[LEZRA1] Unsteady

On se tourne autour, faisant le tour du ring encore et encore jusqu'à ce que tu t'élances, que tu feintes vers la gauche pour revenir vers la droite et toucher de tes doigts ma cuisse. C'est sans surprise que je perds un autre morceau de vêtements, alors que tu rigoles, une moue moqueuse au bord de tes lèvres. Je sais que ton esprit de compétition est heureux actuellement. Tu aimes gagner. Tu n'es pas nécessairement mauvais perdant. Mais tu aimes tout donner dans une compétition. Que ce soit celui qui pliera le linge le plus rapidement. Celui qui remportera la partie de Monopoly ou celui qui battra l'autre dans un combat. C'est du pareil au même pour toi, ça te motive, ça t'amuse, ça titille cette partie de ta tête qui gagner. Et au final, si ça peut te faire sourire, même un peu dans la situation, alors perdre, ça me va. De toute façon, je ne suis pas comme toi. Je n'ai pas besoin de gagner. J'aime me battre. Qu'on ne se méprenne pas; Je suis compétitive. Mais je pense que j'aime mieux le chemin pour s'y rendre que le résultat final. Je suis compétitive avec avec moi-même. Je suis davantage perfectionniste. J'ai tendance à me mettre de la pression. Mais c'est surtout de moi à moi. Je peux perdre, si je me suis battue moi-même.

« T'es certaine que tu ne t'en fais pas Stewart ?  » Que tu déclares, me pointant de ton doigt. Amusé alors que je passe mon vieux chandaille de Pink Floyd par dessus ma tête, me retrouvant en soutien-gorge devant toi. L'air de la salle frais de la salle me fait frissonner, faisant dresser chacun de poils de mon corps. Je balance le chandaille de l'autre côté des cordes puis qu'il s'échoue avec le reste de nos vêtements. « Sur et certaine, monsieur Ezra. » J'aurais pu utiliser son nom de famille. J'aurais pu utiliser Buckland. Mais contrairement à moi avec le nom de mon père, le nom du tien ne te rappel rien de bon. Surtout pas ce soir. Surtout pas maintenant. Alors j'évite. J'évite avec un sourire sur mes lèvres. J'évite avec ce ton taquin. Parce que je veux que tout ça. Nous. Ce combat. Ça reste ludique. Je veux te faire rire. Je veux que malgré les circonstances, que là, ici, maintenant, même si ce n'est qu'un instant volé dans la tempête de ce soir. Dans la tempête qui se prépare. Parce que je sais que ce n'est pas terminé. Je le sais que cette fois t'as perturbé. Je le sais qu'elle te fera retombé dans tes patern. Je te connais comme si je t'avais tricoté. Ta douleur est la mienne. Ta noirceur est la mienne. Je le sais. Je l'ai vu dans tes yeux quand tu as vu ta mère sur ce lit d'hôpital. Je l'ai sentie dans ton coeur et dans tes trippes. Je l'ai sentie marqué ton âme — et la mienne par la même occasion.

On recommence à se tourner autour, puis d'un coup tu m'emprisonnes dans tes bras. Ton torse se plaque contre mon dos et tu me sers fort contre toi. Je reste là, profitant de ta présence et de ta chaleur. Savourant la pression de tes lèvres dans mon cou. Tu prends une grande inspiration puis d'une petit voix tu me murmures que tu es désolés. « J'voulais pas que t'aie cette image de gravée dans ta mémoire.. et j'voulais pas te faire peur.  » Je sens ta douleur dans ton ton. Je sens ta peur. « J'veux pas que tu m'vois comme un fou, un monstre. » Je pince les lèvres, mon coeur en miette de t'entendre dire ça. Parce que ce n'est pas à toi à t'excuser. Le monstre de l'histoire c'est ton putain de géniteur pas toi. Ce sera jamais toi. Je me tourne entre tes bras. Je pose mes mains sur tes joues, plongeant mon regarde dans le tien. M'assurant que tu pourras y lire toute ma sincérité, tout mon amour. « Écoute moi bien Ezra. Je t'aime. J'aime chacune des parties de toi. Chacune de tes parties d'ombres et de lumière. Tu es gentil. Tu es prêt a aider ton prochain. Tu es drôle. Tu es respectueux. Tu es présent pour les gens que tu aimes. Tu es prets a te battre pour tes convictions et pour les gens que tu aimes. Tu as toujours été là pour moi. Tu me rends mon amour au centuple. Jamais je ne me suis sentie en danger avec toi. Jamais je n'ai eu peur de toi. Tu m'aimes. Tu me chéries. Tu me protèges. Tu es un humain exceptionnel. Tu es MON humain exceptionnel. Tu te souviens ? C'est toi et mon contre le monde mon amour. Et Jamais. JAMAIS tu seras un monstre à mes yeux. Ni un fou ou quoique ce soit d'autre. Le seul monstre ce n'est PAS toi. Alors regarde bien dans mes yeux, parce que s'il faut que je te le répète un million de fois je vais le faire. Je t'aime. Pour toujours. À jamais. Sans condition. Sans concession. Et jamais, j'aurai peur de toi. Oublie pas, ta noirceur est le reflet de la mienne. Tu es pas prêt à te débarrasser de moi. »

Mes yeux sont posés sur toi et je suis chacun de tes mouvements. Tu balances ton t-shirt en dehors du ring et ça m'fait sourire d'avantage. J'peux pas l'cacher - tu me fais toujours autant d'effet même après toutes ces années. Mon coeur bat si fort pour toi et cet amour n'cesse jamais de grandir.  Non seulement il est là, mais il nous aide aussi à grandir ensemble. On évolue, on se comprends. Le truc c'est que dans mon cas y'a toujours l'passé pour m'retourner en arrière. Me replonger dans les mauvais souvenirs. Mes mauvaise habitudes. La drogue, l'alcool. J'suis pas comme lui mais je pourrais l'être si ma dépendance était aussi grande. Le truc c'est que ça ne dura pas - heureusement. C'est que le mal qui m'gruge en dedans est puissant. J'peux sentir mon corps se faire dévorer par mes démons.

S'plus fort que moi je m'arrête de tournoyer autour de toi.  J'ai besoin de te le dire, j'ai besoin que tu saches même si tu sais déjà tout. Tu m'connais, je te connais. Tu d'vais presque savoir ce que j'allais te dire, m'enfin. Je me lance, sans même penser que mes paroles pourraient peut-être t'affecter, ou casser l'ambiance. J'suis doué pour créer des malaise d'toute façon. Mon corps se presse contre le tient comme quoi j'avais besoin de cette étreinte. Sauf que tu te retournes vers moi et tes mains se posent sur mon visage. Écoute moi bien Ezra. Je t'aime. J'aime chacune des parties de toi. Chacune de tes parties d'ombres et de lumière. Tu es gentil. Tu es prêt a aider ton prochain. Tu es drôle. Tu es respectueux. Tu es présent pour les gens que tu aimes. Tu es prêts a te battre pour tes convictions et pour les gens que tu aimes. J'suis pas tout à fait d'accord sur tout ces points - quoi que c'est probablement parce que j'ai hônte de moi-même et que j'vois que du noir. Je t'écoute. Soupire et baisse les yeux entre nous deux. Tu as toujours été là pour moi. Tu me rends mon amour au centuple. Jamais je ne me suis sentie en danger avec toi. Jamais je n'ai eu peur de toi. Tu m'aimes. Tu me chéries. Tu me protèges. Tu es un humain exceptionnel. Tu es MON humain exceptionnel. Je bouge la tête entre tes mains puis ferme les yeux. Tout ce qui m'est resté en tête c'est : je ne me suis jamais senti en danger. Jusqu'à maintenant c'est pas arrivé mais cela pourrait arriver.. Lou, je pourrais être comme lui et t'faire du mal. J'peux pas vraiment prévoir comment les choses pourraient se passer, mais je ne cesse de me répéter que je ne suis pas comme lui. Le fait est que les choses pourraient changer sans prévenir non ?

Tu te souviens ? C'est toi et mon contre le monde mon amour. L'ombre d'un sourire apparaît sur mes lèvres. C'est notre truc bien à nous non ? Et Jamais. JAMAIS tu seras un monstre à mes yeux. Ni un fou ou quoique ce soit d'autre. Le seul monstre ce n'est PAS toi. Non c'est pas moi même si j'essaie très fort de me le répéter. En tout cas c'soir je n'ai certes pas démontrer le contraire. J'ai failli le tuer. Je l'ai laissé dans son sang putain. J'suis même sorti comme si y'avait rien d'plus normal. Qu'il avait eut tout ce qu'il méritait. Qu'il agonise comme ça. Sauf que j'pouvais pas. Il aura fallu que je te demande d'appeler le service d'urgence. Je n'cesse de me répéter que j'suis pas comme lui - je suis une personne bien et c'était pas pour m'acheter une conscience. C'était la chose à faire.  Alors regarde bien dans mes yeux, parce que s'il faut que je te le répète un million de fois je vais le faire. Je relève les yeux pour plonger mon regard direct dans le tien. Toute mon attention est porté sur toi.  Je t'aime. Pour toujours. À jamais. Sans condition. Sans concession. Et jamais, j'aurai peur de toi. Oublie pas, ta noirceur est le reflet de la mienne. Tu es pas prêt à te débarrasser de moi. J'hoche la tête avant de plaquer mon front contre le tien. Love you too.   J'ai besoin de toi, tellement besoinn de toi. C'est pire que de l'air pour respirer. Sans toi j'serais probablement rien. Ma main se glisse sur ta nuque et mes lèvres viennent retrouver les tiennes.

Quelque part dans ma tirade tu m'arrêtes pour me dire des mots qui me font de la peine. Ça me fait de la peine de t'entendre dire ça de toi. Ça me fait de la peine que tu puisses penser que tu pourrais être comme lui. Parce que je le sais que tu l'aies pas. Tu l'as jamais été. Tu es encore le même gamin qui m'a défendu en envoyant chier les autres quand j'avais cinq ans. Tu es encore le même garçon qui a pris le temps de me montrer à faire du skate. Tu es le même qui à pratiquement sauté d'une bagnole en marche quand tu as vu les policiers chez moi, le jour où Gloria est morte. Tu es toujours ce garçon, qui me prend dans ses bras quand je n'arrive plus à gérer ce tourbillon d'émotion. Tu es le même homme qui me cuisine à manger, parce que tu sais que si c'était moi je ne mangerais pratiquement rien et je finirai probablement morte empoisonné par mes propres talents culinaires. Tu es l'humain qui s'occupe de moi, de mon bien être. Qui me donne de l'amour. Qui prend soin de moi. Tu es pas comme lui, tu seras jamais comme lui. Et je le sais. Je le sais dans mon coeur, dans mon âme, dans mes trippes. Jamais tu leveras la main sur moi. C'est une certitude. Une évidence. Tu ne me feras jamais volontaire mal. Et juste le fait que tu en aies peur, que tu aies peur d'être comme ton géniteur, c'est la preuve que tu n'es pas comme lui et que tu je le seras jamais.

Tu n'es pas parfait, tu as des vices, comme tout le monde. Tu es humain. Mais tu es mon humain à moi, et je t'aime exactement comme tu es. Ça aussi, c'est une certitude. Jamais j'arrêterai de t'aimer. Nous deux, c'est plus vital que l'air qu'on respire, que la gravité qui nous maintient sur Terre. Sans toi, je ne suis pas certaine que je serais encore là. Sans toi, je ne pense pas que j'aurais su affronter chacune des marques sur mon coeur de la même façon. Tu rends tout plus doux. Plus supportable. Tu ne le vois peut-être pas. Mais tu es comme mon phare qui brille dans la nuit. Tu penses que tu n'as aucune lumière. Mais tu brilles. Malgré ta douleur, malgré ta noirceur. Tu brilles à mes yeux.

Un sourire apparaît sur tes lèvres, alors que je te dis notre phrase. Notre truc à nous. Toi et moi contre le monde. Parce que c'est ça, c'est vrai. C'est nous. J'affronterai tout, tant que tu es à mes côtés. Et moi, je serai toujours au tiens, peu importe les difficultés et les merdes qu'on rencontrera.

Tu plonges finalement tes yeux dans les miens lorsque je te le demande pour terminer ma tirade. Pour te dire encore et encore que je t'aime. Que tu n'es pas un monstre. Que tu le seras jamais. Je pense chaque mot. Chaque parole. Je les ressens dans mon coeur et dans mon âme.

Tu hoches la tête, venant poser ton front contre le mien. « Love you too. » Une petit sourire naît à la commissure de mes lèvres.  Parce que oui, je le sais que tu m'aimes. Ça peut avoir l'air prétentieux, comme ça. Mais non. Notre amour c'est une certitude. Le tiens autant que le miens. Je le sais que tu m'aimes, je le sens. Tu me le montres, te me le fais sentir. Et c'est justement toute cette confiance en toi, en tes sentiments qui me permet de te connaître, de te comprendre.

Tes mains glisses sur ma nuque et tes lèvres se posent sur les miennes. C'est un baiser langoureux, remplie de tendresse et d'amour. Mes mains toujours posé sur tes joues, je caresse doucement ta peau rèche. Je t'aime. Je serai toujours là pour toi. À la vie, à la mort.

Je me isse sur la pointe de mes pieds pour approcher davantage mon visage tu tiens, pour approfondir notre échange qui fait battre mon coeur à la chamade.

Tu fais naître tellement d'émotions en moi. C'est doux, c'est foudroyant. C'est fort. C'est chaud. Même dans les pires moments. Même dans nos difficultés, mon amour grandit toujours. Je t'aime chaque jour un peu plus que la veille.


On fini par reprendre notre souffle, le coeur battant fort, la respiration érathique. J'appuie ma tête contre ton torse, alors qu'un frisson traverse l'entièreté de mon corps, laissant visible la chair de poule sur toute la surface exposé de ma peau.

Un rire me traverse, alors que je réalise à quel point la situation ne fait pas de sens; Toi et moi, sur un ring de boxe à moitier nue, mettant nos émotions sur la table. « J'espère que tes entrainements ne se terminent pas toujours comme ça, sinon je vais devoir me mettre à la boxe. »

Je me sens mal, mon corps souffre, mon coeur aussi. C'est ma vie je sais, un éternel recommencement d'émotions fortes. Je déteste ça parce que chaque putain d'fois où je me dis que tout ce passe bien y'a quelques chose pour m'tirer vers le bas. M'achever un peu plus. Heureusement t'es là pour moi, t'es là pour me rassurer mais y'a un peu d'orgueil qui vient s'mêler de la partie. J'voudrais parfois pouvoir être en mesure de me faire confiance. De croire en moi et de me dire que tout n'est pas impossible. J'voudrais être constamment fort, mais ma réalité m'ramène toujours au plus bas. C'est sa faute, ce sera toujours sa faute. Je le haïs, assez pour avoir envie de le tuer mais j'suis pas comme ça. J'ai pas envie de le faire gagner. J'ai pas envie de lui donner raison.

J'laisse ma main sur ta nuque puis te hisse sur la pointe des pieds. Instinctivement j'approfondis ce baiser avec envie, sans arrière pensées. Juste parce que tes lèvres m'font oublier le temps de quelques secondes pourquoi on n'est là. C'est pas qu'un jeu - y'a une raison - ce besoin  de se défouler. J'avais besoin de sortir toute les émotions fortes de moi, le truc c'est que c'est pas complètement ça. Enfin jusqu'à maintenant y'a encore cette rage dans mon ventre et ma tête qui va mal. Mes pensées sont troubles et le l'seul moyen de les brouiller un peu plus c'est pas vraiment de faire du sport, mais pour c'soir je peux t'épargner ça.

« J'espère que tes entrainements ne se terminent pas toujours comme ça, sinon je vais devoir me mettre à la boxe. »J'éclate de rire et secoue la tête alors que mon corps est toujours pressé contre le tiens. Ce serait bien cependant que ça soit toujours comme ça.  Ou pas, parce que je l'ai dis - l'entrainement ne fait que couvrir comme un pensement les blessures de guerre que j'ai mais ne guéris pas. Seulement quand t'es là. D'toute façon je n'aurais pas voulu que ce soit quelqu'un d'autre que toi qui soit là ce soir. Je pose un baiser sur ton front et t'regardes. J'voudrais pas avoir à partager tout ce que je ressens avec quelqu'un d'autre que toi. Souvent je n'ai pas besoin de parler - je sais que tu sais. C'juste que ce soir extérioriser une partie de ce mal c'était pas mauvais. Mais j'suis pas contre l'idée que tu viennes t'entrainer .. L'truc c'est qu'on pourra s'exhiber comme ça, faudra garder nos vêtements, t'vois ?

Je n'ai certainement pas besoin de m'exhiber devant tout le monde, bien que cela ne me gênes pas. J'suis pas pudique, ni très privé - mais comme c'est un endroit publique ce gym c'est plus compliqué comme on dirait. On pourra garder cette activité pour nous à la maison c'pendant. J'suis certain que t'es pas contre l'idée. Que je lance en posant un baiser sur ton épaule.