prénom(s) : Leroy, simple dérivé de le roi. Un prénom parfait pour un Kersey, avec des notes de noblesse, de force et de leadership. nom de famille : Kersey, un nom qu'il porte avec un certain dégoût quand il a passé sa vie à tenter de prouver sa valeur à son père sans jamais réussir avant que ce dernier ne décède. Même s'il a été adopté en bas âge, Leroy a eu beaucoup de difficultés à développer un sentiment d'appartenance. âge : Quarante ans, né le 31 janvier 1984. Il se sent soudainement pressé par le temps qui file à toute allure et le besoin d'enfin vivre pour lui. origines & lieu de naissance : Birmingham, Angleterre. Les Kersey sont arrivés à Bristol lorsque Leroy avait dix-sept ans. statut civil ou amoureux : Officiellement célibataire, officieusement marié à son travail et à l'argent. Il a toujours eu du succès auprès des femmes, mais il ne peut pas en dire autant de ses relations amoureuses. emploi ou études : Anciennement conseiller juridique principal au sein du Kersey Jewels & Co., une entreprise familiale proposant une gamme de montres luxueuses pour hommes ainsi qu’une multitude de bijoux pour femmes. Leurs produits s’étendent aujourd’hui à l’international. Malgré qu'il ne soit plus autant impliqué dans l'entreprise de son père, il demeure un actionnaire majoritaire. Depuis fin 2021, il se plait enfin à être co-propriétaire et gérant du Majestic Horn avec Anwar. orientation sexuelle : Hétérosexuel, seules les femmes attirent son attention. aspiration choisie : Fortune & Réussite faceclaim : Tom Pelphrey.

Ton personnage a choisi une aspiration, autrement dit un souhait à long terme ou un but à poursuivre : que peux-tu nous dire sur ce qui l'anime ? Pourquoi cette aspiration et pas une autre, en quoi iel se retrouve dans celle-ci et en quoi cela influe aujourd'hui sur sa vie ?

Depuis qu’il est enfant que Leroy se fait répéter que l’échec n’est pas une option et qu’il ne doit pas laisser ses vulnérabilités paraître. Il a mis les bouchées doubles pour être le meilleur de son domaine, pour connaître les faiblesses de ses adversaires sur le bout des doigts. Son travail a toujours été sa priorité au détriment de ses relations. Aujourd’hui, il a certains regrets, mais il est difficile de changer complètement après tout ce temps. Il a changé de domaine, certes, mais il s’investit toujours autant dans son travail pour assurer la réussite de son nouveau projet.  

infos en vrac
[1] Il n'était qu'un poupon lorsque Desmond et Anne Kersey l'ont adopté. De ce fait, il ne sait pas grand-chose sur sa famille biologique. [2] Élevé par deux parents anglais, il est loin d’être polyglotte. Il a bien essayé d’apprendre le français à l’école, mais s’est rapidement désintéressé. Autant dire que les quelques mots phrases dont il se souvient ne lui serviront à rien. [3] Ainé d'une fratrie de deux enfants, Leroy a eu toute l'attention de ses parents rien que pour lui jusqu'à ce que sa sœur Victoria ne vienne s'ajouter à la famille alors qu'il était âgé six ans. Si au départ il était heureux de devenir grand frère, son adoration pour sa sœur s'est rapidement transformée en jalousie parce que ses parents n'avaient plus autant de temps à lui consacrer. [4] À défaut de passer du temps avec ses parents, c'est de sa nounou que Leroy s'est attaché. Son amour pour le Jazz provient de cette femme qui a pris le temps de lui enseigner le piano lors de leurs nombreux moments passés en tête-à-tête. [5] Du plus loin qu'il se souvienne, Leroy est victime d'éternuements héliotropiques, c'est-à-dire qu'il éternue lorsqu'il passe d'un endroit sombre à un endroit particulièrement ensoleillé. [6] Il n'était qu'un mineur lorsque sa copine de l'époque est tombée enceinte. La peur au ventre, il a annoncé la nouvelle à ses parents qui se sont déchirés suite à une divergence d'opinion sur la façon de traiter ce "dossier". Bien déterminé à ce que cette histoire ne s'ébruite pas, Desmond a fait don d'une enveloppe remplie d'argent à la famille d’Eleanor et il a amené sa famille avec lui à Bristol. Étant donné leur jeune âge à l'époque, la sœur de Leroy ignore l'existence de cet enfant dont il ne connait rien lui-même. Anne a tenté tant bien que mal de réparer les pots cassés avec son époux suite à leur déménagement à Bristol, mais le divorce a été prononcé deux ans plus tard. Depuis, elle a refait sa vie et est déménagée à Londres. [7] Déménager dans une autre ville lui a fait perdre tous ses repères et il en veut encore à ses parents aujourd'hui de l'avoir arraché de son milieu. Du jour au lendemain, il a dû changer d'école et se créer un nouveau cercle d'amis. Pour se protéger, il est resté à l'écart des autres étudiants pendant de longs mois. [8] Leroy a obtenu sa licence en droit après quatre années d'études à l'Université de Bristol, suivi d'un cours de pratique juridique (LPC) d'un an. [9] Après l'obtention de son diplôme, il a acquis de l'expérience en travaillant dans divers cabinets d'avocats jusqu'à rejoindre officiellement le Kersey Jewels & Co. où il est éventuellement devenu conseiller juridique principal. Workaholic, son emploi a toujours été sa priorité au détriment de sa vie personnelle. Il espérait ainsi que son père finirait par reconnaître sa valeur, mais il s'est rendu à l'évidence qu'il n'en ferait jamais assez. [10] Alors que Lee était en train de brûler la chandelle par les deux bouts, l'ancien propriétaire du Majestic Horn a mis la clef sous la porte. Leroy y a vu un signe qu'il était enfin temps de penser à lui et il a réussi à convaincre Anwar de racheter l'endroit avec lui. Les deux hommes sont aujourd'hui les heureux propriétaires du Jazz Club depuis fin 2021. Après des mois à retaper l'endroit, ils rouvrent enfin les portes au public. [11] Dans un élan de changements (bonjour la crise de la quarantaine), il s'est fait tatouer timshel sur l'avant-bras droit. [12] C'est en juillet 2021 que son père Desmond est décédé lors d’un accident de voiture après s’être endormi au volant de sa voiture. L’accident a aussi coûté la jambe d’une vedette locale. À la grande surprise de tous, Leroy le premier, ce n'est pas lui qui a été nommé comme héritier pour reprendre les rênes de l'entreprise familiale, mais sa petite sœur Victoria. Lors de la lecture du testament, le choc a été immense. Même mort, Desmond trouve les moyens de lui faire la vie dure. Leroy ne connait pas avec certitude les motivations de son père d'avoir nommé sa sœur plutôt que lui, mais il est persuadé que le fait qu'il ne soit pas son fils biologique y joue pour quelque chose. Frustré d'avoir sacrifié toute sa vie pour l'entreprise de son père, il a décidé de prendre ses distances avec le Kersey Jewels & Co. pour se concentrer sur le Jazz Club après le décès de son paternel. Malgré sa décision de quitter son poste de conseiller principal juridique, il lui arrive de temps en temps d'aider sa sœur pour des questions d'ordre juridique. [13] Il a envisagé changer de nom pour se dissocier de son père, mais il aime bien trop l'argent pour cracher sur sa famille et le Kersey Jewels & Co. [14] Il a horreur qu'on lui demande son avis et qu'on fasse l'inverse de ce qu'il a recommandé. [15] Il possède une énorme collection de chemises en tous genres avec des chaussettes assorties. [16] Obnubilé par son travail, mais aussi parce qu'il a beaucoup souffert de ce qu'il a vécu à l'adolescence, il n'a présenté que peu de femmes à ses proches. De toute façon, ce n'est pas comme si ses relations durent très longtemps avec le peu d'effort qu'il y met. [17] Il a hérité du vieux camp de chasse de son grand-père paternel. L'endroit ne vaut pas grand-chose, mais il s'y exile loin des regards lorsque mentalement il ne va pas très bien. Fendre du bois avec une hache a un côté très thérapeutique pour lui. [18] C'est à trente ans qu'il a décidé de se faire vasectomiser, persuadé qu'il ne pourrait pas être un bon père quand il n'a pas été présent pour son premier enfant. [19] Durant ses années universitaires, Leroy pratiquait l'aviron. [20] Très soucieux de son apparence, il ne sortait jamais de chez lui sans avoir choisi ses vêtements avec soin et taillé sa barbe de manière impeccable. Depuis le décès de son père, il s'est laissé pousser les cheveux et il arbore fièrement une barbe grisonnante. Au niveau de sa garde-robe, il se permet maintenant de porter des vêtements plus décontractés, bien qu'il ne rate pas une occasion d'enfiler une de ses belles chemises lorsqu'il est de service au Jazz Club. [21] Les enfants le rendent mal à l'aise. Il ne les déteste pas, mais il ne sait pas comment se comporter en leur présence. Ils lui rappellent bien trop la vie qu’il aurait pu avoir et qu’il n’a pas connue. [22] Leroy n'était qu'un gamin lorsque son père lui a appris à jouer au golf, un hobby qui lui a beaucoup servi dans le cadre de son travail au Kersey Jewels & Co. Il ne compte plus les fois où il a accompagné son père sur le terrain pour amasser des renseignements sur leurs adversaires ou pour se faire un réseau de contacts. Même s'ils avaient un agenda bien précis lors de ces sorties, Lee appréciait ces moments père-fils qui se faisaient de plus en plus rares. [25] Il est allergique aux chats.

Perfectionniste. Il a toujours cherché à répondre aux exigences élevées de ses parents, un standard de réussite qui est maintenant le sien. Il s'efforce d’être constamment parfait dans tout ce qu’il entreprend, ce qui le rend particulièrement critique envers lui-même. Compétitif. En raison de l’environnement familial dans lequel il a grandi, où il était en compétition constante contre sa sœur pour obtenir l’approbation et la reconnaissance de ses parents, vouloir surpasser les autres est devenu une seconde nature. Dévoué. Particulièrement au travail, il s’investit sans compter les heures, au détriment de ses relations personnelles. Ambitieux. Incapable de se contenter d’un rôle de subalterne, il a toujours eu de grands objectifs pour son avenir. À défaut d’être PDG chez Kersey Jewels & Co., il est son propre patron et ça fait bien son affaire de ne plus recevoir d’ordres de personne depuis que son père est décédé. Calculateur. Il prend le temps d’analyser une situation avant de prendre une décision afin de maximiser ses chances de réussite. Indépendant. Il a compris depuis longtemps qu’il avait intérêt à être débrouillard et qu’il ne pouvait compter que sur lui-même pour être heureux. S’il n'est pas fermé à rencontrer quelqu'un, il ne se formalise pas d’être encore célibataire à quarante ans. Méfiant. Desmond n’ayant jamais eu de considération pour ce que son fils ainé ressentait et désirait, Leroy se méfie aujourd’hui des gens, notamment de leurs intentions. Résilient et déterminé. Malgré les déceptions, les blessures et les critiques constantes, il ne recule que rarement lorsqu’il rencontre des difficultés. Fier. Mécanisme de défense pour dissimuler ses blessures et son manque d’estime de soi derrière une façade. Il reste fort en apparences pour ne pas se montrer vulnérable. Il ne demande que rarement de l’aide. Réservé. Avec l’éducation qu’il a eue, il a de la difficulté à exprimer ses émotions et à connecter avec les autres de manière authentique. À quoi bon perdre son temps quand ceux qui entrent dans sa vie repartent aussi vite qu’ils sont arrivés? Il en a fréquenté des femmes, Lee, mais il était réellement attaché qu’à peu d’entre elles. À force d’accumuler les déceptions, il a cessé d’y croire , se rendant à l’évidence dès le début que c’était peine perdue. Difficile de s'engager sérieusement quand il n'a pas oublié Wild malgré les années qui ont passé.

Histoire

Birmingham, Angleterre, 2001 - Assis en haut de l’escalier, Leroy écoutait discrètement ses parents se disputer à son sujet depuis au moins une heure. Les querelles duraient depuis deux jours maintenant et il avait l’impression que le ton montait de plus en plus chaque jour. L’adolescent n’en pouvait plus d’entendre les cris, mais c’était la seule façon de connaître les intentions de ses parents quant à la grossesse surprise de sa copine Eleanor. Desmond considérait la famille McKinley comme une nuisance et il voulait éviter un scandale, tandis que Anne était prête à épauler son fils peu importe sa décision. « Il a dix-sept ans! Tu ne vas quand même pas le laisser gâcher sa vie? Le laisser entacher la réputation que j’ai passé des années à bâtir?! » Frustré des propos de son père, Lee grava des marques dans la balustrade avec sa clef. Ce qu’il voulait lui n’avait aucune importance, il le savait, jamais son père ne le laisserait élever cet enfant sans lui mettre des bâtons dans les roues. Et que pouvait-il faire quand il n’avait pas un sous à lui? Tout ce qu’il possédait ne lui appartenait pas vraiment et il ne pourrait jamais faire ses études en droit s’il avait un enfant à sa charge à dix-sept ans à peine si ses parents n’étaient pas derrière lui. « On pourrait très bien payer une nounou pour les aider, pour qu’ils puissent continuer leurs études. » N’était-ce pas ce qu’ils avaient eux-mêmes fait quand Victoria est née? « Ça ne réglera pas tous les problèmes et tu sais aussi bien que moi que tout ce que cette famille veut, c’est notre argent. » Anne soupira en pinçant l’arête de son nez entre ses deux doigts. « De toute façon, il est trop tard, je leur ai fait une offre qu’ils ne pouvaient refuser. Nous n’en entendrons plus parler. » - « Tu as… tu les as payés?! » Et les cris reprirent, s’approchant dangereusement de la cachette de Leroy qui se leva pour regagner sa chambre juste à temps pour ne pas se faire voir par ses parents. Les dernières paroles de son père repassaient en boucle dans la tête de l’adolescent qui se sentait impuissant. Disait-il la vérité? Il avait besoin de voir Eleanor pour en avoir le cœur net, mais quitter la résidence familiale sans se faire voir n’allait pas être si simple, surtout que les McKinley n’habitaient pas à côté. Déterminé, il ouvrit la fenêtre de sa chambre et il s’assit sur le rebord en regardant vers le bas. Il considéra sauter, mais il voyait difficilement comment il allait réussir sans se blesser sérieusement. « Qu’est-ce que t’as fait encore? » La voix d’Edward le fit sursauter. « Qu’est-ce que tu fais là? Tu devrais dormir… » Il renifla en se redressant, refermant la fenêtre derrière lui. « Tu pleures? » La tête de Leroy eut un mouvement de recul. « Quoi? Mais non… j’ai… des allergies. » Il défit les draps de son lit, préoccupé. « T’as vraiment pleuré. Tonton dit qu’il ne faut pas pleurer. » Exaspéré, Leroy soupira bruyamment en laissant retomber sa tête vers l’arrière, puis il se dirigea vers son cousin qu’il poussa vers la porte de sa chambre pour l’en faire sortir. « Ça t’arrive de te la fermer des fois? Je t’ai dit que je n’ai pas pleuré! Maintenant laisse-moi tranquille, lèche-cul. » Il referma la porte en faisant un doigt d’honneur à son cousin avant de prendre place dans son lit. Il avait besoin d'être seul pour vivre ses émotions s'il voulait éviter mille et une questions de sa sœur le lendemain. De toute façon, c'était ça être un Kersey : il fallait être fort et ne jamais laisser paraître ses blessures, même si intérieurement, il y avait un ouragan qui ravageait tout sur son passage.


Bristol, Angleterre, août 2021 - Leroy ne comptait plus les heures qu’il avait consacrées au Kersey Jewels & Co. depuis qu’il y travaillait, ni les sacrifices qu’il s’était lui-même imposé pour se mettre en valeur aux yeux de son père. Un combat de toute une vie qu’il n’était pas à même de remporter maintenant que Desmond était passé à trépas. Malgré qu’il n’ait jamais souhaité la mort de son paternel, l'aîné des Kersey voyait en son départ soudain et récent sa chance d’enfin briller. Assis autour d’une table avec ses proches, Leroy attendait impatiemment de connaître les dernières volontés du défunt. L’attente lui paraissait interminable tellement il anticipait le moment, mais il était prêt. Prêt à ce qu’on lui annonce que son père reconnaissait enfin le pilier qu’il était pour la compagnie et qu’il lui faisait entièrement confiance pour la suite des choses. Lorsque l’avocat arriva enfin à la section du testament qui concernait le Kersey Jewels & Co., Leroy se redressa sur sa chaise en cachant difficilement son excitation. « Je lègue et lègue les rênes de mon entreprise Kersey Jewels & Co. à ma fille, Victoria Kersey, pour qu'elle en devienne la propriétaire et la gestionnaire exclusive, avec tous les droits, privilèges, et responsabilités y afférents, sous réserve de l'accord des actionnaires existants, selon les dispositions de l'accord d'actionnaires en vigueur ou par les voies légales appropriées. » Les paroles de l’avocat laissèrent place à un silence sidérant tandis que tous les regards se dirigèrent vers Leroy qui bouillait de colère et qui pouffa d’un rire amer. « Est-ce que tu savais?! » demanda-t-il à sa sœur en posant sur elle un regard dur. « Non. » répondit Victoria avant de baisser les yeux. Peu importe sa réponse, il ne la croyait pas. Il ne pouvait pas imaginer que Desmond n’ait pas prévenu sa fille chérie de son plan d’en faire son héritière. « C’est ça… » Le visage rouge de colère, il se leva d’un bon en renversant sa chaise au passage. Victoria se leva à son tour pour poser une main sur l’avant-bras de son aîné qui se déroba d’un mouvement sec en la dévisageant. « Arrête. » D’une main tremblante, il arracha sa carte d’accès de leurs bureaux, attachée à sa ceinture, puis il la lança au centre de la table. « Je n’en aurai plus besoin… » Il s’éloigna de la table, mais revint sur ses pas quelques secondes afin de cracher sur le testament de son père avant de partir définitivement de la pièce en direction de l’ascenseur. Il avait besoin d’air, si bien qu'il appuya frénétiquement sur le bouton pour refermer les portes avant que quelqu’un ne le rejoigne. Une fois seul dans l’ascenseur, il tenta de prendre quelques grandes respirations pour calmer son cœur qui s’affolait dans sa poitrine, mais seul un hurlement de frustration parvint à lui procurer un certain soulagement.

Assis sur une des banquettes en velours rouge du Jazz Club et le regard perdu dans la flamme dansante de la chandelle posée devant lui, Leroy tentait encore d’assimiler la nouvelle en noyant son désarroi dans un énième verre de bourbon. Il était en colère contre son père, mais aussi contre lui-même de donner autant d’importance à un homme qui l’a toujours dévalorisé et qui a instauré un climat conflictuel au sein de la fratrie dès leur plus jeune âge. Il aurait dû se rendre compte à chaque fois qu'il abordait la possibilité de succéder à son père que ce dernier ne le considérerait jamais digne d'hériter de l'empire, mais il avait continué de croire naïvement en ses chances. « T’es pathétique, voilà tout. » grommela-t-il à son attention en passant le bout de ses doigts dans la flamme, les laissant un peu plus longtemps à chaque fois pour voir s’il ressentirait la moindre douleur. La brûlure qu’il s’infligea était superficielle à côté de la blessure émotionnelle dans laquelle la décision de son père n’avait fait que tourner le couteau, mais il secoua tout de même sa main pour dissiper la douleur. « T’es seul? Je croyais t’avoir entendu parler. » Leroy leva à peine les yeux en direction d’Anwar qu’il n’avait même pas entendu arriver. « Je me parlais tout seul. » Sa voix pâteuse – et la bouteille d’alcool entamée devant lui – ne laissait aucun doute qu’il n’en était pas à son premier verre de la journée. « C’t’enfoiré est mort et il trouve encore l’moyen d’me faire chier. » D’une main, il prit la bouteille de bourbon et remplit son verre non sans en renverser un peu. « J’ai travaillé comme un dééééébile toute ma vie… et pour quoi? Pour qu’il lègue la compagnie à… » Il cogna ses doigts à répétition sur la table pour faire un bruit de tambour. « Fucking Victoria. » Le choix de son père ne faisait que lui confirmer qu’il s’était démené toute sa vie pour absolument rien, sans jamais recevoir une tape dans le dos ou même tirer la moindre fierté de sa part. « Fuck ‘em! » s’exclama-t-il en faisant un doigt d’honneur vers le plafond avant de boire d’une traite le contenu de son verre. « J’devrais appeler Wild… » Il se pencha sur la table en direction de la bouteille de bourbon qu’Anwar éloigna. « La seule personne à qui tu parleras aujourd’hui, c’est Morphée. » Lee fronça les sourcils en grimaçant, puis il se pencha de nouveau sur la table, mais pour saisir un petit sac rempli de bonbons grenouille. « J’sais pas où t’achètes ça, mais c’est excellent. » Il engouffra une poignée de bonbons avec les joues gonflées comme un écureuil. « Ça me fait t’pardonner toutes les fois où tu me rends fou à r’placer ta casquette sans arrêt. » Il rit en laissant sa tête basculer vers l’arrière pour la poser contre la banquette. « Et si on achetait le Jazz Club? » Il avait entendu le propriétaire mentionner la vente de l’établissement et Leroy avait tout sauf envie de perdre l’une des dernières choses à laquelle il tenait encore. « Ok, lève-toi. Je vais te reconduire. » Le brun claqua sa langue contre son palais, puis s’objecta, mais Anwar sut se faire convainquant malgré leur différence de taille. « Je suis sérieux! » Et il l’était, même si Anwar devait penser qu’il s’agissait d’une idée folle motivée par l’alcool. « T’es l’meilleur, tu l’sais ça? Lottie et toi. Et Wild. Et Nate. » Parce que malgré toute la rancœur qu’il pouvait ressentir envers sa famille de ne pas avoir hérité de Kersey Jewels & Co., le brun était bien entouré. « Allez, on y va.. » Un petit sourire aux lèvres, Lee se laissa guider à l’extérieur du Club, sans se douter que cette idée soudaine se concrétiserait quelques mois plus tard.

Bristol, Angleterre, janvier 2024 - Debout sur son échelle, Leroy s’empressait de changer une ampoule brûlée dans le corridor menant aux toilettes du Majestic Horn avant de s’atteler à sa prochaine tâche. Il s’agissait sans doute d’un détail futile pour certains de leurs employés, mais le quarantenaire était exigeant et il désirait que l’endroit soit absolument impeccable lorsqu’ils ouvriraient dans quelques heures à peine. Un petit coup d’œil à sa montre lui confirma qu’il avait intérêt à accélérer la cadence s’il ne voulait pas manquer de temps pour compléter sa liste de tâches avant l’arrivée des clients. Tandis qu’il rangeait son échelle et sa boîte d’ampoules, il entendit la porte du Club se refermer. « On est fermé! » cria-t-il en prenant une boîte remplie de bouteilles d’alcool à ranger dans le bar. Malgré son avertissement, des bruits de pas s’approchèrent de lui. À l’heure qu’il était, impossible que ce soit leurs employés et il devinait à la démarche délicate qu’il ne pouvait s’agir de son partenaire d’affaires. Légèrement agacé, il poussa un soupir discret en rejoignant la salle principale où il s’arrêta brusquement dès que son regard se posa sur son ex qu’il n’avait pas vue depuis vingt-cinq ans. « Eleanor? » Son cœur sauta un battement alors que les questions et les théories sur ce qui l’amenait ici se bousculaient dans sa tête. Pourquoi maintenant? Pourquoi ici? « Salut Leroy. Ça fait un bail. » Stupéfait, il se contenta de hocher la tête en déglutissant difficilement juste avant de se diriger vers le bar pour y déposer la boîte. « T’as… l’air bien. » Nerveusement, il lança un regard en direction de la porte du Club pour s’assurer que personne ne serait témoin de leur conversation. « C’est plutôt sympa ici. » Et pourtant, il avait soudainement envie d’être partout sauf ici considérant la tension plus que palpable dans l’air. Quitter Birmingham n’avait pas été sa décision, mais il était conscient qu’il avait tout de même ses torts quand il n’avait fait aucun effort pour être présent auprès d’eux une fois son indépendance obtenue. Il avait continué sa vie comme s’ils n’existaient pas. « Qu’est-ce qui t’amène? » Il n’était pas dupe, la visite de son ex n’était pas qu’un heureux hasard. « Il te cherche. » Elle n’avait pas besoin de préciser de qui elle parlait pour qu’il comprenne et qu’il sente le sol se dérober sous ses pieds. Le cœur palpitant dangereusement dans sa poitrine, il posa une main sur le bar et prit place sur un des tabourets pour ne pas tomber. Toute sa vie, il avait tenté d’imaginer comment pourrait se dérouler leur rencontre. Il était passé à deux doigts de communiquer avec son ex à plusieurs reprises pour s’impliquer, seulement pour refermer la page avant d’avoir envoyé son message, persuadé qu’il n’y avait aucune chance qu’il soit bien reçu et qu’il n’apporterait rien de positif à son fils dont il ne connaissait rien. « Je ne lui ai rien dit. Il a découvert tes lettres. » Ses lettres? Pourquoi les garder quand elle était celle qui avait mis un terme à leurs échanges? Du moins c’était ce qu’il croyait, ignorant alors que Desmond avait en fait intercepté le courrier. « Il est à Bristol? » Si oui, il allait devoir redoubler de prudence pour garder son anonymat. « Qu’est-ce qu’il sait? » Eleanor avait beau dire qu’elle n’avait rien dit, Leroy avait peine à croire qu’elle n'avait donné absolument aucun détail à leur fils depuis toutes ces années, pas quand le retrouver semblait être assez important pour le suivre. Le souffle court, il se releva pour se servir un verre, sentant la panique s’emparer de tout son corps. « Fais juste… » Il se retourna vers elle sans oser la regarder. « Dis-lui que je suis mort, il va arrêter de me chercher. » Son regard se perdit un court instant dans le liquide ambré qu’il ingéra ensuite d’une traite. Et si son père avait vu juste et que son fils aîné n’avait pas les épaules assez solides?

Miss O'N3d (elle)
prénom : Stéphanie âge : 33 ans en France, 32 ans ici?    pays : Canada. fréquence de connexion : Trop souvent.    comment as-tu découvert Get Together ? Par les meilleurs.    type de personnage : Techniquement un scénario pro du plus beau @Anwar Zehri    multicomptes : Cameron Lewis. crédits : crédits des gifs. un petit mot pour terminer ? Ça fait encore plaisir de revoir tous vos petits noms par ici.