(Cody #13) mes rêves se fanent, seul le temps pourra m'aider

 « mes rêves se fanent, seul le temps pourra m'aider »    @Cody Shephard & Adèle Shephard.

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TW cancer, maladie

Elle ne sait plus où elle en est, plusieurs minutes désormais qu'elle attend son frère dans un couloir où la lumière ne fait que s'éteindre, dans un sous-sol froid, assise à même le sol. Elle pense à plein de choses, tout se mélange dans sa tête, elle se refait la scène lorsque Carl tombe sur elle. Adèle refusait de lui mentir ou de continuer de lui cacher plus qu'elle ne l'a déjà fait sur sa maladie. Ce n'est pourtant pas quelque chose dont elle parle avec facilité, elle déteste le regard des autres sur elle, elle déteste leur pitié. Mais tout ne s'est pas passé comme elle l'aurait souhaité. Il a absolument voulu savoir ce qu'elle faisait là en ignorant la façon dont elle devait l'annonce, peut-être est-ce trop brutal. Adèle est blessée, elle est blessée dans son ego, dans sa fierté. Elle a froid, mais elle a l'impression de ne plus rien ressentir, son coeur est si vide. Elle connaît les cachettes pour s'épargner le monde dans cet hôpital, elle attend avec désespoir l'arrivée de son grand frère et elle a vraiment l'impression qu'il habite de l'autre côté du globe, alors que ça fait quelques minutes qu'elle est là. Il a dû être étonné qu'elle l'appelle pour lui demander de venir la chercher, ce cri de désespoir, ce SOS elle ne l'avait jamais eu auparavant auprès de son aîné. Parce que dans la famille, on se dit jamais réellement les choses, parce que Cody n'a jamais été celui qui se confiait le plus, parce qu'il aimait sa solitude et son silence. La jeune femme a toujours respecté sa part de mystère quand bien même elle lui envoie autant de vannes que nécessaire pour le faire réagir. Adèle est complètement déboussolée par le comportement de Carl. Qu'elle ne fut pas son étonnement en voyant son petit ami dans les couloirs de l'hôpital, alors qu'elle venait simplement pour le check UP annuel. Elle n'en avait pas parlé à Carl, parce qu'il lui avait été impossible de lui parler de cet aparté de sa vie. Que peu de personnes la connaissent suffisamment pour savoir. Elle s'évite les craintes, la pitié des autres - et jamais elle n'aurait pu penser un seul instant voir ce visage dégoûté de Carl quand il la regardait. Jamais elle n'aurait pensé qu'il la détesterait à ce point. Qu'il resterait figé sur place sans qu'aucun son ne sorte de ses lèvres. Elle pensait qu'il l'aurait épaulé, certes, il aurait pu s'inquiéter pour elle, mais Carl n'a définitivement pas bien agi et elle ignore si il y a une raison là-dessous et si c'est simplement cette maladie qui le dégoûte.

Recroquevillée sur elle-même, ses jambes sont contre son ventre, ses bras entourant ses jambes, le regard vide, Adèle souhaite qu'une seule chose : partir loin d'ici. Loin de ce putain d'hôpital qui finira par avoir sa peau si ça continue. Elle pensait que tout ça serait derrière elle, elle ne pensait sincèrement pas que son aveu ferait autant de mal à Carl - et d'ailleurs, elle n'a absolument pas compris sa réaction, il s'agitait dans tous les sens. Il n'a dit aucun mot. Elle aimerait simplement revenir en arrière et ne jamais lui dire. Qu'il ne sache jamais, voilà ce qui se passe dans sa tête à l'instant même, mais désormais tout est trop tard. Elle finit par entendre des bruits de pas et une grosse porte qui claque, et elle relève son visage en direction du bruit. Adèle observe une main se tendre vers elle, à peine, eut-elle le temps de mettre sa main dans celle de l'homme qu'il l'attire à lui pour la relever. « Cody... Merci. » Elle ferme ses yeux alors qu'une larme s'échappe, le serrant aussi fort qu'elle le peut contre elle. Il est venu en un temps record pour l'épauler et la consoler. « Je veux partir d'ici... Je... Je veux plus jamais y revenir... » Elle chuchote à voix basse, il peut tout entendre, il peut être le témoin de ce besoin soudain. « Je veux rentrer à la maison Cody. » Pas à la coloc. Chez lui, chez eux, dans la villa familiale. Elle ne veut plus jamais le voir Carl, il lui a fait trop mal. Elle est si brisée, Adèle qu'elle ne veut plus entendre parler de cette journée. Elle, qui pensait naïvement que le cancer ne pourrait plus jamais l'atteindre. Désormais, qu'elle est guérie. Qu'elle est hors de danger. Hors de cause. Mais ça, c'était avant que Carl ne la regarde comme une moins-que-rien et que son comportement ne soit pas digne d'être celui de son petit ami.

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@Adèle Shephard ☆ Cody Shephard

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octobre / 2024
à l'hôpital
tw : cancer, maladie

Il roule au-dessus de la limite autorisée mais ces pensées sont bien loin de s’en soucier à l’heure actuelle, la voix de sa petite sœur au téléphone ancrée au fer rouge et se répétant dans sa tête comme une musique dramatique sans fin. Son but est simple : arriver le plus vite possible à l’hôpital pour la retrouver et être présent pour elle ; aucune autre pensée ne fait son bout de chemin dans son esprit, le laissant alors se concentrer sur la tâche active. Il n’est pas certain de comprendre la situation qui vient de se passer ; Adèle se trouvait à l’hôpital pour son check-up annuel et n’aurait dû le contacter que pour le rassurer avant que chacun ne continue le cours de sa journée. A la place, ce sont les larmes de sa sœur évoquant son petit-ami qui se sont fait entendre dans le combiné et Cody tente encore maintenant de faire fonctionner les différentes pièces du puzzle, sans grand succès.

Malheureusement, il ne connaît que trop bien l’hôpital ; il se gare sur une des places minutes et sort de sa voiture sans attendre. Il n’a même pas pris le temps d’enfiler une veste mais l’adrénaline qui court dans ses veines l’empêche de ressentir le froid mordant du mois d’octobre. Il court, pénètre dans l’hôpital et se dirige immédiatement vers les escaliers. D’un pas rapide, il passe les couloirs, pousse les battants et sait pertinemment où il pourra trouver Addie, pas besoin de l’appeler pour lui demander de nouvelles précisions, ils se sont retrouvés ici de trop nombreuses fois pour que Cody ne soit pas capable de s’y rendre. La peur et l’inquiétude lui collent à la peau, son rythme cardiaque impossible de se calmer quand ça concerne sa petite sœur - il ne peut que s’imaginer le pire, car le pire s’est déjà produit de trop nombreuses fois. Une dernière porte et le voilà qui dévale les quelques mètres qui le séparent d’elle. « Addie ! » qu’il s’exclame quand il la voit enfin, l’aidant à se relever pour la prendre dans ses bras et la serrer contre lui. « Je veux partir d'ici... Je... Je veux plus jamais y revenir... » Les yeux écarquillés par l’inquiétude, une main dans les cheveux d’Adèle, il chuchote doucement. « Chut… ça va aller. Je suis là. » des mantras qu’il prononce dans les airs, l’écoutant néanmoins. « Je veux rentrer à la maison Cody.  » Il entend la demande qui se cache en dessous de ces paroles et hoche la tête, n’ayant aucunement l’intention de la laisser repartir dans la gueule du loup ; elle restera avec lui, il n’y a pour le moment pas d’autre choix tant que la situation n’est pas éclaircie et qu’un sourire véritable n’est pas revenu sur ce visage. Il se décale finalement, prend la tête d’Adèle entre ses mains - ses yeux scannent rapidement, elle a les yeux rougis par les larmes, un air dévasté sur ses traits. « Qu’est-ce qui s’est passé Addie ? Qu’est-ce qu’il t’a fait ? » parce qu’il a besoin de comprendre, besoin de savoir, besoin d’être sûr. Ses doigts viennent essuyer les larmes sur les joues d’Adèle - il a le cœur serré et reste ainsi quelques secondes avant de passer un bras autour de ses épaules pour l’entraîner. Hors de question qu’ils ne restent ici plus longtemps. Il récupère le dossier posé sur un meuble de fortune, garde une poigne contre le bras de sa jeune sœur et l’entraîne par le chemin inverse qu’il vient d’emprunter. Son nouvel objectif est engagé : mener Adèle jusqu’à la voiture et la conduire chez eux. « Allez, on rentre. On rentre à la maison. » qu’il lui dit alors pour la rassurer.

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TW cancer, maladie

Adèle n'a plus aucune notion du temps. Elle ne peut même plus dire depuis combien de temps, son chemin avec Carl s'est stoppé. Depuis combien de temps elle se retrouve à même le sol... Si seulement il y avait eu du passage, peut-être que quelqu'un aurait pu s'arrêter à sa hauteur et l'aider à y voir plus clair. L'aider à tuer le temps. Mais comme toujours, Adèle s'isole et si elle est allée à cet endroit exact, c'est certainement parce qu'elle sait qu'à part Cody ou peut-être Tim personne d'autre n'aurait pu la retrouver ici. Ash aussi certainement, son défunt frère, mais il n'est plus là pour voir ce que l'amour provoque chez sa grande soeur. Constater que l'amour n'est pas toujours bon, c'est du moins ce que pense la Shephard à cet instant. Seules les personnes qui étaient là pour elle pendant ces soins, et ces chimios pourront savoir quel chemin emprunté. C'est le coeur battant que les phrases de Carl reviennent, incessantes, et tueuses. Elle se les répètent en boucle et dès qu'elle ose à peine fermer ses yeux, c'est son regard qu'elle confronte. Comment aurait-elle pu savoir un seul instant qu'il allait la larguer pour ça ? Qu'il aurait ce genre de comportement quand la maladie est venue sans qu'elle ne la demande. N'a t'elle pas suffisamment souffert déjà à cause d'elle pour que Carl le lui rappelle trois ans après que sa guérison ne vaille rien ? Ne connaîtra-t-elle jamais de fin heureuse Adèle ? Trop de questions qui restent sans réponse alors que son regard se fige sur cette porte battante, espérant qu'elle s'ouvre d'une seconde à l'autre et que Cody puisse la réconforter. La prendre dans ses bras et lui faire oublier juste pendant quelques secondes tout l'amour qu'elle porte à l'Irlandais. Elle aurait eu besoin de Carl à cet instant, elle lui a imploré de ne pas la laisser tomber et de la prendre dans ses bras et le regard froid et vide de son petit ami lui a fait prendre conscience d'une seule chose : son cancer est voué à la torturer, à la rendre malheureuse pour le restant de ses jours. Et peu importe qu'on la déclare saine et sauf, ils finissent tous par partir les uns après les autres et un jour, ce sera au tour de Cody, elle en est désormais persuadée. Si elle ne meurt pas de ça, elle mourra d'autre chose, alors est-ce une différence finalement ? Si la fin lui est proche ? « Addie ! » Perdue dans ses songes, elle n'a même pas fait attention à cette silhouette qui court presque jusqu'à elle, la tirant sans qu'elle ne proteste - ce n'est pas elle, ça. Une poupée de chiffon qu'on pourrait balancer sans même qu'elle ne s'en rende compte, son coeur est vide, et ses pensées s'affolent, Adèle ne sait même plus ce qui est important ou pas dans sa vie. On lui a enlevé l'une de ses seules raisons de vivre, que lui reste t'il si elle ne peut même plus être auprès de lui ? Elle fond dans les bras de son frère, complètement anéantie par ce que son coeur lui hurle - totalement l'inverse de la raison. Mais ils se mettent d'accord sur une seule chose : suivre Cody et oublier tout ce qui se rapproche de près ou de loin de l'étudiant. Elle ne veut plus en parler, elle veut juste oublier tout ce qui s'est passé tandis qu'elle garde tout pour elle, à cet instant. « J'suis désolée Coco.  » Habituellement, quand elle l'appelle comme ça, son frère sait que c'est pour le taquiner. Il riposte, mais cette fois, il ne dira probablement rien, elle n'aura de toute évidence pas le coeur à rire. « Chut… Ça va aller. Je suis là.  » Elle ferme les yeux, sa tête posée contre son torse, tentant de retrouver une certaine cohésion d'esprit, remettre tout en place ne lui ferait aucun mal, mais en a t'elle vraiment la force ? « Qu’est-ce qui s’est passé Addie ? Qu’est-ce qu’il t’a fait ?  » Physiquement rien, évidemment. Carl ne toucherait pas à une mouche et Adèle en a conscience. Mais pour le reste, c'est autre chose. Et c'est douloureux. Elle tente de reprendre sa respiration alors que rien d'y penser sans mettre encore de mots la déstabilise et quelques larmes se perdent en route sans jamais atteindre ses lèvres. « Il ne veut plus de moi, Cody. Il me l'a dit. Il m'a dit 'je peux pas' et son regard Cody. » Adèle a bien du mal à remettre ses idées au clair. Mais la seule chose dont elle est persuadée encore à cet instant, c'est que c'est totalement terminé entre eux. « Il était dégoûté Cody. Je veux plus le revoir ok ?  » Ce sont des mots qu'elle ne pense pas, mais encore sous le choc de cet affrontement entre Carl et elle, elle perd complètement la raison et pense avec certitude des choses que même Carl n'a pas su réellement dire. Les mains tremblantes, Cody prend son visage dans les paumes de ses mains en la fixant pour la calmer. « Allez, on rentre. On rentre à la maison. »  Il ne laisse même pas protester - en a t'elle réellement envie ? Non. Partir loin de Carl Flanagan lui permettra au moins de se calmer et de reprendre ses esprits. « Est-ce que tu crois qu'un jour, je pourrai être heureuse ?  » En amour, elle veut dire, il a au moins la décence Cody de ne pas lui dire sa phrase fétiche "je te l'avais dit".

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@Adèle Shephard ☆ Cody Shephard

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octobre / 2024
à l'hôpital
tw : cancer, maladie

Les secondes lui semblent durer des heures alors qu’il ne souhaite qu’une seule chose, retrouver Adèle et ne plus la lâcher. Chaque pas qu’il fait en direction de cette cachette qu’il ne connaît que très bien le rappelle à de trop nombreux souvenirs. Il est tout de suite tombé sous le charme de cette petite soeur, si petite dans ses bras de grand garçon, ses petits yeux s’ouvrant et se fermant, son poing de bébé cherchant à lui attraper les doigts pour ne plus jamais les lâcher ; il a passé des jours à la garder dans les bras, refusant de la rendre à leurs parents, lui promettant monts et merveilles ; le jour de la rentrée en Janvier, quand il a dû retourner à l’école, Cody pleurait toutes les larmes de son corps à l’idée de ne plus passer ses journées avec elle. Il se souvient des premiers bobos, quand une égratignure sur le genou était la pire douleur qu’elle ait jamais connue, quand il a menacé un jeune de dix ans son cadet car ce dernier s’était joué d’Adèle, quand il l’a battue aux jeux de société et qu’elle l’a boudé pendant des heures, quand il lui a appris à cuisiner des pâtes et qu’il l’a laissée tout nettoyer. Y’a trop de souvenirs et tout lui revient de plein fouet, les plus agréables bien sûr mais alors qu’il se rapproche peu à peu du lieu où il sait qu’il pourra retrouver Adèle, les plus mauvais font surface. Les peines de coeur d’une Adèle inconsolable, persuadée qu’elle ne s’en remettra jamais, son coeur brisé et ses yeux baignés de larmes ; la maladie, tempête de l’annonce, larmes de la fratrie alors qu’il a prié pour la première fois ce jour-là un dieu auquel il ne croit même pas, suppliant une force extérieure de ne pas lui prendre sa petite soeur ; son départ au Mexique et le vide qu’il n’a pu que ressentir, lui dont la vie ne tournait plus qu’autour d’elle, qu’autour du soutien qu’il se devait de lui donner ; et puis son retour, car elle est revenue.

Il arrive à son niveau et ne perd pas une seconde pour l’attraper dans ses bras, refusant de la lâcher pour de trop nombreuses secondes. Il tente de l’apaiser par des mots, par la chaleur de son soutien mais la détresse d’Adèle est trop grande. « Il ne veut plus de moi, Cody. Il me l'a dit. Il m'a dit 'je peux pas' et son regard Cody. » Il comprend évidemment qu’elle parle là de Carl et ses mains autour de son visage restent là pour la regarder dans les yeux, tentant de faire fonctionner les différentes pièces de ce triste puzzle. Pour autant, il ne l’interrompt pas. « Il était dégoûté Cody. Je veux plus le revoir ok ? » Peu importe qu’elle dise ces mots sous le coup de l’émotion ou qu’elle les pense sincèrement et irrévocablement ; il la soutient et ne peut donc qu’hocher la tête à ses dires. « Ok crevette, tu le verras plus. » qu’il répond alors, allant dans son sens ; il en pense chaque mot, si elle ne souhaite plus le revoir, il fera en sorte qu’elle n’ait plus à le revoir et l’histoire s’arrêtera ainsi.

Il la maintient par les épaules alors qu’il l’entraîne vers la voiture, une impression de déjà-vu qui ne le quitte pas. « Est-ce que tu crois qu'un jour, je pourrai être heureuse ? » Il la revoit à 6 ans avec des dents en moins, à 12 ans les larmes séchées sur le visage, à 18 ans avec un sourire timide ; être heureuse, c’est pourtant tout ce qu’elle mérite alors pourquoi l’univers s’acharne-t-il à tenter de l’en empêcher ? Alors qu’ils poussent le battant des escaliers après en avoir monté les marches, son bras se trouve toujours autour des épaules d’Adèle et il vient poser un baiser contre sa tempe. « Oui. Un jour tu seras heureuse. » qu’il répond alors, car que peut-il répondre d’autre ? Quelle est la bonne formule ? Qu’est-ce qui pourra l’aider ? Malheureusement et il le sait, rien pour le moment ; son rôle n’est pas de trouver des solutions là où il n’y en a pas, simplement d’être là et comme tous les bons dictons savent si bien le dire, le temps fera son travail.

Quand ils arrivent enfin à la voiture, Cody s’occupe de tout ; récupère le dossier, ouvre la porte, aide Adèle à monter, ferme la porte, rejoint son côté, monte en voiture, démarre. Il laisse planer le silence quelques secondes, tourne régulièrement la tête pour observer Adèle. Il ne sait pas quoi dire, par où commencer, comment l’aider. « Ta chambre est prête, j’ai fait le ménage il y a pas longtemps. Tu veux qu’on commande ce soir ? Tu me diras, on peut même regarder un petit film, j’ai vu que y’avait une super comédie qui vient de sortir sur Netflix. » Et bien vite, il ne sait plus s’arrêter ; lui qui parle d’ordinaire si peu tente de combler le vide du silence par toutes les bêtises qu’il peut imaginer. Son oeil se pose sur le dossier. « Désolé, je sais que- je sais que c’est pas le moment mais… » Il est fébrile, fait attention aux mots qu’il emploie de peur de la froisser, de la braquer ou pire, de la faire souffrir. « Tu as eu les résultats ? » qu’il réclame alors, ne supportant néanmoins pas de ne pas savoir ce qu’il en est. Est-ce que les larmes sont uniquement destinées à Carl ou y’a-t-il autre chose à laquelle il doit se préparer ? Et puis finalement, sûrement vaine tentative de la faire sourire, regard porté sur la route. « Tu dis le mot et je vais lui péter les genoux, tu le sais. » Petit regard ambié vers elle ; le pire ? Il en pense chaque mot.

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TW cancer, maladie

Adèle aurait préféré ne jamais être là. Elle aurait dû se douter qu'elle n'a pas le droit au bonheur après ce qu'elle a vécu. Qu'elle n'aurait jamais dû y croire avec Carl. Elle n'a visiblement pas assez souffert pendant ses deux ans où elle a été malade, c'est ce qu'elle se dit, à présent que son coeur devient lourd et solitaire. Le regard de Carl sur elle, elle donnerait tout à cet instant pour l'effacer de sa mémoire. Cette façon qu'il avait de ne pas accepter qu'elle s'approche de lui, cette fuite en arrière et ses paroles froides et incertaines. Adèle donnerait tout pour effacer le Flanagan de sa tête tant il l'a blessé. Au plus profond d'elle. Il a pris une place trop importante depuis plus d'un an pour qu'elle reste de marbre et elle n'accepte pas cette finalité, mais elle n'a plus le coeur de se battre dans le vide à cet instant. Elle a juste besoin de repos, d'être au calme et de se refaire le film comme si elle aurait la possibilité de refaire marche arrière. De changer quoi que ce soit alors qu'elle a préféré partir. Le laisser seul dans ce couloir d'hôpital sans même se retourner. Sans même lui dire davantage de choses. Elle veut penser qu'elle sera suffisamment forte pour tirer un trait sur lui comme il l'a fait et le fera dès lors que leur route se recroisera - elle en est persuadé. Sa séparation avec lui n'est qu'une question de temps et elle fera tout ce qu'elle peut pour repousser l'échéance. Mais sa bouée de sauvetage vient d'arriver et Adèle reprend enfin sa respiration lorsque Cody la serre contre lui. Elle est confuse, son coeur bat si fort qu'elle a l'impression qu'il va bientôt sortir de sa cage thoracique et les yeux remplis de larmes, son frère ne peut qu'une chose : accepter la dernière sentence de sa soeur : irrévocable pour l'heure. « Ok crevette, tu le verras plus.  » Elle ignore à cet instant si c'est vraiment ce qu'elle souhaite ou si le fait est de s'être retrouvé devant un Carl distant ne joue pas en cette défaveur plus que le reste. Mais pour l'heure, cette décision est irrévocable et elle ne doute pas une seconde qu'il tourne la page aussi simplement qu'elle n'en aura pas le choix. Parce qu'elle n'est pas toujours tendre avec elle quand ça concerne l'amour. « Oui. Un jour, tu seras heureuse. » Ils sont sur le chemin pour rejoindre la voiture de Cody qui est garée sur le parking extérieur et elle n'est pas certaine que ces mots pourront apaiser quoi que ce soit. Mais il a au moins le désir d'y tenter. Elle finit par grimper dans la voiture de son aîné et alors qu'il commence à s'éloigner doucement de l'hôpital, Adèle reste dans un silence inhabituel. Cody n'en a jamais été habitué et elle ne se rend pas compte de ses nombreux regards en sa direction, bien trop pensive. « Ta chambre est prête, j’ai fait le ménage il y a pas longtemps. Tu veux qu’on commande ce soir ? Tu me diras, on peut même regarder un petit film, j’ai vu que y’avait une super comédie qui vient de sortir sur Netflix. » Elle hausse les épaules en tournant à peine son regard en direction de son aîné. « Je ne sais pas Cody, comme tu veux. Je n'ai pas très faim. » Et qui aurait sérieusement envie de manger ? Il sait combien elle adore manger Mexicain, mais ça ramène bien trop de mauvais souvenirs au Shephard. Finalement, elle suivra le mouvement. « Désolé, je sais que- je sais que c’est pas le moment, mais » elle ne détourne même pas ses yeux cette fois. Son regard restant perdu devant elle, fixé autre chose est plus facile que d'affronter le regard du boxeur. « Tu as eu les résultats ? » Elle relève son regard encore trop humide pour que les choses changent à cet instant avant de lui répondre doucement, « oui Cody, les résultats sont bons. Tu n'as pas à t'inquiéter. » Sa main se pose sur celle de son frère quelques brefs secondes, une manière bien à elle de le remercier, et surtout de le rassurer. Elle n'aurait pas eu besoin d'affronter Carl quelques minutes plus tôt qu'elle serait repartie soulagée avec le sourire aux lèvres de l'hôpital. « Tu dis le mot et je vais lui péter les genoux, tu le sais. » Son sourire et son apaisement disparaissent devant ses mots, Adèle fronce les sourcils alors qu'un long soupir sort de ses lèvres. « J'veux pas de violence Cody, tu le sais... » Bien sûr qu'elle sait qu'il en est capable pour elle. Cody serait capable de tout pour elle et enfant, elle en a longtemps joué. La petite princesse qu'on surprotège de tout, et ce n'est qu'à l'adolescence, qu'Adèle s'est un peu rebiffé, histoire surtout qu'on lui demande son avis à elle. « Promets-moi que tu n'iras pas le voir... » C'est pas ça qu'elle veut. Ce n'est pas effrayé Carl ou créer un malaise chez lui. Elle voudrait juste pouvoir l'oublier là. « J'veux juste que tu sois là pour moi... » Était-ce trop égoïste de penser ça ? Adèle l'ignore, mais elle ne voulait pas être seule, elle a toujours eu peur de la solitude Adèle et elle a ce besoin de s'entourer - à contrario de Cody.

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@Adèle Shephard ☆ Cody Shephard

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octobre / 2024
chez cody
tw : cancer, maladie

Cody n’a jamais été le plus doué pour réconforter, ne sait jamais trop quoi faire du trop plein de sentiments ni comment les exprimer ; alors il se contente d’être là et de faire de son mieux, de mettre parfois les pieds dans le plat et de se retenir de parler d’autres. Il n’a qu’à espérer que sa simple présence peut parfois suffire à soulager le cœur meurtri de sa petite sœur, il n’a qu’à espérer. Le silence qui remplit l’habitacle lui donne envie d’hurler ; il ne supporte simplement pas de la voir comme ça, c’est peut-être ce qui l’a peu à peu poussé à devenir un peu trop protecteur envers elle, prenant sa peine pour la sienne et bien incapable de supporter les larmes qui coulent aujourd’hui le long de ses joues. Alors, pour combler ce vide qui menace de les engloutir, il se met à parler ; bien sûr qu’Adèle n’est pas la plus réceptive, ses pensées sûrement brouillées par le souvenir de ce qui vient de se produire avec le garçon qu’elle aime. Il hoche la tête, réfléchit déjà aux plats mexicains qu’il va sélectionner spécialement pour elle - il sait qu’elle adore ça -, réfléchit à un film de comédie qu’il a récemment vu passer sur Netflix et qu’il mettra dès qu’ils se poseront à table pour remplir la maison de rires et l’aider à passer cette première soirée. Il n’a jamais été le plus doué pour accompagner sa cadette dans ses peines de coeur et autres difficultés qu’ils ont pu traverser - même pour la mort de leurs parents, lui s’est plongé dans le travail pour assurer un avenir à sa fratrie et il n’a pas su trouver les bons mots pour soutenir les plus jeunes, ça n’a jamais été son fort et aujourd’hui ne fait pas exception à la règle.

Il ne peut pas s’empêcher de lui poser la question concernant la maladie qui plane toujours si souvent au-dessus de ses pensées et le soupir de soulagement qu’il pousse en entendant la bonne nouvelle n’est pas contrôlé ; il vivait en apnée depuis quelques jours, toutes ses pensées encombrées par de potentiels et si qui l’ont même empêché de dormir la nuit dernière. La main d’Adèle se pose sur la sienne et il tourne le regard quelques secondes pour lui envoyer un sourire sincère. Et c’est là qu’il lance sa première boulette. « J'veux pas de violence Cody, tu le sais… » Il hoche immédiatement la tête, se rendant bien compte qu’il n’aurait pas dû prononcer ces mots ; comme prévu, il ne sait jamais quelles sont les bonnes choses à dire. Lui n’est pas une personne violente - malgré son métier -, mais il est vrai qu’il pourrait le devenir si Adèle le lui demandait, ce qu’il savait qu’elle ne ferait pas, connaissant son aversion pour la violence de quelconque manière. « Promets-moi que tu n'iras pas le voir…  » « Je te promets. » qu’il ajoute immédiatement, tournant à nouveau le regard vers elle le temps d’une seconde pour appuyer ses propos. « C’était bête excuse-moi, je supporte juste pas de te voir comme ça. » qu’il ose avouer alors, plus sincère que jamais. «  J'veux juste que tu sois là pour moi... » Et il a bien l’intention d’être là pour elle, regrettant d’avoir raté trop d’années pour des futilités, regrettant de ne pas avoir eu le courage de lever le voile qui se plaçait sur leur relation quand tous deux avaient pourtant bien besoin l’un de l’autre. « Je serai toujours là, tu peux compter sur moi. » qu’il répond alors, avançant enfin la voiture dans l’allée de la maison familiale, petit pavillon toujours décoré aux goûts de leurs parents. « On est arrivés. » qu’il annonce alors comme si elle ne le voyait pas, pressant une main sur son genou avant de se décider à prendre les devants et à sortir de la voiture. Il récupère le dossier, ferme la voiture après Adèle et la conduit jusqu’à la maison. Quand il ouvre finalement la porte, la tornade Shadow se précipite pour apporter tout son affection à la jeune femme - sûrement qu’il sent que quelque chose ne va pas bien. « Doucement Shadow, doucement ! » qu’il tente de calmer le chien avant de pénétrer un peu plus dans la maison. « Fais comme chez toi. » qu’il taquine, car elle est évidemment chez elle. Il pose finalement son regard sur elle, la douleur évidente sur ses traits ; il aimerait tellement pouvoir lui prendre sa peine pour qu’elle retrouve des couleurs et un sourire sur le visage. « Tu veux en parler, crevette ? » qu’il demande finalement, pas certain de comment aider sa petite soeur mais sûr de vouloir le faire.

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TW cancer, maladie

Elle ne sera pas restée bien longtemps seule dans ce couloir, elle a su à l'instant même où elle est partie en courant, qu'elle ne pourrait pas rentrer seule. Sans Carl. Et que si Carl ne pouvait pas être cette épaule sur laquelle sa tête se reposait, elle devait en trouver une autre - Cody est apparue naturellement, elle qui ne l'a jamais vraiment appelé d'elle-même autrefois. Il a pourtant toujours répondu présent pour elle, et ce soir encore, il le prouve mieux que quiconque. Plus qu'elle ne l'aurait espéré. Quelques minutes, après, c'est dans sa voiture qu'elle se retrouve. Silencieuse, probablement que Cody se demande si elle respire encore, tant cela reste imperceptible. Il a besoin de savoir pour ses examens qu'elle vient de passer autant que de savoir ce que Carl a pu faire pour la mettre dans cet état. Si seulement elle s'était attendue à ça de sa part, il ne l'aurait jamais appris. C'est une certitude. « Je te promets. » Ses mots la rassurent parce qu'ils sont aussi instantanés que sa demande. Et elle sait que Cody s'y tiendra. Il sait combien Carl compte pour elle et certainement que ça dépasse ce grand frère protecteur qui a appris bien malgré lui, à éviter de trop se mêler de la vie intime de sa soeur. Il lui arrive parfois de faire des réflexions comme lorsqu'il a appris que Adèle n'avait pas encore parlé de Ash à Carl ni de sa maladie - et à juste titre cette fois, quand on voit aujourd'hui la réaction de ce dernier. Elle regrette d'avoir mis Carl au courant. C'est la seule chose qu'elle est certaine à l'heure actuelle. Elle ne peut s'empêcher de revivre la scène avec lassitude, de répéter les phrases de Carl dans un écho douloureux. Le regard perdu, le coeur battant. Elle aimerait autant oublier l'étudiant dans sa vie sans que cela ne lui soit possible. « C’était bête excuse-moi, je supporte juste pas de te voir comme ça. » Sa main vient doucement effleurer celle de Cody sur le levier de vitesse, histoire de le rassurer. Un léger soupir sort de ses lèvres et un très léger sourire apparaît au creux de ses lèvres alors que son regard finit par se perdre sur la route, sans totalement se figer sur un endroit en particulier. « Je sais Cody, et ça ira mieux demain... » Elle a juste besoin de souffler un peu ce soir, et de s'épargner une nouvelle douleur. De rayer de sa vie Carl Flanagan comme si c'était possible, comme si il lui serait, un jour, envisageable de le rayer de son existence et de sa mémoire. « Je serai toujours là, tu peux compter sur moi. » Elle repose sa tête contre le dossier du véhicule, elle n'a plus envie de s'épargner quoi que ce soit quand la seule chose pour laquelle, Adèle Shephard se levait le matin vient de lui tourner le dos. Et pourtant, elle a beau tenter de raccrocher les wagons entre eux : la finalité est là, au creux de sa mémoire. « J'ai de la chance de t'avoir... » Elle inspire profondément, fermant un instant les yeux, quand une larme perle le long de sa joue. Demain, elle sera forte devant Carl. Demain, si elle vient à le confronter, elle ne veut plus avoir aucune larme possible dans son être. Elle ne veut plus que Carl puisse lire en elle comme dans un livre ouvert, et qu'il puisse par n'importe quel moyen, la toucher plus qu'elle ne l'a été aujourd'hui.

Les yeux toujours clos, elle finit par les rouvrir lorsque la voix de Cody la rappelle à la raison. Elle n'a pas rêvé, tout ça a bien existé et ce n'est pas au côté de celui qu'elle aime que les yeux de la Shephard confrontent. Mais ceux de son propre frère. « On est arrivés. » Elle finit par sortir du véhicule, silencieuse - cela ne lui ressemble pas. « Doucement Shadow, doucement ! » Un genou à terre, la porte à peine ouverte, que Shadow lui saute dessus en recherche de caresse. Chose qu'elle lui donnera évidemment. Alors qu'elle lui parle rapidement,  « t'en fais pas, il est content. » Elle finit par se relever et entre en déposant son sac sur le meuble à l'entrée. « Je ne vais pas t'embêter très longtemps... » Qu'elle s'autorise à dire quand elle sait que son frère ne sera pas d'accord avec ses paroles. « Fais comme chez toi. » Elle fait un signe de tête en guise de remerciement alors qu'elle se dirige vers la grande table dans le salon et qu'elle s'appuie contre cette dernière. « Tu veux en parler, crevette ? » Elle déglutit difficilement, ignorant vraiment par où elle va devoir passer pour réaliser les choses. Est-ce qu'elle espère que ça pourra s'arranger ? Elle l'ignore elle-même. Le regard de Carl qu'elle ne parvient pas à effacer vaut bien plus de mots, il lui sera plus douloureux que n'importe quelle parole aussi. « Je ne crois pas qu'il y est grand-chose à dire Cody... » Elle passe sa main sur sa tête avant d'ajouter dans un soupir « je veux plus affronter son regard et ses mots, je pensais que ce serait derrière moi tout ça. » Elle pensait sincèrement que sa maladie ne pourrait jamais lui faire autant de mal qu'en 2019, mais elle était loin de s'imaginer à l'époque ce qu'elle ressentirait pour l'Irlandais et combien il la détruirait davantage. « Mais je ne vais pas te demander d'aller me chercher mes affaires, je dois le faire moi... » Elle avait surtout peur que ça dégénère entre eux si Cody le croisait. Ses paroles rassurantes dans la voiture ne resteraient pas ainsi bien longtemps. Et elle en avait consciente. Elle avait besoin de passer sa soirée ici et demain, elle tentera de récupérer ses affaires discrètement, avec un peu de chance, il aura cours ou devra bosser à l'hôtel. Et si elle vient à croiser Chelsea, celle-ci l'aidera à faire ses valises pour la voir déguerpir encore plus rapidement que son ombre.  « C'est déjà beaucoup ce que tu fais pour moi, sans toi, je ne sais pas où je serai allé. » Elle oui, dans une chambre d'hôtel, c'est certain.