débutant ? pas vraiment

 @Nate Shaw ☆ Cody Shephard

gifs by (c) pinterest

août / 2024
Overthrown Boxing Club

Cody est persuadé qu’il ne se lassera jamais de passer des heures ici, entre ces murs. Cette école, c’est tout simplement un rêve qui est devenu réalité ; le sien, bien sûr, mais également celui de son père. Un regard aux sacs parfaitement alignés et il sait qu’il aurait été fier de lui, il peut presque sentir sa main réconfortante et chaude s’appuyer sur son épaule. Quand il regarde évidemment, seul le vide lui fait face. C’est le cas depuis de nombreuses années déjà. Alors il ne se laisse jamais trop le temps de se morfondre et passe de salle en salle, encourageant ceux qui s’entraînent seuls, passant une tête dans les salles de cours, saluant les nouveaux arrivés. Cody est toujours là et chaque personne qui passe un peu de temps ici finit par assimiler son visage aux lieux ; un visage souriant et rieur car Cody veut que cet endroit soit synonyme de positivité. Ici, on vient poser ses bagages, on repart plus léger, on échange quelques mots, et une bière plus tard, on repart le sourire aux lèvres ; cet endroit est une maison pour beaucoup, un échappatoire pour certains ; il a même fait installer un petit bar pour que les gens puissent se retrouver après une bonne séance. Bref, ici, c’est son endroit à lui et il ne pourrait pas être plus fier.

Même si c’est une chose qu’il adore, il ne passe pas son temps entier à donner des cours ; c’est rapidement devenu un travail à temps plein dans l’école et il a été obligé de recruter plusieurs personnes pour l’aider au fil des ans, sa petite équipe ne cessant de grandir à mesure que l’école se forge une réputation. Alors qu’il boucle un partenariat et raccroche le combiné, il décide de se lever pour se dégourdir les jambes. Une journée entière assis à son bureau pour gérer l’administratif est, de loin, ce qu’il déteste le plus - mais il faut le faire, ça fait partie du métier ! Ses pas le guident tout droit vers la seule salle de classe utilisée et il se permet - comme il le fait souvent ! - d’ouvrir la porte pour jeter un œil. Il observe quelques secondes l’assemblée ; ceux qui sont tout devant et ont une soif d’apprendre, les maladroits qui ont du mal à suivre, les plus expérimentés, les plus discrets. Il y a de tout dans ces salles de classe et c’est ce qui fait la richesse de cette école, Cody en est persuadé.

Un nouvel habitué attire rapidement son regard ; il l’a vu entrer et sortir, l’a salué comme il se doit à chaque fois mais n’a jamais pris le temps de venir le voir à l'œuvre. Il ne suffit que de quelques enchaînements pour comprendre que l’homme n’est pas seulement un habitué des salles de boxe ; ses gestes ne trompent pas. Alors, quand le cours s’achève seulement quelques secondes après son observation - quel timing ! -, il n’hésite pas à aller l’aborder. C’est quelque chose qu’il fait souvent, souhaitant échanger avec les personnes qui font vivre son business - on se fait parfois des amis et ça renforce le sentiment de grande maison et de grande famille si cher à Cody. « Armée de terre ?  » qu’il demande en s’approchant, pas une once d’hésitation dans sa voix. « Désolé. Salut, je suis Cody, je bosse ici.  » Il tend la main pour saluer l’inconnu, attendant de sa part qu’il se présente. Cody se présente rarement comme étant le boss ; ce n’est pas un secret mais il n’est pas le genre à étaler les choses, il travaille ici, c’est une vérité comme une autre. « Je t’ai regardé quelques secondes et je me suis dit que c’était un peu trop précis pour un mec qui prend des cours depuis pas si longtemps. » Petit rire sur les lèvres, il sait bien qu’il pourrait y avoir des tas et des tas d’autres raisons pour lesquelles l’inconnu serait excellent dans ce sport, mais à force de voir des gens défiler ici, il a appris à repérer ceux qui ont suivi un entraînement militaire. « Je t’offre un verre ? » Rien d’inhabituel là-dedans pour Cody ; aussi, personne ne se retourne sur sa demande. Il aime se mêler à la foule et rencontrer du monde, ça ne surprend donc personne.

débutant ? pas vraiment

 @Nate Shaw ☆ Cody Shephard

gifs by (c) pinterest

août / 2024
Overthrown Boxing Club

Il est toujours impossible de prédire comment les choses vont se passer quand on vient à la rencontre de quelqu’un - d’autant plus qu’avec l'avènement des réseaux et autres nouveautés du boom technologique, il est de plus en plus rare de se laisser aller par le vivant et d’aller au devant pour rencontrer des gens. Pour Cody comme pour beaucoup de personnes dans le monde, c’est difficile, on est plus élevés dans cette façon de faire et on s’enferme peu à peu dans une timidité générale qui ne s’arrange pas ; mais ici c’est différent, ici il arrive encore à se laisser aller à ce penchant extraverti et à aborder les gens en évitant de se prendre la tête, ce qui donne lieu à tout un tas de situations différentes, parfois cocasses mais souvent intéressantes. Cody ne sait pas encore ce que l’échange du jour lui apportera mais ça ne l’empêche pas de s’y lancer tête la première, laissant toute sa curiosité prendre la place. « Observateur. Mais bien vu. C’est ça. Enfin, c’était ça. » Cody ne peut pas manquer l’hésitation dans les mots de son interlocuteur mais il ne le fait évidemment pas remarquer. « Nate. Ancien militaire. J’ai besoin de bouger pour pas regretter ma retraite. » Il n’ose pas imaginer passer une carrière entière - une vie presque - à utiliser son corps au quotidien, à dépasser les limites que l’on peut se fixer et un jour, cette page se termine et se tourne et on se retrouve alors dans un tout nouveau chapitre à appréhender ; ce doit être difficile et il n’est pas surpris de le trouver ici, il faut le dire. « Ouai, ce n'est pas faux. Même si je pense que j’apprends des choses à chaque cours malgré tout. » Cody hoche alors la tête d’un air satisfait, c’est forcément quelque chose qu’il aime entendre ; il aime savoir que les personnes présentes ici ont un réel intérêt à venir et que même les plus aguerris arrivent encore à apprendre des choses. ça le rassure aussi sur les personnes qu’il a pu recruter pour l’aider ; même s’il lui en faudrait beaucoup pour remettre en cause ses salariés, une réassurance quant à leur travail ne fait jamais de mal pour un patron ! « Et toi alors. T’es un ancien champion ou juste un passionné ? » La curiosité de Nate semble être piquée aussi ; c’est qu’il n’a pas pris peur en voyant un pur inconnu - bien qu’ils se soient déjà croisés - lui sauter dessus à la fin du cours pour lui poser quelques questions qui pourraient tout à fait passer pour indiscrètes. « Un peu des deux ? Mon père était un grand passionné, il m’a transmis le truc, j’ai fait quelques compét’ à l’adolescence mais j’ai arrêté pour me concentrer sur le rugby qui m’a permis d’entrer à la fac. » Il parle déjà un peu trop mais quand il est lancé, il ne s’arrête pas ; y’a pas beaucoup de sujets qui le font causer pendant de longues minutes mais son travail et le sport font évidemment partie des sujets de la courte liste. « Quand j’ai eu l’occasion de monter mon business, j’ai sauté dessus. » On peut pas vraiment parler d’occasion, il l’a provoquée, a bossé d’arrache-pied d’abord pour subvenir aux besoins de ses frères et de sa sœur puis a finalement décidé de se lancer dans un projet à lui.

« Carrément ! J’suis curieux de savoir comment ç'a commencé cette école avant d’être aussi populaire. » Ces mots le touchent en plein coeur ; il n’est pas aveugle et a bien vu que les gens sont venus de plus en plus nombreux chaque année, il a d’ailleurs dû changer de local il y a quelques années. Il est fier, bien sûr qu’il est fier de voir son bébé trouver tant de sens chez d’autres personnes que lui. « Tu permets juste que j’prenne une douche rapidement ? Histoire qu’on ne se fasse pas refouler du bar. » Petit rire aux lèvres, il le libère bien sûr ; il a installé un petit bar directement dans la salle pour ceux qui souhaitent se retrouver et boire un coup après une session de sport ou un cours mais il n’est pas contre l’idée de sortir de ces lieux pour se retrouver ailleurs en terrain neutre. Pendant que Nate prend alors une douche pour se décrasser de son cours, Cody se remet dans le travail, saluant et échangeant avec quelques connaissances. C’est ce qu’il préfère, être au contact des humains, apprendre un peu leurs différents chemins de vie. Il aime les gens, et il aime la vie ; et il espère sincèrement que ça se voit. Quand Nate revient, il est en train de classer quelques papiers derrière le comptoir de l’accueil, s’assurant que tout soit bien à sa place pour le lendemain. « Tu connais une adresse dans le coin ? Ou il faut prendre la voiture ? J’suis garé devant si jamais. » Située en plein quartier de Totterdown, la salle de boxe donne directement sur une rue où l’on peut trouver des tas de commerce et il suffit de faire quelques pas pour trouver un bar à l’ambiance aussi agréable que celle que Cody tente d’insuffler à l’école.

Ils se retrouvent tous les deux assis sur des tabourets de bar, une bière devant Cody qui remercie chaleureusement le serveur qu’il ne connaît que trop bien à force de passer par ici. « Alors, tu fais quoi maintenant que l’armée est derrière toi ? » qu’il demande ; il voit bien que l’âge de l’homme qui lui fait face lui permettrait de travailler encore quelques années, si sa condition le permet et s’il en a envie - sinon, il a bien raison de profiter de sa retraite bien méritée.

débutant ? pas vraiment

 @Nate Shaw ☆ Cody Shephard

gifs by (c) pinterest

août / 2024
Overthrown Boxing Club

Le trajet vers le bar - qui se trouve à seulement quelques pas de la salle - se fait rapidement et ils se retrouvent bien vite accoudés au bar, prêts à se lancer dans une discussion qui mêlera sûrement un peu de tout et de rien ; et Cody aime bien ce genre de discussion, ce moment très précis où on passe de ne strictement rien connaître de la personne à en savoir de plus en plus. Il aime l’humain, il aime apprendre les histoires de vie ; c’est ce qu’il fait d’ailleurs au quotidien à la salle, découvrir les histoires de ceux qui franchissent le seuil du club. Alors forcément, il n’attend pas longtemps avant de s’intéresser à son interlocuteur, laissant sa curiosité prendre le dessus de la conversation. « J’ai essayé pas mal de truc. [...] C’est le compromis parfait. » Assez impressionné devant ce parcours, Cody se permet de lâcher un petit sifflement qu’il vient vite expliquer par des mots. « Ouais j’comprends, ça a dû être bizarre de revenir dans le monde du travail comme ça. Donc c’est chouette que t’aies pu lancer ton truc et trouver ta nouvelle voie ; je sais ce que c’est ! » qu’il rit ; lui aussi a enchaîné les petits boulots alimentaires avant de pouvoir se lancer dans sa passion et son rêve, montant le club de A à Z et seul. « Du coup maintenant t’as des employés ou t’es seul dans la boîte ? » C’est toujours agréable de parler entrepreneuriat avec une personne qui vit la même chose - monter sa boîte, qu’on soit seul ou avec des salariés, est loin d’être une épreuve simple et Cody se souvient d’avoir passé des nuits entières à s’arracher les cheveux sur différents sujets. Il faut dire qu’encore aujourd’hui, il lui arrive de passer des heures bien trop longues à réfléchir à un sujet précis, malheureusement ce n’est jamais possible de déconnecter complètement quand on est son propre patron. Mais il adore et il ne changerait ça pour rien au monde, c’est une certitude.

« T’es de Bristol d’ailleurs ? Ou ce sont les opportunités qui t’ont amené ici ? » La vérité, c’est qu’il est à peine sorti de cette ville qui est la sienne. Pas un voyage, pas de vacances, Cody n’a jamais pris le temps ne serait-ce que de créer un passeport. Il a pas honte de son parcours de vie mais il regrette parfois de ne pas avoir pris plus de temps pour lui, de ne pas s’être laissé aller à tout ce que la vie - et le monde - pouvait lui offrir. Quand Evan se balade tout autour du globe et qu’Adèle vivait ses meilleurs jours au Mexique, lui attendait ici que sa famille ne lui revienne ; un pilier central qui ne bouge pas, qui reste là et qui attend. « Sans quoi, je connais deux trois endroits sympa en ville à voir. » Voilà qui vient tout de même éveiller sa curiosité. Bien qu’il aime prendre une bière de temps en temps, il n’est pas non plus quelqu’un qui sort souvent, ne connaît pas les bonnes adresses et se laisserait volontiers porter par quelqu’un d’autre si l’occasion venait à se présenter - et ça semble être le cas. « Yes, je suis né et j’ai grandi à Bristol même. Pour tout te dire, j’vis même dans ma maison d’enfance ! » Il rigole, pas de honte dans ses mots, la maison est suffisamment agréable - et grande - pour ne pas en être parti depuis. Aujourd’hui, il vit en colocation avec Meryl - la grande maison était vite devenue trop vide - mais il réfléchit sérieusement à la mettre en vente pour acheter quelque chose qui lui correspondrait plus. Il faut dire qu’il n’a même pas changé la décoration vieillote de la demeure, refusant de toucher à la patte laissée par les parents Shephard. «  Mais ce serait avec plaisir, j’ai jamais pris le temps de trop sortir ou découvrir la ville. J’suis plutôt casanier comme mec même si là comme ça on dirait pas ! » Il passe le plus souvent de son temps au club ou chez lui mais rarement en dehors de ces deux endroits-là ; non pas que ça lui fasse pas envie, mais sortir tout seul n’est pas quelque chose qu’il apprécie. Il sort parfois avec des amis mais retrouve bien vite le confort de sa maison. « Et toi alors ? T’es d’ici ? » qu’il demande, lui retournant la question avant de continuer sur la piste de la curiosité. « T’as des gosses, t’as quelqu’un ? » Il ne se permet pas de parler mariage puisqu’il ne voit pas de bague à sa main.

débutant ? pas vraiment

 @Nate Shaw ☆ Cody Shephard

gifs by (c) pinterest

août / 2024
Overthrown Boxing Club

La discussion s’engage très vite et même s’ils n’en sont qu’aux prémices de leurs échanges, apprenant à connaître les détails les plus simples de leurs vies, Cody passe déjà un bon moment et ça se voit très certainement sur son visage - il n’est pas capable d’enfiler un masque quand il passe un mauvais moment, ça finit toujours par se voir et il ne peut pas mentir. Heureusement, là, il n’a pas besoin de le faire ; il apprécie sincèrement la compagnie et est intéressé d’en apprendre plus sur l’homme qui lui fait face. Alors il le laisse parler et répondre à ses questions, chacun un temps d’échange dans cette conversation équitable et il profite de ses temps de pause pour descendre doucement la bière qu’il tient dans une main, le torse complètement tourné vers son interlocuteur, signe de son vif intérêt. « Toi, t'a l’air d’avoir quelques gars avec toi. Remarque, ce n'est pas plus mal, vu l’affluence, compliqué de tout gérer seul. » Il comprend le point de vue de Nate et cette envie de ne plus avoir qu’à se gérer soi-même ; même si les conditions sont bien différentes, ça reste une charge mentale qu’il a sûrement suffisamment dû supporter - en pire -, il a bien le droit à un semblant de repos ! « Ouais, j’ai commencé seul mais c’était pas gérable alors j’ai embauché une puis deux puis on est une petite équipe maintenant ! » ça aussi, c’est quelque chose qui lui plaît maintenant ; bien sûr, ce n’est pas toujours le plus évident, être patron implique de devoir gérer l’humain et l’humain peut s’avérer parfois difficile mais au global, Cody adore ce qu’il fait et il ne changerait son métier pour rien au monde. « Heureusement qu’ils sont là franchement. » Sinon, il sait pas trop comment il se débrouillerait pour faire marcher la boutique tout seul ; une chance qu’il n’ait pas à le faire.

Il voit bien le regard de Nate quand il lui avoue vivre toujours dans la maison familiale ; c’est un regard différent de celui qu’il récolte d’habitude, les gens sont tellement rapides dans le jugement que cette information suscite d’ordinaire une réaction plutôt négative alors que les personnes l’imaginent comme un tanguy de 36 ans, incapable de faire à manger et de ranger sa chambre. La vérité ne pourrait pas être plus différente. C’est rare que la personne en face ait une vision différente - et donc plus proche de la réalité -, et ça fait du bien. « Ouais c’est tout à fait ça en fait. Je réfléchis de plus en plus à la vendre car elle est un peu grande mais bon, j’y suis bien quand même ! » C’est plus facile de faire part de ces potentiels projets à un inconnu que d’en parler à ses proches ; il a déjà évoqué le sujet bien sûr mais ne s’y est jamais encore plongé et même aujourd’hui, il est loin d’entamer les procédures. Ce serait tourner une trop grosse page pour le moment, même s’il serait grand temps qu’il se lance dans sa propre aventure immobilière.

« Ouai. J’ai grandi ici jusqu’à mon entrée dans l’armée. Puis, j'ai été baladé à droite, à gauche. Mais pour finir, je suis toujours revenu. Et je n'ai jamais vraiment pensé à partir. » C’est quelque chose qu’il peut complètement comprendre puisque lui n’est jamais parti ; c’est la maison ici et Cody ne changerait de maison pour rien au monde, appréciant de connaître les moindres recoins de Bristol et de se perdre en souvenirs quand il passe en voiture. Des souvenirs qui font parfois mal, c’est sûr, mais des souvenirs malgré tout. « Je comprends tellement. Je suis jamais parti et je me vois pas le faire ; ma soeur est partie au Mexique mais elle a fini par revenir aussi, c’est la magie de Bristol ! » Evan, en revanche, est parti et ne semble pas avoir l’intention de revenir ; en tous cas, c’est ce que Cody imagine, ce n’est pas comme s’il avait des contacts avec son frère, le lien a été rompu il y a déjà de longues années. Le sujet de la famille continue vers un autre registre. « Ni l’un, ni l’autre. Je ne me voyais pas avoir de gamin tant que j’étais militaire. Puis désormais que c’est fini, je ne sais pas. Je ne me pose pas la question. Je vais laisser la vie décider pour moi. » Pas trop réfléchir et laisser la vie faire son cours, c’est quelque chose que Cody connaît et maîtrise ; même si ça lui a valu plus d’une déception du coup. « Et toi alorsy a-t-il des minis toi qui grandisses là où t’as grandi ? Une femme qui se demande pourquoi tu n'es pas encore rentré ce soir ? » Cody ne peut pas s’empêcher de lâcher un petit rire alors qu’il secoue la tête. « Non rien de tout ça ! »  C’est pas tout à fait vrai. « On est vraiment le cliché du duo célibataire qui boit des bières. » Il taquine alors avant de finalement ajouter. « Mais j’ai un chien et une coloc, ça compte presque non ? » La vérité est plus complexe ; y’a bien une mini-lui quelque part qu’il ne connaît pas et il pensait connaître le grand amour mais celui-ci lui est passé sous le nez et il vit difficilement avec cette déception, apprenant peu à peu à la laisser partir même si c’est évidemment plus facile à dire qu’à dire. Pour le moment, il se lève tous les matins avec le cœur serré à l’idée qu’elle en ait épousé un autre. « Mais bon j’me suis inscrit sur Tinder, première fois que je teste, on verra bien ce que ça donne. » Il en rit un peu, pas convaincu de la démarche mais ayant décidé de laisser une porte ouverte ; il faut parfois provoquer un peu le destin. « J’ai l’impression d’être à la ramasse, j’suis pas loin de demander conseil à ma sœur, c’est dire ! » Il rigole, heureusement, Adèle est la dernière personne qu’il irait voir avec ce sujet mais le fond est le même : il sait pas trop comment se débrouiller au milieu de ce monde d’applications, lui qui n’a jamais vraiment été disponible émotionnellement.  

débutant ? pas vraiment

 @Nate Shaw ☆ Cody Shephard

gifs by (c) pinterest

août / 2024
Overthrown Boxing Club

« Alors, si je peux me permettre, ne te prends pas trop la tête avec ça. Si tu t’y sens bien, c’est le plus important. C’est le principe même d’un foyer selon moi. » C’est bête mais ces mots viennent apporter un côté rassurant à Cody ; le sujet tournait récemment en boucle dans sa tête, persuadé qu’il avait fait son temps ici, se convaincant qu’il ne risquait pas d’avancer s’il ne changeait pas au moins de lieu de vie, se persuadant que ça faisait probablement partie des raisons pour lesquelles il est là où il en est dans sa vie actuellement. Ne pas se prendre la tête Est-ce que tout le cœur du problème ne se trouve pas là finalement et est-ce qu’il ne devrait pas simplement lâcher un peu prise sur ce sujet ? Voilà qui vient porter à réflexion et il sait déjà que le sujet va de nouveau tourner un peu dans sa tête les prochains jours.

Le sujet pousse un peu sur leurs vies personnelles alors qu’il apprend des choses sur Nate tout autant qu’il se confie. Il lui avoue alors être en colocation, se doutant que le sujet peut surprendre. Lui aussi aurait préféré construire quelque chose avec quelqu’un plutôt que de se retrouver en colocation mais la vie n’a pas fonctionné de la sorte, et tant pis. « Hmm, je dirai que ça dépend des activités avec ta coloc’. » Un rire s’échappe de ses lèvres avant qu’il ne vienne lui raconter ses mésaventures. « Tu rigoles mais mon ancienne coloc’ m’avait jeté le grappin dessus ou je-sais-pas-quoi, c’était tellement gênant je savais ni quoi dire ni quoi faire. » La situation a continué quelques semaines seulement avant qu’elle ne parte mais ça reste un sacré souvenir pour le boxeur. Quand la conversation dérive sur Tinder, Cody se retrouve à hocher la tête aux moindres paroles de son interlocuteur. C’est très simple, il est d’accord avec tout ce qu’il avance et se rend bien vite compte que ça ne peut signifier qu’une chose. « Putain on est vraiment deux vieux cons, ça y est. » Il rit, mais il n’en pense pas moins ! Voilà qu’ils se retrouvent à dire que c’était quand même mieux avant sans toutes ces applications et que la technologie a largement pris un temps d’avance sur eux ; il se rappelle se moquer de son père quand celui-ci ne comprenait pas les nouvelles modes ou l'avènement des premières consoles mais maintenant il ne peut que réaliser une chose. Tout le monde passe par là un jour ou l’autre. « J’y vais rarement, faudrait que des fois j’aille regarder un peu mais je suis comme toi, je trouve bizarre cette façon de faire. J’ai l’impression d’être face à un catalogue de marchandises. » Non, clairement, ce n’est pas pour lui même s’il comprend bien qu’il s’agit-là de la façon de faire aujourd’hui. « Ouais… je comprends pas comment l’appli peut me proposer certains profils, je pourrais presque être leur père, c’est flippant. » Aucune hésitation quand cela arrive, il swipe pour refuser et passe à autre chose ; ce n’est pas son genre. « Écoute, on est peut-être condamnés à finir seuls ! » Écoutez-le se lamenter alors qu’il se lève, récupérant son verre au passage. « Du coup… billard ? » qu’il propose, pas peu fier de coller au parfait cliché qu’ils mentionnaient plus tôt.