Saturday Night Fever

saturday night fever
ft.  @Alexandra Anderson

Le verre de trop, ou presque. Si Deborah n’était pas bourrée (elle n’oserait pas, surtout en sachant qu’elle devait conduire, elle avait vu bien trop de dégâts via son métier pour ne pas avoir conscience du réel danger), elle était quelque peu joyeuse. L’alcool avait toujours eu le don de la débrider sans nécessairement que cela soit à l’excès. Un verre de vin après le travail avec les collègues pour décompresser et voici qu’elle était pompette, à parler beaucoup, rire autant et ne pas se soucier du lendemain. Comme une parenthèse dans le temps, un moment de plénitude qu’elle ne souhaitait pas se voir arrêter et surtout qu’elle voulait partager.

Alors en quittant le bar auquel elle était avec ses collègues jusqu’à maintenant, elle prenait la route dans une direction bien précise. Elle s’ambiançait dans sa voiture, musique à fond et danse somme toute… originale sur son siège conducteur dès l’arrêt du véhicule au feu rouge le lui permettait. Une bonne humeur débordante qu’elle gardait jusqu’à s’arrêter devant la maison de Caleb et d’Alex. Pendant un instant, Deborah observait. Alex vaguait à ses occupations et elle semblait être la seule adulte dans les lieux. Ça n’étonnait pas Deborah que son amie lui dise que son cher et tendre était encore au travail.

Ni une, ni deux, la brune quittait son véhicule et se rendait à la porte (non sans trottiner d’un trop plein d’énergie flagrant). Tout de même soucieuse de la vie de famille et de l’heure qu’il était (pas si tard mais un peu quand même pour des enfants en bas âge), Deborah tapait trois petits coups. Secs, un peu sonores (vu la taille de la maison, il était préférable de savoir se faire entendre tout de même) mais pas de quoi réveiller les petits bouts de chou. Dès l’instant où son amie ouvrait la porte, l’Irlandaise lui lançait son plus beau regard de braise (de beauf en réalité), la connerie au bord des lèvres. « Si on m’avait dit qu’une créature aussi séduisante ouvrirait la porte, je me serais rasée la moustache. » Petit clin d’œil bien trop appuyé pour être sexy, elle se retenait de rire alors qu’elle rajoutait. « Si tu m’invites pas à boire un dernier verre, je serais déçue, brisée, humiliée. » Un dernier verre de jus de fruit, en l’occurrence. Je peux entrer ?

saturday night fever
ft.   @Deborah Brody

C'était une soirée comme une autre dans la maison Anderson. Une soirée lambda, bien que finalement aucune soirée ne se ressemblent vraiment quand il y a trois enfants en bas âge au domicile. Mais, la soirée était une soirée normale pour Alexandra Anderson. Normale mais pas reposante alors que le père de famille s'activait derrière les fourneaux, mais ceux de son restaurant, Alex gérait les trois enfants du couple. Jeux, douches, repas, lecture et dodo. Rien ne se passait vraiment comme le programme était prévu mais les trois enfants étaient couchés, endormis, ou quasiment. Chacun couchés dans son propre lit, jusqu'à ce qu'une des filles se relèvent pour rejoindre le lit de sa sœur, mais c'était toujours mieux qu'elles viennent dans le lit parental au milieu de la nuit. Alors, le partage de lit pour les jumelles était autorisé mais ce soir, c'était chacune dans son lit qu'elles s'étaient endormies et dans le calme. Mael a été plus difficile à coucher, et le babyphone allumé et posé à côté de son ordinateur sur lequel elle est en train de travailler, Alex peut constater que le petit dernier ne dort pas encore, mais la maison est calme désormais et alors qu'il y a encore un peu de bordel dans le salon, un bordel qui pourrait clairement déranger Caleb, ce n'est pas ce qui empêche Alex de se poser sur son ordinateur pour bosser un peu. Caleb n'est pas là ce soir, il travaille et comme chaque soir ou Caleb n'est pas à la maison, la journaliste en profite pour avancer sur ses projets, sur ses recherches, sur ses interviews, elle sait qu'elle n'ira pas dormir tant qu'il n'est pas rentré alors autant profiter de ce temps pour être productive. Elle ne s'endort plus sans lui, mauvais pour son sommeil, mais bénéfique pour son travail et surtout pour son couple et son bonheur. Alors, ce soir Alexandra est partie pour une soirée de travail jusqu'à tard. C'est le programme mais c'est sans compter sur ces trois coups qu'Alex entend contre sa porte d'entrée alors qu'elle vient à peine de s'installer, un café à côté d'elle qui fume encore et du sport en fond sonore. Son programme n'avait rien de très passionnant mais elle n'avait rien d'autre de prévu alors quand on frappe à sa porte à cette heure, la surprise et le questionnement est présent. Alex se précipite à la porte avant que cet invité mystère ne se prenne d'idée de sonner et de détruire de longues, très longues minutes passées pour essayer d'endormir les trois enfants. Elle ne prend même pas le temps de regarder qui est présent derrière la porte, elle l'ouvre et découvre Deborah Brody, alias Debbie et il ne lui faut que quelques secondes pour voir que Debbie n'est pas totalement dans son état normal. « Si on m’avait dit qu’une créature aussi séduisante ouvrirait la porte, je me serais rasée la moustache. » Le rire d'Alex était accompagné d'un mouvement de la tête de l'Anglaise. « Si j'avais su qu'une telle bombe frapperait à ma porte, je me serais équipée pour mieux te recevoir. » La remarque était dite sur le même ton, avec peut-être un peu moins d'entrain et d'énergie mais avec la même légèreté et sans aucun sérieux. « J'ai beau te connaitre depuis des années, tes remarques n'arrêteront jamais de me surprendre. » Elle retrouvait sa voix normale, son attitude plus sérieuse, sans vraiment l'être, elle avait du mal à l'être en présence de Deborah.  « Si tu m’invites pas à boire un dernier verre, je serais déçue, brisée, humiliée. » Avant même de répondre, Alex se décale de devant la porte pour laisser le chemin libre à Debbie. « Tout ça ? Tu as oublié détruite et désespérée aussi je crois, mais entres je ne veux pas être la cause d'une telle déception. » Elle se moque un peu, entre dans son jeu aussi mais c'est qu'avec Debbie elle peut se permettre d'être dans l'amusement, le jeu, la taquinerie. « Je sais pas ce que tu as déjà bu, mais je ne vais pas pouvoir te proposer une deuxième tournée, par contre j'ai tout ce que tu désires en soft. » Ce n'est pas, ou plutôt plus vraiment, une honte. Il n'y a pas d'alcool chez les Anderson ou en de très rares occasions, des bouteilles achetées pour ce jour et qui ne reste pas au quotidien, c'est ça de vivre avec une alcoolique. Ancienne alcoolique, mais alcoolique pour toujours. Debbie le sait, et Alex ne s'en cache pas avec elle. « Que me vaut l'honneur de cette visite surprise ? Tu as l'air en pleine forme, ça fait plaisir à voir. » Parce que Debbie avait connu des moments pas joyeux ces derniers temps qui l'avaient mené jusqu'en Namibie, et maintenant qu'elle était de retour, Alex voulait profiter de ce temps avec Debbie, même des moments improvisés parce qu'elle avait besoin aussi de sa meilleure amie dans sa vie.

saturday night fever
ft.  @Alexandra Anderson

« T’inquiètes pas poupée, tes accueils sont mes préférés en toutes circonstances. Il suffit que tu sois toi pour me suffire, sexy que tu es vaaaaa. » Un accent venu d’ailleurs, un regard lubrique et un sourire tordu, pour jouer les lourdauds beaufs, appelez Debbie, c’est une experte. « C’est mon jeu préféré de te surprendre et de te faire rire. » disait-elle avec un peu plus de sérieux. A vrai dire, c’était son jeu préféré avec tout le monde d’apporter de la joie autour d’elle. Elle avait vécu trop de moments au bord du gouffre pour ne pas avoir envie de partager sa joie avec ses proches dès que l’occasion se présentait et pour ça, rien de mieux que d’être le clown de service. Le vrai clown, à présent (quand il était aisé, au passé, de comprendre qu’elle portait souvent un masque illusoire dont elle avait réussi à se débarrasser, un peu plus en confiance à présent pour se confier sur ce qui ne va pas plutôt que de prétendre que tout va bien.)

En entrant dans la maison, elle en profitait pour faire un câlin à Alex. Un hug d’accueil comme ça pouvait être commun en Angleterre sur un fond d’amitié sincère et de besoin innée de la sentir proche d’elle. Flamme jumelle. « Un jus d’orange fera très bien l’affaire. » Un sourire amusé et sûrement un peu moqueur envers elle-même naissait au coin de ses lèvres. « Non parce que tu comprends, j’ai pas assez d’énergie encore en moi là, il m’en faut encore plus. » Ironie, bien sûr, compte tenu du grand sourire qu’elle arborait et des quelques pas de danse discrets qu’elle faisait en se déplaçant. Ça promettait de durer un moment cette visite improvisée et nocturne.

« Rien de spécial. J’ai passé une bonne journée, je me sens bien, je me suis détendue avec les collègues mais il me manquait toi dans le tableau pour parfaire ma journée. » s’exclamait-elle (mais pas trop fort, réflexe de savoir les enfants endormis) alors qu’elle trottinait jusqu’à Alex pour la prendre dans ses bras. Pas totalement bourrée, elle était néanmoins pompette et il semblait évident que ce niveau d’alcool léger couplé à la fatigue la rendait très joyeuse. « Plus sérieusement, je t’embête ou tu vas pouvoir supporter ma présence de chieuse ? » Une façon de lui demander si elle était occupée à faire quelque chose avant qu’elle ne se ramène avec ses gros sabots ou si elle était en mesure, en effet, de supporter la chieuse pipelette qu’elle peut être quand elle est ainsi : débordante d’énergie et surtout de conneries.