il y a de cela quelques mois, elle avait prononcé ces mots: “Des gens louches, comme toi”. Il avait toujours une bonne mémoire.  Ceci dit, la situation de la veille lui avait donné raison, indubitablement. Mais en soit, cette agression n’avait en fait rien à voir avec ses affaires. Les motivations de Max avaient, en l'occurrence, été tout autres. « Après tout ce qu’il s’est passé, tu voudrais encore me revoir? Pourquoi? » Avait-il achevé. Sa question était en fait, un peu légitime. Qu'est-ce qu’il avait bien pu faire pour la faire changer d’avis sur son compte? Lui prouver qu’il n’avait pas tuer Marion? Si elle en avait eu la certitude, elle ne l’aurait probablement pas abordé par peur de subir le même sort non? Le pragmatisme d’Arian ne comprenait pas.

 

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“One more scar” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Arian avait acquiescé à la remarque concernant Buddy; Il proposait, elle disposait. Il comprenait bien que l’animal avait à priori de quoi se dépenser, même en l’absence de sa gardienne. Il faut croire qu’avec son métier, la chirurgienne avait bien dû trouver des subterfuges pour qu’il ne manque de rien durant ses gardes. En tout cas, Arian le supposait. Il avait esquissé un sourire bref alors qu’elle notifiait le fait qu’ils avait au moins un point commun: leur entêtement. « C’est vrai. » Avait admit Arian sans combattre. Il ne pouvait pas aller à l’encontre d’une évidence telle que celle- ci.

Ceci dit, le sang d’Arian ne fit qu’un tour à l’évocation des caméras.« Les caméras…. » Avait-il soufflé.  Il n’y avait pas pensé. La ville était sans aucun doute équipée de caméras. Il ne savait pas si c’était le cas sur ce côté de la rive de l’Avon. Mais il ne pouvait pas se permettre d’avoir ce type d’image compromettante à son actif. Gageons que son service de sécurité n’était pas imcompétent. Il attrapa néanmoins son téléphone tant bien que mal pour envoyer un message à l’un de ses hommes. Par tous les moyens, ces images devaient disparaitres. Même de son canapé ensanglanté, il arrivait encore à se donner du travail. Mais là, c’était de sa liberté qu’il s’agissait. Il refusait d’avoir survécu à ça pour être cueilli par les forces de l’ordre un matin au pied de son immeuble.

Wendy évoquait le fait qu’elle se préoccupait néanmoins plus de sa santé que du reste. Le mystère restait entier malgré tout aux yeux d’Arian. Etait-ce simplement son côté médical qui parlait, ou avait-elle fini par croire qu’il n’était pas si désagréable que ça? Elle qui avait, il y a encore peu de temps, une bien piètre opinion de lui. « Qu’avez-vous fait de Wendy Bradford? » Avait-il prononcé d’une voix faible, néanmoins narquoise. Il avait néanmoins pondéré ses propos. « Merci de prendre sur ton temps pour moi, rien ne t’y oblige. » Nota t-il tout de même, reconnaissant malgré tout. Il était rare qu’il se montre démonstratif mais pour le coup, elle lui avait sauvé la vie. Et qui plus est, elle était restée. Finalement, elle aurait très bien pu quitter le loft à la seconde où son boulot était terminé. Personne ne l’aurait retenue. Ses hommes n’avaient qu’une consigne: Il devait vivre. Le comment et dans quelle condition n’était pas dans le contrat. A leurs yeux, Arian n’était qu’un moyen de gagner leur vie. De bien gagner leur vie. Tant qu’il restait en vie, ils étaient payés. Il n’y avait pas d’affect là dedans, il le savait bien. Avec Wendy, évidemment, c’était différent.

Il aurait pu s’excuser une énième fois de l’avoir entraîné là-dedans. Mais ils savait d’expérience qu’on ne répare pas un verre cassé avec des excuses, alors il s'abstient. Il savait pertinemment dans quoi il l’avait embarquée lorsqu’il avait pris la décision de la faire appeler. Il savait que son choix avait été égoïste. Il l’assumait. Pleinement. Il ne tournerait pas le dos à ses responsabilités.

Quoi qu’il en soit, elle ne semblait pas lui en vouloir. Peut-être qu’elle ne le montrait pas maintenant. Peut-être qu’elle attendait qu’il aille mieux. Impossible pour lui de le savoir, et là tout de suite, il n’avait pas la force de se poser davantage de questions. Wendy confirmait qu’il était louche, il ne pouvait pas la contredire, encore moins aujourd’hui. Il haussa un sourcil à sa réponse. « Bien joué. » Reconnu t-il. Il était rare qu’il s’incline. Mais il ne lui tiendrait pas tête aujourd’hui. Trop fatigué. Ceci dit, son autre carte à lui, c’était de ne pas répondre. Et c’est ce qu’il fit. Bien qu’il avait en tête une multitude d'exemples pour étayer le fait qu’il n’était pas la meilleure des fréquentations. Ce n’était pour autant pas du tout son genre de s’autoflageller. Ce qu’il était, il l’était pas qu’il l’avait voulu. Un temps. Les choses changeaient, mais ça ne remettait pas en cause le fait qu’il avait sciemment prit ses décisions. Il n’était plus un enfant depuis longtemps et n’aurait pas l’audace de reporter la faute sur ses parents.

La fatigue la gagnait indubitablement. Wendy avait posé un verre sur la table basse, il l’avait suivie du regard sans rien dire. Il avait néanmoins brièvement rit à son annonce, rapidement rappelé à l’ordre par ses côtes douloureuses. « Aucun risque. » Avait-il précisé comme s’il devait le faire. Il ne s’était d’ailleurs pas fait prier pour prendre l’anti-douleur. Se redressant comme il avait pu, il avait également bu le verre d’eau d’un trait. Elle n’était pas partie très longtemps, mais il s’était malgré tout assoupi. Sur la table, son téléphone vibrait à n’en plus finir, sans qu’il ne réagisse.

Sans doute qu’il n’avait dormi qu’une dizaine de minutes, peut-être quinze, avant d’être réveillé par de l’agitation au niveau de la porte. Son téléphone vibrait également, il l’avait attrapé. L’écran de la porte se trouvait aussi sur ce support. Ce qui lui permettait de garder une trace de chacune de ses visites, même en son absence. Il s’était redressé, avec difficulté. L’anti-douleur avait du faire son effet parce qu’il parvint même à s’asseoir. Il était dans un piteux état avec son pantalon déchiré, son large bandage et son torse maculé d’ecchymose, de cicatrice, et de sang. « N’ouvre pas. » Avait-il presque ordonné à Wendy. « Donne moi une chemise propre s’il te plait. » Pour le pantalon, il repasserait. Il était incapable de l’enfiler de toute façon.

Son regard parcouru le sol et le canapé maculés de sang. Bon, pour ça il ne pouvait pas faire mieux. Oui, il semblait vouloir faire une espèce de bonne figure. Il avait bien conscience que c’était vint, mais il voulait au moins sauver un peu les apparences. Il savait qu’il ne pourrait pas l’ignorer impunément. Mais il savait aussi qu’il ne venait pas pour le plaindre. Wendy l’ignorait sans doute. Mais dans la famille Lloyd, on est pas mis au tapis sans se le faire reprocher. La faiblesse n’étant pas permise. Arian savait très bien qu’il essuyait le courroux de son géniteur, et là, il voulait juste se mettre en condition.

« Tu n’es pas obligée de rester. Il ne vient pas pour m’apporter des fleurs. » Souligna simplement Arian histoire que Wendy ne se retrouve pas mêlée une fois de plus à leurs histoires de famille dysfonctionnelle. D’autant plus qu’au yeux de Monsieur Lloyd père, Wendy et Arian ne sont pas que des amis. « Il ne doit pas savoir que tu m’as soigné. » Reprit-il alors. Il pourrait tout à fait vouloir la recruter dans l’organisation et ça, c’était hors de question. Elle était déjà trempée jusqu’au cou dans ses histoires, il ne pouvait pas laisser les sables mouvants l’engloutir encore plus.

Lorsque la porte s’ouvrit. Seul, Monsieur Lloyd Père était entré dans la pièce, quelque chose clochait, il ne semblait pas aussi assuré qu’à l’accoutumé. “Enfin tu ouvres” avait-il prononcé d’une voix embrumée. Son regard clair était légèrement vitreux. Il avait bu. Gageons qu'il était venu avec un chauffeur. “J’ai dormis dans l'hôtel d’en face, je croyais que tu étais mort” avait-il prononcé en se laissant tomber assis sur le canapé en face de celui où se trouvait Arian qui le fixait, perplexe. “Mais tu n’es pas mort” Avait-il reprit sur un ton presque condescendant. « De toute évidence. » Avait répondu Arian d’une voix glaciale que Wendy ne lui connaissait pas. Le même ton qu’il avait pu employer avec Max quelques jours plus tôt. Arian avait la débauche en horreur. Et voir son père ivre ne lui avait toujours inspiré que du dégoût. “Mais tu devrais l’être”. Avait poursuivit son père, semblant essayer de récupérer un semblant de prestance. “Tu dois l’être”. Avait-il appuyé en une annonce aussi étrange qu’incompréhensible. Arian pensait comprendre. “Tu as perdu, ils veulent te remplacer.” Avait appuyé son père en une menace qui sonnait bien moins glaciale que s’il avait été sobre. « Regarde toi…. » Avait juste indiqué Arian sans répondre aux précédentes annonces. « C’est toi qui t’es perdu. » Avait-il reprit. « Sors de chez moi. Tu viendra me menacer quand tu sera sobre. » Son ton était sans détour. Direct. Glacial. S’il souffrait. Vraiment. Il ne le montrait plus. Regroupant ses dernières forces pour faire face à un homme qui avait visiblement perdu ses moyens. Un jour, l’alcool l’emporterait. Encore un peu de patience. Arian ne s’en voulait plus de penser ainsi.

Le regard du père d’Arian s’était tourné vers Wendy, qu’il avait ignorée jusque-là. Il la détaille de haut en bas, sans aucune gène. Elle ne portait qu’une chemise. Pas la sienne qui plus est. Il avait beau avoir bu, il pensait ne pas se tromper. “Je comprends mieux pourquoi tu n’ouvrais pas” Avait-il prononcé, mesquin. Malgré l'alcool, il demeurait froid. Pas autant qu’Arian en cet instant. L’ambiance était glaciale. « Laisse là en dehors de ça. » Avait sommé Arian, plus ferme encore. A présent, il semble perdre patience. " Quand tu en aura marre, tu me fera le plaisir de la couler dans l’Avon comme la précédente. Une balle entre les deux yeux." Avait t-il achevé avec une froideur sans détour, malgré l’alcool. Arian s’était levé, avec lenteur. A la fois parce qu’il n’était jamais précipité, mais aussi parce qu’il avait mal, très mal. Bien qu’il essaye de faire de son mieux pour le cacher. « Sors de chez moi, ou crois moi je te fais sortir. » Avait-il répondu avec animosité. Évidemment, il n’avait pas la force de le faire lui-même. Pas maintenant. Mais il payait assez bien tout à un tas de gens pour ça.

 

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