Je suis obligé ? • Alessia

11/10/1981

Je suis obligé ?
— with @Alessia Ruggiero

Octobre 2021. Je viens tout juste de fêter mes quarante ans. Ça fait sept mois que je suis revenu de ma dernière mission, que l’armée anglaise m’a offert une retraite anticipée. Ma vie est plutôt simple, bien qu’ennuyante. On ne peut pas dire que je fasse grand-chose, j’essaye surtout de me ressourcer après une dernière mission éreintante à tout point de vue. Mais ce soir, on va bousculer ma routine. Si j’avais prévu comme bien souvent de passer embêter Alex et Caleb, ma cousine et son époux, finalement un pote à moi me passe un coup de fil. Russel à préparer une petite fête avec sa femme, Amanda. L’occasion pour eux de réunir un peu tout le monde avant un déménagement pour Londres. Si de base, j'aurai refusé l’invitation, le fait est qu’ils ne vont pas tarder à partir et par conséquent, je veux profiter d’eux un minimum. Russel était avec moi lors de la dernière mission, lui aussi est à la retraite et avec sa femme, ils veulent découvrir autre chose que Bristol. Je peux le comprendre.

Je m’active un minimum, regard dans le miroir. Fini la coupe militaire, courte, rasé. Je m’aventure à laisser pousser mes cheveux, la barbe. Qu’importe. J’enfile, comme souvent, des fringues simples. Un jean, un tee-shirt sombre et une veste par-dessus. J’attrape mon portable, les clés de l’Impala et je me mets en route vers le bar spécialement réservée par le couple pour l’occasion. Quelques minutes de route et ma voiture est sur le parking déjà rempli de l’établissement choisi. À peine, j'entre, Russel se pointe pour me prendre dans ses bras. J’affiche un grand sourire, lui rendant son étreinte. Par la suite, c’est Amanda qui arrive et m’attrape par le bras. Viens par là toi, je te montre ta place. je lance un regard plein d’incompréhension à Russel alors que je me laisse emporter par sa femme qui m’amène à l’une des tables. Tu sais Amanda, j’aurai pu trouver tout seul comme un grand. Promis ! sauf qu’elle n’en a que faire, jusqu’au moment où on arrive devant une table où se trouve une jeune femme. Nate, je te présente Alessia, célibataire. Alessia, je te présente Nate, célibataire. j’en baisse la tête, passant une main sur mon visage alors que forcément, je prend place au côté de la jeune femme. Elle est vraiment folle n'est-ce pas ?

14/11/1987

Je suis obligé ?

@Nate Shaw & @Alessia Ruggiero

Depuis quelques années, les choses vont assez bien. Sean et moi formons une réelle famille. Nous sommes en octobre deux mille vingt-et-un, il est aujourd'hui âgé de dix-neuf ans. C'est un jeune adulte et j'avoue que j'ai un peu de mal avec ça. Voir mon "bébé" grandir, ce n'est pas facile. Naturellement, il passe beaucoup plus de temps hors de la maison qu'avec moi, sa mère. Mais bon, c'est normal. À son âge, on préfère les potes, les fêtes, à une soirée film sur le canapé avec maman. Ce soir encore, il rentre en coup de vent dans la maison pour aller prendre une douche, je le regarde faire à toute vitesse, ce qui vaut un haussement de sourcils " Bonjour fils, ravie de te voir fils ! " lui criais-je, même pas sûre qu'il m'ait entendu tellement il avait si vite filé en direction de la salle de bain. D'un soupir et d'un léger rire, j'observe mon fils faire. Je vaque à mes occupations, le voilà qui déboule de nouveau à toute vitesse dans l’escalier en bois. Je sens son parfum qui cocotte dans toute la maison. Le voilà qu’il apparaît devant moi. Je le regarde en me disant qu’il est vraiment très grand. Comparé à moi et mon pauvre mettre cinquante-sept, ce n’est pas bien dur. Il me fait un bisou sur le front « Coucou Man’, je vais rentrer tard, m’attends pas. » J’hausse de nouveau un sourcil « Le taux de parfum que tu as mis m’avait déjà un peu mis le doute » le taquinais-je un peu. Je souris « Elle s’appelle comment ? Je vais la rencontrer un jour ? Ou il hein ça ne me dérange pas ! » M’amusais-je de nouveau. Il roule les yeux au ciel « Aller j’y vais ! Bisous. » et le voilà déjà reparti aussi vite qu’il est arrivé.

Heureusement pour moi, ce soir je ne serai pas seule. Pour une fois j’ai une petite sortie de prévue. Amanda, une amie proche et son mari militaire s’en vont vivre à Londres et m’ont invité à leur pot de départ. Je ne pouvais donc tout bonnement pas refuser cette invitation. Je me dirige à mon tour dans ma chambre pour aller ouvrir mon dressing. Je choisis assez rapidement une robe dans les tons violets, bordeaux. J’avoue, la styliste que je suis avait déjà choisi sa tenue depuis longtemps. Ce sont des choses que je pense au préalable. Je me dirige à mon tour dans ma salle de bain. Sean utilise la salle de bain commune, tandis que moi j’ai la mienne collée à ma chambre. Heureusement, puisque je me doute que mon fils a sûrement inondé les lieux après son passage éclair. Quelques minutes plus tard, me voilà toute propre. J’enfile des sous-vêtements, ma robe et je me maquille, puis me coiffe. Je décide de faire de petites ondulations sur ma chevelure pour la laisser naturelle, mais coiffée quand même.

Le temps passe et voilà que j'arrive à destination. La destination ? Un bar réservé spécialement pour l'occasion. J'entre, j'aperçois mes amis au fond, entourés déjà d'autres personnes que j'ai déjà eu l'occasion de voir lors d'autres événements avec Amanda et Russell. Amanda arrive vers moi, grand sourire aux lèvres « Salut Ali, comment tu vas ? Je suis contente de te voir. » Une étreinte, une bise « Mandy ! Que tu es belle ce soir ! » Je la complimente en le pensant sincèrement, elle s'est mise sur son trente-et-un pour sa fête de départ. Après avoir salué rapidement le monde, je prends place à une table. Quelques minutes défilent. Je parle avec les gens autour de moi. C'est alors que Mandy apparaît d'une façon légèrement euphorique « Nate, je te présente Alessia, célibataire. Alessia, je te présente Nate, célibataire. » Je fronce légèrement les sourcils en entendant mon amie prononcer cette phrase. J’aperçois un homme de grande taille en jean et veste qui, à mon sens, a du charme. Il se passe une main sur le visage d’un air dépité et prend finalement place à côté de moi. « Elle est vraiment folle n'est-ce pas ? » Ces mots me font sourire, je hoche la tête « Sans aucun doute ! » je plisse alors les yeux en rentrant dans son jeu et murmure « Si tu veux mon avis, on devrait faire ce qu’elle dit. Sinon on risque gros. » Je ris et lui tends la main « Alessia Ruggiero, enchantée » finis-je par me présenter au bel homme qui vient de m’être imposé par mon amie. D’ailleurs, je la vois au loin qui guette. Ce qui me fait bien rire intérieurement. « Tu les connais depuis longtemps Mandy et Russell ? » Le questionnais-je finalement pour engager un peu la conversation, comme il nous l'avait été fortement suggéré.

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11/10/1981

Je suis obligé ?
— with @Alessia Ruggiero

Depuis que j’ai pris ma retraite, que je ne suis plus vraiment militaire et que ma vie est stable, j’ai cette impression que mon entourage met un point d’honneur à essayer de me trouver quelqu’un. À croire qu’on ne peut plus être célibataire sans que ça inquiète les autres. Moi, dans tout ça ? Je ne me pose pas tellement de question, je prends la vie comme elle viens et advienne que pourra. Bon, je dois bien le reconnaître, je me suis habitué à la vie de célibataire, je me suis vite pris dans la routine de mec seul. D’autant plus que je suis plutôt casanier comme garçon, j’ai tendance à ne pas trop m’aventurer hors de chez moi. Sauf quand c’est pour aller embêter ma cousine et son mari, histoire aussi de voir leurs enfants, c’est que d’être un super tonton est un job à plein temps, un titre qui se mérite, mais qui n’est jamais vraiment acquis ! Tout ça pour dire que je ne me pose pas de question, si j’ai appris quelque chose avec l’armée, c'est que la vie est trop courte pour se faire des nœuds à la tête à cause de détail. Oui la vie est plus plaisante à deux, mais il n’y a rien de dramatique à être seul. C’est propre à chacun, je dirai même. Puis, si ça se trouve, la pauvre Alessia a qui on m’impose ne recherche personne de son côté, ou encore, tout ça ne va pas matcher. Il y a tellement de possibilité différente à cette rencontre improvisé et imposé que ça en deviens intéressant. Je le reconnais volontiers, ça anime ma curiosité.

C’est la raison de mon désarroi devant le comportement d’Amanda. Même un regard appuyé à l’attention de Russel ne suffit pas à me tirer d’affaire. Traître ! Cet homme était bien plus fiable en plein désert quand on était pris d’assaut que face à l’autorité de sa femme. Et mine de rien, je dois bien reconnaître que je le comprends totalement. Il suffit de voir avec quelle poigne elle le traîne jusqu'à la table qu’elle m’a désignée. M’installant quasiment sur la chaise, avant de nous faire congé et de me laisser en tête-à-tête avec une jeune femme. Maintenant que mon regard vert croise le sien, je reconnais volontiers qu’elle est jolie, elle dégage quelque chose. Et en prime, elle marche avec moi sans même hésiter. Autrement dit, y a quand même moyen de passer une bonne soirée si d’aventure, elle s’avère avoir cette répartie qu’elle me montre déjà. Je tourne la tête vers Amanda qui n’a de cesse de nous observer « discrètement ». Un léger rire s’échappe de mes lèvres. Clairement. Et je ne veux pas avoir affaire à elle, en colère. Je ne suis pas de taille pour ça. levant les mains au ciel, presque de manière caricaturale. Je saisis la main de la jolie brune. Nate Shaw. Célibataire du coup. oui, je crois bien qu’il vaut mieux rire de la situation. De toute façon, j’ai cette tendance à prendre les choses en dérision. On est beaucoup trop sérieux tout le temps, pour ne pas savoir être plus détendu quand l’occasion se présente. Me concernant, je l’avoue, j’ai tendance à plus être détendu que sérieux. Disons que c’est ma façon à moi d’éviter les sujets trop sérieux et les conversations que je préfère écourter. Ce fut mon arme favorite quand je devais annoncé mes départs en mission à ma famille par exemple.

Amanda, en quelque sorte. Russel en revanche depuis plusieurs années maintenant. On était dans le même régiment plus jeune, on s'est suivi plusieurs années dans l’armée et on s'est jamais vraiment trop lâché. il faut croire que ça tisse de sacrés liens les missions militaires. Quant à toi, j’imagine que c’est plutôt Mandy que tu connais ? Elle a toujours été comme ça, aussi… Discrète ? dis-je en faisant un petit coucou à Amanda qui une nouvelle fois nous jette un regard. J’crois bien que c’est la première fois qu’on me tend un piège pour me mettre dans un rencard. Je dois bien avouer que ça aurait pu pire. y a clairement pire comme surprise qu’un rencard improvisé avec une jolie femme, je ne vais pas me plaindre, loin de là. Si ça se trouve, c’est ça leur cadeau de départ. Ils ont organisé une sorte de speed dating géant avec tous leurs amis. ce serait gros quand même. Et j’en doute fortement, on a l’air les seuls à avoir eu le droit à ce traitement de faveur. J’sais pas comment ils font en tout cas. Russel, comme moi, a voyagé toute sa vie. Maintenant que la retraite est là, j’aurai imaginé qu’il en profite pour juste se stabiliser. après tout, maintenant que nous sommes là et pour la soirée. Je compte bien apprendre à connaître Alessia. Comme je l’ai dit, je ne cherche rien, je vie la vie au jour le jour. La jolie brune, sans doute italienne au vue de son nom, a l’air d’être captivante, intéressante. La soirée ne fais que commencé et autant en profiter pleinement. Si je ne sors pas souvent, j’ai tendance à être un bon vivant.

14/11/1987

Je suis obligé ?

@Nate Shaw & @Alessia Ruggiero

Dans le monde d'aujourd'hui, il est difficile de faire de nouvelles rencontres. D'un côté, il y a tout ce qui est réseaux sociaux ou applications de rencontres. Domaine dans lequel excellent les jeunes. Twitter, Instagram, Facebook ou encore Snapchat. Toutes ces applications inventées pour faire des rencontres ou tout simplement parler avec des amis ou encore des connaissances, vues une ou deux fois, qu'on apprend à connaître via ces fameuses applis. Sean, c'est bien son genre, il est souvent scotché à son téléphone qui se met à sonner toutes les cinq minutes. Je dirais même qu'il serait peut-être quasiment greffé à sa main. Et moi, en bonne petite maman curieuse que je suis, qui lui demande qui c'est et ce qu'on lui dit. Chose à laquelle mon fils roule les yeux au ciel et esquive. D’un autre sens, pour faire la connaissance de nouvelles personnes, il existe des speed dating, une soirée où on s’assoit à des tables, on discute avec la personne en face et on switch vers une autre personne. Un peu comme si on consommait intensivement. À mon époque, on faisait de nouvelles rencontres assez simplement, à l'aide de nos travaux ou de soirées entre amis. Pas que je cherche à faire absolument des rencontres, c'est simplement un constat de la société actuelle. Une amie m'a même conseillé de m'inscrire sur Tinder, chose que je ne suis pas nécessairement prête à faire pour le moment. Même mon fils me rabâche que je devrais le faire. Sans être gêné le moins du monde. La vie de célibataire semble me convenir. J’ai mon petit train-train quotidien, je prends la vie comme elle vient, sans prise de tête. Alors, ce petit geta pan que nous ont tendu Russell et Amanda à cet homme et moi me fait doucement sourire. Ils semblent tellement déterminés et sûrs d’eux. Surtout concernant Amanda.

La voilà qui s’éloigne comme une enfant qui vient de faire une bêtise et qui est fière d’elle, en me laissant seule à côté de ce beau garçon visiblement célibataire. A croire que nous sommes deux pauvres célibataires qu’il faudrait absolument caser ensemble. Je dois dire que c’est bien la première fois que j’ai le droit à ce genre de coup. Mais, encore une fois, ça me fait rire. Je sais que ce n'est que bienveillant de la part d'Amanda. Quant à Russell, lui, il semble simplement subir l'euphorie certaine de sa chère femme. De plus, l'homme que le couple m'aurait choisi n'est pas repoussant. Bien au contraire, un perturbant regard vert, un magnifique visage aux traits parfaits et une allure de vrai homme. De la manière dont il m'aborde en disant simplement qu'elle est folle, en parlant d'Amanda, je suis simplement conforté que je vais passer une bonne soirée. Et ce même si le plan de Mandy ne fonctionne pas et ne nous met pas ensemble. Après avoir confirmé qu’Amanda est folle après qu’il me l’ait dit, je lui conseille de l’écouter car sinon, nous risquerions gros. L’homme maintenant assis à côté de moi se met à rire lui aussi en voyant Amanda au loin. Clairement. Et je ne veux pas avoir affaire à elle, en colère. Je ne suis pas de taille pour ça. avoue-t-il en relevant les mains comme pour se défendre. Par la suite, je me présente, et lui fais de même. Il saisit la main que je lui tends « Nate Shaw. Célibataire du coup. » ce qui me fait de nouveau rire. Effectivement, pour ma part j’ai oublié de préciser ce petit détail me concernant, mais je pense qu’il avait compris avec les suggestions d’Amanda. « En effet, pardon. Je recommence, Alessia Ruggiero célibataire. » rectifiais-je en plaisantant et en rentrant complètement dans ce jeu que notre chère amie avait engendré en lâchant cette main que je viens de serrer.

Après avoir aperçu cette fameuse amie au loin, je demande à Nate s'il les connaît depuis longtemps. Il me répond alors " Amanda, en quelque sorte. Russel, en revanche, depuis plusieurs années maintenant. On était dans le même régiment plus jeune, on s'est suivi plusieurs années dans l’armée et on ne s’est jamais vraiment trop lâché.» Commence-t-il à me conter son histoire. Je lève alors les sourcils de façon intéressée et réagis immédiatement. Je l’observe peut-être un peu plus précisément qu’il y a quelques secondes. « Alors tu es militaire ? J’ai un grand frère qui est dans l’armée aussi. » Une petite parenthèse avant de revenir à nos hôtes. Quant à toi, j’imagine que c’est plutôt Mandy que tu connais ? Elle a toujours été comme ça, aussi… Discrète. Un nouveau rire sort de ma bouche. Je fais de gros yeux pour exagérer « Oh oui ! Elle à toujours été d’une discrétion incommensurable. En effet, on s’est rencontrés pendant nos études. J’avoue qu’on n’étaient pas très calmes à cette époque-là. » D’ailleurs, je ne l’étais toujours pas. Je faisais juste bonne impression pour le moment. Quand on me connaît réellement, on sait que je peux être aussi dingue que la femme de Russell. Je me souviens alors nostalgiquement de nos années d'étudiantes, qui étaient, je dois bien l'avouer un très bon souvenir de ma vie, laissant apparaître un sourire. Nate salua la blonde, qui observait toujours de loin. À croire qu’elle allait faire l’inspecteur en planque toute la soirée. « J’crois bien que c’est la première fois qu’on me tend un piège pour me mettre dans un rencard. Je dois bien avouer que ça aurait pu être pire. » Je hoche alors la tête, je suis complètement d’accord avec lui et dans le même cas. « C’est pareil pour moi. Ah oui ? Pire comment ? » Curieuse de savoir ce qu’il essayait de me dire. J’avoue que le sentiment était partagé, ça aurait pu être bien pire. Nate et moi semblions déjà bien nous entendre avec des caractères un peu similaires de deux personnes qui ne se prenaient pas la tête et qui aimaient rire. . « Si ça se trouve, c’est ça leur cadeau de départ. Ils ont organisé une sorte de speed dating géant avec tous leurs amis. » Je fronçais alors les sourcils à cette annonce. Je n’y avais pas pensé. J’observais alors toutes les personnes autour de nous et je me rendais bien vite compte que non, nous étions bien les seuls à avoir été isolés de la sorte. « Hum.. Un peu bizarre comme cadeau de départ. En général, ce n’est pas ceux qui partent qui reçoivent des cadeaux et non l’inverse ? Et puis… Je veux pas te décevoir, mais je crois bien qu’on est les seuls. » lui fis-je remarquer en observant la salle.

J’sais pas comment ils font en tout cas. Russel, comme moi, a voyagé toute notre vie. Maintenant que la retraite est là, j’aurais imaginé qu’il en profite pour juste se stabiliser. Je ne peux que comprendre cette phrase, ayant moi aussi pas mal voyagé pour mon travail et n’ayant jamais trouvé chaussure à mon pied pour « me stabiliser » comme le suggérait si bien Nate. « Peut-être que Londres c’est l’endroit où ils vont se stabiliser ? » Émettais-je l’hypothèse. Ils partaient, c’est vrai, mais peut-être que c’était la dernière fois pour eux ? « Et toi alors ? Tu ne t’es pas stabilisé non plus après tous ses voyages ? » Il avait parlé de retraite, j'ignorais encore s'il parlait de lui et Russell ou simplement de Russell. Nous allions sûrement passer la soirée à apprendre à nous connaître, à discuter. En tout cas, de ce que j'en avais vu pour le moment, c'était plaisant. « Tiens, tu veux boire quelque chose ? » lui demandais-je alors en sentant ma bouche légèrement asséchée, qui avait besoin qu’un liquide coule à l’intérieur.

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11/10/1981

Je suis obligé ?
— with @Alessia Ruggiero

Mon téléphone ne me sert qu’a envoyé des messages ou passer des appels. Pourtant, j’ai Instagram et surtout, récemment, j’ai installé Tinder. Autant, vous dire que je n’y comprends rien, sans aucun doute, je suis vieux jeu, ça va de sois. Je n’y arrive pas vraiment, je ne comprends pas le principe de liker ou non des profils, je ne comprends pas le principe de l’aléatoire que ça représente. Mais on m’a quelque peu forcé la main, des amis qui m’ont dit que ce serait une bonne idée de m’y inscrire, je pense plutôt qu’ils se sont moqué de moi, rien de plus. Non pas que l’expérience ait été mauvaise ou désastreuse. Il y a eu quelques rencontres, mais on va dire les choses, sans détours et clairement. Ce genre d’application, ce n’est absolument pas pour trouver quelqu’un, enfin rien de sérieux en tout cas. Je n'en ai pas l’impression. Et peut-être que passer la quarantaine, ce n'est pas fait pour nous. Je vais être franc, quitte à choisir, je préfère nettement le piège tendu par mes amis, plutôt que ce genre d’application. Au moins, même si c’est arrangé et ça, sans notre avis. Ç'a le mérite d’être plus authentique, plus réel, plus concret que des messages échangés derrière un écran. Attention, ça peut avoir son charme d’échanger par message, ça peut permettre de créer une étincelle. Mais si on connait la personne, au moins un minimum, qu’on l’ait rencontré. Pas quand il s’agit d’une parfaite inconnu ou comme seul image d’elle, on a quelques photos affichées sur son profil.

Et la théorie se confirme. Le courant passe, malgré le côté presque ridicule de la situation imposé par Amanda. La jeune femme est réceptive, n’hésite pas à rebondir sur mes bêtises, rigole et me fais rire. Comme quand elle se reprend pour se représenter en ajoutant la mention célibataire. Comme ci c’est ce qui nous définit le mieux elle et moi, en tout cas, aux yeux de l’espionne, pas très discrète, qui veut s’assurer que la conversation se fait et que le plan mis en place à des chances de réussir. Et quitte à être là, autant faire connaissance. Autour d’anecdotes concernant nos entremetteurs improvisés. Oui, armée de terre. Vraiment ? Armée anglaise lui aussi ? qui sait, l’armée a beau être vaste, remplis de section différente. Le monde est petit, et il n’est pas totalement impossible que j’ai déjà croisé la route du frère de la jolie brune. Je vois. Finalement, vous vous êtes bien trouvé toutes les deux. je suis curieux, intrigué de savoir comment ç'a bien pu se passer les années étudiantes d’Alessia. Moi, j’ai arrêté après le lycée pour m’engager dans l’armée, je ne regrette pas ce choix. Mais la vie d’étudiant regorge d’anecdote toute plus passionnante les unes que les autres. Et au vu des dire de la belle italienne, il y a des chances qu’elle ait des aventures croustillantes avec Amanda à me partager. Mais je ne vais pas l’assaillir de question, pas d’entrée de jeu comme ça. Pire comment ? je pourrai aisément et simplement répondre qu’elle est pleine de charme, que c’est une belle femme et que de ce fait, j’ai quand même de la chance dans se rendez-vous improviser. Pourtant, ce n’est pas ce que je décide de faire. J’aurais pu tomber sur quelqu’un d’ennuyant. Ou pire encore, qui n’a pas d’humour ! pour le coup, je n’exagère que très peu. Oui, il faut être honnête, le physique à sa part d’importance, c’est la première chose que l’on voit. Mais à mes yeux, savoir rire, être capable de second degré et de bonne humeur, c’est important, primordial même. Et de ce côté-là, Alessia marque clairement des points. Enfin façon de parler, elle est juste elle-même, mais ça me plait bien. J’espère pas, je n'ai rien apporté à part ma présence. grimaçant légèrement, et après un rapide tour du propriétaire d’un coup d’œil, je recroise le regard de l’Italienne. Faut croire qu’on est des privilégiés.

Je hoche la tête, c’est qu’elle n'a pas tort la demoiselle. Si je n’ai jamais envisagé de vivre ailleurs que Bristol. Peut-être bien que pour le couple, Londres représente le point de départ d’une nouvelle vie. Maintenant que l’armée est derrière Russel, il va pouvoir être beaucoup plus libre, beaucoup plus stable et posé. S’émanciper de Bristol et oublier un passé turbulent pour construire un beau futur. Je leur souhaite en tout cas. Ils le méritent. l’un comme l’autre. Je commence à peine. Je viens d’être mis à la retraite et je découvre ce que ça fais d’avoir du temps libre. C’est encore étrange. Mais je ne me vois pas partir de Bristol. J’aime cette ville. On s’y sent bien. et surtout, j’y ai ma famille, ma cousine, son mari et leurs enfants. Ce sont eux qui comptent le plus pour moi à l’heure actuel. T’as toujours été à Bristol toi ? je suis toujours curieux de savoir ce qui a pu mener les gens dans cette ville, ou pour ceux qui y ont grandi ce qui les a gardé attaché ici. Et plus globalement, j’ai envie d’en découvrir plus concernant la jolie brune. Excellente idée. Je vais prendre une bière, ce sera parfait. Et toi, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? puis, parce qu’il faut bien que Nate fasse du Nate. Et ne réponds pas moi, Amanda nous ferait un feu d’artifice. irrécupérable ? Oui, totalement, en atteste ce rire qui accompagne ma bêtise.

14/11/1987

Je suis obligé ?

@Nate Shaw & @Alessia Ruggiero

Parfois l'imagination peut nous jouer des tours. Ce soir, j'avais imaginé enfiler une jolie robe, par principe, pour me fondre dans la masse de jolies dames et de messieurs propres sur eux. Je pensais que j'allais retrouver mes amis, en profiter pour discuter avec eux. Certainement pas qu’on m’impose un bel homme célibataire, avec de l’humour et avec qui le feeling allait passer ainsi. Et pourtant, c’est bien ce qui était en train d’arriver. Quelques minutes ou secondes étaient passées et je considérais que je passais déjà une bonne soirée. En oubliant presque tout le monde autour. Toutes ces personnes que j’avais aperçues au loin et que je n’avais pas vraiment eu le temps d’aller saluer et d’engendrer une conversation. Savoir comment ça allait, ce qu’il se passait dans leurs vies. Tout ça. Non, à la place de cela, je m’étais retrouvé en intéressante compagnie et nous apprenions à nous connaître. La conversation avait commencé par le pourquoi du comment nous connaissions l’un et l’autre Russell et Amanda. Pour Nate, c’était un ancien partenaire de guerre de Russell. Quant à moi, Amanda, sa femme était une vieille amie de ma vie d’étudiante. C’était bien lointain tout ça. En apprenant que Nate était un ancien militaire, je lui avais glissé que j’avais un grand frère qui était lui aussi dans l’armée. Nate rebondit en me demandant si mon frère était lui aussi dans l’armée anglaise. Je hochais alors la tête « Oui, dans l’armée anglaise aussi, mais armée de l’air. » lui précisais-je alors. Mon aîné s'était engagé quand il était assez jeune. A cette époque, il était un loyal habitant de Bristol. Mais, je conçois que ça aurait pu être tout autre. Par exemple, s'il vivait dans un autre pays où il s'était engagé. C'était tout à fait possible.

Nate m’avait questionné sur la façon dont Mandy et moi nous étions connues. Je lui avais alors expliqué que nous étions en cours ensemble autrefois. Il ajouta alors que nous nous étions bien trouvées toutes les deux, après que je lui aie confié que nous n’étions pas si calmes à cette époque-là. La conversation continuait, l'ex-militaire m'avait avoué que c'était bien la première fois qu'on lui tendait un piège pour lui faire avoir un rendez-vous, mais il ajouta que ça pouvait être pire. À ces mots, j'avais rebondi en demandant comment ça pouvait être pire. Il finit par me répondre qu'il aurait pu tomber sur quelqu'un d'ennuyant ou même encore pire, quelqu'un qui n'aurait pas eu d'humour. Sur ce point-là encore, je ne pouvais qu'approuver. « Oh mon dieu quelle horreur ! Quelqu'un sans humour ou ennuyant. J'imagine à quel point ça aurait été terrible pour toi ! T'as raison, ça aurait pu être bien pire ! » M'exclamais-je en plaisantant et faisant les gros yeux. Nate avait par la suite suggéré que nos hôtes avaient peut-être organisé un speed dating géant pour tout le monde en guise de cadeau de départ. J'avais alors rétorqué que je trouvais cela étrange, que d'ordinaire c'étaient les invités qui rapportaient des présents. Il avait de suite répondu qu'il n'espérait pas, car il n'avait rien apporté, à part sa présence. Il afficha une petite grimace et regarda la salle pour confirmer tout ce qu’on venait de dire, puis il posa de nouveau son regard sur moi et ajouta que nous étions des privilégiés. J’affichais alors un léger sourire en plissant les yeux « C’est dingue, on a de la chance alors. » qu’avions-nous donc bien fait pour mériter cela alors ?

La discussion avançait sur le couple de futurs déserteurs pour lesquels nous étions présents ce soir. Nate se demandait comment ils faisaient, maintenant que Russell était à la retraite, il pensait qu'il en profiterait pour se stabiliser. Je lui avais alors répondu que c’était justement peut-être ce départ à Londres qui allait les stabiliser. Il m’avoua qu’il leur souhaitait car ils le méritaient. « Je leur souhaite aussi. Je suis sûr que tout sera parfait pour eux. En effet, ils le méritent. " Visiblement, si je suivais ce qu'on m'avait dit, Nate était célibataire, donc pas non plus stabilisé. Je lui avais alors retourné la question en lui demandant si lui n'était pas non plus stabilisé suite à tous ces voyages. Il me répondit qu'il venait d'être à la retraite, qu'il apprenait tout juste à avoir du temps libre, que c'était étrange pour lui, mais qu'il aimait cette ville et qu'on s'y sentait bien. J'étais complètement d'accord avec lui. Étant native de Syracuse et ici à Bristol depuis mes trois ans, bien que j'ai fait quelques voyages, je m'y sentais très bien et je n'en étais jamais partie. « Non, je suis née en Sicile. Nous sommes arrivés en Angleterre avec mes parents quand j’avais trois ans. Je suis d’accord avec toi, j’aime aussi cette ville et je ne suis pas près de la quitter. » lui avouais-je alors et toi ? Tu viens d’où ? » Lui demandais-je, ne sachant pas s'il était né dans cette ville ou une autre.

Je lui demandais par la suite s'il ne souhaitait pas boire quelque chose. Il me dit alors que c'était une excellente idée, et il ajouta qu'il prendrait une bière. Il me retourna la question en me demandant ce qui me faisait plaisir. Avant que je ne puisse répondre, il ajouta avec une pointe d'humour que je ne devais pas dire "lui", sinon Amanda allait sûrement faire un feu d'artifice. Je soutenais alors son regard en faisant une petite moue avec ma bouche légèrement amusée. Je me relevais alors de ma chaise et en passant derrière l’ancien militaire assis, et réapparu de l’autre côté m’approchant de son oreille « D’accord, je ne le dirais pas alors…» lui répondais-je joueuse. Il fallait avouer qu’il me plaisait, je ne pouvais pas le nier. Je me dirigeais alors un peu plus loin « Ce sera un martini alors à la place de toi » répondais-je en riant.

Je décidai alors de me rendre au bar pour aller commander, laissant quelques minutes seul le militaire. Une fois la commande passée et que je fus servi, me voilà de retour à notre table. Une bière dans une main et un verre de martini blanc, une olive et un petit palmier à l'intérieur. « Et voilà Nate célibataire, c’est pour toi. » Je déposais alors la commande. Je repris alors ma place à côté de lui en saisissant mon verre et le relevant « Alors, on trinque ? » lui demandais-je finalement en haussant légèrement un sourcil.

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11/10/1981

Je suis obligé ?
— with @Alessia Ruggiero

Moi qui étais sceptique à l’idée de venir, le fait est que pour le moment, j’ai bien fait de me déplacer jusque ici. Il faut dire que je suis d’un naturel casanier, voir solitaire. Oh, j’apprécie passer de bonnes soirées avec des amis, voir des potes ou être fourré chez ma cousine. Mais de manière générale, j’aime beaucoup être simplement chez moi, profiter du calme et de la tranquillité, me mater quelques films ringards pour certains, classiques pour d’autres. L’essentiel, selon moi, ce n’est pas d’être souvent entouré, mais bien entouré. Pas besoin d’avoir constamment du monde avec soit, il suffit de les avoir quand il le faut. C’est un peu comme ça que ça marche dans mon entourage, on ne se donne pas particulièrement de nouvelle, parfois même pendant des semaines. Mais du jour au lendemain, on peut se rejoindre pour partir à l’autre bout du pays passer le week-end ensemble. La preuve en est avec Russel, bon certes ce n’est pas à l’autre bout du pays, mais ça fait quelque temps qu’on ne s'est pas donné de nouvelle et pourtant, me voilà ici et maintenant, juste pour lui. Enfin ça, c’était de base. La rencontre imposée à fait un peu évoluer les choses. La jolie brune a su capter mon attention et me conforter dans l’idée que j’ai fait le bon choix en me pointant ici. Courageux. Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan des airs. de là à dire que j’ai peur en avion ? Peut-être pas, je l’ai pris trop souvent pour ça. Ceci dit, il n’y a quand même rien de mieux que la terre ferme selon moi.

Et c’est là que je constate que mine de rien, avec celle qui est encore une inconnue à mes yeux, devenant petit à petit plus que ça, nous sommes sur la même longueur d’onde. J’ai tendance à beaucoup avoir recours à l’humour, tout bonnement parce que j’aime rire et passer de bons moments, comme tout le monde, j'imagine. Sauf que j’ai connu trop de personne, trop sérieuse et ça, en toute circonstance. Bien sûr, il y a des moments où le sérieux doit être de mise et les traits d’humour non pas leurs places. Pour autant, la vie nous impose justement trop fréquemment d’être sérieux et sans écart. Il faut savoir apprécier les moments de légèreté, profiter tout simplement de ce genre d’instant. C’est un peu comme ça que je fonctionne, comme ça que j’arrive à garder un bon équilibre dans ma vie. L’immaturité comme beaucoup pourrait l’appeler, c’est juste savoir lâcher du lest quand on le peut. Pour toi aussi remarque. Imagine un mec, rigide et sans une once de second degré. Pas sûr que tu t’attardes à sa table. Enfin, ce n’est qu’une supposition. qui sait, ce genre d’homme peuvent avoir leurs charmes, je ne le remets pas en question, je suis personne pour. Puis tu sais ce que l’on dit, femme qui ris.. et sur cette bêtise, un léger éclat de rire vient s’échapper de mes lèvres. En revanche, c’est ça le problème. Ne pas savoir s’arrêter. second degré, autodérision, j’en ai toujours eu et j’espère que j’en aurai toujours. Je ne te le fais pas dire. des heureux élus pour la soirée.

Souhaitant tous deux le bonheur de nos amis. Égoïstement, ça me fait un peu chier de les voir partir. Je me dis juste que Londres n’est pas si loin que ça. Qu’avec un peu de volonté, ça me permettra de faire rouler un peu mon bijou de carrosserie noir jusqu'à la capitale anglaise. L’italie ?! Sympa ! As-tu eu l’occasion d’y retourner adulte ? De découvrir un peu ta ville natale ? l’une des choses que j’ai le plus appréciées dans l’armée, c’est de pouvoir voyager, découvrir d’autres pays, d’autres cultures. Alors forcément, l’expérience d’Alessia, m’intéresse et éveille ma curiosité. D’autant plus que l’Italie a cette réputation d’être un joli pays. Ici même. J’ai grandi à Bristol. et je pense même que j’y vieillirai.

Forcément, plus la soirée avance. Plus la discussion progresse, plus l’attraction réelle et évidente laisse place à de la séduction plus prononcée. Si j’ai tâté le terrain avec une taquinerie. La jolie brune, elle, se montre beaucoup plus joueuse. Un sourire étire d’ailleurs mes lèvres quand je la vois se lever, puisqu'elle se penche pour glisser ses quelques mots à mon oreille. Parfois, il n’y a pas besoin de dire les choses pour les faire comprendre. relevant mon regard vers le sien, ce sourire ne quittant pas mes lèvres. Merci à toi. attrapant le verre, je me tourne un peu plus vers l’italienne. A nos amis. À cette soirée. Aux rencontres improvisée qui réserve bien des surprises. nos verres s’entrechoquent délicatement, portant ensuite le mien à mes lèvres pour en boire quelques gorgés avant de le reposer sur la table. Finalement, avec du recul, Amanda n’est pas si folle que ça. et elle a pas mal fait de nous réunir à cette table. Je le pense vraiment. Je ne sais même pas ce que tu fais dans la vie. Dis-moi tout.

Je suis obligé ? • Alessia

"Mad World"

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