une journée de détente ; arian

“Une journée de détente” Arian Lloyd & Wendy Bradford : La jeune femme avait à peine eu le temps de récupérer les friandises pour les mettre dans sa poche que D.D en avait déjà englouti la quasi totalité. Sous le regard peu surpris d’Arian qui avait omis de lui dire à quel point elle pouvait se montrer vorace. Et pour le coup - une fois n’est pas coutume - il avait éclaté de rire. Un rire franc, mais bref. « J’aurais mieux fait de te mettre en garde, elle est plus rapide qu’elle en a l’air. » Assura t-il en glissant sa main gauche sur l’encolure de l’animal, laissant ses doigts s'entremêler dans la crinière rousse de la jument. Il appréciait ce moment. Une simplicité qu’il n’avait peut-être pas souvent l’occasion de côtoyer. “Ton père était une formulation bien étrange quand on parle d’un lien Homme/animal. Mais c’était peut-être un peu ça. Arian n’avait pourtant rien d’un père. Quoi que….

« Heureusement qu’elle a été assez délicate pour ne pas te croquer les doigts. » Reprit Arian alors que Wendy entreprenait de se mettre en selle seule. Il n’était pas forcément étonné. Sa ténacité n’avait à priori pas de limite. Quoi qu’il en soit, D.D demeura de marbre alors que la neurochirurgienne s’y prenait à deux fois. Par acquis de conscience, Arian avait tout de même sécurisé la chose en récupérant les rênes. Il savait Double Delight très patiente, mais sait-on jamais après tout.

« Bien joué. Pour une fois que tu me dis de ne pas rigoler, je te prends au mot. » assura t-il on ne peut plus sérieux en se mettant en route. Aussitôt l’animal le suivi d’un pas aussi cadencé que le sien. Elle était habituée au mené. « Allez en route princesse, nous avons des kilomètres à parcourir. » Avait finalement lancé Arian sur un ton mesquin en s’engageant dans l’allée gravillonnée qui permettait de quitter la demeure familiale. Il faut dire que le tableau était peut-être un peu étrange. Lui à pied, elle à cheval, c’était peu commun, c’est vrai. Mais Arian n’en avait que faire.

« Tu es pas vraiment cavalière à ce que je vois. » Reprit simplement Arian en un constat qui sonnait comme une évidence mais ne portait aucun jugement. Chacun ses compétences après tout. Sans parler du fait que de nos jours, le fait de savoir monter à cheval n’a absolument aucune utilité. « Finalement tu t’es retrouvée embarquée dans un day off qui aurait sans doute été bien différent si tu avais choisi le programme. Prépares toi à avoir quelques courbatures dans les prochains jours. » Acheva Arian en esquissant un sourire amusé. Il ne mentait pas. Il savait ô combien le fait de monter à cheval n’était pas aussi reposant que pouvait le penser les non initiés.

Son regard clair se perdit un instant sur la ligne d’horizon. Il n’y avait que forêt et campagnes à perte de vue ici. Le calme et la sérénité qui dégageait du lieu était reposante, à elle seule. Arian avait besoin de ça. Il ne s’en était juste pas rendu compte. Pour une fois, il n’était plus Monsieur Lloyd. Fils, ou pas. Il était juste Arian. Et “Juste Arian” avait un côté un peu plus détendu. « Tu choisira le programme sur le prochain alors. » Lança t-il sur un air de défi.



 

code by solosands / Icon by Maa Kali & Lyriss 

“Une journée de détente” Arian Lloyd & Wendy Bradford : « Je mentirais si je te disais qu’elle n’a jamais mordu personne, mais ça n’était jamais volontaire. » Assura Arian simplement. Ce n’était pas dans l’objectif de faire peur à qui que ce soit. Il ne faisait que dire la vérité. Pas que ce soit toujours le cas, mais pour une fois, il n’avait pas menti par omission. De toute façon, l’attitude de D.D à elle seule prouvait qu’elle n’avait rien d’agressif. « Et je te conseil fortement de ne jamais être celle qui me sépare de Double Delight. » Assura Arian à l’attention de Wendy. Il avait esquissé un sourire bref. Qui n’avait en fait pas la moindre signification si ce n’était qu’il pondérait son avertissement. Il savait bien qu’elle ne ferait jamais ça. Mais sans doute confirmait-il l’évidence de la sorte. D.D faisait partie intégrante de son monde. Un animal. Oui. Cela pouvait sembler triste, risible. Il n’en avait que faire pour tout dire. Nul doute que Wendy comprenait compte tenu de l’affection qu’elle portait à Buddy.

Une fois en route, ils eurent l’occasion d’échanger un peu plus. Elle confirmait ses dires sur le fait qu’elle n’était pas une grande amatrice d’équitation. « Je vois, chacun son truc, j’imagine que de mon côté, je ne suis pas un as du tennis. » Conclu t-il en un haussement d’épaule. Il est vrai qu’autrefois, au côté de Carmine, il avait eu l’occasion de concourir. Il n’avait jamais passé le cap des pro. Force est de constater que sa voie à lui n’était pas là. Mais il avait gardé sa passion au sein de ses loisirs en partageant sa vie avec la jument alezane qui le suivait sans rechigner, visiblement ravie de sa sortie. Son pas était cadencé, presque rapide, son regard se portait ça et là. Ses oreilles droites levées au-dessus de sa tête prouvaient son attention pour son environnement. « C’est vrai, j’ai tendance à oublier que tu es quand même familière des activités sportives. » Admit simplement Arian, sans vouloir remuer le couteau dans la plaie. Il manquait simplement de délicatesse, comme à son habitude.

« Sécher, peut-être pas, mais j’ai des week-end aussi hein. Je ne sais que je donne peut-être l’impression de ne jamais m’arrêter, mais quand même. » Reprit-il mi amusé, mi consterné. Maintenant qu’il avait quitté le carcan de la ville, ainsi que ses obligations, il était plus enclin à discuter, visiblement. Il faut dire que sa faculté à compartimenter rendait souvent compliqué le fait de le cerner. Et les derniers jours n’avaient pour ainsi dire, pas été simples. Il se mit à rire à l’annonce de la jeune femme. Si il avait déjà essayé les SPA? « Wendy, je suis directeur des Instituts Wellness. Évidemment que j’ai essayé le SPA, j’en possède plus de quarante à travers le pays. » Fit-il remarquer. Sans doute que ses paroles semblaient condescendantes. Ce n'était pas l’objectif, évidemment. « D’ailleurs, si tu aimes ça, je te donnerais une carte, tu pourras en profiter si tu veux. J’imagine que ça ne peut pas faire de mal à une neurochirurgienne. » fit-il remarquer alors qu’ils s'engageaient dans une forêt de pins.

D.D s’arrêta un moment, un peu perturbé par le changement de luminosité. « En route ma grande, ce n’est pas le moment d’avoir peur d’une feuille morte. » Lança t-il avec une douceur qu’il n’adressait qu’à elle. L’animal renacla légèrement avant de le suivre finalement. « Si elle s’arrête et que tu ne lui as pas demandé, tu peux serrer un tout petit peu les jambes, en principe elle comprendra qu’il faut avancer. » Lança Arian à l’adresse de la jeune femme alors qu’ils progressaient tous les droits sur le sentiers de la forêt. Les pas de la jument, étouffés dans l’humus d’épines, se faisaient bien plus discrets.

 

code by solosands / Icon by Maa Kali & Lyriss 

“Une journée de détente” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Arian avait simplement acquiescé. En vérité, elle pouvait quand même vraiment mordre. Mais inutile d’effrayer qui que ce soit sur le sujet. Après tout, D.D n’était pas un fauve et il restait certain qu’elle ne ferait jamais de mal à une mouche. Pas intentionnellement toujours, ça restait un animal. « Compte pas sur moi pour kidnapper Buddy, mon chat ne serait pas d’accord. » Lança simplement Arian en un haussement d’épaule tout en poursuivant sa route. Team chat. Indéniablement. S’il n’avait effectivement aucun problème avec les chiens qu’il affectionnait aussi, il n’avait pas le temps nécessaire à leur accorder. D’ailleurs, même Bastet, la chatte angora qui devait se prélasser dans son loft en ce moment même, n’aurait même pas dû s’y trouver. Il l’avait ramassée dans la rue. Elle avait un peu tiré le gros lot sur ce coup là. Elle vivait comme une véritable reine depuis.

« mon plus grand nombre de jours de repos? » Répéta Arian, plus pour lui-même, alors qu’il réfléchissait. Le coma ça compte? Sans doute pas. Et puis ce n’était probablement pas le moment de lui raconter ça. Ça ne serait probablement jamais le moment. Mieux valait qu’elle oublie un peu ce qu’il pouvait faire à côté. Ceci dit, la question avait du sens. Depuis qu’il travaillait - autant dire depuis presque toujours en fait - il ne se rappelait pas d’avoir pris plus de deux jours. Quoi que…« Nous avions pris deux semaines de vacances en Australie avec Marion il y a quelques années. Je crois que c’était mon record…Et c’est un peu parce qu’elle avait insisté.  ». Répondit-il alors sur le ton de la discussion. Ce souvenir ne semblait pas lui évoquer grand chose. Comment ça aurait pu? Marion…Il ne l’avait jamais aimé. Pas comme on est censé aimer. Mais ça, il ne pouvait pas le dire. Déjà parce qu’il ne s’en rendait pas forcément compte, à vrai dire. Mais aussi parce qu’il n’oubliait pas qu’il s’adressait à l’une des meilleures amies de son ex-femme. Ce voyage, il s’en souvenait bien. Ils s’étaient disputés tout du long. Et pour finir, c’était encore moins reposant que le travail.

« Je ne suis pas fait pour ne rien faire de toute façon. J’aime mon travail.  » Avait-il simplement conclu. Cette dernière annonce semblait presque dépourvue de vie. Récitée. Il mentait. Avec le temps, il s’était rendu compte qu’il en était captif. Mais Wendy ne pouvait pas, et ne devait pas savoir à quel point. Parce que faire tomber les masques revenait à se passer la corde au cou lui-même. Jamais son père, ou les membres du cartel pour qui il travaillait, ne pouvaient le laisser vivre sans un masque. Ce n’était pas le fonctionnement. S’il avait pu mettre Marion à l’abris, il ne comptait pas fuir. Alors, dans l’ombre, il préparait sa retraite. Il avait encore beaucoup de rouage à assembler pour s’assurer une sortie dorée. Il n’avait pas encore toutes les cartes. Mais il y travaillait. Et en attendant, il faisait ce qu’il savait faire de mieux: Paraître.

« Si je peux évidemment, c’est un des avantages, je fais ce que je veux.  ». Ou presque, en fait. « Mais j’admet que rester immobile à cuir à petit feu ne m'intéresse pas plus que ça.  » Notifia t-il alors qu’ils entraient dans les sous bois. Ici, l’ambiance était plus sombre, mais restait bucolique. « En fait, c’est plus une espèce de carte de visite. Mais certaines sont un peu particulières et indiquent que tu viens de ma part. C’est un peu la discrétion de chaque point de vente, mais disons qu’en principe tu seras bien reçue et on ne te présentera pas de facture.  » Notifia t-il simplement. Et pour cause, puisque la facture tombait alors automatiquement au nom d’Arian, qui ne déboursait pas un rond puisque ses associés en blanchiment renflouent ce compte avec de l’argent sale. Un fonctionnement bien rôdé. Evidemment, cela n’impliquait en rien les utilisateurs, il n’aurait pas mit Wendy dans une situation aussi fâcheuse.

Alors qu’ils progressent sur le chemin sinueux de la forêt, profitant du bruits régulier du vent dans la cime des pin, ainsi que du chants des multiples oiseaux, Arian garda le silence un court instant avant de répondre. « Je n’ai pas de destination particulière, parfois, c’est le chemin qui compte n’est-ce pas?  » Rétorqua t-il simplement d’une voix claire. Cela pouvait sembler bien philosophique, mais c’était réellement ce qu’il en pensait.

Wendy brisa de nouveau le silence, évoquant Buddy. Alors c’était donc ça, l’histoire de ce chien. Étonnant qu’elle lui livre cette information. Sans doute que le moment prêtait quelque peu à la confidence.  « Tu as bien fait de le garder. Supprimer les traces de l'existence de quelqu’un ne suffiront jamais à le faire disparaître. Et Buddy a été abandonné autant que toi.  » Nota Arian, avec son manque de délicatesse habituel. Sans doute ne mesurait t-il pas la peine que pouvait provoquer ses paroles. « Ce qui est bien avec les animaux, c’est qu’ils ne peuvent pas mentir.  » Reprit simplement Arian qui avait légèrement ralenti pour se retrouver au niveau de l’épaule de sa jument. Il avait posé une main sur l’encolure de l’animal. Il s’était arrêté. D.D avait fait de même. Glissant les rênes par-dessus la tête de la jument, il les avaient données à Wendy. « Accroche toi à sa crinière.  » Avait indiqué Arian en levant son regard clair en direction de Wendy, une étrange lueur de malice dans le regard. Il avait attendu qu’elle se cramponne. Se doutant qu’elle ne comprenait pas. Il ne voulait pour autant pas lui faire peur. Mais sans doute que son air quelque peu joueur ne présageait rien de bon.

Et soudainement, il était parti à vive allure. Courant soudainement droit devant lui sans même se retourner. Le chemin était large, droit, et plat. Il n’y avait pas le moindre risque. D.D, d’abord étonnée, avait réagit au quart de tour et avait pris le galop pour le suivre. C’était un petit jeu bien rôdé entre eux. Qui pouvait croire qu’il était possible de jouer à “attrape moi si tu peux” avec un cheval. La course n’avait duré que quelque secondes, il n’avait pas été bien dur pour l’animal de le rattraper. Il s’était stoppé, elle avait fait de même. Visiblement dans l'attente de quelque chose. Cherchant dans sa poche, il lui avait donné une friandise qu’elle avait avalée goulûment. « Elle a beau vieillir, elle restera toujours un bébé dans sa tête.  » Conclut simplement Arian en riant brièvement. « Désolé, pas trop secouée j’espère?  » Reprit Arian qui s’attendait presque à se faire engueuler. « Tout ça pour dire que Buddy aurait pu partir s' il l’avait voulu. Un chien retrouve toujours son maître. S' il est toujours avec toi, c’est que c’est toi.  » Conclu-t-il finalement en un haussement d’épaule.

 

code by solosands / Icon by Maa Kali & Lyriss 

“Une journée de détente” Arian Lloyd & Wendy Bradford : « Non, c’est vrai.  » Avait assumé pleinement Arian au sujet du fait qu’il n’avait effectivement pas repris de vacances depuis son voyage à Brisbane avec Marion. Lorsqu’elle y était retournée dans le but de se cacher, il n’était pas parti avec elle pour ne pas éveiller les soupçons et depuis, il n’avait pas encore prit le temps de retourner les voir. Voyager trop souvent du côté de l’Australie, qui n’est en rien un pays client, aurait beaucoup trop éveillé les soupçons de son père. Mais ces derniers temps, l’alcool rongeait l’esprit de Monsieur Lloyd Père. Et même s’il avait semblé plutôt charismatique au gala de charité, Arian lui connaissait un autre visage. Etait-ce si mal de compter là dessus pour obtenir un semblant de liberté?

Il avait soupiré, balayant cette pensée d’un revers de main fictif. « Même si j’en prenais, ça ne serait pas des vacances comme tu peux l’entendre. Je te l’ai dit à demi-mot. Mais les gardes du corps qui me suivent partout où je vais ne sont pas là par hasard.  » Reprit-il simplement. Éludant le fait que pour ce jour ci, il était armé pour éviter d’avoir un agent à le suivre partout. C’était une maigre compensation, mais ça faisait partie de son protocole de sécurité. « Mais tu as raison, j’ai toujours eu du mal à me détendre.  » Admit il simplement. Ce n’était pas comme si il révélait quelque chose d'incroyable. C’était clairement ancré en lui. Elle ne pouvait pas être passée à côté.


« Avec D.D c’est différent. Elle ne pose aucune question, elle ne juge personne, et elle a ce côté enfantin qui arrive à me faire sourire. Mais c’est un animal. Elle ne durera pas éternellement non plus. Un jour, elle partira elle aussi. Si tout va bien, avant moi. Je ne peux pas tout miser sur elle non plus.  » Reprit-il simplement. Ses paroles pouvaient sembler fatalistes, mais à ses yeux elles étaient simplement criantes de réalisme. Comme à son habitude, il ne prenait le verre ni à moitié plein, ni à moitié vide. Il était juste rempli d’un liquide ce verre.

A l'annonce de Wendy, Arian sortit le téléphone de sa poche. Il avait du réseau. Ceci dit, il utilisait une technologie particulière lui permettant de capter partout. Il faut dire qu’il se rendait beaucoup dans le fin fond de la Colombie après tout. Pas dit que Wendy en ai. Il rangea son téléphone avant de montrer à la jeune femme qu’un animal est probablement plus fidèle que n’importe quel humain. Elle semblait râler un petit peu. A juste titre sans doute. Il avait esquissé un sourire mesquin. « Alors? Qui ne sait pas rire maintenant?  » Avait-il lancé, quelque peu espiègle. Évidemment, il n’allait pas faire durer cette course indéfiniment. Bien qu’il aurait pu, il lui arrivait de partir courir en compagnie de D.D. Le canicross était adaptable après tout. « On va dire que c’est la nourriture. Si ça t’arranges.  » Reprit-il simplement en réponse à l’annonce de la jeune femme au sujet de Buddy.

« Pas aussi souvent que je voudrais, mais ça m’arrive, oui. Le reste du temps elle profite du troupeau dans lequel elle vit. Et j’ai quelques cavaliers de confiance qui la sortent aussi de temps en temps.  » Reprit-il simplement. Le chemin de la forêt se poursuit un long moment. La balade se poursuivit au gré d’échanges diverses entre nos deux protagonistes. D.D demeura imperturbable, profitant elle aussi de la balade. Bientôt, ils arrivèrent en lisière de forêt, révélant une plaine à perte de vue. Il n’y avait visiblement pas âme qui vive ici. Arian s’était stoppé. D.D avait fait de même à sa suite. « Le Nord du Wessex a quelque chose de…Sauvage. Même si nous ne sommes pas très loin de la petite ville de Newbury, on ne la distingue même pas. » Avait souligné Arian. Ils avaient marché un moment, si bien qu’il devait être midi passé. Il se tourna vers la jeune femme, levant la tête pour s’adresser à elle. « On peut faire un arrêt ici pour manger un morceau si tu veux.  » Avait-il proposé.

Il avait entrepris de fouiller dans les sacoches, sortant une grande longe qu’il pourrait attacher entre deux arbres afin de laisser D.D brouter tranquillement sans avoir à la tenir. Bien qu’il ne croyait pas au fait qu’elle partirait bien loin de toute façon. « Tu as besoin d’aide pour descendre ou ça va aller ta jambe? » Avait-il finalement questionné. Sachant pertinemment que la descente de cheval pouvait être une grosse contrainte pour les jambes.

 

code by solosands / Icon by Maa Kali & Lyriss 

“Une journée de détente” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Alors que Wendy semblait soucieuse vis -à -vis du fait qu’il ne prenait pas beaucoup de vacances, Arian resta muet un moment. Il ne semblait pas agacer. Mais pour le coup, il ne pouvait pas lui expliquer les raisons de son acharnement au travail. Sans doute ne comprendrait-elle pas à quel point sa vie y était liée. Il ne pouvait pas le lui dire sans la mettre en danger, elle aussi. Et il n’était pas question qu’il refasse la même erreur qu’avec Marion. Il ne serait pas égoïste au point de soulager sa conscience sur quelqu’un qui serait, elle aussi, inévitablement dépassée par les évènements. D’ailleurs, inutile de rappeler à quel point une simple phrase prononcée au cours d’un gala de charité avait pu éclabousser leurs vies respectives. Dans le fond, Arian savait bien que sa vie n’avait rien de normale. Il y travaillait. Mais ça prendrait encore du temps. Peut-être même des années. Peut-être bien qu’il ne s’en sortirait jamais. Se refusant à cette dernière conclusion, il prononça néanmoins:
« Pourquoi le fait que je travaille beaucoup t'obnubile à ce point? Je pourrais presque croire que tu t'inquiètes pour moi. » Avait-il rétorqué, quelque peu surpris, avant même qu’elle évoque le fait qu’elle était là s’il souhaitait un quelconque soutien. A ces mots, Arian resta muet. A la fois parce qu’il était surpris. A la fois parce qu’il était touché - bien qu’il ne l’admettrait jamais - par l’altruisme dont elle faisait preuve malgré les événements. Marion savait choisir ses amies après tout.

C’est sans un mot qu’il avait répondu à sa demande, se positionnant aux côtés de D.D, il avait laissé Wendy poser ses mains sur ses épaules, attrapant ses hanches histoires d’amortir sa descente. Il semblait soudainement un peu plus absent. Alors qu’il installait la grand longe entre deux arbres, il vint retirer le filet de la jument, le remplaçant par un licol tout simplement qui lui permettait de l’attacher sur la ligne de vie qu’il venait d’installer. Ainsi, elle pourrait se déplacer pour brouter sans risque, tout en ayant un peu plus de place. Retirant également la selle et le tapis avec les sacoches, il posa le tout dans l’herbe. Il ne lui faudrait pas bien longtemps pour harnacher de nouveau la jument et ainsi, elle pouvait aussi se reposer un peu.

Ceci fait, il avait reporté son regard sur la plaine. Wendy venait de lui poser une question qui n’avait qu’une seule réponse. « Non. J’ai grandi dans le coin. Entre Londres et ici, chez mes grands-parents. Nous venions souvent nous balader par ici avec mes grands-parents et ma sœur. » Avait-il simplement prononcé. Aux yeux du monde, il était fils unique. Au mieux, Elisabeth n’existait pas. Au mieux, elle n’était que la pupille de ses parents. Mais pas aujourd’hui. Pour une fois, elle pouvait bien être sa sœur. Arian doutait du fait que Wendy aille faire une conférence de presse avec cette information de toute façon. Quant à ce coin de campagne, il faut dire qu’il y avait passé du temps. enfant, d’abord, lorsque ses parents, trop occupés par la société, n’avaient pas le temps pour lui et sa soeur. Puis plus tard, à chaque fois qu’il revenait de son internat, en fait. Ce n’est qu’au décès de ses grands-parents, l’année précédente, qu’il avait abandonné le lieu. Il n’y avait pas remis les pieds depuis.

« Je dois dire que ça a du bon de se sentir chez soi. » Reprit-il avant de réprimer un soupir. Se tournant vers les affaires de sa jument, il récupéra le pique-nique. Donnant un sandwich à Wendy, il pris l’autre. Trouvant une pierre suffisamment large et confortable pour les accueillir tous les deux, il s’assied là, face à la plaine.

 

code by solosands / Icon by Maa Kali & Lyriss 

“Une journée de détente” Arian Lloyd & Wendy Bradford : Il avait haussé les épaules à la réponse de la jeune femme. Se terrant dans un nouveau mutisme. Sans doute en avait-il trop dit. Trop fait. Si Arian n’était pas très enclin à s’ouvrir, il se montrait plus détendu au cours de cette journée, c’est vrai. Lui-même le reconnaissait aisément. En silence, ceci dit. A vrai dire, ce n’était pas toujours de gaieté de cœur qu’il se montrait aussi inaccessible. Bien souvent, c’était soit pour se protéger lui-même, soit pour protéger quelqu’un d’autre. Et avec le temps, cette distance avait fini par demeurer naturelle.

Désormais assis sur ce rocher, face à ce qui lui semblait bien plus beau que tout le bitume de Londres et de Bristol, Arian mangeait distraitement. « Ce n’est pas vraiment ma sœur en fait. Mes parents l’ont adoptée. » Avait-il prononcé un peu las. Un disque rayé. Des paroles bien rodées. Il avait failli lui dire, mais il s’était ravisé. Il aurait pourtant voulu lui en parler. Mais lui donner ce type d’information n’aurait servi qu’à soulager sa propre conscience, reportant le danger sur Wendy. Et il ne pouvait pas s’y résoudre. Il n’évoqua pas non plus son handicap. Il ne parla pas non plus du fait que ce gala…N’était pas en faveur de l’autisme par hasard. « Mais on a plus ou moins grandi ensemble. » Admit-il alors. Ceci dit, compte tenu de l’écart d’âge entre eux deux, elle avait bien plus grandi devant les yeux d’Arian que lui devant les siens. Mais il passa ce détail. « Si tu insistes. » Avait-il simplement répondu concernant le fait de profiter un peu de D.D. Son entrain avait fondu comme neige au soleil. Sans que lui-même ne sache trop pourquoi en fait. Et là, il n’avait pas envie de faire semblant alors, il n’avait pas remis le masque.
« Merci d’être venue, c’est vrai que c’est sympa, comme journée. » notifia t-il malgré tout avec sincérité alors que tous deux terminaient de manger. Bientôt, Double Delight était de nouveau sellée, et comme l’avait souhaité Wendy, Arian avait chevauché une petite partie du chemin du retour. Descendant sitôt que Wendy avait fait savoir qu’elle aurait peut-être du mal à poursuivre à pieds.

Ce n’est qu’à la tombée de la nuit qu’ils arrivèrent à la maison de famille des Lloyd. Il devait être à peine dix-neuf heure. Rangeant les affaires de D.D dans le van, il l’avait laissée dans la pâture en face de la maison. Il pourrait atteler le van pour repartir. Il s’était d’ailleurs tourné vers Wendy. « Je peux te ramener ce soir si tu travailles tôt demain. A moins que tu ne préfères dormir ici et repartir demain matin. » Lui avait-il indiqué, lui laissant le choix. C’est vrai qu’ils n'avaient pas trop évoqué le programme de la fin de journée.

 

code by solosands / Icon by Maa Kali & Lyriss 

“Une journée de détente” Arian Lloyd & Wendy Bradford : « C’est un pari risqué. Tu en as besoin…De tes mains. » Avait souligné Arian avec un sourire amusé. Mais elle ne se trompait pas pour le coup. « Mais oui, on est plutôt proches.  » Admis t-il sans mal. Il ne mentait pas. Elisabeth, c’était comme D.D. Son oxygène. Il s’était promis qu’une fois sorti de tout ce bourbier, il l’emmènerait faire le tour du monde. Elle adore voyager. Mais ses parents ne lui permettent pas. Un jour viendrait où Arian n’aurait plus besoin d’une autorisation. Un jour viendrait où la liberté serait à eux.

De retour à la maison, Wendy avait opté pour une nuit au calme. Choix salutaire. Il aurait été tout à fait capable de reprendre la route, mais un peu de repos serait le bienvenu. Après un repas rapide, il s’était éclipsé sous la douche. Profitant du moment de détente procuré par l’eau chaude. Wendy, quant à elle, pouvait profiter d’une autre salle de bain, l’un des avantages de cette grande maison.

Arian s’était couché tôt. Il n’avait cependant pas très bien dormi, comme à son habitude. Le retour à la réalité allait être rude sans doute. Il s’était levé tôt le lendemain matin. A 5h, il préparait déjà le petit déjeuner. Vêtu de l’un de ses smokings impeccables, il était de nouveau “Monsieur Lloyd”. Quoi qu’il n’ai pas encore perdu son sourire. Ce n’est qu’après le petit déjeuner qu’il avait attelé le van au Range Rover, prenant soin de retirer sa veste de costume pour charger D.D dans le van. Comme à son habitude, elle était montée sans souci. « On part quand tu es prête, je passerais te déposer à ta voiture avant de m’occuper de Double Delight, le détour n’est pas bien long et elle est habituée à voyager. » Avait-il indiqué à Wendy.

A six heures précises, ils quittaient la demeure familiale. La laissant de nouveau au bon soin de la société qui en prenait soin en son absence. Le trajet fût ponctué de discussions diverses. Ils arrivèrent sans encombre à l’endroit d’où ils étaient partis. Permettant ainsi à Wendy de récupérer sa voiture. Avant qu’elle ne quitte le Range Rover, il avait sorti une carte noire et or portant le logo de sa société de son porte carte. La tendant à Wendy. « Chose promise, chose due. Profites-en pour te détendre. » Avait-il prononcé tout en lui donnant. Il ne faisait preuve d’aucune condescendance. C'était un présent simple à offrir pour lui, et qui lui permettrait de profiter des équipements des instituts. Pourquoi se serait-il montré avare?

« Bon courage pour ton boulot, fais une caresse à Buddy de ma part. » Avait t-il lancé juste avant qu’ils ne se séparent. Il avait finalement reprit la route en direction du centre équestre pour remettre D.D aux bons soins des grooms qui attendaient son retour. Quant à lui, une longue journée de boulot l’attendait.

 

code by solosands / Icon by Maa Kali & Lyriss