(adèle) copine d'effrois

copine d'effrois.
— ft. @adèle shephard —

Adèle, c'est cette fille que j'aime terriblement et que j'ai invitée pour bien rigoler. Faire des cancans sur tout et n'importe quoi et me détendre sans jamais penser aux conséquences. Parce que ouais, je me retrouvais déguisée en chat devant cette maison, ou ce donjon de l'horreur. Des oreilles noirs dans les cheveux tenues par un serre-tête, des vêtements qui ne tiennent définitivement pas assez chaud, et des baskets aussi noir que la nuit. Je me sentais ridicule, mais je me disais qu'avec un peu de chance, elle me rejoindrait dans ma bêtise. C'est sans doute pour ça que je lui avais précisé de se déguiser dans mon message. Pour ne pas être encore plus ridicule que maintenant. Je regardais les gens passer et repasser devant moi. J'ai même vue une crocs verte géante se dandiner dans la rue sur le chemin pour venir jusqu'ici. Les gens devenaient fous à Halloween, et c'est pour ça que j'aimais autant cette soirée. Pour ce délire constant et affriolant. Pour les déguisements tous plus géniaux les uns que les autres. Mais aussi pour voir des gars se donner de l'allure en essayant d'être un super-héros pour une nuit et une seule. Ridicule, et pourtant génialissime à la fois. Je patientais, une moue boudeuse sur le visage. Comme une petite fille à qui on vient d'enlever son cadeau de noël. Je voulais voir ma copine débarquer. J'avais hâte de lui raconter que je parlais avec deux garçons sur une application. C'était peut-être pas grand chose pour le commun des mortels, mais pour moi, ça représentait beaucoup d'enfin pouvoir se confier à une personne. Elle était certainement ma meilleure amie à ce moment précis. En fait, j'ai pas beaucoup d'amis, du coup.. Ben, c'était logique qu'elle soit la meilleure des meilleures. Le vent commençait à se lever, et je voyais de plus en plus de monde aller dans le lieu de tout les frissons. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, si ce n'est d'avoir une légère frousse de temps en temps. Pourtant quand je voyais le visage de ceux qui en sortaient, je me demandais si c'était réellement une bonne idée d'aller à l'intérieur. Ils étaient tous si blancs et livides que je me demandais si ce n'était pas un traquenard pour le don du sang. J'angoissais, sans vraiment m'en rendre compte. Quand mon regard finissais par revenir sur le ruelle j'apercevais sa silhouette. Elle était enfin là, et j'allais enfin pouvoir respirer un peu et ne plus me sentir si seule et si perdue. Bien entendu, j'allais clairement éviter de lui dire que les gens ressemblaient à des cadavres en sortant de cet endroit. Au cas où elle oserait me planter et repartir plus vite qu'elle n'était arrivée. Adèle grouille toi, je t'attends depuis 46 heures. Je me fichais de qui entendait, il n'existait plus qu'elle dans mon champ de vision. Et c'était largement suffisant.

 « copine d'effrois (évent). »    @Psalm Connerad-Collins & Adèle Shephard.

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Adèle Shephard est certainement la plus joyeuse aujourd'hui que d'ordinaire et le message de son amie Psalm n'est pas pour rien. Elle sautille un peu partout dans l'appartement qu'elle partage avec Chelsea avec qui elle ne s'entend pas, Keefe le frère de Carl, et son petit ami Carl. Cette étiquette-là, elle l'a tant désirée qu'elle est sur son petit nuage. L'invitation de Psalm la touche, ça fait bien trop de semaines qu'elles ne se sont pas vu : entre le travail, ses révisions pour son permis, le refuge animalier et la coloc, ça lui prend énormément de temps, et les journées ne lui paraissent pas aussi longues. Elle n'a donc pas pu rentrer dans les détails de ce qui s'est passé pour elle ses dernières semaines, et inversement, elle aime savoir ce qui se trame aussi dans la vie de son amie. Habituellement, avec Psalm elles se retrouvent au bord de la plage à siroter un cocktail sur un transat devant un soleil qui ne perce pas toujours, mais elles rigolent bien toute les deux et l'air frais de la mer a toujours été ressourçant pour cette gamine. Ou bien parmi cette ruelle commerçante où elles achètent généralement plusieurs magasins en une après-midi en se défiant de faire des essayages loufoques juste pour rire. En mangeant une bonne glace après ça et après réflexion, trop de temps qu'elles n'ont pas fait ce genre d'après-midi, qu'en recevant le SMS de son amie ce matin-là, Adèle se promet de lui proposer cette sortie pour un de ces jours... Adèle finit par déposer un baiser sur les lèvres de Carl en quittant la chambre de la colocation, et file en direction du manoir. Et après de longues minutes, de très longues minutes dans le bus, la Shephard finit enfin par arriver, observant au loin que l'impatiente Psalm l'attend déjà. Un sourire en coin, c'est en s'approchant d'elle, la contournant pour arriver par-derrière elle, qu'elle l'entend, « Adèle grouille toi, je t'attends depuis 46 heures, » Adèle cache les yeux de Psalm avant de lui glisser en rigolant, bien décidée comme toujours de jouer à la petite chipie qu'elle est dans le fond. « Quarante-six heures dans ce froid ? T'es bien conservée... » Elle la prend dans ses bras sans trop attendre avant de lui demander en se détachant d'elle, tout en observant autour d'elle, « c'est super, tu sais que je suis jamais venue par ici ? » Elle adore le grand frisson Adèle. Elle adore ce monde intouchable, avec fantôme, sorcier, magie. Elle est certes du genre terre-à-terre et à ne jamais croire que ce qu'elle voit, Adèle se laisse souvent envoûter par le désir de croire à la magie. Et à ce monde qui peut autant l'effrayer que l'attirer. Halloween est donc la saison propice pour laisser ce monde dominer. « Go pour le grand frisson ! » Elle attrape la main de Psalm avant qu'elles ne se dirigent dans le bâtiment après être passé par le guichet pour payer leur entrée.

Le grand hall les attend, sombre, très peu d'éclairage sauf par des bougies par ci et là, les deux amies sont comme toutes ces personnes qui viennent faire la visite : ils regardent de part et d'autre, s'attardent sur ses nombreux tableaux terrifiants accrochés au mur, racontant ce qui s'y passe les nuits de pleines lunes. Au bout d'un grand couloir, que Adèle et Psalm ont entrepris depuis plusieurs minutes, elles peuvent prendre un grand ascenseur. Adèle jette un regard à son amie en se retournant vers elle sans plus lâcher sa main. Elles ne sont pas seules dans cet ascenseur, mais arriveront-elles à en sortir indemnes ?

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