Just two of us (Pv Lou)

02/06/1974

rp flashback
Ned 38 ans, Astoria 8 ans.

Tu passes la porte du bar où tu avais l’habitude d’aller depuis quelque temps déjà. Cette fois-ci tu n’étais pas seul. Une petite fille t’accompagne, aux cheveux châtains possédant des reflets roux. Tu salues d’un mouvement de la tête les quelques habitués que tu voyais à chaque fois que tu venais. Tu ne leur avait jamais vraiment parlé. Juste salué. Tu ne savais rien de leur vie et inversement. Tu te diriges vers le bar où quelques personnes sont déjà accoudées. Mais il restait deux places. Tu t’assois rapidement sur le tabouret surélevé. Un rapide regard vers ta fille. Celle-ci a bien du mal à s'asseoir. Il faut dire que les tabourets ne convenaient pas aux enfants. Il était même assez rare de trouver des personnes aussi jeunes. Tu lèves les yeux au ciel et l’aide à s'asseoir. Il fallait vraiment qu’elle grandisse rapidement. Ce n’était pas normal qu’ait cette taille à son âge. Cela lui arrivait d’avoir quelques remarques de la part de ses camarades à l’école. Elle n’avait pas l’air une jeune fille de 8 ans aux premiers abords. La plupart des gens lui donnaient deux ans de moins. Il fallait vraiment qu’elle commence à s’endurcir. Tu jettes un regard rapide vers les barmans. Une personne familière et une autre inconnue. De longs cheveux blancs sûrement cramés aux différentes teintures. C’était bien la première fois que tu la rencontrais. Le barman s’approcha de toi pour prendre ta commande. Comme à ton habitude, tu commandais un whisky. Tu ne voyais pas le regard de ta fille focalisé sur la jeune barman. “Et pour la p’tite ça s’ra quoi ?”. A peine allais-tu prendre la commande d’Astoria, celle-ci fit une remarque. “Regarde Papa, les cheveux de la dame ! Ils sont trop beaux !”. Un petit doigt pointé vers la jeune barman à quelques pas de l’autre côté du comptoir. Un petit rire du barman. “Je pense que votre fille est intéressée par notre jeune recrue. Elle n’est là que depuis quelques jours. Je la laisse vous servir.” Puis le barman repars en direction de la jeune femme. Tu le vois murmurer quelque chose en vous portant un regard. Un froncement de sourcil. Tu n’aimais pas être le centre de l’attention. Surtout qu’il y avait un peu trop de monde à ton goût. Tu aurais préféré qu’il y ait que quelques personnes. Tout le monde s’était donné le mot pour sortir aujourd’hui ? Tu vois Astoria bouger sur le tabouret. Tu remarques bien qu’elle n’est pas à l’aise. Le tabouret en hauteur n’était pas fait pour des enfants. Tout comme le bar. Tu secouas la tête. “Tu veux venir sur mes genoux ?” Un refus de la tête. “Non je suis une grande fille !”. Elle se considérait comme une grande fille. Qui allait bientôt passer au collège dans trois ans. Mais toi, tu voyais bien qu’elle était différente des autres enfants de son âge. Tu avais remarqué son changement depuis ce fameux jour. Tu voyais bien qu’elle faisait semblant de montrer qu’elle allait bien à toi et aux autres. Mais elle ne pouvait pas le cacher. Surtout à toi. Un faux sourire de sa part. Pour ne pas t’inquiéter. Mais ça ne marchait pas. ça ne marchait jamais. Un faux sourire et un regard intrigué. Le regard toujours porté sur la jeune femme. Qui se trouve maintenant devant vous. “Bonjour Madame !”. Un petit geste de la main. L’innocence incarné. “Est ce que je pourrais avoir un jus de pomme s’il vous plaît ?”.

28/12/1994

J'astique les verres derrière le zinc, selon les indications de mon patron. Ça ne fait que quelques jours que je travaille pour lui.

Après avoir officiellement annoncé à mes parents que je n'entamais pas d'études supérieurs pour le moment, je m'étais attelée à trouver un boulot. Dès mes dix-huit ans atteints, j'avais posé moins officieusement mes valises dans la colocations de Tim et Ezra, venant les rejoindre dans notre chez nous. Ma place étant bien au chaud et toute prête à m'accueillir.

Il était hors de question que je reste avec Papa et Clara. Est-ce que je les aime ? Sans aucun doute. Mais est-ce que j'ai besoin d'air ? À n'en pas douter. Ils sont aimant et ma relation avec eux est devenu beaucoup plus harmonieuse au fil des ans, mais ils ont tendance à être étouffant.

Quelque part, ils le sont autant avec Marlene qu'avec moi. Seulement, ils ne le sont pas pour les mêmes raisons. Pour Marlene, ils lui ont mis une pression de dingue depuis qu'elle est gamine. Elle a toujours dû être là fille parfaite, celle avec les meilleures notes, celle avec les meilleures comportements. La parfaite petite fille qui devait devenir la parfaite adulte. Celle qui suivrait les traces de papa et maman. Avec un métier prestigieux. Une carrière pleine de mérite et de reconnaissance. Ils ont toujours été dure avec elle. Attendant la perfection. Moi, ils ne me l'ont jamais exigé. Ils auraient perdu leur temps de toute façon. J'ai assumé jeune — dès mon arrivée dans cette famille en fait — que je ne serais jamais la fille parfaite. Je n'aurais jamais pu faire compétition à ma demi-soeur de toute façon. J'étais vouée à être le monton noir et je m'y suis collée. Je n'ai pas été scolarisé à la maison, refusant catégoriquement. J'ai fugué, bu, sortie, fait la fête. Je n'ai pas respecté chacune de leur règle ou de leur attente. Mais malgré tout ça, je ne pense pas avoir été une adolescente à problème. Une fois la communication instaurée dans notre relation, les choses se sont placées. Après ma fugue et la conversation à coeur ouvert que j'ai eu avec papa, les choses sont devenues plus simple. Papa a compris certains de mes comportemants.

Je ne suis pas une délinquante. Je n'en ai pas l'âme. Je ne suis juste pas... idéal. Ou en tout cas, idéal selon leur idéal. Mais je sais que quelque part ils m'aiment et je sais aussi qu'ils s'inquiètent. Mais, je ne suis plus aussi fragile et brisée que lorsque je suis arrivée dans leur famille. C'est probablement un peu grâce à eux d'ailleurs. Malgré leur tendance étouffante, ils m'ont aimé et chérie pour ce que j'étais.

Lorsque je leur ai annoncé que je ne continuais pas les études pour le moment et que je déménageais, ils n'ont pas nécessairement été d'accord, mais ils ne s'y sont pas opposés avec autant de virulence que lors de l'annonce de Marlene. Quelque part, je pense qu'ils s'y attendaient.

J'ai trouvé ce job assez rapidement. J'avais besoin d'un truc pour payer les factures et j'avais de l'expérience dans la restauration. J'ai été serveuse presque toute mon adolescence. Arthur et Clara m'ont régulièrement proposé de me donner une allocation, mais je voulais gagner le mien. Je n'étais pas habituée à tout ce luxe. Tous mes amis de mon ancien quartier ont dû se trouver un revenu jeune et, dans ma tête c'était normal; travailler pour son argent. Mettre la main à la pâte. Pour papa et Clara, c'était moins une évidence, alors on avait négocié un accord. Je ne travaillais pas plus de quinze heures par semaine qu'il y a de l'école et je devais garder des notes satisfaisantes.

Alors quand ils étaient venu le temps d'envoyer des candidatures, ce bar m'avait rappeler immédiatement. Il cherchait un ou une nouvelle barmaid et malgré mon manque d'expérience avec l'alcool, je cochais les autres cases. Alors il m'avait passé en entrevue, il m'avait offert un essai. Et me voilà, deux semaines plus tard, officiellement embauché, ma formation terminée.

Mario, le patron vient me voir alors que je termine de ranger les bouteilles de la dernière livraison, après avoir astiqué les verres. « Lou, ma belle, la gamine de l'autre côté du bar à flashé sur toi. Je vais te laisser t'en occuper d'accord. » Ce n'était pas vraiment une question, mais je me retourne tour de même pour appercevoir la jeune fille installée au comptoir avec son père. J'acquiesce puis me dirige vers eux.

Je leur souris à tous les deux, mais concentre d'abord mon attention sur la gamine aux cheveux brun-roux, qui m'obserbe une pointe d'admiration dans les yeux. « Bonjour à vous deux. Alors jeune dame, qu'est-ce que je te sers aujourd'hui ?» Elle me salut d'un madame qui me fait rire, parce que je ne me sens pas du tout comme une madame. Mais je lui souris en écoutant sa commande. « Une jus de pomme pour la demoiselle, ce sera. » Que je lui dis en lui faisant un clin d'oeil avant de me tourner vers son père. « Et vous monsieur ? » Il m'indique sa commande et je vais les préparer.

Je reviens quelques instants plus tard, deux verres en main que je pose devant l'homme et sa fille. Avant de repartir vers mon patron. Je lui demande si je peux proposer un jeu à la gamine. J'ai terminé mes tâches et clairement, ce n'est pas l'environnement le plus amusant du monde pour une enfant. J'en connais quelque chose, ayant passé une bonne partie de mon enfance des lea coulisses d'un club de stiptease.

Je vais chercher le jeu d'échecs portatif que je traîne pratiquement tout le temps de mon sac et je reviens vers eux. « Alors jeune dame, est-ce que tu as déjà joué aux échecs toi ?»