[LEZRA1] Unsteady

TW: Violence & violence conjugale

Ce genre de soirée là ça n'vous arrive pas souvent.  Calme posé devant la télé à regarder un peu n'importe quoi, zapper les chaînes parce que c'est ennuyant. Vous pourriez clairement mettre une série mais on dirait que cela ne vous ai jamais passé par l'esprit. T'es là sur le sofa en train de t'dire que tu pourrais t'mettre à l'aise retirer ton t-shirt pour le confort -  laisser la fraicheur toucher ta peau. Ton corps contre le sien qui profite de cette proximité. Sauf que voilà ce petit repos au calme se fait déranger par la sonnerie de ton portable posé sur la table basse du salon. Tu lève le mentons pour voir puis tu fronces les sourcils. Ton frère. Qu'est-ce qu'il veut?  Depuis le temps que vous ne vous êtes pas parlé, qu'est-ce qu'il pourrait y avoir de bien important c'soir .. Enfin un texto aurait pu faire l'affaire.  Tu t'redresse et décroche. Ouais ? Que tu lances sur un ton nonchalant.  T'en a rien à foutre d'ta famille.. de ta mère qui n'veut rien voir, ton frère qui défends ton père aveuglément parce qu'il est son préféré. T'en veux au monde entier de cette famille de merde.

T'laisses ton frère parler au téléphone, même que t'es pas certain de tout comprendre. Maman est à l'hôpital. C'est tout ce que t'as retenu dans ce qu'il t'a dit. T'as pas besoin d'en savoir plus - tu sais. C'est lui, il est la cause de cette violente chute. Tu t'redresses et t'lèves du sofa. Ta mère, ton précieux malgré tout. Fuck. Tu raccroches, passes tes mains dans tes cheveux, les tirant de colère mais ne lâchant aucun cris. Je les avais prévenus .. Ils savaient, ils ont toujours su ! FUUUUCK ! Que tu laisses sortir dans un élan de colère. Tu marche d'un côté et de l'autre tentant de contrôler ta respiration. T'as pas l'choix, t'peux pas aller à l'hôpital dans cet état. T'es comme un lion en cage prêt à sauter sur le première proie qui passera devant lui. Rarement que tu te mets dans cet état .. mais s'plus fort que toi.

Tu t'arrêtes au bout de quelques secondes puis lever les yeux sur Lou. Si tu veux habilles toi on va à l'hôpital .. C'était mon frère, il l'a frappé .. Si fort qu'elle a fait une chute et c'est ouvert le crâne putain. J'évite cependant de te donner ce détail. Si tu viens tu verras l'état dans lequel elle est  .. même si je préférais que tu ne vois pas ça. Les souvenirs referont surfaces et ce s'ras pas beau. Je serre la mâchoire et passe dans la cuisine pour m'ouvrir une bière - j'devrais pas mais je l'ai dis je dois me calmer. J'regarde la bouteille puis la bois d'un trait sans m'poser plus de question. Sauf que voilà .. les souvenirs tout remonte là. Je me suis éloigné de tout ça pour aller mieux et m'revoilà replongé dans mon passé.

@Lou Addams Stewart

On est installé tous les deux sur le divan du salon. La soirée est calme, tranquille. Tu fais défiler les chaînes de la télé, alors qu'on sait toi et moi qu'il n'y a absolument rien de bon à cet heure-ci. Mais ça va, on profite de notre moment ensemble, l'un contre l'autre, sans rien demandé de plus.

Les dernières semaines, que dis-je, les derniers mois ont été difficiles. Le cancer de Clara m'a retourné la tête. Par chance, tu étais là, toi. À me soutenir, à me garder ancré lorsque mes émotions n'étaient qu'un tourbillon compact de noirceur.

J'ai toujours eu tendance à tout garder en dedans. Très peu de personne — pour ne pas dire personne sauf toi — ont vue ce qui se cachait sous la surface. Toutes cette colère, cette détresse, ce côté étrange de moi, tu es le seul à le connaître. Les autres voit la Lou gentille, attentionnée, celle qui essaie de voir le bon côté des choses. Celle qui cherche le meilleur en chacun. Celle qui s'évertue a être une meilleure personne chaque jour de sa vie. Mais avec toi, je sais que je peux être le beau et le moins beau. Et même parfois, le très, très laid. Et malgré ça je sais que tu seras là. Je sais que tu seras à mes côtés contre vent et marée et tu sais que moi, je serai au tiens. Nous deux, on le sait toi comme moi que c'est à la vie, à la mort. Je t'ai encré sur ma peau, mais aussi dans mon coeur et dans mon âme.

Tu te relèves un peu, m'obligeant a faire de même pour retirer ton chandail, le balançant un peu plus loin du nôtre divan. Je me réinstalle contre ton épaule, le nez dans ton cou, ton bras autour de moi. J'inspire ton odeur, m'enivrant de ta chaleur de ton corps. M'enivrant de toi. Lové dans tes bras, comme ça, je me sens entière et complète.

Des soirées, comme celle-là, à juste profiter de la proximité de l'un ou de l'autre, on en a pas assez souvent. Entre mes absences répété avant de décès de Clara pour m'occuper d'elle, nos boulots respectifs, notre balado et la chaîne YouTube, on court après chaque heure, chaque minute et chaque seconde. Rare sont les moments de plénitude que l'on s'accorde. Mais malgré leur rareté, j'en apprécie chaque instant, parce qu'ils sont passé à tes côtés.

Ton téléphone sonne sur la table du salon, tu t'étires un peu pour appercevoir le nom sur l'écran lumineux. Tu fronces les sourcils avant de prendre l'appareil et de décrocher.

Je n'entends pas toute la conversation, mais j'en saisis l'essentiel. C'est ton frère; ta mère est à l'hôpital.

Tu termines ton appel et tu te lève brusquement. Tu passes les mains dans ta tignasse avec rage. Je te connais sur le bout de mes doigts, j'entends crier ton coeur, alors qu'aucun son ne sort encore de ta bouche. Tu fais les cents pas de droite à gauche, bouillant de cette colère que seul ton géniteur arrive à te faire ressentir. Puis tu rompts le silence. « Je les avais prévenus .. Ils savaient, ils ont toujours su ! FUUUUCK ! »

Tu continues à tourner dans notre salon, comme un lion en cage, embourbé dans le tourbillon d'émotion qui t'empêche de respirer nornalement. Tu essaie de te contrôler de reprendre le dessus, mais c'est difficile. J'aimerais te prendre dans mes bras. Mais je sais que tu as besoin de cette seconde pour te reprendre. Je sais que tu as besoin de reprendre les choses en main pour arriver à gérer la suite. Alors je t'observe, attendant l'ouverture qui me permettra d'être présente pour toi.

Tu relèves finalement t'es magnifiques yeux orageux vers moi : « Si tu veux habilles toi on va à l'hôpital .. C'était mon frère, il l'a frappé » Tu n'en dis pas plus, probablement pour m'épargner. Mais tu n'a pas besoin d'en dire plus, parce qu'au fond de moi, je sais. J'ai toujours su à quel point ton paternel était un monstre. Je l'ai vu dans chacune des marques qu'il t'a laissé et ce, depuis qu'on est tout petit.

Je saute sur mes pieds, et je vais dans notre chambre en quatrième vitesse, j'enfile la première jeans qui me tombe sous la main et je mets l'un de tes cotons ouaté noir qui traîne sur la chaise dans me coin.

Je te retrouve dans notre cuisine, t'envoyerant le contenu d'une bouteille de bière dans le gosier. Je sais pourquoi tu fais ça. Je connais ta rage, je connais ta peur, je connais ta peine.

Mon coeur se sert à te voir dans cet état. Tu t'es éloigné de ta famille justement parce qu'elle te pourrissait les entrailles et pourtant, on en revient encore là. Penser à ton père me donne des envies de meurtre. Ça réveille mon côté sombre. Celui qui est alimenté par tout ce qu'il y a de plus crasse dans mon âme. Mais je referme aussitôt cette boîte, sachant pertinemment qu'on a pas besoin d'être deux cette violence vibrante dans nos êtres. Tu as besoin que je sois calme, que je sois ton pilier, parce que tu es comme une bombe qui pourrait exploser à tout instant.

Je plante mon regard remplie de tendresse, dans le tiens et doucement, très doucement, sans que nos yeux se quittent je te prend la bouteille des mains et la pose sur le comptoir derrière moi.

Puis avec tout l'amour que j'ai en stock je pose mes lèvres sur les tiennes. Ce n'est pas passionnel ou enivrant comme baiser. C'est tranquille, c'est calme, c'est de l'amour tendre.

Je sens tes épaules se relâcher un peu. Je m'éloigne et te prend la main. « Allez, viens mon amour. »

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J'ai toujours du mal à contrôler mes émotions quand cela concerne ma famille - mon père. Surtout parce que cette rage qui couvre l'entièreté de mon corps j'arrive à la canaliser mais pas complètement l'effacé. Je sais que j'ai manqué de délicatesse avec toi avant de disparaître dans la cuisine - mais je sais que tu sais que ce n'était pas contre toi ni même volontaire. C'juste que j'arrive pas expliquer l'effet que que c'la me fait quand il est question de lui.  J'appuie mes hanches contre le comptoir de la cuisine, buvant cette bière d'un trait - ça m'fait même pas du bien. Je le sais que c'est un bouée, un placébo qui n'sert à rien. J'suis en colère et y'aura jamais rien qui puisse vraiment en venir à bout.

J'inspire profondément sans même m'occuper de ce que tu es partie faire. J'ouvre le frigo une seconde fois pour une autre bière - évidemment. Encore heureux que j'aie pas un peu de dope parce que je m'en serais mis plein les narines. Sauf que ça aussi ça aurait été inutile. Une autre bouée qui n'est à rien. J'suis déjà au fond d'toute façon. C'juste que de l'extérieur tout est beau - du moins c'est qui en ressort. J'ai l'air en parfait état - mais c'côté sombre de moi revient toujours me hanter - nous hanter. Parce que faut pas s'voiler la face, tu ressens toutes mes émotions. T'es mon double, une partie de moi autant qu'une partie de moi est fusionnée à toi.

J'passe mes mains sur mon visage laissant échapper un grognement qui n'soulage rien non plus. Ce n'est que ton regard finalement planté dans le mien qui m'fait revenir un peu sur terre. J'espère qu'tu m'en veux pas. J'voulais pas être impoli. Pas avec toi. C'juste que cet imbécile il finira par détruire tout ce qu'il y autour de lui - moi compris. Bien qu'il m'ait déjà brisé. Tu poses la bouteilles de verre sur le comptoir puis tes lèvres se posent sur les miennes. Bon sens, mon coeur s'emballe dans un mélange d'émotion. C'est ce que j'avais besoin pour me calmer un peu, mais est-ce que ce sera suffisant - j'en doute. Heureusement tu seras avec moi. Mes lèvres sur les tiennes profitent de cette chaleur, tandis que main se glisse dans ton cou chaleureusement en guise de remerciement - amoureusement. Parce que c'est ce qu'il faut un peu d'amour au travers de cette haine non ?  Je m'arrête, laissant mon nez frôler le tien comme un enfant et appuie mon front contre le tiens. J'suis désolé. J'voulais pas .. Tu sais .. T'comprends ? J'arrive à peine à parler. J'cherche toujours mes mots quand cette colère qui surgis toujours de très loin s'pointe le bout du nez sans prévenir.

« Allez, viens mon amour. » J'esquisse même pas un sourire, incapable de le faire. J'me contente d'un petit hochement de tête et t'suis. J'agrippe ma veste dans l'entrée, puis les clefs de la voiture.  J'vais pas te laisser conduire, juste parce que j'ai besoin d'avoir un truc à faire - m'occuper l'esprit avant de débarquer dans cette chambre. Je déteste les hôpitaux et je trouve que dernièrement on y a fait beaucoup plus de visite que la normale.  C'est probablement la même chose pour tout le monde - on n'en garde jamais de bon souvenir.  Machinalement, je conduis jusque là-bas puis gare la voiture avant d'entrer et de demander dans quelle chambre elle se trouve. Malheureusement elle est encore en observation - son état est plus grave que ton frère l'a dit.

Je m'avance donc vers la dite chambre.  Mon frère qui s'tient debout près du lit et ma mère qui s'trouve allongée dans ce lit. Fuck. Fuck. FUCK. J'vais l'tuer. Il a de la chance de cuver à la maison tranquille, parce que s'il avait été là .. Bah il serait probablement dans un autre lit. J'écoute attentivement les explications du médecin. Les prochaines heures seront décisives. Fuck. Sont état est stable, mais les blessures sont graves. Sa tête en a mangé un sacré coup. Le sang séché sur son visage malgré les pensements m'laisse présager sa douleur.  J'ai la rage au ventre. Je l'ai dis que j'allais l'tuer ? Et toi t'la laissé faire ? T'en a pas marre de le regarder taper sur tout le monde ? Je m'approche de mon frère, mon index qui se plante à plusieurs reprise dans son torse. T'as fait quoi ? T'étais où ?  Putain il l'a presque tué ! Je le blâme lui, parce que c'est lui qui c'est proposé de resté là. C'est surtout lui qui aurait pu la convaicre de foutre le camps de cette piaule de merde. J'devrais aussi m'blâmer d'pas avoir été là. J'aurais dû être là au final et pas avoir fuis. J'suis con.  J'sors de la chambre, d'un pas rapide. La mâchoire serrée. J'ai qu'une idée en tête c'est d'le retrouver et d'lui faire vivre le même calvaire.

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Spoiler:

Tu n'avais pas besoin de t'excuser. Je sais l'état dans lequel ça arrive à te mettre. Je connais ta noirceur. Je connais toutes ses sensations que tu as dans ton coeur. Je les ai toujours accepter, comme je t'accepte toi. Dans ton entièreté, avec tout ce qu'il y a de plus beaux et tout ce qu'il y a de plus laid en toi. Je t'aime irrévocablement, même avec ce que tu considéres imparfait.

Tu me laisses t'entraîner vers la porte de notre logement. Tu prends ton blouson en cuire que tu enfiles à la va vite et tes clés. Je t'aurais proposé de conduire, si j'avais sentie que tu n'étais pas état de le faire, mais je sais que tu as besoin de ça. Tu as besoin d'occuper tes mains et ton esprit, parce qu'on sait tous les deux que c'est ce petit brin de contrôle qui te permet de tenir le cap.
On s'installe dans ta voiture, toi derrière de volant, moi côté passager. Je glisse ma mains dans la tienne, caressant doucement tes jointures. Je veux qu'on reste connecté. Je veux que tu sentes ma présence, mon amour. Même si t'arrives pas à te focusser sur ça, je sais qu'au fond de tes trippes tu en es conscient.

Le chemin jusqu'à l'hôpital se fait en silence. Il n'y a rien à ajouter. J'aurais rien à ajouter de tout façon. Même si la plus part du temps, tu arrives à oblitérer de ton esprit le chaos de ta famille, je sais qu'au fond tu t'inquiète pour ta mère et ton frère. Quelque part, tu les aimes. Et c'est probablement ça le plus dure. Tu ne peux pas aider des gens qui ne veulent pas comprendre. Tu ne peux rien faire, parce qu'ils usent de leur propre libre arbitre et ça te fou en l'air, parce que toi, tu les aimes. Tu les aimes et t'aimerais qu'il voit à quel point cet homme là, c'est un putain de monstre. Mais non, ils sont aveuglés et toi, tu es la spectateur de cette déchéance dont tu n'as aucun contrôle. Je sais que quelque part, tu aimerais être insensible à tout ça. Tu aimerais arriver à complètement effacer l'amour que tu as pour eux. Mais on sait tous les deux que tu y arriveras pas, parce que sous tous ses airs que tu te donnes, tu es un bel humain. Un humain qui aime. Un humain qui ressent. Un humain qui s'inquiète. Et malgré toutes cet douleur, je sais qu'un coeur plus gros que la terre s'y trouve. Et je t'aime encore d'avantage à cause de lui.

On arrive à l'hôpital quelques minutes plus tard. Je sais que dans ta tête, la même pensée te traverse. Même pas besoin d'échanger un regard; on vient trop souvent ici dernièrement. Entre nos visites à Pete, celle qu'on a fait à Clara et maintenant ta mère. Je sais que tu as jamais aimé les hôpitaux et là, on s'y est rendu presque toutes les semaines. Ça te bouffe en dedans et moi aussi.

J'inspire un grand coup, alors qu'on sort de la voiture. Je reprend ta main dans la mienne. Pour m'assurer de garder un contact. Tu demandes le numéro de la chambre de ta mère et on suit les différents couloirs pour se rendre à son lit, qui se trouve en observation. Du coin de l'oeil, je te vois serrer la mâchoire.

Tu entres dans la chambre et on écoute les recommandations du médecin. Puis, le corps médical qui la pièce et tu t'en prends à ton frère d'un doigt avec un ton rageur. Tu es en colère. Contre lui, contre toi, contre l'univers. Mais surtout, surtout tu es en colère contre Lui. Je te laisse dire ce que tu as à dire. Ce n'est pas de mon ressort. Même si, tout le long je garde une main posé sur toi. Mais pendant que tu parles avec ton frangin, moi j'observe ta mère. J'observe les bandages, les contusions visibles, les coupures. J'observe et mon coeur se sert. Même si elle a échoué à te protéger comme mère et que je lui en veux de ne pas avoir réussi à prioriser le gamin que tu étais, ni même le fils que tu es aujourd'hui, je ne lui souhaite pas de mal. Personne mérite de se faire traiter comme ça.

Tu pars rapidement après ta dispute, marchant vite, le corps tendue comme la corde sur un arc. Je te sens près de l'explosion. On grimpe dans la voiture. Tu n'as même pas besoin de me le dire. Je sais exactement où un va. Avant même de reconnaître le chemin, avant même qu'on ait quitter le stationnement du centre hospitalier. Je le sais.

Tu es calme. Mais je sais que c'est celui avant la tempête. Je sens ton feu consumer ton corps. Je sens ta rage enflammer tout ce qu'il y a en toi.

Je ne dis toujours rien, parce qu'il n'y a rien à dire, mais je glisse ma main sur ta cuisse. Pour garder le contact, pour que tu restes un peu ancré à la réalité, alors que tes mains à toi, sont fermement posé sur le volant de ta voiture.

On arrive quelques minutes plus tard devant cette maison. Celle que tu as trop vu et dont tu as essayé du plus fort de ton coeur de me protéger.
Tu gares la voiture et sort en trombe pour entrer dans la maison, laissant ta portière ouverte et tes clés sur le contact.

Je coupe le moteur et verouille la voiture. Dans ce genre de quartier, on se ferait voler notre véhicule, si on laissait les choses ainsi. Mais je fais vite. Parce que je sais que l'éruption est proche et que je ne veux pas te laisser seule avec lui.

Je te retrouve, la main fermement agrippé à son collet, alors que tu le pousses au sol. Tu viens l'empoigner une seconde fois et le balance assez fort pour que sa tête heurte le sol dans un bruit mat.

Tu le frappes au visage, puis tu hurles. « TU T'ARRÊTERAS JAMAIS. TU FINIRAS PAR NOUS TUER .. LES UNS APRÈS LES AUTRES »

Mon coeur saigne pour toi, et merde, je n'arrive pas à avoir pitié pour lui. C'est un monstre. Chaque coup qu'il prend, il les mérite. Il en mériterait cent de plus. C'est un déchet humain.

Tu continues à le frapper, encore et encore, le sang coulant sur tes jointures. Un craquement plus sinistre que les autres se fait entendre. Tu lui as probablement défoncés la joue. Je t'enlace par derrière, posant mes mains sur ta poitrine. Je sens les battement érathique de ton coeur sous mes doigts. Je sens ton dos se soulever, à chaque des respirations laborieuse.

Mais même dans cet état ne me fait pas peur. Je sais que tu ne me feras jamais de mal. Et même si, quelque part, j'aimerais qu'il mériterait de crever lâchement comme un porc. Je t'arrête avant que tu ne le tue sur le tapis sale du salon de cet maison qui à abrité tous les secrets de ton enfance merdique. Je parle doucement, calmement, en total opposition au capharnaüm qui règne dans ton coeur et dans la pièce. « Arrête mon amour, laisse le pas prendre le reste de ta vie. Si tu le tues, c'est que tu l'auras laissé gagner, et je refuse qu'il gagne. Il ne le merite pas. Il ne te mérite pas. »

Je conduis jusqu'à chez lui sans parler. C'est pas que je n'en ai pas envie, mais plutôt que je n'en ai pas la force. C'est comme si dire quoi que ce soit était trop difficile - puis cela sortirait un peu tout croche. Encore une fois je ne voudrais pas être blessant avec toi - c'est pas toi le problème - c'est surtout pas à toi que j'en veux. C'est lui, le bourreau de nos vies. C'lui qui nous tue à petit feu  sans même s'en rendre compte. Je sais que l'alcoolisme c'est une maladie, mais dans son cas c'est beaucoup plus que ça. La folie l'a atteint et le mal est en puissance. Je le hais, plus que tout au monde. J'voudrais le voir mort, mais en vrai même s'il n'est pas là il arrivera à nous foutre à l'envers - nous faire du mal.  Ta main sur ma cuisse ne m'fait même pas baisser les yeux. En fait, je m'en suis à peine rendu compte, trop concentré à lui en vouloir.

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Spoiler:

J'sors à l'extérieur en bourrassant. Les deux pieds sur le balcon, mes mains sur la rampe, je vomis. Le stress surement. Mon corps tremble et j'vois plus clair. S'normal avec toute cette pression. J'prends quelques secondes pour revenir à moi puis me redresse avant d'ouvrir ma veste de cuir d'où j'en sors un joint. Je l'allume, tire dessus comme si ma vie en dépendait. Je garde la fumée dans mes poumons quelques secondes puis ferme les yeux avant de tout recracher, attendant que la porte derrière mois se referme. Il respire encore ? On peut y'aller ? Que je demande finalement un ton neutre, comme si tout était normal. En souhaitant n'pas être dans la merde cette fois - mais je l'aurai fait pour une bonne cause.

Je te presse toujours dans mes bras. J'essai de te transmettre tout mon amour. Toute ma force. Parce que il n'y a que ça fait.

Tu ris noir, en colère. En rage. Et tu lui crache dessus. « Il a déjà pris ma vie et gagné Lou » Tu poses ton doigt sur ta tente en y tappant plusieurs fois. « Il s'ra toujours dans ma putain d'tête, même mort.  » Mon coeur saigne un peu, parce que cette pourriture t'a tellement pris que tu le penses. Tu penses que tu es mort en dedans. Mais je le sais que c'est faut. T'aurais pu devenir un enfoiré, comme lui. T'aurais pu lever la main sur moi. T'aurais eu l'occasion de me faire souffrir comme ta mère souffre et tu l'as jamais fait. Tu m'as toujours traité avec respect, avec dévotion et surtout avec amour. Même dans tes moments les plus sombres. Même quand tu ne vois plus clair au travers du brouillard de douleur qui tourbillonne trop souvent à mon goût dans tes yeux, voilant ton regard. Alors, je sais. Je sais qu'il ne t'a pas tout pris.

Je secoue la tête, frottant mon nez contre ta nuque, posant mes lèvres tendrement contre la peau de ton cou. « Non mon amour, c'est un déchet, et il t'a trop pris. Je pourrais le tuer pour ça. Mais il ne t'a pas tout pris et t'es pas mort. Je le sais chaque fois que tu me regardes avec amour. Chaque fois que tu me dis que tu m'aimes. Chaque fois que tu es bon avec quelqu'un. Je sais qu'il t'a pas tout pris, parce que je le sens, ton coeur sous mes doigts, battre en adéquation avec le mien. » Je le sers encore plus fort entre mes bras, entourant sa large poitrine. Laissant le silence envahir la pièce. Je l'aime à en crever. Et je pense que je pourrais vraiment tuer ce connard pour tout ce qu'il t'a fait. J'ai vu chacun des marques qui parcours ton corps. Chacune des marques qui zèbre ton coeur. Celui-là même que je m'efforce de recoller chaque putain de fois qu'il enfonce un coup de hache dedans.


Tu brises finalement le silence. « S'tu veux appeler l'ambulance c'bon, si non .. qu'il aille se faire foutre. » C'est ton moyen à toi, de me faire comprendre que tu veux pas vraiment qu'il meurt là. Je te laisse te relever et quitter la pièce. J'entends la porte de devant s'ouvrir et je m'occupe du reste. Je m'occupe de vérifier sa respiration et ses signes vitaux. L'avantage de se faire dénoncer la gueule quand on est défoncés nous même, c'est qu'on est moue et qu'on sent pas grand chose.

Je pense que je suis une moins bonne humaine que toi, même si je m'assure de m'améliorer chaque jour. Parce que je ne suis pas certaine que j'aurai appelé l'ambulance. Mais je le fais pour toi. J'appelle du téléphone de maison et j'explique au répartiteur que je passais dans le quartier et que la porte était ouverte. Qu'il y a un homme inconscient dans le salon de sa maison. On me demande de rester, mais je raccroche.

Il n'y a rien à dire. Et même si quelqu'un nous a vu, personne parlera ici. L'avantage de vivre dans un quartier pourri, c'est que personne a envie de parler à la police. Surtout pas quand y s'agit d'une enflure comme lui.

Je te rejoins sur le balcon. Je te vois fumer, et l'odeur m'indique que c'est un joint. Probablement pour apaiser un peu toute la douleur qui circule dans tes veines. Ton ton est neutre quand tu me demandes s'il respire encore et si on peut y aller.

Je hoche la tête, et te répond sur le même ton, parce que qu'il n'y a rien à ajouter. « On peut y aller.  » Je glisse une main dans la poche de ton blouson en cuire puis prend tes clés. Tu sens ma main, mais tu ne m'empêches pas de le faire.

On grimpe en silence dans la voiture et je recule de l'allée de stationnement de cette putain de maison des cauchemars. On roule tranquillement et quelques minutes plus tard, on croise une ambulance, gyrophares allumés en direction du quartier qu'on vient de laisser derrière nous. Je quitte la route des yeux, et croise regard. Je pose l'une de mes mains sur ta cuisse en la serrant doucement. « Je t'aime. » que je souffle, en ramenant mes yeux sur le chemin devant moi.

On roule tranquillement, mais je ne me dirige pas vers la maison. Avant de revenir dans notre chez nous, tu as besoin d'évacuer tout ça.

Tu as besoin de vider les vannes, sinon, on sait tous les deux que tu arriveras pas à faire autrement que de te torturer l'esprit. En faisant tourner en boucle les événements de la soirée. Te demandant comment tu aurais pu empêcher les choses de tourner comme ça. Je sens ta culpabilité. Je la connais sur le bout de mes doigts. Moi je le sais, que t'aurais rien pu faire de plus, parce qu'on peut malheureusement pas sauver quelqu'un qui veut pas l'être. Mais ton coeur arrive pas à le comprendre. Parce que même si tu leur en veux de rester auprès de lui, tu les aimes.

On se gare finalement à ton travail. La salle de boxe est fermé à cet heure. Mais ton patron te laisse t'entrainer n'importe quand. C'était le premier avantage dont tu m'as parlé quand tu as eu le boulot. « Viens, on va aller suer tous les deux.  »

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« Non mon amour, c'est un déchet, et il t'a trop pris. Je pourrais le tuer pour ça. Mais il ne t'a pas tout pris et t'es pas mort. Je le sais chaque fois que tu me regardes avec amour. Chaque fois que tu me dis que tu m'aimes. Chaque fois que tu es bon avec quelqu'un. Je sais qu'il t'a pas tout pris, parce que je le sens, ton coeur sous mes doigts, battre en adéquation avec le mien. » Je t'écoute plus qu'attentivement, mais mon coeur, mon corps se meurtris. J'peux pas croire qu'on en soit rendu là. Je peux pas croire que je vais avoir passé toute ma vie à le craindre pour le laisser là en vie. En même temps c'vrai, j'vais toujours l'avoir dans ma tête. Qu'il hante mes pensées pour le calvaire qu'il nous a fait vivre, ou qu'il hante mes pensées parce que tout ce qui m'restera en tête c'est sa gueule de mort .. J'sais plus lequel je préfère - chose sûre il sera toujours là. J'suis pas mort comme ça, mais en dedans .. t'sais Lou. J'ai pas besoin de t'expliquer. T'sais par où j'ai passé - t'sais parce que t'as vu et t'as entendu.  Les cauchemars, ma détresse. Il m'tue encore à petit feu. J'suis encore là devant lui à m'demander d'abord ce que je fou là et quel sort il devrait avoir. J'tente de reprendre mes esprits, mais c'est sans succès. À l'extérieur j'évacue tout mon stress - t'laissant derrière moi sans m'poser de question. J'sais que tu feras le bon choix.

Mon corps vidé de ce qu'il pouvait contenir mais pas d'colère, je tire sur mon joint comme si c'était la dernière bouffée d'air que je pouvais avoir. Mon regard fixe devant - rien et tout à la fois jusqu'à ce que tu débarques dehors. «On peut y aller.  » J'hoche la tête puis t'laisse prendre les clefs de la voiture. S'mieux comme ça - j'suis plus en état de conduire. Mes idées s'font de plus en plus noires et franchement j'sais pas comment j'vais faire pour passer au travers de tout ça - encore heureux que tu sois là.  L'histoire c'est que l'image de ma mère m'reste gravé dans la tête. J'vais être stresser de savoir que l'hôpital pourrait m'appeler - m'annoncer qu'elle est décédée. Autant n'pas y penser pour l'instant et me geler un peu l'esprit.

Mes doigts agrippent les tiens lorsque tu les poses sur ma cuisses. Je les serres pour t'montrer que je suis toujours là même si ma tête est ailleurs. « Je t'aime. » J'ai de la chance de t'avoir, que tu me juges pas pour mon passé - sur qui ne je suis. À dire vrai, j'sais pas ce que je ferais si tu n'étais pas là. J'imagine le pire, c'est assurément ce qui serait arrivé depuis longtemps. J'en peux plus de souffrir, mais t'es là pour le mettre un baume sur mon coeur - mes souffrances. Love you too. Que je marmonne comme si c'était difficile, comme si j'avais perdu la notion du langage.  C'pas toi, c'est lui qui m'affecte.

Tu roules et moi j'appuie ma tête sur le siège, tirant une fois de temps en temps sur mon joint. J'ai de la chance que t'aies pas fait de crise pour la fumée dans la voiture - surement parce que la situation est exceptionnelle. Les yeux fermés j'essaie de me détendre, mais tu gares la voiture puis m'rend compte que nous ne sommes pas à la maison. Je tourne le menton vers toi. « Viens, on va aller suer tous les deux. » Bien joué, le trucs c'est que ce sera pas beau. J'hausse les épaules et d'une voix rauque j'lâche un truc qui ressemble à : Hum.. ouais ok. J'peux aussi y aller seul t'sais.. Juste au cas ou t'voudrais pas t'en mêler d'avantage. J'descends de la voiture puis ouvre le gym. Les lumières enfin ouvertes je te demande de rester là. J'vais nous chercher de l'équipement. Enfin, de quoi pouvoir frapper dans un sac sans me blesser d'avantage. Je prends deux paires de gants puis t'en tends une. T'es pas obligé d'être là t'sais ? J'veux dire .. t'peux me laisser dans ma merde et affronter mes démons histoire d'pas t'laisser brimer mes idées noires.. Je ne te repousse pas, j'essaie seulement de te faire comprendre que malgré tout je suis un adulte. J'vais ou presque savoir gérer. C'est pas à toi de le faire même si ta présence m'aider beaucoup. Même si t'es la seule personne qui arrive à me comprendre et avec qui j'peux vraiment être moi. C'est prenant, c'est triste tout ça. Y'a de quoi briser un coeur.

Tu sembles étonné qu'on ne soit pas sde retour à la maison. Je pense que tu étais tellement dans ta tête que tu n'as même pas remarqué la route. En fait, je suis pratiquement certaine qu'on aurai pu être entouré de vache se faisant enlever par des extra-terrestres que tu ne t'en serais même pas rendu compte, perdu dans le tourbillon d'idée noir et de douleur qui deferle dans tes veines.

Je te connais assez pour savoir que tu as besoin d'un truc pour te canaliser parce que la situation est entrain de te flinguer les méninges. Tu t'inquiète pour ta mère. Tu en veux à ton frère. Tu as la rage contre ton géniteur.

Tu me proposes de te laisser là et de repartir. Probablement parce que tu as peur que je vois des choses que je voudrais pas voir. Parce que tu t'inquiète pour moi. Mais, je suis prête à tout prendre de toi. Même le plus laid. Tu as besoin de frapper et de sortir une partie de cette merde de ton système. Tu as besoin d'évacuer un peu de se poison qui te pourri les entrailles. Je veux être là. Peu importe les mots que tu dirais, je pourrai pas te laisser.

Alors au lieu de te répondre, je sors de la voiture. Tu fais de même puis tu vas déverouiller le centre sportif. Désactivant l'arme et allumant les lumières.

Je te suis jusqu'à la salle, puis je t'attends le temps que tu ailles récupérer ce qu'il faut. Tu reviens vers moi en me tendant une paire de gant. Réitérant ta proposition de quitter sans toi et de te laisser seul gérer tes merdes. Même si on pourrait croire que tu me rejettes. Je sais au fond que ce n'est pas ça. C'est juste que ta peur de me faire souffrir. Mais je te laisserai pas seule. Pas ce soir. Pas jamais, tant que tu acceptes ma présence auprès de toi.

De toute façon, si un truc du genre m'arrivait, je sais que tu ne me quitterais pas. Tu me laisserais pas toute seule avec les monstres dans ma tête. Alors jamais je te laisserai seul à affronter les tiens. Même si tu es un adultes. Même si tu es un grand garçon. Oublie pas, je connais tes démons par coeur. Je connais chaque recoin de ton coeur, parce que mon âme appel la tienne. Parce que toi et moi, on est connecté. Ta douleur, c'est la mienne. Et ma douleur c'est la tienne. Nos âmes sont indissociables. Alors je t'abandonnerai jamais. Mon amour pour toi transcende tout le reste.

J'enfile les protections que tu m'as tendu. Puis posant les mains sur les hanches j'ancre mes orbes orageuses dans les tiennes. « On commence par quoi ? »

T'as raison, nous sommes au bon endroit pour que je laisse évacuer une partie de ma rage. Tu m'connais trop bien, le truc c'est que je vais pas l'avouer je vais continuer de te repousser prétextant que tout vas bien aller. Alors que non ^ca n'va pas. Physiquement je suis là, je vais bien mais c'est ma tête qui va mal. « On commence par quoi ? » J'enfile les gants puis pointe le sac devant toi. D'abord tu dois frapper dans le sac et pas sur moi .. Que je lance en blague pourrie. Un petit rictus au coin des lèvres .. Je me retiens d'pas rire un peu plus fort. J'doute pas de tes compétences, mais un peu de lumière dans cette soirée si sombre pourra que faire du bien. Autant profiter sur seul petit moment de lucidité que j'aie depuis que nous avons quitté la maison de mes parents.

Je serre mes gants puis grimace en repliant mes doigts. La douleur sera assez vive pour me prouver que je suis encore en vie - que je vaux plus que ce connard. Je viens me poser derrière toi. Mes mains qui se posent sous tes coudes pour t'aider avec la position.  Je sais que c'est pas toi qui ait besoin de frapper quelque chose - de te vider le coeur - le corps et la tête. Sauf que j'ai envie de te montrer avant qu'on puisse le faire simultanément. C'bon tu peux y'aller maintenant. Je te regarde faire, puis te donne un petit coup sur une fesse avant de me poser juste à côté pour frapper dans le second sac.

Je me positionne devant le sac noir puis t'regardes faire quelques secondes avant de me lancer et de déverser ma rage entière.  Je commence doucement puis ma cadence s'accentue. Je m'essouffle et je grogne en frappant. C'est la douleur sur mes jointures. Je le mérite surement de vouloir t'éloigner de moi. De vouloir vivre ça seul alors que j'ai besoin de toi. Je m'arrête au bout de quelques minutes retirant rapidement mes gants que je jette au sol et voyant mes mains en sang. Fuck.. Je serre les doigts ensanglantés puis soupire. J'sais pas si mes entailles sont si profondes au point de devoir aller à l'hôpital. J'vais devoir nettoyer ça .. Que je lance en relevant les yeux sur toi, comme si en fait je te demandais de l'aide cette fois.

Tu enfiles tes gants à ton tour, puis tu me pointes le sac de frappe. « D'abord tu dois frapper dans le sac et pas sur moi... » Un rictus moqueur apparaît au coin de tes lèvres, alors que tu me dis ça. Je lève les yeux au ciel en riant un peu aussi. Je ne m'entraîne peut-être pas à la boxe et je n'ai peut-être pas ton expérience en matière de combat, mais tu sembles oublier que c'est le même homme qui nous a appris à frapper en premier lieu. Pete nous a appris un paquet de truc, faisant office de figure paternel pour les trois jeunes paumés qu'on était Eli, toi et moi. Entre ce qu'on sait sur les voitures, la plomberie et l'auto-défense et plein s'autres sujets, il nous a équipé pour qu'on puisse se débrouiller dans la vie. Qu'on puisse se défendre. Qu'on puisse comprendre les choses. Ce vieux bougons c'est pris d'affection pour nous trois et en bon ancien militaire, il voulait qu'on soit paré à toutes les éventualités.

Tu viens te positionner derrière moi pour t'assurer que j'ai une bonne posture pour ne pas me blesser. Je te laisse faire. Appréciant l'ombre de ta présence dans mon dos. Je donne quelques coups sur le sac, puis tu approuves ma technique avant de me donner une petite claque sur les fesses.

Tu te places devant le sac à côté du mien et on se met à frapper chacun de notre côté. Tu as plus besoin que moi de vider ta rage. Mais j'en profite aussi. J'en profite pour expulser la peur, la colère, la tristesse, l'impuissance de mon système. Surtout l'impuissance qui me fait rager.

J'aime avoir le contrôle. Comprendre les choses er avoir un plan. Mais tout ce qui nous deboule sur la gueule en ce moment, sont des choses sur lesquelles de je n'ai aucun putain de contrôle. Regarder Clara crever sans pouvoir rien faire. Regarder Pete dans son lit d'hôpital. Regarder ta famille te détruire sans que je ne puisse rien faire.

Ça me tue à petit feu. Je voudrais pouvoir vous sauver tous. Je voudrais pouvoir prendre tous vos maux, mais je ne peux pas. Je peux juste être là, et essayer. Essayer d'être là, prendre soin, donner de l'amour. Mais je suis putain d'impuissante et ça me tue.

Même si je focus sur mes propres pensées, je garde un oeil sur toi. Sur ta respiration qui commence à s'essouffler. Sur tes grognements et surtout sur le rictus de douleur qui apparaît dans tes yeux. Je ralentis ma propre cadence pour t'observer d'avantage, attendant de voir si tu vas t'arrêter seul. Je me doute que la douleur vient de te main. Tu les avais déjà bien malmené durant la confrontation avec ton père.

Tu finis par t'arrêter en balançant rapidement tes gants au sol, tes jointures pissant le sang. « Fuck... J'vais devoir nettoyer ça ... »

Je balance mes propres gants au sol et prend tes mains dans les miennes pour observer la blessure. Je ne pense pas que tu aies besoin d'aller à l'hôpital, mais il va falloir les bander et les nettoyer comme il faut. « Je vais m'en occuper. Elle est où la trousse de premier soin. » Parce que ouais, ça aussi je sais faire. J'ai appris avec le temps. Ce n'est pas la premier fois que je bande des blessures. Ce n'est pas la première fois non plus que je bande tes blessures.

Tu m'indiques un coin de la pièce d'un coup de menton. Je repère rapidement la boîte en métal blanche avec une croix rouge au mur. Je trotinne jusqu'à celle-ci pour récupérer ce dont j'ai besoin. Puis je t'entraîne dans la salle de bain.

Je nettoie tes mains, retirant le sang qui tache ta peau.

Je lave, je désinfecte, je bande. Minutieuse et douce dans mes actes.

Une fois ma tâche terminée j'observe mon travail, relativement satisfaite. Puis je me penche pour embrasser le bout de ton nez, puis ta bouche. « Maintenant, j'ai un meilleur jeu à te proposer. »

Je te regarde, petit sourire en coin, avant de me retourner pour laver mes propres mains qui n'ont pas été épargné par ton hémoglobine. L'eau passe du rouge à l'incolore en quelques secondes.

Lorsque je me retourne, tu me regardes avec tes beaux yeux, plein de question. Je te souris et je prend ton bras pour te guider vers l'un des rings dans la pièce centrale. « Montes » que je t'ordonne, alors que je m'exécute à mon tour.

Une fois que nous sommes tous les deux à l'intérieur des cordes, je fais un tour sur moi-même puis te regarde avec un sourire taquin. « Je te propose un combat. »Tu me regardes un peu comme si une troisième tête m'était poussé. Je rigole avant d'ajouter. « Pas de gant, pas des vrais coups. Mais chaque fois que l'un touche l'autre. Celui touché perd un morceau de ses vêtements. »

Je te connais, tu as besoin d'évacuer. Maintenant que tes jointures sont hors service, j'ose une autre technique.

« Je vais m'en occuper. Elle est où la trousse de premier soin. » Je te fais signe avec mentons pour te désigner la trousse de premier soin et on se retrouve en moins de deux dans la salle de bain. J'essaie du mieux que je peux à ce que le sang qui coule de mes mains ne se faufile pas partout sur le sol du gym. En même temps, c'est moi qui devrai tout de même se faire à nettoyer demain. J'crois pas que ce soit bien grave. J'voudrais quand même pas qu'on se demande quel genre de carnage il y a eut. Je m'appuie contre la vanité de la salle de bain et passe mes mains sous l'eau. C'mieux que ce soit toi qui s'occupe de mes blessures parce que je me serais contenter de les laisser comme ça - sans pansements. Juste nettoyées.

Tu poses tes lèvres sur le bout de mon nez m'faisant sourire sincèrement pour la première fois ce soir. Tout à l'heure c'était plus pour me moquer de toi. Puis un tu poses ensuite un baiser sur mes lèvres. Je profite de cette douceur dont je n'ai pas eut droit ce soir et t'écoutes.  « Maintenant, j'ai un meilleur jeu à te proposer. » Je fronce les sourcils et secoue la tête, what do you mean ? Lequel ? Tu sais que je suis curieux et que je vais vouloir en savoir plus. Parce qu'au fond tu sais aussi comment attirer mon attention - me changer les idées. C'peut-être mieux comme ça que l'idée vienne de toi. Ça me permet de revenir un peu sur terre alors que si cela venait de moi - je me demanderais encore et encore si c'est une bonne idée. Ce genre de situation me remet constamment en question.

Je te laisse nettoyer tes mains, impatient de connaître la suite. Mon corps qui suit systématiquement le tiens jusqu'au ring. « Montes » Je ne m'fais pas prier et je fais comme tu me le demandes. Je replace les mèches de cheveux qui m'tombent sur le visage et relève le menton. J'ai l'impression de déjà connaitre tes plans, mais j'attends de voir ce que tu diras. Fier comme un coq malgré mes blessures. Si on s'retrouve sur ce ring c'est probablement pas pour jouer aux princesses. J'ai déjà accepté le défi sans savoir ce dont il est question. « Je te propose un combat. » J'savais, en fait j'en aurais jeté ma chemise au feu. « Pas de gant, pas des vrais coups. Mais chaque fois que l'un touche l'autre. Celui touché perd un morceau de ses vêtements. » Pas de vrais coups, j'espère. De toute façon jamais j'oserais te faire du mal. J'suis pas comme lui même si j'ai la rage en dedans de moi. Sauf que tu sais que j'ai tendance à m'retirer quand rien ne vas. Ici, maintenant ? Avec la possibilité qu'on nous voit .. à moitié à poil. Ou complètement à poil, c'est selon. Intéressant.  Non pas que cela me dérange vraiment, c'juste que n'importe qui pourrait débarquer en voyant que le club est ouvert même si en réalité il est supposé être fermé.


Hm ok .. et t'crois vraiment proposer ce jeu dans l'optique que tu gagneras ? Avec moi c'est tout au rien. À la vie à la mort, comme s'il n'y avait aucune limite. T'sais probablement beaucoup trop ce dans quoi tu t'es embarquer mais bon .. j'suppose que l'important c'est que tout ça m'change les idées et que cela me fait sourire. Le combat sera féroce. Je bouge donc d'un côté puis t'regarde le sourire fendu jusqu'aux oreilles. T'peux aussi très bien retirer  tout tes vêtements tout de suite on sauvera un peu de temps .. Je moque continuant de te tourner autour comme si le lion en moi était prêt à sauter sur sa proie. Je me mordille la lèvre, balançant ma tête d'un côté puis de l'autre. ..et l'gagnant il remporte quoi ? C'est au choix ? Je lève le menton pour regarder bien comme il le faut qu'il n'y ait aucune surprise au plafond qui pourrait votre notre duel sensuel ? Érotique ? J'sais pas trop comment je dois qualifié ça .. Chose sure j'pourrai pas retirer mes vêtements et en rester là - que d'y penser ça m'excite un peu.

« Ici, maintenant ? Avec la possibilité qu'on nous voit .. à moitié à poil. Ou complètement à poil, c'est selon » J'éclate de rire, parce que je sais que tu ne l'as pas vu, mais j'ai fermé le locket de la porte derrière nous en rentrant. De toute façon, le centre est supposé être fermé. Tu n'étais pas en état d'accueillir qui que ce soit de tout façon. Mais au lieu de te répondre ça, j'hausse les épaules. « Au pire, celui qui rentra ici durant notre combat, aura droit à un putain de beau spectacle. » Que je te dis, sourire en coin. Et ça, je le pense. Ton corps est une oeuvre d'art à lui seul. C'est un spectacle délectable pour les yeux. L'encre qui sillonne chaque courbe de ta peau fait de toi une toile, une toile magnifique dont j'ai la chance de pouvoir profiter.

« Hm ok .. et t'crois vraiment proposer ce jeu dans l'optique que tu gagneras ? » La réponse est clairement non. Je sais que je vais perdre. C'est une certitude. Tu es plus expérimenté que moi, tu t'entraînes depuis des années. Même avec tous les dieux de la chance de mon côté, mes possibilités de victoire frôlent le zéro absolu, mais je ne le fais pas pour ça. Je le fais pour que tu puisses évacuer un peu de cette rage qui coule dans tes veines et t'empoisonne la tête. Je le fais pour te donner la possibilité d'occuper ton esprit à autre chose qu'à ruminer et t'inquiéter. Mais encore une fois, j'hausse seulement les épaules, un sourire au coin des lèvres. Puis tu ajoutes, fière comme un coq, parce que c'est toujours comme ça avec toi. Tu es plus compétitif que moi. Tu aimes les défis. Même ceux que tu sais d'avance que tu vas gagner. « T'peux aussi très bien retirer  tout tes vêtements tout de suite on sauvera un peu de temps ... » Je rigole de plus belle, alors qu'un sourire est apparu au coin de tes lèvres. Juste pour ce sourire là, je serais prête à perdre tous la combat du monde. On commence à se tourner autour tranquillement, sans se quitter des yeux. « T'as pas encore gagné. Vends pas la peau de l'ours avant d'l'avoir tué, tu pourrais être surpris. » Ou pas. C'est une vente garantie. Mais ça ne serait pas drôle, si je ne jouais pas le jeu. On continue de tourner, comme deux gladiateurs en plein Colisée. Tu me demandes ce que le gagnant remporte, parce que ça serait quoi, une compétition sans un prix à la clé, n'est-ce-pas ? « Exactement, celui qui l'emporte decide. » Est-ce que j'ai peur de perdre ? Non. Est-ce que j'ai confiance en toi pour son choix lorsque tu l'emporteras ? Totalement.


Sans t'avertir je m'élance et je touche ton pectoral gauche avant de detaller comme un lapin vers le coin opposé du ring. Je t'ai eu avec l'effet de surprise, je le sais. C'est peut-être le seul morceau que je réussirai à te faire perdre. Mais j'en profite pour te provoquer un peu. Parce que c'est drôle. Parce que c'est le but. Parce que je veux que tu t'amuses et que tu oublies un peu, même si ça ne dure que quelques minutes le tourbillon de noirceur dans ta tête. « Et de un, je te l'avais de pas la vendre la peau de cet ours. » Je l'invite d'un mouvement de main à retirer l'un des morceaux de vêtements que tu portes. « Allez, montre moi un peu de peau » Que je lte ance, un sourire taquin au coin des lèvres.

Je te taquine parce que j'aime bien voir chacune de tes réactions. C'est bon signe je te fais toujours rire - je dois être encore drôle malgré ma tête d'enterrement. J'hoche la tête en t'écoutant attentivement - toi et les règles de ce jeu.  Le truc c'est que même si j'ai l'air confiant, je sais très bien que tu pourrais remporter la partie haut la main. J'fais que me moquer de toi parce que ça m'amuse.   « T'as pas encore gagné. Vends pas la peau de l'ours avant d'l'avoir tué, tu pourrais être surpris. » Je roule des yeux et me pince les lèvres. J'vois très bien ce que tu veux dire - t'es furtive et sournoise autant que moi quand il est question de jouer. La bataille sera ardue - même si j'suis prêt plus que jamais.  Je tourne sur le ring avec toi puis continue avec mes questions me demandant bien ce que le gagnant pourra décider. C'est la curiosité qui l'emporte  en vrai - j'ai aucune idée de ce que pourrait être le prix. « Exactement, celui qui l'emporte decide. » J'pousse une seconde fois les mèches de cheveux qui me tombent sur le visage puis souris. Ça m'va. J'y penserai plus tard, ou si c'est moi qui décide - je pourrai faire en sorte qu'on décide ensemble.

J'ai la tête ailleurs  - je pense à ma famille - à ce prix et toi tu touches mon pectoraux.  J'éclate de rire comme quoi tu m'as vraiment pris par surprise. Je pose les mains sur le base de mon chandail. « Et de un, je te l'avais de pas la vendre la peau de cet ours. » Je remonte doucement mon chandail sur mon torse et t'fixe. J'espère que tu sais que la vengeance sera féroce. Ma lèvre coincée entre mes dents, je bouge un peu histoire de t'faire languir - pour faire rire aussi.  « Allez, montre moi un peu de peau »  J'passe finalement le tissus par-dessus ma tête, te balance mon haut pour couvrir tes yeux. Effet de surprise aussi, puis passe tout près de toi, touchant tes fesses. J'éclate de rire. Faut pas t'en faire babe, tu pourras voir tout ce que tu voudras quand la partie sera terminée. T'auras droit à un prix même si tu perds. Je te laisse assimiler que tu dois retirer tes vêtements et puis t'regarde faire.  Mon regard peux pas s'défaire de toi.  Je suis chacune de tes courbes sous chacun de tes mouvements. J'ai de la chance de t'avoir, non de t'avoir que pour moi. T'es mon précieux - tout ce que j'ai et pour rien au monde je voudrais que ce soit autrement.

Tu remontes doucement ton chandail, me laissant tout le loisir d'admirer ton ventre tatoué. Tu me parles de vengeance, qui sera féroce, mais honnêtement, juste pour cette vision de toi qui retire langoureusement ton haut, mordant ta lèvre inferieur, je pourrais accepter pratiquement toutes les sortes vengeances. Je le sais que tu le fais pour jouer. Que tu t'essaies à me de faire rire — et ça marche — parce que je rigole de ta connerie. Mais j'assume aussi être totalement entrain de me rincer l'oeil. L'effet que tu me fais est fulgurant. Immédiat. Je suis attirée par toi comme un papillon est inexorablement attiré par la lumière. Je pourrais me brûler les ailes pour toi que j'aurais jamais aucun regret. Ça serait simplement l'ordre naturel des choses; inéluctable.

Tu finis par passer ton chandail par dessus ta tête et me le balance en pleine poire. Je suis surprise et le temps que je l'envoi valser hors du ring, tu m'as déjà touché les fesses. Tu éclates de rire, et moi aussi je te suis dans ton hilarité. Parce que c'est si bon entendre ce son sortir d'entre tes lèvres. Je me damnerais pour continuer à l'entendre. Je me damnerais pour ton sourire et cette moue taquine qui s'affiche sur ton visage. Je sais que je ne peux pas prendre toutes tes souffrances, même si je n'hésiterais pas une seconde à le faire si je le pouvais, alors même si ce n'est que pour un instant volé dans la tempête de noirceur que ton paternel a créé dans ton esprit ce soir, je me réjouis de ce rire. De ce sourire. De cet amusement que je lis dans tes yeux. « Faut pas t'en faire babe, tu pourras voir tout ce que tu voudras quand la partie sera terminée. T'auras droit à un prix même si tu perds. » Je te regarde droit dans les yeux, un sourire coquin au bord des lèvres. « Qui t'as dit que je m'en faisais. » Que je te dis, d'un ton non-chalant avant de retirer ton coton ouaté que j'avais enfilé à la va vite en partant de notre appartement. Je l'envoi valdinguer l'autre côté des cordes avant de recentrer mon attention sur toi. Je n'ai pas peur de perdre. Je n'ai pas peur de ma défaite. Parce que peu importe la suite : j'ai déjà gagné. Tu ris, tu souris. Tu te changes les idées. Tu t'amuses. Et ça, pour moi c'est la plus belle de victoire.

On se tourne autour, on se regarde, on s'observe, se demandant quel sera le prochain mouvement de l'autre. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Je ne m'approche pas trop. Je sais que je devrai éventuellement m'élancer. Mais je ne veux pas me débarrasser de toutes mes cartes tout de suite. Je ne suis pas une grande combattante contrairement à toi qui a beaucoup plus d'expérience. Mais je suis agile et je sais user de stratégie. Là où toi, tu as perfectionné l'art de te battre avec les années, moi j'ai affiné mon esprit de stratégie et d'analyse. Merci Pete pour toutes ces heures à perdre lamentablement aux échecs. N'empêche que grâce à lui, j'ai affûté mon esprit.

Je n'ai plus qu'à attendre mon heure et te laisser venir à moi.

« Qui t'as dit que je m'en faisais. » Pas toi, moi je l'ai déduis. Parce que quand c'est question de jeu - je suis insatiable - vorace. On n'pourra jamais s'en sortir, non en fait tu ne pourras jamais t'en sortir parce que la fin est souvent loin. C'est tout ou rien, à la vie à la mort. Je souris de nouveau et secoues la tête ne prenant même pas le temps de répondre mais tournant autour de toi comme un lion. Je suis prêt, trop prêt. Je feinte en ta direction, puis ma main touche ta cuisse. Je me redresse, hausse les épaules et fait une petite moue moqueuse. T'es certaine que tu ne t'en fais pas Stewart ? Que je demande en te pointant du doigt - amusé pour que tu retires un morceau de vêtements.  Je le sais que tu ne t'en fais, je t'ai déjà que t'allais avoir une récompense même si tu perdais. J'dois avoir une trop grande gueule. Mieux, j'fais toujours passer ton bonheur avant l'mien.

Je me sens bien là, le jeu me faire sourire, mais je sais que cela ne dura pas. Quand l'amusement n'y sera plus j'irai toucher le fond une fois de plus. Mon corps demande de quoi m'engourdir même si ma tête m'dit que ce n'est pas nécessaire. J'pourrais éviter de me droguer, de me saouler mais s'plus fort que moi. J'dois faire taire les voix dans ma tête qui m'ramène à tout ces souvenirs de merde. Ces images, les marques sur mon corps - j'ai tout pour m'en rappeler. C'est ma vie, j'vais vivre avec et en mourir avec.  Ce n'est plus qu'une impression, ça ne se terminera jamais. Même dans sa tombe il continuera de nous hanter l'esprit.

Je te regarde retirer ton second morceau de vêtement puis m'amuse à te tourner autour. Jusqu'à ce que je sois assez rapide et que mes bras viennent entourer tes épaules. Mon torse se plaque à ton dos que je te serre fort contre moi comme quoi j'ai besoin de cette étreinte. J'embrasse ton cou et je pince les lèvres après avoir pris une grande inspiration. Je suis désolé .. Je n'ai normalement pas b'soin de te dire pourquoi je m'excuse mais cette fois j'ai besoin de le faire. J'voulais pas que t'aie cette image de gravée dans ta mémoire.. et j'voulais pas te faire peur. En fait c'est pas vraiment ça. Mes pensées, mes paroles je bouscule dans ma tête. J'veux pas que tu m'vois comme un fou, un monstre. Les mots sont peut-être mal choisis, mais l'idée que tout ça t'aies déplu m'fait peur. Même si j'ose espérer que tu ne serais pas là si c'était le cas. Depuis le temps - tu sais que j'ai un bon - que tout ça c'est pas vraiment moi.