Calex #107 x Do you get déjà vu ?

Octobre 2024
Elimbah

Ce mois de Septembre a été quelque peu éreintant pour moi et sans doute aussi pour Caleb qui a du me supporter. J'ai eu beaucoup d'émotions à gérer, avec plus ou moins de facilité. Mais Nate est rentré, entier et mon niveau de stress a pu commencer à redescendre, jusqu'au moment ou ma secrétaire a fini par m'annoncer son départ du jour au lendemain, me forçant à me débrouiller sans elle et clairement la gestion de mon agenda, de mes rendez-vous et de ces détails, j'ai réalisé que ce n'était pas mon fort et ça n'a fait qu'augmenter encore un peu ma charge de travail, ma fatigue et mon stress aussi. Rien d'insurmontable, mais la fatigue commence à se faire de plus en plus ressentir et j'ai beau accumuler les séances de sport pour m'aider à évacuer mon stress et mes tensions, je suis toujours un peu trop tendue par moment. Pourtant, j'ai tout pour aller bien. Les enfants sont en pleines santés, Mael a fêté son anniversaire, les jumelles aussi. J'ai une vie affective et sexuelle pleinement épanouie et bien remplie mais je ne dors pas assez. C'est un détail, mais si nous aurions pu faire l'anniversaire de nos filles à Bristol, c'est sans doute pour souffler un peu aussi que Caleb a proposé que nous allions le fêter chez ses parents à Elimbah, un petit week-end loin de la ville, du stress et de nos obligations et je n'ai pas hésité. Les enfants adorent être ici et ça me permet aussi d'avoir un peu de temps avec Caleb puisqu'ils sont présents pour prendre le relais avec les enfants par moment. Et c'est ce qu'ils font ce matin là. Et si les dimanches matin à la ferme, n'ont jamais été mon endroit préféré. Moi la fille de la ville, des grandes villes, je n'ai jamais été très à l'aise à la campagne et dans la ferme des Andersons et pourtant il y a quelques avantages non négligeables à venir rendre visite aux parents de Caleb. Ils sont levés tôt, bien plus tôt que moi et ils aiment prendre soin de leurs petits enfants me donnant l'occasion de profiter pour compenser le manque de sommeil qui s'accumule depuis quelques temps. Entre le travail, les enfants et la vie de couple, il faut parfois faire des choix et si je me sens fatiguée ces derniers temps, ce n'est généralement pas le sommeil que je choisis quand il est question de faire des choix mais ce matin, j'ai la possibilité de dormir et j'en profite sachant que les enfants sont entre de bonnes mains. J'ouvre les yeux, Caleb n'est plus dans le lit, et je referme les yeux me laissant encore quelques minutes de précieux sommeils. Je me lève tard, vraiment tard et après m'être préparée, je quitte la chambre d'adolescent de Caleb remplie de souvenirs de notre première histoire. Je suis surprise d'entendre le calme dans la maison. Il n'y a ni Mael pour venir me sauter dans les bras et me coller comme il le fait chaque matin, ni Lucy ou Lena en train de jouer ou courir dans la maison des Anderson. Juste le silence et ce n'est qu'en regardant dans le jardin que je les vois tous les trois en train de jouer sous le regard des parents de Caleb. Je regarde l'heure, il est presque 11 heures et une telle grasse matinée, je crois que ça fait très longtemps que ça ne m'était pas arrivée et après quelques instants à regarder les enfants, je rejoins la cuisine pour me servir un café. Si tout est calme dans la maison, l'odeur qui provient de la cuisine me prouve qu'il y a déjà quelqu'un qui s'active derrière les fourneaux et je n'ai pas de mal à deviner l'identité de celui qui est en train de cuisiner le repas du midi. J'entre doucement dans la cuisine, je me fais aussi discrète que possible, et je le regarde quelques instants. Si je n'aime pas cuisiner, j'ai toujours aimé le regarder faire. C'est son domaine et il est différent quand il est en cuisine. Je ne sais pas comment l'expliquer mais il dégage quelque chose qui m'attire et qui le rends si sexy. Il dégage une assurance et il semble si à l'aise. J'aime le regarder évoluer dans cet environnement. On le sent bien, à l'aise, heureux, serein quand il cuisine, en contrôle de ce qu'il fait et c'est avec un sourire que je l'observe silencieuse et j'avance vers lui venant passer mes mains autour de sa taille. « Bonjour bel inconnu, je vous regarde cuisiner depuis tout à l'heure, on vous a déjà dit que vous étiez sexy ? » C'est en murmurant à son oreille que je lui dis ces mots, avant de venir me glisser entre lui et le plan de travail espérant réussir à capter son attention et qu'il s'occupe de moi avec la même assurance qu'il dégageait quand il s'occupait de la préparation du repas. Je dépose un baiser sur ses lèvres avant de reprendre la parole. « J'hésitais entre le café et le sexe pour bien commencer la journée mais te regarder cuisiner m'a aidé à faire mon choix. » J'ai toujours été sous le charme de Caleb, je n'ai jamais caché mon attirance pour lui et l'effet qu'il me fait et ce matin je lui fais comprendre l'effet qu'il a encore sur moi. En quittant le lit je n'avais pas pour idée de venir faire des propositions à Caleb, pas du tout, mais il n'a fallu que quelques minutes pour que le désir se fasse ressentir et que j'en ai envie. Quelques minutes et me voilà coller à lui, à déposer mes lèvres sur son cou. « Je suis vraiment bien bien reposée, j'ai fais le plein d'énergie, tu veux venir avec moi pour en profiter ? » A nouveau les mots sont glissés à son oreille, alors que je prends sa main et que je la glisse le long de ma cuisse pour remonter jusque sur mes fesses. Je lui fais comprendre ce que j'ai en tête, et si ce n'est ni le moment, ni l'endroit, le fait que nos enfants et les parents de Caleb soient occupés les uns avec les autres nous laisse une petite opportunité et j'ai en tête d'en profiter, pour un réveil parfait avec lui.

@Caleb Anderson    
  

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Octobre 2024
Elimbah

Le regarder cuisiner a toujours été un moment que j'apprécie alors que la cuisine est vraiment l'une des dernières choses que j'aime, mais c'est lui qui m'intéresse. Sur lui que mon regard est posé et je ne pourrais même pas dire ce qu'il est en train de cuisiner puisque ça ne m'interesse pas. Pourtant je reste quelques instants à la regarder, de longues secondes silencieuse à profiter de la vision que j'ai sur lui sans même qu'il ne s'en rende compte. Après toutes ces années, je continue de me sentir différente en sa présence, je continue d'être obnubilée par sa présence et quand je le vois dans la cuisine de ses parents, mes yeux se posent sur lui et un sourire nait sur mes lèvres. Parce qu'il a cet effet sur moi, encore aujourd'hui, parce qu'il l'homme que j'aime, celui que je désire, celui que je veux contre moi tout le temps et après quelques secondes à le regarder je suis inexorablement attirée par le rapprochement physique et cet envie de pouvoir le toucher, l'embrasser et sentir son odeur. Et je ne retiens pas cette envie plus longtemps, je m'approche de lui et je me blottis contre lui, lui faisant peur puisqu'il sursaute quand je me colle à lui. « Tu m’as fait peur. » Je m'excuse en déposant un baiser sur sa joue avant de lui repasser devant lui. « Clairement pas aussi sexy que toi en tout cas. » Je lui souris, toujours touchée par ses compliments même s'ils sont si nombreux que je devrais en être habituée, mais je ne m'en lasse pas, je ne m'y habitue pas et je suis toujours touchée par ses mots et par la manière avec laquelle il me regarde quand il me dit tout ça. « Tu sais bien que c'est pas une compétition, et tu es bien plus sexy à mes yeux, tu as des atouts qui me font craquer que je n'ai pas. » Clairement j'ai d'autres atouts que lui n'a pas et qui le font craquer, mais moi, c'est lui que j'aime regarder. Ce sont ses atouts qui ne me laissent pas indifférente et même mieux qui me font craquer et quand je pense à son corps, à lui et à ses atouts, le désir ne met pas longtemps à se faire ressentir, et ce n'est pas le baiser qui va venir atténuer le désir qui est en train de naitre en moi. Et encore moins le second, qui est bien plus évident dans mes intentions et dans mes envies et plus mes lèvres restent sur les siennes, plus le baiser devient précis et intense. Je viens de me réveiller et pourtant, je n'ai qu'une chose en tête désormais ; retrouver le lit mais avec lui cette fois.  Je veux qu'il comprenne mes intentions, et qu'il en ait envie lui aussi et j'utilise les atouts de mon corps pour faire monter le désir en lui aussi, entrainant sa main à caresser mon corps jusqu'à mes fesses alors que je continue à le regarder avec envie. Sa lèvre qu'il se mords me prouve que mes actions fonctionnent ou en tout cas qu'il n'est pas indifférent à ce petit jeu.  « Ici ? Maintenant ? Dans la cuisine de mes parents ? » Je secoue les épaules et je souris doucement, excitée par l'idée de jouer avec lui ici et de voir ce qu'il est capable de faire dans cette cuisine avec ses parents pas si loin. « Je sais pas, à toi de me dire si tu as envie de moi ici et maintenant ? » Je me mords la lèvre doucement avec de venir coller son corps contre le mien en passant mes mains autour de son corps pour le ramener vers moi et en profiter pour moi aussi poser mes mains sur ses fesses. « Ça ne serait pas très raisonnable, Madame Anderson... » Clairement pas, mais alors que ses lèvres se posent sur mon cou, ce n'est pas au côté raisonnable de la chose que je pense réellement. « Depuis quand on est raisonnable tous les deux ? » Depuis qu'on est adultes, depuis qu'on n'est pas seul dans une maison et encore plus dans celle de ses parents, mais c'est un détail à ce moment précis. « Mais, si tu préfères tu peux me suivre sous la douche, ou le lit, enfin ou tu veux, tout ce que je veux moi, c'est toi. » Mes intentions étaient plutôt claires je pense mais je lui confirme et je viens même me frotter un peu contre lui. « Tu dois avoir tes règles en ce moment de toute façon, non ? » Je fronce les sourcils en l'entendant me poser cette question, et je m'arrête nette alors que mes lèvres sont à quelques centimètres des siennes et que je m'apprêtais à l'embrasser à nouveau. « Non je les ai pas. » Comme une prise de conscience, je lui dis ces mots avec une pointe d'angoisse qui commence à naître en moi. Je réfléchis quelques instants et sa question a au moins le mérite de détourner mon attention et de calmer mes ardeurs. Je sors mon portable de ma poche et je regarde la date de mes dernières règles pour vérifier, il a raison, je devrais les avoir et ce depuis depuis plusieurs jours et ce n'est pas habituel un tel retard chez moi. « Putain de merde. » Ce sont les premiers mots qui sortent quand je prends conscience de tout ça et je me détâche de lui pour venir m'asseoir sur une chaise dans la cuisine. « J'ai presque deux semaines de retard, qu'est-ce qu'on va faire ? » Je lui demande l'air presque perdue, parce que je n'ai plus qu'une chose en tête, absence de règle = grossesse dans mon esprit et je ne veux pas être enceinte, je ne veux pas d'un autre bébé, pas maintenant, pas comme ça et je suis déjà en train d'imaginer la suite, et je sens que nous n'allons pas avoir la même vision des choses, ni les mêmes envies et je redoute les décisions à prendre et les conséquences pour nous. Je vais loin, trop loin dans mes pensées mais je commence à avoir peur et mon état actuel général n'est pas vraiment propice pour que je réagisse sereinement, alors je regarde à nouveau Caleb l'air perdue. « Je peux pas être enceinte en ce moment, qu'est-ce qu'on va faire ? » Je lui redemande, l'air plus perdue que jamais et c'est vers lui que je me tourne espérant qu'il ait les réponses à mes questions alors que finalement il n'y a encore rien de confirmer mais je suis déjà loin dans mon esprit.

@Caleb Anderson    
  

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Octobre 2024
Elimbah

« Oh tu sais, toi aussi tu as des atouts pour me faire craquer que je n’ai pas. »  Oh oui je le sais bien et j'en joue bien assez ce qui est bien la preuve que j'en ai conscience. Le regard de Caleb est un vrai indicateur, je n'ai pas beaucoup de mal à savoir ce qui lui plaît, il ne le cache pas et son regard vient de toute façon me montrer quels sont mes atouts, si je venais à les oublier. Caleb aime mon corps, je le sais et j'utilise son amour pour mon corps à mon avantage dès que j'ai envie de quelque chose, et encore plus dès que j'ai envie de moments intimes avec lui. Et c'est ce dont j'ai envie à cet instant précis. Pourtant le contexte ne s'y prête pas vraiment, le moment n'est pas le plus opportun et le lieu n'est clairement pas le plus adéquate pour ce petit jeu entre nous, mais est-ce qu'il y a vraiment un moment pour ça ? J'en ai envie et je vois bien à son regard qu'il en a envie aussi, à son regard mais aussi à la manière avec laquelle ses mains caressent mon corps et à cette expression qu'il a sur le visage quand je lui demande s'il a envie de moi. Je le sais, et ça en fait que renforcer ce désir et cette envie que je ressens alors que je me mords la lèvre en souriant et en le regardant luttant pour ne pas lui retirer ses vêtements ici et maintenant, mais je sais que ça ne serait pas raisonnable. « Depuis qu’on a trois petits monstres qui pourraient nous surprendre à tout moment. » Il marque un point et cette donnée a largement changé notre quotidien, la présence de nos trois enfants qui se déplacent tels des ninjas pour venir nous surprendre au pire des moments et ni lui, ni moi, n'avons envie de nous faire surprendre et arrêter en pleine action par nos enfants. Ni par ses parents d'ailleurs qui eux aussi sont présents, mais c'est un détail ça non ? En tout cas ça semble l'être parce que nos deux corps sont toujours collés l'un à l'autre et la manière avec laquelle nous nous regardons ne laisse aucun doute sur nos pensées et nos envies à cet instant précis. « Heureusement qu'ils sont beaux nos petits monstres et que je les aimes, parce qu'on sacrifie notre vie sexuelle pour eux. » C'est pas vraiment le cas, notre vie sexuelle n'a pas été sacrifiée, enfin à part pendant la grossesse de Mael mais c'est pas vraiment le sujet. Nous devons juste être plus prudents et un peu moins spontanées depuis qu'ils sont là, mais le désir est présent, l'envie aussi et il nous suffit juste de trouver d'autres techniques et c'est ce que je fais en lui proposant de me suivre à la douche ou dans la chambre, un lieu ou la porte peut être fermée à clef et l'intimité retrouvée. Et je suis prête à lui prendre la main et à courir vers la chambre ou la salle de bain dès qu'il me donne l'autorisation ou qu'il me dit en avoir envie et je vois à son regard qu'il en a envie. Sauf, qu'au lieu d'être nue dans ses bras, je me retrouve assisse sur une chaise de la cuisine, complètement chamboulée par cette information qu'il vient de me donner, une information que j'avais déjà mais qui n'avait pas atteint mon cerveau avant qu'il ne le dise à voix haute. Mon absence de règle, ou plutôt mon retard de règle. Voilà une nouvelle qui vient refroidir directement mes envies et qui me plonge dans mes pensées et dans mon téléphone pour vérifier ce retard qui devient réel et les conséquences de ce retard deviennent elles aussi réelles, ou du moins elles deviennent une possibilité qui me fait légèrement paniquer. Caleb prends mon téléphone vérifie par lui même cette information. « Ça va aller, tu n’as même pas encore dix jours de retard. » 10 jours, ou deux semaines c'est pareil non ? Non, pas vraiment mais tu paniques Alex, et quand tu paniques, tu es excessives toujours. « C'est 10 jours de trop. » 10 jours qui signifient déjà trop de retard à mes yeux et l'idée d'être enceinte s'est déjà instaurée dans mon esprit. 10 petits jours de retard et je suis déjà en train de me voir enceinte et en panique avec une autre grossesse, et un autre bébé alors qu'en ce moment je suis épuisée et que j'ai déjà du mal à gérer. Et voilà un autre élément qui dans mon esprit vient donner du crédit à cette réalité, celle que je suis enceinte. La fatigue. Le retard de règles. Les émotions que je gère difficilement. Tout prends sens dans mon esprit. « Bébé, ça ne veut pas forcément dire que tu es enceinte. » C'est lui la voix de la raison, je le sais mais quand je suis comme ça, la raison n'est pas assez forte pour contrer mes pensées qui s'emballent. « Je suis fatiguée tout le temps en ce moment, j'ai pas mes règles, et je me sens irritable et j'ai envie de sexe tout le temps. Tout s'explique. » Non, tout ne s'explique pas alors que même si j'étais vraiment enceinte, ça ne serait que le début et les effets ne seraient même pas forcément ressentis par mon corps. Et il y a tellement d'autres explications bien plus rationnelles pour justifier ma fatigue, mon état général irritable, mon envie de sexe constant et même mon retard de règle mais pour le moment tous les éléments me mènent à une conclusion et je ne peux pas voir autre chose. « Tu as encore ton stérilet, il n’y a aucune raison que tu sois enceinte. » Il a raison, j'ai mon stérilet et c'est censée être fiable, mais pas à 100% et j'ai l'expérience du passé avec Caleb qui prouve que la contraception n'est pas forcément très fiable. « Oui je l'ai encore, enfin je crois mais je te rappelle que je suis tombée enceinte en prenant la pilule une fois et avec un préservatif une deuxième fois » Les deux fois ce n'était pas à cause de la contraception mais plutôt d'une mauvaise utilisation et pour le stérilet il n'y a aucune raison qu'il y ait un problème mais c'est la panique qui me fait penser ainsi alors que je suis désormais persuadée que je suis enceinte et ce n'est pas prévu et pas voulu aussi. Je suis un peu choquée par tout ça, alors qu'il n'y a rien encore, juste dans ma tête mais je sur-réagis encore, heureusement que Caleb reste calme et rationnel. « Tu as été stressée ces dernières semaines, en plus de ta secrétaire qui est partie du jour au lendemain. Ça t’apporte encore plus de travail… je suis sûr qu’il n’y a pas à s’inquiéter mon amour. »  Il est calme, et il arrive à apporter d'autres réponses à toute cette situation, une autre que celle de la grossesse. Il ne panique pas, et heureusement parce que nous sommes chez ses parents et qu'il faut au moins un de nous qui gère et c'est lui, comme souvent. Je ne sais pas si ce sont ses explications, sa voix ou sa main qui prends la mienne, mais je souffle doucement et je cherche son regard pour réussir à me concentrer sur quelque chose, sur lui. Pour éviter de paniquer plus que je ne suis en train de le faire et j'essaye de donner du crédit à ses explications. Oui je suis stressée et pas à cause de la grossesse. Je suis fatiguée, pas à cause de la grossesse. J'essaye de les relier à chacune des raisons qui ont mené à la conclusion que j'étais enceinte pour déconstruire toutes mes pensées et me calmer. La fatigue : ma secrétaire qui m'a lâché. Le stress : Nate et Debbie qui partent en mission humanitaire. L'ensemble qui donne un état général qui bouleverse mon corps et qui entraine ce retard. « Je suis désolée, j'ai paniqué. » J'ai pas besoin de le dire, il l'a sans doute remarqué. Je prends le risque de lâcher sa main quelques secondes le temps de me lever et de venir m'assoir sur ses genoux pour sentir sa présence et tenter de rester calme. « J'espère vraiment que tu as raison. C'est pas le moment d'avoir un autre bébé. Mais si tu as tord, on va faire quoi ? » Je sais que ce sujet peut être compliquée, et peut-être que je devrais savoir si je suis vraiment enceinte ou pas avant d'avoir cette discussion mais j'en ai besoin maintenant pour éviter de paniquer à nouveau.

@Caleb Anderson    
  

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Octobre 2024
Elimbah

 « Je doute que quoique ce soit puisse nous forcer à vraiment sacrifier notre vie sexuelle. » Il a raison, et en même temps nos enfants ont forcément eu un impact sur notre vie sexuelle et ce jusqu'à nous faire renoncer pendant un temps à cette si forte alchimie. Que ce soit après les accouchements ou même pendant la grossesse de Mael, une chose qu'il n'a pas du oublier. « Mael avait presque réussi quand même, mais je te désire bien trop pour sacrifier le sexe avec toi. » Ce n'est clairement pas Mael le responsable, mais c'est avec un ton léger que je le dis parce que depuis notre vie sexuelle est revenue à la normale, et en ce moment c'est sans doute la chose qui fonctionne le mieux dans ma vie. J'abuse peut-être un peu mais vraiment pas beaucoup et Caleb m'épanouit totalement, et rien ne pourra nous faire sacrifier ces moments si importants pour moi et pour nous.

Mais si j'en ai envie encore ce matin, mon désir disparaît au profil d'une autre émotion que j'aime beaucoup moins. L'angoisse, la peur, la panique, la crainte, enfin cette révélation qui vient me refroidir et me faire partir dans une toute autre réflexion. Un retard de règle que je n'avais même pas calculé et me voilà déjà en train de me voir enceinte, énorme et épuisée. Et ce n'est pas quelque chose que je veux, surtout pas maintenant. Etre enceinte n'est pas au programme et ma réaction prouve bien que je ne suis pas prête à l'être parce que je ne me sens pas heureuse ou excitée, juste paniquée. Caleb essaye de me rassurer, de trouver des raisons logiques, mais la mienne semble bien plus évidente et toutes mes conclusions arrivent à donner du crédit à cette pensée. Je suis enceinte et ce n'est pas quelque chose que je prends avec bonheur.  « Tu as tout le temps, toujours envie de sexe. » Dans d'autres circonstances j'aurais ris à sa remarque, et aussi incroyable que ce soit, sa remarque me permet pendant quelques secondes de relever la tête et de sourire très légèrement à sa réponse. « Je sais mais c'est pas drôle, c'est à cause du sexe tout ça. » C'est drôle en vrai et il a raison et je le sais et la manière avec laquelle je lui réponds, sans colère, sans méchanceté prouve que sa légèreté a au moins le mérite de réussir à ne pas m'énerver ce qui est assez fort au vue de mon état. Et alors qu'il essaye d'être rationnel, les râtés de contraceptions par le passé me servent d'éléments pour confirmer que malgré le stérilet tout est possible.  « On sait très bien que tu n’étais pas très sérieuse dans la prise de la pilule, et pour le préservatif c’était ma faute. Il a juste craqué. »  Il n'a pas tord encore une fois, il a même raison, sur la pillule en tout cas. Oui j'étais nulle, je l'oubliais, je la prenais pas à heure fixe, et finalement que je ne sois pas tombée enceinte plutôt relève un peu du miracle. Le stérilet je n'ai rien à faire, il ne risque pas d'être mal mit, il ne risque pas de craquer comme le préservatif, et pourtant le risque 0 n'existe pas non ? J'en sais rien et à cet instant penser rationnellement n'est visiblement pas dans mes cordes. « Il a craqué, ce n'était pas ta faute, mais la preuve que c'est pas infaillible. Peut-être que j'ai fais un truc et que le sterilet a bougé, je sais pas. » Je ne sais pas et lui non plus finalement. Je réfléchis un peu à ce que j'aurais pu faire, aux dernières semaines si je n'ai pas eu des douleurs, une gêne, ou quelque chose qui donnerait du crédit à cette théorie mais il n'y a rien qui me vient. Il n'y a pas de raisons que je sois enceinte finalement mais j'ai du mal à garder l'esprit clair et à rester calme jusqu'à ce que je sente sa main dans la mienne et que je prenne le temps de fixer son regard quelques secondes. Je me concentre sur lui, je tente de faire le vide et de me concentrer sur ma respiration, sur la sienne, de le fixer pour m'aider à canaliser mes émotions et ça m'aide. Je me calme, et je m'excuse réalisant que j'ai paniqué. Mais, ce n'est pas anormal de paniquer non ? J'ai besoin de lui, je sais qu'il n'est pas calme que lui aussi a ses émotions et qu'il doit les gérer mais son attitude m'apaise, ses gestes sont doux et il m'apporte le calme dont j'ai besoin pour calmer la fureur de mes émotions et c'est contre lui, sur ses genoux que j'arrive à me recentrer et à rester calme même en abordant la suite et la fameuse question : qu'est-ce qu'on va faire si je suis vraiment enceinte ? Il met quelques secondes avant de répondre à ma question, sa main qui caresse mon dos avec douceur, je tente de rester calme en attendant sa réponse même si j'appréhende énormément cette discussion à venir. « Avant de commencer une telle conversation autant être fixés, non ? » Je grimace, ce n'était pas la réponse que j'attendais mais finalement est-ce qu'une autre réponse aurait été mieux ? Je ne pense pas, parce que je sais qu'il ne pense pas à la même chose que moi à ce sujet. « Je sais pas, surement. » Pas convaincue réellement, mais je n'ai pas forcément envie d'avoir cette discussion, j'en ai besoin pourtant parce que je sens déjà la panique qui revient dès que je sens qu'il va se lever et que je vais être loin de lui, mais il a sans doute raison, à quoi bon parler d'une grossesse hypothétique ? Autant faire le test et voir ensuite. Je serre sa main, c'est mon soutien, mon ancrage et j'ai besoin de le sentir présent à mes côtés.  « Je vais aller te chercher un test de grossesse, d’accord ? Et après on discutera de tout ça ? » Je secoue la tête, je n'ai clairement pas hâte de faire ce test et d'avoir cette discussion mais les deux sont inévitables non ? « C'était censé être un week-end sans stress, je crois que c'est râté. » Je soupire parce que clairement le stress est présent et cette situation vient de nous faire vivre une sacrée montée de stress dont on se serait bien passé tout les deux, en tout cas moi. Je lui lâche la main après qu'il ait déposé un baiser sur ma joue. Je le vois se préparer à partir. Qu'est-ce que je dis à tes parents ? Comment je fais si je me mets à paniquer ? Tu en as pour combien de temps ? Je devrais venir avec toi ou même y aller moi. Autant de questions et de pensées qui me viennent en tête alors qu'il s'apprête à quitter la pièce mais je ne dis rien. On a besoin de savoir et ça passe par un test à acheter pour le reste, il l'a dit on attendra d'être fixé pour avoir cette discussion que je redoute. « Dans dix minutes, baisse la température de la plaque au minimum s’il te plaît. Je fais au plus vite. » Il me parle de cuisson, de température, de temps, mais je n'écoute déjà plus vraiment, je suis perdue dans mes pensées et surtout dans cette pensée. Comment je lui annonce que je ne veux pas d'un autre enfant maintenant ? Comment je peux lui dire que je ne veux pas de cette grossesse ? Comment je peux évoquer l'avortement sans qu'il me déteste ? Parce que c'est bien ce que je désire non ? J'en sais rien, je sais juste que je n'ai pas prévu d'être enceinte et je suis complètement perdue. Assisse dans la cuisine, je n'ai même pas bu mon café finalement mais le nœud que je ressens à l'estomac m'empêche de manger ou boire quoique ce soit et pourtant je me force à boire de l'eau, beaucoup plus que j'en aurais besoin et j'essaye de ne pas paniquer de contrôler mes pensées et mes émotions ce qui me demande un effort considérable. J'en oublie presque le repas mais c'est la mère de Caleb qui en entrant dans la cuisine me sort de mes pensées et sans même avoir le temps de réfléchir j'invente un mensonge sur un produit manquant pour sa recette. Je vois à son regard qu'elle n'est pas convaincue par mes propos ou peut-être qu'elle a remarqué mon air anxieux mais elle n'insiste pas et retourne avec des bouteilles d'eau à l'extérieur me laissant seule dans la cuisine à nouveau, le regard dans le vide en pensant à cette hypothétique grossesse et à cette discussion à avoir avec Caleb et à cette réalité qui pourrait être sujet à tensions dans notre couple.  « Désolé, j‘ai fait au plus vite. Voilà. J’en ai pris deux différents. Au cas où. »  Je sursaute presque en l'entendant me parler parce que j'étais loin dans mes pensées et je n'ai même pas entendu la voiture rentrer. J'attrape le sac qu'il me tends, et j'en profite pour caresser sa main, je vais devoir le faire seule mais je sais qu'il attends autant que moi le résultat mais ce que je redoute c'est que le résultat attendu ne soit pas le même pour lui et pour moi. « Je vais les faire tout de suite, tu me retrouves dans ta chambre ? » Je l'embrasse avant de me diriger vers les toilettes, les deux tests dans le sac, ça commence à être une habitude pour moi ces dernières années et je n'ai pas besoin de lire la notice. C'est avec la boule au ventre, l'angoisse du résultat que je ressors les deux tests à la main en attendant les résultats. « Plus qu'à attendre les résultats, je suis désolée, c'était clairement pas le week-end que j'avais espéré, tu devrais être avec tes parents, pas là à attendre le résultat d'un fichu test. » Je pose un test sur la table de chevet de Caleb et je garde l'autre dans la main. Je me laisse tomber sur le lit, silencieuse en attendant que le résultat s'affiche sur le test. Je reste les yeux fixés sur le test, essayant tant bien que mal de contrôler mes émotions et de gérer mon stress et quand il s'affiche enfin je ne dis rien, je le montre à Caleb pour qu'il découvre lui même le résultat et digère cette information. « Comment tu te sens ? » Moi j'ai tout un tas de sentiments qui m'envahissent mais pour une fois, je sais que je ne suis pas seule dans cette histoire et je veux juste penser à lui aussi et à ce qu'il ressent et à cette discussion que l'on va devoir avoir, parce que je vois bien qu'il ne prends pas la nouvelle comme moi et la discussion est inévitable pour notre couple et notre famille.

@Caleb Anderson    
  

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Octobre 2024
Elimbah

Première grasse matinée depuis longtemps, le réveil est bon, je suis reposée et de bonne humeur, et j'ai même l'idée de profiter de tout ça pour passer du temps avec mon mari. C'était mon envie, le programme dont j'avais envie mais je retrouve à constater le retard de mes règles et à devoir gérer mes émotions et la panique à l'idée d'être enceinte. Ce qui n'est clairement pas au programme actuellement. Caleb tente de me rassurer, il m'apaisse, me calme et arrive même à me soutirer un sourire mais la réalité est telle que je ne peux pas être sereine et réellement calme. J'essaye de l'être en apparence mais je panique intérieurement alors que toutes mes pensées mènent à la même conclusion : je suis enceinte. « Il n’y a aucune raison que le stérilet ait bougé, mon amour. » Non c'est vrai, il n'y a aucune raison qu'il ait bougé et je n'ai pas de souvenir d'avoir ressenti une quelconque gêne ou douleur et pourtant malgré tout la grossesse reste l'élément qui semble expliquer toute cette situation. Une grossesse imprévue, sous stérilet, sans que l'on en ait parlé et dans une période ou je suis débordée et déjà épuisée. Clairement pas l'idéal et ça explique aussi mes réactions et ma panique. Nous avons conduit jusqu'à chez ses parents pour nous reposer et que je puisse être moins surmenée par tous ce qui se passe à Bristol. L'idée était de laisser nos problèmes à Bristol pour profiter de ce week-end, mais nous en avons emmené un autre problème et le week-end s'annonce bien moins reposant que prévu désormais. « C’est pas grave, il y en aura d’autre. » C'est pas grave, je ne suis pas vraiment d'accord avec lui mais je n'ai pas la force de le contredire alors que je lutte déjà assez pour gérer mes émotions. Je suis en colère, je suis stressée, je suis inquiète et je suis aussi désolée parce que tout ça n'aurait pas du arriver. « Je suis fatiguée des imprévus constants. » Mon corps est parfois mon pire ennemi et j'aimerai pouvoir le comprendre pour réussir à discerner les messages qu'il m'envoit et arrêter de me sentir trahie par mon propre corps. Mais, je ne sais pas faire ça, parce qu'aujourd'hui il m'envoit un message et j'aimerais pouvoir dire avec certitude que ce n'est qu'un retard du au stress que je subis en ce moment, que ce n'est qu'un signe du surmenage que je ressens, que ce n'est rien d'autre qu'un message pour me rappeler que je dois me reposer mais je ne sais pas et tant que je n'aurais pas ce test qui pourra m'aider à comprendre ce qui se passe en moi, je ne pourrais pas penser à autre chose qu'à une grossesse.

C'est ce que je fais durant les longues minutes seule dans la cuisine de la ferme familiale. Penser à une grossesse, à notre vie de couple, de famille, à mon travail. Penser à mon corps, aux effets de la grossesse, à la fatigue, et à tout ce que je devrais changer dans ma vie et à ce dont je devrais renoncer. J'aime la vie que j'ai actuellement, j'aime ma vie de couple qui est parfaite, j'aime ma vie de mère dans laquelle j'ai trouvé mon équilibre, j'aime mon métier et le développement de mon podcast, j'aime presque celle que je suis, mais je m'accepte sauf que la grossesse ce n'est pas au programme et j'ai peur de ne pas pouvoir gérer une grossesse imprévue et non désirée. Et j'ai peur aussi de ce que Caleb pourra penser quand je lui dirais ces mots. C'est peut-être ce qui me fait le plus peur d'ailleurs parce que je sais que nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde la dessus et que quoiqu'il arrive le test ne fera pas que des heureux. « Désolé. Excuse-moi. »  Je secoue les épaules l'air de dire que ce n'est pas grave et je ne peux pas lui en vouloir, il a ramené ce dont on a besoin et je le quitte quelques minutes pour aller faire ces deux tests. Je reviens, la boule au ventre, et les tests entre les mains. Je le vois tirer sur sa cigarette éléctronique avec vigueur et je sais qu'il est stressé lui aussi et que c'est moi la source de son stress. Je voudrais être en mesure de le rassurer, de lui dire que tout va bien, mais je n'en suis pas capable et pendant quelques secondes je fixe sa cigarette éléctronique rêvant à mon tour de pouvoir fumer. Voilà encore une chose que je ne pourrais plus faire si je suis enceinte. Je ne fume clairement pas beaucoup, et j'ai déjà arrêté plusieurs fois, je pourrais le refaire mais je ne veux pas, j'en ai pas envie alors qu'en ce moment la cigarette m'aide pas mal au boulot à gérer mon stress. « Tu n’as pas à t’excuser, bébé. Le week-end n’est pas gâché. »  J'espère qu'il a raison, mais si le test affiche un résultat qui ne me plaira pas, je sais que je ne pourrais pas faire comme si ce n'était pas réel et oublier que je porte un bébé dont je ne veux pas. Mais, je ne peux pas lui dire ça. « On devrait être dehors à profiter avec les enfants, on devrait pas être enfermé ici en attendant de savoir. » Savoir si je vais devoir te dire que je ne veux pas de notre bébé. Je suis déjà partie une fois à cause de ça, la situation est très différente, totalement différente mais je ne veux pas qu'il réalise ce à quoi je pense. Je ne veux pas avoir à lui dire que je veux avorter parce que je sais que ça ne sera pas son choix et que je vais le faire souffrir et je ne veux pas. J'ai l'impression que l'attente dure une éternité, pourtant c'est relativement rapide mais la représentation du temps varie en fonction des circonstances et à cet instant j'ai l'impression que le test ne veut pas afficher son résultat et laisse monter le suspense. Heureusement le résultat fini par s'afficher. Négatif. J'ai tout un tas de sentiments qui m'envahissent. Je suis submergée par pleins d'émotions, mais c'est surtout le soulagement que je ressens en voyant le résultat et l'annonce que je ne suis pas enceinte. Je suis soulagée vraiment soulagée, mais pour une fois, je sais que je ne suis pas seule dans cette histoire et je veux juste penser à lui aussi et à ce qu'il ressent parce qu'il me suffit de le regarder pour voir qu'il ne ressent pas la même chose que moi. Qu'il n'a pas l'air aussi soulagé que je peux l'être et je sais que le résultat me convient à moi mais pas à lui. Il met longtemps avant de me répondre, et je comprends qu'il n'est clairement pas soulagé contrainrement à moi. « Ce n’est pas le moment pour avoir un autre enfant, tu l’as dit toi-même. »  Et si je suis d'accord avec cette phrase, c'est bien parce que comme il le précise bien, ce sont mes mots qu'il utilise, pas les siens. Pas son ressenti mais le mien et j'en viens à me demander ce qu'il ressent réellement. Je ne sais même pas s'il est d'accord avec ça, s'il pense lui aussi que ce n'est pas le moment ou s'il ne fait que cacher sa déception derrière mes mots. « Oui je l'ai dis et je le pense vraiment, mais c'est pas ce que je t'ai demandé. » J'aurais aimé savoir vraiment ce qu'il ressent mais l'absence de réponse claire de sa part me pousse à vraiment penser qu'il est déçu par ce résultat et en soit je ne suis même pas étonnée.  « Je ne pense pas que ton retard soit très étonnant, tu as beaucoup de travail en ce moment. » Il me sourit, mais je sais reconnaître ses sourires. Je ne suis pas toujours douée pour comprendre ce qu'il ressent mais ses sourires je les connais et celui là n'a rien d'un sourire habituel. Pourtant, il a raison. J'ai beaucoup de travail en ce moment, et il avait déjà donné cette explication avant même que je fasse le test mais il a l'air pourtant déçu. « Je prendrais quand même rendez-vous d'ici quelques jours si je n'ai pas mes règles, mais oui tu as sans doute raison, je suis un peu dépassée en ce moment. » Fatiguée, stressée, émotive, et sans doute chiante aussi, il a du voir tout ça et désormais il a aussi à gérer mes problèmes de boulot et les répercussions sur notre vie.  « D’ailleurs si tu as  ramené tout ce qu’il faut je peux regarder un peu les plannings et tous les papiers pour ton boulot ? » Je suis surprise de sa proposition, non pas que ça m'étonne parce qu'il m'a déjà proposé de m'aider pour gérer mes plannings en l'absence de ma secrétaire, mais c'est le timing qu'il choisit pour me parler de ça qui m'étonne. Et durant quelques secondes je suis prise en plein dilemme. Choisir de le suivre en parlant de mon boulot, de mes plannings et donc oublier ces dernières minutes, ou assumer que j'ai vu son émotion, que j'ai compris qu'il essaye d'éviter la discussion et aller vers cette direction même si ce n'est pas une discussion qui m'enchante. « Tu penses vraiment que l'on doit parler de ça maintenant qu'il y a rien de plus important dont on devrait parler ? » Ce n'est pas vraiment une question qui nécessite une réponse. « Tu aurais aimé que le résultat soit positif ? » Moi il sait déjà la réponse, mais avec cette question je lui montre que je suis prête à entendre sa réponse, même si je sais que ça risque de nous amener inévitablement à cette discussion que l'on doit avoir, parce que je vois bien qu'il ne prends pas la nouvelle comme moi, qu'il n'envisage pas les choses comme moi et la discussion est importante et primordiale pour notre couple et notre famille. Pour le futur et si j'ai toujours eu peur de l'avenir, depuis que je suis avec lui, j'essaye de me projeter, et surtout de le faire avec lui et pour ça, j'ai besoin de savoir ce qu'il veut, ce qu'il ressent et ce qu'il envisage pour nous et non pas parler de mon boulot.

@Caleb Anderson    
  

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Octobre 2024
Elimbah

Le résultat est clair, les deux tests confirment que je ne suis pas enceinte, et si je ressens un soulagement lors de la découverte de ce résultat, la réaction de Caleb est bien différente. Je m'en doutais, je ne suis pas surprise mais pourtant après le soulagement de l'annonce, vient l'inquiétude de cette discussion que nous allons devoir avoir. Je ne peux pas lui en vouloir de ne pas partager mon soulagement, je sais qu'il veut un autre enfant, il me l'a déjà dit mais je ne partage pas cette envie. Pas maintenant, en tout cas et c'est la seule chose certaine que je ressens. Je ne peux pas cacher mon soulagement comme je ne peux pas ne pas prendre en compte sa réaction, ce serait égoïste non ? Je le suis, souvent, mais pas aujourd'hui et pourtant il ne semble pas vraiment avoir envie de s'étendre sur le sujet. C'est pourtant pas anodin comme sujet non ? Le désir d'enfant, ou plutôt mon non désir d'enfant, nous a déjà séparé une fois et aurais pu être un sujet compliqué si les jumelles n'avaient pas pointé le bout de leur nez sans que nous l'ayons prévu. C'est un sujet important dans un couple, peut-être encore plus dans le notre au vu de notre passé, et de ce bébé dont je l'ai privé. De cette séparation que j'ai forcé aussi, et de ces longues années passées loin l'un de l'autre que je nous ai infligé. Il ne parle pas beaucoup, ne s'exprime pas vraiment sur ce résultat et si j'arrive à voir sa déception, j'aimerais qu'il m'en parle plutôt que de me parler de mon boulot, de ce planning que je n'arrive pas à gérer et de toutes ces choses face auxquelles je me sens dépassée depuis quelques temps. Chaque chose en son temps et si j'ai souvent fais en sorte d'éviter cette conversation, les tests qu'il vient de jeter avec déception prouve que ce n'est pas un sujet que je peux continuer à éviter. « Tu dois déjà connaître la réponse, non ? » Je lève les épaules. Je sais la réponse en effet, enfin je sais qu'il veut un autre enfant mais je ne pensais pas qu'il en voulait un autre maintenant et qu'il serait réellement triste de ce résultat. « Je ne t’ai jamais caché mon désir d’avoir un autre enfant, alors oui, j’aurais sûrement aimé que le test soit positif. » Il me le confirme réellement. Il aurait aimé découvrir que je suis enceinte, sauf que cette nouvelle n'est clairement pas partagée à l'heure actuelle. Je pensais même à des choses radicales si je venais à découvrir être enceinte, alors nous ne sommes clairement pas sur la même longueur d'onde lui et moi sur ce sujet. « Je sais que tu veux un autre enfant, j'ai bien compris ça, mais je ne pensais pas que tu en voulais un tout de suite. Je pensais que c'était un projet pour dans longtemps, et je ne pensais pas que tu serais si déçu de ce résultat. » Parce que c'est bien ce qu'il me dit non ? Il aurait aimé que ce résultat soit positif, aujourd'hui, alors que Lucy et Lena viennent de fêter leurs 4 ans et que Mael vient d'avoir 2 ans. Qu'il est le propriétaire et chef d'un restaurant étoilé et que je suis en plein développement de mon podcast. Mon esprit est occupé par tellement de chose mais clairement pas par l'idée d'un bébé. « « Et je sais que ce n’est pas le moment, je ne dis pas le contraire. Mais ça ne m’empêche pas d’avoir envie d’un autre bébé avec toi, même si je sais que ce n’est pas réciproque. Et c’est pas grave, je ne t’en tiens pas rigueur, je peux le comprendre. » Je me sens presque coupable en entendant ses mots. Enfin non pas presque, je me sens coupable. Je sais que ce n'est pas son objectif, et il me le dit même. Il ne m'en tiens pas rigueur. Mais, lui veut un autre bébé avec moi et cette phrase me fait sentir que je le prive de quelque chose et que je ne veux pas d'un autre bébé avec lui. Ca sonne comme quelque chose de négatif dans ma tête, sans doute les restes d'un passé que je ne me suis sans doute jamais réellement pardonné. « Je suis désolée. » J'ai sans doute pas à l'être. Et pourtant je sens comme si je devais m'excuser de ne pas avoir les mêmes envies que lui. J'ai le droit de ne pas vouloir et il me le dit, il ne m'en veut pas, il peut me comprendre mais j'ai cette sensation insupportable qui revient dans mon esprit, celle de ne pas être assez, de ne pas pouvoir le rendre aussi heureux qu'il le mérite, de ne pas pouvoir le combler, de ne pas le rendre heureux. C'est faux je sais. Mais c'est ce que je ressens et ce sujet des enfants a toujours été un sujet délicat finalement. « Je sais que j'ai évité cette discussion depuis quelques temps, mais c'est parce que je ne sais pas ce que je veux. Enfin, je sais que je ne veux pas d'enfant maintenant, je ne peux pas être disponible pour un autre bébé, ou même pour une grossesse. C'est tout ce que je sais. » J'essaye d'être calme, ni froide, ni distante, j'essaye d'être calme tout simplement. Mais je n'ai jamais été très douée pour me projeter dans le futur, faire des projets, et tout ça, et c'est encore le cas aujourd'hui. Je ne sais que ce que je veux, ou ne veux pas, à l'instant présent et je ne peux pas lui dire quand j'en aurais envie de nouveau, ni même si j'en aurais envie de nouveau et c'est sans doute ce point particulièrement qui m'a poussé à éviter cette discussion depuis quelques temps. « Je ne veux pas te blesser, ou te rendre triste, et je crois que c'est pour ça que j'ai préféré éviter d'en parler, je veux pas briser tes rêves mais je ne veux pas non plus d'un autre bébé pour le moment. » Alors comment on fait désormais ? Qu'est-ce qu'on dit après tout ça ? Est-ce qu'il renonce à son envie ? Ou est-ce que je vais contre mes envies ? Il ne m'en tient pas rigueur, il l'a dit, mais pourtant moi je me sens comme responsable de tout ça. Je m'allonge dans le lit tout en le regardant même si l'envie de détourner le regard est grand parce que j'ai peur de voir sa déception et je saurais qu'elle est causée par moi et je ne veux pas de ça. Mais, je maintiens le regard et je tends la main vers lui pour venir chercher sa main et caresser le dos de celle ci. « Je t'aime bébé, je t'aime tellement et j'aime nos enfants comme je n'ai jamais aimé, ils sont tout pour moi, mais je ne peux pas t'offrir un autre bébé maintenant, et je ne sais pas si j'en aurais envie plus tard. Je voudrais pouvoir te dire que je vais changer d'avis, te dire que dans 3 mois, 6 mois, 1 an, j'en aurais envie mais je n'en sais rien et je ne veux pas te décevoir ou de faire de faux espoirs  Je ne sais même pas si je peux te dire que je n'en veux plus jamais, tout ce que je sais actuellement, c'est que je ne suis pas prête pour avoir un autre bébé. » J'essaye d'être la plus transparente possible pour lui. J'aimerais avoir les mots pour lui donner de l'espoir, pour lui donner le sourire mais je ne peux pas, parce que ce serait lui mentir. Lui dire que je ne veux plus d'enfants du tout, je ne peux même pas finalement parce que je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est ce que je ressens à l'instant présent et je sais que ce n'est pas ce qu'il ressent lui et c'est bien ça le problème. « Si j'en ai jamais envie, est-ce que tu pourras être pleinement comblé même sans cet autre bébé ? » Est-ce que ce désir d'enfant finira pas passer ou est-ce qu'il aura toujours cette frustration de ne pas avoir eu ce 4ème enfant ? Est-ce qu'il finira par me le reprocher ? Est-ce qu'il va m'en vouloir ? « Est-ce que tu pourrais m'en vouloir si on a jamais de 4ème enfants ? » Je sais qu'il ne m'en tient pas rigueur, il l'a dit, mais moi je me tiens rigueur de ne pas pouvoir lui offrir ce qu'il désire mais c'est un bébé dont on parle et pas d'un cadeau qu'il aurait commandé.

@Caleb Anderson    
  

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Octobre 2024
Elimbah

 « Je ne veux pas un autre enfant spécialement maintenant, mais si le résultat avait été positif, ça m’aurait rendu heureux. »  Le désir d'être père a toujours été grand chez Caleb, il n'a jamais caché que c'était son rêve, son objectif de vie et aujourd'hui, il ne me cache pas qu'il aurait aimé l'être à nouveau. Je ne suis pas vraiment surprise, mais si un résultat positif l'aurait rendu heureux, un résultat négatif lui, le rends malheureux et c'est une situation difficile à gérer pour moi parce que nous ne voulons pas les mêmes choses et ne ressentons pas pareil face à ce résultat de test. Je reste silencieuse devant cette révélation de sa part, qui n'en est pas vraiment une si je suis toute à fait honnête. Caleb ne m'a jamais caché son désir d'avoir un autre enfant, mais je ne partage pas cette envie et j'ai peur que ma position différente de la sienne finisse par le faire souffrir. Je l'ai déjà privé d'un bébé, j'ai déjà été égoïste à ce sujet par le passé, tout est différent aujourd'hui et pourtant, cette culpabilité que je ressens est bien réelle. C'est sans doute bien plus en lien avec le passé que le présent, mais je m'en veux vraiment parce que je sais au fond de moi que je ne peux pas lui offrir ce qui pourrait le rendre heureux. « Tu n’as pas à l’être. Je ne t’ai rien reproché, Alex… » Je sais, et ce n'est pas à cause de lui que je ressens une forme de culpabilité, mais bien à cause du passé et de certaines choses que je ne me suis visiblement pas totalement pardonnée et qui rejaillissent aujourd'hui. « Je sais, mais tu as déjà eu à subir mes choix par le passé et je ne veux pas encore me comporter comme une égoïste. » Ca n'a rien à voir, et j'ai légitimement le droit de ne pas vouloir d'un autre enfant, je le sais mais faut croire qu'être lucide quand il s'agit de ce sujet, j'ai beaucoup de mal. La gestion des émotions me prends énormément d'énergie et sans doute que je me perds un peu entre mes émotions passées et celles présentes. Entre aujourd'hui et il y a des années, alors que l'on aurait pu/du avoir cette discussion mais que nous n'avons pas eu par ma faute. Ma vie est avec Caleb désormais, c'est lui mon présent et mon futur, et nous avons notre famille, parfaite à mes yeux, mais il en a envie de plus. Il se projette, partage ses envies, et j'en suis incapable. Incapable de savoir si je veux un autre enfant plus tard ou si je n'en veux plus jamais. Tout ce que je sais, c'est qu'au présent je n'en veux pas et c'est tout ce que je peux vraiment lui dire et lui confirmer. Sans doute que ça n'aide pas, il le savait déjà, et sans doute qu'il aimerait plus d'informations. Qu'il aimerait savoir si je vais vouloir d'un autre bébé un jour ou non ? Mais pour cette question je n'ai moi-même pas de réponse donc je ne vois pas comment lui en donner une. Je parle, trop sans doute, pour éviter de me perdre dans mes pensées, pour éviter de laisser le temps au silence de rendre cette discussion encore plus difficile. Avant de me laisser la possibilité de réfléchir plus et de me mettre à paniquer pour tout et n'importe quoi. Je lui dis ce que je pense, ce que je ressens, et finalement il n'est sans doute pas plus avancé. Je ne veux pas d'un bébé maintenant, voilà ce dont je suis sûre, mais il le savait déjà non ? Sauf qu'aujourd'hui, moi j'ai appris qu'il aurait aimé que je sois enceinte aujourd'hui. Qu'il aurait aimé être père dans 9 mois, sauf que ce n'est pas mon cas et j'ai peur que cette différence d'envie pour notre futur puisse être un sujet trop difficile à gérer pour nous et qu'il puisse finir par en souffrir. Il ne me regarde pas, il tire sur sa cigarette éléctronique et seul le bruit de sa cigarette et sa main dans la mienne prouve qu'il est encore là. Silencieux, le regard perdu dans la chambre, je me sens coupable de ne pas pouvoir avoir les mêmes envies que lui, tout serait plus simple non ? Il finit par tourner le regard vers moi avant de me répondre. « Bien sûr que oui je pourrai être pleinement comblé même sans un autre bébé. » Je me sens soulagée rien qu'avec ces quelques mots. C'est sans doute con, je sais que Caleb est heureux, qu'il est comblé avec nos enfants mais une partie de moi avait peur que ça ne soit pas suffisant et qu'il puisse souffrir du manque de ce 4ème enfant dont il désire et dont il me parle depuis la naissance des jumelles. « Non je ne t’en veux pas... J’ai juste besoin de digérer cette information. Je me disais toujours que tu pourrais changer d’avis d’ici quelques années… Il faut juste que tu me laisses le temps d’accepter que ça n’arrivera sûrement jamais. » Il ne m'en veut pas, alors pourquoi moi je m'en veux ? Pourquoi en l'entendant, je ressens toujours cette culpabilité alors que lui ne m'en tient pas rigueur, qu'il le dit et le redit. Pourquoi alors qu'il semble l'accepter avec ces mots, je sens le besoin de réagir sans réfléchir ? « Peut-être que je changerai d'avis, j'en sais rien du tout. Je t'ai dis un jour de ne jamais renoncer à tes rêves à cause de moi. Et aujourd'hui, j'ai l'impression que je t'oblige à le faire et ça me semble pas juste envers toi. » Pourquoi lui dire ça ? Pourquoi redonner un peu d'espoir alors que je ne sais pas justement ? J'en sais rien, tout ce que je sais, c'est que je n'aime pas sentir qu'il est mal, et je n'aime pas me dire que c'est ma faute. « Mais je t’assure que je ne t’en veux pas, mon amour. »  Il me regarde et son regard me destabilise parce qu'il est sincère, je le sais mais je ne comprends pas pourquoi il ne m'en veut pas. Il a mal à cause de moi, il est déçu, il est triste mais il ne m'en veut pas et j'ai du mal à le comprendre, surement parce que moi je m'en veux. Tout serait plus simple si je partageais son envie ou si au moins je pouvais lui donner une réponse plus claire. « Tu ne voulais même pas d’enfants à la base, je me considère déjà assez chanceux que tu aies accepté la grossesse des jumelles. »   Il a raison, je ne voulais pas d'enfants à la base. Parce que le passé avait créé chez moi un blocage, un traumatisme lié à la grossesse, la maternité que je ne pensais jamais réussir à dépasser, mais c'était sans compter sur la présence de Caleb. « Je ne pourrais jamais assez te remercier d'avoir été là et de m'avoir aidé à gérer cette grossesse et de m'avoir aidé à vivre cette expérience et de m'avoir soutenu dans mon rôle de mère. Sans toi je n'aurais jamais réussi. » Il se considère chanceux, et pourtant je sais que c'est moi qui ait été la plus chanceuse de nous deux, parce que sans lui je n'aurais jamais connu cette expérience, je n'aurais jamais découvert que je pouvais être mère et aimer nos enfants aussi fort et sans conditions. Mais la réalité c'est que, je ne voulais pas d'enfants, et même si je commençais un travail sur ce sujet, peut-être que j'aurais pu avoir du mal à passer le cap si je n'étais pas tombée enceinte aussi vite et sans même le prévoir. Peut-être que sans ce moment passé au centre, nous aurions pu avoir d'autres moments difficiles au sujet des grossesses. Personne ne pourra le dire avec certitude, personne ne peut savoir comment les choses auraient pu se passer mais aujourd'hui nous avons trois enfants que j'aime plus que tout et pourtant, ça n'a pas rendu les choses plus simples. « Pourquoi c'est toujours aussi difficile ? » Je suis peut-être un peu perdue dans mes pensées et dans mes souvenirs mais je n'ai pas besoin de le regarder ou d'attendre une réaction de sa part pour réaliser que ma question n'a aucun sens et manque de contexte, un contexte que je lui apporte en reprenant la parole rapidement. « Je sais que tout est différent, que ça n'a rien à voir et que tu m'en veux pas, mais pourtant je ne peux m'empêcher de me sentir coupable, de me dire que je t'ai déjà privé d'un bébé, de deux même et que je vais te priver encore d'un bébé. » Ma main libre se pose sans même que je ne le contrôle sur mon ventre quand j'évoque ces deux bébés que j'ai perdu, dans des circonstances différentes mais c'était pourtant deux bébés que nous aurions du avoir. « Je m'en veux de ne pas réussir à partager ton envie, de me dire qu'encore une fois, nous allons faire passer mes envies avant les tiennes. Je sais que tu ne penses pas comme ça, que tu ne me forceras jamais à faire quelque chose que je ne veux pas, encore moins une telle chose mais pourquoi il faut toujours que je rende tout aussi difficile ? » Il n'aura sans doute pas vraiment de réponse à me donner, mais je lui partage mes pensées, je lui partage cette culpabilité que je ressens et dont il n'est en rien responsable mais je m'en veux. Pour le passé, pour cette grossesse qui nous a séparé par ma faute, de ces bébés qu'il n'a pas pu prendre dans ses bras. Je m'en veux de ne pas être capable de rester sereine face à cette situation.

@Caleb Anderson    
  

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Octobre 2024
Elimbah

Comme c’est malheureusement souvent le cas, la panique m’envahit et je me laisse déborder par mes doutes et mes incertitudes et sans doute aussi par mes insécurités que je n’ai jamais vraiment dépassé. Les grossesses, le désir d’enfant, ça n’a pas été que associée avec le bonheur et la fierté de devenir mère, bien au contraire. Et aujourd’hui sans vraiment prévenir, les doutes et les souvenirs du passé ont des répercussions directes sur moi. Je suis perdue face à mes émotions que je ne contrôle pas et qui me dépasse. Je suis perdue et le passé et le présent se mélangent, rendant ma capacité à gérer mes émotions et à réfléchir presque nulle. Je ne sais plus vraiment comment gérer cette situation qui n’est finalement pas grave, mais qui prend des proportions que je ne maîtrise pas. Je me sens coupable. De quoi ? De plein de choses, mais de l’avoir privé d’un enfant et de ne pas en vouloir un autre aujourd’hui, le privant encore. C’est du moins ainsi que je vois les choses dans mon esprit et ça me fait perdre pied petit à petit me donnant de moins en moins de cohérence. « Mais pourquoi tu dis tout ça ? » Il semble perdu lui aussi, et personne ne peut le blâmer, je suis moi même en train de me perdre dans mon propre esprit et dans mes propres pensées.  En quoi tu me demandes de renoncer à mes rêves ? Et si lui semble perdu, pour moi la réponse semble pourtant logique. Dans mon esprit perdu, il y a quand même une réponse qui vient d'elle-même. “ Tu as toujours voulu quatre enfants, et tu en veux toujours aujourd’hui et comme je ne sais pas si je pourrais te donner l’opportunité d’avoir ce 4ème enfant, j’ai l’impression de te forcer à renoncer à ce rêve.” Ca semble logique dans mon esprit, et peut-être que ça l’est mais c’est sans doute exagéré de penser que je lui demande de renoncer à ses rêves alors que nous avons notre famille, que nous avons déjà 3 magnifiques enfants et qu’il est comblé par cette vie avec eux. Mais, je ne suis pas en capacité de réfléchir correctement, je me perds, je suis submergée et plus les minutes passent plus les émotions deviennent ingérables. Je lutte pourtant mais faut croire que la fatigue accumulée ces dernières semaines ne m'aide pas et je finis par complètement laisser les mots sortir d’eux même et les pensées s’emmêler les unes entre elles. Ce n’est plus tant sur notre situation actuelle que je m’exprime mais sur des événements passés, sur la culpabilité que je ressens et sur un passé dont je n’arrive pas à tourner totalement la page et qui revient au pire des moments. La grossesse, le désir d’enfant, construire une famille ça devrait être un sujet joyeux non ? Pourtant avec moi, ça ne l’est jamais totalement et je m’en veux. Pour ça, pour tout et je l’accable avec mes remords, ma culpabilité et ces éléments du passé qui ne sont clairement pas des sujets joyeux. Les yeux dans le vide, ma capacité de réflexion est complètement entravée par toutes ces pensées parasites, je ne remarque même pas quand Caleb se lève. Je ne remarque pas que mes paroles viennent le submerger à son tour. Je ne remarque pas que je lui fais du mal parce que je suis trop aveuglée par toutes ces choses que je ne contrôle plus et qui me dépassent. Je ne remarque pas qu’il ouvre la fenêtre et pourtant je frissonne en sentant l’air entrer dans la chambre. Je finis par me taire, le regard dans le vide, j’attends qu’il m’explique ce qui ne va pas chez moi, pourquoi je rends tout aussi difficile, j’attends qu’il m’aide à comprendre. Mais, rien. Ce n’est qu’un silence dans la pièce, un silence qui dénote avec le bruit de mes pensées qui m’embrouille l’esprit. Mais, lui est silencieux, et ce n’est que plusieurs minutes qu’il réagit. « Tu compares l’incomparable, Alex… » Ce ne sont pas tant ses mots, mais bien plus sa voix qui me fait relever la tête. Il n’est plus dans le lit, et je réalise que je n’ai même pas remarqué qu’il avait bougé et je le cherche du regard, presque paniquée alors qu’il était il y a encore quelques minutes à côté de moi. Je tourne la tête vers la fenêtre et je le vois, les yeux fermés et malgré mes pensées qui entravent ma capacité de réfléchir, je réalise directement que quelque chose ne va pas, que lui ne va pas bien et si habituellement il est ma bouée de secours quand mes pensées viennent me submerger, aujourd’hui c’est le voir ainsi qui me fait sortir la tête de sous l’eau. « Tu ne peux pas comparer des fausses couches à un non-désir d’enfant. » Oh si je peux le faire et dans mon esprit je le fais. Ou plutôt, mon esprit s’est persuadée que si ce premier bébé était mort, c’était ma faute, parce que je ne le voulais pas et sans doute qu’une partie de moi le voulait mort. C’est ainsi que je le pense, ainsi que je ressens les choses, alors si je peux tout à fait comparer les deux Pourtant je ne le fais pas. Je ne pense même plus à cette comparaison ou à ces fausses couches ou à ce 4ème enfant que je ne veux pas. Je pense à Caleb. Je pense à son cœur. Je pense à lui que je vois pas bien et si ça m’aide à sortir de mes pensées, ça me renvoie à d’autres pensées, d’autres craintes et d’autres souvenirs. Son malaise. Ses deux séjours à l'hôpital. Son cœur fragile et je quitte le lit à mon tour sans détourner le regard, c’est sur lui que mes yeux sont posés. La peur doit pouvoir se lire dans mon regard mais j’essaye de le cacher, j’essaye de ne pas le verbaliser parce que je sais que ça ne ferait qu’augmenter son mal-être. Je ne sais pas comment agir, ni même réagir. Je le vois s’acharner sur sa cigarette électronique et je n’ose même pas m’approcher de lui de peur que ma présence ne soit trop à gérer pour lui alors que je vois bien qu’il essaye tant bien que mal de gérer la situation. Habituellement, c’est sa présence qui m’aide à tenir, aujourd’hui, c’est le voir ainsi qui me fait revenir à la réalité et dans cette réalité, je lui fais du mal parce que je sais que c’est à cause de moi s’il est comme ça et pour l’aider, je sais que je dois d’abord me calmer et me gérer et c’est ce que j’essaye de faire en soufflant doucement et en avançant vers lui silencieuse. Je sais que ce sont mes pensées qui ont été trop à gérer alors je les garde pour moi et je me contente de me taire, ce qui est difficile mais qui est le mieux que je puisse faire pour lui. « C’est pas grave, je t’assure. Je ne comprends pas pourquoi tu te mets dans un état pareil alors que je t’ai dit plusieurs fois que je comprenais totalement ta position et que je ne t’en tenais pas rigueur. » Je ne suis pas d’accord avec sa vision des choses, c’est pas grave je ne trouve pas que ça ne soit pas grave, mais j’ai tendance à tout dramatiser non ? Et j’essaye surtout de ne pas le faire encore plus ou de dramatiser face à son état qui forcément m’inquiète. Je le regarde, et je n’ai pas de mal à voir qu’il ne va pas bien et je n’ai pas de mal non plus à faire le lien avec mon comportement. “Je suis désolée.” Je lui dis la gorge serrée et d’une petite voix, honteuse de réaliser encore une fois qu’il souffre à cause de moi. Passer mon temps à m’excuser de lui faire du mal, voilà ce que je fais, mais c’est en le voyant ainsi que je réalise que mon attitude lui a sans doute fait plus de mal que mon refus d’un quatrième enfant. “Je ne voulais pas te faire du mal avec mes angoisses et mes craintes.” Ce n’est jamais le cas, je ne veux jamais lui faire du mal mais aujourd’hui je le vois souffrir à cause de moi et cette fois je culpabilise non pas pour ces fausses couches, mais parce que je vois Caleb être si mal par ma faute. “C’est ton coeur ? Est-ce que je peux faire quelque chose ? ” Que je me taise et que je me calme surement mais si j’essaye de mesurer mon inquiétude, c’est difficile parce que je suis complètement incapable de gérer tout ça et aujourd’hui en est encore un rappel. “Je suis désolée je me suis laissée emporter, mais tu as raison, ce n’est pas grave, tout ce qui compte maintenant c’est que tu ailles bien.” J’aurais peut-être dû y penser avant. Avant de laisser mes angoisses venir me submerger et le submerger ensuite, avant de le faire souffrir encore. Et si je me perdais dans mes pensées il y a encore quelques minutes, aujourd’hui je dois tenir, je dois être forte, je dois l’être parce que le voir comme ça me fait bien trop peur pour me laisser embarquer par les souvenirs du passé. Etre forte pour lui parce que nous ne pouvons pas craquer en même temps, être forte parce qu’il a besoin que je le sois là maintenant alors je vais trouver la force de l’être pour lui parce que son amour pour moi et mon amour pour lui ont toujours été les source de ma force et aujourd’hui je dois lui montrer que je suis là pour lui. Je tends ma main vers lui, j’ai envie de le prendre dans mes bras, j’ai envie de le serrer contre moi, mais c’est ce dont j’ai besoin pas ce dont lui a besoin alors je lui laisse le temps pour gérer ce moment et je me tiens debout devant lui, prête à le soutenir s’il en a besoin, je m’écroulerai quand il pourra me retenir mais la maintenant c’est à moi d’être forte pour lui.

@Caleb Anderson    
  

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