honey i'm home (sameli #6)

honey i'm home

@Sami Cadburry ☆ Eli Cash

gifs by (c) harley et (c) harley

octobre / 2024
chez Sami

Eli ne s'attendait certainement pas  à se retrouver dans un bus à 17h, le téléphone scotché dans la main et une légère appréhension qui lui colle aux baskets. Il faut dire qu’il ne s’était pas non plus attendu à la notification reçue plus tôt sur son téléphone lui indiquant ce qu’il avait plusieurs fois espéré sans jamais prendre les devants - car il ne peut pas mentir, le profil de Sami s’est déjà présenté face à lui, provoquant l’arrêt immédiat de son activité mobile pour quelques heures, lâchant le téléphone comme si ce dernier l’avait brûlé. Il ne s’attendait pas non plus à la conversation qui a suivi les quelques mots - c’est un match ! - affichés sur l’écran, ni à l’étrange sincérité d’un Samuel différent du CPIP qu’il peut parfois être.

L’autobus 78 marque l’arrêt tant attendu et Eli descend les quelques marches en resserrant sa veste autour de lui ; le mois d’octobre bat son plein et la fraîcheur a largement pointé le bout de son nez, ce qui ne l’arrête pas. Quinze minutes de marche se transforment en onze, le pas un peu trop pressé et le cœur battant la chamade. Même si sa dernière venue ici ne s’est pas faite dans les meilleures conditions, il reconnaît facilement les lieux et s’aventure dans la bonne direction sans avoir à trop réfléchir ou chercher - il est sorti depuis peu mais déjà le souvenir d’une ville qu’il ne connaît que trop bien a repris ses marques dans son cerveau et il erre dans Bristol en en connaissant les moindres recoins, comme avant. Bien vite, il arrive devant l’immeuble et trouve le nom qu’il cherche - S. Cadburry, la simple évocation de ce nom fait monter la chaleur en lui, ses pensées bien trop concentrées sur la raison de sa venue ici. Il n’osera le dire à voix haute, mais il a rêvé de ce moment. Il buzze, la porte s’ouvre et il se presse une nouvelle fois pour monter les marches - il faut dire qu’il n’a que quelques heures devant lui avant que son compagnon de cheville ne le rappelle à l’ordre de son son trop brusque. Il tourne à droite, passe une porte et le voilà pour la deuxième fois prêt à pénétrer l’appartement de Samuel. Il pourrait réfléchir plus longtemps aux conséquences de ses paroles - et de ses actes - mais il est bien incapable de le faire, appuyant sur la sonnette sans la relâcher jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre enfin. « Chéri, c’est moi. » qu’il taquine alors, petit sourire au coin des lèvres et l’envie de poser ses mains sur lui qui tambourine contre ses tempes sans lui laisser de répit.

Il apprécie son reflet.

Ça fait trois fois que Sami change d’idée. Il a commencé avec une chemise, il a trouvé le look trop formel. Il a ensuite essayé un t-shirt ample blanc, mais il a pensé que ce simple morceau de tissu ne marquerait pas la mémoire d’Eli. Sami a besoin de faire sa place dans les souvenirs de ses partenaires. Il ne veut pas être un coup d’un soir comme les autres. Certes, sa situation avec l’ex détenu est différente et a déjà marqué l’histoire au fer brûlant. Mais il ne peut pas trop faire.

Il apprécie son reflet parce qu’il a opté pour un débardeur noir en laine fine, laissant paraître le relief de sa peau en-dessous. Une sorte d’avant-goût à ce qu’Eli trouvera en-dessous. Fraîchement sorti de la douche, il n’a pas séché ses cheveux pour laisser l’humidité jouer de son charme et ramener sa coiffe vers l’arrière sans besoin d’appliquer de gel. À son cou, un peu d’eau de toilette ; juste un peu, parfum forêt sauvage et épinette, pour rendre fou celui qui s’y aventurerait. Il a beau être chez lui, il s’est chaussé de ses converses rouges qui viennent rechercher la teinte de ses lèvres et de ses pommettes. Il a seulement enfilé un pantalon ample. Rien de plus pour barrer le chemin.  

Lorsqu’il est certain d’avoir fait le bon choix, il jette un coup d’œil qu’il a posé sur le coin de son comptoir. Il a deux notifications, mais rien de la part d’Eli, qui devrait être en route depuis déjà une trentaine de minutes. Au même moment, on sonne à sa porte. Il est certain qu’il s’agit de l’idiot quand l’agressif son de la sonnette ne s’arrête pas tant qu’il n’a pas ouvert le battant. Dents serrées, il jette d’abord un regard énervé à Eli quand il croise son regard, mais la rancune disparaît bien rapidement quand il se rappelle la nature de leurs échanges plus tôt. Il laisse ses yeux détailler Eli de bas en haut, comme il ne l’avait jamais fait ouvertement avant. « Il faisait si froid que ça dehors ? » Il demande, soulevant son regard de la veste serrée autour du torse d’Eli. Il aimerait pouvoir l’observer sans obstacles.

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octobre / 2024
chez Sami

Sami ouvre la porte et Eli - la main posée contre le mur de l’appartement - ne se gêne pas pour venir le détailler. Il faut dire qu’il ne l’a jamais vu ainsi et le t-shirt qui ne laisse que peu de place à l’imagination vient épouser son corps de la meilleure des manières. « Il faisait si froid que ça dehors ? » L’autre semble faire de même et Eli vient capturer sa lèvre inférieure entre ses dents ; il ne pensait pas un jour se retrouver sous le regard dévorant de Samuel, et pourtant, voilà qu’il se laisse happer par ses yeux et son odeur, une envie irrésistible de se raccrocher à lui qui ne le lâchera pas de sitôt. « Tu veux vraiment qu’on parle du temps qu’il fait dehors ? » qu’il demande alors, sachant très bien que ce n’est pas ce que lui désire mais laissant le temps planer entre eux - il pourrait bien sauter sur ses lèvres mais aussi surprenant que ça puisse paraître, il ne peut que vouloir prendre son temps ce soir. Son regard se perd quelques secondes sur la clavicule de son futur hôte et les gouttelettes qui ruissellent le long de sa nuque ; cet homme le rendra fou un jour, ça ne fait aucun doute. « J’ai bien compris que le lit n’était pas ton endroit favori mais on va peut-être pas rester dans le couloir, hm ? » Il a une étincelle de malice dans le regard et se décide à se redresser pour entrer dans l’appartement qu’il connaît déjà.

Ses mains viennent attraper l’encolure de sa propre veste - un orange vif qui colle plutôt bien au mois d’octobre - pour la retirer de ses épaules, le laissant en simple hoodie noir et jean de la même couleur, beaucoup moins sexy que celui qu’il ne peut que regarder sans le lâcher du regard, l’envie de le sentir dans ses bras qui fait pulser ses veines. Il pose la veste sur le fauteuil avant de se rapprocher de Samuel, les yeux noircis par ces instants inattendus et événements incongrus. Quand il arrive à son niveau, sa main droite vient glisser le long sa hanche, caressant le tressage du t-shirt qu’il n’a certainement pas enfilé par hasard, la laissant rejoindre son dos alors que son visage s’approche sans pour autant se précipiter, le parfum de Sami arrivant jusque dans ses narines. « Tu vas me rendre fou. » qu’il lui avoue alors de ses dents serrées, une vérité qu’il ose dévoiler - sûrement que celle-ci n’est pas si surprenante, le plus jeune n’a jamais fait dans la subtilité lors de leurs nombreux échanges.

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octobre / 2024
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octobre / 2024
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octobre / 2024
chez Sami

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octobre / 2024
chez Sami
Si Eli se laisse aller au plaisir ultime que la simple main de Sami peut lui procurer, c’est qu’il est en confiance - confiance d’un homme qui ne lui a pourtant rien prouvé, lâchant prise de tout ce qui aurait pu le retenir pour le laisser se donner entièrement à celui qui tient déjà tant de lui entre ses mains. Si l’ancien délinquant est beaucoup de choses, il n’aurait pas imaginé devoir ajouter si aisément l’adjectif naïf à la liste ; il devient pourtant évident qu’il lui faudra assumer cette caractéristique s’il ne parvient pas à voir le monde comme il est plutôt qu’à l’idéaliser comme il le fait si bien quand ça concerne le mec qui se trouve face à lui. Perché sur son nuage, il ne s’attend pas à ce que l’ambiance change si vite et reste allongé la tête sur l’oreiller quand l’autre se redresse finalement pour se saisir de son téléphone. La scène se déroule comme au ralenti tandis que le Cash se voit déjà s’endormir le temps de quelques heures avant que les obligations du bracelet sur sa cheville ne le ramènent à la réalité. « L’autobus passe dans vingt minutes. » Sa première réaction - naturelle - est de rire, alors que le comique de la situation lui semble être le plus logique. Ses yeux s’ouvrent, la malice de l’humour au fond de son regard ; quand il croise celui de Samuel, il réalise bien vite qu’ils ne sont pas sur la même longueur d’onde, et le sourire qu’il pensait continuer d’arborer s’éteint aussi vite qu’il est apparu. D’un coup, la bulle éclate et l’asperge tout entier de sa douche froide.

Bouche légèrement entrouverte d’une surprise plus qu’évidente sur ses traits, il l’observe, laisse passer quelques secondes, conserve l’espoir que Sami n’éclate de rire. Il ne le fait pas  ; semble pressé de passer à autre chose. « T’es sérieux là ? » qu’il demande alors, petite colère pointant tout doucement le bout de son nez. Il se sent sale - sûrement parce qu’il l’est, mais pas que. Il se sent idiot de se trouver si heureux de quelques instants partagés quand l’autre n’a toujours fait que s’en amuser. Il se sent trahi, et se sent encore plus stupide de ressentir de telles choses. « Putain, t’es sérieux. » Affirmation qui vient répondre à sa propre question alors que le rire qui s’échappe désormais de ses lèvres est bien différent du premier ; aucunement drôle et rempli de déception non dissimulée.

Chacun de ses gestes est ponctué de mimiques qui ne laissent aucune place à l’imagination ; ahurissement, colère, dégoût, déception. Chaque seconde lui paraît durer une éternité mais il ne perd pas de temps, récupérant son t-shirt pour se rhabiller et observant les alentours pour récupérer chacune de ses maigres affaires - hors de question qu’il ne refoute un jour les pieds ici. Il passe dans l’appartement, remet ses chaussures, récupère son pull avant de se planter une dernière fois devant Samuel - une colère bien évidente au fond de son regard, il le dévisage de haut en bas. Il pourrait en dire des choses, l'insulter et lui cracher deux-trois vérités au visage ; mais il décide de ne rien en faire. Finalement et dans le plus grand des silences, il se tourne une dernière fois, levant sa main droite et son majeur alors qu’il lui tourne le dos, la dernière vision de lui sera celle de son doigt levé ; le dernier bruit sera le son du claquement de la porte puis de ses enjambées rapides dans l’escalier avant qu’il ne fasse une nouvelle fois claquer la porte de l’immeuble - et ne se barre définitivement des lieux, sale et l’égo au fond de ses pompes.