happy birthday! ; arian

“Happy Birthday” Arian Lloyd & Wendy Bradford : A priori, elle avait fait son choix. Soit. Il réservait son jugement, pour le coup. Il ne souhaitait pas lui mentir, aussi, sans doute respecterait-il ce choix. Le temps qu’il durerait en tout cas. Il savait bien qu’il était possible qu’elle revienne dessus à un moment donné. Il le comprendrait. Il n’avait pas franchement d’autre choix. Après tout, elle était adulte. Et elle avait en mains des clefs suffisantes pour savoir dans quoi elle s’engageait. « C’est vrai.  » Avait-il simplement répondu sans trop s’étendre sur le sujet. Il ne pouvait que l’admettre. Bien qu’il ne sache pas trop pourquoi il s’était déplacé en personne ce soir-là. Sans doute que le lien que Wendy entretenait avec Marion n’y était pas pour rien. Arian n’a pas forcément que des qualités. Mais la loyauté en fait partie. Une loyauté inconditionnelle puisqu’il n’y avait jamais eu de véritables sentiments entre lui et Marion. Néanmoins, il avaient été mariés. Et bien que sur le plan réaliste, ça n’avait pas grande valeur, Arian ne l'oubliait pas pour autant. Avec tout ce qu’il lui avait fait vivre, et lui faisait encore vivre maintenant, sans doute s'estime t- il à jamais redevable.

Pour l’heure, Wendy semblait avoir compris où il voulait en venir. Il nuança ses propos afin de s’en assurer. « Pas “probablement”. Assurément  » Corrigea t-il. C’était dit. A demi-mot. Mais c’était dit. Il l’avait précisé avec un ton neutre. Comme si ça ne l'atteignait pas. Ça ne l’atteignait pas. Ça ne l’atteignait plus. Il ne pouvait pas laver le sang qu’il avait sur les mains. Il ne le pourrait jamais. Il avait appris à vivre avec. Tellement bien qu’il ne se sentait d’ailleurs même plus coupable. S’en rendait-elle seulement compte? Sous ses airs de parfait businessman au smoking impeccable, il n’était pas plus propre que ses acolytes. Et bien que la plupart du temps, il ne fasse pas le sale boulot lui-même, ça lui était déjà arrivé. « Pas encore Wendy…Mais crois moi, je ne peux pas te promettre que ça n’arrivera jamais.  » précisa t-il. Ce n’était évidemment pas ce qu’il voulait. Mais il savait qu’à tout moment, les choses pouvaient déraper. Et lorsque ça arriverait, il ne pouvait pas garantir qu’il ne prendrait pas toutes les mesures nécessaires pour l’éloigner de tout ce merdier. S’il devait l’envoyer à l’autre bout du pays ou du monde par la force rien que pour lui sauver la vie, il en était capable. Il le savait bien. Il savait aussi qu’il n’en avait pas le droit. Qu’il ne pouvait pas jouer avec la vie des gens comme il l’avait fait avec Marion. Il se connaissait néanmoins. Il avait trop l’habitude de faire ce qui devait-être fait, en dépit de ses convictions profondes. En dépit de ce qu’il pouvait ressentir. C’était d’ailleurs aussi un peu pour ça qu’il essayait de ne rien ressentir - comme si c’était possible - c’était ainsi plus facile à gérer pour lui.

Les bougies soufflées, l’ambiance revenait quelque peu à la fête. « Tu te fiche de moi là ou je rêve?  » Avait-il reprit en esquissant un sourire amusé. Evidemment qu’il lui restait quand même assez de souffle pour souffler une bougie. Et si ça n’avait pas été le cas, il ne l’aurait pas montré, de toute façon. Il avait néanmoins compris l’intention. « Je suis plus solide que j’en ai l’air hein.  »  Notifia t-il quelque peu espiègle. Il ne pouvait tout de même pas la laisser se moquer impunément.

L’appel de Liz’ les coupa légèrement dans leur lancée. « Hum non, ce n’est pas souhaitable. Ou du moins, pas pour certains point. » Rétorqua t-il simplement n’osant même pas imaginer le calvaire qu’il aurait vécu si lui avait été autiste. Le fils héritier atteint d’une quelconque “tare” aux yeux du père. Non. Inimaginable. « Elle l’est, je pense que vous pourriez vous entendre. Elle adore les étoiles, elle aussi. Mais son truc, c’est surtout les voyages. » Précisa t-il en attaquant son mocchi. Cela faisait une éternité qu’il n’en avait pas mangé d’ailleurs. Il s’agissait de ne pas s'étouffer, il parait que ces petites choses peuvent se révéler traîtres. Il avait acquiescé d’un signe de tête alors que Wendy remettait les pièces du puzzle en place. Elle comprenait vite. Il faut dire que les indices étaient nombreux. « Oui. » Admit-il avant de reprendre. « Je ne peux rien faire publiquement sur ce sujet. Elisabeth n’existe pas aux yeux du monde. Pas en tant que membre de la famille Lloyd. Je suis officiellement fils unique. » Précisa-t-il en un haussement d’épaule. Ca aussi, ça changerait un jour. Il se l’était promis. Mais c’était encore trop tôt, de toute évidence.  « Tu n’as pas l’air de t’entendre aussi bien avec tes frères. » Acheva t-il alors en terminant son mocchi.


 

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“Happy Birthday” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Il l’avait vu. C’était imperceptible. Mais pour quelqu’un d’observateur comme lui, c’était visible. Elle avait accusé le coup. Signe qu’elle comprenait enfin de quoi il en retournait. Bien que cela puisse paraître étrange, Arian était satisfait de cette situation. Ainsi, il avait la certitude - même si les mots n’avaient pas été prononcés - qu’elle prenait vraiment sa décision en connaissance de cause. Il savait - même s’il ne lui avait fourni aucun détail - qu’elle avait les cartes en mains pour faire son choix. Elle avait le temps pour ça. Ce n’était pas lui qui la pressait. Mais dans un sens, il espérait un peu que ça ne la fasse pas reculer. Il se garda bien de le lui dire. « Effectivement. » Admit-il sans mal quand elle en vint au sujet des promesses. Evidemment, il n’avait pas la prétention d’être sans faille. Mais il évitait vraiment. Sans qu’il ne sache trop pourquoi d’ailleurs. Son père lui-même l’avait toujours formé à raconter tout ce qui devait être raconté pour obtenir gain de cause. A croire que bien qu’elles soient très fines - voire anecdotiques - il avait su se poser ses propres limites.

Le souffle lui manquait, selon elle. C’était vrai. Il ne pouvait pas le nier. Chaque respiration lui faisait mal. Mais il était hors de question pour lui d’être esclave de ça. Aussi, il avait soufflé sa bougie comme si de rien n’était. Rien, pas vraiment. Il l’avait bien senti cette bougie. Mais tant pis. Ce n’était pas comme s’il avait l’intention de gonfler des ballons. « J’apprécie l’attention. » notifia t-il en la gratifiant d’un sourire bref alors qu’ils en venaient à aborder le sujet de sa sœur. La question qui fût la première pensée de Wendy surpris quelque peu Arian. En principe, les gens ne s'inquiétaient pas forcément trop pour elle, mais plus pour lui. Ce qui, effectivement, était stupide. Lui n’était pas un paria dans sa propre famille, aussi dysfonctionnelle soit elle. Il ne répondit pas tout de suite. En fait il était entrain de se demander s’il n’en avait pas trop dit. Ceci dit, s’il avait dû se méfier de Wendy, il l’aurait fait bien avant. Mais il s’agissait de sa soeur. Et s’il avait été capable d’envoyer son fils à l’autre bout du globe, il ne savait pas de quoi il pourrait être capable si quelqu’un s’en prenait à sa soeur.

Il tapotait nerveusement sa cuillère sur le bord de son assiette. Semblant pensif un court instant. « Elle ne sait pas. » C’était une phrase aussi lourde de sens que dépourvue d’information réelle. Il n’avait même pas levé les yeux vers Wendy. S’il assumait l’entièreté de sa personne, le sujet de Liz’ était toujours plus difficile à aborder pour lui. « Elle pense qu’elle est adoptée. » Avait-il précisé avant de reporter son regard en direction de la jeune femme. « Tu ne dois pas parler de ça, à personne. » Insista t-il encore, comme il l’avait fait pour Marion. Sans doute qu’elle le savait. Mais si elle avait compris pour Marion, elle ne comprendrait peut-être pas pour Liz’. « Si mon père apprend que j’en ai parlé à quelqu’un, c’est elle qui paiera. » Précisa t-il juste pour rajouter un peu de pression. Mais il ne mentait pas. C’était avec cette méthode qu’il avait tenu Arian pendant vingt ans. Il déraillait. Elle payait. Autant dire qu’il a vite appris à rester dans les rangs.

Elle évoquait ses frères. Il l’écoutait, pas mécontent de changer de sujet. « Je vois, et ils sont au courant tes frères que tu fréquente le Directeur des instituts Wellness? Parce que j’aimerais éviter de me faire encore des ennemis. » Lança t-il d’un air espiègle histoire détendre un peu l’atmosphère. Il faisait évidemment référence à l’annonce lancée lors du gala. En fait, ni l’un ni l’autre ne savait trop quelle portée ça avait eu puisqu’ils ne s’étaient pas focalisés dessus. Mais si Max l’avait su, probable que d'autres le sachent. « Je ne connais pas Mason…mais parfois, j’imagine qu’il faut….Laisser faire. » Avait-il suggéré en un haussement d’épaule. Tout à fait conscient du fait que c’était bien plus facile à dire qu’à faire. Il n’était pas de très bon conseil pour les relations humaines. Inutile de préciser pourquoi. Mais il avait essayé. « J’ignore ce qui a pu vous brouiller, mais…Même si je ne crois pas à grand-chose, je crois que j’arrive encore à croire à la famille. » Précisa t-il alors. Comment pouvait-il en être autrement. Avec le père qu’il avait, le fait qu’il n’ai pas coupé les ponts relevait presque de la bêtise.

« Tu ne parles jamais de tes parents. » Reprit-il comme une réflexion un peu à voix haute. Avec le détachement dont il faisait souvent preuve, il pouvait se montrer très maladroit. Sans doute l’avait-il été en cet instant.

 

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“Happy Birthday” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Wendy ne semblait pas franchement accueillir d’un très bon oeil ce qu’il venait de lui révéler au sujet de sa sœur. Rien de bien surprenant ceci dit. Il avait parfaitement conscience de l’absurdité de la situation. Et d’ailleurs, il n’avait même pas franchement d’excuse à formuler quant au fait qu’il continuer à préserver ce vieux secret. Sans doute parce que dans le fond, ce n’était pas plus mal pour elle qu’elle ne soit pas une Lloyd. Du moins, pas aux yeux du monde. « Mes parents. » Corrigea t-il simplement d’une voix sans timbre. La même qu’il adoptait à chaque fois qu’il parlait de sujet plus sérieux. Il faut dire que si Madame Lloyd n’était pas aussi expensive que Monsieur, elle n’en restait pas moins une femme redoutable. Loin du cliché de la femme fragile soumise aux volontés de son riche mari. Wellness, ils l’avaient construit ensemble. De la vitrine jusqu’au sous sol. Et la décision d’écarter Liz’ du nom qu’ils avaient fait monter était un choix commun. Arian le savait très bien. « Ce n’est pas de toi que je doute. » Avait-il simplement reprit sans s’étendre plus sur le sujet. Il en avait déjà bien trop dit. Mais Arian n’était pas dupe, s’il savait - ou du moins espérait très fortement - qu’elle n’était pas du genre à révéler ce qu’elle sait, il savait aussi une chose: Le savoir n’est un pouvoir que quand on à la force de le garder pour soi. Le fait qu’elle détienne des informations pouvaient, un jour, la mettre dans une fâcheuse posture. Ceci dit, elle y était déjà rien qu’en étant là de toute façon. Alors qu’elle posa sa main sur la sienne, il s’était de nouveau quelque peu crispé. Imperceptiblement. Il parvenait presque à ne pas le montrer, mais c’était presque devenu un réflexe chez lui. Il n’avait pas retiré sa main, et avait fait tout son possible pour ne pas montrer le moindre signe de crispation. Mais sans doute avait-elle vu son épaule tressaillir très légèrement.

« Disont que j’ai un responsable de la sécurité très consciencieux. » Notifia t-il simplement histoire de changer de sujet. Elle n’était pas obligée de tout savoir. Et pour le coup, tout ce qui touche à sa propre sécurité demeurerait dans les limbes de son esprit. Il avait déjà un peu trop joué avec ça dernièrement. Il esquissa un sourire amusé à la remarque concernant ce que ses frère avaient à savoir. « Ca se tient, tu es adulte après tout. » Avait-il simplement signifié en un haussement d’épaule. Quoi dire d’autre. Elle n’avait effectivement besoin de l’approbation de personne, d’autant plus qu’en réalité, elle ne fréquentait personne. Ou du moins, pas Arian. « Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée de nous mettre l’un en face de l’autre. » Précisa Arian qui se savait quelque peu…impatient, par moment. Sans parler du fait qu’il n’avait aucun tact. Il ne tarda d’ailleurs pas à le prouver.

Vint l'ultime gaffe. Arian, bien que d’ordinaire très bien renseigné, n’avait de toute évidence pas passé assez de temps dans la biographie. Ou peut-être n’avait il pas écouté Marion quand elle lui en avait parlé. Maintenant qu’elle le disait. Il avait su, pour la mère et le frère de Wendy. Comment avait-il pu oublier ça, Marion le lui avait déjà dit. Il faut croire qu’il ne portait à l’époque pas le moindre intérêt à la vie de Wendy. Alors qu’elle lui répondait, il s’était mordu la lèvre. Il était rare qu’il se sente coupable de quelque chose, mais là il avait quand même merdé. Ceci dit, ça lui permettait de comprendre un peu mieux son côté protecteur. « Une fois n’est pas coutume, tu as le droit de dire que je suis un con. » Notifia t-il en se levant. Il contourna comme il pu la table pour ouvrir le tiroir dans lequel il avait mis ses anti-douleur. Il en prit un second. Rien à voir avec l’histoire qu’elle venait de lui raconter, mais pour le coup, ça lui permettait de fuir quelque peu.

Il reprit néanmoins, s’appuyant sur le plan de travail pour soulager sa jambe.  « Excuse moi Wendy…Ca m’était sorti de la tête. » Lança t-il quand même. Il était sincère. C’était rare qu’il s’excuse, vraiment. Et même si son côté pragmatique lui criait que de toute façon il ne pouvait pas les ramener et que - pour une fois - il n’avait rien à voir avec la mort de ces personnes, il estimait normal de s’excuser pour son indélicatesse. Probable qu’il ne l’aurait pas fait avec tout le monde. La mort ne l’atteignant pas vraiment, il n’était pas désolé pour ces gens, mais pour Wendy. « Je suis pas vraiment au top on va dire…J’éviterai ce genre de gaffe à l’avenir. » Acheva t-il sans trop savoir ce qu’il pouvait lui dire de plus. Fausse excuse. Blessé ou pas, il aurait oublié, c’était certain. « Je ne veux pas te mettre dehors mais…J’admets que je ne me sens pas très bien. » Amorça t-il en se massant le front brièvement. « Mais rien de grave hein, ne t’inquiète pas. Juste…Je pense qu’il vaut mieux que je me repose. » Acheva t-il en un haussement d’épaule. Miracle, lui qui avait toujours tendance à tirer sur la corde. C’était sans doute plus dur ce soir. « Mais..Merci d’avoir pensé à mon anniversaire. Je garde la bouteille, nous l’ouvrirons la prochaine fois, ok? »


 

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“Happy Birthday” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Plutôt bien, c’était sans doute le mot. Arian avait beaucoup d'échanges avec sa sœur. Il savait bien que si le fait de ne pas porter le même nom que lui ne la dérangeait pas, c’était surtout son mode de vie qui lui pesait. Ce n’était d’ailleurs pas pour rien qu’il l’emmenait parfois passer la semaine chez lui. Sans doute qu’un jour, elle arriverait à quitter le nid. Mais pour le moment, elle ne se sentait pas prête à vivre seule, il pouvait le comprendre. Comme à son habitude, Arian n’avait pas répondu, se contentant d’un signe de tête approbateur. Il ne mentait pas vraiment, ainsi. Mais il ne souhaitait, de toute évidence, pas poursuivre la discussion sur ce sujet.

Mais alors qu’elle évoquait le fait qu’il était un peu comme un patient, il ne put retenir un rire quelque peu amer. « Je ne sais pas quoi penser de ça, mais si tu gardes le silence, ça me va, peu importe les raisons. » Notifia t-il alors. Il savait bien qu’elle n’avait pas l’intention d’aller raconter sa vie à qui que ce soit. S’il avait eu un doute, jamais il ne lui aurait parlé de tout ça. Mais pour le coup, même s’il ne se l’expliquait pas vraiment, il ne regrettait pas leurs échanges. Il faut dire que ces dernières semaines avaient été particulièrement riches en rebondissements.

« Peur? Non, je n’irais pas jusque là. » releva t-il alors dans son pragmatisme habituel, prenant le terme au pied de la lettre. Monsieur premier degré, comme à son habitude. « Mais disons que j’ai eu ma dose de conflit pour un petit moment. » Assura t-il, sans doute à raison. Bien qu’il sache pertinemment qu’il ne pourrait pas éviter les conflits à venir. Son métier l’y obligeait. Ceci dit, il était sans doute mieux qu’il ne rencontre personne de la famille de la jeune femme. Il avait déjà fait assez de mal comme ça sans doute.

Alors qu’il amorçait la prise d’un énième médicament, elle le mettait en garde. Il se contenta d’un haussement d’épaule tout en lui adressant un sourire bref, davantage un rictus en fait. Il savait. Elle savait qu’il savait. Que dire de plus? Il notait cependant l’attention bien qu’il demeure silencieux sur le sujet. « Tu pourrais. » Répondit-il, espiègle, concernant la gaffe monumental qu’il venait de faire, reprenant pour autant la tournure de réponse qu’elle avait elle-même adoptée concernant le fait qu’il puisse potentiellement douter d’elle.

Quoi qu’il en soit, la soirée, comme le reste de la semaine en fait, avait eu quelque peu raison de lui. Et même s’il avait du mal à l’admettre, là, tout de suite, il était quand même un peu en bout de course pour ce soir. « Tu commences à me connaître. » Admit-il alors. Elle avait raison, il ne pourrait pas faire autre chose que travailler. Il le devait. C’était une absolue nécessité, en vérité. « Aucune chance que j’oublie, j’ai un médaillon pour me le rappeler. » notifia t-il alors qu’elle était sur le départ. Il l’accompagna autant que possible en direction de la porte, glissant machinalement une main dans dos alors qu’elle lui embrassait la joue. « Bien Madame, attention sur la route. » Notifia t-il alors que la porte se refermait. Il avait gardé l'œil rivé sur la caméra alors qu’elle s’éloignait dans le couloir. Il avait fermé à clef, regagnant la cuisine pour terminer de ranger. Ce n’est que peu de temps après que son téléphone vibra. A plusieurs reprises, successivement. Et alors qu’il lisait le contenu des lignes qui s’affichait sur son écran, il demeura de marbre. En apparence. En vérité, son cœur s’était indéniablement serré. Sans doute que lui faisait plus de mal qu’il ne l’aurait cru. Alors, elle avait fait le choix avant lui. C’était courageux. « Et bien…Ravi d’avoir fait votre connaissance…Mademoiselle Bradford. » Avait-il murmuré pour lui-même alors que son regard se tournait vers la grande façade vitrée qui encadrait sa cuisine, se perdant dans l’horizon de la ville, surplombée par son Loft. Il ne pouvait que respecter son choix, après tout. Il avait néanmoins fait une promesse. Aussi, il lui faudrait trouver une autre façon de l'honorer.

 

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