les désirs ont la forme des nuages (Zoya)

les désirs ont la forme des nuages

Les vrais voyageurs sont ceux-là qui partent pour partir : cœurs légers, semblables aux ballons, de leur fatalité jamais ils ne s’écartent, et, sans savoir pourquoi, disent toujours « Allons ». Leurs désirs ont la forme des nuage.

@Zoya Lewis ☆ Bowie Laurier

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Ses iris rivés sur l'écran de son téléphone, il scrolle Instagram, retombe sur des photos datant de son adolescence, des portraits du début de sa vie d'adulte. Il y a une odeur d'ancien temps qui lui prend les narines. Les souvenirs d'un voyage inattendu, des soirées au bord du plage et les pieds dans le sable frais. Ça lui rappelait cet âge d'insouciance, où sa liberté prônait avant tout le reste. Où il n'avait pas de responsabilités, à part d'être lui-même. Et sous ces instants magiques, entre sourire et paysages en fond de toile, se cache le prénom de Zoya, celle qui lui a donné le goût de l'aventure, des imprévus. Deux âmes qui se sont immédiatement connectées. Qui ont appris à évoluer ensemble, regarder presque non loin dans la même direction. Zoya, elle lui apporte quelque chose de spécial, une étincelle qui jaillit dans son ciel trop sombre pour en illuminer une lueur d'espoir. Ce sont peut-être ses émeraudes à la place de ses iris qui rallume cet espoir. Ado, il aurait pu en tomber amoureux, fondre face à son minois malicieux. Mais non. Bowie, il la voit comme un membre de sa famille, une part de lui, de son histoire où des chapitres contiennent des passages de sa présence continuelle. Il a grandi auprès d'elle, et serait prêt à tout pour la voir sourire. Prêt à tout, même fuir la ville comme ils l'avaient fait il y a quelques années. C'est ça leur truc, l'improvisation à l'état pur, le besoin de s'évader, de rêver. Le goût de l'indépendance qui s'est déposé lui, il le lui doit en partie. Les années ont passé, il y a eu du changement dans l'air, mais cette proximité partagé, ils l'ont gardé. Zoya est devenue maman d'une jolie princesse, Chloe. Des nouvelles responsabilités. Une nouvelle vile. Oui. Les choses ont changé. Désormais, il ne peut plus se cacher sous ses problèmes du passé, il est censé se comporter comme un adulte responsable, ce qu'il n'est pas. Il lui manque encore quelques leçons, quelques exemples afin de mieux accueillir l'avenir, le lieu de sa plus grande peur. Le barman veut lâcher prise, placer une parenthèse bien méritée dans sa vie devenue si compliquée. À la dérive, il se sent constamment en décalage avec les autres, tout en étant ironiquement très entouré. Devenu à présent très différent du petit garçon solaire et rieur qu'il était autrefois. Part d'ombre qu'il traîne toujours derrière lui, comme si l'obscurité pouvait surgir à tout instant, étouffant tout fragment de lumière. Bowie est dans le fond quelqu'un de bon, il le sait, il est aimant et tolérant, mais une grande colère se couvre en lui, dirigée contre une personne en particulier : Son père, l'inconnu qui les a abandonnés, laissant sa femme sombrer et traumatisant ses gosses. Rares sont les fois où il se sent adouci, presque cicatrisé, et ces instants attendrissants, il les passe avec elle, celle qu'il a connue gamin.
Après de longues heures à réfléchir, il décide de quitter son nouveau chez lui pour débarquer inopinément chez Zoya, une bouteille de vin rouge en main. Toc, toc, toc. Trois coups contre la porte, il patiente avec des idées plein la tête : déambuler chez elle, la faire sortir. La porte s'ouvre en grand, laissant apparaître le visage de la belle brune. « Salut, l'ancienne. » lance-t-il pour la chercher, la taquiner, comme il avait l'habitude de faire depuis le temps. Bouteille qu'il agite face à elle, un sourire en coin. « On boit un coup et on sort ? » Qu'il propose, une lueur de défi dans les yeux, comme si pendant l'espace d'un instant, il en oubliait Chloe, comme s'il mettait de côté qu'ils ont grandi, changé. Qu'est-ce qu'il lui prend ?