Meowing in C Minor ♠ Arian

“Meowing in C Minor .” Arian Lloyd & Kathleen Jones : La journée avait été plutôt étrange. Si de prime abord il s’était attendu à un autre enchaînement de conseil d’administration et de coup de fils frauduleux, il en avait été tout autre lors de sa pause de midi durant laquelle il avait fait la connaissance d’un homme des plus…coloré. Au détour d’une virée prêt de la plage entre midi et deux heures, il avait eu l’occasion de jouer les bons samaritains en venant au secours - le mot était peut-être un peu fort - d’un inconnu qui avait eu le malheur de se blesser juste devant lui. Et même si Arian ne l’aurait jamais avoué de vive voix, ça avait peut-être été la rencontre la plus revigorante de la semaine.

Quoi qu’il en soit, pour l’heure, il n’avait plus aucune envie de traîner au bureau. C’est donc relativement tôt qu’il quitta l’édifice abritant les bureaux de la maison mère des Instituts Wellness. Saluant son assistante de direction d’un signe de tête, il récupéra son attaché case et fila au sous-sol où se trouvait le parking de la société. Il avait indiqué à son chauffeur de ne pas passer le chercher ce soir-là. Prenant donc lui même le volant de l’habituel Range Rover, il s’apprêtait à rentrer chez lui sur Regent Street lorsqu’un souvenir frappa son esprit. Le vétérinaire ! Il avait passé une commande de compléments alimentaires pour sa jument qu’il n’était jamais venu chercher, sans parler du fait qu’il devait échanger avec son vétérinaire. Il faut dire qu’il avait le don de vivre à cent à l’heure. Sans parler du fait qu’habituellement, il faisait livrer tout ce qu’il commandait. Ou encore, il envoyait quelqu’un le chercher.

Pas pour Double Delight, la jument qui partageait son existence depuis plusieurs années déjà. Il s’était toujours déplacé pour tout. Traitement, soins vétérinaire, dentiste, podologue. Il n’avait que très rarement délégué cette “tâche” qui n’en était pas une à ses yeux. C’est ainsi qu’il se retrouva à se garer sur le parking non loin du vétérinaire qu’il fréquentait habituellement. Entrant dans le lieu, vétu d’une chemise émeraude impeccablement repassée et d’un pantalon de smoking gris, il salua poliment les assistantes vétérinaire assises derrière le comptoir, occupées avec d’autres clients. Machinalement, son regard clair balaya la salle d’attente située non loin de là. Adressant un signe de tête à ses occupants en guise de salutation. Il rejoignit l’endroit pour prendre place en face d’une femme.

Son regard s’arrêta sur une petite boule de poils présente sur les genoux d’une femme qui venait de le saluer. « Bonjour » Répondit t-il simplement d’une voix sans timbre. Il n’était pas d’un naturel avenant avec les inconnus. Il ne se montrait pas désagréable pour autant.

Quoi qu’il en soit, il ne put s'empêcher de se dire qu’il était peu ordinaire de voir des chats conduits chez le vétérinaire sans la moindre cage de transport. Aussi, il en déduit rapidement que….Il n’eut pas le temps de poser la question, elle avait déjà répondu à la question silencieuse qui lui brûlait les lèvres. « Ah, je ne doute pas qu’il a su se faire comprendre » Précisa Arian en esquissant un rictus bref s’apparentant presqu’à un sourire. Il ne s’était jamais montré très démonstratif mais était bien plus enclin à la discussion lorsqu’il s’agissait d’animaux. Il s’approcha de la femme qui devait avoir à peu prêt son âge. Il n’en avait aucune idée. Voyant que de toute façon, il devrait attendre son tour. Il n’était pas pressé, rien ne l’attendait chez lui. « C’est généreux de votre part de l’avoir emmené ici, tout le monde ne l’aurait pas fait. »  Nota Arian, presque comme une pensée à voix haute. Il avait toujours été direct. Et pour le coup, il était sincère. L’animal semblait épuisé. Sans doute trop jeune pour vivre sans sa mère. Il avait eu de la chance de tomber sur une âme charitable. « il est blessé non? » Remarqua Arian qui avait cru voir quelque chose d’anormal au niveau des membres de la petite chose. Il était difficile d’en être certain dans sa position ceci dit.
   
 

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“Meowing in C Minor .” Arian Lloyd & Kathleen Jones : La femme qui se trouvait là ne semblait pas des plus expressives. Il ne manqua pas de remarquer le regard acéré qu’elle lui portait. A lui et au reste. Elle lui sembla observatrice. Notant cette information dans un coin de sa tête, il reste néanmoins de marbre face à ce constat. Il se savait lui-même peu démonstratif. Il n’avait alors aucun jugement à porter. Préférant reporter son attention sur la petite boule de poil, les réponses qu’elle formula lui semblèrent d’un pragmatisme réconfortant. Enfin quelqu’un qui prend les choses pour ce qu’elles sont, à priori. « Certes. Il me semble que nombreux sont ceux qui auraient vu les choses sous un autre angle. Ce petit a de la chance. » Souligna Arian à sa remarque sur le fait qu’elle n’avait aucune raison de ne pas porter assistance à ce petit être. Pour beaucoup, le point aurait été inversé: Elle n’avait en fait aucune raison de l’aider. Et le simple fait qu’elle ai pris le parti du soutien prouvait quelque chose aux yeux du dirigeant qui avait décidément bien plus de facilité à converser lorsqu’il s’agissait d’animaux.

« Oh. Des blessures sans doute douloureuses, mais rien de surmontable pour un vétérinaire, je l’espère en tout cas. » Précisa t-il alors en esquissant un presque sourire qui se trouvait davantage être un rictus discret au coin de ses lèvres, comme à son habitude. Il était sincère. Il ne connaissait ni cette femme, ni ce chaton, mais il ne pouvait que souhaiter un prompt rétablissement à l’animal.

« Oui. Bastet. Une angora siamoisé au caractère bien trempé, je l’ai trouvée dans la rue il y a quelques années. Elle n’était pas dans un meilleur état que ce petit. Mais elle s’est bien remise. » Précisa Arian en esquissant un vrai sourire, recherchant une photo de l’animal sur son téléphone pour appuyer ses dires. Il la montra rapidement à la jeune femme en un haussement d’épaule. « A vrai dire, je n’avais pas prévu de la garder. Je n’ai pas trop le temps. Mais elle a su s’imposer. » Prévint-il avec une lueur de malice dans le regard. C’est vrai, comment résister à ces petites panthères. Leur côté opportuniste est de toute évidence une grande faiblesse pour beaucoup d’Hommes.

« S’il s’en sort, vous pensez le garder? » Questionna finalement Arian tout en rangeant son téléphone. Sans doute était-il indélicat de préciser le “s’il s’en sort”, mais il était indéniable qu’à son âge, blessé, sans sa mère, il n’avait pas toutes les cartes entre les pattes pour passer la semaine. Bien qu’il ne soit à priori pas condamné pour autant. Arian n’est après tout pas vétérinaire. Il est simplement très attaché aux faits, qu’ils soient durs à accepter, ou non.

   
 

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“Meowing in C Minor .” Arian Lloyd & Kathleen Jones : Actuellement, Arian n’avait plus grand chose de cet homme distant et glacial. Bien qu’il ne démontre pas forcément beaucoup d’émotion qu’à l’accoutumé, il était néanmoins bien plus enclin au dialogue. Il est après tout de notoriété publique que les animaux ont tendance à rapprocher les Hommes. Il faut croire que le businessman ne faisait à priori pas exception à la règle. Il esquissa un sourire presque soulagé à l’annonce de l’avis présumé du vétérinaire. « Tant mieux, c’est bien tout ce que nous pouvons souhaiter.. » Assura t-il alors simplement, d’une voix bien moins dépourvue de timbre que d’habitude. Il appréciait ce moment, aussi banal soit-il aux yeux de tout un chacun.

« Oh, vous avez la référence alors. Tout le monde ne comprend pas la signification de ce prénom. » reprit-il alors en haussant légèrement un sourcil. Pourtant, la déesse n’était clairement pas la plus méconnue. Et bien qu’Arian ne soit pas forcément un expert en la matière, la nommer ainsi lui avait presque semblé une évidence au moment de leur rencontre ce jour-là. Bastet, c’était un peu son réconfort lorsqu’il rentrait le soir. C’était aussi un animal extrêmement bénéfique pour sa sœur Elisabeth, lorsqu’elle passait quelques jours chez lui. Arian croyait vraiment en l’aspect thérapeutique de ces petites boules de poil. « Elle est surtout très sympathique. Je pense qu’ils savent se montrer reconnaissant. Nul doute qu’il vous démontrera la même affection si vous décidez de le garder.  » Précisa Arian pour qui la beauté de l’animal n’avait en fait pas beaucoup d’importance. Il se rendit compte que ses paroles forcaient presque une décision qui ne lui appartient pas. Aussi, il se ravisa. « Sans vouloir vous presser dans votre décision bien entendu.  » Corrigea- t-il alors.

Mais alors qu’elle détaillait un peu ses reflexion sur la sujet, il ne pu s’empêcher de se dire que cette femme semblait très responsable. Il est vrai que l’adoption d’un animal ne se fait pas non plus sur un coup de tête. « Il est très judicieux de votre part d’y réfléchir. Ils prennent malgré tout de la place.  » Assura t-il alors. Bien placé pour le savoir, puisque lui-même s’accusait tout de même de ne pas être assez présent parfois. Ceci dit, lorsqu’il partait en voyage, il avait le gros avantage d’avoir du personnel pour s’en occuper. Il avait bien conscience du fait que tout le monde ne pouvait pas se le permettre.

Le petit animal changeait alors de main. Trouvant celle - espérée salvatrices - du vétérinaire. Arian le suivi du regard. Croissant intérieurement les doigts pour lui. « Vous l’avez mis entre de bonnes mains. Ce vétérinaire est très doué. C’est lui que je consulte pour Bastet et pour ma jument, il a toujours été très doux et de bon conseil.  » Assura Arian en se voulant rassurant. « D’ailleurs, nous discutons, mais je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Arian  » Lança t-il alors, se rendant compte que finalement, il ne connaissait pas non plus le prénom de celle à qui il faisait la conversation.

Il est vrai que d’ordinaire, les échanges d’identités ne sont pas obligatoires, mais il semblerait qu’ils soient coincés là tous les deux pour encore un petit moment, alors…Cela lui semblait tout naturel. Il se fit d’ailleurs la remarque intérieure que son attente était bien longue. Probable que des urgences étaient encore à gérer à la clinique.
   
 

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“Meowing in C Minor .” Arian Lloyd & Kathleen Jones : La jeune femme évoquait ses voyage. Arian l’écouta attentivement, toujours curieux de nouveaux horizons. Il avait la chance de pouvoir voyager beaucoup. Il en avait les moyens et l’opportunité régulière. Même si, bien souvent, ce n’était pas forcément pour le tourisme. Il était malgré tout régulièrement dépaysé. « Oh ce doit être vraiment intéressant. J’ai eu l’occasion de voyager mais n’ai jamais pris le temps de m’arrêter en Egypte.  » Avoua t-il alors. Il faut dire que la plupart de ses affaires se traitaient davantage avec des pays de l’Europe de l’Est ou d’Amérique du Sud. Aussi, il n’avait pas franchement trop exploré les pays d’Orient et moyen-Orient. « Ma prochaine destination est en Australie, mais j’essayerais d’organiser quelque chose du côté de l’Egypte, vous m’avez donné envie.  » Assura t-il alors comme s’il parlait d’acheter quelque chose de banal.

C’est vrai qu’il l’oubliait parfois. Mais son train de vie n’avait rien d'ordinaire. Et même s’il n’était pas à la tête de la plus grosse fortune du pays, il était quelque part dans le classement. Mais à ses yeux, ce n’était pas tellement ça qui comptait. Quoi que. Finalement, s’il faisait le bilan de ses activités, il ne pouvait pas prétendre que l’argent n’avait pas de place dans sa vie. Il aurait menti.

La jeune femme évoquait par la suite ses déboire avec un poisson de fête forraine. Arian semblait étonnement consterné. « A vrai dire, je n’ai jamais trop compris qu’il soit légal de gagner des animaux.  » Répondit-il alors sur le même ton neutre. Il ne portait pas de jugement envers l’enfant, mais envers les adultes qui donnaient encore parfois sciemment un animal comme s’il s’agissait d’un jouet. Il avait beau se lever tous les matins pour escroquer les marchés financiers, Arian était un partisan de la cause animale. On ne peut pas avoir que des défauts après tout.

« Et bien, enchanté Kathleen. J'ignorais ce fait, mais c’est une anecdote que je ne manquerais pas de ressortir.  » lança t-il alors en lui adressant un sourire presque amusé. C’étant sans nul doute l’un des fameux “savoir inutile pour briller en société”. Bien qu’aux yeux d’Arian, aucun savoir ne soit inutile.

« Vous avez évoqué un ami féru d’Egypte, mais vous ne semblez pas en reste.  » Admit sans mal l’homme d'affaires qui, pour le coup, n’avait probablement pas la culture qu’elle pouvait avoir sur le sujet. Son regard se porta sur une assistante vétérinaire qui venait prêt de lui. Lui apportant un sac en papier dans lequel se trouvait le traitement de D.D, sa jument. Arian se leva pour reçevoir le paquet, alors que la jeune femme s’exprimait: “Le vétérinaire est sur une urgence, probable qu’il ne pourra pas se libérer, si vous le souhaitez, il sera disponible pour vous demain à 18h, si aucune autre urgence ne se présente”. Précisa-t-elle. Arian haussa les épaules. Tant pis, ce n’était pas bien grave, il pouvait tout aussi bien poser ses questions par téléphone après tout. « Oh? Et bien, j’imagine que je pourrais appeler ou repasser plus tard dans ce cas. Merci d’avoir prévenu.  »

Il se tourna alors vers Kathleen. « Et bien, j’espère que votre petit protégé s’en sortira bien, nul doute que je poserais la question en revenant demain.  » Précisa-t-il alors. « Bonne soirée Kathleen.  » Avait-il achevé, quittant la clinique vétérinaire comme il était venu; Il n’avait même pas pris la peine de payer. Les assistantes avaient l’habitude de mettre ça sur son compte.

   
 

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