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@James Weatherton ☆ Tybalt Weatherton

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09/2024 Maison Weatherton

Un bruit fort et répétitif vint s’immiscer dans le rêve si paisible que tu étais en train de faire. Désorienté, tu ne comprenais pas d’où pouvait venir ce bruit. Un grognement sortit de ta bouche alors que tu entrouvrais un oeil. Le bruit sortait de ton téléphone et ce n’était autre que ton réveil. « Ta gueule. » Lui dis-tu avant d’appuyer dessus pour le faire taire. Le nombre de jour où tu te réveillais avec un réveil se comptait sur les doigts d’une main. Et cela voulait dire une chose, il y avait un conseil d’administration ce matin. T’allongeant sur le dos, tu passais tes mains sur ton visage pour essayer de balayer la fatigue et la gueule de bois qui commençait. Le réveil n’avait fait qu’accentuer le mail de crâne qui allait te suivre toute la journée. La migraine commençait, il fallait absolument que tu te trouves une aspirine si tu voulais survivre à la journée qui t’attendait. Un soupir dans les draps à côté de toi te fit brusquement tourner la tête. Cela ne te surprenait plus vraiment de te réveiller dans un lit avec une demoiselle dont tu n’avais aucun souvenir. Son visage paisible était magnifique tout comme les courbes de son corps. Même complètement ivre tu ne ramenais pas n’importe qui dans ton lit. Cela te fit sourire. Tu te levais pour aller dans la salle de bain où tu trouvais ton aspirine. Pendant que cette dernière se mélangeait à l’eau, tu appelais un Uber pour la demoiselle, lui disant de se trouver devant le yacht dans une dizaine de minutes. Une fois l’aspirine dans ton sang, tu retournais dans ta chambre et tu réveillais doucement la demoiselle avec quelques baisers sur son corps nu. Impossible de t’en empêcher, c’était plus fort que toi. « Hello beautiful. » Lui dis-tu quand elle ouvrit les yeux. « Je te laisse t’habiller, un Uber t’attend à la sortie du port. A la prochaine ! » Tu n’étais pas un romantique, tu n’avais jamais trop essayé de l’être et tu n’allais pas commencer avec ton coup d’un soir. D’abord surprise, elle leva les yeux au ciel avant de sortir du lit. Tu la quittais pour aller manger quelque chose. Si tu ne marchais toujours pas très droit, il n’y avait que toi pour le remarquer.

S’il y a bien une chose à laquelle tu mets un point d’honneur à ne pas être en retard, c’est le conseil d’administration. Tu sais qu’Audrey n’attend qu’un mauvais pas de ta part pour t’en expulser le plus vite possible. Et les vieux croutons qui bouffent dans sa main comme si c’était une déesse la suivraient sans hésiter. Ne pas lui donner satisfaction vaut bien les heures de sommeil perdues. Tu prends donc ta douche, enfilant un jean et une chemise sur laquelle tu mets ton blouson en cuir. Pas de costard pour toi, merci beaucoup. Tu sens la fatigue dans chacun de tes membres. La fête d’hier soir a été encore une fois mémorable. Le yacht en garde encore les traces. Tu avais prévenu ta femme de ménage de venir avec quelques autres personnes, c’est un rituel désormais, elle te connaît assez bien. Une fois prêt, tu attrapes ton téléphone et tu remarques que tu es en avance. Un sourire en coin se dessine sur ton visage alors que tu quittes le yacht pour récupérer ta décapotable et prendre la direction du HQ de la Maison Weatherton. Tu y es accueilli avec un respect feint par le voiturier et bientôt, tu te perds dans les différents couloirs de cet établissement que tu connais comme ta poche. Grâce à tes soirées de débauche et à tes relations, tu as appris que la meilleure manière de savoir ce qui se passait dans une entreprise était de miser sur les employés les plus en bas de l’échelle. Voilà pourquoi tu passes toujours un peu de temps avec eux, échangeant information contre quelques billets pour les plus récalcitrants ou juste quelques sourires. Une chose est certaine, tu n’en sortais jamais déçu. Il ne restait qu’un endroit à visiter pour t’occuper avant le conseil d’administration. L’atelier où ton frère aîné semblait passer sa vie entière. Comme prévu, tu le trouvais au milieu des croquis et des morceaux de tissus. Et il avait l’air d’être là depuis des heures. « Ça sent le renfermé ici. » Lui dis-tu en guise de bonjour. Tu ne trouvais pas que cela était nécessaire, de toute manière, peu importe ce que tu disais cela ne serait pas assez convenable. « T’as dormi ici ou quoi ? » Demandas-tu en désignant le visage fatigué de ton frère. Il reflétait le tien mais tu doutais que ce soit pour les mêmes raisons. James avait toujours été beaucoup trop sage pour faire la fête et profiter de la vie. T’approchant de la fenêtre, tu l’ouvris en grand avant de sortir une cigarette de ton blouson. « T’as trouvé quelqu’un pour remplacer Ruby ? » Question qui pouvait paraître désintéressée au premier abord. Tu avais la réputation, bien fondée, de coucher avec un certain nombre des mannequins de la Maison. Et Ruby en avait fait partie. Magnifique partenaire de soirée, du début à la fin, vous y trouviez tous les deux votre compte. Sa disparition soudaine t’avait laissé un goût amer dans la bouche, comme si ce départ n’était pas aussi naturel qu’il n’y paraissait. Une intuition qui s’était révélée juste mais que tu voulais tester et vérifier avec le premier intéressé.

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@Tybalt Weatherton ☆ James Weatherton

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09/2024 Maison Weatherton

S'il n'était pas toujours simple de savoir où se planquait Tybalt ni quelle idée il allait encore trouver pour faire parler de lui d'une façon ou d'une autre, les conseils d'administration étaient au moins la garantie de le voir franchir les portes de Weatherton à intervalle régulière. Aussi surprenant que ce soit, son cadet y faisait toujours preuve d'une ponctualité irréprochable, ce qui forcerait presque un soupçon de respect chez James qui ne lui avait jamais connu autant de conscience professionnelle. Le créateur n'était pas dupe, son frère y voyait sûrement une manière de discuter l'autorité d'Audrey, qui n'avait jamais caché qu'elle se passerait fort bien de leur présence autour de la table et mettait un point d'honneur à souligner les frasques de Tybalt dès qu'elle en avait l'occasion, sans doute avec l'espoir d'un jour pouvoir s'en servir contre lui pour l'éloigner le plus possible de l'entreprise. Tybalt était suffisamment malin pour avoir compris tout ça et fait en sorte de ne pas faciliter la tâche à leur sœur, voilà pourquoi James avait décidé qu'il ne s'en mêlerait pas et se contenterait de jouer sa partition de son coté, pourvu que personne ne vienne lui chercher des noises lorsqu'il travaillait à l'atelier. C'était pourtant trop en demander à son frère, qui non content de traîner dans les couloirs de Weatherton et de distraire les employés entre deux cafés avait aujourd'hui encore trouvé le moyen d'empiéter sur son espace vital avant le début du conseil d'administration. Le problème, c'est que sa présence y était encore moins souhaitée que d'habitude depuis que son aîné avait eu le loisir d'admirer ses frasques en une d'un énième magazine people, paru ce matin même.

Lui qui le pensait assez responsabilisé par les derniers événements pour éviter de se donner à nouveau en spectacle et de ternir le nom de leur famille voyait une nouvelle fois ses espoirs piétinés. N'allait-il donc jamais grandir ? Car si James avait encore besoin qu'on lui confirme que Tybalt restait un petit débauché incontrôlable et incapable de s'entourer de personnes bonnes pour lui, il en aurait eu le cœur net dès qu'il avait eu ces photos sous les yeux. « Ça sent le renfermé ici. » Affairé à parfaire l'un des croquis de leur prochaine collection, James songea d'abord à l'ignorer, puis se fit la réflexion que ça ne dissuaderait pas son frère de prendre ses aises et que ça l'inciterait même sans doute à rester encore plus longtemps dans ses pattes. « C'est parce que tu n'es plus habitué à sentir autre chose que le tabac froid et l'alcool, je suppose. » Et qu'il ne risquait pas de trouver l'odeur de l'effort et de la productivité familière, étant donné la façon dont il occupait le plus clair de son temps. « T’as dormi ici ou quoi ? » James était peut être susceptible, mais il était suffisamment conscient de la taille de ses cernes pour ne pas s'offusquer quand on lui faisait remarquer qu'il n'avait pas la tête de quelqu'un de reposé. « Je suis simplement arrivé très tôt. Je voulais terminer ce croquis avant la réunion. » Il était comme souvent parti très tard hier soir et arrivé très tôt ce matin. Certaines choses ne changeaient pas. Sentant le regard empli de jugement de son cadet posé sur lui, James pivota complètement dans sa direction au moment d'ajouter. « J'ai peut être une tête de déterré, mais t'as pas fière allure non plus je te signale. » Il n'avait pas besoin de le passer au crible pour deviner qu'il avait du passer la soirée à faire la fête, parce que c'était une habitude chez Tybalt et qu'il s'étonnerait davantage du contraire.

Preuve en était que son cadet s'était encore débrouillé pour faire la une de la presse, dans un moment où ils s'efforçaient tous de faire profil bas pour laisser Weatherton se relever du décès de Norman et faire que chacun s'habitue à l'idée que l'entreprise soit à présent entre les mains de sa fille. « T’as trouvé quelqu’un pour remplacer Ruby ? » Alors qu'il s'apprêtait à lui faire remarquer qu'il n'avait jamais aimé le voir fumer dans l'atelier, peu importe qu'il prenne la peine d'ouvrir la fenêtre ou non, James fut coupé dans son élan par les paroles de son frère. Il savait que le sujet serait mis sur le tapis un jour ou l'autre, mais il pensait que cette histoire aurait le temps de se tasser un peu avant que Tybalt ne commence à poser des questions. « Oui, Veronica est pressentie pour la remplacer sur les campagnes dont Ruby aurait du être le visage. C'est justement un point que je comptais aborder pendant la réunion. » Il énonça, l'air de rien, délaissant pour de bon son crayon pour guetter discrètement l'expression de son cadet. Se doutait-il de la vraie raison pour laquelle la jeune femme avait été envoyée à Paris, celle qu'il s'était assuré de déguiser par un juteux contrat que la mannequin n'avait pas pu refuser ? « J'espère que tu ne comptes pas compliquer les choses. Je sais que Ruby et toi étiez proches, mais la vie continue. » A quoi bon prétendre qu'elle et lui en étaient à faire des projets d'avenir, ils savaient tous les deux que leur goût pour la fête ne les aurait pas mené loin et que dans le meilleur des cas, elle aurait fini par lui briser le cœur. Ruby et Tybalt n'étaient pas bons l'un pour l'autre et son frère n'avait jamais été aussi fêtard qu'en compagnie de la jeune femme. « Enfin, t'as visiblement pas eu besoin que je te le fasse remarquer, si j'en crois certaines photos parues ce matin. » Savait-il au moins que des photos de sa dernière sauterie apparaissaient dans la presse du jour et qu'on l'y voyait gaspiller son argent de la plus futile des manières ? S'il voulait discuter de l'une de ses partenaires de soirée, il y avait un paquet d'autres noms que James pourrait tout aussi bien citer, après tout.

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@James Weatherton ☆ Tybalt Weatherton

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09/2024 Maison Weatherton

La Maison Weatherton n’était pas ton lieu de travail mais cela n’empêchait pas que tu considérais toujours que tu étais chez toi. Etonnamment, tu en connaissais les moindres recoins et beaucoup d’employés. Même si l’envie de rehoindre l’entreprise familiale ne s’était jamais présentée, tu y avais passé des heures à attendre que ton père termine. Tu aimerais dire que tu l’attendais calmement, à côté de la secrétaire pendant que tu faisais tes devoirs. La vérité c’est que tu n’aimais pas le calme. Alors, tu partais te promener. Tout le monde te connaissait entre ces murs et personne ne t’arrêtait vraiment. Tu savais être précautionneu quand il le fallait. C’est comme ça que tu avais appris à découvrir les différentes divisions, les différents métiers et les différentes personnes qui travaillaient là. Au fil des années, certaines restaient alors que d’autres partaient mais tu préférais t’intéresser à l’entreprise de l’intérieur plutôt que par le conseil d’administration. Mais soite, si ton père voulait t’y voir, tu n’allais pas le décevoir, tu y seras. Quand tu te diriges vers l’atelier, il ne te traverse pas l’esprit que James ne pourrait pas s’y trouver. Ton frère est toujours là, fidèle au poste, à créer encore et encore sans sembler s’arrêter. Tu admirerais presque son acharnement au travail mais tu préfères le compenser en t’épanouissant dans l’oisiveté. « C'est parce que tu n'es plus habitué à sentir autre chose que le tabac froid et l'alcool, je suppose. » Appuyé contre la fenête entre-ouverte, tu lèves les yeux au ciel. Toujours les mêmes petites phrases, toujours les mêmes remarques, à ce niveau-là, aucune originalité de la part de ton aîné. Tu tires sur ta cigarette et laisse la fumée s’échapper alors que tu sens pointer les restes de ta migraine du matin. « Figure-toi que ma femme de ménage s’est mise à déposer des trucs qui parfument les pièces aux quatre coins du yacht. Je lui dirai de t’en envoyer, ça pourra pas faire de mal. » Les odeurs de lendemain de soirées ne te dérangeaient plus depuis bien longtemps. Cependant, il paraît qu’il faut effacer les traces et tout remettre au propre le lendemain donc tu laissais ta femme de ménage faire comme elle l’entendait. James restait à son bureau, à moitié absorbé par le croquis qu’il avait devant les yeux. Tu pouvais comprendre cette fascination, tu avais oublié l’heure toi aussi quand tu avais dessiné les plans de rénovation de ton cottage. « Je suis simplement arrivé très tôt. Je voulais terminer ce croquis avant la réunion. » En voilà une surprise … Tu avais compris assez tôt que tu ne pourrais jamais gagner face aux standards de tes deux aînés, alors tu les avais laissé briller pendant que tu officialisais ta place du vilain petit canard. Ton regard dépité et rempli de reproches fut bien reçu par ton frère qui ajouta : « J'ai peut être une tête de déterré, mais t'as pas fière allure non plus je te signale. » Tu hausses les épaules. Cela ne te dérange pas plus que ça parce que personne n’attend autre chose de ta part. Tout le monde s’attend d’ailleurs probablement à ce que tu sois encore bourré de la veille. Si seulement … « Certes, mais moi au moins j’ai bien profité et passé une excellente soirée à m’amuser. » Imaginer ton frère dans une de tes soirées te donnait envie de rire. Non, il préférait les critiquer et continuer à s’infliger un rythme de travail surhumain. « Cette maison n’ira pas mieux si tu te tues au travail, je te signale. » Lui fis-tu remarquer sur le même ton qui avait été le sien. Et tu le pensais vraiment. James était un grand artiste mais il fallait qu’il se ménage s’il ne voulait pas finir par s’écrouler. Bien sûr, ce ne sera certainement pas ce qu’il allait entendre.

La question que tu posais ensuite à ton frère sur un air désabusé était celle qui t’intéressait vraiment. La disparition soudaine de Ruby à Paris avait été d’autant plus surprenante qu’elle semblait se plaire à Bristol. Tu n’avais aucun mal à sentir quelque chose s’était trâmé à son sujet mais tu n’avais pas réussi à savoir quoi. Jusqu’à ce que les langues se délient et que certaines commencent à parler. « Oui, Veronica est pressentie pour la remplacer sur les campagnes dont Ruby aurait du être le visage. C'est justement un point que je comptais aborder pendant la réunion. J'espère que tu ne comptes pas compliquer les choses. Je sais que Ruby et toi étiez proches, mais la vie continue. » Veronia, Ruby, peu t’importait, tu te fichais bien de qui représentait la marque pour être honnête. Et tu n’étais pas là pour sauver l’honneur de Ruby non plus. Ton regard était ancré sur ton frère, tu ne manquais donc pas le regard en coin qu’il te lançait. Ok then, challenge accepted « Enfin, t'as visiblement pas eu besoin que je te le fasse remarquer, si j'en crois certaines photos parues ce matin. » Un de tes sourcils se lève. Ah bon ? Tu n’avais même pas fait attention, tu t’en fichais totalement. C’était toujours une petite récompense cependant de savoir que tu ne perdais pas la main et que tout le monde se battait pour avoir une invitation. Mais pas ton frère ni ta soeur, eux n’allaient que dans des galas et des soirées chics et mondaines. « Soit rassuré, je n’ai aucunement l’intention de m’opposer à cette décision. Les vieux pervers du conseil d’admistration seront ravis de savoir qu’elle aura une charmante remplaçante. » Rétorquas-tu toi aussi l’air de rien. Ce n’était pas son remplacement qui t’intéressait, James avait toujours un plan de secours, il n’aurait jamais agis sur un coup de tête, ce n’était pas dans sa nature. Et comme tu l’avais dit, sauver l’honneur de Ruby, si elle en avait eu un, t’intéressait fort peu. Ce qui t’intéressait c’était de comprendre ce qu’elle avait fait pour que ton frère se mêle de l’histoire et se débrouille pour lui faire traverser la Manche. « Ne sois pas jaloux frérot, je suis sûr que ton prochain défilé fera la une lui aussi. » Dis-tu avec un clin d’oeil insolent avant de terminer ta cigarette. Parce qu’il te restait encore un peu de civisme, tu ne la jetais pas par la fenêtre. Tu pris le temps de l’éteindre avant de la ranger dans son paquet pour ne pas contaminer ce précieux atelier. « Comme tu l’as dit, je connais bien Ruby. Et son boulot c’est la seule chose à laquelle elle se tenait. Elle ne serait jamais partie sur un coup de tête, sans prévenir personne, même pour une bonne opportunité. » Elle avait beaucoup de défauts mais ce n’était pas une égoïste sans coeur et sans conscience professionnelle. Tu soutenais le regard de ton frère, vous saviez tous les deux pertinemment qu’il avait joué un rôle dans cette histoire, il te tardait de savoir ce qu’il allait assumer ou nier.

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@Tybalt Weatherton ☆ James Weatherton

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09/2024 Maison Weatherton

Il n'y avait rien de plus habituel pour James que d'observer son cadet tirer sur sa cigarette avec nonchalance et montrer bien peu d'intérêt pour ce qui était créé entre ces murs, l'attention qu'il portait au conseil d'administration et à ses enjeux ne s'étendant pas vraiment au travail de son frère – sauf lorsqu'il sympathisait avec ses collaborateurs et faisait en sorte de leur apparaître hautement plus sympathique que son aîné. Il avait toujours eu conscience que l'énergie communicative et le charme avéré de son frère feraient des ravages, mais ça lui déplaisait toujours particulièrement lorsqu'il en faisait usage sur celles et ceux qui travaillaient à ses cotés. Tybalt savait qu'il n'aimait pas cette idée, et c'est probablement pour ça qu'il s'évertuait à continuer malgré tout. « Figure-toi que ma femme de ménage s’est mise à déposer des trucs qui parfument les pièces aux quatre coins du yacht. Je lui dirai de t’en envoyer, ça pourra pas faire de mal. » Sa répartie ne devrait plus l'étonner, la plupart de leurs échanges consistaient depuis des années à se renvoyer la balle dès qu'un sujet les opposait. Et ils étaient nombreux, ces sujets-là, depuis qu'ils avaient emprunté des chemins pour le moins différents et que l'attitude de l'un avait toutes les raisons d'être jugée par l'autre. « Je suis surpris qu'elle t'ait pas encore rendu son tablier, la pauvre femme doit souvent retrouver ton loft dans un état apocalyptique. J'espère que tu la paies généreusement. » Entre ses fêtes clinquantes où toutes sortes de substances coulaient à flot et les partenaires qu'il devait sûrement ramener chez lui à toute heure du jour et de la nuit, James n'avait aucun mal à imaginer à quel point ces lieux devaient en avoir vu de toutes les couleurs. Tybalt et lui avaient en commun d'avoir grandi dans l'oppulence et d'avoir toujours compté sur les autres pour nettoyer derrière eux, mais à la différence de son cadet James ne supporterait pas de vivre un seul instant là où le désordre régnait. Il n'y avait que dans son atelier que ledit désordre faisait parfois partie de ses élans d'inspiration, mais dans ces cas-là il ne le voyait même pas. « Cette maison n’ira pas mieux si tu te tues au travail, je te signale. » Il ne pouvait pas lui reprocher de lui servir la même remarque encore et encore, pas quand il en faisait de même chaque fois que l'occasion se présentait. Il reprochait toujours à Tybalt sa désinvolture, et son frère lui reprochait toujours de consacrer presque chaque minute de son temps à son boulot. Ils n'étaient pas devenus de parfaits contraires pour rien. « Et elle n'ira pas mieux non plus si je me tourne les pouces. » Il fallait bien compenser le retard qui avait été pris en début d'année, lorsque le décès de leur père était venu bouleverser bien des choses et était aussi venu les bouleverser, eux. Pendant plusieurs semaines, assumer la même charge de travail avait été compliqué pour James, alors c'était comme s'il se sentait obligé de compenser tout ça aujourd'hui, alors même que personne ne le lui demandait. « Et à choisir, tu sais déjà laquelle de ces options je préfère. » Parce qu'il était incapable de ne rien faire de ses dix doigts et qu'il avait toujours nettement préféré en faire trop plutôt que le contraire, à ses risques et périls parfois.

Le départ de Ruby pour la France n'allait définitivement pas rester un secret, ainsi James s'attendait à ce que les rumeurs aillent bon train dans les couloirs de Weatherton et à ce que son frère nourrisse à son tour des doutes sur ce que tout ça cachait réellement. Il est vrai cependant qu'il pensait avoir un peu plus de temps devant lui avant que la question ne se pose et donne lieu à un échange qui, il le devinait sans mal, risquait de ne pas être des plus plaisants. Malgré ça, le créateur ne comptait pas perdre la face. « Soit rassuré, je n’ai aucunement l’intention de m’opposer à cette décision. Les vieux pervers du conseil d'administration seront ravis de savoir qu’elle aura une charmante remplaçante. » Il est vrai qu'ils n'avaient jamais aucun mal à remplacer celles qui venaient à partir et que bon nombre de jeunes femmes n'attendaient que de se faire une place parmi les mannequins qui populariseraient leurs campagnes publicitaires et défileraient dans leurs créations. Remplacer Ruby n'avait pas vraiment été un dilemme, si ce n'est pour trouver quelqu'un qui dégage autant de charisme et de tempérament que la blonde. « Et quelque chose me dit que mon cher frère ne s'en plaindra pas non plus. » Il releva, son regard soutenant le sien sans qu'il n'ait besoin d'ajouter quoi que ce soit pour qu'ils voient tous les deux où il voulait en venir. Y'avait-il seulement une demoiselle que son regard enjôleur n'ait pas tenté d’envoûter ? « Ne sois pas jaloux frérot, je suis sûr que ton prochain défilé fera la une lui aussi. » Il ne semblait pas le moins du monde perturbé à l'idée que des photos de sa dernière sauterie se soient retrouvées dans la presse, ce qui n'étonnait pas un James habitué à ce que Tybalt montre bien peu de considération pour l'image des Weatherton. Il y a des années maintenant que ses frasques finissaient en première page des journaux, et il ne semblait toujours pas décidé à apprendre la leçon. « Justement, ce serait une bonne chose que tu fasses acte de présence la prochaine fois. Les gens verraient que tu te soucis toujours de Weatherton, même si tu sembles prendre un malin plaisir à te faire photographier dans d'autres fringues que celles que nous créons. » Le reproche était à la hauteur du sentiment de trahison qu'il avait éprouvé tout au fond de lui face à ces photos de son frère, vêtu de créations qui n'avaient pas été réalisées de sa main. « Comme tu l’as dit, je connais bien Ruby. Et son boulot c’est la seule chose à laquelle elle se tenait. Elle ne serait jamais partie sur un coup de tête, sans prévenir personne, même pour une bonne opportunité. » Il ne serait pas celui qui nierait le professionnalisme dont la jeune femme avait toujours fait preuve, et ça même s'il se serait parfois bien passé des scandales auquel son nom avait plus d'une fois été associé. « Il faut croire que vous vous connaissiez pas si bien que ça. Après tout, elle s'est peut être dégotée un petit fiancé de l'autre coté de la manche, pour ce que j'en sais. » Si c'était le cas, ça n'était pas la raison pour laquelle elle avait quitté l'Angleterre pour la France, mais tant qu'il n'avait pas de raison de croire que Tybalt avait percé ce mystère à jour, il ne comptait pas lui servir la vérité sur un plateau aussi facilement. « Qu'est-ce que tu essaies de me faire dire, au juste ? Que j'ai provoqué son départ ? » Mais ce ne serait pas James s'il n'usait pas d'un soupçon de provocation, bien conscient que la question tenait suffisamment à cœur à son frère pour qu'il veuille sans doute en avoir le cœur net. « Pour ça, il faudrait que j'ai eu une bonne raison. Et ce n'est pas comme si quelqu'un m'en donnait constamment, pas vrai ? » Peut être que Tybalt y verrait le début d'un aveu, mais ça n'était pas comme s'il pensait de toute façon pouvoir le mener sur une fausse piste. Les deux frères avaient peut être bien du mal à se comprendre, mais ils n'avaient jamais sous-estimé leur perspicacité respective.

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@James Weatherton ☆ Tybalt Weatherton

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09/2024 Maison Weatherton

Les conseils d’administration étaient une double épreuve. Il y avait la réunion en elle-même qui n’était pas une partie de plaisir mais il y avait surtout la rencontre avec ton frère et ta soeur. C’était inévitable à ce moment-là alors que la plupart du temps, il était facile de ne pas vous croiser. Autant tu n’avais jamais eu envie de faire d’efforts avec Audrey, encore plus depuis qu’elle s’était dit que ce serait une bonne idée de t’envoyer en centre de désintoxication, autant avec James, c’était différent. Oui, vous aviez vos nombreux points de désaccords mais ton frère semblait avoir encore un minimum de respect pour toi ou du moins, il semblait encore considérer que tu avais le droit de faire partie de la famille et de porter le même nom que lui. Tu avais appris à ne pas attendre grand chose de ta fratrie, cela te suffisait donc. « Je suis surpris qu'elle t'ait pas encore rendu son tablier, la pauvre femme doit souvent retrouver ton loft dans un état apocalyptique. J'espère que tu la paies généreusement. » Ton frère avait raison, qui dit fêtes dit saleté et tes invités n’étaient pas du genre précautionneux. Voilà pourquoi ton loft était impersonnel au possible et que tu gardais les fêtes sur ton yacht pour l’été quand les gens n’avaient pas à entrer à l’intérieur. Seule une pièce était dédiée à la réception et c’était très bien comme ça. Une chose que personne ne pouvait te reprocher, c’était d’être avare. Tu savais que tu devais beaucoup à ta femme de ménage et à ton cuisinier, tu veillais donc à les dédommager en conséquences. Ils étaient devenues des personnes de ton entourage en qui tu pouvais avoir confiance, plus qu’en Audrey étrangement. « Mes employés sont ravis de travailler pour moi, je suis un fêtard, pas un ingrat. » Ce que ton frère ignorait c’était que tu savais ce que cela voulait dire de nettoyer. C’était toi qui nettoyais lors des travaux que tu effectuais. Tu faisais le gros du nettoyage avant qu’une équipe dédiée vienne faire le reste mais tu savais ce temps que cela prenait et ce que cela voulait dire. Mais ça, ton frère ne pouvait pas se l’imaginer une seule seconde. Parce que tu ne pus t’en empêcher, tu fis remarquer à ton frère que cela ne servait à rien qu’il se tue au travail. C’était même ridicule, personne ne l’en remercierait, certainement pas Audrey et son ingratitude habituelle ainsi que son besoin de penser que les choses ne réussissent que grâce à elle. « Et elle n'ira pas mieux non plus si je me tourne les pouces. Et à choisir, tu sais déjà laquelle de ces options je préfère. » Tu poussais un soupir à ces paroles en levant les yeux au ciel. C’était un besoin que de te rappeler que tu étais le vilain petit canard de la famille, celui qui ne produit rien et profite de tout. L’image n’était pas fausse mais tu ne considérais pas ne rien faire non plus. Investir ton argent, donner du temps et de l’argent à des associations et rénover ton cottage, ce n’était pas rien faire mais ces activités étaient inconnues aux yeux de ton frère. « Il fallait bien que quelqu’un se tourne les pouces pour rééquilibrer notre fratrie. Deux workaholics suffisent largement à cette Maison. » Et rentrer dans une compétition de qui fait le plus et qui se sacrifie le plus ne t’intéressait pas. Cette entreprise, c’était le rêve de ton père, pas le tient.

Quand la conversation se porta sur Ruby, tu avais terminé ta cigarette et refermais la fenêtre. Le départ précipité de Ruby avait éveillé tes soupçons et il n’avait pas fallu longtemps pour que les langues se délient à la Maison Weatherton. Ce qui t’intéressait dans cette histoire, c’était de comprendre pourquoi James aurait voulu faire partir Ruby alors que cette dernière avait toujours pris son travail très au sérieux. Alors voter contre la remplaçante ne t’avait pas traversé l’esprit, tu n’étais pas là pour bloquer le fonctionnement de l’entreprise. « Et quelque chose me dit que mon cher frère ne s'en plaindra pas non plus. » Un sourire en coin se dessina sur tes lèvres à ces paroles. Tu ne savais pas qui était la remplaçante mais tu ne doutais pas qu’elle serait parfaitement à ton goût. Inutile de commenter, la sous-entendu était clair pour tout le monde. James en profita pour te faire remarquer que ta soirée d’hier soir avait fait son chemin dans les journaux ce qui ne te fit ni chaud, ni froid. Il te tendit la perche parfaite pour lui faire remarquer que ses soirées y seront aussi mais dans une autre section du journal. « Justement, ce serait une bonne chose que tu fasses acte de présence la prochaine fois. Les gens verraient que tu te soucis toujours de Weatherton, même si tu sembles prendre un malin plaisir à te faire photographier dans d'autres fringues que celles que nous créons. » De toutes les offenses que tu infligeais à ta fratrie, c’était bien celle-là qui touchait le plus James. Le fait que tu ne t’habilles pas toujours avec ses créations. Une trahison de la plus haute importance pour ton frère qui t’amusait plus qu’autre chose. Tu ne le faisais pas souvent mais juste de temps en temps pour l’embêter. « Je viendrais plus souvent si ces soirées étaient intéressantes. Franchement on se fait chier à en mourir une fois que le défilé est fini. » Parce que oui, le défilé est en général plutôt sympa. Tu ne sais pas si tu le lui diras un jour mais il faut l’avouer, ton frère est un styliste très doué et une créatif exceptionnel. « Si je viens, tu sais très bien que je ne me comporterais pas assez bien pour notre chère soeur. Elle finira par me dire qu’il valait mieux que je ne vienne pas, je préfère nous éviter à tous cette situation. » Tu comprenais ce que James attendait de toi. Que tu montres ton visage et que la fratrie face front, unie. Mais vous ne l’aviez jamais été alors ce ne serait que des mensonges. Et puis Audrey trouverait toujours quelque chose à te reprocher, il fallait savoir se protéger aussi. Tu ramenas la conversation autour de Ruby, faisant remarquer à ton frère qu’elle ne serait pas partie sans rien dire, même pour une bonne opportunité. « Il faut croire que vous vous connaissiez pas si bien que ça. Après tout, elle s'est peut être dégotée un petit fiancé de l'autre coté de la manche, pour ce que j'en sais. » Tu ne pus t’empêcher de laisser échapper un éclat de rire. Ruby ? Un fiancé à Paris ? Franchement, c’était loufoque. Ce n’est pas qu’elle ne méritait pas de trouver l’amour mais elle était trop égocentrique et focalisée sur sa carrière pour se lancer dans ce type de relation. « Qu'est-ce que tu essaies de me faire dire, au juste ? Que j'ai provoqué son départ ? » Tu ne peux t’empêcher de lever un sourcil à ces paroles. Effectivement, c’est exactement ce que tu lui demandes. « Pour ça, il faudrait que j'ai eu une bonne raison. Et ce n'est pas comme si quelqu'un m'en donnait constamment, pas vrai ? » Tu veilles à maintenir ton visage impassible. Ne pas répondre, ne rien laisser paraître. Il faut que tu prennes le temps d’écouter pour être sûr de bien comprendre ce que te dit ton frère. Parce que tu ne comprends pas bien ce que tu viens faire dans cette histoire. Il est évident que ce quelqu’un c’est toi mais tu ne vois pas ce que ton lien avec Ruby vient faire dans l’histoire. « Attends … T’es en train de me dire que je t’ai donné une bonne raison de virer Ruby ? » Cela te paraissait tellement insensé et idiot que tu n’arrivais toi-même pas à croire tes paroles. « C’est quoi cette raison exactement ? » Et parce que toi aussi tu sais retourner la situation, tu rajoutes : « Tu devrais pas plutôt être content que je sois photographié avec les mannequins de la Maison ? Cela démontre mon intérêt, je pensais que c’était ce que tu cherchais. » Comme il te l’avait dit plus tôt dans la présentation. Tu savais que tu jouais avec une ligne rouge parce que ce n’était pas vraiment le genre d’attention dont ton frère parlait mais Ruby et toi n’aviez jamais été photographiés dans une position compromettante, vous faisiez simplement la fête et vous n’aviez jamais entretenu de quelconques rumeurs de relations. Oui, vous couchiez ensemble et oui, tout le monde le savait mais ça s’arrêtait là.