(Joseph) You've always been broken

prénom(s) : Joseph. nom de famille : Keegan. âge : Trente-six ans. origines & lieu de naissance : Il est né dans le coin de Kemble, un petit village anglais hébergeant à peine mille habitants. Il a grandi dans une maison au bois craquant et au terrain immense. L'endroit parfait pour étouffer les cris. statut civil ou amoureux : Célibataire. Comment trouver la bonne personne sur une planète qui ne cesse de le jeter dans le ravin ? emploi ou études : Il n'a jamais terminé ses études ; c'est une vie d'illégal qui l'a emporté dans sa ronde quand il était encore adolescent. Il a fourni de la drogue à des camés, s'est rendu addict à son tour. Sauf qu'il n'a jamais voulu faire de mal à personne. orientation sexuelle : Il n'a pas le temps de se poser la question. Il n'a eu que des expériences avec des filles, aussi courtes soient-elles. aspiration choisie : Famille et équilibre. faceclaim : Sebastian Stan.

infos en vrac

[1] La famille derrière lui ; Quand Joseph a quitté la maison familiale à quinze ans, il n'avait qu'un sac à dos et un peu de monnaie pour monter dans le premier train partant vers Bristol. Cette ville-là, il l'avait déjà vue de ses yeux, pas seulement dans les encyclopédies du monde qu'il empruntait jadis à la bibliothèque. S'y rendre pour recommencer à zéro avait été une évidence. Il connaissait quelques coins déjà, notamment une rivière serpentant dans un parc vert près du centre-ville, dans laquelle il avait déjà déniché des grenouilles. Les grenouilles, il connaissait ça. Il avait lu quelque part que leur peau était sensible aux toxines de l'environnement dans lequel elles se trouvent, et que c'était toujours bon signe lorsqu'une rivière abritait quelques uns de ces amphibiens. Alors la rivière est devenue son repère, le soleil autour duquel il allait se mettre en orbite. Là-bas, il a d'abord survécu. Au fil des mois, le parc est devenu sa nouvelle maison. Personne n'avait signalé sa disparition. Personne ne le cherchait. L'indépendance le permettait de découvrir le monde une seconde fois.

Bien entendu, il continuait à baisser les yeux en croisant le regard d'adultes. Parfois, des adolescents qu'il rencontrait au parc lui filaient un sachet de croustilles ou une part de leur sandwich triangulaire. Il était visible pour seulement ceux devant lesquels il acceptait de se montrer.      

[2] La prochaine à l'horizon La présence de Joseph au parc est une rumeur qui a commencé à courir d'oreilles en oreilles. On parlait d'un p'tit gars perdu, on lui donnait au maximum douze ans parce qu'il était petit et étroit. Un bon matin, un policier tout vêtu de noir s'est approché de lui. Il a disparu en quelques coups de jambes. Le soir-même, un garçon de dix-sept ans a croisé son chemin et lui a tendu la main. Joseph n'a pas bougé, l'a fixé de ses yeux bleus qui transpercent la chair, et a accepté de le suivre là où il voulait l'amener pour lui faire rencontrer ses amis.  

[3] Des notions d'illégalité floues Ça aura pris plusieurs semaines à Joseph pour comprendre que le groupe dans lequel il avait atterri vivait au noir. Il a d'abord observé leurs activités du coin de l'œil, se collant le plus possible aux garçons les plus jeunes, évitant de regarder l'adulte qui s'occupait des opérations. Un jour, on lui a tendu un sac de poudre blanche et on lui a expliqué sa valeur. Le jour suivant, on lui frottait un peu de cette poudre sur les gencives, et il rencontrait les étoiles. C'est à ce moment-là qu'il a compris qu'il existait un moyen pour oublier absolument tout. Les zébrures cicatrisées dans son dos, le son de sa boîte crânienne qui entre en contact avec le mur, et le souffle du curé de la paroisse dans son cou.  

Joseph aura travaillé pour ce groupe pendant quinze ans. Il avait trouvé-là une nouvelle famille qui s'occupait de lui, le logeait, le nourrissait, et lui apportait un sentiment d'appartenance. Au cours des années, pas une fois il n'a fait usage de violence. Il a rapidement hérité du surnom de petit ourson tant sa personnalité contrastait avec celle des autres garçons. Mais il était apprécié comme ça. Il était devenu le frère de tout le monde.      

[4] La case prison ; Il n'aurait certainement jamais changé de vie si la justice n'avait pas mis la main sur lui. Devant le juge, on l'a accusé d'avoir participé à des activités illégales au sein d'une organisation dangereuse et d'avoir vendu de grandes quantités de drogue, notamment à des mineurs. Sans avocat, il a seulement su baisser le nez et écoper. Sa peine s'est élevée à huit années avec possibilité de libération conditionnelle après cinq. Derrière les barreaux, il a joué le rôle du parfait chrétien, s'est mis à prétendre avoir la foi, dans l'ultime but de sortir de ce trou à rats et de retrouver tout ce qu'il avait perdu. 

[5] Le retour dans la vraie vie ; août 2024. Après avoir passé cinq ans derrière les barreaux, Joseph est libéré sous certaines conditions. Une obligation de résidence le cloue dans un appartement minuscule tout près du poste de police et un bracelet électronique est attaché à sa cheville pour le restreindre à un petit territoire pour les premiers mois. Aussi, à toutes les semaines, il s'est engagé à se présenter au bureau de son agent de probation ainsi qu'à des cours de formation professionnelle, dans l'ultime but de se mêler à la vraie civilisation pour de bon.