far from home (laurier's boys)

if the sky comes fallin' down, for you
There's nothin' in this world I wouldn't do

@Bowie Laurier ☆ @Balto Laurier

#44 Hepburn Road sept 24

tw alcool

Voilà plusieurs semaines que le gamin n’a pas passé la nuit à l’appartement. Cocon moins bruyant, voit à peine la sœur tant elle est de passage entre des histoires et des jobs éreintants. Surcharge qui ne faiblit pas malgré les années écoulées, malgré l’fait que le cadet ait pris son envol. N’en retire pas moins la responsabilité de ses épaules. Celles de Balto sont moins lourdes, sûrement parce qu’il a toujours su que le petit apprendrait de lui-même. Se dit d’ailleurs qu’il ne s’en sort pas si mal, job gardé depuis des années, appartement trouvé ; et avec une colocataire, ne sera pas seul. Superficialité d’une stabilité qui semble ravir les traits des Laurier. N’en cache pas moins des cassures profondes, dont Balto tente de mettre des œillères pour ne pas à faire face à une vie massacrée d’incertitudes, de culpabilité et d’absence. American dream peut-il s’exporter à l’Angleterre ? Sonne creux, et pour cause, la tribu ne s’est jamais laissé la possibilité de rêver à plus grand. Alors la moindre victoire doit être célébrée selon Bat. Fouille du regard les étalages, tente de retrouver la bouteille de whisky que Caleb sort pour les clients importants ; de ceux qui vont lui permettre de préserver son étoile. Veut offrir le luxe ce soir à ce frère qui tente de s’en sortir. Passage à la vie adulte s’est effectué alors que leur adolescence leur a été volée. Ce qui mettrait quelques mois pour n’importe qui (quitter le nid) met des années pour eux. Nécessité de maintenir un lien essentiel, comme s’ils pouvaient encore dormir à trois dans le même lit après avoir ravagé, sans grave conséquences, la cuisine à coup de farine et de sucre en essayant de se faire des pancakes à 4h du matin. Et Bat ne l’avouera pas, là devant les liquides dorés, que ce changement vient le secouer. Ses œillères ne sont pas toujours suffisantes, surtout quand ses propres démons viennent cogner à sa porte. Crainte de voir le petit leur glisser des doigts, s’accroche à lui en devenant un pilier de bar, cherchant à connaître la moindre stupidité de sa journée. Parce qu’il est toujours facile de crier à la sœur que Boo doit se forger tout seul quand ce même garçon est à quelques mètres d’eux, riant à leurs blagues et les suivant dans leurs conneries. Moins évident de dire qu’il doit se vautrer, tout seul, maintenant qu’ils ne le verront qu’en garde alternée ; entre l’indépendance du cadet et la possessivité fraternelle. Finit par trouver la fameuse bouteille de whisky, continue son chemin en prenant des chips, s’arrête un peu trop longtemps au rayon jouets où il attrape une peluche Casper puis au passage à la caisse fait tomber un paquet de capotes et des chewing-gum goût poire.
L’adresse indique le quartier de Stokes Croft, probablement celui qu’il connaît le mieux de Bristol. Quartier artistique venant mélanger les différentes scènes musicales, Bat aime se perdre au travers des différents immeubles colorés. N’y a jamais vécu, tentant de rester proche de son travail ; alors sourit, en levant le menton et observant la diversité des bâtiments. Les couleurs viennent toujours lui servir d’inspiration créative pour le menu de l’Interlude, explosion de teintes lui permet de puiser une imagination culinaire. En oublie qu’il est passé devant l’appartement de son frère, est obligé de faire demi-tour pour arriver au n°44. Envoie un sms à défaut de sonner, ne trouvant pas le joli Laurier sur la liste des appartements en bas. Attends l’ouverture afin de retrouver son frère. Le prendra dans ses bras dès qu’il le verra, le soulevant du sol dans une étreinte complice. Baiser sur sa joue pour le saluer avec ardeur. Garçon tactile qu’a le besoin de sentir son frère au plus près de lui. “Je t’ai ramené une peluche fantôme, histoire de te rappeler ce que tu ne dois pas devenir” petite pique provocatrice, insistant sur sa volonté de garder Bowie près de lui. Volonté persistante à montrer sa place dans sa vie. “Et puis du whisky, Caleb dit que c’est le meilleur, je te laisse juger” Dépose là où il peut les différents éléments achetés plus tôt, attendant avec impatience la visite des lieux, large sourire attaché aux lèvres. Bienheureux l’aîné d’être près de sa moitié.