saturdays take the pain away (rafael & oliver)

30/07/1995

tw : évocation de sujet lié à la vie intime.

saturdays take the pain away

gifs by (c) olivcrstark & moretzofrps

Oliver manque de s’étrangler en entendant Rafael parler de masturbation. Il peut comprendre, il ne devait pas s’attendre à cela. Heureusement, entre eux il n’y a jamais eu de sujet tabou. Ils parlent de tout, sans aucun jugement, c’était aussi pour cette raison que le petit Rafe aimait se confier à son ami, parce qu’il avait une oreille attentive et sans aucune peur d’être mal jugé pour ce qu’il dit, pense ou fait.

— Je juge pas ! qu’il jure en rigolant avant de reprendre. Je juge pas mais je m’attendais pas vraiment à avoir une image mentale de toi en train de te soulager sur une photo de ton ex-camarade de classe.

— J’ai jamais dit que je me touchais sur une photo de lui, t’es un grand malade, c’est glauque, répond-il avec un grand éclat de rire.

— Je comprends mieux pourquoi tu envisages d’aller à cette soirée. Et lui, tu lui plais ? Il t’a donné des indicateurs ou des trucs ?

Sur ce point précis, il n’en a absolument aucune foutue idée. Peut-être. Mais il n’a pas de certitude. Peut-être que Tybalt n’en a rien foutre de lui, mais il s’est montré gentil, peut-être que ce ne sera qu’amical, et ça il s’en moque, avoir des amis, c’est tout aussi bien.

Alors il hausse les épaules pour lui signifier qu’il n’en sait rien avant de lui parler de qui c’est, de lui dire qu’il s’agit de Tybalt Weatherton, un habitué des tabloïds. Oliver fait une recherche sur son moteur de recherche grâce à son téléphone et demande confirmation s’il s’agit de cette personne. Et il lui répond que oui, qu’il s’agit bien de lui.

— Pas mal.

Carrément pas mal même. Rafael a toujours eu un faible pour ce genre d’homme, il suffit de voir que son ex avec qui il est resté plusieurs années était comme ça. Ils se sont quittés il y a peu, suite au décès de Miguel, mais c’était pour le mieux. Leur couple battait déjà de l’aile avant et c’était inévitable qu’ils se quittent.

— Mais fais attention à toi quand même, et tu sais que tu peux m’appeler nuit et jour.

La sollicitude de son ami lui fait chaud au cœur, il sait qu’il pourra compter sur lui en cas de problème. Seulement, il n’y aura aucun souci. Il le sait au fond de lui, pour deux raisons très simples.

— Je ne m’attends à rien de sa part, je ne peux pas être déçu comme ça. Et puis surtout, je ne suis pas amoureux, donc je ne vais pas en souffrir si ça se passe « mal », qu’il finit par dire en mimant des guillemets quand il a prononcé le dernier mot de sa phrase.

Oui, il sait il n’y a que les vieux qui font ça, mais il est peut-être déjà vieux dans sa tête, et c’est pour ça qu’il veut se lancer à corps perdu dans de nouvelles expériences, et Tybalt représente cet inconnu, ce renouveau qu’il veut embrasser.

Rafael boit à nouveau une gorgée de sa bière tout en venant attraper la serviette posée sur la table, avec le numéro de l’autre. Il soupire avant de la remettre là où elle était.

— Bon, et toi, tu te touches tout seul ou t’as trouvé quelqu’un pour le faire ?

Oui, il suffit de parler de Rafe, il n’est pas si égocentrique que ça et être le sujet de la discussion le dérange assez. D’autant qu’Oliver a lui aussi droit de parler de lui, il pourra avoir un avis extérieur sur ce qu’il vit, et surtout pour l’hispanique lui-même, ça peut l’aider à se changer les idées qui peuvent parfois être un peu moroses.

02/09/1990

saturdays take the pain away

@Rafael Casey ☆ Oliver Lewis

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septembre / 2024
chez Rafael

« J’ai jamais dit que je me touchais sur une photo de lui, t’es un grand malade, c’est glauque » Il a en effet peut-être fait quelques raccourcis mais c’est ce qui vient le faire rire tant et plus, surtout face à l’éclat de rire de son ami ; au moins, ce dernier ne lui en veut pas de la taquinerie ! Ils ont l’habitude de parler de ce genre de choses, se connaissent depuis qu’ils ont gamins et n’ont jamais trop laissé planer des sujets tabous autour d’eux ; ou presque, Oliver préférant ne pas dévoiler certaines informations intimes de sa vie mais ce n’est pas lié à Rafael, plutôt au fait que son ami soit également proche de Cameron. Pour autant, il s’intéresse réellement à la vie de Rafael et aux imprévus inattendus comme l’arrivée de Tybalt dans sa vie, n’hésitant pas au passage à jouer le grand frère un peu protecteur qu’il sait si bien faire quand il le veut - même si cette facette est avant tout et surtout réservée à Zoya. Le haussement d’épaules de Rafe donne suffisamment d’indications quant à la nature de ce que bien ressentir l’autre à son égard ; autrement dit, il s’agit-là d’un mystère non résolu. « Je ne m’attends à rien de sa part, je ne peux pas être déçu comme ça. Et puis surtout, je ne suis pas amoureux, donc je ne vais pas en souffrir si ça se passe « mal » » Est-ce qu’il le regarde un peu trop en prononçant ces mots ou s’agit-il là de l’imagination débordante d’un Oliver qui pense qu’on voit clair dans son jeu ? Sûrement la deuxième réponse et pourtant, il ne peut s’empêcher de se sentir un peu observé sous le microscope suite aux paroles de son ami. C’est bien là tout son problème à lui, amoureux d’un homme qui ne le regarde jamais deux fois, laissant un Oliver qui ne peut plus empêcher la déception de s’emparer de tout son être dès que les choses ne vont pas dans un sens dont il rêve régulièrement. Il est amoureux, et il en souffre parfois mais c’est toujours mieux de l’avoir un peu dans sa vie que de ne pas l’avoir du tout, c’est du moins ce qui l’a fait tenir toutes ces années et qui continue de le faire vivre cette drôle d’histoire à sens unique. « Tant mieux alors, ça peut pas te faire de mal. Au pire, tu te retrouves avec un bon orgasme et un plan cul à portée de main. » qu’il répond alors, ça permettrait certainement à son ami d’oublier un peu certains soirs, ça ne peut pas faire de mal.

Lui en tous cas s’essaye depuis longtemps à la scène des aventures sans lendemain ; une façon d’oublier John le temps de quelques heures, de se convaincre qu’il pourrait passer à autre chose s’il le souhaitait vraiment, une façon de ne pas affronter la réalité et de conserver un semblant de contrôle qu’il n’a plus tant depuis bien longtemps. « Bon, et toi, tu te touches tout seul ou t’as trouvé quelqu’un pour le faire ? » Un rire surpris s’échappe de ses lèvres, sûrement que ça va leur rester cette histoire maintenant qu’il n’arrive pas à se retirer l’image de Rafael bavant sur le fameux Weatherton. Il aimerait lui parler librement et souvent il se surprend à quelques secondes de balancer la vérité ; mais l’image de son jeune frère lui revient toujours en mémoire et la peur qu’il en vienne à utiliser quoique ce soit contre lui le ravise immédiatement. Il ne veut pas lui donner de billes, ne veut pas se retrouver dans un potentiel collimateur car il ne lui fait tout simplement aucune confiance ; alors il reste vague, mentionnant des personnes plutôt que des femmes ou des hommes. Peut-être que Rafael sait déjà, qui sait. « Je m’éclate avec Tinder je te ferai savoir ! » Un vrai bijou, cette petite application qui lui permet en quelques clics de trouver ce qu’il cherche sans avoir à promettre plus que ce qu’il ne peut donner. « Je te jure, on devrait te faire un compte. » qu’il taquine mi-blague, mi-vérité. « Pas spécialement envie de me poser, tu me connais, c’est pas le moment, j’ai encore trop de choses à faire avec le restau pour avoir envie de promettre quoi que ce soit à qui que ce soit. » qu’il explique alors avant de continuer sa bière. Y’a une part de vérité bien sûr mais sûrement que si ce qui que ce soit portait le nom d’un certain Jonathan, il en oublierait vite ces quelques belles paroles. « Ouais, ça m’intéresse pas tout ça. » qu’il confirme alors d’un hochement de tête ; dans tous les cas, Oli ne se voit pas se marier ou avoir des enfants, une vie trop rangée qui ne lui correspondrait pas. « Y’a quelqu’un que je vois régulièrement mais plus en mode plan qu’autre chose. » Il a pas honte lui non plus, pas de tabou là-dedans et si on ne peut pas parler de ces sujets avec ses amis, avec qui le faire alors ? « T’es sûr que tu veux pas qu’on te le crée ce Tinder ? » qu’il demande alors, petit sourire aux lèvres ; mais peut-être en a-t-il déjà un, mais Oliver ne l’y a pour le moment jamais croisé.

30/07/1995

tw : évocation de sujet lié à la vie intime.

saturdays take the pain away

@OLIVER LEWIS ☆ @RAFAEL CASEY

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Oui, il ne s’attend à rien, il ne sera pas déçu de cette manière. Inutile de mettre les bouchées doubles et de finir avec des espérances trop fortes. Rafael connaît ce genre de mec, du moins, en apparence. Alors il ne veut pas se lancer dans une idylle à sens unique, ce serait trop dur à accepter.

— Tant mieux alors, ça peut pas te faire de mal. Au pire, tu te retrouves avec un bon orgasme et un plan cul à portée de main.

Pas faux.

— Ouais, j’avoue qu’un bon orgasme ça me ferait du bien, plaisante-t-il en reprenant de sa bière.

Ca fait bien longtemps qu’il n’avait pas pu parler de cette manière, et ça lui fait du bien, être avec Oliver ça lui fait du bien, et il doit avouer que son ami est toujours une bonne oreille et de bons conseils, et puis quand ils ne sont pas sérieux, ils peuvent rire et ça, c’est quand même génial.

Seulement, il suffit de parler de lui-même et de son entrejambe, il est grand temps qu’ils abordent aussi le sujet de son ami et frère de cœur. Mais quand il pose la question, un rire de surprise échappe au brun, et il ne sait comment l’interpréter, peut-être parce qu’il a dit ça de manière amusante, ou alors parce qu’il est profondément gêné, il n’en aucune idée et ne pas savoir le chagrine un peu. Oliver est toujours secret, et il sait pourquoi Rafael. Il est ami avec les frangins : Cameron et Dexter et les relations dans la fratrie Lewis sont assez tendues, pour ne pas dire catastrophiques.

— Je m’éclate avec Tinder je te ferai savoir ! Je te jure, on devrait te faire un compte.

Non très peu pour lui, l’idée de rencontrer des tordus ne l’intéresse pas. Il a déjà essayé, les fétichistes des pieds et autres fêlés, peu pour lui.

— Pas spécialement envie de me poser, tu me connais, c’est pas le moment, j’ai encore trop de choses à faire avec le restau pour avoir envie de promettre quoi que ce soit à qui que ce soit.

Il peut le comprendre, mais il comprend aussi qu’il y a une réserve naturelle, et qu’il se contraint à ne pas tout dire, et il aimerait pouvoir le rassurer, lui dire que tout ce qui sera dit entre eux restera entre eux.

— Ouais, ça m’intéresse pas tout ça. Y’a quelqu’un que je vois régulièrement mais plus en mode plan qu’autre chose.

Au moins il a une réponse à sa question, quelqu’un l’aide à se faire du bien, il ne reste pas tout seul dans son coin et c’est déjà au moins une bonne chose. Oliver est quelqu’un d’occuper et il est dans la même situation, seulement, s’oublier est une très mauvaise idée.

— T’es sûr que tu veux pas qu’on te le crée ce Tinder ?

Il secoue la tête en riant doucement avant de reposer sa bouteille de bière sur la table. Oliver ne sait pas tout non plus, parce qu’il y a des choses qu’ils ne se disent pas, mais cette fois, il veut bien parler à cœur ouvert, et surtout, ça lui fait un bien fou.

— J’ai déjà été sur une appli comme ça, et pour tomber sur un John qui veut des photos de mes pieds à côté de mon engin… non merci.

Ouais, histoire vécue. Un gars qui s’était appelé John Doe, déjà le gars ne donne pas sa vraie identité, et c’est clairement une histoire de merde qui s’engage. Il n’avait pas répondu, préférant bloquer le mec. D’autant plus que des pieds quoi… autant vomir.

— J’en ai des trucs à te raconter sur ces applis pourries, et souvent ce sont des obsédés qui ne jugent que sur ton physique, et j’ai horreur de ça, j’ai besoin d’un peu plus pour pouvoir baiser.

Le langage est cru, mais de toute façon autant ne pas s’embarrasser, ça a toujours été comme ça et il ne voit pas pourquoi ça changerait.

Néanmoins, il y a quelque chose qu’il voudrait lui dire, une chose qu’il n’a jamais osé évoquer parce qu’il pensait que c’était clair entre eux, mais force est de constater que ce n’est pas le cas. Alors il prend son courage à deux mains avant de commencer.

— Tu sais, Oliver, j’veux pas te forcer à me parler, mais tu sais que je dirais jamais rien à tes frères.

Rafe met les pieds dans le plat, et c’est peut-être mieux ainsi, autant ne pas passer par quatre chemins, ça n’apportera que des quiproquo inutiles.

— Je sais que vous ne vous entendez pas, et tu me connais assez pour savoir que divulguer des choses sans le consentement des autres ça peut faire très mal, je l’ai bien assez vécu plus jeune.

Oui, Oliver était là quand on a forcé Rafael à faire son coming-out. C’était la pire période de la vie du jeune Casey et c’était une horreur, il ne souhaite ça à personne, pas même à une personne qu’il détesterait vraiment.

02/09/1990

saturdays take the pain away

@Rafael Casey ☆ Oliver Lewis

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septembre / 2024
chez Rafael

Le sujet de Tinder vient rapidement sur la table ; c’est forcément plus facile pour faire des rencontres rapides que de passer par tout le cheminement classique de sortir de chez soi, bien s’habiller, draguer pour parvenir à ses fins et il ne peut que remercier le créateur de l’application de lui permettre de rencontrer du beau monde sans avoir à trop se prendre la tête. Beaucoup de personnes sont en recherche de choses simples comme lui et il profite alors de quelques swipes du bon côté pour assouvir ses besoins et passer rapidement à autre chose, c’est aussi simple que ça. Il se décide à taquiner son ami sur le sujet, proposant de lui créer un compte sans vraiment connaître son avis sur la question - même s’il a une petite idée qui se base sur leurs nombreuses années d’amitié et de confidences. « J’ai déjà été sur une appli comme ça, et pour tomber sur un John qui veut des photos de mes pieds à côté de mon engin… non merci. » Évidemment qu’il ne fait pas exprès de choisir ce prénom en particulier ; ou que c’est lié à une histoire qu’il souhaite raconter. Toujours est-il que l’évocation d’un certain John coupe son souffle quelques instants et il s'empresse de porter la bouteille de bière à ses lèvres pour camoufler l’effet de surprise qui s’est placé sur son visage sans qu’il n’ait pu le contrôler. Quand la surprise passe finalement, il se permet de rire à l’évocation des tarés de l’application ; ça arrive, souvent même, mais Oliver a vite appris à naviguer entre les différents fous de ce monde pour ne se concentrer que sur les plans qui iront vraiment quelque part. « J’comprends en vrai, y’a pas mal de gens chelous c’est vrai. » Il rit, lui aussi a quelques histoires étranges à raconter mais il n’a pour le moment pas retiré l’application - et son utilisation régulière l’empêche pour le moment de le faire. « J’en ai des trucs à te raconter sur ces applis pourries, et souvent ce sont des obsédés qui ne jugent que sur ton physique, et j’ai horreur de ça, j’ai besoin d’un peu plus pour pouvoir baiser. » Et c’est là que se trouve toute la différence entre eux finalement ; Rafe cherche sûrement un peu plus que ce que la plupart des mecs peuvent proposer sur Tinder - lui compris. « Dixit le mec qui bave sur un vieux copain de classe. » Il taquine bien sûr, utilise son pied pour pousser un peu sa jambe dans un geste d’affection - et de moquerie.

La conversation tourne - et il ne s’attend pas vraiment à la tournure que celle-ci prend. Il sent dans l’air l’électricité qui bouge bien qu’il ne s’attende pas vraiment aux prochaines paroles de son ami. « Tu sais, Oliver, j’veux pas te forcer à me parler, mais tu sais que je dirais jamais rien à tes frères. » Donc, il sait, ou il devine ; Oli ne voit que ça. « Je sais que vous ne vous entendez pas, et tu me connais assez pour savoir que divulguer des choses sans le consentement des autres ça peut faire très mal, je l’ai bien assez vécu plus jeune. » Oliver n’a jamais vu l’intérêt d’un coming-out, n’a jamais eu honte d’aimer qui il aime ; ne sait d’ailleurs jamais vraiment posé la question. Ses amis sont au courant à force de l’entendre parler garçon et Zoya supporte depuis de bien nombreuses années ses pleurs quand il s’agit de Jonathan. Et pourtant, Rafael n’a jamais entendu les mots de façon officielle et Oli n’a jamais eu très envie de se lancer dans ce discours ; ni que ça puisse ouvrir le risque que ça arrive aux oreilles de ses frères. C’est pas de la honte, toujours pas, juste une appréhension qu’un d'eux arrive à l’utiliser contre lui, à s’en amuser et s’en moquer et à juste lui rendre la vie impossible pour quelque chose qu’il ne contrôle pas - et dont il se fout. « Dis-donc, tu fais peur quand t’es tout sérieux. » qu’il taquine une fois de plus avant de retrouver une nouvelle fois le regard de son ami. « Tu sais déjà donc. » qu’il se contente de répondre en haussant les épaules ; au fond, se moquant bien que son ami de toujours ait fait fonctionner les pièces du puzzle.

30/07/1995

saturdays take the pain away

@OLIVER LEWIS ☆ @RAFAEL CASEY

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Oui, il rentre dans le vif du sujet. Rafael n’a pas trop peur de lancer les discussions qui fâchent avec les amis qu’il a, dans un sens, c’est aussi un moyen de renforcer les liens existants quand on le fait avec le bon doigté. Et il est doué pour ça, pour parler. Il n’aime pas parler de lui, mais il aime parler de lui en le faisant par le prisme des autres, et c’est ça sa grande force, ne pas se laisser envahir, ne pas avoir peur. Du moins ne plus avoir peur. Ce n’était pas comme ça avant, et il a bien changé le petit Rafe qui se faisait martyriser à l’école.

Mais là, il sent depuis quelques temps qu’Oli lui cache quelque chose, une idée qu’il a en tête ou des sentiments dont il ne veut pas parler. C’est vrai que se livrer est parfois effrayant, mais le mieux à le faire, c’est le faire quand on est en confiance, avec une personne qu’on sait être douce, aimante et sans aucun jugement.

Le chef d’entreprise commence à se douter de ce qui se trame, quand il a vu que l’autre a toussé quand il a entendu le prénom John, quand il esquive habilement le sujet des relations amoureuses et surtout qu’il prétend préférer des plans cul… il ment, il ment à Rafael, à son ami et surtout il se ment à lui-même et ce n’est pas comme cela qu’on peut avancer. Oui ; il a compris, il sait, mais il ne veut pas en parler, il ne veut pas forcer la conversation.

— Dis-donc, tu fais peur quand t’es tout sérieux.

Taquinerie, encore et toujours, mais Rafael sourit d’un air compatissant, et quand leurs regards se croisent, ils se comprennent, terriblement, comme ça a toujours été le cas entre eux, les mots sont superflus.

— Tu sais déjà donc.

Il hoche la tête, délicatement et lui sourit, le regard plein d’amour et de bienveillance. Rafael a toujours été comme ça, il ne peut être méchant, il n’a jamais réussi à l’être.

— Oui, je viens de comprendre.

Oliver est amoureux, et cet amour semble ne pas être possible, et cet homme s’appelle John, ou alors c’est son surnom, quoiqu’il en soit, les pièces du puzzle commencent à s’assembler et ce qu’il voit l’emplit d’une tristesse infinie. Son ami souffre, et il n’en parle pas, il ne lui en parle pas, alors qu’il n’y a pas l’ombre d’une dissension entre eux, jamais. Les règles sont claires, leur relation est délicate, et s’ils commencent à se cacher des choses, ils finiront pas ne plus jamais se parler, et c’est une idée effroyable aux yeux de l’hispanique.

Rafael s’approche alors de son ami pour l’attraper par les épaules et pour le serrer fort contre lui. Venant nicher son nez dans le cou pour lui transmettre toute la chaleur de son corps, pour lui montrer qu’il est là et qu’il le sera toujours.

— Je t’aime Oliver.

Il le relâche avant de lui sourire et de lui mettre une petite tape affective sur la joue avant d’attraper à nouveau sa bière pour la finir d’une traite. Rafael s’assied confortablement dans le canapé avant d’attraper la télécommande pour mettre en route son téléviseur pour mettre un film en fond. Une soirée film, comme quand ils étaient gamins.

— Et ne te sens jamais forcé de me dire quoi que ce soit, mais tu sais que je suis là, toujours.

Le film se met alors en route et c’est avec plaisir qu’il vient se nicher non loin de son ami d’enfance, ouvrant une nouvelle bouteille de bière pour chacun d’entre eux afin de profiter au maximum de l’histoire bien nanardesque qui va arriver.