☆ Zoya & Terry • It's all her fault

It's all her fault

@Zoya Lewis ☆ Terry Mulligan

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Certains décriront mon geste comme le fruit de la sagesse. D’autres me prêteront de mauvaises intentions dictées par l’intérêt. Moi, quoique j’y trouve quelque avantage, je concède à l’amour le pouvoir qu’il a sur moi. démissionner de mon rôle de père était une mauvaise idée : je nourris pour Chloe une affection débordante. Elle dépasse l’entendement et, quoique je dissimule mes regrets même à Tessa, ils me taraudent trop souventpour que je persiste à les ignorer. Jamais je n’aurais dû me détourner de mon enfance. J’y pensais avant d’apprendre de la bouche d’Alessia que j’appartiens à ceux capables de reproduire leurs erreurs de jeunesse à l’âge adulte, c’est encore plus efficient maintenant qu’un.e autre Mulligan promet de naître. Le remord me ronge, me supplicie à la nuit tombée et les corps chauds de mes conquêtes ne me soignent en rien. Alors, j’ai décidé d’agir, de profiter d’un aller-retour Paris Bristol pour approcher Zoya. Je me suis pointée devant chez elle avec sur les traits le masque de mon assurance. Je me fiche qu’elle me placarde sur les valves des indésirables. Quant à sa colère, je l’ai anticipée : j’ai profité du voyage pour tisser une étole d’arguments indiscutables à propos du raisonnable et de l’absurde puisque m’empêche de côtoyer la chair de ma chair n’a rien de rationnel ou de pertinent. Et quand bien même, je suis doté d’une confiance en moi inébranlable. Je ne doute de rien et je ne suis pas pétri dans la pâte des scrupules. Si la photographe s’opposait à mes retrouvailles avec notre enfant, j’agiterai sous son nez son geste un soir de réveillon avec, dans le regard, la défiance d’un Borgia. S’il le fait, mais peut-être pas aujourd’hui, je la menacerai de porter le dossier jusqu’à la cour. Ce sera presque un acte de piété : elle détiendra enfin une bonne raison de me détester. Je la débarrasserai de la cape de l’excessivité. N’est-ce pas de la noblesse d’âme ? M’en remerciera-t-elle ? Impossible. La teigne est réputée pour sa ténacité et, de mon point de vue, une bonne dose d’audace et de mauvais vient parfaire le tableau de ses défauts. Peu m’importe cependant. Je guette sa porte depuis la banquette arrière d’une voiture de luxe. Au volant, mon chauffeur patiente en sirotant une tasse de café. Ses bruits de bouche, ils m’agacent et j’aurais pu analyser mon émotion pour en conclure que je suis plus nerveux que de coutume. Peut-être aurais-je reconsidéré mon approche à la faveur de l’intelligence. Au lieu de ça, j’ai bondi du véhicule dès que ma cible est apparue dans le viseur de mon insolence.  ”Bonjour Zoya. ” lui ai-je lancé, sourire aux lèvres, feignant la surprise comme un débutant dans le métier. Personne ne m'aurait jamais signé si mon talent d’acteur se résumait à cette performance de théâtreuse. A croire qu'il me quitte en l’absence de caméras.  ”Tu vis dans le coin ?” Je me rattrape aux branches comme je peux et, dans les yeux de mon ex, je saisis l’évidence : la prendre pour un con est une erreur de calcul pour laquelle je paierai le prix fort. De mon arrogance découle cependant cette bêtise : je persiste à maintenir mon fusil sur la mauvaise épaule.  ”C’est une bonne surprise. Tu as bonne mine en plus. Tu es toute seule ? Pressée ? Tu as le temps de boire un café ou tu préfères que je te dépose quelque part peut-être ?” .

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@Terry Mulligan ☆ Zoya Lewis

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Ce qu’il ignore, c’est qu’il n’aurait pas pu aussi mal choisir son moment. Soyons honnête, depuis ce mois d’avril 2022 où elle a fait le déplacement jusqu’à Paris dans le but d’aller à sa rencontre et de le persuader de revenir - ce qu’il a tout bonnement et catégoriquement refusé - à partir de là, il n’y avait plus aucun moment propice à ce qu’il ait des chances de trouver une Zoya souriante, l’accueillant à bras ouverts et heureuse de le voir là. Mais les récents événements dans la vie de la photographe l’ont rendu encore plus bougon qu’elle n’aurait pu l’être auparavant et si quelqu’un devait refaire surface à cet instant de sa vie, ce n’était certainement pas le père de sa fille. C’est bien quelqu’un d’autre qu’elle préfèrerait revoir débarquer, même si elle ne fera pas là d’exception et l’aurait accueillit tout aussi froidement qu’elle s’apprête à le faire avec Terry dans quelques minutes, lorsque ses pas la feront tomber nez à nez avec cet énergumène dont elle préférait penser que la Terre l’avait avalé.

Elle ne sait par quel malheur leurs chemins ont été obligés de se croiser trois ans plus tôt et la seule bonne chose qu’elle trouve à cela, c’est qu’elle a désormais une incroyable petite fille qu’elle n’échangerait pour rien au monde. Même si le pouvoir lui était donné de retourner en arrière et de ne pas avoir fait la connaissance de ce Terry de malheur, Zoya n’y changerait rien parce qu’une vie sans sa petite tête blonde lui est tout bonnement inimaginable aujourd’hui. Ca n’a pas toujours été le cas, le Mulligan en serait le premier à témoigner dans ce sens, mais de l’eau a coulé sous les ponts depuis et la Lewis n’est plus à ce stade de sa vie où elle aimerait ne pas avoir eu d’enfants et profiter pleinement de cette liberté qui a toujours été la sienne. Cette liberté, d’ailleurs, elle l’imagine autrement aujourd’hui, estimant en plus que Chloe est suffisamment grande aujourd’hui pour pouvoir la suivre à travers le monde, et la prochaine négociation qu’elle entamera avec son boss sera directement en rapport avec cette possibilité d’amener avec elle sa fille. L’envie de partager son goût du voyage avec elle mais aussi une culpabilité qui ne la quitte plus lorsqu’elle la laisse à ses proches pour quelques jours font que Zoya souhaite prendre cette nouvelle direction dans sa relation mère-fille… et peut-être que l’argument de plus se trouve désormais devant ses yeux parce qu’il est hors de question que Terry se serve de ses absences pour tenter de lui reprendre leur fille, celle pour qui il n’a voulu revenir quelques mois auparavant.

”Bonjour Zoya. ” Son cœur fait un bond dans sa poitrine, de la même manière que ses pas se stoppent et qu’elle fait un pas puis deux en arrière en reconnaissant la silhouette avec laquelle elle se retrouve nez à nez désormais. Elle en reste pantoise, au point qu’elle ne répond même pas à cette salutation - d’ailleurs, son bonjour, il peut se le mettre là où elle pense - et que son regard est celui de quelqu’un qui croit halluciner. ”Tu vis dans le coin ?” Oh, comme si il l’ignorait et comme si Zoya allait mordre à l’hameçon en pensant que cette rencontre est totalement le fruit du hasard. Elle n’est pas stupide, elle sait très bien comment il fonctionne le Mulligan et cet air faussement surpris qu’il adopte ne marche pas, encore moins cet air mielleux et ce genre gentilet qu’il veut se donner. ”C’est une bonne surprise. Tu as bonne mine en plus. Tu es toute seule ? Pressée ? Tu as le temps de boire un café ou tu préfères que je te dépose quelque part peut-être ?” Il parle, il parle, Zoya, elle, en contrepartie, bouillonne. Peut-être est-ce le but de ce tas de conneries qu’il peut prononcer, jubilant d’avance de voir une Zoya qu’il sait bien assez caractérielle et explosive pour penser naïvement qu’elle réagirait de la bonne façon. Quelqu’un de sensé et de mature le ferait. Ce n’est pas le cas de la brune. “Qu’est-ce que tu veux? Ne me fais pas croire que tu as fait tout ce chemin pour m’offrir un café ou pour jouer mon chauffeur de taxi?!” Elle s’avance, cette fois, avec plus d’aplomb et de détermination “Je te conseille vivement de déguerpir, je sais pas ce que tu veux, et je m’en fou, mais si ce sont les regrets qui t’amènent ici, tu peux aller royalement te faire foutre, Mulligan” Elle annonce la couleur, Zoya ne s’amusera pas à passer par quatre chemins elle, contrairement à lui. Et c’est à peine si elle lui laisse le temps de réagir d’ailleurs puisque voilà qu’elle le bouscule pour continuer son chemin… qui ne sera pas celui de son logement car sa fille ne se trouve, en réalité qu’à quelques mètres de là dans celui-ci, avec un de ses proches. Et il est hors de question qu’elle le dirige vers leur fille, car Zoya ne reviendra pas sur sa décision : il n’a plus aucun droit sur Chloe depuis qu’il a refusé de revenir pour s’occuper d’elle.

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@Zoya Lewis ☆ Terry Mulligan

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Dans mes rêves les plus fous, Zoya se distinguait par le raisonnable, par la maturité d’une mère consciente sur ce qu’un enfant s’apnouit mieux quand on ne le prive pas de son père. Sauf que les rêves ont cette particularité de dénier mes projets. Lorsqu’ils se réalisent, ils appartienne à l’ordre des miracles et force est de constater que mon “ex” n’a pas la noblesse d’âme du Dieu des chrétiens. Elle est trop revancharde, trop enfermée dans sa rancoeur parce que je l’ai déboutée. Je me souviens parfaitement du jour et de l’endroit où elle m’a supplié de rentrer à Bristol pour investir mon rôle auprès de Chloe. Je me rappelle jusqu’au fracas avec lequel sa fierté s’est brisée sous mes pieds après que je l’aie piétinée. Ai-je regretté ce traitement cependant ? Non. J’ai agi sous le couvert de la vengeance et, à défaut d’être honorable, ce fut au minimum jouissif pour mon égoïsme latent. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé l’impact de cette basse pour mon enfant. Le travail de sape sur mon moral aura été immédiat et je me suis jugé con, con à pendre, con à bouffer du foin. Depuis lors, je cherche sans allié une solution pour réparer mon erreur. Tessa ne m’est d’aucun secours. Au terme de cet entretien, si tant est qu’il se déroule aussi mal que je le pressent compte tenu du regard glacial de la photographe, je lui toucherai deux mots de mes intentions. Sur l’heure, je choisis d’épargner son coeur et de nettoyer seul la merde que j’ai semée sur mon passage. Puis-je prétendre que feindre le fortuit est la clé ouvrant la voie vers la clémence ? Mais, je n’ai rien d’autre à offrir que ce faux-hasard, ma bonne volonté et, motivé par sa réaction, un condensé de mon insolence.  ”Voyons, Zoya. Tu pourrais me saluer au moins. Ce serait la moindre des choses. Tu n’es même pas obligé d’être sincère quand tu diras que tu es contente que je sois toujours en vie.” ai-je remarqué avec défiance. Le jeu est plaisant : je dicte les rênes.  ”Et tant d’aggressivité, ça ne te ressemble pas.” Je renchéris d’un mensonge. Son tempérament ne relève plus du secret pour qui l’a un minimum côtoyée.  ”Tu vaux mieux que ça, non ?” Je la moque à présent : mes lèvres se réhaussent d’un sourire narquois.  ”Je pensais que tu t’atais décidée à devenir une adulte, que tu aurais enfin enterré la hache de guerre et qu’on pourrait discuter du bon vieux temps, tranquillement, autour d’un cappuccino et toi, tu me sers des menaces ?.” Ma langue a claqué trois fois contre mes dents tandis que je feins l’étonnement, la déception, le désappointement face à cet accueil indigne de moi.  ”Je vais être obligé de penser que tu n’es pas remise de la rupture alors qu’on sait tous les deux que tu n’étais pas une fille pour moi.” Quoique la remarque pue l’injure, je ne l’insulte pas, ou pas vraiment. Je suis plutôt sculpté dans un bois de chêne, un bois solide, prisé par les mieux nantis. Autrement dit, je m’aime beaucoup trop pour confesser que l’inverse ne serait pas moins juste. C’est triste, finalement, d’être plus têtu qu’un ânon. ça me rend trop bête pour m’empêcher d’être moi, à savoir provocateur et suffisant. A force de m’assumer, j’oublie le pouvoir de l’obséquieux en matière de manipulation et ce n’est pas le plus malheureux. Ce qui l’est, c’est qu’à aucun moment je n’ai songé à corriger le tire et, pour cause, elle m’amuse cette anicroche. C’est tellement délectable de constater de visu le pouvoir que l’on détient sur les nerfs d’une femme qui décrit notre histoire comme une faux-pas. C’est grisant de ne pas être l’objet de l’indifférence. Aussi, ai-je chargé la mule de plus de lest.  ”Allez, Lily la tigresse, rentre les griffes et je te dirai ce que je te veux puisque tu ne sais pas me voir sans t’enerver.” ai-je ajouté en dépit de cause. J’aurais préféré discuter ailleurs que sur un bout de trottoir.  ”Ailleurs aurait été plus adapté, mais je ne veux pas te contrarier davantage en t’imposant mes bonnes manières.” D’un point de vue extérieur, je serai le méchant de l’histoire, celui qui rappellera qu’il a des droits sur leur enfant, mais qui renverse la vapeur sans scrupule. De mon point de vue, je n’ai aucun service à réclamer. Elle aussi, elle est partie. Elle l’a abandonné comme un cadeau de Noël en omettant la délicatesse de me prévenir qu’elle avait porté mon enfant durant neuf mois. Elle s’est en allée jusqu’à ce que le remord la rattrape et c’est moi qui devrait m’aplatir au nom de mes regrets ? J’en ai, c’est évident. Je les tairais aussi longtemps que nécessaire cependant.

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@Terry Mulligan ☆ Zoya Lewis

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Il est hors de question qu’elle l’accueille d’une autre manière que celle qu’elle lui réserve. il arrive comme une fleur et pense peut-être que cela change tout, mais il n’en est rien. La rancœur est omniprésente parce qu’il a été assez égoïste pour faire passer sa carrière et sa vie frivole à Paris avant Chloe. Aussi, c’est évidemment sa fierté qu’il a écrasé alors qu’elle - et contrairement à lui - a fait cette démarche d’aller le retrouver pour lui laisser une chance de revenir sur cette décision stupide qu’il a pu prendre en fuyant. Elle l’a suppliée même, capable de faire tout ça pour leur fille, pour son bonheur et pour son bien mais, en une fraction de secondes et avec un simple mot de trois lettres, il a tout détruit. Il a fait alors son choix et, à partir de ce moment-là, il était hors de question pour Zoya de passer outre et de lui laisser une nouvelle chance que celle qu’elle lui accordait déjà en faisant tout ce chemin jusqu’à lui. Elle ne l’a jamais porté dans son coeur, de toute façon, si ce n’est la nuit de leur rencontre, lorsque ce tournage, les deux se sont tournés autour et qu’ils se sont amourachés le temps d’une nuit. Mais il n’a jamais été question de plus, il n’a jamais été question de sentiments pour cette personne et heureusement quand, avec le temps, il n’a fait que lui prouver l’homme abject qu’il pouvait être. Zoya ne peut pas comprendre même comment on peut trouver des qualités à une telle personne, tellement il n’a rien d’attachant en lui, ni une once de bonté ne serait-ce que sincère. C’est une pourriture, et ça jusqu’à la moelle, et peu importe si les mots peuvent paraître fort, car c’est exactement ce que pense la brune de lui.  ”Voyons, Zoya. Tu pourrais me saluer au moins. Ce serait la moindre des choses. Tu n’es même pas obligé d’être sincère quand tu diras que tu es contente que je sois toujours en vie.” “Je ne sais pas faire semblant” et c’est suffisant pour qu’il comprenne qu’elle ne le saluera donc pas et encore moins qu’elle est ravie de le savoir en vie quand elle aurait préféré apprendre le contraire - cela lui faciliterait sûrement la tâche, surtout au vu de ses intentions futures. ”Et tant d’aggressivité, ça ne te ressemble pas.”  Il se fou d’elle, littéralement, la titille et la cherche pour la faire réagir et il sait très bien qu’il lui en faut peu. Elle boue de l’intérieur, Zoya, ferme les yeux une fraction de secondes, comme pour se ressaisir et ne pas lui faire ce plaisir de lui donner ce qu’il attend d’elle car la méfiance est de mise quand elle se doute que ses intentions ne sont pas des plus honorables. Ses pas se poursuivent, vers cette autre direction, opposée à chez elle, refusant d’amener Terry jusqu’à Chloe. ”Tu vaux mieux que ça, non ?” “Ferme-là” qu’elle se murmure plus pour elle-même, même si ces mots lui sont évidemment adressés. ”Je pensais que tu t’étais décidée à devenir une adulte, que tu aurais enfin enterré la hache de guerre et qu’on pourrait discuter du bon vieux temps, tranquillement, autour d’un cappuccino et toi, tu me sers des menaces ?.” Elle se stoppe soudainement, Zoya, ne pouvant continuer à l’ignorer alors que ses nerfs sont sur le point d’exploser et qu’il sait très bien comment y parvenir ”Je vais être obligé de penser que tu n’es pas remise de la rupture alors qu’on sait tous les deux que tu n’étais pas une fille pour moi.” C’est trop, surtout que l’allusion à une rupture dont elle ne se serait pas remise tombe des plus mal au vu de sa situation et de sa rupture avec Mickey dont elle peine à se relever. Comme s’il savait, il ne peut qu’appuyer là où ça fait mal en disant ça et évidemment, la brune ne peut plus contenir une quelconque colère. Et au diable ses réjouissances “Comment tu veux que j’enterre cette putain de hache de guerre avec toi alors que tu en as eu rien à foutre de notre fille? Que tu as été qu’un putain d’égoïste et que tu n’as eu aucun scrupule à lui tourner le dos? Putain, comment tu peux encore te regarder dans une glace après tout ça et venir te pavaner comme tu le fais là comme si rien n’était?” La haine s’exprime à travers ses mots qui se veulent tranchant mais qu’elle sait qu’il saura parfaitement lui retourner “Et ne cherches même pas à retourner la situation à ton avantage en usant contre moi ce que j’ai pu faire. Je suis revenue pour elle et j’ai été là pendant ces deux années où toi, tu n’as été qu’un putain de bon à rien, que tu seras toujours!”. Qu’importe si les mots n’ont aucune incidence, elle crache son venin, celui qu’elle contient depuis trop longtemps à son encontre - et peut-être fait-t-il aussi les frais de cette colère qu’elle garde prisonnière depuis des semaines à l’encontre de celui qu’elle aimerait qu’il soit à ses côtés à cet instant. ”Allez, Lily la tigresse, rentre les griffes et je te dirai ce que je te veux puisque tu ne sais pas me voir sans t’enerver.” Elle rit, jaune une nouvelle fois, parfaitement consciente de ce qu’il cherche à faire ”Ailleurs aurait été plus adapté, mais je ne veux pas te contrarier davantage en t’imposant mes bonnes manières.”   “Garde tes leçons de morale pour toi, Mulligan. Si tu veux parler de Chloe, je te l’ai déjà dit : tu n’as plus aucun droit sur elle à partir du moment où tu as décidé de ne pas t’en préoccuper. Elle n’a pas besoin d’un père lâche et égoïste, elle est bien mieux sans toi dans sa vie!”. C’est son regard ancré dans le sien qu’elle prononce de tels mots avant d’à nouveau tenter de tourner les talons et mettre fin à la conversation. Sûrement en vain.  

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“Mauvaise tactique, Terry” me souffle ma conscience tandis que je verse de l’eau sur le feu de la colère de Zoya. Elle désapprouve et, au fond, je sais que je devrais l’écouter et ranger le costume du mec fat et fier planté comme un I devant cet ex. J’en suis incapable cependant. La photographe manque de cette beauté d’âme à laquelle je suis sensible, celle qui réveille ce qu’il y a de meilleur en moi. Au contraire, elle titille mon égocentrisme, mon autolâterie, ce narcissisme plus inné que acquis par ma réussite ou ma notoriété. Sans cela, je ne la chatouillerais pas avec pour prétexte le divertissement et la flagornerie découlant de son comportement. Au plus elle est désagréable, au plus je me sens important, essentiel à son existence puisque, sans moi, elle serait dénuée de tout combat. Je veux bien être son adversaire : je suis plus malin qu’elle. J’ai les armes pour la prendre à son propre piège. Preuve en est, elle perd son sang-froid face au sourire narquois que je lui oppose. Tessa aurait honte, j’en suis certain. Je soupçonne qu’elle s’en plaindra auprès de son amie. Je le réprouve, cet abouchement. Mais, qui suis-je pour empêcher ma cadette de fréquenter la mère de ma fille ? Qui suis-je pour exiger d’elle qu’elle trahisse sa promesse en me donnant des nouvelles de Chloe ou, mieux, pour intercéder en ma faveur auprès de l’excédé personnage qui peine à contrôler la violence que je lui inspire.  ”Arrête. Je sais qu’au fond tu es ravie que je sois là.” ai-je lancé mi-figue mi-raison. Pour cause, elle doit se douter que l’heure où je rampe à ses pieds pour retrouver mes droits sur mon enfant a enfin sonné. Ne devrait-elle pas s’en réjouir ? N’est-ce pas à un cadeau destiné à sa rancœur ? Elle détient à présent de quoi se venger. Or, elle ne semble pas le réaliser et j’en suis presque déçu, déçu que nous ne jouons pas avec une main équivalente. La partie promet d’être si ennuyeuse désormais.  ”C’est ce que tu marmonnes dans tes dents ?”  Faux ! Elle a craché une injonction qui n’est pas passée inaperçue. Il en vaudra toutefois plus pour réduire au silence ou m’empêcher de la suivre. Je la suis, surenchéris et mon sourire s’agrandit tandis qu’elle s’arrête… enfin, qu’elle se plante à mes pieds, le menton relevé et le regard rempli d’une haine innommable, plongé dans le mien. ”Nous y voilà.” l’ai-je narguée, néanmoins attentif à chacun de ses mots. La diatribe est intelligente, mais prévisible. Je l’ai anticipé le reproche au sujet de mon présumé abandon. Si mon désaveu est l’objet de mes regrets - plutôt subir mille tortures que de l’admettre - c’est qu’il est pendable. Mais, ne l’est-il pas autant que le sien ? De mon point de vue, il l’est beaucoup moins. Mon abandon se justifiait par ma carrière quand le sien n’était motivé que par la peur, la peur de ne pas être à la hauteur. Qui plus est, notre fille n’était alors qu’un nouveau-né, un nourrisson qui réclamait encore les seins de sa mère.  Son absence n’était-elle pas plus engageante sur l’équilibre de notre fillette ?  ”Et tu peux continuer à me détester si ça t’aide à mieux dormir la nuit.” ai-je répliqué au terme de cette farce.  ”Et je n’ai rien à retourner du tout. Ce sont les faits. Tu l’as abandonnée. Je l’ai fait. On est quitte maintenant. On devrait l’être en tout cas. En tout cas, c’est ce ça devrait être si tu n’étais pas aussi bornée. Franchement, ça frôle la connerie.” Cette fois, je ne manœuvre plus afin qu’elle sorte de ses gonds. Je suis diablement sérieux, sérieux et sincère. ”Pourquoi tu serais la seule à pouvoir faire des erreurs ? Pourquoi TOI…” Je l’ai pointée du doigt, mon corps penché vers le sien, une oeillade inquisitrice la détaillant de haut en bas.  ”Ce qui est bien, dans toute cette histoire, c’est que je ne considère pas attendre que tu ne m’en veuilles plus. Je vis très bien en sachant que tu me détestes.” Certes, je déplore qu’elle n’ait jamais cherché à gratter le vernis de ma condescendance, celle qui dépasse le toit d’un building new yorkais. Je m’en passe cependant. Elle n’a d’intérêt aujourd’hui parce qu’elle est le rempart qui fait barrière entre Chloe et moi. Sans cela, elle n’existerait plus. En outre, je n’ai aucune envie de la tirer, cette putain de hache de la guerre. J’ai mieux à faire que de participer à des belligérances intestines.  ”Et, tu n’es personne pour décider de ça. Tu vas lui dire quoi quand elle te posera des questions ? Que je suis un lâche ? Un égoïste ? Un bon à rien ? Et quand elle va chercher à me retrouver et qu’elle se rendra compte que tu lui as menti pendant toutes ces années ? Tu vas lui expliquer que tu as été trop conne pour voir au-delà de tes putains de préjugés ? Tu crois que ça va la convaincre ? Que tu vas garder le beau rôle comme ça ? Je suis plus patient que tu ne le seras jamais… mais seulement si j’ai décidé de l’être. Tu devrais commencer à réfléchir sérieusement parce que tu as plus à perdre que moi dans toute cette histoire. Et, tu le sais, où tu ne me cracherais pas du fiel au visage en toute impunité. Tu n’es pas parfaite, Zoya Lewis et, si tu veux parler de bon à rien. Dis-moi, comment va Mickey ? ” Plus tôt, j’ai dégrafé le masque de la mesquinerie de mes traits. Je l’ai accroché de nouveau et, feignant une fois de plus l’innocence, j’ai ajouté :  ”C’est bien comme ça qu’il s’appelle, non ? Ton roi du ring tombé plus bas que terre… Sûr que c’est ce dont Chloe a besoin dans sa vie.” ai-je conclu, gardant précieusement dans ma poche la menace du procès.

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@Terry Mulligan ☆ Zoya Lewis

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”Arrête. Je sais qu’au fond tu es ravie que je sois là.” Il ne lui lâchera pas la grappe et continuera son jeu incessant car il sait qu’il en sera le vainqueur.  Zoya ne sait pas contenir ses émotions, c’est au-delà de ses forces et c’est aussi ce qui en fait une personne vraie. Et puis cela fait trois mois qu’elle camoufle tout ce qu’elle peut ressentir et aujourd’hui, face à Terry, lui demander un effort de plus lui est impossible. Surtout que c’est la peur qui la gagne, la peur quand il est une réelle menace pour sa maternité et que son retour signifie avec certitude un souhait de retrouver son rôle de père. Il n’a pas besoin d’user de mots et de le formuler à voix haute, Zoya le sait rien qu’en le voyant ici, alors qu’il n’a jamais pris la peine depuis deux ans de la recontacter et de dire qu’il regrettait. D’ailleurs, elle est certaine que ce sont des mots qui ne sortiront jamais du fond de sa gorge, elle en mettrait sa main à couper et même si ceux-ci venait à être prononcé, elle n’est pas certaine de se montrer plus clémente à son égard. ”C’est ce que tu marmonnes dans tes dents ?” Plutôt crever, il n’y a aucun monde où Zoya Lewis sera ravie de voir cette enflure et aucun monde où il aura le plaisir de l’entendre dire une chose pareille. Aucun intérêt de répondre, la photographe se garde donc de gâcher de sa salive pour lui et poursuit sa route jusqu’à ce que, finalement, les mots du Mulligan l’irrite à un point qu’elle se stoppe et préfère lui faire face. Il a lancé les hostilités - en essayant de s’attribuer le rôle du gentil -, autant aller jusqu’au bout puisqu’il se délecte à prendre son temps pour avouer les vraies raisons de sa présence aujourd’hui. ”Nous y voilà.” Il sent que l’heure à sonner, celle de la vérité, celle qu’il se garde d’avouer pour inciter Zoya à le faire à sa place. Sa patience n’est plus, elle crache en pleine figure ce que lui n’est pas capable de faire de but en blanc quand elle, de son côté, ne veut plus tourner autour du pot. Ils ne se doivent rien, ils n’ont jamais eu une quelconque relation, un quelconque respect l’un pour l’autre, alors pourquoi prendre des pincettes quand elle sait qu’il est revenu uniquement dans l’ombre de ses regrets, ceux qu’il dissimulera mais qui n’auront pas raison de la pitié de Zoya. ”Et tu peux continuer à me détester si ça t’aide à mieux dormir la nuit.” Il n’y a rien, de toute évidence, qui ne pourrait la faire changer d’opinion sur lui, elle le détestera continuellement pour son sarcasme, son égo surdimensionné et tout ce qui fait de lui l’être qu’il est. Elle le déteste surtout pour deux quand Chloe n’est pas encore en âge de comprendre que son père a préféré sa carrière à elle. ”Et je n’ai rien à retourner du tout. Ce sont les faits. Tu l’as abandonnée. Je l’ai fait. On est quitte maintenant. On devrait l’être en tout cas. En tout cas, c’est ce ça devrait être si tu n’étais pas aussi bornée. Franchement, ça frôle la connerie.” Elle lui laisse à peine le temps de finir qu’elle surenchérit “On est quitte de rien du tout, Mulligan. Trois semaines contre plus deux ans d’absence n’a rien de comparable”. Et surtout, elle n’a jamais eu l’audace de revenir comme une fleur, c’est en pleurant qu’elle s’est présentée à sa porte, le suppliant de lui rendre leur fille et reconnaissant qu’elle avait fait une erreur. Il n’a eu aucune pitié pour elle, elle n’en aura aucune pour lui, voilà comment le jeu va se dérouler désormais, prête à dicter ses propres règles, que cela lui plaise ou non.  ”Pourquoi tu serais la seule à pouvoir faire des erreurs ? Pourquoi TOI…” “Il n’y rien de comparable entre ton erreur et la mienne, Terry!” qu’il insiste sur son prénom, son regard plus ancré que jamais dans le sien, car s’il pense l’effrayer avec ce doigt qu’il brandit à son encontre, il se trompe. “J’ai pris peur de mes responsabilités, je les ai assumé, tu te caches derrière ta carrière, et ça prouve encore une fois l’égoïste que tu es alors qu’on lui avait fait la promesse toi et moi, au-dessus de son berceau, d’être de meilleurs parents pour elle. J’ai tenu ma promesse, tu es parti, je t’ai redonné une chance, un an après, tu n’en a eu rien à faire, tu as balayé cette main tendue de ma part d’un revers. Tu as brisé cette promesse et tu n’hésiteras pas à recommencer parce que j’ai compris qui tu étais, Mulligan!” Un imposteur, voilà qui il est à ses yeux. ”Ce qui est bien, dans toute cette histoire, c’est que je ne considère pas attendre que tu ne m’en veuilles plus. Je vis très bien en sachant que tu me détestes.” “Et je vis très bien avec la même pensée”. Ils ne s’aiment pas. Ils ne se sont jamais aimés, il n’a été question entre eux que d’un plaisir charnel à assouvir face à une attirance éphémère. Rien de plus. ”Et, tu n’es personne pour décider de ça. Tu vas lui dire quoi quand elle te posera des questions ? Que je suis un lâche ? Un égoïste ? Un bon à rien ? Et quand elle va chercher à me retrouver et qu’elle se rendra compte que tu lui as menti pendant toutes ces années ? Tu vas lui expliquer que tu as été trop conne pour voir au-delà de tes putains de préjugés ? Tu crois que ça va la convaincre ? Que tu vas garder le beau rôle comme ça ? Je suis plus patient que tu ne le seras jamais… mais seulement si j’ai décidé de l’être. Tu devrais commencer à réfléchir sérieusement parce que tu as plus à perdre que moi dans toute cette histoire. Et, tu le sais, où tu ne me cracherais pas du fiel au visage en toute impunité. Tu n’es pas parfaite, Zoya Lewis et, si tu veux parler de bon à rien. Dis-moi, comment va Mickey ? ” Les sous-entendues sont des menaces et Zoya n’est pas si idiote que ça pour ne pas les entendre. Et si elle était prête à contre-argumenter à ce sujet, à répondre à chacune de ses accusations qui lui portent et surtout à ce futur où Chloe serait en âge de l’interroger sur l’absence d’un bon à rien de père - ce qui ne manque pas d’attiser davantage la rage mais aussi la peur chez Zoya face à cette réalité - tout se brouille soudainement quand il évoque un nom qu’elle ne peut supporter lui entendre prononcer. Comme une malédiction, il attise à elle une haine certaine, si cela était possible, des flammes parcourant ses iris émeraudes, annonçant qu’il a touché là à la pire corde sensible qu’il soit après Chloe. ”C’est bien comme ça qu’il s’appelle, non ? Ton roi du ring tombé plus bas que terre… Sûr que c’est ce dont Chloe a besoin dans sa vie.” Il la provoque et il a trouvé le parfait fil à tirer pour se faire. Elle avance d’un pas, d’un autre, laissant sa rage la guider jusqu’à ce qu’ils ne soient qu’à quelques millimètres l’un de l’autre, aucunement effrayée par le Mulligan “Ferme-la, je te défends de parler de lui! Tu m’entends?!” Elle le repousse une fois, avançant d’un pas de plus du fait de la distance que cela a recréé entre eux pour ne pas le lâcher “Tout comme je t’interdis de parler du futur de Chloe, tu ne sais rien sur MA fille, et quand bien même elle viendrait à s’interroger sur sa pourriture de père, je sais qu’elle entendra parfaitement les décisions que j’ai pu prendre pour la protéger. Parce que tu n’es qu’un homme mauvais, pourri de l’intérieur, qui n'apporte jamais rien de bon dans la vie de quiconque et même toi tu en as conscience quand tu restes à l’écart de tes proches et que tu n’es juste pas capable d’être là pour eux.” Et s’il veut jouer à ça, elle aussi peut jouer sur la corde sensible en évoquant sans le dire sa soeur Tessa. “Chloe est bien entourée et choyée par bien plus de monde que tu ne le penses et elle n’a pas besoin de toi dans sa vie. Plus maintenant. C’est trop tard!”. Elle le repousse une fois de plus, de ses deux mains cette fois “Dégage!”. La rage qui l’habite est des plus vives, provoquée par la blessure qui subsiste dans son cœur et qu’il a ravivé en évoquant le nom de Mickey et les défauts qui peuvent être les siens mais que jamais Zoya ne pourra lui reconnaître. Les seuls qu’elle est incapable de lui pardonner pour l’heure est sa lâcheté et sa fuite, ceux qui, malheureusement, ne peut que faire écho au comportement même de Terry… Et pour elle qui a toujours vu en Mickey le meilleur, qui a toujours vu sous ce masque qu’il revêt en permanence aux yeux de tous, faire ce constat là est un déchirement. Il n’est pas comme lui.  

It's all her fault

@Zoya Lewis ☆ Terry Mulligan

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Je suis semblable à un pitt bull qui serre son os entre une mâchoire d’acier ; la férocité en moins. Celle-là, c’est Zoya qui y cède la première, non par la faute de son aversion envers moi, mais parce que je lui chatouille les pieds en toute impunité. Si le diable est une femme, il n’est pas devant moi : je n’ai pas à craindre une malédiction. En outre, elle est trop alerte pour juger les autres avant de s’évaluer elle-même pour être un véritable danger. Elle s’est discréditée à l’instant même où elle a haussé le ton, où elle a troqué la bienséance contre l’arrogance des mots. Y a-t-il donc quelque chose de vrai chez cette fille ? Son caractère bien trempé, sa certitude de n’avoir en ce bas monde ni Dieu ni maître, c’est de la foutaise. C’est une illusion qu’elle destine non seulement aux autres, mais dont elle est la première victime. C’est sa berceuse du soi, le vaiser sur son front pour s’endormir serein, son mensonge pour ne pas sombrer alors que l’on accumule les erreurs. C’est l’exemple de cette mauvaise foi crasse qui nous différencie. Si je suis une pourriture, quel traitement se réserverait-elle alors qu’elle s’accorde plus d’importance qu’elle n’en mérite ? Sa prétention surpasse  la mienne et, pour ce châtiment, qu’elle serait sa sentence ? Elle est si prompte à prononcer la mienne que je serais curieux d’entendre comment elle justifierait si peu d’authenticité, d’altruisme, de bêtise, de dévouement pour son enfant. Refuser d’admettre ses torts quand j’en fais l’étalage pragmatique, empirique même, ne gagne en rien de sa bonne intelligence et j’ai pitié à présent. J’ai de la peine pour celle qui se fourvoie devant moi en beuglant des arguments ridicules. ”Continue à fermer les yeux sur la vérité, Zoya. C’est mieux pour toi.” Et pour cause, on nous ment depuis toujours. Le ridicule tue lorsque l’on a conscience de de l’avoir été. Le sentiment nous poursuit, il épouse la honte et telles les substances chimiques des cartons de lsd, elles se réveillent et frappent à nouveau, sans crier gare et au pire des moments. ”Je voudrais pas que tu te brises la nuque en tombant de trop haut.” ai-je donc conclu, hochant la tête par la négative.

Beaucoup croirait que mon sourire narquois s’est éteint grâce aux pouvoirs de ses reproches. Ils ne m’ont pas heurté, cependant. A peine en suis-je ébranlé, car la mère ne défend pas sa progéniture face à un danger. Non. C’est pour sa fierté qu’elle s’insurge et c’est pitoyable, assez pour que je remplacé mon éclat par la moue compatissante des gens sains quand ils sont confrontés à la folie. N’est-ce pas folie de comparer nos abandons en tenant compte du temps qui s’est écoulé ? C’est bas et égoïste. Égoïste et puéril. Puéril est démontable sans grand effort. J’aurais pu lui opposer que déposer un nourrisson chez des inconnus puisque le père, issu de ce même clan, n’a été rencontré que le temps d’une nuit ou deux relève de l’inconscience. J’aurais volontiers ajouté que nous aurions pu lui faire du mal et, qu’en outre, Chloe ne connaissait ni mon odeur ni le son de ma foi. Nous étions des étrangers pour les instincts de ce nouveau-né et c’est davantage déclencheur de trauma pour un enfant que mon comportement. Ses seuls besoins consistaient à être rassurée, nourrie, protégée. Et qu’a-t-elle obtenu ? Qu’a-t-elle gagné, notre fille ? Pis que mes années d’errance où je n’ai jamais brillé par ma présence. Au demeurant, je ne représente pas un danger pour elle : je serai un bonus et, avec le temps, elle apprendra à m’aimer parce que j’aurais mis du soin à gagner son affection. Oui ! J’aurais trouvé plaisir à l’écraser de cette analyse : elle rend les bonnes couleurs à son portrait quand elle m’en brosse un d’une noirceur désespérante. Au lieu de ça, j'ai secoué la tête, j’ai mordu au sujet de nouveau mec et j’ai observé en silence, main dans les poches, m'instruisant de c qui a ressuscité ma miséricorde et qui, sur l’heure, tend à disparaître au profil du mépris. je suis l’ordure, le bon à rien, le père indigne, le sale type, mauvais en tout point, insensible au malheur du monde. Sauf que, de nous deux, je semble être le seul à avoir grandi, bonifié, appris des leçons enseignées par la vie. De notre duo mal assorti et qui n’aurait jamais dû exister - pas même une heure - celui qui auréole notre enfant de son droit d’exister et d’être la priorité pour ses parents. Zoya peut-être en dire autant alors qu’elle me pousse du plat de ses mains sur mon torse ? Alors qu’elle n’a à la bouche que des “tu” et des “moi, je” ? ”Le monde ne tourne pas autour de toi, Zoya. Et je n’en suis pas le centre non plus. Je l’ai compris, pas toi visiblement. ta petite compétition pour savoir lequel de nous est le meilleur parent, elle n’a aucun sens. Si tu l’avais gagné, tu l'as perdue depuis que tu n’es plus fichue de faire le bon choix, de regarder autre chose que toi, d’accepter que tout le monde n’est pas aussi petit d’esprit et qu’il arrive de changer d’avis. Tu ne fais les choix qu’en fonction de toi, de ce que tu veux, de tes blessures sans penser à celle de ta fille. Alors, tu vois, à choisir, je préfère mes baskets. J’ai au moins le mérite d’être lucide sur ce que je suis, moi. Si je me casse la gueule, j’aurai au moins la décence de ne pas être surpris et je suis aussi capable de ne pas oublier l’essentiel contrairement à toi qui ne veux pas admettre que j’ai des choses à lui apporter. Trois jours, Zoya. ” ai-je affirmé, trois doigts levés et agité sous son nez. ”Je vais dégager, vous laisser seules, ta mauvaise foi, ton insolence et toi, pour trois jours. Réfléchis vite et surtout bien. En attendant, je te souhaite une excellente journée. ” Fausse révérence, certes, mais ni sourire ni autre provocation. Ses mots ne m’atteignent pas. La suite probable de l’histoire, en revanche, m’inquiète davantage : j’aurais souhaité éviter les coups de pub financés par le dos de ma fille. Je n’en ai pas besoin.

It's all her fault

@Terry Mulligan ☆ Zoya Lewis

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”Continue à fermer les yeux sur la vérité, Zoya. C’est mieux pour toi.” C’est ce qu’il pense, mais ce n’est pas le cas. Elle n’a pas besoin de lui pour se rappeler cette terrible erreur qu’elle a faite trois ans plus tôt et la culpabilité est toujours omniprésente chez elle à ce sujet. Elle ne ferme pas les yeux, car elle n’oublie pas, mais elle n’aime pas qu’on lui renvoie en pleine face ses erreurs qu’elle tente de rattraper depuis. Elle aurait même dû s’abstenir de laisser Chloe dans ses bras, afin qu’il ignore son existence et ne vienne pas aujourd’hui se pavaner dans le but de revenir dans sa vie, l’air de rien et d’assumer ce rôle de père comme on peut décider de renouer avec un loisir longtemps oublié. ”Je voudrais pas que tu te brises la nuque en tombant de trop haut.”   “C’est gentil de te préoccuper de moi mais j’ai pas besoin de ta pitié”. Ni quoi que ce soit d’autre, elle n’a pas envie de faire semblant, de faire mine de rien comme lui peut le faire, en se donnant le genre de celui capable d’hisser le drapeau blanc alors qu’ils n’ont jamais été ne serait qu’en bons termes et qu’elle voit aussi très clair dans son jeu - il est d’ailleurs très mauvais, elle se demande comment il a pu percer dans le milieu de l’acting - puisque tout ça n’est qu’un moyen de se donner le bon rôle et ainsi dire que cette rencontre a tourné au fiasco total… évidemment par la faute de la jeune femme et nullement la sienne. Smart move.

Revenir dans la vie de Chloe, elle l’a compris, Zoya, c’est ce qu’il souhaite et il pensait peut-être naïvement qu’elle allait accepter et lui donner une chance supplémentaire. Sauf que cette chance de plus, elle lui a donné plus d’un an plus tôt, allant jusqu’à parcourir des milliers de kilomètres pour le retrouver et lui dire de revenir dans la vie de leur fille. Leur fille, c’est ce que Chloe était jusqu’à ce qu’il refuse catégoriquement cette main tendue de la part de Zoya et qu’il poursuive sa vie d’artiste, sans se soucier de cette petite tête blonde qui l’attendait de l’autre côté de la Manche. Deux ans d’ignorance, c’est long et même s’il n’est jamais trop tard pour revenir sur une décision, Zoya estime que sa fille n’a pas besoin de celui qui est sensiblement un inconnu pour elle pour venir chambouler sa petite vie de petite fille épanouie et gâtée d’amour par sa mère mais aussi tous les proches qui les chérissent toutes les deux. Un équilibre et une quiétude qu’elles sont parvenues à trouver et l’idée que Terry puisse venir chambouler leurs habitudes effraie Zoya. ”Le monde ne tourne pas autour de toi, Zoya. Et je n’en suis pas le centre non plus. Je l’ai compris, pas toi visiblement. ta petite compétition pour savoir lequel de nous est le meilleur parent, elle n’a aucun sens. Si tu l’avais gagné, tu l'as perdue depuis que tu n’es plus fichue de faire le bon choix, de regarder autre chose que toi, d’accepter que tout le monde n’est pas aussi petit d’esprit et qu’il arrive de changer d’avis. Tu ne fais les choix qu’en fonction de toi, de ce que tu veux, de tes blessures sans penser à celle de ta fille. Alors, tu vois, à choisir, je préfère mes baskets. J’ai au moins le mérite d’être lucide sur ce que je suis, moi. Si je me casse la gueule, j’aurai au moins la décence de ne pas être surpris et je suis aussi capable de ne pas oublier l’essentiel contrairement à toi qui ne veux pas admettre que j’ai des choses à lui apporter. Trois jours, Zoya. ”  Il brandit ses trois doigts sous son nez  et c’est d’un revers de la main qu’elle les balaie en repoussant ceux-ci violemment. ”Je vais dégager, vous laisser seules, ta mauvaise foi, ton insolence et toi, pour trois jours. Réfléchis vite et surtout bien. En attendant, je te souhaite une excellente journée. ” Et cette fois, c’est lui qui tourne les talons et là où Zoya tentait depuis tout à l’heure de le fuir, les rôles s’inversent car voilà qu’elle se met cette fois à sa poursuite, courant pour venir le stopper et se replacer devant lui “Trois jours et sinon quoi, Terry? Va jusqu’au bout de ta putain de pensée!”. Elle est en rage, la Lewis, il est parvenu à la perfection à attiser le pire en elle. Et si elle l’interroge, elle reprend finalement sans lui laisser le temps de répondre “Tu n’as rien à apporter à Chloe ! Tu veux son bonheur? Justement, retourne d’où tu viens! Elle est heureuse sans toi, elle n’a pas besoin que sa petite vie soit chamboulée. Elle a trois ans et tu n’as pas été foutu d’être là pour les étapes importantes de sa vie comme les plus difficiles. Tu étais où les soirs et les nuits pendant lesquelles elle était malade ou qu’elle venait de faire un cauchemar? Sûrement en train de faire la fête avec des demeurés dans ton genre. Tu étais où quand elle réclamait qu’on lui lise une histoire avant de s’endormir? Quand il fallait la consoler d’un gros chagrin après être tombé? Tu étais où lors de son premier jour à la nursery? Lorsqu’elle a fait son premier dessin? Tu ignores tout d’elle, ses peurs, ses joies, ce qu’elle aime, ce qu’elle n’aime pas, son tempérament, ses petites mimiques… Et pourquoi donc? Parce que tu en a eu rien à foutre pendant deux putains d’années, Terry !” Elle exécute un pas puis un autre pour se rapprocher à nouveau de lui, nullement effrayée par ses soi-disant menaces, quelles qu’elle soit. “Qu’est-ce que tu vas faire dans trois jours, Terry? Hein? C’est quoi ton plan? Tu penses vraiment que tu as quelque chose à gagner à chambouler la vie de notre fille? Tu es le putain d’égoïste dans l’histoire, n’essayes pas d’inverser les rôles!”. Il sait peut-être manier les mots à la perfection mais ce n’est que du vent face aux actes et à ceux qu’il se dit prêt à user pour retrouver un rôle qu’il n’est plus en droit de réclamer.

It's all her fault

@Zoya Lewis ☆ Terry Mulligan

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Pour moi, la messe est dite. Je peux exaucer Zoya et m’en aller, tourner les talons, le cœur vide, la tête pleine d’enseignement et les poings serrés. Mes espoirs sont contrariés et mes travers d’enfant gâté détestent cette sensation d’échec qui me colle à la peau. Si, une part de moi est consciente que l’issue de cet échange est conforme à mes certitudes, l’autre - la plus sensible, elle qui se dérobe à qui n’est pas dans mes petits papiers - aspirait à ce que la raison dame le pion de l’entêtement propre à Zoya. Il ne nous apportera rien de bon, rien dont nous ne serons fiers d’ici quelques années. La guerre ne glorifie personne, pas même les vainqueurs. Au contraire, ils ne s’abaisseraient pas à enjoliver l’histoire. Les fioritures d’un récit dissimulent souvent la médiocrité ou la bassesse d‘atrocités commises au nom d’une cause réputée noble pour les partisans et jugée odieuse pour les détracteurs. Serait-il possible de dialoguer avec la maman de Chloe que je me serais efforcé de lui ouvrir l’esprit sur les conséquences de son refus. Sauf que l’on attire pas les mouches avec du vinaigre et je m’interroge désormais. notre entretien se serait-il mieux déroulé si je l’avais abordée différemment ? Peut-être, mais comment aurais-je dû m’y prendre ? Lui envoyer un message ? Lui écrire un mail ? Lui proposer un café plutôt que de lui imposer ces retrouvailles ? Aurais-je dû lui présenter des excuses ? J’en ai sous le coude : elles ne lui sont pas destinées. Est-ce qu’avouer mes intentions tout de go aurait servi mes desseins ? Faux ! Cette option-là n’aurait débouché sur rien de mieux que l’agressivité de la photographe. Elle n’est plus palpable qu’à l’aide des mots à présent. Non. Elle s’exemplifie par le geste en repoussant mes doigts d’une balayette. Elle est brusque et je peine à m’en réjouir. Je ne suis pas davantage amusé qu’elle me retienne après avoir aboyé à maintes reprises qu’il convenait que je dégage de sa vue, de son chemin, de leur vie. Zoya ne me divertit pas, car elle s’enfonce en attisant le feu qui brûle dans mes tripes, celui bouté par ma soif d’avoir raison, toujours, et cette faim de paternité bien inédite. Je souhaite sincèrement renoué avec mon enfant. Je suis aussi sincère qu’un bambin trop jeune pour avoir compris les avantages du mensonge. ”Tu devrais te détendre.” l’ai-je averti, à deux doigts de perdre patience à mon tour. Je me contiens surtout parce que je ne scierai pas la branche sur laquelle je suis assis. Quand bien même je n'ai pas envie de recourir à la justice pour recouvrer mes doigts sur la petite, je ressens à cette idée de la peur et de l’excitation. La peur, non pas de perdre, mais d’être le salaud décrit par mon ex quand je sais valoir bien plus que la croûte d’un peintre sans talent… et l'excitation devant l’éventualité probable qu’elle se décomposera face à la cour quand je remporterai cette bataille. ”Arrête ça. ça ne mène nulle part, tu te ridiculises, là.” lui ai-je conseillé sur le ton de l’avertissement, de la prière plus que de la confrontation. “Ne me cherche pas” aurais-je pu renchérir si je n’avais craint sa surinterprétation. Elle en déduira fatalement que je la menace, encore, quand mes intentions sont pourtant moins fallacieuses. Mon propos, quoiqu’il ait l’allure de la mise en garde, est un faire-part au gala de l’ouverture d’esprit et de la mesure. Trop bête ! Voilà ce qu’est Zoya qui me mésestime et qui ne saisit pas l’importance du cadeau offert. Trop bête, oui. Elle est l’incarnation de l’idiote qui s’est spécialisée dans la colère pour offrir du sens à son existence, pour se distinguer de la masse, pour se sentir exister. Aussi ne me suis-je pas défendu davantage. je n’ai pas argué que le bonheur de Chloe serait plus entier si elle avait un père présent et prêt à se racheter. Je n’ai pas non plus expliqué que mon implication aurait pu être différente si elle avait géré ma paternité dans le respect. J’ai abandonné après avoir soupiré, longuement, d’épuisement : je ne suis pas là pour éduquer les cons. ”Trois jours avant ma prochaine tentative. Rien de plus, pour le moment. Alors, je le répète, réfléchis.” ai-je seulement répliqué, la contournant pour rejoindre ma voiture. Mon temps est précieux. Je veux bien le gaspiller si, à terme, j’y gagne. Or, sur l’heure, cette dispute ne menant nulle part, je me détourne du cul de sac : j’opère un virage à 180 degrés, loin d’elle, jusqu’à ma voiture. Ce n’est pas terminé : je me préserve de sa connerie de peur qu’elle soit contagieuse.