birdie/caleb #1 x I hear the birds on the summer breeze

I hear the birds on the summer breeze, I drive fast. I am alone at midnight. Been tryin' hard not to get into trouble, but I, I've got a war in my mind. So, I just ride

2011
Elimbah

Birdie est rentrée.
Et Alex est partie.

Voilà plusieurs semaines que tu es seul. Quelques semaines que tu es de nouveau célibataire. Quelques semaines que tu as compris que la femme avec qui tu étais en couple depuis cinq ans t’avait abandonné du jour au lendemain. Est-ce que tu es la première personne à se faire ghoster par sa petite-amie en guise de rupture ? Peut-être. Sûrement. Tu t’en serais bien passé pour être complètement honnête. Mais aujourd’hui ton cœur est brisé, et c’est le cas depuis quelques semaines déjà. Alors le besoin de quitter un peu la ville se faisant ressentir c’est bien évidemment vers tes parents que tu te tournes. Retourner passer quelques jours à Elimbah, loin de Bristol et de son agitation quotidienne te semble être un bon remède pour panser tes blessures et c’est en discutant de ton arrivée au téléphone avec ta mère que tu apprends la nouvelle. La première bonne nouvelle depuis que tu te sois fait plaquer comme une sombre merde. Birdie est rentrée à Elimbah, tu le savais ? Non. Non tu n’en avais aucune idée et si tu n’étais pas déjà trop brisé par ta rupture tu aurais presque pu mal prendre le fait de l’avoir appris par ta mère. Mais pour être tout à fait honnête ça t’est égal pour le moment. Un message envoyé à la blonde pour avoir confirmation et tu l’as obtenue : elle est belle et bien de retour. Pour combien de temps ? Tu n’en sais rien, mais c’est bien une question que tu comptes lui poser quand tu pourras enfin la voir. Encore un départ qui fut soudain et totalement incompréhensible mais relativement différent de ce qu’Alex vient de te faire subir. Tu as bien reçu un ou deux messages de la part de Birdie pour t’assurer bien être en vie afin que tu ne t’inquiètes pas trop pour elle. Est-ce que ça a fonctionné ? Plus ou moins. Pas totalement. Parce que t’inquiéter pour les personnes à qui tu tiens, ça fait partie de ta nature, Caleb. Tu es comme ça et rien ni personne ne pourra te changer. Et Birdie est sûrement l’une de tes plus vieilles amies, si ce n’est pas la plus ancienne. Il faut dire que tu ne laisses pas les gens entrer facilement dans ta vie, sûrement aussi pour ça que lorsqu’ils décident d’en sortir comme l’a fait celle qui vient de te briser le cœur, c’est encore plus douloureux.

Mais Birdie est rentrée. Birdie est là, ce qui rend ton week-end chez tes parents encore plus attrayant. Bien sûr que dès que tu as franchi le pas de la porte de la ferme familiale ces derniers t’ont bombardé de questions. C’est normal, ils sont curieux. Ils veulent savoir ce qu’il s’est passé entre Alex et toi. Vous vous êtes rencontrés au lycée et une relation qui dure cinq ans dans un couple aussi jeune, c’est rare. Mais tu te contentes d’hausser les épaules en leur disant ne pas vouloir en parler. Ce qui n’est pas totalement faux d’ailleurs. Mais c’est surtout que toi aussi, t’aimerais bien savoir ce qu’il s’est passé, t’en as pas la moindre idée.

Les jumelles t’ont retardé un peu, elles ont insisté pour que tu joues un peu avec elles mais maintenant te voilà en retard – et chez toi c’est assez rare pour être souligné. C’est donc à grandes enjambées que tu quittes la maison familiale pour rejoindre Birdie qui doit déjà sûrement t’attendre tout près d’un petit parc à quelques pas de l’entrée d’une forêt. « Est-ce que j’ai le droit de te sortir de tes pensées ? » tu lui demandes en tapotant doucement sur son épaule pour lui indiquer ta présence derrière elle. Deux ans que vous ne vous êtes pas vus. Deux années, c’est long et vous avez sûrement des tas de choses à vous raconter. « On est censés se prendre dans nos bras ? » C’est avec un mélange d’une grimace et d’un petit sourire que tu lui poses cette question, et elle comprendra sûrement pourquoi. Tu n’es pas tactile. Pas du tout. Mais là exceptionnellement, tu ne refuseras pas une étreinte.

nightgaunt

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2011
Elimbah

Revenir à Elimbah, c’est comme une énorme bouffée d’air frais dont tu avais cruellement besoin. Ici tout n’est pas sujet à t’obliger à penser à Alex et bien que tout un tas de questions ne cessent d’envahir ton esprit. Tu as fui cette ville il y a quatre ans pour tes études mais aussi pour vivre avec celle qui t’a brisé le cœur et aujourd’hui si tu y retournes, c’est pour panser tes blessures. T’as bien conscience que quelques jours dans ta ville d’enfance n’est pas le remède parfait contre le cœur brisé mais en tout cas, tu te dis que peut-être tu pourras penser à autre chose ce week-end et c’est tout ce que tu demandes. Tout ce dont ta santé mentale a besoin également, parce qu’on ne peut pas dire que ruminer en boucle comme tu le fais depuis deux semaines soit parfait pour la stabilité de celle-ci. Les quelques heures passées avec tes parents et les jumelles n’ont pas vraiment l’effet escompté. Tu penses toujours à elle, mais comment ne pas y penser alors que tes parents n’arrêtent pas de te demander pourquoi Alex a rompu avec toi ? Oui, parce que c’est ce que tu leur as dit. Qu’Alex t’avait plaqué. Tu ne te voyais pas vraiment leur dire que cette fille qu’ils ont accueillie chez eux plus d’une fois a tout simplement fini par te ghoster après cinq ans de relation. Tu ne vois pas l’intérêt d’être aussi honnête avec eux mais aussi, tu te sens déjà assez humilié, pas besoin de leur dire.

Si la présence de ta famille ne t’a pour le moment, pas aidé à cicatriser cette blessure encore beaucoup trop profonde, peut-être que le retour de Birdie y parviendra. Au moins partiellement. Deux que tu ne l’as pas vu, deux ans qu’elle s’est, elle aussi, volatisée dans la nature. Mais à elle tu ne lui en veux pas, elle a au moins eu la décence de te prévenir pour éviter que tu ne t’inquiètes de trop. “Oh putain!” Tu grimaces tout en levant une main en l’air. « Désolé, excuse-moi. Je ne voulais pas te faire peur. » Du pur Caleb, s’excuser deux fois d’affilées dans une même phrase pour quelque chose d’aussi futile. Mais c’est vrai, tu ne voulais vraiment pas lui faire peur. “J’ai pas laissé grand monde profiter de mes câlins ces deux dernières années alors fais pas ton grincheux et profites-en, ste plait.” Et avant que tu ne puisses dire quoique ce soit ses bras se trouvent déjà autour de ton cou. Sans un mot, tu resserres légèrement ton étreinte et si tu ne relèves pas il y a forcément une phrase qui te fait tiquer intérieurement : j’ai pas laissé grand monde profiter de mes câlins ces deux dernières années. Birdie est sûrement la personne la plus tactile que tu connaisses. « Eeeet maintenant je crois que c’est moi qui viens d’avoir ma dose de contact physique pour ces deux dernières années. » que tu dis dans un rire tout en te détachant d’elle. “T’as grandi ? J’suis sûre que t’as grandi.” Tu acquiesces vivement d’un signe de tête. « Ouais, j’ai enfin grandi, il était temps. » Non c’est faux et elle le sait, tu la suis simplement dans son souhait de rester léger. Tu es toujours aussi peu grand pour un homme, un des bien trop nombreux complexes dans ta liste. « Tu vas comment ? » Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé, et tu ne lui demanderas pas, Birdie sait très bien que si elle en a envie ou si elle en ressent le besoin tu es une oreille attentive. Tu respectes son silence. « Tu es de retour pour de bon ou… ? » Ou c’est juste temporaire ? Peut-être qu’elle ne le sait pas elle-même.

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2011
Elimbah

À défaut d’avoir le cœur encore complètement brisé par le départ soudain de ta petite-amie et donc, de cette ‘rupture’, le retour de Birdie a au moins le mérite de te redonner un peu le sourire. Tu ne sais pas pour combien de temps la blonde est de retour dans la ville dans laquelle vous avez grandis mais même si ce n’est que pour quelques jours tu comptes bien en profiter. Même si ça veut dire accepter les nombreuses étreintes et autres contacts physiques initiés par Birdie. “Ose me dire que ça t'avait pas manqué.” Les câlins ne t’avaient pas spécialement manqués non, et ça Birdie doit bien évidemment s’en douter mais en revanche tu apportes tout de même une précision de la plus haute importance. « Peut-être que tu m’as manquée, oui. » En réalité on peut enlever le peut-être. Bien sûr que passer du temps avec Birdie t’a manqué, vous vous connaissez depuis si longtemps que l’inverse serait étonnant. “Ça se voit, t'es tout beau.” Tu n’as jamais beaucoup aimé les compliments mais c’est tout de même en souriant que tu accueilles celui-ci. Attention, le sourire est tout de même accompagné de tes yeux qui roulent vers le ciel. Elle a aussi droit à un Caleb ronchon durant un quart de seconde quand sa main vient foutre un bordel monstre dans tes bouclettes.

Birdie évite ta question et si tu le notes dans un petit coin de ta tête tu n’insistes pas pour autant – t’as vraiment pas envie de la brusquer, lui faire peur tout à l’heure en la saluant c’est largement suffisant. “Pour de bon. Normalement.” Le normalement te fait grimacer mais tu vas te contenter de ça pour le moment. “Je vais bien sinon. Ca me fait bizarre d'être ici.” Elle va bien. Voilà. Comme ça tu l’as, cette réponse que tu attendais tant. Tu ne sais pas si c’est vrai ou bien s’il s’agit d’une réponse qu’elle donne machinalement à tout le monde quand on lui pose cette question. Toi c’est ce que tu fais en tout cas en ce moment. Quand on te demande comment tu vas, tu rassures tout le monde en leur disant que tu vas bien alors que ce n’est pas le cas, tu ne t’es jamais senti aussi désemparé de toute ta vie. Et alors que tu t’apprêtais à lui répondre, c’est Birdie qui reprend la parole tout en passant son bras autour du tien. “Et toi? Va falloir que tu me racontes tout ce que j'ai manqué.” Ouch. Tu lui donnes quelle version ? Celle où tu lui dis qu’elle n’a rien loupé et que tout va bien ou la vraie version ? « Oh…la routine tu sais. » que tu commences à répondre alors que vous entrez dans la forêt, passant ta main libre dans tes cheveux – signe numéro un d’inconfort et d’anxiété chez toi. « J’ai fini mes études, je travaille en tant que commis dans un restaurant de Bristol. » Tu manques clairement d’enthousiasme, pourtant tu aimes ton travail mais le statut de commis est surtout frustrant pour toi. Tu préfères diriger alors que là, tu dois te contenter d’être sous les ordres du chef. Vous continuez à marcher un court instant avant que tu ne reprennes. « Je ne vais pas te demander ce qu’il s’est passé, ni même où tu étais. Mais… tu sais que je suis là, pas vrai ? » tu tournes le regard vers ton amie, mais ne la regarde pas trop longtemps pour ne pas la mettre mal à l’aise. « Que ce soit pour parler ou pour marcher dans la forêt. Parce que comme tu le sais j’adore ça. » Si tu termines avec une pointe d’humour tout ce que tu viens de lui dire n’en reste pas pour le moins extrêmement sincère et pour ne pas lui donner l’impression que tu attends une réponse de sa part, tu enchaînes. « Oh si et… je suis célibataire depuis deux semaines aussi. Je crois qu’Alex m’a largué. » Après cinq ans de relation. C’est à ton tour d’éviter son regard – tu ne veux pas qu’elle puisse apercevoir les larmes qui menacent de couler.

nightgaunt