oh well, you work here? addison

On emmène un de ses patients au bloc. Un petit méningiome frontal à retirer. Une petite tumeur bénigne. Prise à temps en tout cas. Ca aurait pu s'aggraver si ... Et bien, s'il avait tardé à venir et faire des examens. Et ça permet aussi à Wendy de pratiquer son art, comme elle aime à l'appeler. Encore aujourd'hui, elle se demande ce qu'elle fait à Bristol. C'est pas un grand hôpital. C'est pas ... c'est pas le meilleur endroit pour avoir de nombreux patients. C'est ... Ouais. Sans doute une erreur. Mais ça fait du bien, parfois, de souffler dans une ville plus petite. Mais là, ouais ... Elle souffle un peu trop si on lui demande son avis ! Pas que Wendy souhaiterait, pour autant, plus de malheur ou des choses dans le genre. C'est pas ce qu'elle désire en réalité. Mais juste ... oui. Un peu plus de travail peut-être ? C'est sans doute pour ça qu'elle traîne assez souvent aux urgences. Là-bas, y'a toujours du boulot. Non, non. Pas question de se reconvertir aux urgences. Elle y passe de temps à autre. Elle donne un coup de main. Mais ça sera tout. Ouais. Jusqu'à ce qu'elle se décide à repartir. Parce que nul doute qu'elle finira par s'en retourner à un moment ou à un autre sur Londres. D'autant plus si elle n'a aucune raison de rester dans les parages. Mason pourrait être une de ces raisons. Si elle se trouve quelqu'un de gentil aussi, pourquoi pas. Mais sans ça, un de ses quatre, ça sera direction Londres ou bien une grande ville où elle pourra briller. Façon de parler.

Quoi qu'il en soit, donc, l'opération de son patient est prévue dans l'heure qui suit. Ca sera facile. Elle dit pas qu'elle peut faire ça les yeux fermés mais presque. C'est pas sa première intervention de ce type. Et ça sera pas la dernière à dire vrai. Oh que non. Est-ce qu'il y a quelque chose qui pourrait faire qu'elle arrête ce job ? Sans doute pas. On l'dirait pas. Mais elle aime bien aider les gens. Ca serait pas pareil si ... si elle n'avait pas eu sa blessure et si elle n'avait pas dû passer un peu de temps à l'hôpital pour s'en remettre. Enfin, disons qu'elle y allait, elle rentrait chez elle. C'était pas drôle. Mais passons.

Alors qu'elle est en train de remplir quelques papiers pour le patient non loin du bloc opératoire dans lequel elle sera, Wendy voit rentrer une blouse bleue dans ledit bloc. "Ah non ... Ca va pas encore recommencer." Pourquoi recommencer ? Parce que y'a une fois, elle s'est fait voler son bloc. Et ça a bousculé un peu sa journée. Et surtout, ça l'avait mise un poil en colère. Et elle n'a pas envie que ça devienne une habitude. Qu'on puisse prendre son bloc alors qu'elle a fait des démarches pour l'avoir. "Excusez-moi. J'ai réservé le bloc." Et quand la personne qu'elle vient d'interpeller se retourne, quelle n'est pas sa surprise de voir Addison. "Oh ... Si je m'attendais à te voir ici !" C'est une sacrée surprise mine de rien."Qu'est-ce que tu fais là ?" Loin de se douter que Addison travaille elle aussi à Bristol. Puisqu'elles s'étaient rencontrées sur Londres.

Est-ce qu'elle a déjà eu des problèmes de bloc opératoire ? Pas à Londres en tout cas. Mais ici, à Bristol, c'est la troisième fois. Enfin, possiblement la troisième fois. Et elle n'a pas envie que ça soit le cas. Le patient doit être opéré. Le patient doit avoir cette intervention. Wendy ne dira pas pour autant que c'est maintenant ou jamais. Mais presque. Oui. Presque. Alors oui, elle a été un peu ... comment dire ... pas tendre. C'est vrai. Mais c'est pour faire comprendre qu'elle n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Et elle fera cette intervention. "Opérer ?" Wendy est surprise. Mais Addison lui donne quelques précisions. Elle vient assister. Enfin, suppose qu'elle vient assister la neurochirurgienne. Elle n'a pas demandé à être assistée. Elle dira pas qu'elle n'a besoin de personne. Juste d'un anesthésiste et d'un ou une infirmière. Mais si y'a pas d'infirmier de dispo, c'est peut-être pour ça que Addison est là. "Alden Roth. Je suis ... surprise que tu sois là." D'autant que ... d'autant qu'elle ne savait pas que Addison pouvait être médecin. Quand elles se sont rencontrées sur Londres, faut dire qu'elles n'ont pas vraiment parlé boulot. Ca a plutôt tourné autour de leurs chiens respectifs. Oui, oui. Wendy connaît pas grand chose sur Addison. Et inversement. "Le patient ne sera pas prêt avant quinze bonnes minutes." Peut-être que ... peut-être qu'elles pourront parler en attendant qu'il arrive.

Si elle aurait pu se débrouiller toute seule, Wendy va accepter ce coup de main. Enfin, c'est pas vraiment un coup de main. Mais ça peut être des mains supplémentaires en cas de dérapage. Bien qu'elle ne prévoit aucun dérapage. Et c'est pas comme si elle pouvait renvoyer Addison chez elle. Elle n'a pas ce pouvoir. Si on lui a mis dans les pattes la brune, l'ancienne sportive va devoir faire avec. Elle est donc passée du bac. Pour commencer à se préparer. Même si c'est bien trop tôt et qu'elle pourrait, bien malgré elle, se contaminer mine de rien. "Je suis neurochirurgienne. Et je dois retirer un méningiome." Au moins, elle n'a pas besoin de lui expliquer. Addison fait partie, après tout, du personnel médical. Et donc, elle sait de quoi parle Wendy après tout. D'ailleurs ... "Je ne savais pas que tu étais dans le domaine du médical." Elles n'en avaient pas parlé. Qu'importe. Elles vont rattraper ça aujourd'hui. "Je ne t'avais pas croisé avant aujourd'hui. Tu as repris il y a peu ?" Oui, Wendy se pose quelques questions. Et c'est normal après tout.

Mains désinfectées et sèches, elle pousse la porte coulissante à l'aide de son dos et de ses épaules. Et ouais. Pas poser les mains toutes propres contre la porte. Sans quoi, elle sera obligée de repasser par la case nettoyage des mains. Il y a quand même quelqu'un qui les attend dans le bloc. Quelqu'un qui va les aider à mettre blouse et gants chirurgicaux. On déconne pas avec les petits microbes qui peuvent tuer des gens. Autant éviter, après tout, une infection qui pourrait être mortelle.

La surprise est passée. Au moins, Wendy aura de la compagnie pour cette intervention. Même si elle sait qu'elle aurait pu s'en sortir sans. Après, c'est toujours mieux de ne pas pratiquer une opération en solo. C'est surtout pour protéger le médecin. S'il fait une erreur ou quoi que ce soit dans le genre. Même si peut y avoir une entente avec la seconde personne pour éviter des poursuites. Enfin, passons. "Oui, c'est le problème des hôpitaux des petites villes." Elle a un hochement de la tête. "C'est bien différent de Londres, y'a pas à dire." Et c'est sans doute ce qui fait que ... Qu'elle restera peut-être pas longtemps dans le coin. Après, ils sont deux neurochirurgiens. Le titulaire. Et elle, en tant qu'interne de dernière année. Il semblerait que le titulaire soit proche de prendre sa retraite. Et donc, Wendy pourrait probablement reprendre les rennes. Une fois sa titularisation. Ca lui déplairait pas à dire vrai. Même si, être titulaire dans une grande ville, ça serait sans doute mieux pour elle et sa carrière. Mais bon. Elle a choisi de s'enterrer, pour le moment, dans le coin. Difficile de dire si elle restera dans le coin. D'autant plus ... d'autant plus si ça se passe mal avec Mason. Mais ça, c'est une autre histoire.

Addison n'est pas neuro. La question est donc de savoir ... ce qu'elle est. Ce qu'elle fait. Elle lui posera la question. A moins que ça ne vienne tout naturellement dans la discussion. Wendy en profite donc pour se savonner. Se stériliser les mains. Eviter tout ... microbe qui pourrait mettre en danger la vie du patient. "Ce qui veut dire que t'es titulaire si je comprends bien." Sinon, elle n'aurait pas employé le terme d'internat. Ou alors, elle a mal compris.

Mains savonnées, elle commence à les sécher tout en continuant sa discussion avec la brune. Elle apprend que son amie qu'elle a rencontré sur Londres est dans la chiurgie générale. "Oh. Au moins, tu touches à tout." C'est pas trop mal la chirurgie générale. "J'y avais pensé un temps aussi. Enfin, au début. Mais j'avais envie de quelque chose où je pouvais me dépasser." Etre la meilleure. C'est son but. Etre la meilleure. Etre reconnue en tant que neurochirurgienne de talent. Etre une pointure dans ce domaine. Elle n'a que trente ans et elle a envie que son nom soit sur les lèvres des médecins parce qu'elle sera une chirurgienne reconnue dans ce domaine. C'est beau de rêver. C'est ce que certains pourraient dire. Mais Wendy, elle s'en donnera les moyens. En tout cas, elle le souhaite.

Elles rentrent dans le bloc. Plus qu'à attendre que le patient soit installé et que Wendy puisse commencer la procédure. Vite fait bien fait. Même si la précipitation, ça ne sert à rien. Juste à faire des erreurs grossières et à mettre la vie des patients en danger. Et c'est pas ce qu'elle veut. Du tout. "Je dois avouer que moi non plus. Quelles étaient les chances pour qu'on soit toutes les deux dans la médecine et qu'on se retrouve ici ?" Une chance sur un million. En tout cas, elle n'aurait pas parié un sou sur cette situation, pour sûr. Le patient est enfin amené. "Bien. On va pouvoir commencer." Les instruments sont pas loin. Encore une fois, elle va devoir utiliser la perceuse médicale. Non, c'est pas une psychopate. Mais elle en a besoin pour son boulot. Les derniers préparatifs sont en ordre. Les masques sur les visages. Y'a plus qu'à maintenant !

La surprise est plus ou moins passée. Si elle s'attendait à cela mine de rien ! Non, c'est clair qu'elle ne pensait pas revoir Addison dans le coin. Mais elle ne va pas se laisser perturber. Parce que ... parce qu'elle a une opération à effectuer. Et elle ne peut pas se laisser distraire. Ou faire comme si ça la perturbait. "Oui." Elle a un hochement de la tête. "Et à dire vrai, je pensais pas que j'allais quitter l'hôpital." Et se retrouver ici. D'autant qu'elle était pas mal à Londres. Certes, elle n'avait pas Mason. Mais comme ils sont pas si proches que ça, est-ce que c'est une grosse perte ? Pas vraiment à dire vrai. Ils s'entendent pas. Wendy veut bien faire des efforts. Mais y'a un minimum quand même. Enfin.

Addison est déjà titulaire. Pour Wendy, ça sera prochainement. "C'est pas encore pour moi." Elle secoue la tête. "Mais c'est pour bientôt. J'ai commencé un peu plus tard que mes collègues." Elle ne s'est pas lancée tout de suite pour médecine. Non. Elle devait ... Elle devait se remettre quelque peu de sa vilaine blessure. Et du fait que ... et bien, que sa carrière dans le sport s'effondrait. Que tout partait en sucette bien malgré elle d'ailleurs. Un petit claquage. Enfin, un gros en l'occurence. Une blessure si terrible que ça l'empêchait de faire ce qu'elle aimait le plus. Elle pratique toujours un peu de sport. A petite dose. Elle n'a pas le choix. Elle a pas envie de se retrouver avec des béquilles ou pire ecore, dans un fauteuil roulant. Ca serait ... un peu comme si c'était la mort pour Wendy. C'est extrême. Mais elle qui aime bouger et qui a besoin de bouger pour son boulot ... "Et non, je suis loin d'avoir quarante ans." Elle glousse. Dix ans de moins même.

Wendy ne s'attendait pas ... A être passionnée, comme le dit si bien Addison. Pour la simple et bonne raison que la médecine, c'était pas quelque chose qui l'attirait. De base, elle n'aurait jamais pensé suivre cette voie. Alors, pourquoi ce chemin ? Alors qu'il y a plein d'autres métiers qui auraient pu lui tendre les bras. Elle aurait pu faire autre chose de sa vie. Mais c'est peut-être, sans doute, une espèce de revanche sur la vie. Revanche sur sa blessure. La médecine pouvait rien pour elle pour sa blessure et qu'elle puisse poursuivre son rêve, alors, elle se lancerait dans la médecine pour voir ce qu'elle, elle pourrait apporter. "Je suis contente aussi. Je crois que je n'aurais pas pu trouver meilleure assistante." Ok, elle ne sait pas ce qu'elle vaut. Ok, elle ne sait pas si elle est douée dans la médecine et pourquoi, surtout, elle vient tout juste de revenir.

Addison lui demande depuis quand elle est sur Bristol. "Un peu moins d'un an. Et oui, c'est très ... différent." Elle a un hochement de la tête. "Je trouve que ce n'est pas aussi vivant que sur Londres." Elle ne dira pas que la ville lui plaît moyennement. Mais elle se demande encore, et souvent, pourquoi elle est venue ici. Il y avait plein d'autres villes dans lesquelles elle aurait pu se reposer. Mais non. Sans doute à cause de Mason, si elle ne l'avouera jamais. Même si on lui met un couteau sous la gorge. Mais passons.

Il est l'heure d'opérer ce cher patient pour qu'il puisse être libéré de cette tumeur, même si c'est une tumeur bénigne. Avant de prendre la perceuse médicale, Wendy nettoie la zone pour éviter toute infection. Elle ne veut pas ce genre de problème. Autant éviter des soins supplémentaires. La tête est maintenue. Pour éviter que le patient ne bouge et qu'il y ait un loupé. Même s'il dort. On sait jamais après tout. "Perceuse." Elle est très concentrée Wendy. Elle approche le forêt du crâne du patient et elle fait les trous. On lui fait passer une pince qui lui permet d'ôter délicatement l'os crânien qui a été découpé. "Allons voir de plus prêt ces méninges." Le microscope chirurgical est important. Y'a que comme ça qu'elle va pouvoir accéder à la vilaine tumeur. "Pourquoi la chirurgie générale ? Y'a une raison particulière ?"

Est-ce qu'elle regrette ? D'être partie ? D'avoir voulu s'éloigner un peu de Londres ? D'essayer, tant bien que mal, de recoller les morceaux avec son frère ? "Y'a des jours, oui." Elle a un hochement de la tête. Ca ne marche pas comme elle le voudrait avec Mason. Il est même odieux avec elle. Comme s'il se complaisait dans cette solitude, loin de sa famille. Comme s'il se fichait bien d'avoir une soeur ou bien d'essayer de faire en sorte que ça aille bien avec elle. Comme si ... En vrai, elle ne sait pas trop ce que Mason a en tête. Elle ne sait pas pourquoi il est si hostile envers elle. Qu'est-ce qu'elle a fait pour qu'il refuse ... de la voir ? De lui parler ? D'être un frère pour elle ? C'est surtout elle qui devrait lui en vouloir. Après tout, c'est lui qui était là lors de l'accident de leur mère. C'est lui qui s'est disputé avec son aîné. Wendy, elle n'y est pour rien. Et pourtant, il lui en veut pour quelque chose. Mais quoi ? Là est la bonne question. "Si je suis toujours dans le coin, avec plaisir." Elle hoche la tête. Parce qu'elle ne sait pas encore de quoi l'avenir sera fait. Elle ne sait pas si elle va rester sur Bristol. Si elle va repartir. Elle va devoir se battre avec Mason. Ca l'amuse moyennement. Mais elle va sans doute le faire. Enfin. Elle va pas lâcher. Pas tout de suite. Elle a encore des choses à essayer. Et si elle doit lui pourrir un peu la vie, elle va le faire.

En tout cas, si y'a une chose dont elle est sûre, c'est vrai que ... Et bien, que Wendy ne pourrait pas avoir meilleure assistante. Oui, Addison n'est peut-être pas dans le domaine du cerveau. C'est vrai. Mais elle est titulaire. Et elle sait donc ce qu'elle fait, même si elle semble avoir fait une longue pause et qu'elle revient tout juste. Mais c'est pas trop mal. "Y'a pas de raison que ça se passe mal." Elle secoue la tête. "C'est une intervention que j'ai l'habitude de pratiquer." Et même si elle ne l'a jamais fait en solo parce qu'on ne fait pas des interventions en solo, c'est pas rare qu'elle commençait ce genre d'intervention. Et qu'on la rejoignait par la suite. C'est arrivé. Plus d'une fois. Bientôt, elle n'aura plus besoin de tout ça. Elle pourra opérer seule si elle le désire. Ou alors elle formera un interne. Est-ce qu'elle est prête pour ça ? Bien sûr. On lui a appris tout un tas de choses. Et ça sera normal qu'elle apprenne ces choses là à d'autres étudiants en médecine.

Addison parle d'un sujet qui fâche. La famille. "J'ai un frère, effectivement, qui est ici." Elle soupire. "Tu as probablement dû voir sa tête. C'est un sportif. Un basketteur. Qui se croit tout permis et qui pense qu'il est supérieur aux autres." Ca l'agace. Un peu. Beaucoup. "On est pas très proches." Et elle sait pas pourquoi. C'est la grande question comme elle aime à le dire.

L'intervention débute. Pertes minimes quand Wendy lui ouvre le crâne. Elle va devoir, maintenant, faire preuve de minutie. Trouver la tumeur à l'aide du microscope chirurgical. On se croirait presque dans ... Et bien, dans le futur. Elle a les pinces entre les mains. Sa main dominante reste la droite, c'est vrai. Mais avec la chirurgie, elle a appris à se servir des deux. Il le faut bien."Je la vois, elle est là." Elle se concentre. Approche les instruments au plus près. "Elle est bénigne normalement mais par précaution, je préfère qu'on l'envoie en anapath." Elle veut être sûre. "Je veux aussi qu'on lui reprogramme un scanner dans deux jours." Il sera pas encore sorti de l'hôpital, et c'est nécessaire pour le suivi. Et s'assurer que tout a bien été enlevé. Même si ça, à ce sujet, Wendy ne s'inquiète absolument pas. oui, c'était le petit moment sérieux, si on peut dire ça ainsi. Le petit moment où ... Et bien, où faut bien travailler quand même. "C'est en faisant les traditionnels stages que je me suis décidée pour la neuro." Elle hoche la tête. "C'était pointu et j'me suis dit : allez, on part sur la neuro." C'est un peu plus long que les autres études, mais c'est pas grave. "Le cerveau est tellement complexe." C'était un bon choix. Un très bon choix. Elle ne regrette pas. "Je vais faire l'exérèse." Fin saignement mais ça reste très léger. Juste ce qu'il faut. "C'est bon." Elle recupère la tumeur et elle la met dans un petit bocal pour qu'on puisse analyser. "Monsieur Roth, ça va aller." Elle sait très bien qu'il ne peut pas l'entendre. Il est endormi après tout. Mais c'est important de leur parler. Enfin, Wendy trouve que c'est important. "Et toi alors ? Pourquoi la chirurgie générale ? C'est parce que tu voulais toucher à tout ?"

Peut-elle se plaire dans cette ville ? Est-ce qu'elle va y rester longtemps ? Ou une fois qu'elle se sera cassée les dents, à plusieurs reprises, pour faire entendre raison à Mason, est-ce qu'elle ne repartira pas là d'où elle vient ? Elle n'en sait trop rien. Faut dire, en même temps, que ... et bien, qu'elle avait ses propres raisons de s'en aller. Même si personne n'est vraiment au courant. Elle l'a toujours caché. A son frère. A sa meilleure amie de l'époque, Scarlet. A Marion aussi. En même temps, difficile de joindre l'ex-femme d'Arian. Ca, c'est quelque chose, mine de rien, qu'elle aimerait ... Et bien, qu'elle aimerait beaucoup savoir ce qu'il est advenu d'elle. Mais passons. Là n'est pas le sujet. Elle n'a rien répondu à Addison. Parce que ça n'amenait, sans doute pas, à une réponse. Et puis, que pourrait-elle lui dire ? Opiner du chef, simplement, ouais, c'est la seule chose à faire. Tout simplement.

Même si Wendy est en train d'opérer, ça ne l'empêche pas de discuter. Elle a une concentration de fer. Et elle peut faire les deux en même temps. Oui, elle sait très bien qu'il vaut mieux, parfois, se concentrer sur ce qu'on voit et pas papoter. Y'a des chirurgiens qui font des opérations en musique. Ce qu'elle fait parfois. Mais ça empêche de parler. Elle ne dira pas qu'avec la musique, c'est moins convivial. C'est ... différent. Et ça ne favorise pas l'échange. Bien sûr, quand elle est grognon et qu'elle n'est pas d'humeur, là, elle mettra de la musique. De cette manière, elle n'a pas besoin de parler. Mais là, elle ne le fait pas. Elle ne l'a pas fait plutôt. Peut-être parce que retrouver Addison, c'est chouette quand même. La brune ne sait pas qui est Mason. Elle ne doit pas suivre le sport. En même temps, elle n'a pas reconnu Wendy. Et ça lui va bien. L'ancienne joueuse de tennis n'aime pas toujours ramener ça sur le tapis. Ca fait mal quand même. Parce que sa carrière a explosé avant même qu'elle ne soit au sommet. Il ne manquait pas grand chose pour qu'elle y soit. "J'suis même pas certaine d'avoir des photos de mon frère dans mon téléphone." Ouais, c'est la triste réalité des choses mine de rien. C'est pas drôle, c'est sûr. Mais en même temps, vu comment ils sont proches. "Heureusement, google est mon ami et il fera ça très bien." Elle hoche de la tête.

La tumeur est là. Et Wendy va pouvoir la retirer sans trop de problèmes à dire vrai. Une opération rudement bien menée, pour sûr. C'est le principal. C'est ce qu'elle veut. "Merci, c'est gentil." Le contrôle, c'est important. Wendy doit savoir si elle a tout retiré. Ou bien si y'a un autre problème. Normalement, tout est bon. Mais sait-on jamais comme on le dit si bien. "Refaire un internat ..." Elle soupire. "J'suis pas certaine que je repartirais pour un nouvel internat. A être surveillée comme le lait sur le feu. A devoir rendre compte de mes moindres faits et gestes." Ouais, non, très peu pour Wendy. "J'crois qu'il faut sacrément avoir du courage pour vouloir tout recommencer." Et c'est pas quelque chose que Wendy a envie de faire. Du tout. Elle met quiconque au défi de vouloir le faire d'ailleurs.

Wendy termine l'intervention. Doucement. Pas de pression. Pas besoin de se presser non plus. Elle fait ça tranquillement. Même s'il est vrai que ça devrait déjà faire quelques heures qu'elle devrait être rentrée. Mais c'est pas grave. "Le côté obscur de la force." Elle glousse. "Oui, il me semble que j'ai déjà eu l'occasion de discuter avec lui." A quelques reprises. Elle essaie de connaître un peu tous ses collègues. Ca va bientôt faire un an qu'elle est dans le coin. C'est normal qu'elle sociabilise. Ca marche bien mieux, d'ailleurs, avec ses collègues qu'avec son frère mais ça, c'est une autre histoire après tout. "Merci. J'crois que je suis prête à voler en solo." Façon de parler. Même si elle sait très bien que ça n'arrivera pas tant qu'elle ne sera pas titulaire. "Tu t'en es super bien sortie toi aussi pour une reprise." Addison lui propose même de faire la paperasse. "C'est gentil mais ça va aller. On doit toujours faire ses lignes." Donner les dernières instructions et tout ça. "J'vais terminer ça et j'pense que j'vais aller en chambre de garde un moment. Je dois être de garde dans quelques heures et ça vaut pas vraiment le coup que je rentre." Pour son chien, si, mais c'est pas la première fois qu'elle rentre pas comme elle veut. Et puis, Buddy a le droit à une super chatière pour chien électronique. Qui se verrouille en sortie la nuit pour pas qu'il s'amuse à faire n'importe quoi. Et la journée, il est libre d'aller dans le jardin et de rentrer quand il veut.