(Shephard) le coeur à l'abandon, elle s'égare

26/12/1999

« le coeur à l'abandon, elle s'égare. » @Cody Shephard & Adèle Shephard.

Entre les deux Shephard, rien n'avait été simple par le passé, mais Adèle voulait croire que tout ça, n'était que derrière eux désormais. Depuis son départ précipité fin 2021 et son retour en mars 2022, elle n'avait pas donné signe de vie à Cody, alors qu'elle aurait aisément pu si elle avait simplement ravalé sa fierté. Si, elle ne s'était pas crue au-dessus des règles, mais avec le recul, elle regrette tout ça. Et quelque part, même si c'est douloureux pour elle, elle a conscience de n'avoir pensé qu'à elle, d'avoir été égoïste sur ce coup et avec des membres de sa famille - certainement ceux qui comptent le plus pour elle. Perdre Ash a été une épreuve qu'elle tente mieux que personne aujourd'hui de mettre de côté, se pardonner à elle-même quand bien même les choses demeurent plus difficiles qu'elle ne l'aurait cru. Tourner une page qui refuse pourtant de se tourner, tentant d'effacer de sa mémoire tous les détails, et elle avait tristement pensé qu'en gardant tout pour elle, cela l'aiderait à avancer, à vaincre ses peurs et surtout à cacher ses propres failles. Elle avait pensé que si elle n'en avertissait pas Carl et ces nouvelles personnes dans sa vie, la mort de son frère n'aurait plus aucun impact sur la Shephard d'aujourd'hui, mais elle se leurre. Cody n'a vraisemblablement pas apprécié qu'elle cache cette partie de l'histoire à son nouveau petit ami - lui non plus d'ailleurs, et si elle se devait de rectifier la chose, Adèle semble désormais plus perdue que jamais. Plus seule aussi, affrontant ses pires démons intérieurs. Désirant retourner là où tout a commencé quand bien même ça fait deux ans qu'elle cherche à éviter les lieux où son jeune frère a évolué. C'est le risque à payer pour avoir remué le couteau dans la plaie dira t'elle...

Les journées se ressemblent et c'est avec une impatience qu'elle quitte l'agence immobilière pour retrouver le quartier Redland. Ce soir, elle n'emprunte pas le même chemin que d'ordinaire, elle ne rentre pas à la coloc, où elle réside depuis une année entière aujourd'hui. C'est assez surprenant compte tenu de toutes les colocs qu'elle a pu faire depuis son retour sur Bristol, comme si elle n'était jusque-là pas arrivée à se faire une petite place, comme si elle était particulièrement volage au point de changer aussi régulièrement de personnes avec qui cohabiter. Assez étrangement d'ailleurs, parce qu'Adèle n'a jamais été bien compliquée en la matière et petite abeille qui butine de gauche à droite, elle parvient avec facilité à se faire une petite place sans trop avoir besoin d'en faire des caisses. Pour autant, sans Carl dans cette colocation, elle n'y serait pas restée longtemps, Chelsea n'est évidemment pas une personne sur laquelle Addie se reposerait d'ordinaire. Peut-être se ressemblent-elles trop finalement pour s'entendre correctement ? Peut-être veulent-elles trop la même chose pour arriver à trouver un point d'attache ? Ses yeux se posent avec facilité sur des ruelles que Adèle connaît par cœur, sur des villas qui n'ont presque plus de secret pour elle, et c'est finalement celle où elle a grandi qui fait à présent surface devant elle. Un sourire en coin, une façon d'apaiser les choses quand elle sait que la bonne humeur et l'entente cordiale avec Cody ne tient pas à grand-chose depuis la mort de leurs parents. Les choses ont bien changé depuis. Elle n'allait pas dire le contraire. Oh, bien sûr, le lien du sang les unit, plus que quiconque. Mais est-il suffisant ? Dire qu'Adèle n'en a pas douté à mainte reprise depuis son retour en Angleterre saurait mentir. Et elle ne parvient pas à le lui reprocher, de toute évidence. Aujourd'hui, entre Cody et elle, les choses s'apaisent. La relation fraternelle parvient à trouver un certain équilibre. Et c'est la raison pour laquelle, elle se retrouve aujourd'hui devant la porte d'entrée de cette maison familiale qui la connaît aussi bien que cet homme qui finit par venir ouvrir la porte, « on s'ennuyait de sa sœur préférée ? » Qu'elle lâche avec une taquinerie qu'on lui connaît bien tout en venant se glisser dans ses bras pour un rare moment de tendresse, avant de glisser jusqu'à la cuisine, « comment va mon grand frère ? » Une question tellement banale dans la bouche de la Shephard qui pourrait très vite devenir le pire cauchemar de son interlocuteur s'il en dit un peu trop....

05/08/1988

le coeur à l'abandon, elle s'égare

@Adèle Shephard ☆ Cody Shephard

gifs by (c) rostovarps & lomapacks

septembre / 2024
maison familiale

Cody essaie lui aussi de tourner les différentes pages de leur histoire ; souhaitant avancer dans la vie et mettre de côté tout ce qui pourrait l’en empêcher. Malheureusement, c’est bien plus facile à dire qu’à faire et ses pensées le mènent un peu trop souvent vers leur histoire en commun et toutes les difficultés qu’ils ont pu traverser ; et finalement, il ne parvient pas à complètement pardonner sa cadette, mais il sait que ça viendra, ils doivent juste se laisser encore un peu de temps et éviter de trop remuer le couteau à coup de petit-ami gaffeur à Noël. Oui, sûrement qu’éviter ce genre de choses pourrait largement aider leur situation.

Aujourd’hui cependant, pas de copain ni de coloc’, le frère et la soeur se retrouvent tous les deux et Cody a bien l’intention de passer un bon moment ; chaque moment où aucune dispute n’éclate lui rappelle que c’est possible et que même si le chemin est long, la fin du tunnel existe. C’est en tous cas ce qu’il se plaît à espérer, souhaitant par-dessus tout que leur relation redevienne ce qu’elle a pu être quand ils étaient encore enfants. Malheureusement, il sait pertinemment qu’une telle chose n’est pas possible, alors il ne peut que se contenter d’espérer le meilleur et de voir où tout ça les mènera. Une chose est sûre, s’il est passé prêt de perdre sa soeur, il ne veut pas retenter le diable - sûrement que ça veut dire arrondir les angles parfois et faire des efforts, deux choses qu’il ne maîtrise pas du tout. Ash n’est plus là, Evan est sûrement en train de vivre une vie en prétendant ne pas avoir de famille ; c’est simple, il ne lui reste qu’Adèle et elle compte pour lui, même s’il ne sait pas toujours - jamais - le lui dire ou le montrer. Il espère au moins qu’elle le sait.

Quand l’arrivée de la jeune femme se fait entendre, Cody ne perd pas une minute pour aller l’accueillir, preuve de sa joie à l’idée de la voir et de pouvoir échanger avec elle - il sait déjà qu’il lui posera un millier de questions sur sa vie actuelle, souhaitant rester à jour dans ce qui peut bien arriver de bon - et de moins bon - à sa cadette. « on s'ennuyait de sa sœur préférée ? » Elle plonge aussitôt dans ses bras, ce qui l’empêche de le voir lever les yeux au ciel malgré le sourire en coin qu’il peut arborer. Adèle étant sa seule sœur, le titre n’était pas très compliqué à obtenir mais il n’avouera pas tout de suite qu’elle ait pu lui manquer. « Tu parles, je m’assure juste que t’as pas été kidnappée ou que t’as pas rejoint une secte. » L’embrassade ne dure pas ; et Cody se sépare rapidement de l’étreinte d’Adèle, les marques d’affection n’ont jamais trop été son fort bien qu’il s’améliore de plus en plus sur le sujet. « comment va mon grand frère ? » Il referme la porte et la suit dans la petite cuisine où les verres et les boissons sont déjà sortis. Ne souhaitant jamais trop s’étaler par peur de déranger sa petite soeur - une peur inconsciente qu’il a développée quand il a récupéré la garde de sa fratrie -, il répond de sa phrase habituelle. « Je vais bien, tu me connais. La routine, tu le sais bien. » C’est ainsi qu’il décrit sa vie, bien loin d’avoir pu accomplir ce que Adèle a pu faire dans sa vie. Il regrette parfois un peu de ne pas avoir pris plus de risques, de ne pas avoir profité pour lui ; il avait mieux à faire, rester ici pour que chacun des enfants puisse revenir si l’un d’eux en avait besoin. Adèle a saisi l’occasion un jour mais ce fut bien la seule. Et en bonne figure parentale qu’il est, le voilà qui enchaîne avec les nouvelles du quartier. « Ah tiens les voisins ont eu leur bébé, tu sais le couple de la maison verte là ? Adorable, un petit garçon, Eliott je crois. » Il sert un verre à sa soeur. « Et ça y est, les Johnson ont vendu leur maison ! Mais ça, je te l’ai peut-être dit au téléphone. » Il ressemble à tous ces vieux parents du quartier - et ce n’est pas pour le déplaire, ça lui va d’être la commère de sa rue, c’est aussi ce qui fait qu’il s’entend bien avec tout le monde. Et ça lui évite de trop parler de lui quand on lui demande des nouvelles ; il suffit de parler des autres. « Et toi alors ça va ? ça se passe bien à la coloc ? » Sûrement une façon détournée d’en demander un peu plus sur un cher jeune homme qui occupe désormais ses journées.

26/12/1999

« le coeur à l'abandon, elle s'égare. » @Cody Shephard & Adèle Shephard.

Elle aime profondément son frère et les liens qui la rattache à lui et certainement qu'elle n'aurait jamais espérer un autre à sa place, quand bien même leur relation n'a jamais été de tout repos. Surtout, depuis le décès de Ash, Adèle s'est complètement renfermée sur elle-même et elle a même été jusqu'à assister et participer à une course illégale avant de se faire arrêter lamentablement par la police Anglaise. Ash est parvenue à assister à des centaines de courses de voitures en toute discrétion et Adèle, en a assisté qu'à une seule pour que les cartes de son château s'effondrent de tout son poids sur elle. Cody était furieux ce jour-là. Et leur plus grosse dispute de tous les temps a éclaté tel un boomerang que l'agente immobilière s'est repris de pleine face sans savoir quoi faire ni où donner de la tête. Elle lui en a voulu, injustement d'ailleurs, mais elle lui en a voulu en craignant de le perdre pour de bons. En craignant d'être allé trop loin cette fois, alors qu'elle ne parvenait pas à lui faire comprendre qu'elle en souffrait elle aussi. Que la disparition de son frère sans avoir pu être là pour lui, pour eux, sans avoir pu dire au revoir à ce frère la hantera le restant de sa vie et devant cette culpabilité qu'elle ne voulait pas admettre, la Shephard s'est comporté égoïstement devant le seul qu'elle aurait dû protéger de ses agissements. Ce n'était pas elle, tout ça. Et ce n'était certainement pas l'image familiale que ses parents auraient souhaité être témoin. « Tu parles, je m’assure juste que t’as pas été kidnappée ou que t’as pas rejoint une secte. » Elle lui tire la langue en arrivant devant lui avant de cligner des yeux volontairement et en toute impunité avant d'ajouter de toute son innocence, « oh chieuse comme je suis, je ne suis pas certaine que mes ravisseurs me garderait bien longtemps. » Elle en rigole évidemment, Adèle, davantage quand elle sait que Cody ne la contredira pas sur le terme de chieuse, mais elle ne l'est peut-être pas autant que cela. Pas autant que lui, qu'elle pense assez fort pour que son regard rieur la trahisse certainement mieux que des mots. Elle est chipie et l'a toujours été. Rien ne change, pas même les années et les habitudes. « Je vais bien, tu me connais. La routine, tu le sais bien. » Qu'il répond en refermant la porte d'entrée quand Adèle trépigne d'impatience comme à son habitude et qu'elle se retrouve bien assez rapidement dans le salon, observant la quiétude et le calme environnant. « C'est bien calme, tu as vendu tes colocs ? » Elle siffle entre ses dents en lui jetant un rapide coup d'oeil complice. Elle ne les connaît pas vraiment, elle n'a jamais vraiment pris la peine de les rencontrer et de discuter avec elles. « La routine ? Tu sais bien que je finirai par te faire cracher le morceau monsieur Shephard, alors abrège tes souffrances... » C'était une conviction, un état d'esprit dans lequel la jeune femme a toujours excellé, au grand dam de ses frères, mais Cody semble vouloir faire de la résistance plus que d'ordinaire. « Ah, tiens les voisins ont eu leur bébé, tu sais le couple de la maison verte là ? Adorable, un petit garçon, Eliott, je crois. » Elle relève son regard sur lui, il faudra évidemment qu'elle aille les féliciter, quand bien même elle n'habite plus dans ce quartier depuis quelques années. Les bébés, c'est évidemment l'une de ses principales motivations - mais faut croire que ça ne l'est pas forcément pour son autre moitié, qui tente de changer de sujet dès qu'ils aperçoivent un enfant en bas âge. « C'est sympa comme prénom, Eliott, tu es allé le voir ? » Elle demande en direction de son frère avant qu'il ne poursuive dans sa lancée « et ça y est, les Johnson ont vendu leur maison ! Mais ça, je te l’ai peut-être dit au téléphone. » Elle acquiesce d'un signe de tête avant de venir s'installer sur la chaise haute du bar. « Oui, je m'en souviens. Tu sais où ils partent ? » Ça par contre, elle ne le sait pas. Ils auront vendu leur maison assez rapidement, mais ça n'étonne pas l'agente qui sommeille toujours en elle, qu'importe le moment. « Et toi alors ça va ? ça se passe bien à la coloc ? » Est-elle surprise de cette question, Adèle ? Évidemment que non. Pas venant de Cody. De celui qui a assisté, impuissant, de leur rapprochement au bal avant de croire dur comme fer que Carl lui plaisait avant même qu'elle ne se l'avoue à elle-même. « Ou plutôt avec Carl n'est-ce pas ? » Ce n'est pas qu'une question et Cody n'en doutera pas, ils sont chiens et chats quand il s'agit de s'ouvrir l'un à l'autre. Chacun voulant avoir le dernier mot. « Ça se passe bien, ça se passe même très bien. » C'est toujours étrange de parler de garçon avec Cody. Elle n'en a pas l'habitude, peut-être aussi parce que Carl est sans doute le premier que l'aîné des Shephard porte un peu dans son coeur. Cody ne l'avouera pas, mais Adèle a conscience que dans le fond, son frère l'apprécie. Et en réalité, lui laisse-t-elle réellement le choix ? « Il le sait pour Ash... » Qu'elle chuchote presque, Cody comprendra mieux que personne où elle veut en venir.

05/08/1988

le coeur à l'abandon, elle s'égare

@Adèle Shephard ☆ Cody Shephard

gifs by (c) rostovarps & lomapacks

septembre / 2024
maison familiale

« oh chieuse comme je suis, je ne suis pas certaine que mes ravisseurs me garderait bien longtemps. » Elle rigole et il se joint bien évidemment à elle, hochant malgré tout de la tête. C’est un terme qu’il utilise en effet facilement quand il évoque Adèle, et il sait pertinemment qu’elle en fait de même en échange. Rien de plus normal entre frère et soeur, finalement. « C'est bien calme, tu as vendu tes colocs ? » Elle ne croit pas si bien dire. « Ouaip, une sur deux. » qu’il taquine avant de se lancer dans une explication plus fournie. « Mila est partie, donc il reste plus que Meryl et moi. Je sais pas où elle est, je tiens pas un journal de bord de ses allées et venues. » La maison est plus calme désormais, Meryl pas du genre à faire autant de raffut que leur ancienne colocataire - qui avait jeté son dévolu sur Cody, au grand désespoir de ce dernier qui ne savait pas vraiment quoi faire de la situation. « La routine ? Tu sais bien que je finirai par te faire cracher le morceau monsieur Shephard, alors abrège tes souffrances... » Et voilà qu’il se lance dans un monologue pour lui raconter tout ce qui peut bien se passer dans le quartier. Faut dire que lui-même n’a pas grand chose à raconter sur sa vie ; métro boulot dodo, comme bien souvent.

Pour une fois, Cody ne s’arrête pas de parler, racontant tous les petits ragots du quartier à sa jeune soeur ; parce que c’est plus simple ainsi et parce qu’il faut avouer que s’il a peur d’une chose avec Adèle, ce sont tous les silences qui menacent de peser entre eux, laissant leurs pensées divaguer un peu trop loin d’une conversation standard. Cody ne veut pas de ça. Alors qu’elle s’intéresse elle aussi au voisinage, il répond à ses questions. Oui je suis allé le voir, non je sais pas où ils partent mais il laisse bien vite tomber ce sujet de conversation pour se concentrer sur elle, posant des questions qui ne peuvent qu’être intéressées. « Ou plutôt avec Carl n'est-ce pas ? » Elle n’a pas besoin qu’il lui fasse un dessin pour deviner où il veut en venir, mais il n’est pas certain qu’elle sache la raison pour laquelle il compte insister sur ce sujet. « N’est-ce pas. » qu’il répond alors, bien loin de cacher ses intentions. Faut dire qu’il a eu la visite de ce fameux Carl quelques jours plus tôt ; une visite plutôt intéressante, il faut le dire. « Ça se passe bien, ça se passe même très bien. » Il hoche la tête, rassuré avant d’ajouter en bon grand frère protecteur qu’il sait être, parfois un peu trop. « C’est bien. Tant qu’il te traite bien, c’est ça l’important, tu le sais. » Est-ce qu’elle le sait vraiment ?

Il se tourne vers les meubles de la cuisine pour en sortir des verres. « Il le sait pour Ash… » Ces mots le font s’arrêter net dans ses mouvements ; il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui en parle et il lui faut quelques secondes pour décider de sa réaction, de sa posture. Est-ce qu’il fait semblant de ne rien savoir, agrandissant un peu plus le gouffre de secrets et de mensonges entre eux ? Rapidement, il en décide autrement, se retourne pour poser les verres sur le bar et se contente d’une simple réponse. « Oui, je sais. » Il laisse planer ces mots quelques secondes avant de poursuivre, se lançant dans une explication plus détaillée. « Figure-toi qu’il est venu me voir à la salle. » Et voilà, c’est entre eux. « Tu savais ? » Il demande alors, sait-on jamais que le Flanagan ait lui aussi décidé de jouer cartes sur table avec sa belle. « J’ai failli croire qu’il venait se muscler un peu mais non. » Sortant une bouteille d’eau fraîche du réfrigérateur, il remplit les deux verres. « Il voulait s’excuser de son comportement à Noël. » Ils ont eu l’occasion, Adèle et lui, de parler de ce sujet après les fêtes ; c’est à ce moment-là que le grand frère a d’ailleurs suggéré à sa cadette de tout dire à Carl. Il était soulagé de constater qu’elle avait pris cette bonne décision. « Tu as bien fait, faut pas de secret entre vous. » Il la regarde avec ces mots ; il sait pertinemment qu’elle garde d’autres choses pour elle, ou peut-être lui en a-t-elle déjà parlé ? Carl et lui n’ont pas eu un mot à ce sujet alors il ne peut pas savoir. « Il sait tout ? » qu’il demande, insistant, se refusant encore une fois à prononcer les mots de sa maladie. Il devrait contourner le meuble et venir prendre Adèle dans ses bras quelques secondes. Il devrait lui demander comment elle va, si ça n’a pas été trop difficile pour elle, si ça n’a pas trop remué de choses. Mais il n’y arrive tout simplement pas.

26/12/1999

« le coeur à l'abandon, elle s'égare. » @Cody Shephard & Adèle Shephard.

Le temps passe et semble apaiser les anciennes tensions des Shephard. Adèle s'est promis de faire des efforts, voulant retrouver la sérénité d'autres fois, lorsqu'elle n'était qu'une gamine et qu'elle souhaitait simplement profiter de la vie. Des choses essentielles à ses yeux dont elle a perdu peu à peu l'envient. La maladie, la routine, tout ça n'aide évidemment pas à ce que les choses se rétablissent, pourtant, elle a l'impression que tout est plus facile aujourd'hui, plus facile depuis qu'elle n'habite plus avec l'aîné de la famille. « Ouaip, une sur deux. » Qu'il vient même à plaisanter en joignant son rire au sien comme cela faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. Ça lui fait plaisir de pouvoir venir taquiner ce frangin, et de le voir détendu, bien qu'il prétendra l'inverse simplement pour embêter cette petite soeur et surtout ne montrer aucun signe d'attachement. « Mila est partie, donc il reste plus que Meryl et moi. Je sais pas où elle est, je tiens pas un journal de bord de ses allées et venues. » Adèle hausse les épaules, « dommage, mais si je peux un peu de kidnapper, je ne refuse pas... » Elle lui tire la langue avant d'avancer doucement jusqu'à la cuisine. Cody semble bavard en racontant tout ce qui se passe dans le coin. Adèle ne vit certes plus ici, mais elle connaît tous les voisins et assiste impuissante, aux départs et arrivées de certains. « N'est-ce pas, qu'il commence en lui jetant un léger regard, elle sait très bien où il veut en venir avant même de parler de Carl, « c'est bien. Tant qu’il te traite bien, c’est ça l’important, tu le sais. » Pourquoi en doutait-il ? Adèle fronce les sourcils un instant, refusant tout simplement que son frère puisse penser de la sorte avant qu'un léger soupire sorte de ses lèvres, « il n'est pas comme les autres tu sais... Carl est quelqu'un de bien... » Elle en est convaincue, certainement depuis leur première rencontre, au cinéma. Il a quelque chose en plus, qu'elle ne parvient pas elle-même à trouver. Mais l'essentiel pour son frère n'est-ce pas de la voir heureuse et épanouie ? « Oui je sais. » Elle relève ses yeux en direction de son frère, un peu perdue, fronçant les sourcils et attendant indéniablement la suite, « comment ça ? » Il sait quoi au juste ? Il l'espionne ? Il est tombé sur Carl par hasard ? « Figure-toi qu’il est venu me voir à la salle. Tu savais ? » Elle hoche négativement la tête de droite à gauche comme pour signifier que non, elle n'en savait rien. « J’ai failli croire qu’il venait se muscler un peu mais non. » Elle fait les gros yeux avant de le repousser par le bras, comme si il avait sorti une connerie - et c'est un peu le cas, oui. « Ne vaux mieux pas pour toi, t'aurais eu de la concurrence après... » Il la cherche, il l'a trouvé, et c'est aussi simple que cela. Carl n'a certainement pas besoin de se muscler ou de venir à la salle de sport pour plaire à Adèle. « Il voulait s’excuser de son comportement à Noël. » Elle reste silencieuse un petit moment, observant les traits du visage du Shephard. « Il est venu te voir du coup, ça t'a fait plaisir ? » Venant du Flanagan, Adèle sait que ça part d'un bon sentiment même si Cody n'a pas dû lui montrer les signes de satisfaction au premier abord. « Tu as bien fait, faut pas de secret entre vous, » elle ignorait évidemment si c'était la seule alternative qu'elle avait, L'agente immobilière avait sans aucun doute trop retardé ce moment, elle n'avait pas le choix que d'intervenir de toute évidence. Et d'être transparente quant à un sujet comme celui-là. Par chance, il ne lui a pas tenu rigueur. « Il sait tout ? » Adèle relève son regard sur celui de son frère, comprenant en une fraction de seconde ce 'tout' ce qu'il signifie. Elle fronce les sourcils, bien trop silencieuse pour apporter une réponse positive à son frère. Et si elle a accepté son joli discours sur la franchise qu'elle devrait avoir sur Ash, elle ne l'acceptera pas cette fois. Pas quand il n'ose même pas poser de mots sur sa maladie. Pas quand il se cache derrière ce qu'il pense être juste, sans prendre lui-même son courage à deux mains. Et dans un même élan, la Shephard demande non sans que sa gorge lui brûle que ses mots puissent passer la barrière de sa bouche, « pour mon cancer ? » C'est sa faiblesse à Adèle, elle aimerait tant en faire une force, mais c'est un point sensible dont elle ne parle jamais, à quiconque. Que pourrait-elle dire ? De ce temps-là, il ne lui reste plus que Cody. Son cousin n'est même plus présent pour l'accompagner, pas même Shane qui est parti sans prévenir du jour au lendemain quelques jours après sa guérison. Il y aurait bien Birdie, la confidente de Will, mais que peut-elle apporter de plus aujourd'hui ? Rien, évidemment. « Non, évidemment que non... » Et elle ne comptait probablement pas le lui balancer en pleine figure, comme ça. Probablement, qu'elle prétendra ne pas se sentir à l'aise à devoir tout raconter, à replonger dans ses souvenirs, et malgré le temps qui passe, elle s'en souvient comme si c'était hier. « D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai mon rendez-vous annuel fin septembre... » Que peut-il se passer de mal ce jour-là ? Et ne cherche t'elle pas à changer de sujet aussi ?

05/08/1988

le coeur à l'abandon, elle s'égare

@Adèle Shephard ☆ Cody Shephard

gifs by (c) rostovarps & lomapacks

septembre / 2024
maison familiale

« il n'est pas comme les autres tu sais... Carl est quelqu'un de bien… » Aussi surprenant que ça puisse paraître, il commence peu à peu à la croire. Bien sûr, il n’a pas l’intention de le lui dire là tout de suite, elle ne pourrait s’empêcher de crier victoire et il regretterait dans la seconde. Mais il est vrai qu’après avoir passé quelques instants en tête à tête avec le jeune homme, il n’a pu que remarquer qu’il était… différent. Tous les pans de sa différence ne sont pas tous positifs aux yeux du grand frère mais force est de constater qu’il ne semble pas être un abruti fini comme ceux que Cody a pu croiser aux bras de sa jeune sœur. Alors forcément si le sujet de Carl continue sur sa lancée, il ne peut pas s’empêcher d’avouer à sa sœur cette vérité plus qu’étrange : Carl est venu lui rendre visite quelques jours plus tôt directement au club de boxe. « Il est venu te voir du coup, ça t'a fait plaisir ? » Est-ce qu’on peut employer le mot plaisir dans ce cas de figure ? Cody n’en est pas sûr, il a même de gros doutes concernant la question. Il était surpris, puis inquiet, puis intrigué, puis de nouveau inquiet ; mais heureux, ce sentiment ne s’est pas vraiment ajouté à la palette des émotions du jour. « Plaisir ? Je sais pas trop, je m’attendais pas à ça je pense. » Et c’est vrai, il ne s’attendait ni à le voir ni à la conversation qui en a découlé, ni à ce qu’il lui semble avoir vu de Carl. « Il a l’air gentil. » qu’il avoue alors, faisant attention à son choix de mot car il le sait, sa relation avec Adèle est toujours fragile et il doit faire attention à la façon qu’il a d’aborder les choses. « Y’a des choses qui m’ont un peu inquiété. » Il ne peut que réentendre les mots dévalorisant de Carl, ça a résonné plusieurs fois dans sa tête. Faut dire que c’est pas tous les jours qu’on entend un adulte se dénigrer de la sorte devant quelqu’un qu’il ne connaît que très peu ; ça donnait tellement l’impression d’être pleinement ancré en lui que ça n’a pu que l’en inquiéter. « Il a l’air d’avoir des problèmes, je sais pas, intérieurs ? » Il cherche vraiment à trouver les bons mots pour ne pas la contrarier mais c’est forcément difficile, il ne sait pas sur quel pied danser. « Je voudrais pas que tu te retrouves à devoir gérer ça, ça m’inquiète. » Tout le monde a ses problèmes, Cody et Adèle sont évidemment bien placés pour savoir ça mais il peut pas s’empêcher de penser qu’il y a quelque chose de plus important là-dessous et aucun grand frère ne voudrait plus de complications dans la vie de sa petite soeur - ou peut-être que c’est juste lui, allez savoir.

Malheureusement, y’a pas que ça qui l’inquiète Cody car si Adèle a enfin avoué la vérité concernant leur jeune frère, il reste quelques informations capitales que son petit-ami ne connaît pas sur elle. Est-ce qu’il faut le lui reprocher ? Est-elle censée se dévoiler entièrement dès les premiers mois de flirt ? Cody, qui n’a jamais eu une relation amoureuse réussie, ne se permettrait pas de juger sur ce sujet bien qu’il ait un avis qui lui est propre. « pour mon cancer ? » Cody n’a jamais aimé entendre le mot, et un frisson parcourt son dos à sa simple évocation. « Non, évidemment que non… » Il n’insiste pas sur le sujet, sait que c’est suffisamment douloureux comme ça ; elle ne lui doit rien, ni à lui ni à Carl alors il laisse tomber le sujet. « D'ailleurs, en parlant de ça, j'ai mon rendez-vous annuel fin septembre... » Cody relève les yeux vers le calendrier, observant ainsi le mois de septembre bien entamé. Il aurait dû faire plus attention ; ce rendez-vous ne date pas d’hier et se répète chaque année. Un check-up obligatoire qui ne manque pas de lui couper le sommeil pendant quelques jours ; il n’ose pas imaginer ce que cela fait à Adèle. « Tu le noteras sur le calendrier, je peux me libérer si tu veux. » Il le lui propose chaque année, lui laissant le choix ; s’il ne vient pas, il attendra désespérément un coup de fil de sa part pour avoir la bonne - il faut positiver ! - nouvelle. Et une nouvelle année passera ainsi avant le prochain rendez-vous, c’est un cycle sans fin qui leur rappelle chaque fois cette saloperie.

26/12/1999

« le coeur à l'abandon, elle s'égare. » @Cody Shephard & Adèle Shephard.

Adèle observe son aîné pendant quelques minutes, silencieuse. Le sujet de Carl Flanagan est assez vite mis sur le tapis et en réalité, rien ne l'étonne réellement de sa part. Il prétendra n'en avoir rien à faire, mais elle sait que la vérité est autre part et que Cody a besoin de savoir comment ça se passe entre eux. Il déteste que les choses lui échappent, et s'il doit jouer le bon samaritain avec sa petite soeur, il n'hésitera pas une seconde - elle a même la certitude que Carl est déjà au courant de tout ça avant elle. Peut-être que la discussion qu'ils ont aujourd'hui entre les deux Shephard fait écho à ce que son aîné a pu échanger avec son petit ami, et en cela, Adèle ne souhaite pas ouvrir davantage cette porte d'entrée à son frère, trouvant simplement que ce qui se passe entre eux ne regarde pas forcément son frère - aussi protecteur soit-il. Peu importe ce qu'Adèle lui demandera, Cody n'en fera qu'à sa tête - sur ce point, ils ne sont pas deux Shephard pour rien. Pour autant, pour la première fois, Adèle a vraiment cette impression que Carl est différent de ses anciens flirts, qu'il n'est pas là simplement pour faire figuration pendant quelques mois avant de s'éloigner d'elle, ou inversement, mais Cody ne l'entend peut-être pas de cette façon, et relevant son regard sur l'agente immobilière, Cody relève à son tour « plaisir ? Je ne sais pas trop, je m’attendais pas à ça, je pense. » La jeune femme fronce les sourcils, elle ne comprenait pas vraiment le hic. Et il la connaît suffisamment borné pour découvrir peut-être une vérité qui allait la déranger, mais prête à le faire, si elle doit travailler son frère au corps-à-corps pour qu'il s'exprime davantage - lui qui déteste pourtant les confidences. « Il a l’air gentil. » Gentil ?! « Tu ne m'apprends rien, mais j'aurai néanmoins trouvé d'autres qualificatifs plus... Cohérent ? » Et à peine eut-elle le temps de finir sa phrase qu'un léger sourire taquin apparaît sur ses lèvres tandis qu'elle ne parvient pas totalement à le contrôler, « j'imagine que tu ne veux pas que je rentre dans les détails ? » Puisqu'il la cherche, il la trouve sans une once de gêne. Elle ne voit pas Carl comme étant simplement une personne gentille, parce qu'il l'a clairement happée, attiré à lui sans qu'elle ne cherche à résister - enfin, si peut-être au début, mais la réalité l'a vite rattrapé. Au jour d'aujourd'hui, Cody n'a pas le choix que d'accepter le Flanagan dans la vie de sa soeur et de toute évidence, a-t-il réellement envie de se liguer contre eux au point de perdre la seule famille qui lui reste ? Pas plus qu'elle, et quand bien même il ne lui dira jamais ouvertement, elle le sait déjà.

Reprenant peu à peu son sérieux et sortant de ses pensées, elle constate que la mine de son frère n'a pas changé. L'inquiétude le gagne, une inquiétude que Adèle ne comprend pas et n'admet pas pour dire vrai. Il va devoir y mettre un peu plus du sien, et même avec ça, elle retrouvera Carl en sortant de cette maison, malgré les nombreux mots ou comportement que pourrait relever le boxeur. « Y’a des choses qui m’ont un peu inquiété. » Est-ce que Carl aurait dit des choses à Cody sans le lui faire part à elle ? Ce qui ne serait pas forcément ingénieux de sa part, car des deux Shephard, Adèle est certainement la plus compréhensible et celle qui prendrait davantage sa défense. Mais elle préfère s'abstenir de tout commentaire, en le laissant à son tour lui en dire davantage. « Il a l’air d’avoir des problèmes, je sais pas, intérieurs ? » Elle ne comprend pas trop où il veut en venir, Cody est plein de contraste, de sous-entendu et la Shephard ignore en réalité que ce qu'elle va devoir creuser est enterré vraiment profondément en Carl. Bien plus que Cody imagine d'ailleurs. « Je ne comprends pas vraiment Cody, où tu veux en venir... Il t'a dit quoi au juste ? » Carl aurait pu lui parler de sa visite auprès de l'aîné de la famille, cela aurait permis à Adèle d'anticiper les réactions et proportions que ce geste a eu sur son frère. « Je ne voudrais pas que tu te retrouves à devoir gérer ça, ça m’inquiète. » Elle fronce les sourcils devant cet aveu, ne comprenant pas réellement le sous-entendu qu'il tente de laisser croire. « Gérer quoi Cody ? » Elle n'est obligée de rien, Adèle, et tout ce qui concerne Carl, la concerne aussi, du moins pour ce qu'il veut lui laisser entrevoir. C'est ainsi que fonctionnent les couples, et s'il a un quelconque problème, Adèle sera toujours dans son ombre pour l'épauler, le soutenir et l'aider quoi qu'il arrive. Elle voulait y croire en tout cas, qu'il la laisserait faire. Qu'il la laisserait suffisamment approcher pour qu'il en soit ainsi. Elle voulait croire qu'elle avait autant sa place au côté de Carl, que l'inverse est vrai. « Il a juste voulu s'excuser de sa maladresse le soir de Noël, j'ai bien vu qu'il s'en voulait et il croyait que tu lui en voudrais... » Et bien qu'elle ait tenté de le rassurer sur cette question, en vain, visiblement ça n'aurait servi à rien.« On a tous des problèmes intérieurs, toi le premier et moi aussi. » Elle ne lui fait pas la morale, pour autant, elle a conscience qu'elle lui a caché certaines choses et qu'elle lui cache encore des choses sur son passé, notamment une chose en particulier et qu'elle n'est pas prête à dévoiler, malgré les risques qu'elle prend. « Et ça ne fait pas de nous des mauvaises personnes » pas qu'elle sache du moins. « Je l'aime vraiment beaucoup, Cody, je me sens bien avec lui, laisse-lui au moins une chance avant de le cataloguer. » Son regard ancré dans celui de son frère, elle ne lui laissait pas le choix. Et si elle fait une erreur, elle en assumera les conséquences, mais pour l'heure, elle n'imagine plus sa vie sans lui et elle a besoin d'être à son contact même si ça coûte à Cody. Même si Cody s'inquiète ou pense que ce n'est pas la bonne solution. Elle veut faire ses propres erreurs Adèle, tant et si bien qu'on admette que c'est une erreur, mais elle n'a certainement pas besoin de Cody.

Elle a certainement besoin de changer de sujet, mais le choix entre Carl et le cancer, en revanche n'est pas optionnel. Pour autant, Adèle a bien conscience de ne pas avoir le choix. C'est un rendez-vous qui est prévu chaque année et si elle espère toujours que cela soit la dernière fois, les mauvaises habitudes se répètent inlassablement. « Tu le noteras sur le calendrier, je peux me libérer si tu veux. » Elle hausse les épaules, ça ne changera pas grand-chose s'il vient à venir : elle croit même que si une mauvaise nouvelle doit être dite, elle préférerait être seule. S'isoler. Mais les mauvaises nouvelles ne peuvent plus arriver maintenant que la chance lui sourit avec autant de grâce n'est-ce pas ? « Non, ça ira, ça va sûrement durer un bon moment. » Elle pose sa main sur l'avant-bras de son frangin en pressant légèrement ses doigts. « Ça va aller, ok ? C'est un contrôle de routine... » Qu'il soit rassuré. « Puis promis tu seras le premier que j'appellerai. » Surtout si c'est une bonne nouvelle qui ressort de ses examens. Agitant la tête de part et d'autre, elle se rend compte qui manque quelqu'un à quatre pattes, « Shadow est où ? Tessa l'a récupéré ? » Qui d'autre ?

05/08/1988

le coeur à l'abandon, elle s'égare

@Adèle Shephard ☆ Cody Shephard

gifs by (c) rostovarps & lomapacks

septembre / 2024
maison familiale

« Tu ne m'apprends rien, mais j'aurai néanmoins trouvé d'autres qualificatifs plus... Cohérent ? » Elle en attend visiblement plus mais lui n’a jamais été le genre à se répandre en compliments pour qui que ce soit, ça ne risque pas de commencer avec Carl. Il n’a pas le temps de répondre ou d’y penser plus qu’il voit le visage de sa jeune sœur se transformer - ce qui ne le rassure en aucun cas. « j'imagine que tu ne veux pas que je rentre dans les détails ? » Il ferme les yeux, une mine de dégoût sur le visage et lève la main pour l’arrêter. « Arrête-toi là ou je te fous dehors. » qu’il rétorque alors - sincère mais moqueur à la fois, il n’a tout de même pas l’intention d’ajouter de quelconques compliments au gentil initialement proposé ; d’autant plus qu’il sait qu’il compte lui faire part de quelques inquiétudes, peut-être non justifiées mais tout de même largement ressentis par le Shephard.

Evidemment qu’il ne le connaît pas personnellement et que ses a prioris ne dépendent que d’un court échange d’une heure et de quelques phrases balancées dans un contexte sûrement particulier ; peut-être que de nombreuses personnes n’auraient même pas soulevé et que ces gens ne se trouveraient pas aujourd’hui en grande discussion avec leurs soeurs pour parler du petit-ami de cette dernière. Mais ces gens ne sont pas Cody, et Cody n’est pas le genre à se taire - ni le genre à accepter le petit-copain de sa sœur sans broncher, bien trop inquiet à l’idée qu’elle ne se retrouve avec un cœur brisé et piétiné. Elle a assez souffert. « Je ne comprends pas vraiment Cody, où tu veux en venir... Il t'a dit quoi au juste ? » Même s’il estime ne pas avoir d’autre choix que de discuter de ce sujet avec Adèle, ça n’est reste pas moins gênant. « Je sais plus exactement, qu’il était bête ou des trucs du genre. » Comme ça, ça semble stupide. « Gérer quoi Cody ? » Il est persuadé d’être dans le vrai, que son inquiétude est justifiée mais ça ne veut pas dire que c’est facile à faire ; car il sait qu’Adèle ne le verra pas du même œil, qu’elle ne comprendra même pas son inquiétude. Il sait qu’il pourrait même la provoquer par ces mots et la mettre en colère, car elle tient à Carl et que Cody vient perturber ça. « Lui. » qu’il répond alors tout simplement car il n’y a pas meilleure explication. Il ne veut pas qu’elle se perde en chemin à trop tenter de le sauver lui. « Il a juste voulu s'excuser de sa maladresse le soir de Noël, j'ai bien vu qu'il s'en voulait et il croyait que tu lui en voudrais… » « Je sais, et je l’ai rassuré à ce sujet. » qu’il rétorque alors en guise de défense. « On a tous des problèmes intérieurs, toi le premier et moi aussi. » Petit haussement de sourcil de la part du grand frère. « Et ça ne fait pas de nous des mauvaises personnes. Je l'aime vraiment beaucoup, Cody, je me sens bien avec lui, laisse-lui au moins une chance avant de le cataloguer. » Et sûrement qu’il aurait d’autres choses à dire, qu’il aimerait aller plus loin, qu’il aimerait juste lui intimer de ne pas chercher à le sauver, de ne pas s’oublier au passage, de penser à elle en premier car elle est plus importante que n’importe qui d’autre ; il aimerait lui dire tout ça mais les mots de sa soeur résonnent en lui et il ne trouve pas la force d’insister. « D’accord. Je vais lui laisser une chance. » qu’il se contente alors de réponse, petit sourire de réassurance venant s’afficher sur ses lèvres alors qu’il avait encore tant de choses à dire. Mais il ne peut plus risquer sa relation avec Adèle. « Je veux juste pas que tu finisses comme moi. » Il affiche un sourire qu’il veut le plus rieur possible, souhaite faire passer cette information comme une blague ; car ils doivent en rire, le frère qui vit encore chez les parents sans n’avoir jamais présenté aucune copine à sa soeur, c’est sujet à moquerie, de son point de vue. Il évite de prononcer ce qu’il pense tout bas : il ne veut pas qu’elle finisse comme lui, incapable de se remettre d’une peine de coeur.

Le sujet de discussion laisse place à un autre ; et il aurait préféré que celui-ci ne vienne jamais même s’il s’agit d’un rendez-vous récurrent auquel sa cadette ne peut pas échapper. « Non, ça ira, ça va sûrement durer un bon moment. » Il pourrait attendre des heures et des jours entiers si elle le souhaitait, mais il entend qu’elle préfère ne pas être accompagnée ; et il ne peut pas s’imposer si elle ne le souhaite pas. Il a pas le temps de répondre qu’elle vient presser un peu son avant-bras. Lui pose une main sur la sienne. « Ça va aller, ok ? C'est un contrôle de routine… » Il lui adresse un petit sourire. « Puis promis tu seras le premier que j'appellerai. » « De toute façon, si tu n’appelles pas, je débarque. » qu’il rétorque alors de façon tout à fait sérieuse ; et sûrement qu’elle le sait, il débarquera dans le service en criant son prénom si elle met trop de temps à lui donner des nouvelles. A son tour, il appuie un peu sa main dans la sienne. « Mais oui ça va aller, c’est derrière toi tout ça. » souhaitant la rassurer en retour. Finalement, il porte la main d’Adèle à sa bouche et y déposer un petit baiser avant de la lâcher complètement ; se retournant vers le calendrier pour y inscrire néanmoins le rendez-vous. « Shadow est où ? Tessa l'a récupéré ? » Il lâche un petit rire en se retournant. « Pourquoi ce serait forcément Tessa ? » qu’il demande alors avant d’avouer. « Oui, il est avec Tessa. » Bon, sur ce coup elle avait raison mais il ne voit pas pourquoi seule cette possibilité a germé dans l’esprit de sa cadette. Ne trouvant pas de mal à lui raconter un peu de sa vie, il ajoute. « On a mangé à l’Interlude, tu sais le restaurant dans le centre ? C’était une tuerie, faudra qu’on y aille un jour toi et moi. » qu’il ajoute alors tout à fait normalement.

26/12/1999

« le coeur à l'abandon, elle s'égare. » @Cody Shephard & Adèle Shephard.

Cody n'imagine même pas comment il peut blesser sa soeur à cet instant. Et lorsqu'Adèle est blessée, elle se défend par mécanisme, plus que par envie. Elle n'a jamais accepté qu'il s'immisce dans ses relations avec les autres hommes, qu'il donne son point de vue quand elle ne lui a rien demandé en retour. Et Adèle ne lui a jamais demandé quoi que ce soit concernant ses anciennes relations - alors évidemment que jamais, elle ne le ferait avec Carl quand il est devenu aujourd'hui son essentiel dans sa vie. Elle n'imagine plus ne pas le voir, ne plus pouvoir le toucher ou l'embrasser, et Cody arrive avec une facilité déconcertante à la blessée de toujours remettre en doute ses choix et ses paroles. Il veut protéger cette petite soeur qui n'a rien demandé - et encore moins qui lui demanderait quoi que ce soit, concernant ce sujet. « Arrête-toi là ou je te fous dehors. » Le regard d'Adèle est joueur, taquin, elle le défie et ne tarde pas à le lui faire remarquer. Leur relation est éphémère, elle qui s'était vraiment imaginé repartir sur les bonnes bases avec lui, pourquoi est-ce si compliqué pour eux de ravaler leur putain de fierté ? Pourquoi elle a besoin de jouer avec le feu, en remuant les braises ? Pourquoi elle ne peut pas juste passer à un autre chemin et qu'elle a besoin d'entendre qu'il fera des efforts. Et si il ne le fait pas pour Carl, il peut au moins faire semblant pour elle. C'est tout ce qu'elle a besoin d'entendre ce soir. « Chiche... » Elle ne baisse pas les yeux, telle une enfant qui défie son père. Les barrières sont minces dans leur cas puisque Cody n'a pas eu le choix que de subvenir à leur besoin. C'est lui qui a pris tous les problèmes de chacun sur ses épaules lorsque leurs parents sont partis. Elle lui doit bien plus qu'elle ne voudra jamais l'admettre, mais la Shephard en a conscience. Que sans lui, elle n'en serait pas là aujourd'hui. Elle sait bien qu'elle ne fait pas le poids, toute mince comme elle est, il suffirait qu'il la porte, qu'il la tire, mais elle veut se croire plus intelligente et habile, elle est prête à courir dans toute la maison s'il vient à bouger. « Je sais plus exactement, qu’il était bête ou des trucs du genre, » la conversation de Carl ne peut pas disparaître aussi simplement. Et elle n'aime pas ce qu'elle entend, mais elle serait menteuse de dire que ça l'étonne. « Tu l'as pas cru au moins ? » Il est loin d'être bête Carl, il se sous-estime, mais il est loin de l'être. « Lui, » son coeur fait un loupé quand même sa respiration ne se fait presque plus entendre. Son regard qui remonte pour observer Cody, « tu plaisantes, j'espère ? » Il veut qu'elle se protège de son petit ami ? Elle ne lui a encore jamais dit combien elle l'aimait, encore moins ses mots qui l'effraient sans doute autant que ça l'attire, mais Cody n'a pas le droit de lui demander ça. « Tu connais ma réponse ? » C'est une question idiote, Carl pourra toujours compter sur elle quoi qu'il arrive et surtout quoi qu'en dise Cody. « Je sais, et je l’ai rassuré à ce sujet. » Il a besoin d'être rassuré, Carl, il a besoin qu'on soit là pour lui, qu'on l'épaule, qu'on l'aide. « D’accord. Je vais lui laisser une chance. » Elle pouvait compter sur lui et il n'en fallait pas plus pour lui faire arracher un léger sourire. « Je veux juste pas que tu finisses comme moi. » La discussion s'achève doucement « Tu es mon exemple Cody, peut-être pas toujours le bon exemple, vanne qui ne fera pas rire son frère, on est d'accord, mais qui a pour but de détendre l'atmosphère, mais c'est pas si pire d'être ta petite soeur quand même ... » Il le sait que quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, Adèle sera toujours présente pour Carl, mieux vaut pour lui qu'ils les soutiennent. La conversation dérive sur la maladie qui a été autrefois son quotidien. « De toute façon, si tu n’appelles pas, je débarque. » Et il n'a pas besoin de lui dire pour qu'elle le sache. Même si elle lève les yeux au ciel. « Mais oui ça va aller, c’est derrière toi tout ça. » Elle fronce les sourcils, ses doigts qu'elle tortille dans tous les sens. Elle a peur Adèle, évidemment qu'elle a peur d'avoir fait tout ça pour rien, de ne pas être assez forte si jamais elle venait de découvrir une énième fois que le sort s'acharne, maintenant qu'elle retrouve un semblant de vie tranquille. « Tu... Tu crois ? » Est-ce que ça veut dire qu'elle ne craint plus rien ? Que jamais elle ne pourrait revenir ? Elle a pourtant eu des cas où la maladie revenait. Des gens qu'elle a côtoyés à l'association. Peut-être aurait-elle besoin d'y retourner un jour, même si elle s'en tient loin. De tout ce qui la ramène de loin ou de près à cette foutue maladie. « Je ne veux plus y penser Cody. Plus ce soir... » Sa voix est brisée et le sujet de Tessa vient à pic, un sujet qu'elle aime léger. « Pourquoi ce serait forcément Tessa ? » Elle fait sa bouille innocente en haussant les épaules, « oui, il est avec Tessa. » Et son sourire s'étire, elle aurait dû parier. Elle aurait gagné. « On a mangé à l’Interlude, tu sais le restaurant dans le centre ? C’était une tuerie, faudra qu’on y aille un jour toi et moi. » Elle relève son regard, perdue, « attend attend, minute, tu as invité Tessa au restaurant ? Ou vous vous êtes vu par hasard ? » Une de ses amies très proches avec son frère, ça l'emballe à présent, « Je serai contente pour vous deux... Vraiment... » Désolée grand frère, j'imagine déjà des choses...

05/08/1988

le coeur à l'abandon, elle s'égare

@Adèle Shephard ☆ Cody Shephard

gifs by (c) rostovarps & lomapacks

septembre / 2024
maison familiale

Sûrement qu’il aurait dû apprendre depuis tout ce temps, réaliser que ce n’est pas la bonne façon de faire avec Adèle que de commenter les relations amoureuses qu’elle peut avoir ; il aurait dû comprendre qu’il valait mieux se taire que d’envenimer la situation. Malheureusement pour elle, pour lui et pour le maigre fil qui les maintient l’un à côté de l’autre, Cody n’est pas capable de taire ses pensées quand ça la concerne elle, sa petite sœur. Et surtout quand ça concerne toute situation qui pourrait la mener à se retrouver avec un cœur brisé. Peut-être que c’est uniquement son côté protecteur qui surgit un peu trop dans ces moments-là, ou peut-être que c’est réellement la peur qu’elle finisse un jour comme lui, incapable d’ouvrir son coeur à qui que ce soit car trop épris d’une personne qui n’en a que faire ; et puis finalement, y’a sûrement un peu des deux. Le fait que leurs parents ne soient pas là pour la guider ajoute une couche supplémentaire à ce rôle qu’il s’est donné et se donne toujours et ce, même si ça doit le conduire à attiser la colère de sa jeune soeur, il estime que c’est là son rôle et se doit de le faire pour repartir avec la conscience tranquille. Alors il fonce droit dans le tas. « Tu l'as pas cru au moins ? » Le regard que Cody lance à sa cadette en dit long ; non, il ne l’a pas cru complètement débile ou idiot ou tout autre qualificat qui rentrerait dans le champ lexical. Si Carl donne l’impression de beaucoup de choses, idiot n’était pas venu à l’esprit du Shephard. C’est peut-être pour ça que ça l’inquiète ; s’il avait simplement été conscient de son niveau d’intelligence, passe encore, mais qu’il se dénigre aussi facilement devant celui qu’il est pourtant venu… impressionner ? rassurer ? mettre dans sa poche ? C’est ce qu’il tente de lui expliquer, peut-être pas de la bonne façon, peut-être pas avec les bons mots mais la vérité qui se glisse sous ses paroles et pourtant simple : il s’inquiète à l’idée qu’Adèle n’en fasse trop, à l’idée qu’elle se perde dans une relation à trop devoir s’occuper de l’autre. Bien sûr qu’il veut qu’elle trouve l’amour un jour et qu’elle vive heureuse pour le reste de sa vie mais est-ce trop demander que cet amour se fasse sans drames, sans larmes et sans coeur brisé ? « tu plaisantes, j'espère ? » Sans surprise, ça semble l’être et le soupir qu’il lâche témoigne d’une chose : il se doutait qu’elle ne voudrait pas l’entendre. « Tu connais ma réponse ? » Il aura au moins eu le mérite d’essayer ; il refuse d’insister plus, sait que ça pourrait mener leur relation dans des recoins qu’il ne souhaite pas réexplorer. Tant pis. « Tu es mon exemple Cody, peut-être pas toujours le bon exemple, mais c'est pas si pire d'être ta petite soeur quand même … » La conversation est trop sérieuse pour qu’il n’arrive à en rire. Il aurait aimé que ses mots aient un impact, qu’elle entende ce qu’il voulait lui dire, qu’elle le comprenne même. Il s’inquiète, voilà tout, et veut s’assurer qu’elle se fasse passer en priorité. Une prochaine fois peut-être.

Malheureusement, le sujet tourne vers un sujet si tabou que Cody n’ose jamais prononcer les mots par peur que ceux-ci ne deviennent trop réels. Pas le choix aujourd’hui alors qu’il note sur le calendrier la date du rendez-vous pour être pleinement disponible - il préfère ne pas penser aux potentielles raisons qui feraient qu’il ait besoin d’être présent pour sa soeur, il sera simplement disponible. « Je ne veux plus y penser Cody. Plus ce soir… » Et franchement, lui non plus ; alors il hoche la tête, passe à autre chose et laisse la conversation se perdre entre eux. Le sujet reviendra bien assez rapidement sur le tapis ; mais pour le moment, c’est Tessa qui arrive dans la conversation et de prime abord, Cody ne voit pas le problème. « Je l’ai invitée, je devais y aller avec quelqu’un d’autre mais ça s’est pas fait. » qu’il explique tout à fait naturellement. « Je serai contente pour vous deux... Vraiment… » Il fronce les sourcils, où veut-elle en venir ? Quand il comprend enfin, un rire éclate alors qu’il secoue les mains devant lui. « Mais non, non non non, tu rêves là ! N’importe quoi ! » Il passera quelques minutes à se défendre de la situation, à assurer qu’il ne se passe rien de la sorte et il en riera un bon moment. Après tout, comment Adèle peut-être s’imaginer une telle absurdité ? Le moment passera pour en laisser venir un autre et ils ne parleront plus ni de Carl ni de maladie, laissant ces sujets-là pour une prochaine fois.

FIN