i can't pretend. (tyfael)

La semaine avait été difficile. Tu n’arrivais toujours pas à croire que la soirée que tu avais passée avec Rafael s’était terminée ainsi. Tout se passait bien, trop bien peut-être. Avoir Rafael dans tes bras, pouvoir respirer son odeur alors que vous dansiez sur une chanson plus qu’explicite, tu étais conscient de la chance que tu avais. Mais la bulle dans laquelle vous étiez avait bien vite éclatée. Un coup de téléphone, c’était tout ce qu’il avait fallu. Un coup de téléphone pour que le visage de Rafael se durcisse de nouveau et devienne complètement paniqué. Tu n’eus même pas le temps d’être jaloux de cette Sofia car son identité te fut rapidement donnée. Rafael l’avait appelée mon bébé. Si l’on t’avait vidé un seau d’eau glacé sur la tête, l’effet aurait été le même. Rafael avait un enfant ? Tu avais du mal à réaliser l’énormité de cette nouvelle et tu sentais la panique monter. Apparemment elle était capable de comprendre qu’il allait arriver donc ce n’était peut-être pas un nouveau-né mais dans tous les cas, c’était un enfant. Rafael ne t’avait pas laissé le temps de processer l’information, il s’était enfui, inquiet de ne pas arriver assez vite à l’hôpital. Il t’avait fallu plusieurs minutes pour te rendre compte que tu te trouvais toujours au milieu de la piste de danse, entouré de corps qui bougeaient en vivant la meilleure soirée de leur vie. Tes oreilles bourdonnaient encore quand tu quittais le speakeasy et tu ne remarquais même pas le regard désolé du videur quand tu remontais à la surface.

Les jours qui avaient suivi n’avaient pas été meilleurs. Tu te sentais trahi. Rafael aurait pu te parler de sa fille lors de vos conversations. Il t’avait dit quand tu avais visité Sunhill qu’il y habitait seul. Mensonge apparent désormais … Mais derrière la trahison, derrière cette colère qui t’animait, il y avait surtout la peur. Au fil des jours et de vos rencontres, tu t’étais attaché à Rafael. Tu n’avais pas voulu le reconnaître et tu le nierais si on te le demandait. Pourtant, si ce n’était pas le cas, tu ne serais pas dans cet état. Il était devenu important pour toi ou plutôt, re-devenu important car il l’avait été à une époque même si tu ne le lui avais jamais dit. Seulement, s’attacher à Rafael désormais n’était plus simplement faire le choix d’un attachement à un homme. L’idée que Rafael compte sur toi, que quelqu’un dépende de toi te terrifiait. Mais l’idée que Rafael ait une fille et que si les choses continuaient sur cette lancée, tu aies à la rencontrer et à jouer un rôle pour elle, c’était quelque chose que tu n’arrivais pas à envisager. Alors tu fis ce que tu as toujours fait de mieux, tu évites le problème et tu te distrais comme tu peux. Voilà comment tu t’es retrouvé dans une soirée guindée au Waldorf, invitation que même James avait trouvé étrange que tu acceptes. Tu avais ensuite accompagné Gigi pour un vernissage et le reste du temps, tu avais enchainé les soirées, ne cherchant même plus à savoir qui t’invitait. L’essentiel était que tu ne te retrouves pas seul, dans le silence, avec tes pensées.

Oh tu avais reçu les messages de Rafael. Bien sûr que tu les avais reçus. Tu avais même imaginé lui répondre mais à chaque fois, tu imaginais ce que cela voudrait dire. Oui, tu avais envie de Rafael dans ta vie, désespérément mais tu brisais tout ce que tu touchais. Alors essayer de ne pas briser Rafael était une chose. Mais avec sa fille, il n’y avait pas d’essai possible. Et puis c’était loufoque quand tu y pensais. Toi ? T’occuper d’un enfant alors que tout le monde passait son temps à te dire que tu en étais encore un ? Risible … Alors même s’il te manquait, tu préférais les protéger tous les deux et rester dans ta colère. C’était mieux ainsi. Ton silence avait été total, tu avais même veillé à ne pas te rendre au cottage alors que cela aurait été la distraction parfaite.

Ce soir, tu avais décidé de rester sur le yacht. Ton corps commençait à te faire sentir qu’il était peut-être temps de faire une pause pour mieux repartir. Alors tu t’étais installé sur le pont, une couverture t’entourant près d’un chauffage extérieur. Les réseaux sociaux que tu faisais défiler sur ton téléphone te permettaient de passer le temps alors que tu profitais du grand air. Tu avais mangé un morceau, rien de bien consistant mais cela te suffisait. Tu entendis des bruits de pas déterminés sur le ponton du port mais n’y prétais pas attention. Et puis les cris commencèrent : « WEATHERTON ! MOVE YOUR ASS AND COME TO TALK PLEASE. » L’idée que Rafael puisse venir te chercher jusque chez toi ne t’avait pas traversé l’esprit. Simplement parce que tu avais pensé qu’il en était arrivé à la même conclusion que toi. Tu te levais brusquement et te pris les pieds dans la couverture. Tu manquais te tomber et te donnait un coup dans le coude en te relevant. « Shit it hurts! » Laissas-tu échapper alors que Rafael continuait : « I SWEAR TO GOD : I'M GOING TO GET IN YOUR FUCKING BOAT AND COME AND GET YOU BY THE BALLS. » Activant le pas tout en massant ton coude, tu fis le tour du pont pour arriver au niveau de la passerelle, face à Rafael. Tu étais bien décidé à lui dire de rentrer chez lui où devait l’attendre sa fille. Mais quand ton regard se posa sur son visage, tu compris que cela ne servait à rien de le proposer. Rafael était venu en découdre et tu n’allais pas avoir beaucoup le choix. « It’s not because I live in a marina that I do not have neighbours you know? » Oui, tu étais une petite merdeux mais ça, Rafael le savait déjà. Tu pouvais voir quelques regards curieux sur les ponts des bateaux alentours mais en vrai tu t’en foutais. C’était vraiment pas la pire chose que tes voisins auront vu, ils s’en remettront. « I see there is no point in asking you to leave so come on up, we’ll do this inside. » Tu appuyais sur un bouton et un escalier s’activa pour permettre à Rafael de monter sur le yacht. Tu le laissais accessible la plupart du temps mais ce soir, tu n’attendais vraiment personne. Une fois Rafael sur le yacht, tu lui dis : « Follow me. » Le trajet fut court, vous arriviez vite à l’intérieur, au chaud, dans le salon. Tu ne savais pas vraiment à quoi t’attendre ou ce que tu devais espérer de cette discussion que tu avais fui depuis une semaine. Maintenant que tu n’avais pas le choix de la vivre, il fallait bien faire avec. « You wanted to talk? Let’s talk, I’m all ears. » Dis-tu en croisant tes bras devant toi. Pas la position la plus ouverte au dialogue mais bon, tu avais été blessé alors tu ne comptais pas rendre l’exercice simple pour Rafael. Rafael qui, une fois que son visage fut éclairé par la lumière, n’avait pas l’air d’être au meilleure de sa forme.

S’enfuir, ne pas faire face à la réalité. C’était ta réaction habituelle, ta réaction par défaut. Il était plus simple d’ignorer le problème plutôt que de lui faire face. Voilà pourquoi tu fuyais Rafael depuis une semaine. Il t’avait blessé en partant ainsi, il t’avait blessé par l’omission qu’il avait faite. Tu avais l’impression de t’être fait avoir, d’être tombé dans les filets de ton ancien camarade, complètement envouté, pour apprendre désormais que tu ne pourras jamais l’avoir. Tu avais du mal à t’occuper de toi alors comment pouvais-tu envisager t’occuper de Rafael et de sa fille ? Et surtout, comment lui avait-il pu l’envisager ? Tu ne lui avais pas caché les aspects de ta vie les moins reluisants. Il les connaissait. Bien sûr, tu comptais garder certains aspects secrets jusqu’à la fin des temps mais pour le reste, il devait se douter que tu n’étais vraiment pas la personne qu’il voulait à ses côtés pour prendre soin de sa fille. Sa fille … Ce concept te donnait le tournis. Vous étiez si jeunes, tu avais encore l’impression d’être adolescent … Certainement parce que tu n’avais pas grandi comme te l’avait fait remarquer ton frère à de nombreuses reprises. Au final, en ne répondant pas à Rafael, tu avais l’impression de lui faire une faveur. Il se rendrait bien assez vite compte que tu n’étais pas la bonne personne pour l’accompagner dans cette aventure. C’était une manière pour toi de justifier la douleur qui se manifestait dans ton être à l’idée de perdre Rafael pour toujours. Certains trouveront cela ridicule, vous ne vous étiez pas retrouvés depuis longtemps mais avec lui, tu avais l’impression de valoir quelque chose.

Son apparition sur la marina était donc pour toi une surprise et en même temps une fatalité. Rafael était têtu, compter sur le fait qu’il laisse tomber, c’était un gros pari de ta part. C’était aussi parier sur le fait qu’il s’était moins attaché que toi. Qu’il pouvait tout mettre de côté et passer à autre chose. Mais son air fatigué, son visage marqué et ses hurlements disaient tout autre chose. Il avait dû passer une semaine horrible, auprès de sa fille, alors que toi tu étais sorti plus que tu ne l’avais fait depuis vos retrouvailles. Oublier, encore et toujours, renouer avec ce que tu avais été. Tu laisses Rafael monter et te suivre dans le salon du yacht. Tu ne cherches pas à lui mettre plus de bâtons dans les roues, tu peux le laisser s’expliquer, cela ne te coûte rien. Et puis si le revoir fait battre ton coeur plus fort, il ne l’entend pas, tu peux garder cela pour toi. « Sofia isn't my daughter. Not yet. She was Miguel's daughter, she is five. And I'm gonna adopt her, soon. I am the only family she has. And don’t talk about my sister, she can't take care of herself. » La bombe est mâchée. La possibilité ne t’avait pas traversé l’esprit et pourtant. Miguel avait une fille, une fille dont Rafael avait récupéré la garde à la mort de son père. Qu’elle soit sa nièce ou sa fille n’avait aucune importance à cet instant précis, Rafael avait accepté de jouer ce double-rôle, il n’avait pas dû avoir le choix. Alors que tu avais beaucoup défendu la soeur de ton interlocuteur, cela ne t’aurait pas traversé l’esprit. Elle te ressemblait trop pour que tu penses qu’elle puisse s’occuper d’une enfant de cinq ans. Cinq ans … Tu avais à peu près le même âge quand ta mère avait disparu de ta vie. Elle n’était pas morte mais à l’époque, c’était tout comme. Tu te passes une main sur le visage parce que tout cela est tragique mais cela ne change rien au fait que pas plus que la soeur de Rafael, tu n’es pas la bonne personne à mettre dans la vie d’un enfant. « She's everything for me. I love her and I didn't know how to talk about her, I was scared. I don't want to lose you and my silence causes this loss. » Tu as envie de lui crier que toi non plus tu n’as pas envie de le perdre. Bien sûr que tu n’en as pas envie. Tu as envie de déposer tes mains sur ses traits tirer et de faire disparaître les tensions qui le paralysent. Mais comment Rafael ne peut-il pas comprendre qu’il met sa nièce, celle qu’il considère comme sa fille en danger en étant ici ? Que peuvent-ils avoir à gagner à t’avoir dans leur vie ? Rien, strictement rien. « I'm really sorry Tybalt, I just didn't know how to tell you... I was scared, but I'm not anymore. » Il ne faut pas être un génie pour comprendre pourquoi Rafael n’a pas voulu te parler de sa nièce. Ta réputation n’est plus à faire et n’importe quelle personne normalement constituée hésiterait. Tu lui avais pourtant dit que cette réputation n’était pas que des mots. C’était en partie qui tu étais et c’était pour cela qu’il devrait fuir au lieu de s’obstiner. Il semble à bout, complètement à bout et des larmes se mettent à couler sur tes joues. Ton coeur ne tient plus, tu es blessé certes mais tu n’as jamais été cruel. Tu approches tes mains de ses joues et tu essuies délicatement les larmes qui y coulent. « You should be scared. » Te surpris-tu à lui dire alors qu’une de tes mains descend dans ton cou. Son regard terrorisé te fait comprendre que tu viens de sortir une énormité. « I  mean, you should be scared of me. You know that I am no better than your sister right? My whole family thinks I am not capable of taking care of myself because I am irresponsible. Nobody wants to give me any responsibility because I cannot be trusted. if you love your niece as much as you do, you need to understand I am doing you a favour. » Oui, dans ta tête, cela fait complètement sens. Tu n’étais même pas certain d’être à la hauteur des attentes de Rafael, de l’amour qu’il pourrait un jour (peut-être) te porter alors penser à sa nièce, qui sera bientôt sa fille, cela n’aide pas. « How is she? » Son air complètement défait, les cernes sous ses yeux, tu ne savais pas si la situation était bonne ou mauvaise. Rafael ne méritait pas de perdre une autre personne qui lui était chère, son frère et sa belle-soeur c’était déjà suffisant. « Sofia, how is she? » La question était peut-être ridicule et hors contexte mais tu n’avais jamais souhaité qui lui arrive malheur, même quand tu ne connaissais pas son existence.

Rafael aurait dû fuir. Il aurait dû voir dans ce coup du destin un signe qui aurait du l’amener loin de toi. Depuis vos retrouvailles, tu ne lui avais rien caché. Ni le bon, ni le mauvais. Et c’était le mauvais qui finissait toujours par gagner avec toi. Tu n’étais jamais assez pour qui que ce soit, tu traversais la vie en sachant être le raté de toutes les situations. Bien sûr, tu laissais voir une autre image, celle du roi du monde ou du moins, du roi de son royaume habilement constitué au fil des années. Alors Rafael aurait dû se satisfaire de ton silence, il devrait t’en remercier. Au lieu de cela, il était devant toi, épuisé et désemparé, à se battre pour quelque chose qui n’aurait sans doute jamais dû commencer. Les larmes du jeune homme sont ce qui te fait baisser les bras. Elles sont une arme redoutable car tu ne veux voir sur le visage de Rafael que des sourires ou des regards agacés, pas des larmes. Tu sais que tu joues avec le feu mais tu t’approches, tu les essuies délicatement, gardant son visage entre tes mains en lui demandant comment va sa nièce. Avec les tragédies vécues par sa famille ces derniers temps, il ne manquerait plus que Rafael perde sa nièce. « She's ok. She had a cholecystite. She's ok now. » Tu ne vas pas faire genre que tu sais ce qu’est cette maladie. Il aurait pu l’inventer que c’était à peu près pareil. Mais qu’importe au final parce que ce qui est important c’est qu’elle va bien. Et alors qu’il prononce ces mots, tu sens que le corps de Rafael se détend un peu. C’est un souci de moins, c’est certain. Elle ne sera peut-être pas remise de suite mais elle va bien et elle a son oncle pour l’aider. Malgré cette information, Rafael reste tourmenté. Il se bat avec lui-même, du moins on dirait qu’un combat se joue derrière ses yeux larmoyants. Finalement, il ouvre la bouche pour te dire : « Weatheron, I know you never asked for this, but I need you in my life. You come again and I can’t live without the idea of you. » Tu ne sais pas à quoi tu t’attendais mais certainement pas à ça. Rafael n’était pas un impulsif, Rafael était quelqu’un qui réfléchissait à tout, tout le temps. Voilà pourquoi tu ne comprenais pas qu’il s’obstine à vouloir de toi alors que tu n’allais être qu’une mauvaise influence pour lui et pour sa nièce. Mais de ce discours, tu retenais surtout une chose. Rafael venait de te dire qu’il avait besoin de toi dans sa vie. il était en train de te choisir toi, de se battre pour ta présence dans sa vie même si cette dernière pouvait être un désastre. Et ça, ça ne t’était jamais arrivé. Ta présence était subie par la plupart de ton entourage, souvent associée à un microbe dont on ne peut pas se défaire. Tu y mettais un point d’honneur à ne pas les laisser tranquille mais eux ne t’avaient jamais choisis. Alors que tes pensées sont ailleurs, tu ne remarques pas le regard déterminé de Rafael mais quelques secondes plus tard, ses mains son sur ton visage et ses lèvres sont sur les tiennes. A cet instant précis, tu ne réfléchis plus, tu te laisses emporter par ce baiser passionné qui te fait ressentir des choses que tu n’as jamais ressenties auparavant. Tu ne saurais mettre des mots dessus, c’est juste parfait et tu n’as pas envie de que cela s’arrête. Rafael finit pourtant par se reculer et c’est comme si tu te prenais un grand seau d’eau sur la tête. « Now, I can’t live without you. I am sorry if I’m not the man you need. » Bouche bée, ton cerveau arrive à peine à réaliser ce qui est en train de se passer. Comment est-ce que quelqu’un d’aussi merveilleux que Rafael pouvait ne pas vivre sans toi ? La peur de le briser, la peur de retomber dans tes travers étaient tétanisante. Tu le vois s’éloigner, tu le vois se retourner et prendre la direction de la porte. Ce n’est que quand tu entends la porte se refermer que tu sors de ta torpeur. Tu pousses un long soupir avant de passer tes mains sur ton visage. Tu ne sais pas vraiment expliquer pourquoi mais tu as l’impression que quelque chose se joue à cet instant précis. Deux choix s’offrent à toi. Celui de rester là où tu es et de laisser Rafael sortir de ta vie pour toujours. Ou celui de le rattraper avant qu’il ne soit trop tard, celui d’essayer d’être à la hauteur de la confiance qu’il place en toi et de l’affection qu’il te porte. Ce deuxième choix est terrifiant et vertigineux. C’est tellement plus simple quand personne n’attend rien de vous. Comme ça, personne n’est déçu quand vous ne répondez pas à ses attentes. C’est aussi pour cela que tu n’as jamais essayé de te battre pour quoi que ce soit. Alors que tu fermes les yeux, une conversation te revient à l’esprit. Celle que tu avais eu avec ton père quand tu lui avais parlé du divorce avec ta mère : You have to take a chance kid otherwise life will pass you by with no real taste. Yes, our marriage ended as a divorce but I got three great kids out of it so it was worth it in the end. Ton père avait sauté le pas, il avait essayé et tant pis si cela n’avait pas marché parce qu’il avait essayé de faire de son mieux. A vingt-sept ans, n’était-ce pas le moment d’essayer ? Tes jambes se mettent en marche et tu te mets à courir. Tu passes la porte, la laissant claquer derrière toi et tu cours sur le ponton pour rattraper Rafael. L'arrêt de bus que tu aperçois au loin est vide, il n'est pas encore parti, il est encore sur le yacht. Tu descends les marches deux par deux pour gagner le ponton du dessous et quand tu aperçois sa silhouette, tu te mets à crier : « Rafael wait! » L’ironie de la chose ne t’échappe pas, c’était lui qui avait crié en premier pour attirer ton attention. Il s’arrête et se retourne, te laissant le temps d’arriver à sa hauteur. Tu es légèrement essoufflé mais tu t’en fiches complètement. « Please don’t go. » Ton ton est suppliant, tu n’as jamais été le meilleur pour faire des discours mais tu es honnête. «  I don’t know what I need but I know what I want. » Ton regard est ancré dans le sien, Rafael ne peut pas ne pas comprendre ce que tu es en train de lui dire. « Now that I know what it’s like to have you in my life, I don’t think I can live without you either. So I’ll promise to try to be what you need. The both of you. » Tu n’avais pas la moindre idée de ce que cela voulait dire, de ce que cela représentait mais il était temps que tu prennes des risques. Tu ne pouvais pas vivre toute ta vie dans ce yacht, seul ou avec des courtisans qui n’en avaient qu’après ton argent ou ton influence.

Rafael a joué carte sur table. Il ne s’est pas caché, n’a pas cherché à dissimuler la vérité. En faisant cela, il mettait la suite de votre histoire totalement entre tes mains. Il avait refusé de faire le choix pour vous, refusé d’accepter les évidences qui n’en restaient pas moins réelles. Tu étais la dernière personne à qui l’on penserait pour s’occuper d’un enfant. Irresponsable, à qui on ne peut pas faire confiance, sur une autre planète, ce sont des choses que tu entendais depuis des années à ton sujet. Même si tu as certaines valeurs et certaines lignes auxquelles tu tiens, tu ne peux qu’avouer que tu n’es pas une personne qui se tient à grand chose. Tu as essayé pourtant mais tu as fini par te lasser des divers projets entrepris, tout comme des relations qui commençaient fort pour se terminer en disputes. C’est toutes ces mésaventrues que tu voulais éviter à Rafael. Une fois la choix entre tes mains cependant, il y avait une partie de toi qui ne pouvait s’empêcher de penser que si tu ne faisais pas quelque chose maintenant, si tu n’essayais pas, tu passeras à côté de quelque chose qui pouvait être phénoménal. C’est cette pensée plus qu’une autre qui faisait que tu t’étais mis à courir sur les pas de Rafael, désespéré de le savoir encore dans les parages. Alors quand ton regard se posa sur lui, tu criais pour attirer son attention. Il ne se retourna pas de suite mais il s’arrêta et c’était déjà ça. Les grands discours, ce n’était pas ta spécialité mais tu savais aller droit au but. C’est ce que tu fis sous le regard brûlant de l’homme qui faisait battre ton coeur toujours un peu plus vite. Ses yeux s’humidifiaient à mesure que tu parlais et tu espérais que c’était un bon signe parce que tu venais de te jeter d’une falaise sans aucune sécurité. Le pas que tu venais de franchir, cette promesse dont tu ne comprenais pas encore tous les contours était un saut dans l’inconnu. Tu allais devoir apprendre, et apprendre vite certainement, pour ne pas te fracasser sur les sol, pour espérer faire un atterrissage en douceur. Mais Rafael sourit. Et au lieu de s’enfuir, il avance vers toi. La peur terrible d’être rejeté malgré tout s’éloigne et tu lies tes doigts à ceux de Rafael quand il attrape ta main. Il se rapproche encore et te dit : « I don’t go anywhere. » La détermination dans ses paroles et dans son attitude est ce qui te touche le plus. Il ne va aller nulle-part, il t’a choisi comme tu viens de le choisir. L’avenir n’est plus une préoccupation, tout s’efface et seul Rafael, son torse contre le tient compte. Ses yeux brillants de larmes de bonheur rendent son visage encore plus beau et il finti par venir te prendre dans ses bras. Cette étreinte te ramène à la semaine dernière, sur la piste de danse. Cette fois, il n’y a que le bruit des vagues qui vient accompagner ce moment si spécial. « I never stopped thinking about you. After all these years. » Tu aurais sans aucun doute fait une remarque taquine à ces paroles si Rafael n’avait pas posé ses lèvres sur les tiennes juste après avoir prononcé ses paroles. Toute idée de réponse s’évapora immédiatement alors que tu répondis à son baiser avec fougue. Cette fois, il n’y avait pas à te retenir. Tu serres Rafael contre toi alors que sa langue vient à la rencontre de la tienne. Il y a quelque chose de libérateur dans ce baiser, comme si vous l’attendiez depuis longtemps et qu’il ne faisait qu’ouvrir la porte à tout un nouveau champs de possibles. A cet instant, tu ne regrettes pas d’avoir sauté, la récompense est à la hauteur du risque. Quand l’oxygène commença à vous manquer, c’est halletant que tu reculais ton visage de quelques milimètres. Tu vins déposer des petits baisers volés sur la bouche de Rafael avant de lui dire : « I asked your brother about you, you know? When I met him. » Parce que tu avais voulu savoir où en était Rafael, parce que toi non plus tu ne l’avais jamais oublié. Son frère t’avait regardé avec des yeux équarquillés, la surprise clairement écrite sur son visage mais t’avait répondu quand même. « Can you stay or do you need to go back? » Tu n’avais pas envie de le laisser partir, tu n’avais envie que d’une chose, l’entraîner à l’intérieur et prendre soin de lui car il était évident qu’il n’avait pas pris soin de lui cette dernière semaine. Mais tu ne savais pas si Sofia était à la maison ou à l’hôpital, si Rafael devait retourner la voir ou non, tu ne savais pas grand chose à vraie dire. « I would really like you to stay, you look like hell and you need some love darling. » Le bien-être de Sofia avait dû être la seule préoccupation de Rafael ces derniers jours. Quant à lui, qui s’était occupé de lui ?

Ce soir, tu as fait le grand saut. Tu as pris une décisison qui va certainement changer pas mal de choses dans ta vie. Faire cette promesse à Rafael, ce n’était pas simplement lui promettre d’essayer d’être un bon partenaire. C’était bien plus que cela et ça touchait des pans entiers de ta vie sans que tu ne saches encore exactement identifier quoi. Cela faisait vingt-huit ans que tu vivais sans aucune responsabilité. Il t’était déjà difficile de t’occuper de toi, de tes humeurs et de tes sentiments. Toutes les relations que tu avais eues s’étaient terminées de manière catastrophiques alors tu avais envie d’essayer. Parce que tu avais envie d’autre chose avec Rafael. ll n’avait rien à voir avec les autres personnes de ton entourage, les autres personnes à qui tu avais laissé leur chance. C’est ce qui te laissait espérer que cette fois, les choses pouvaient être différentes. Tu n’oubliais pas que cela dépendrait en grande partie de vous et des choix que vous pourriez faire à deux pour que cela marche et convienne à tout le monde. Le saut dans le vide était vertigineux mais quand tu avais Rafael dans tes bras et ses lèvres sur les siennes, il n’y avait pas d’autre issue que celle-ci à tes yeux. Il t’a dit qu’il irait nulle part mais il faut se rendre à l’évidence, il a des obligations de son côté qui vont sans doute l’obliger à partir. C’est égoïste de ta part de lui demander de rester mais tu es une personne fondamentalement égoïste alors tu tentes quand même ta chance, n’hésitant pas à inclure des petits surnoms pour l’amadouer. Cela le fait rire, un rire éraillé comme si rire était quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis un moment. La semaine avait dû être bien difficile … « I can stay one hour. Sofia gets out of hospital tomorrow and I have to prepare the house for her return. » Un sourire satisfait se dessine sur tes lèvres. Une heure c’est déjà mieux que rien alors tu prends ce que l’on te donne. Rafael avait été clair tout à l’heure, Sofia devait passer avant tout le monde alors tu ne t’attendais pas à une autre réponse. « Maybe you should meet her one day. She’s a lovely child and I’m sure she’ll loves you. » Ces paroles venaient apporter une dose de réalité à la promesse que tu avais faite. Bien sûr que cela allait impliquer de rencontrer la petite fille mais cette idée te terrifiait au plus haut point et cela dû se lire sur ton visage car Rafael te dit : « Not right away, don’t worry » Ton rythme cardiaque se calma légèrement. L’idée qu’une enfant de six ans te terrifie ainsi était risible quand tu passais ton temps entouré des grands de ce monde et de personnes de pouvoir. Mais Sofia aura toujours le pouvoir dans ta relation avec Rafael car malgré le fait que votre attachement est réel, un mot de sa nièce contre toi et tu savais qu’il ferait le sacrifice de cet attachement pour le bien-être de sa nièce. Cette rencontre allait être tout sauf reposante et il valait mieux laisser la petite fille guérir avant d’organiser quoi que ce soit. « Can I enjoy you a little bit before meeting her? » Tu avais envie de passer du temps avec Rafael, rien que Rafael pour l’instant parce qu’il y avait tellement de choses à apprendre sur l’autre, tellement de choses à découvrir et à construire à deux avant de rajouter la petite fille à l’équation que tu avais envie d’être égoïste encore un peu. « Don’t worry, I plan on meeting her at some point. But only when she is fully recovered. » Cela te permettait de gagner un peu de temps et jouait pour ton avantage, il fallait le reconnaître. Laissant ton pouce carresser la joue de Rafael, tu attrapais sa main et l’entrainait de nouveau vers le yacht. « What do you say to taking a shower while I heat something my cook left in the fridge? » Avec n’importe qui d’autre, tu aurais entrainé la personne directement dans ta chambre mais Rafael ne devait avoir ni la tête à ça, ni l’énergie là tout de suite. Alors à la place, tu délivrais sur ta promesse de prendre soin de lui. « You do not want to eat anything that I would cook, trust me. » Cuisiner n’avait jamais été quelque chose qui t’intéressait et le peu de fois où tu avais essayé, tu avais failli mettre le feu à la cuisine donc tu évitais le plus possible cette pièce.

Maintenant que tu y réfléchis, tu ne sais même plus dire la dernière fois que tu as été en couple. C’était il y a bien trop longtemps pour cela. Histoire tragique, chaque personne que tu as laissé pénétrer dans ton intimité a fini par te briser le coeur ou te trahir. Toutes sauf Mina qui est aujourd’hui l’une de tes meilleures amies. Les souffrances endurées à la fin de cette relation en ont valu la peine finalement. Là, tout de suite, ce n’est qu’euphorie. Ce n’est que du plaisir et du bonheur à l’état pur parce qu’il n’y a rien de plus grisant que de se rendre compte que l’on est sur la même longueur d’ondes. Que de se rendre compte que l’on est prêt à sauter avec vous vers un inconnu à construire à deux. Alors que Rafael te parle de rencontrer sa nièce, tu sais que cela va arriver, c’est une évidence. Mais pas tout de suite. « Pervert » Ton rire vient se mêler à celui du jeune homme. Tu assumes sans problème ce rôle parce que tu n’as jamais caché à Rafael que tu le trouvais magnifique. Bien sûr que tu étais attiré par lui comme un aimant mais pour une fois, ce n’était pas seulement physique et le fait qu’il y ait autre chose te permettait d’être patient. Tu rassures cependant Rafael car tu comptes bien rencontrer sa nièce mais pas de suite. Il y avait trop de choses qui devaient se passer avant et pas que de ton côté. Sofia était encore à l’hôpital et allait avoir besoin de guérir et de prendre soin d’elle avant que vous n’envisagiez une rencontre. Tu vis sur le visage de ton interlocuteur qu’il était aligné avec ce que tu lui disais alors vu qu’il avait proposé de rester une heure de plus à tes côtés, tu l’entrainais sur le yacht. Mine de rien, il commençait à faire froid à Bristol en ce mois de novembre. Tu entraines Rafael à l’intérieur, lui laissant observer tout ce qui se trouve autour de lui. Le yacht est un endroit bien plus personnel que ton loft, surtout la partie privée où personne n’a le droit de pénétrer lorsque tu organises tes soirées. C’est là que tu passes le plus clair de ton temps et que tu te sens le mieux. Tu espérais que Rafael pourrait apprécier ce lieu aussi, vous risquiez d’y passer un peu de temps. Tu proposais au jeune homme de prendre une douche et de manger un morceau avant de repartir. Tu en profitais pour lui confier en faisant une blague que tu n’avais aucun talen culinaire. « Before everything… I wasn’t a great cook too, but now, I learned some recipes. One day we’ll cook together and you’ll see that you can do it. » La vérité c’était que tu n’avais aucune envie de te mettre à la cuisine. Mais l’idée de cuisiner avec Rafael avait quelque chose d’excitant. Tu n’avais jamais été un très bon élève mais tu pouvais au moins essayer. Cela ne te coûtera pas grand chose de le faire. « I am a terrible student based on all of my teachers’ feedback but if you are up for the challenge, I will try. » Essayer c’était déjà bien. Est-ce que cela sera productif ? Tu n’en as aucune idée car jusqu’ici tu avais créé plus d’accidents que de plats mangeables. Rafael semblait serein sur le fait de pouvoir t’apprendre ce qui était déjà ça. « Can you show me the way to the shower ? » Hochant la tête, tu le guidais vers la salle de bain. Pas celle collée à ta chambre, l’autre, celle qui était faite pour les invités et que tu utilisais de temps en temps si elle était plus près. Vu que tu n’avais pas énormément d’invités qui restaient dormir, autant profiter de celle-ci aussi. Une fois Rafael dans la pièce, tu remarquais qu’il n’avait pas fermé à clé mais tu chassais l’idée de le rejoindre sous la douche. Une prochaine fois peut-être. Retournant à la cuisine, tu allumais le four et trouvais dans le frigo, un reste de lasagnes que tu pouvais facilement réchauffer. Tu sortis deux assiettes et des couverts que tu installes sur le bar de la cuisine quand Rafael refait son apparition dans la pièce. Un regard suffit pour te couper la respiration. « I take some of your clothes… mine was… yuck. Hope you don’t mind. » Tu ouvres la bouche, tu le sais mais aucun mot n’en sort. Fuck … Voir Rafael, les cheveux mouillés, habillés de tes vêtements, c’était trop pour ton pauvre cerveau et pour ton pauvre coeur qui n’était pas sûr de s’en remettre. « You can keep them if you want. » Ok, fuck, tu ne sais plus ce que tu dis apparemment vu le regard étonné que te lance Rafael. Tu as bien conscience d’être ridicule alors tu secoues la tête et te racle la gorge avant de lui dire : « Sorry, you don’t have to but you look really good wearing them. » Complimenter Rafael te semblait être la meilleure manière de te sortir de cette situation sans qu’il ne te prenne pour un fou et ce n’était pas comme si tu mentais, il était magnifique et n’avait jamais été aussi attirant à tes yeux. Te tournant vers le four, tu ajoutais : « The lasagna should be ready in a couple of minutes. » Ton attention se porta de nouveau vers Rafael et tu t’approchais de lui, presque comme dans une transe. Ta main droite vint jouer avec quelques boucles de ses cheveux alors que tu profitais de cette proximité encore nouvelle et si fragile. Tu te retins de l’embrasser, tu avais trop peur de ne pas pouvoir t’arrêter si tu cédais à la tentation …

Il y avait quelque chose de particulièrement intime dans cette situation qui aurait sans doute dû te faire paniquer. Rafael et toi ne faisiez rien de particulire et pourtant, avoir le jeune homme chez toi, dans le seul lieu dans lequel tu te sentais réellement chez toi alors qu’il portait tes vêtements, c’était un niveau d’intimité que tu avais avec peu de personnes. Tu n’étais pourtant pas quelqu’un qui repoussait les gens plus que cela mais tu ne leur laissais pas la possibilité de prendre leurs aises. Là, tu avais l’envie profonde que Rafael se sente à l’aise, se sente comme chez lui parce que tu avais besoin qu’il ait envie de revenir. Tu ne sais pas encore ce que l’avenir vous réserve mais une chose est certaine, ni l’un ni l’autre vous n’étiez prêts à faire face à l’attention des médias. Alors pour l’instant, sans faire de cachotterie non plus, il sera bien plus agréable pour tout le monde de vous voir chez toi ou hors de Bristol quand tout le monde te croit à Ibiza ou dans une autre station balnéaire à faire la fête. Rafael semble trouver amusant le fait que tu sois destabilisé de le voir porter tes vêtements et tu peux le comprendre. Ce n’est pas souvent que tu laisses derrière toi le personnage de l’homme toujours sûr de lui. Toi aussi tu te dévoilais un peu plus et surtout, tu profitais du visuel qui se trouvait devant toi, t’abruvant des images comme un homme qui n’a pas bu depuis des lustres. « I take the compliment » Parce que tu es comme envouté, tu t’approches de lui parce que tu as ce besoin viscéral de le toucher, de te rapprocher de lui. Il sera parti bien assez tôt, te laissant avec un vide qu’il faudra essayer d’oublier alors que tu ignoreras certainement quand tu le verras la prochaine fois. Alors que ton index se perd dans ses boucles, lui aussi semble avoir perdu son vocabulaire : « Hum, hum » Ton regard ne quitte pas le sien et alors que tu allais laisser ton index descendre sur la peau de son visage, la main de Rafael vint attraper ton poigner pour te ramener brutalement à la réalité. Oui, tu aurais aimé que ce moment suspendu dure toujours mais Rafael semblait plus raisonnable que toi. « It's not that I don't like what you're doing, but I don't think I'll be able to do anything if you keep this up. » Cela te rassure au moins sur le fait que tu n’as pas été trop loin ou que tu n’as rien fait pour mettre Rafael mal à l’aise. Au contraire, même, sa main sur ton poignet desdend sur la tienne et il ne te lâche pas. Prenant cela comme de bons signes, tu lui dis : « I’ll keep this in mind for another time. » Le clin d’oeil qui vint terminer ta phrase n’était qu’une évidence. Tu carresses la paume de main de Rafael avec ton pouce alors qu’il te dit : « I’m starving and it’s smell so good. My last real meal was… oh fuck, I don’t even remember. » A cet instant, tu es content d’avoir insisté pour qu’il reste encore un peu. Tu avais bien remarqué qu’il n’était pas au meilleur de sa forme même si ce n’était pas le sujet le plus urgent dans un premier temps. Alors qu’il va s’installer sur une chaise, tu en profites pour aller vérifier que les lasagnes sont chaudes et quand tu vois que c’est le cas, tu poses le plat entre les deux assiettes que tu avais sorties. Tu découpes deux portions veillant à ce que celle de Rafael soit plus importante que la tienne avant de déposer l’assiette devant lui. « I am learning that you are even worse than me to take care of yourself so I have found a new mission. » Te porter volontaire pour prendre soin de quelqu’un, c’était une première. Ton frère serait tombé de sa chaise s’il t’avait entendu … « Eat. » Lui dis-tu en pointant son assiette avec ta fourchette. Tu pris quelques bouchées de ton côté aussi et vous mangiez pendant un moment en silence. Ce silence n’était pas vraiment pesant, il était nécessaire pour que vous arriviez à mettre vos pensées en ordre. « Do you need to go home tonight? You’re sleeping while standnig right now. » Lui fis-tu remarquer car tu n’avais pas manqué le baillement pendant que tu attrapais les lasagnes. L’idée qu’il rentre chez lui te paraissait ridicule, ce n’était pas le moment de préparer la maison pour le retour de Sofia, elle allait avoir besoin de lui plus que de la maison. Voyant le regard perplexe de Rafael, tu ajoutais : « You can have your own room if you want, I promess to wake you up early and drive you home if it makes you feel better. » Bien sûr, tu préfèrerais que Rafael dorme avec toi et par dormir, tu ne voyais aucun sous-entendu. Il avait juste besoin de repos et ce yacht ne manquait pas de chambres. « Just let me know, it’s not like I have a full schedule or anything tomorrow anyway. » C’était le plus de n’avoir aucune contrainte, tu décidais de tes journées comme bon te semblait.