and live while we're young (tessa & cody)

05/08/1988

Il lui en veut, il ne peut que lui en vouloir. Pendant des mois, il y a cru, il s'est dit que le vent allait enfin tourner en sa faveur, qu'elle allait revenir pour de bon, rester auprès de lui pour ne plus jamais repartir. Qu'est-ce qu'il y a cru. Il n'aurait évidemment pas dû tant y croire et tant espérer ; la déception n'en est que plus grande. Assis sur son canapé, il garde une oreille attentive pour s'assurer que sa colocataire n'est pas en train de descendre de l'étage ; il pourrait s'enfermer dans sa chambre pour conserver une intimité mais là ne sont pas ces habitudes dans cette maison. Entre ses mains, une photo : on peut aisément le reconnaître avec une bonne quinzaine d'années de moins et le sourire de Sibel à ses côtés ne peut que témoigner du bonheur qu'ils vivaient ensemble toutes ces années plus tôt. Cody pensait le vivre encore, ce bonheur, il s'est visiblement fourvoyé. Alors qu'il regarde ces visages innocents, ceux qui ne s'attendaient pas aux années qui allaient suivre, il s'imagine un monde où les choses rentrent enfin dans l'ordre, il s'imagine cette maison remplie de joie et des rires d'une famille qu'il aurait construit de toutes pièces avec elle, il s'imagine tant de choses en sachant pertinemment qu'elles n'arriveront jamais. Il va devoir se faire une raison, accepter la situation et avancer. Mais il fera ça demain, pas aujourd'hui ; ce soir, il décide de se morfondre encore un peu.

Sur la table basse du salon trônent les cartons d'invitation pour venir découvrir un restaurant en ville - apparemment très réputé. Il attendait cette soirée avec tant d'impatience qu'il sent un peu plus le poids du manque lui peser sur le coeur. Il avait tout prévu, joli costume et chaussures assorties, sourire placardé sur les lèvres et soirée romantique. Une soirée partie en fumée en quelques mots qui tournent et retournent dans sa tête depuis des jours. Shadow, jusque-là allongé dans son panier, n'attend pas plus longtemps pour se lever et venir poser le bout de son museau contre le genou de son maître. En quelques secondes, Cody se lance dans ce qu'il pense être une véritable conversation. « Je vais pas y aller tout seul, j'aurai l'air bien con. » Si aucun son ne sort de la bouche du chien, ça n'empêche pas Cody de s'imaginer une réponse. « Je sais que ça peut être une expérience un resto seul mais pas là, je t'assure. » Un regard de Shadow et le voilà qui enchaîne. « Je pourrais inviter quelqu'un mais qui ? Adèle est pas dispo, Lucy encore moins. » Est-ce que Shadow fait exprès de planter son regard dans le sien ? « Je pourrais inviter Tessa. » qu'il admet finalement après ce petit temps de réflexion.

Il ne se laisse pas le temps de changer d'avis qu'il sort son téléphone, trouve le contact et appelle sans y réfléchir à deux fois. « Allô ? Tessa ? C'est Cody. » un temps. « Oui oui super, tu fais quelque chose ? Bah disons là tout de suite. » Un autre temps. « J'ai des invitations pour un restaurant si jamais ça te tente ? » La discussion se poursuit quelques secondes mais quand il raccroche, sa mine se trouve moins déconfite : il a des plans ce soir et il espère sincèrement que ce changement de cadre lui permettra de mettre le visage de Sibel un peu plus loin pour ce soir.

54 minutes plus tard très exactement, Cody lève les yeux vers la devanture qui brille de mille feux. La musique est légère et agréable, les plats s'entrechoquent et on entend différentes conversations selon ce que l'on souhaite capter. Il observe l'intérieur quand il sent quelqu'un derrière lui ; il se retourne. « Tessa ! » Son air ne devrait pas être aussi surpris, il l'a invitée après tout mais il ne peut pas l'empêcher, sûrement la situation qui ne peut qu'être surprenante. « Tu es... » qu'est-on censé dire à l'ex de son frère décédé quand on l'invite de façon inopinée à un restaurant ? « Là. » Sûrement pas ça, mais ça devra faire l'affaire. Son sourire trahit ses pensées mais il ne peut l'empêcher : il est un peu gêné de son entrée.

@Tessa Mulligan diva

05/02/1993

Le téléphone de Tessa avait vibré sur le plan de travail, la sonnerie l’avait surprise et le nom s’affichant sur l’écran de son smartphone l’avait d’autant plus étonnée : Cody ?! Elle avait d’abord froncé les sourcils, se demandant ce qu’il pouvait bien vouloir, et puis elle avait décroché, supposant qu’elle avait peut-être oublié quelque chose chez lui lors de sa dernière visite. La demande l’avait pour le moins prise au dépourvue, et c’est sûrement pour cette raison qu’elle avait accepté sans trop réfléchir. La jeune femme n’avait rien de prévu ce soir, tout comme elle n’avait rien de prévu la veille, à croire que sa vie sociale se résumait à peau de chagrin depuis quelques semaines et si elle aimait sa tranquillité, pouvoir dialoguer avec des humains avait la facheuse tendance à lui manquer au cours de ces derniers jours ! Lorsque la conversation prend fin et qu’elle se retrouve seule, ça carbure dans sa tête, elle s’imagine déjà ce qu’on pourrait dire d’elle, même si l’opinion des gens, la jeune femme ne s’en préoccupe que peu, à contrario de certains de ses proches.

Un regard vers sa montre lui indique qu’elle n’a pas vraiment le temps de réfléchir sur le bien fondé de cette soirée, elle y voit un moyen de se changer les idées, quand une grande partie de sa poitrine et de son esprit reste préoccupée par Mael. Elle se dit qu’au moins, ce soir elle ne songerait pas au brun, ni même à ce qu’il est en train de faire, ni si sa fille allait bien. Les sms avaient fini par s’espacer entre eux, petit à petit, Mael s’était éloigné un peu plus, donnant sans surprise la priorité à sa petite fille. Et si elle pouvait aisément comprendre le fond, la forme n’en restait pas moins douloureuse pour elle tant elle avait eu la sensation d’une relation à sens unique dans laquelle elle donnait bien plus qu’elle ne recevait.

Lorsque les pieds de la vétérinaire foule le trottoir la menant jusqu’au restaurant, elle ne peut s’empêcher de laisser ses yeux se poser ici et là, Cody lui a bien donné l’adresse et elle connaît bien le quartier, pour autant elle cherche le brun du regard parmi les quelques badauds venus se balader et observer les animations mises en place pour attirer l’oeil sur la façade lumineuse. Il lui faut quelques secondes pour repérer le Shephard, alors elle s’approche pour qu’il la remarque. « Tessa...» Elle lui adresse un sourire. « Tu es... Là. » La jeune femme hésite un instant à lui faire la bise, mais elle se retient, pas certaine que cela soit très approprié, même si leur relation est un peu moins... bizarre ? qu’elle a pu l’être au début, Tessa ne sait toujours pas comment considérer l’aîné des Shephard. Pour autant, elle a accepté son invitation, certaine que sa compagnie suffirait à lui changer les idées. « Haha oui, je n’allais pas manquer une occasion de déguster... » Elle regarde la façade pour tenter de déterminer le type de plats qu’on propose. « Hm... quoi qu’ils proposent en réalité ! Je meurs de faim. » Et pour le coup, la Mulligan exagère à peine, elle a grignoté plus qu’elle n’a vraiment mangé ce midi, la faute à un manque de temps et une procrastination qui ne lui ressemble pas vraiment. « Je ne m’attendais pas à recevoir ton coup de fil, mais... ça m’a fait plaisir, j’avais besoin de me changer les idées. » Elle l’avoue sans peine, sortir prendre l’air lui fera le plus grand bien.

@Cody Shephard

05/08/1988

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@Tessa Mulligan ☆ Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

Cody ne se laisse pas vraiment le temps de penser plus longtemps à la drôle d’idée qu’il vient d’avoir et de mettre en marche, préférant se préparer et filer au plus vite. Le but de cette soudaine invitation étant de ne plus penser à une certaine jeune femme, chaque seconde perdue le ramènerait à la raison première pour laquelle il se trouvait quelques longues minutes auparavant en train de se morfondre au fond de son canapé. Une activité qu’il maîtrise pourtant très bien, mais aujourd’hui c’en est assez; un Cody 2.0 se doit de voir le jour. C’est évidemment bien plus facile à dire qu’à faire mais il a bien l’intention de mentir à son cœur et de lui faire croire qu’il est guéri, si ça peut lui permettre d’avancer un pied après l’autre.

Il regretterait presque, se rendant bien compte que la situation est loin d’être idéale, très spéciale même. Est-ce qu’elle pense qu’il la drague en l’invitant ici ? Tout à coup, il ne peut pas s’empêcher de penser à cette éventualité ; elle doit forcément se poser un milliard de questions et lui - hésitant et maladroit qu’il est - n’aide absolument pas à prouver sa totale innocence. « Haha oui, je n’allais pas manquer une occasion de déguster... » Cody suit le regard de la jeune femme pour observer la devanture, lui non plus ne s’est pas vraiment renseigné mais il n’a entendu que du bien de cet endroit, ce qui l’avait donc convaincu à prendre des places pour y amener sa belle. « Hm... quoi qu’ils proposent en réalité ! Je meurs de faim. » Les épaules de Cody semblent s’abaisser de réassurance, elle n’a pas l’air complètement panqiuée par cette drôle d’invitation ; ils sont amis après tout et même si les souvenirs du pourquoi ce début d’amitié a commencé vient piquer parfois le coeur du boxeur, il ne peut qu’admettre apprécier la jeune femme et les quelques discussions qu’ils ont pu avoir. « Je ne m’attendais pas à recevoir ton coup de fil, mais... ça m’a fait plaisir, j’avais besoin de me changer les idées. » Et voilà qui scelle la chose, ils sont tous les deux dans le même bateau et elle ne semble pas douter de ses intentions et de sa sincérité. « On y va alors ? » qu’il demande sans attendre avant d’ouvrir la porte et de la laisser pénétrer les lieux. En quelques minutes, il se retrouve assis à une table et les bonnes odeurs font fuir peu à peu toutes les pensées parasites du cerveau de Cody ; il a bien l’intention de profiter de cette soirée et de découvrir la femme qui lui fait face et pour une fois, il essaiera peut-être de mettre le souvenir d’Ash de côté et de découvrir Tessa sous un autre jour que derrière le fantôme de son petit frère. « Mauvaise journée au travail ? » qu’il demande sans hésiter, reprenant une discussion qui semblait s’être arrêtée sur le devant du restaurant. « Tu disais avoir besoin de te changer les idées. » Qu’il précise, se rendant bien compte que les quelques minutes écoulées ont coupé court à cet échange. Alors qu’il ouvre la carte et parcourt le menu, son regard se pose sur plusieurs mets intéressants. « Gastronomie française. » qu’il lit en toutes lettres avant de constater au niveau des plats. « ça va être dur de choisir. » Pas de doute la dessus, le bon anglais qu’il est sait apprécier les bons petits plats de leur pays voisin, bien qu’il n’ait jamais eu l’occasion de traverser la Manche pour aller les essayer sur le sol français directement. Il aurait aimé y emmener Sibel, bien sûr ; que ce soit il y a 15 ans ou aujourd’hui mais il va devoir accepter que ces plans soient compromis, une nouvelle fois.

05/02/1993

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Tessa Mulligan ☆ @Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

Quelques mois plus tôt, elle aurait certainement décliné l’invitation, enfermée qu’elle était dans un petit cocon de solitude auquel elle avait fini par se faire. Zoya l’avait un peu contrainte à sortir de cette zone de confort, argant haut et fort qu’il lui fallait remettre le pied à l’étrier et que ça ne serait pas dans son salon qu’elle trouverait chaussure à son pied. Elle n’avait pas totalement tord, pourtant elle n’avait pas cru une seule seconde trouver quelqu’un pouvant partager ses valeurs et pourtant la rencontre de Mael lui avait redonné ce petit goût de normalité et si aujourd’hui elle n’avait plus de contact avec le brun, la jeune femme ne souhaitait plus s’enfermer dans une routine casanière, elle avait besoin de sortir, de voir d’autres adultes de son âge et non pas des êtres vivants poilus ou alors âgé de moins de dix ans. Et pourtant elle l’adore sa nièce, mais depuis que Lincoln a retrouvé son indépendance, elle doit bien avouer que nombreuses de ses relations sociales sont liées à son travail.

L’anglaise ne sait pas vraiment à quoi s’attendre ce soir, elle n’imagine pas vraiment l’aîné des Shephard lui faisant la cour, loin de là même et de son côté, elle ne lui prête aucune mauvaise intention à son égard. Au final, elle se dit surtout qu’ils sont deux adultes, en capacité d’aller dîner sans que ça sous entende quoi que ce soit. C’est dans cet état d’esprit qu’elle entame la discussion, qu’elle essaie de ne pas retomber dans ce malaise qu’il peut parfois y avoir entre eux... Bien que rien ne pourrait être pire que leur première rencontre en y repensant. C’est peut-être pour cette raison qu’elle parle tout naturellement. « On y va alors ? » Elle acquiesce d’un signe de tête et un sourire, elle n’a pas menti, elle meurt de faim et ce ne sont pas les bonnes odeurs emplissant la bâtisse qui vont l’aider à passer à autre chose. Elle aurait même tendance à dire que ça vient faire empirer ce ressenti, alors qu’on les installe. « Mauvaise journée au travail ? » Son regard se plisse un peu, pas certaine de faire le lien avec ce qui aurait pu lui laisser penser ça et il doit s’en rendre compte puisqu’il vient ajouter un « Tu disais avoir besoin de te changer les idées. » Et elle comprend, une grimace vient alors apparaitre sur son visage, pas douloureuse ou autre juste une réaction basique. « C’est pas vraiment le travail, disons que ces derniers temps, le moral est un peu en dents de scie. » Ses doigts viennent se perdre un instant sur la serviette qu’elle replace sans même s’en rendre compte. « Des histoires idiotes. » Qu’elle rétorque en arborant un sourire qu’elle ne feint pas vraiment. Elle ne souhaite pas l’ennuyer avec ça, d’autant qu’ils n’est sûrement pas venu écouter ses gérémiades.

« Gastronomie française. Ca va être dur de choisir. » A son tour, ses yeux se posent sur la carte, mais elle n’a pas besoin de cacher sa satisfaction, ca doit se voir que son regard pétille à l’évocation. « Ils font des menus dégustation apparemment. » Elle vient pointer la dite proposition. « Ca peut-être une solution, un petit panel. » Trop indécise, pour dire vrai, il y a beaucoup de chose sur cette carte susceptible de faire chavirer ses papilles. « Oh ou alors le suprême de volaille, bien qu’en fait la ratatouille me fait aussi envie. » Elle laisse passer un rire légèrement amusé. « Désolée, mais je t’avais prévenu, je meurs de faim. » Finalement le menu dégustation c’était peut-être la meilleure option. « C’est maintenant que je t’avoue que j’ai un faible pour la cuisine française et italienne ? » La faute à son frère qui l’avait convaincue que la gastronomie française était d’un autre niveau en l’emmenant à chaque fois qu’elle posait le pied sur le sol parisien.

05/08/1988

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@Tessa Mulligan ☆ Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

Ils commencent à se connaître un petit peu maintenant ; cela fait des mois qu’ils se rencontrent de temps en temps, elle pour profiter d’un chien auquel elle est très attachée et lui, pour tenter de creuser un peu dans la vie de son petit frère décédé. Ce n’est pas la relation la plus saine, Cody sait pertinemment que la base de leurs échanges repose sur une curiosité morbide de sa part - malheureusement, c’est la seule façon qu’il a trouvé pour maintenir un lien avec Ash, et pour découvrir des aspects de sa vie auxquels il n’avait pas accès de son vivant. Et puis, Tessa étant quelqu’un de gentil - et de drôle ! -, il ne passe pas de mauvais moments en sa compagnie et sait qu’elle pourrait devenir une amie, si ce n’est pas déjà fait, il ne sait guère comment caractériser cette drôle de relation.

L’ambiance à l’intérieur est chaleureuse et il ne suffit que de quelques instants dans le restaurant pour comprendre comment il a pu évoluer et se faire peu à peu une réputation ; si le goût est au rendez-vous - et au vu de ce qu’il a pu lire et entendre sur ce lieu, il ne se fait pas trop d’inquiétude -, l’Interlude s’ajoutera très certainement à sa liste de lieux incontournables de la ville. Cependant, il avait commencé cette liste imaginaire dans le but de faire découvrir tout un tas d’endroits à Sibel et n’est pas bien certain qu’elle ait un intérêt maintenant que sa belle lui a tourné le dos. Il ne va sûrement pas demander à Tessa de l’accompagner partout à chaque fois qu’il veut essayer quelque chose ; ça risque de vite devenir étranger, et Cody ne veut ni l’embêter ni qu’elle en vienne à se faire de mauvaises idées sur lui.

Quand ils trouvent leurs places, Cody se permet de reprendre la conversation qui s’était arrêtée quelques minutes auparavant sur le trottoir. Elle semble surprise et il en vient à se poser un milliard de questions ; est-il déjà allé trop loin ? Possible mais elle prend tout de même le temps de répondre. « C’est pas vraiment le travail, disons que ces derniers temps, le moral est un peu en dents de scie. » Finalement, peut-être qu’il n’aurait pas dû creuser, ne sachant pas trop que répondre et ce qu’il peut lui apporter comme soutien. « Des histoires idiotes. » Sûrement qu’il devrait l’écouter ; mais Cody a toujours été mauvais à ça. Aussi, il rétorque très simplement en pliant sa serviette sur sa cuisse. « Je suis sûr que y’a rien d’idiot là-dedans. Raconte ? » Parce qu’après tout, si l’un ou l’autre ne se lance pas dans une conversation, cette soirée risque de devenir très gênante et ce n’est pas quelque chose qu’il souhaite, il passe suffisamment de soirées déprimantes à la maison pour que ce restaurant se transforme en bagne.

Alors qu’il se concentre un peu sur la carte, pas mal de plats attirent rapidement son attention. La France, ce pays juste à côté qui fait de l'œil à Cody depuis tant d’années. Il n’y est jamais allé, bien sûr, n’a jamais traversé la Manche. D’abord ils étaient une famille nombreuse et les parents ne pouvaient pas se permettre d’embarquer 4 enfants pour les faire voyager ; puis Cody s’est retrouvé à la tête de tout ce petit monde, enchaînant plusieurs boulots pour subvenir aux besoins de tous, il n’a jamais eu assez de temps pour organiser quelque chose ; enfin, Cody s’est retrouvé seul, un frère et une soeur à l’autre bout du monde et lui est resté là, la seule présence constante, il n’a pas bougé. Des années plus tard, le constat est toujours le même : des rêves plein la tête mais une corde accrochée autour du pied.

Il ne semble cependant pas être le seul intéressé par ce qu’il peut trouver sous ses yeux. Alors qu’il relève le regard vers Tessa, celle-ci semble absorbée par les différents plats qu’elle peut trouver et le monologue dans lequel elle se lance vient forcément arracher un sourire au boxeur. « C’est maintenant que je t’avoue que j’ai un faible pour la cuisine française et italienne ? » Il rit. « Je pense que y’a plus grand chose à avouer, t’es démasquée. » Elle semble bien trop connaître les différents plats français pour ne pas être mordue. « C’est maintenant que moi je t’avoue que je n’y connais absolument rien. » qu’il avoue alors honteusement avant de poursuivre. « La cuisine italienne, un peu plus. On peut parler pizzas et pâtes, je maîtrise mais à part te dire qu’ils raffolent de pain et de fromage, j’avoue que ma connaissance de la gastronomie français s’arrête là ! » Il exagère un peu évidemment, s’est déjà laissé tenter par quelques-uns de leurs mets - et il s’est régalé à chaque fois mais il n’est pas un fin connaisseur et avouer sa faiblesse lui permet d’enchaîner avec une proposition. « Alors conseille-moi ! » Il est prêt à lui faire confiance, elle semble mieux connaître que lui. « T’as l’air bien renseignée, tu vas de temps en temps en France ? » ça ne serait pas surprenant, après tout, il suffit de traverser la Manche pour se retrouver dans ce cher pays voisin, ce n’est pas la mer à boire - sauf pour Cody apparemment.

05/02/1993

and live while we're young

Tessa Mulligan ☆ @Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

L’ambiance plait à l’anglaise, c’est tout ce qu’elle apprécie : le charme sans la prise de tête. Le côté chic sans le snobisme de certain gastronomique. Elle connait la réputation de l’Interlude, et si elle n’avait encore jamais mis les pieds ici, elle ne doute pas une seconde qu’elle saura trouver son bonheur dans une carte de spécialité française. Elle n’irait pas jusqu’à clamer haut et fort qu’elle était une experte, loin de là, mais disons qu’elle part avec un petit avantage certain. A croire que la France aurait toujours une place quelque part dans sa vie, une sorte de fil conducteur non conscientisé. « Je suis sûr que y’a rien d’idiot là-dedans. Raconte ? » Elle hausse un peu les épaules, une part d’elle se dit que tout ça n’est peut-être pas forcément approprié, est-ce qu’il est venu ici pour écouter ses jérémiades ? Alors elle hésite, un court laps de temps avant de passer aux confidences. « Hm, disons que ma dernière relation ne s’est pas très bien terminée. Je lui ai laissé de l’espace, et il ne m’a jamais rappelée. » Elle vient triturer le manche du couteau posé sur la table avant de sourire. « Lui et moi, on n’avait visiblement pas la même vision des choses et, j’ai cru qu’on pourrait, tu sais aller quelque part et au final je me suis sûrement emballée pour rien ! » Elle secoue la tête, un léger pincement au coeur, alors qu’un rire léger passe ses lèvres. « Tu vois je t’avais dit que c’était idiot ! » Et puis elle réalise que le sujet est peut-être un peu étrange pour eux en tout cas. « Désolée je me rends comptes que... c’est peut-être indélicat de ma part. » Parce qu’elle est l’ex petit amie de son frère et que savoir qu’elle avance de son côté sera peut-être mal vu par l’ainé des Shephard. La jeune femme laisse une petite moue barrer son visage, avant d’ajouter un « On peut changer de sujet si tu préfères ! » Comme aborder le menu et ce qu’il compose par exemple.

« Je pense que y’a plus grand chose à avouer, t’es démasquée. » Est-ce qu’elle rougit légèrement ? Sûrement, mais ça n’est pas tant de la gêne que de l’amusement alors qu’elle réalise qu’elle s’est peut être un peu emballée, alors elle vient câcher son visage le temps d’une demie seconde derrière la carte dans un rire elle-aussi. « Je suis trop prévisible ! » Ca n’est pas totalement vrai, même si elle aime à se confier facilement, Tessa n’est pas toujours du genre à se laisser aller. « C’est maintenant que moi je t’avoue que je n’y connais absolument rien. La cuisine italienne, un peu plus. On peut parler pizzas et pâtes, je maîtrise mais à part te dire qu’ils raffolent de pain et de fromage, j’avoue que ma connaissance de la gastronomie français s’arrête là ! » L’anglaise ne peut s’empêcher de rire une nouvelle fois, amusée par sa description. « Tu as oublié... les grenouilles et les escargots ! Autant les grenouilles c’est assez semblable au poulet, autant les escargots je l’avoue je n’ai pas pu. J’ai jamais autant eu la nausée en goutant quelque chose. Affreux et ils osent critiquer notre cuisine ! » Elle fait mine d’être offusquée, elle l’anglaise ! Alors qu’elle s’est toujours régalé outremanche.

« Alors conseille-moi ! » La jeune femme vient fixer le brun, non sans un petit regard amusé. « Tu me mets la pression mais... j’accepte le challenge ! » Elle le fixe en haussant les sourcils, ravie de ce petit jeu qu’elle prend terriblement au sérieux ! « Hm... alors on va partir sur deux menus dégustations ! Et je suis certaine qu’ils ont une selection de vin à tomber ! » Et pour le coup, elle a hâte d’y goûter car si elle n’est pas très branchée alcool, elle avoue sans peine son amour pour le vin. Elle prend donc l’initiative auprès du serveur qui vient prendre leur commande et lorsqu’il s’éloigne, la jeune femme reporte son attention sur Cody. « T’as l’air bien renseignée, tu vas de temps en temps en France ? » Elle acquiesce d’un signe de tête. « On peut dire ça oui, mon frère a choisi de s’installer à Paris, entre autre. Alors je vais régulièrement le voir quand il n’est pas trop occupé par un tournage ou autre, c’est clairement grâce à lui si j’ai eu l’occasion de goûter à la gastronomie française. » La jeune femme vient porter son verrre d’eau jusqu’à ses lèvres avant d’ajouter. « Tu es déjà allé en France ? Je sais que tout le monde n’aime pas Paris, à mes yeux ça ne vaut clairement pas Londres, mais il y a de très beaux coins à visiter, un peu cachés. »

05/08/1988

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@Tessa Mulligan ☆ Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

Les conversations autour d’eux virevoltent comme des petits oiseaux mais Cody ne s’en formalise pas ; l’ambiance générale reste douce et il peut se concentrer sur Tessa sans être parasité par quoique ce soit autour. Alors quand il décèle qu’il y a peut-être un peu plus sous ses mots, il décide de creuser, se permettant alors de lui demander de lui raconter sa journée - quand il aurait pu laisser couler et ignorer cette conversation déjà oubliée. Il voit l’hésitation sur le visage de la jeune femme ; aussi, il reste silencieux pour lui permettre de s’exprimer, offrant ainsi une oreille attentive. « Hm, disons que ma dernière relation ne s’est pas très bien terminée. [...] Tu vois je t’avais dit que c’était idiot ! » Cody secoue vivement la tête. « Mais non ce n’est pas idiot ! » Et il le pense, les histoires de cœur sont souvent les plus difficiles à supporter et malheureusement, il lui semble en connaître un rayon sur la déception que l’on peut vivre quand on caresse un peu trop l’espoir d’avoir trouvé la bonne personne. « Désolée je me rends comptes que... c’est peut-être indélicat de ma part. » Il est vrai que la situation est étrange ; il n’y a pas un paramètre de ce repas qui fasse complètement sens. Il dîne avec l’ex petite-amie de son défunt frère dans un restaurant qui a tous les codes du romantisme - tous deux se remettant visiblement d’une peine de coeur et lui n’ayant aucunement l’intention de parler à qui que ce soit de la parenthèse qu’est ce dîner. « On peut changer de sujet si tu préfères ! » Comment lui faire comprendre que ça ne le dérange pas ? Il apprécie les échanges qu’il a pu avoir avec Tessa et si cette dernière ressent le besoin de parler, il serait heureux de pouvoir être une épaule attentive. Il n’y a pas d’enjeu, ils ne se connaissent que très peu et c’est sûrement plus facile ainsi pour se confier. Alors, comme une façon d’ouvrir la conversation, de la rassurer, il s’ouvre à son tour - chose inhabituelle pour Cody -, dévoilant en quelques secondes un de ses secrets les mieux gardés. « La femme que j’aime depuis que j’ai 16 ans vient d’en épouser un autre. » qu’il confie alors, laissant pour la première fois les mots sortir d’entre ses lippes. « Alors tu vois, si ta situation est idiote, qu’en est-il de la mienne ? » qu’il demande, sincère, alors que lui-même se fait souvent la réflexion, se sentant tellement bête de ne pas avoir su se décrocher de cette jeune femme, éperdument amoureux sans que cela ne cesse ; ni même aujourd’hui. « Il t’a baladée en te faisant croire que ça irait quelque part ou tu penses que tu t’es un peu trop imaginé des choses en fin de compte ? » Il sait dans quelle catégorie il tombe et cette question est une façon d’autoriser Tessa à poursuivre, à se confier si tel est son besoin. Et pour la première fois, Cody se confie aussi.

Elle a l’air de s’y connaître en gastronomie française, en France tout court quand lui ne pourrait pas être plus à l’opposé. Lui n’a jamais voyagé et il lui semble se terrer chaque jour un peu plus dans cette routine et ces habitudes qui ont désormais la peau dure. Et puis, il est seul et ne s’imagine pas un seul instant se lancer dans l’aventure d’un voyage sans une compagnie ; c’est bien dommage puisque les activités et expériences en solitaire pourraient lui apporter beaucoup de positif mais c’est tout de même quelque chose qu’il ne s’imagine pas faire. Alors forcément, quand il s’agit de ce qu’ils vont manger ce soir, Cody décide de lui faire confiance ; il sait d’avance qu’il ne sera pas déçu. Elle prend les devants, commande pour eux avant que le serveur ne s’en aille et que la conversation reprenne ; cette fois, sur le sujet de Paris. « Tu es déjà allé en France ? Je sais que tout le monde n’aime pas Paris, à mes yeux ça ne vaut clairement pas Londres, mais il y a de très beaux coins à visiter, un peu cachés. » Il n’en doute pas, pour avoir vu des photos et autres reportages. Il n’imagine pas une personne qui ne soit pas attirée par la ville de Paris, il faut simplement trouver l'occasion ou provoquer le destin. Et s’il ne se voit pas partir en voyage seul, la ville de l’amour semble être une destination encore plus lointaine pour lui. « Non jamais, mais j’aimerais bien sûr ! Il y a plein de choses à voir, c’est sûr et ce n’est pas si loin mais non… jamais. » Cody parle plus en ce repas qu’il n’a fait en quelques semaines. « Pour tout te dire je ne suis jamais sorti de notre cher pays ; et puis même voir du pays, je suis beaucoup resté à Bristol en fin de compte. » Il a un peu honte de l’avouer, de réaliser que 36 années ont passé sans qu’il ne prenne le temps d’en profiter pour lui, toujours là à attendre quelqu'un ou quelque chose. « Mais tu sais, entre Shadow, le travail, la maison, Adèle… j’ai les mains pleines ici ! » Que d’excuses qu’il utilise depuis tant d’années pour se rassurer, se convaincre que ses décisions sont les bonnes et qu’il n’a pas le choix. « Et toi ? Plutôt du genre casanière ou à voyager partout ? » qu’il demande, sincèrement intéressé par toute la tournure de la conversation et les échanges qu’ils peuvent avoir. Il lui semble ne pas avoir autant discuté depuis très très longtemps. C’est plutôt rafraîchissant.

05/02/1993

and live while we're young

Tessa Mulligan ☆ @Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

« Mais non ce n’est pas idiot ! » Il n’est pas contrariant Cody, et surtout bien avisé de ne pas voir en ses mots une énième plainte. Elle n’est pas du genre à se plaindre Tess, plutôt du genre à faire passer autrui avant elle, quitte à mettre sa santé en péril parfois, même si elle a tendance à beaucoup plus s’écouter maintenant qu’elle sait sa santé plus ou moins capricieuse. Mais comme il lui offre la possibilité de s’exprimer, alors elle se saisit de la perche tendue avant de se rendre compte que discuter de ce genre de chose avec le frère de son ex décédé est sûrement un acte plus qu’indélicat, alors autant lui offrir la possibilité de changer de sujet s’il le souhaite, elle ne lui en tiendrait certainement pas rigueur. « La femme que j’aime depuis que j’ai 16 ans vient d’en épouser un autre. Alors tu vois, si ta situation est idiote, qu’en est-il de la mienne ? » La jeune femme ne peut s’empêcher de grimacer. « Je suis désolée, c’est plutôt dur à encaisser je te l’accorde... tu gagnes sur ce coup-là, à un détail près, je trouve pas que ça fasse de toi un idiot. » Oui elle estime qu’il gagne au jeu de la comparaison, et de loin, car son histoire avec Mael n’était pas aussi profonde que la sienne, même si elle avait eu le mérite de la sortir de sa torpeur émotionnelle, ce qui la rendait spéciale à ses yeux. Alors elle lui accorde un sourire bourré d’empathie et de compassion, car elle imagine la peine que ça pu lui procurer de devoir être confronté au deuil de cette relation. « Ca fait longtemps que vous étiez séparés ? » C’est pas vraiment de la curiosité mal placée, plutôt un intérêt qu’elle lui porte. « Il t’a baladée en te faisant croire que ça irait quelque part ou tu penses que tu t’es un peu trop imaginé des choses en fin de compte ? » Son visage bascule légèrement et elle hausse les épaules avant d’ajouter. « Je pense qu’on n’avait surtout pas la même vision. Il a une petite fille, elle est malade, je pense qu’il n’était juste pas prêt à laisser entrer quelqu’un d’autre dans sa vie. Je crois qu’il m’aimait, mais pas comme je l’espérais. » Pas autant qu’elle, du moins elle le pense sincèrement. Elle ne lui en veut pas au jeune père, à sa place, elle aurait sûrement fait pareil, du moins elle imagine. Elle se garde bien d’avouer que sa maladie a également été un frein, et qu’elle avait bien senti qu’il s’agissait d’un obstacle et elle ne voulait pas être une source d’inquiétude supplémentaire. « On a l’air beaux, avec nos coeurs en vrac tous les deux ! » Un rire léger vient occuper l’espace et elle secoue la tête légèrement.

« Je te propose un deal : ce soir, on oublie nos ex et on se concentre sur du positif. » Elle lui tend la main en guise d’accord tacite, bien décidée à profiter de la soirée en sa compagnie pour se changer les idées. Après tout c’est bien pour ça qu’elle a accepté de venir ici. Et pour ça, elle est douée en règle générale, et il ne lui faut pas grand chose pour s’extasier sur la proposition culinaire qui leur est faite. Et elle a déjà l’eau à la bouche de goûter à tout ça. « Non jamais, mais j’aimerais bien sûr ! Il y a plein de choses à voir, c’est sûr et ce n’est pas si loin mais non… jamais. Pour tout te dire je ne suis jamais sorti de notre cher pays ; et puis même voir du pays, je suis beaucoup resté à Bristol en fin de compte. Mais tu sais, entre Shadow, le travail, la maison, Adèle… j’ai les mains pleines ici ! » Oh elle est consciente d’avoir eu la chance de voyager, grâce à sa famille principalement et aussi parce qu’elle avait pris goût à la découverte d’autres cultures avec les années. « Je vois, c’est parfois compliqué de sortir de sa routine et surtout de ses obligations. » Ca n’est pas un jugement, elle n’a jamais eu à songer aux responsabilités avant l’âge, elle avait grandi dans un foyer aimant, avec des parents présents pour les porter et les aider à passer chacune des étapes. Elle sait qu’elle est privilégiée sur ce plan. « Et toi ? Plutôt du genre casanière ou à voyager partout ? » L’anglaise s’apprête à répondre quand le serveur vient leur apporter les petites mises en bouche et elle salive d’avance à l’idée de goûter. « Je ne suis pas une grande aventurière, mais j’aime beaucoup voyager dès que j’en ai l’occasion. Je ne voyage pas autant que je l’aimerai cela dit. Pendant un temps, je voulais faire le tour du monde avec mon voilier, j’ai oublié l’idée, ça serait trop compliqué avec la clinique. » La faute à son coeur défaillant et aux risques qu’elle prendrait à partir en solitaire loin de tout centre médical. « Tu dis que tu n’as pratiquement jamais quitté Bristol... mais dit moi, si tu devais choisir UN endroit où aller ? Ca serait quoi ta première destination ? »

05/08/1988

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@Tessa Mulligan ☆ Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

Y’a pas d’explication logique au fait que Cody arrive aujourd’hui à ses confier comme si c’était la chose la plus simple au monde alors qu’il est bien incapable le reste du temps de dévoiler ce qu’il peut avoir sur le coeur ; lui qui préfère tout garder bien fermé au fond que d’ouvrir la moindre brêche qui pourrait pourtant le soulager. Il comprend pas ce qu’il y a chez Tessa qui fait que ça semble si simple et naturel et qui lui permet de lui répondre en lui dévoilant une chose si profonde et ancrée chez lui. Si peu de personnes savent pour Sibel - Adèle elle-même n’est pas au courant et en cet instant, il ne réfléchit même pas au fait que cette histoire pourrait arriver par mégarde jusqu’à ses oreilles. « Je suis désolée, c’est plutôt dur à encaisser je te l’accorde... tu gagnes sur ce coup-là, à un détail près, je trouve pas que ça fasse de toi un idiot. » Y’a pas de gagnant ou de perdant dans cette histoire ; ou en tous cas, pas entre eux deux. Seulement deux personnes dont les cœurs ont été brisés et qui apprennent à se reconstruire sans la personne avec qui ils avaient pourtant imaginé un avenir. « Alors j’imagine qu’on est juste deux pas-idiots autour de cette table. » qu’il conclut en un sourire. « Ca fait longtemps que vous étiez séparés ? » C’est sûrement cette question qui l’a empêché d’en parler à qui que ce soit quand Sibel a fait irruption dans sa vie une nouvelle fois ; la honte d’avoir aimé si longtemps sans retour, la honte d’avoir cru après tant d’années qu’ils allaient pouvoir construire quelque chose ; la honte de ne pas avoir réussi à passer à autre chose et d’être passé à côté de tout un pan de sa vie à cause de ça. Ses yeux se baissent et son doigt vient caresser le manche de son couteau, petit signe de nervosité plutôt rare chez Cody. « Presque 15 ans. » qu’il avoue alors d’une petite voix, les mots beaucoup trop lourds dans sa bouche. Un petit rire nerveux s’en échappe néanmoins. « Je sais, c’est ridicule. » Il a rencontré des femmes pendant ces 15 années mais aucune qui ne soit restée, aucune dont il soit tombé amoureux. Il a fini par se persuader qu’une telle chose n’arrivera jamais ; tant pis, il est condamné à aimer la même personne pour le reste de sa vie, c’est le revers de la médaille pour avoir connu un amour si beau à un si jeune âge. « Je crois qu’il m’aimait, mais pas comme je l’espérais. » Un homme qui n’aimait pas assez, contre un homme qui aimait trop. Finalement, bien que les histoires soient différentes, il ne peut que de se dire qu’ils se comprennent tous les deux. « Je suis désolé. » qu’il se contente alors de dire, les yeux plongés dans ceux de Tessa pour lui témoigner de toute sa sincérité. Il est désolé que ça n’ait pas fonctionné pour elle, désolé qu’elle ait pu s’investir émotionnellement dans une relation qui n’a pas marché, désolé, tout simplement. « On a l’air beaux, avec nos coeurs en vrac tous les deux ! » Son rire vient rapidement se joindre à celui de la jeune femme alors qu’il porte son verre d’eau à ses lèvres pour en boire quelques gorgées. « Ouais ! On a l’air beaux, comme tu dis. » son rire s’arrête et il repose son verre. « Adèle est pas… » C’est un peu étrange de venir mêler sa sœur à cette discussion mais il a besoin d’être certain que ça n’arrive pas à ses oreilles. « Elle sait pas pour tout ça. » qu’il explique alors. « Si ça pouvait rester entre nous. » qu’il réclame alors, un peu honteux de demander une telle chose mais préférant ça à l’idée que sa petite sœur se rende compte du raté qu’il peut être - car malheureusement, sur le plan de l’amour, c’est ainsi qu’il se voit.

« Je te propose un deal : ce soir, on oublie nos ex et on se concentre sur du positif. » En voilà un bon deal et la main de Tessa se tend pour sceller le pacte. Cody s’en empare et vient la serrer pendant quelques secondes, sentant sa main sous la sienne pour finalement la lâcher quelques secondes plus tard. « Du positif ! » qu’il accepte alors avant de poser une question en ce sens. « Une chose qui te rend heureuse ? » qu’il demande alors, se lançant pleinement dans ce jeu de se concentrer sur des choses positives ; c’est vrai qu’on ne le fait pas assez. La discussion s’enchaîne de façon fluide, il ne pensait pas que ce serait aussi simple de parler avec Tessa et pourtant, tout est naturel, tout est agréable et il passe franchement un bon moment à ses côtés, oubliant même le temps d’un instant la raison pour laquelle ils ont l’occasion de parler de plus en plus régulièrement. Le repas arrive mais ne bouscule pas leurs échanges alors que les deux se sont lancés dans une discussion sur le voyage où leurs vies ne pourraient pas être plus opposées. « Tu as un voilier ? Je savais pas ça ! » qu’il demande, la surprise affichée sur son visage. Le fait qu’il ne soit pas au courant n’est pas une si grande surprise que ça quand on sait que c’est la première fois qu’ils échangent plus que quelques phrases et qu’ils apprennent à réellement se connaître. « Tu dis que tu n’as pratiquement jamais quitté Bristol... mais dit moi, si tu devais choisir UN endroit où aller ? Ca serait quoi ta première destination ? » Alors qu’il s’est lancé dans la dégustation de son plat, il prend le temps de mâcher et d’avaler avant de répondre, ce qui lui laisse le temps de réfléchir. « Putain tu me poses une colle direct toi. » qu’il rigole avant de passer sa serviette sur sa bouche, continuant sa réflexion. « J’irais sûrement en France ou en Italie. Pas trop loin d’ici tu vois mais juste un autre pays pour découvrir la culture, la nourriture. Ouais, Paris ou Venise pour le grand romantique que je suis ! » Il rigole, affichant ainsi qu’il se taquine lui-même avec ces mots. « C’est quoi cette histoire de voilier alors ? Comment tu te retrouves à avoir ton propre voilier ? » qu’il demande, curieux d’entendre cette histoire et d’apprendre la relation que Tessa peut avoir avec la mer et l’eau en général - y’a forcément une histoire là-dessous.

05/02/1993

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Tessa Mulligan ☆ @Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

Deux idiots pas si idiots que ça dans le fond, la vétérinaire aime sa remarque, et si elle y pense assez fort alors elle réussira peut-être à s’en convaincre. Elle aimerait avoir la faculté de certain à se détacher de l’affect, dans son cas, son empathie rendait cette tâche bien plus ardue. En posant sa question, Tessa réalise qu’elle s’est peut-être montrée trop intrusive aux petits tics nerveux qu’elle devine, mais qu’elle ne relève pas pour ne pas le mettre plus mal à l’aise. « Presque 15 ans. Je sais, c’est ridicule. » Elle hausse les épaules. Quinze ans, et pourtant il pensait toujours à cette femme. « C’est pas le mot que j’aurai employé. » Elle aussi avait eu un mal de chien à tourner la page Adriel. Il avait été important pour elle, au point que le voir avancer avec une autre l’avait fait vriller. « Soit pas trop dur avec toi. Il t’a juste fallu du temps pour guérir. » Elle lui adresse un clin d’oeil accompagné d’un sourire, avant de finalement détourner le regard à l’évocation de Mael. « Je ne regrette rien. » Même si la rupture avait été compliquée pour elle, et qu’elle en portait toujours les stigmates, elle préférait se dire qu’il avait été le petit coup de fouet qu’il lui avait fallu pour oser songer à se projeter de nouveau. « Ouais ! On a l’air beaux, comme tu dis. Adèle est pas… [...] Elle sait pas pour tout ça. [...] Si ça pouvait rester entre nous. » Surprise d’apprendre que sa soeur n’est pas au courant, elle vient acquiescer dans la foulée. « Je serai une tombe ! » Elle vient passer ses doigts devant ses lèvres comme pour mimer une fermeture éclair. Il pouvait compter sur son silence, pour le coup Tessa avait toujours été une personne de confiance.

Consciente que la soirée risquait de leur laisser un goût amer de nostalgie, elle s’empresse d’ouvrir le sujet sur autre chose de plus joyeux... Ce soir, pas de regret, pas de mélancolie au programme ! « Une chose qui te rend heureuse ? » Elle ne réfléchit pas vraiment, se contente de balancer ce qui lui passe par la tête spontanément. « Passez du temps avec ma famille et avec Hemingway. » Si c’est au bord de la mer, c’est un plus, mais en réalité tant qu’elle est entourée ça lui va. Pourtant elle est indépendante, mais la présence de ses frères, même si c’est juste un message, ça la galvanise et vient lui mettre du baume au coeur. « Une passion que tu as ? » Elle est curieuse la brune, elle sait que son frère ne jurait que par ses courses automobiles, un monde qu’elle n’avait jamais vraiment partagé avec lui, trop bruyant, trop dangereux à son goût.

Se délectant des mets qu’on leur présente, la vétérinaire poursuit les confidences, elle en oublie le malaise qu’ils ont pu connaître en début de soirée. « Tu as un voilier ? Je savais pas ça ! » - « Le ‘spirit of Adventure’ est amaré au port. Ça fait un moment qu’il n’a pas vu le grand-large cela dit. A l’occasion, je te ferai visiter si tu n’as pas peur de l’eau bien sûr. » Elle vient avaler une bouchée se régalant au passage. Putain tu me poses une colle direct toi. » Elle rigole à son tour, attrape son verre de vin et en boit une gorgée. « J’irais sûrement en France ou en Italie. Pas trop loin d’ici tu vois mais juste un autre pays pour découvrir la culture, la nourriture. Ouais, Paris ou Venise pour le grand romantique que je suis ! » Tessa vient acquiescer, amusée par le fait qu’il assume au grand jour son côté romantique. « Un grand romantique donc... dans ce cas il faut absolument que tu ailles à Florence et à Rome aussi. Il faut que tu te fixes une date, sans quoi tu ne le feras jamais ! » Est-ce qu’elle a envie de le motiver à se lancer ? Peut-être bien et ça se voit car elle trépigne. « Tu prends un billet pour Londres et tu joues les touristes ! » A ses yeux, c’est l’occasion de s’éloigner de Bristol sans pour autant partir trop loin. « Deal ? » Elle vient tendre sa main, prête à l’accompagner s’il le faut pour le pousser sur le chemin de l’aventure.

« C’est quoi cette histoire de voilier alors ? Comment tu te retrouves à avoir ton propre voilier ? » Comment expliquer cet attachement sans y passer des heures, au risque de le saouler. Elle vient porter la serviette pour essuyer les éventuelles traces sur ses lèvres. « Hm... Quand j’étais ado, mon grand-père m’a emmenée en mer quand on était en vacances en Nouvelle Zélande. On a fait de la plongée, il y avait des tortues marines et tout un tas de poissons super colorés. J’ai adoré cette sensation de n’avoir aucune limite, d’être libre... c’était à la fois effrayant et totalement fou. Alor, avoir mon voilier, c’était la suite logique et aujourd’hui c’est un peu mon havre de paix quand j’ai besoin de souffler un peu. Une sorte de safe-place. » Et puis il y a une part de ses jumeaux avec elle quand elle est là-bas, leurs petites empreintes floquées, mais ça elle se garde bien de l’avouer. « Pas trop déçu par le repas ? » Une nouvelle gorgée de vin, curieuse de savoir s’il se régale autant qu’elle.

05/08/1988

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@Tessa Mulligan ☆ Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

Si le sujet des amours leur a permis d’apprendre à se découvrir sous une toute autre facette, tous deux semblent décider d’un commun accord silencieux de laisser tomber cette conversation pour se concentrer sur un présent plus heureux et moins parsemé de coeurs brisés et autres déceptions amoureuses - qui durent parfois depuis si longtemps que Cody ne peut que se sentir ridicule à l’idée de le mentionner. « Il t’a juste fallu du temps pour guérir. » Si seulement il pouvait parler au passé, bien conscient que le chemin n’est pas terminé et ayant pour le moment l’impression qu’il n’arrivera jamais à tourner cette page. Il sourit néanmoins, remerciant silencieusement Tessa pour ses mots ainsi que pour sa réassurance quant au sujet Adèle - qui n’est absolument pas au courant de ce qu’il vient de confier à la jeune femme, elle était trop jeune pour entendre ses histoires et ses histoires sont devenues trop ridicules à ses yeux pour vouloir le mentionner à Adèle. Il y a de fortes chances qu’il emporte cet amour secret dans sa tombe, et qu’il ne lui en parle jamais. A quoi bon, de toute façon ?

Plutôt que de pleurer sur leurs sorts respectifs, s’entame alors un jeu de questions balancées autour de la table et qui ne nécessitent que très peu de réflexion et Cody ne peut se faire qu’une remarque : l’appréhension qu’il ressentait au début de ce repas a largement laissé sa place à une confiance et simplement un moment qu’il trouve des plus agréables. Il n’aurait pas parié sur une ex-petite-amie de Ash pour passer un bon moment, ce qui montre qu’on peut être surpris là où on ne s’y attend pas. Il ne regrette pas. « Passez du temps avec ma famille et avec Hemingway. » Il hoche la tête à ces mots, sûrement qu’il aurait répondu quelque chose dans le genre maintenant que les relations avec Adèle s’améliorent peu à peu ; laissant la colère et le ressentiment de côté pour profiter d’un calme retrouvé. « Une passion que tu as ? » « La boxe me semble être une réponse un peu trop évidente… » qu’il commence alors ; faut dire qu’il est propriétaire de sa propre salle et école de boxe depuis 2015, ça ne fait aucun doute qu’il s’est lancé dans ce métier par passion. « Alors je vais répondre la danse ! Surtout le rock. » Comme la boxe, ces passions lui ont été transmises par son père pour lequel il vouait - et voue encore - une admiration sans faille. Passionné de rock lui-même, il a initié son fils quand celui-ci était encore petit garçon et il se plaît aujourd’hui à fouler les pistes de danse - un jeudi sur deux ! - avant de renfiler ses gants le lendemain, un mélange de deux mondes qui font de Cody ce qu’il est aujourd’hui. « Ta personne préférée au monde ? » qu’il poursuit alors, ne souhaitant pas cesser ce petit jeu qui lui permet d’en apprendre tant sur la jeune femme qui lui fait face - et qui lui délie la langue au passage.

Les conversations s’enchaînent et Cody ne voit pas le temps passer tant il passe un bon moment ; même quand ça parle de sujets qu’il ne maîtrise pas comme la mer, la voile ou les voyages, des sujets qui viennent néanmoins piquer son intérêt. « Le ‘spirit of Adventure’ est amaré au port. Ça fait un moment qu’il n’a pas vu le grand-large cela dit. A l’occasion, je te ferai visiter si tu n’as pas peur de l’eau bien sûr. » Il ne s’attendait évidemment pas à une telle proposition, la surprise se lisant tout à coup très certainement sur son visage alors qu’il hoche la tête. « Ce serait franchement avec plaisir. » qu’il répond alors sans une once d’hésitation, se voyant déjà découvrir le bateau - espérons seulement qu’il n’ait pas le mal de mer ! En grand romantique qu’il est, il ne peut qu’évoquer les villes considérées comme celles de l’amour et réalise alors qu’il aurait tant aimé y amener Sibel qu’il est fortement possible qu’il ne s’y rende finalement jamais, laissant retomber ses rares rêves d’explorer le monde aux côtés de la femme qu’il aime. Tant pis, dans une autre vie. « Deal ? » Il rit mais secoue la tête. « J’vais quand même pas y aller tout seul ! » Non, impossible ; lui qui n’a déjà pas l’habitude de quitter sa bonne Bristol ne pourrait s’imaginer la quitter pour aller explorer seul la capitale ; il serait capable de se perdre et de ne jamais revenir, l’idée est impensable.

Il écoute attentivement la jeune femme parler de son voilier et un petit sourire naît peu à peu sur ses lèvres, c’est toujours agréable d’observer la passion chez quelqu’un, l’histoire qui ressort d’un souvenir pour venir se planter dans la conversation. Cody découvre aujourd’hui tant de facettes qu’il ne connaissait pas de Tessa et il apprend à connaître la personne qu’elle est, au-delà du lien qu’elle pouvait entretenir avec Ash et qui fait que Cody s’est rapproché d’elle en premier lieu. Elle devient doucement une personne à part entière, et une personne qu’il apprécie. « Je comprends ce que tu veux dire. » qu’il souffle alors. « Le club c’est devenu ma safe-place, parce que ça regroupe tellement de souvenirs et que ça me donne l’impression que mon père est encore là, tu sais ? » Elle ne le sait sûrement pas, ne le connaît pas encore assez pour réaliser que le Shephard ne parle jamais de son père en ces mots, n’ose jamais laisser planer son souvenir tout autour de lui de peur que la tristesse ne vienne un peu trop l’envahir. Aujourd’hui, il s’ouvre sans calculs et sans réflexion, laissant les mots glisser au-delà de la barrière de ces lèvres ; peut-être que Tessa est magique. « Pas trop déçu par le repas ? » « Par la nourriture ou la compagnie ? » qu’il demande d’un air taquin avant de la suivre et de boire une gorgée de son verre de vin lui aussi. Il utilise sa serviette pour s’essuyer la bouche avant de poursuivre. « Dans les deux cas, pas déçu du tout, promis ! » Il montre son assiette. « C’est délicieux. » avant de relever les yeux. « Tu te régales toi aussi ? » qu’il demande enfin.

05/02/1993

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Tessa Mulligan ☆ @Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

Tessa savoure pleinement la tournure que prend cette soirée. Décidée sur un coup de tête, il va sans dire que le malaise des premiers instants s’est dissipé et qu’à présent, elle brûle d’envie de poursuivre cette conversation. Elle est heureuse d’avoir accepté, discuter avec un humain, adulte qui plus est lui fait un bien fou et ce qu’elle peut apprendre sur Cody ne manque pas de la conforter dans le fait qu’il est temps pour elle de renouer avec son côté social. Et rien de tel que quelques questions balancées à la volée pour dénouer les langues et faire tomber les barrières. « La boxe me semble être une réponse un peu trop évidente… Alors je vais répondre la danse ! Surtout le rock. » Les yeux de la brune s'ouvrent en grand et le léger sursaut traduit sa surprise et son état d'excitation latente à cette révélation. “Tu plaisantes ?! Tu sais que j'ai fait de la danse pendant des années avec mon frère ? On était dans une troupe de hip hop quand on était ado ! Et ça nous arrivait de faire des duos en contemporain. ” Elle trouve la coïncidence bien trop folle pour ne pas la relever, son sourire se fait tendre quand elle repense à cette époque. Ça lui semble être à des années lumières, elle n'a plus vraiment dansé depuis et ça la rend un peu nostalgique alors que Cody lui pose une nouvelle question. « Ta personne préférée au monde ? » Cette fois elle grimace, mais de ce genre de mimique plus amusée que contrariée. “ Ma réponse évidente serait mon jumeau, mais la vérité c'est que je suis tout bonnement incapable de choisir entre Terry et Lincoln. ” Sans compter qu'en choisir un serait une déclaration de guerre pour sa fratrie déjà trop rivale. “ Donc je vais te dire ma nièce Chloé. Elle a trois ans et demi. » Et à ses yeux, c’est sa petite merveille, un petit rayon de soleil au caractère de feu comme celui de sa mère. Elle n’irait pas dire qu’elle lui a sauvé la vie, mais il y a fortement contribué et encore aujourd’hui, elle l’a investie plus que de raison. Par pudeur, Tessa n’entre pas plus dans le détail, soucieuse de ne pas évoquer ses enfants afin de garder cette bonne humeur et ce côté léger.

« Ce serait franchement avec plaisir. » Cette proposition elle l’a faite sur un coup de tête et elle ne la regrette pas vraiment, même si elle peut distinguer la surprise sur le visage de son interlocuteur. « Promis, on restera à quai, je ne veux pas te traumatiser. » Tessa lui adresse un clin d’oeil, bourré de malice et tout aussi amusé par l’aisance avec laquelle elle lui a proposé de venir découvrir cette petite bulle hors du temps. Et c’est d’ailleurs avec le même entrain qu’elle lui propose de prendre un billet ici et maintenant pour Londres et de se lancer dans l’aventure. « J’vais quand même pas y aller tout seul ! » qu’il rétorque et la jeune femme ne peut s’empêcher d’ajouter. « Et pourquoi pas ?! » La jeune femme vient attraper son téléphone pour lancer les applications. « Alors voyons voir ! Quand est-ce que tu serais disponible ?» Est-ce qu’elle prend les choses trop au sérieux ? Peut-être un peu et elle pousse le vice en tournant son téléphone pour lui montrer les horaires de train. « On se dit... samedi prochain ? » Est-elle seulement sérieuse ? Peut-être bien, pour être franche, ça fait quelques mois qu’elle n’est pas allée à Londres, autrement que pour transiter jusqu’à Paris et puis ça ne la dérangerait pas de jouer les guides s’il n’est pas prêt à se lancer en solitaire. Après tout, tout le monde n’est pas à l’aise avec la solitude, Tessa y est habituée avec la voile. « Je comprends ce que tu veux dire. Le club c’est devenu ma safe-place, parce que ça regroupe tellement de souvenirs et que ça me donne l’impression que mon père est encore là, tu sais ? » La jeune femme acquiesce, elle comprend oui, très bien même ce sentiment qui l’habite, cette sensation de pouvoir ressentir la présence d’un être cher. « C’est un peu pareil pour moi, mes enfants sont un peu avec moi sur le spirit. » Ils sont avec elle constamment, mais le fait que leurs petites empreintes soient floquées sur la coque de son voilier font que ce sentiment est encore plus présent qu’ailleurs. Naturellement, elle vient déposer sa main contre celle de Cody, par soutien moral quant à l’évocation de la perte de son père. Un sourire bourré d’empathie et puis la jeune femme reprend sa place en s’intéressant au contenu de son assiette, curieuse et surtout soucieuse de savoir si la suggestion qu’elle lui a faite lui plait. « Par la nourriture ou la compagnie ? » Ca la prend de court et elle reste un instant interdite, pas certaine de savoir comment répondre à l’allusion. Heureusement pour elle, Cody enchaine venant reprend la parole. « Dans les deux cas, pas déçu du tout, promis ! C’est délicieux. Tu te régales toi aussi ? » Ça a le mérite de la faire légèrement rougir alors qu’elle acquiesce d’un signe de tête pour confirmer que oui elle se régale, elle n’est pas gênée, juste pas toujours à l’aise face aux compliments, alors elle se cache derrière une mine satisfaite et bourrée d’une fierté feinte. « C’est certainement ce qui pouvait m’arriver de mieux cette semaine. Je te remercie de m’avoir invitée... Sans ton coup de téléphone, je serai certainement sous mon plaid à regarder une comédie romantique. » La jeune femme vient secouer la tête. « Une soirée palpitante n’est-ce pas ! » Qu’elle plaisante. « Je suis contente que ça te plaise, tu m’avais mis la pression en me confiant le choix ! » Elle lui adresse un clin d’oeil avant d’ajouter. « Imagine si je t’avais dégoûtée de l’idée d’aller un jour à Paris ?! »

05/08/1988

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@Tessa Mulligan ☆ Cody Shephard

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août / 2024
restaurant L'Interlude

« Tu plaisantes ?! Tu sais que j'ai fait de la danse pendant des années avec mon frère ? On était dans une troupe de hip hop quand on était ado ! Et ça nous arrivait de faire des duos en contemporain. » Son sourire menace de faire exploser son visage ; il ne peut pas s’empêcher de trouver la coincidence un peu folle et l’expression sur la face de Tessa laisse à penser qu’elle se trouve aussi surprise d’apprendre qu’ils ont finalement plus de points communs qu’ils n’auraient pu l’imaginer. « C’est fou ! J’ai jamais réussi à convaincre qui que ce soit de la famille donc si un jour j’ai besoin d’une partenaire de danse, c’est toi que j’appelle ! » Il balance ces mots comme ça, pas certain d’un jour s’y tenir mais l’information est trop précieuse pour ne pas être soulevée et ça lui donne l’impression de faire quelques pas supplémentaires dans la direction de la jeune femme, une discussion fluide et agréable, un début d’amitié qui se profile à l’horizon. « Donc je vais te dire ma nièce Chloé. Elle a trois ans et demi. » Il hoche la tête, petit sourire aux lèvres. « Je comprends, les enfants ça ne peut que gagner. » Il ne dit pas ce qui menace de faire suite, n’avoue pas qu’il adorerait pouvoir être un oncle lui aussi - il ne peut pas lui dire ces mots quand on connaît l’histoire de Tessa et malheureusement, il connaît ce passé douloureux et n’a évidemment pas l’intention de le mettre sur le tapis alors qu’ils passent un si bon moment et qu’ils ont réussi à s’échapper de la lourdeur de leur début de conversation.

Il semblerait que les promesses s’enchaînent ; la danse, le bateau, des plans sur la comète alors qu’ils ne se connaissaient qu’au travers d’Ash et de Shadow pas plus tard que hier. A ces instants s’ajoute rapidement l’idée d’un voyage à Londres et sur le coup, Cody ne voit pas le mal, loin de là. Des voyages entre amis, c’est tout à fait classique et il lui semble bien que Tessa devient peu à peu une amie, rien d’étrange là-dedans, non monsieur. « Va pour samedi prochain ! » Il rit, ne s’attendait pas à cette tournure des événements ; lui qui n’est que très peu sorti de Bristol ne pouvait pas imaginer qu’en une heure de discussion avec Tessa, il se retrouverait à planifier avec elle un voyage à la capitale. Comme quoi, la vie est faite de surprises et le sourire qu’il affiche témoigne d’une joie qu’il ne peut camoufler - et ne souhaite pas, de toute façon.

La discussion s’enchaîne ainsi, facile et agréable et Cody ne voit même plus les heures qui défilent, agitant ses mains à mesure qu’il discute, s’ouvrant à la jeune femme et laissant son rire planer dans la pièce, un Cody bien inhabituel qui se découvre aujourd’hui et qui se retrouve quelques heures plus tard à faire traîner le repas - les assiettes sont vides depuis longtemps, l’addition est payée mais les deux continuent de discuter alors que les tables se vident. Quand finalement, les regards insistants des serveurs se font trop importants sur eux, ils se décident enfin à quitter leur table. Une accolade sur le trottoir, quelques remerciements et une promesse de se revoir rapidement et les deux nouveaux amis se séparent, sourires aux lèvres.

FIN