(1f) Famille Weatherton

contexte familial › Aînée de la fratrie Weatherton, Audrey n'aurait pas détesté rester fille unique et s'est toujours assurée de prendre suffisamment de place pour que personne n'oublie qu'elle était là la première. Un statut auquel elle tenait d'autant plus qu'elle a toujours aspiré à prendre la relève de l'entreprise familiale et n'aurait laissé aucun de ses frères lui barrer la route : elle se savait faite pour les responsabilités que ça impliquait et se serait débrouillée pour les évincer en bonne et due forme si elle y avait été contrainte (mais sans violence) (quoi que.)

› Débordant d'ambition, passionnée par le monde des affaires, c'est auprès de son père Norman qu'elle s'est principalement formée pour le jour où elle aurait à siéger dans le fauteuil de directrice de Weatherton, et parce qu'il n'était jamais trop tôt pour y penser. Elle n'a jamais rougi d'avoir bénéficié de ses relations pour se construire un réseau solide ou pour se voir confier plus vite les responsabilités qui l'intéressaient. Ça a payé, et c'est tout ce qui compte. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est à ce que son père décède brusquement en janvier 2024 et à que cette disparition la propulse plus vite que prévu à la place qu'elle convoitait.

› Le décès de son père, elle l'a évidemment vécu comme une tragédie. Mais Audrey n'est pas le genre de personne à se laisser abattre et au même titre qu'elle n'a jamais laissé le divorce de ses parents et l'absence de sa mère dans sa vie l'affaiblir, ce sont tous ces nouveaux enjeux dont elle a très vite fait une priorité. Dans ce monde d'intransigeance qu'elle bâtit tout autour d'elle, s’apitoyer sur son sort n'est toujours qu'une perte de temps. Alors elle avance, et elle enfouie le reste tout au fond d'elle en espérant que ça ne la rattrapera pas un jour.

personnalité › Elle ne serait pas une Weatherton si elle n'était pas née avec un sacré caractère, mais Audrey est aussi une jeune femme redoutablement rusée et butée qui a toujours trois coups d'avance sur ses adversaires - y compris lorsqu'ils se trouvent être de sa propre famille. Elle ne fait pas dans le sentiment et se moque au fond pas mal de ce qu'on peut bien penser d'elle. Elle n'est pas insensible, pourtant, et n'est pas moins dotée d'un cœur que n'importe qui d'autre. Sa force, c'est simplement de ne laisser qu'à très peu de personnes l'occasion de l'approcher d'assez près pour l'atteindre dans ce qu'elle a de plus intime. Ceux qui y sont parvenus s'en souviennent, en général. Elle aussi.

› Si elle déteste viscéralement les personnes inefficaces, elle supporte encore moins ceux qui ne jouent pas franc jeu avec elle. Audrey, on l'attaque de face ou on se la met à dos pour toujours, parce qu'elle n'a pas de pitié pour ceux qui font leurs coups en douce. Pourtant particulièrement stratège à ses heures, elle aime simplement savoir à qui elle a affaire et qui elle peut compter parmi ses alliés. C'est d'autant plus vrai qu'aujourd'hui, au poste qui est le sien, elle assiste depuis peu à quelques retournements de vestes un peu trop habiles. Elle n'oublie pourtant pas ceux qui ont un jour douté d'elle. De là à tenir une liste ? Peut être bien.

fratrie › Son frère James lui ressemble sur beaucoup de points, que ce soit son implacabilité ou sa tendance à se faire plus d'ennemis que le contraire. Mais là où ils se ressemblent le plus, c'est dans l'importance qu'ils accordent à l'entreprise familiale, quand bien même James s'intéresse bien peu aux affaires en tant que telles et se soucie bien plus de son aspect créatif. A la tête de l'atelier, il se tient généralement loin des décisions administratives, à moins de ne pas pouvoir l'éviter, et n'a jamais cherché à devancer sa sœur dans sa course à la direction de Weatherton. Tous les deux sont à la fois des alliés précieux qui veulent le meilleur pour l'entreprise et savent tout l'un de l'autre, et d'insupportables emmerdeurs capables de se pourrir la vie et de venir à bout de leur patience respective dans leurs mauvais jours. Au fond, ils savent qu'ils ont beaucoup plus intérêt à œuvrer ensemble, d'autant plus qu'ils savent très efficaces lorsqu'ils s'allient. Deux caractères comme les leurs font simplement des étincelles.

› Son frère Tybalt, à l'inverse, est son contraire à presque tous les niveaux. Oisif et bien peu intéressé par l'entreprise familiale, il ne serait pas plus dérangeant à ses yeux qu'un grain de poussière sur une commode s'il n'avait pas la fâcheuse manie de faire parler de lui dès qu'on a le malheur d'oublier son existence. Ses frasques, Audrey les supporte depuis des années en rêvant au jour où elle trouvera le moyen de lui couper les vivres ou de l'éloigner une bonne fois pour toutes, tout en sachant qu'il y a peu de chances que son cadet consente à se faire oublier. Lui et ses fêtes grandioses, ses dépenses tape à l’œil et ses provocations en tous genres ne semblent pas près de disparaitre du paysage, pour le plus désarroi d'une Audrey condamnée à passer derrière lui quand son inconscience lui attire des ennuis. Une peine qu'elle prend uniquement pour ne pas que le nom Weatherton se trouve éclaboussé par les idioties de Tybalt, qu'elle juge même indigne de le porter. Alors lorsque les frasques de son cadet après une énième soirée trop arrosée ont de nouveau menacé d'égratigner l'image des Weatherton, c'est sans y réfléchir à deux fois qu'Audrey a envoyé Tybalt dans un centre de désintoxication et ça, sans consulter James qu'elle a pour une fois tenu à l'écart. Une décision radicale que son petit frère risque d'avoir du mal à lui pardonner mais qu'elle continue d'assumer, convaincue qu'il avait besoin de ce rappel à l'ordre.

contexte familial › En bon benjamin de sa fratrie, Tybalt a été particulièrement couvé lorsqu'il était petit et bon nombre de nourrisses se sont laissées amadouer par ce visage d'ange à qui on aurait donné le bon dieu sans confession. Grandir dans l'ombre imposante de ses ainés, ça n'était pourtant pas tous les jours facile pour celui qui s'est très tôt senti mis à l'écart par sa sœur et son frère, mais le fait qu'on lui passait systématiquement tout lui permettait au moins d'exorciser cette frustration en toute impunité. D'enfant turbulent, Tybalt est ainsi devenu un adolescent de plus en plus ingérable qui avait un peu trop conscience que son père ne lui dirait jamais rien.

› Bon élève au départ, il a été renvoyé de plusieurs établissements scolaires parce qu'il refusait la moindre forme d'autorité et tout un chacun savait que c'était la conséquence directe d'une éducation trop laxiste et du fait qu'on ne l'ait jamais autant réprimandé qu'il l'aurait mérité. Les études supérieures n'ont de toute façon jamais été une option pour Tybalt, qui a su très tôt qu'à l'inverse de ses ainés, ce n'est pas la voie de l'ambition qu'il choisirait de suivre et que de l'argent, il en avait déjà suffisamment pour ne pas s'inquiéter de si tôt en manquer.

› Alors le plus clair de son temps, Tybalt le passe à tisser des liens parmi l'élite de Bristol, qu'il ne manque jamais d'inviter à des fêtes démesurées qui lui donnent pour un instant l'impression de tout contrôler. Et quand il ne joue pas les hôtes avec une flute de champagne à la main, c'est sur un yacht ou au volant d'une décapotable qu'on a le plus de chance de l'admirer. Le reste du temps, il lui arrive pourtant d'avoir quelques idées brillantes pour donner à cet argent une autre utilité, comme en investissant dans des entreprises en manques de fonds ou en faisant bénéficier à quelques bonnes œuvres, mais ces élans de générosité ne durent jamais et cette vie matérialiste semble constamment se rappeler à lui.

› S'il lui arrivait déjà de collectionner les frasques et de flirter occasionnellement avec la presse à scandales - des incidents le plus souvent étouffés par sa famille - le décès de son père en janvier dernier l'a précipité dans des abîmes encore un peu plus profonds. Ses fréquentations tendent à empirer avec le temps, tout comme son rapport à l'alcool sur lequel il a de moins en moins de contrôle.

personnalité › Tybalt n'est peut être pas un ange, mais il n'est pas non plus le mauvais bougre pour qui il aime souvent qu'on le prenne. D'une sensibilité exacerbée, et ça depuis son plus jeune âge, il a simplement trouvé un moyen d'exorciser ses peines et ses frustrations, tout en sachant que ça ferait réagir autour de lui. Plus tourmenté qu'il n'y parait, il a beaucoup souffert de l'absence de sa mère dans sa vie et s'est construit avec le besoin de compenser ce vide. Si sa conduite laisse souvent à désirer et qu'il peut parfois devenir incontrôlable, il n'a pas pour autant un mauvais fond et désespère que quelqu'un le remarque.

› Il prétend souvent qu'il n'a aucun rêve, mais ce n'est pas tout à fait vrai. S'il manque clairement de volonté pour entreprendre quoi que ce soit, cette vie parsemée de dépenses frivoles et de fêtes dénuées de sens ne le comble pas autant qu'il le laisse croire. Seulement il est loin d'avoir autant confiance en lui qu'on le pense, surtout face au regard que ses aînés lui portent la plupart du temps, eux qui ne voient plus de lui que son incapacité à faire quoi que ce soit de productif. Alors le plus souvent, c'est encore plus simple de leur donner raison et de devenir ce cadet irrécupérable dont ils ne savent plus quoi faire plutôt que d'avouer qu'il se sent constamment de trop au sein de sa propre fratrie.

fratrie On ne fait pas plus intimidante qu'Audrey, et ça n'est pas son cadet qui dira le contraire. L'ainée Weatherton a toujours brillé dans tout, réussissant tout ce qu'elle entreprenait avec une aisance presque culpabilisante, devenant avec les années un copié/collé de leur père qui admirait sa passion pour l'entreprise familiale pendant que du coté de Tybalt, chacun savait que le sujet susciterait peu d'enthousiasme. Difficile d'imaginer plus différents que ces deux-là, et c'est en étant tout à fait conscient que son attitude désinvolte et ses frasques irritent sa sœur au plus haut point que Tybalt a toujours pris un malin plaisir à lui garder une place aux premières loges. Au fond, il sait que quoi qu'il pourrait tenter pour remonter dans son estime et lui prouver qu'il n'est pas seulement bon à dépenser l'argent de la famille, Audrey n'aura sûrement jamais de lui une autre image que celle d'un gamin pourri gâté à qui on a tout laissé passer. Et ça, ça le mine plus qu'il n'ira jamais l'avouer, parce qu'après toutes ces années il ne sait toujours pas s'il leur sera possible de se comprendre un jour.

Avec James, les contacts étaient autrefois plus faciles et son frère se montrait même presque protecteur à son égard, lorsqu'il fallait lui remonter les bretelles face à son comportement de plus en plus ingérable et que son père se refusait la plupart du temps à hausser la voix avec lui. Mais James est parti étudier en Europe pour se former au sein des meilleurs ateliers, et la relation entre les deux frères s'est de plus en plus distendue, jusqu'à ce que James finisse par ne plus donner de nouvelles et par réapparaitre un beau jour comme si rien n'avait changé. Tybalt ne l'a jamais exprimé clairement, mais leur ancienne relation lui manque et le fait que son ainé se soit muré dans une implacable froideur avec les années, jusqu'à finalement rejoindre l'entreprise familiale et la faire lui aussi passer avant tout le reste, n'a fait que les éloigner de plus en plus. Aujourd'hui, il sait que James se range le plus souvent du coté d'Audrey quand ses frasques reviennent sur le tapis et qu'il est aussi désemparé qu'elle de le voir agir comme si rien n'importait à ses yeux. Mais une part de lui se surprend à aimer l'idée de le décevoir, tant qu'il ne se heurte pas à son indifférence.