☆Asher & Terry • Feel the rush

Feel The Rush

@Terry Mulligan ☆ @AJ Buckley

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Chaque rencontre avec mes potes est attendue avec impatience. J’aime refaire le monde avec eux, confronter nos idées, réfléchir à nos prochaines conneries et, surtout, les amuser. J’endosse volontiers le rôle de de pitre pour divertir la galerie et, quand chacun rit de mes blagues, je me sens reconnu, apprécié pour d’autres raisons que ma popularité auprès des filles ou mes résultats sportifs plutôt moyens. Cette vérité me vaut quelques lazzi, mais qu’importe. J’adore sincèrement ces moments où j’ai l'impression de croquer la vie à pleine dents, ceux où j’ai le sentiment revigorant d’appartenir à un autre clan que les Mulligan. Pourtant, en cette fin d’après-midi, ce n’est pas “la bande” dans sa globalité que j’ai convoquée derrière le stade. Assis sur les gradins, supportant avec nonchalance les quelques gouttes de pluie - il n’en tombe pas assez pour me mettre à l’abri -, je suis pressé de retrouver Asher. Un rien plus vieux que nous, il compte parmi ses amis un vendeur de cannabis et, sur l’heure, j’ai autant besoin d’un joint, que de confier cet enthousiasme, mêlé d’appréhension, d’avoir été contacté par un producteur de série télévisée. Il m’a accosté après mon match, m’a remis sa carte en guise d’invitation à un casting et je suis resté pantois devant la kyrielle de compliments dont il m’a encensé. D’après lui, je vais crever l’écran. L’audition ? Elle n’est qu’une formalité et, j’avoue, j’ai d’abord cru à une mauvaise blague avant de réaliser que l’approche était sérieuse, sérieuse au point qu’il insiste pour recueillir le numéro de téléphone de parents. “Tu es mineur, je dois m’entretenir avec eux, obtenir leur accord. Mais, tu es promis à un grand avenir.” a-t-il d’abord expliqué. Puis, il m’a tendu une main robuste et, en la saisissant, la réalité de ma jeunesse m’a frappée. Et si je n’étais pas prêt ? Et si mes parents refusaient ? Et si, au fond, j’étais grisé, certes, mais pas vraiment emballé ou fait pour l’acting ? Ces questions ne sont qu’un échantillon. Une quantité d’autres affluent dans mon esprit d’adolescente instable. Est-ce utile de préciser que j’ai accueilli Asher avec les honneurs ? Je me suis levé d’un bond pour lui donner l’accolade.  ”Je suis content que tu sois là. Tu ne devineras jamais ce qui m’arrive.” Je n’ai pas demandé s’il traînait dans sa poche ma commande. J’ai préféré lui tendre un billet puisé dans mon argent de poche. Le gosse en moi a nourri une pensée pour sa mère : elle serait tellement déçue. Le gamin qui se prend déjà pour un adulte, il s’en moque que de la date exacte e ses premiers pas.  ”Alors, non, je t’arrête tout de suite, je n’ai pas marqué un seul but pendant le match. Mais, visiblement, mon énergie ou mon physique a tapé dans l’oeil d’un mec de la télévision. Mais, je te raconte dans les détails après. Tout roule pour toi ?” J’ai vissé mes fesses aux gradins, j’ai avisé de quelques types s’entraînant à la course à pied et je me suis apprêté à l’écouter avec attention.

2005 Lycée Asher a 17 ans tw : drogues @Terry Mulligan ☆ Asher Buckley (avatar © Mlle-Superfilleciel)

Le petit Mulligan t’a rendu un fier service un jour dans le passé et depuis il se trouve qu’il est un des rares qui allonge réellement la monnaie quand tu te ramènes avec de l’alcool ou autre. Et aujourd’hui ça se porte plutôt sur la partie « autre ». Tu as de la weed et tu as bien prévu d’aller fumer ça plutôt que d’aller à tes cours de l’après midi. En plus il s’agit de matière que tu maîtrises sans aucun effort. Tu peux totalement crée l’illusion avec tes résultats de fin d’année sans avoir à charbonner. Tu as trouvé refuge dans votre QG qui est en réalité juste derrière le stade. Un endroit que tu apprécies toujours pour une raison ou une autre. C’est pas le lycée en lui même, c’est de base déjà mieux même si ça reste dans l’enceinte. A peine tu arrives au QG - c’est à dire les gradins - qu’il est déjà là Terry et il te fait une accolade que tu apprécies. Tu sens qu’il est plus content que d’habitude et tu te dis que c’est parce que t’as la weed avec toi. « Je suis content que tu sois là. Tu ne devineras jamais ce qui m’arrive. »  Tu lèves un sourcil, intrigué par cette entrée en matière mais flatté par l’attention qu’il te porte en même temps. « T’as l’air surexcité. » Ton esprit fuse assez vite et tu te demandes s’il a perdu sa virginité car c’est un sujet qui n’arrête pas avec certains de tes autres potes.

« Alors, non, je t’arrête tout de suite, je n’ai pas marqué un seul but pendant le match. Mais, visiblement, mon énergie ou mon physique a tapé dans l’oeil d’un mec de la télévision. Mais, je te raconte dans les détails après. Tout roule pour toi ? »  Y’a ça qui est rafraichissant avec Terry, tout ne tourne pas autour du sexe comme pour les autres. Tu hausses super haut les sourcils en traitant les informations qu’il vient de te donner. « Attend quoi ? T’as tapé dans l’oeil d’un mec ? Tu vas passer à la télévision ? Tu vas faire quoi ? T’as commencé tu continues ! Je veux savoir. Tu vas devoir aller à Londres ? Oui j’ai ta weed mais je te la file que quand tu m’auras raconté. » Et tu espères que personne d’autre de votre petit groupe va se ramener parce que tu n’as pas envie que le sujet change sur les filles. Tu n’as pas le même enthousiasme que les autres même si tu prétends l’être à chaque fois. C’est fatiguant de faire semblant. Là tu n’as pas besoin de le faire.

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L’expression consacrée pour décrire mon état serait : “excité comme une puce”. Je l’étais avant l’arrivée d’Asher. Mon pied battait la mesure, mon coeur cognait fort contre ma poitrine. Ma curiosité était à son comble également. Dès lors, en apercevant mon ami arrivé au loin, je me suis levé sans hésiter. Ce n’est pas tant ce que contient ses poches qui m’intéresse. J’ai surtout besoin de confier mon anecdote du jour. Elle menace de transformer ma vie à jamais. A mon âge, la nouvelle d’apparaître dans une série télévisée, non pas en tant que figurant, mais en dans le rôle-titre, menace de transformer ma vie. Qui ne bondirait pas comme un Diable à ressort ? Qui n’aurait pas envie de le crier sur tous les toits ? Je dois me tempérer, c’est indiscutable. Mes parents pourraient refuser.  Néanmoins, je concède au pourvoyeur de weed de mon groupe d’amis toute sa discrétion. Il gardera l’information pour lui. Nul doute qu’il s’inquiétera aussi du projet s’il devait aboutir. Je l’espère, vraiment, mais prier n’est pas nécessaire. Je l’ai, ce truc dont il parle. Je l’ai toujours su. Je n’avais aucune idée de ce que j’en ferais, mais j’ai toujours eu conscience de mon magnétisme. ”Et merci d’avoir fait aussi vite d’ailleurs.” ai-je ajouté après lui avoir donné l’accolade. ”ça se voit tant que ça ?” J’ai ri, cette fois. Mon enthousiasme est si palpable qu’il saute aux yeux de mon interlocuteur. Il est si flagrant que j’en oublie la politesse d’un “comment tu vas ?” Elle survient plus tard, trop tard. Ash me bombarde de questions. ”C’est top. Merci.” Je lui ai tendu mon billet avant de lever ce qui ressemble à un malentendu. ”En vrai, quand je parlais de rouler, je parlais de toi. Je te demandais si tout allait bien pour toi quoi.” J’ai haussé les épaules et j’ai acté qu’il me raconterait plus tard les événements qui rythment sa vie. ”Mais, oui, tu as bien saisi. Je dis un mec, mais en vrai, ils étaient deux. Un producteur et un réalisateur. Ils m’ont laissé une carte et ça a l’air réglo. Vise-moi ça.” Je lui ai tendu le morceau de papier cartonné et je l’ai détaillé en quête d’une réaction. Aura-t-il l’air sceptique ? Perplexe ? Convaincu ? Il est intelligent, Asher. Il est aussi assez terre-à-terre et honnête pour me désillusionner si c’était utile. Je suis certain qu’il remarque le piège s’il en existait un dans cette proposition inattendue. ”Je suis sorti des vestiaires et ils m’ont approché, comme ça. Ils étaient accompagnés du coach, sans doute pour pas me faire flipper ou pour que je les prenne au sérieux. J’en sais rien. Et, ouais, il faudra peut-être que j’aille jusqu’à Londres au moins pour les tournages. J’ai pas eu les détails. J’étais trop sonné. Je suppose que j’en saurai plus quand ils auront rencontré ma mère.” Le débit de paroles est rapide, bien plus que d’habitude. Je suis nerveux, mais pas anxieux. Tout du moins, si ce que je ressens s’apparente à ses émotions, elles ne sont pas négatives.  ”Vas-y “roule”. Et, dis-moi ce qu eut en penses aussi.”

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« Et merci d’avoir fait aussi vite d’ailleurs. »  Pour fumer de la weed au lieu d’aller en cours, t’es toujours le premier. « ça se voit tant que ça ? »  Tu fais oui de la tête avec un sourire amusé, attendant la suite de son histoire et espérant que celle ci ne sera pas décevante.

« C’est top. Merci. »  Et voilà que tu as l’argent de cette commande. Toujours fiable le Mulligan vraiment c’est pas négligeable du tout pour toi. « En vrai, quand je parlais de rouler, je parlais de toi. Je te demandais si tout allait bien pour toi quoi. »  Tu hausses une épaule. « Comme d’hab ça va ouais. » Il ne se passe pas grand chose d’intéressant dans ta vie. C’est la routine que tu tentes de briser avec des moments comme celui ci car tu as bien compris depuis longtemps que l’école c’est pas vraiment fait pour toi. En plus ça fait chier tes parents que tu mettes pas ça en priorité donc c’est encore plus bénef. « Mais raconte moi toi !! » Car son entrée en matière donne le ton et ce n’est pas du tout une histoire de fille. C’est une histoire d’avenir qui n’est pas ici visiblement et ça ça te fait rêver. « Mais, oui, tu as bien saisi. Je dis un mec, mais en vrai, ils étaient deux. Un producteur et un réalisateur. Ils m’ont laissé une carte et ça a l’air réglo. Vise-moi ça. »  Tes yeux sont de plus en plus gros alors qu’ils se posent sur le papier qui est la preuve de ce qu’il avance. Il utilise ces mots d’un monde qui n’est pas le votre mais qui va bientôt être le sien visiblement. Tu es totalement impressionné. « Je suis sorti des vestiaires et ils m’ont approché, comme ça. Ils étaient accompagnés du coach, sans doute pour pas me faire flipper ou pour que je les prenne au sérieux. J’en sais rien. Et, ouais, il faudra peut-être que j’aille jusqu’à Londres au moins pour les tournages. J’ai pas eu les détails. J’étais trop sonné. Je suppose que j’en saurai plus quand ils auront rencontré ma mère. »  

Tu hoches la tête a plusieurs reprises et ça se voit que t’es sur le cul. « Wow. » C’est tout ce qui sort de tes lèvres à ce moment là. « Vas-y “roule”. Et, dis-moi ce qu eut en penses aussi. »  Un sourire amusé se forme sur ton visage alors que tu sors un petit peu de ta torpeur. « Il te faut un joint de célébration. » Tu dis alors que tu sors tout le nécessaire et que tu commences à te mettre en oeuvre en répondant à sa question aussi. « Je pense que c’est génial. Dès que je peux je me barrerais d’ici aussi et encore plus si c’est pour être une star de télévision. » C’est la première fois que tu mentionnes ton envie de te barrer de Bristol. « T’auras un appartement pour toi et tout tu crois ? Je viendrais squatter chez toi le weekend. » Tu te fais déjà les plans sur la comète mais surtout des plans qui sont un fantasme plus qu’autre chose. Tu n’es pas majeur et Terry non plus. Il n’y a aucun monde qui existent où vous pouvez avoir un appart’ à vous tout seul dans un futur proche comme tu te l’imagines. « Et ça va être quoi ton rôle tu sais ? » Tu demandes comme si c’était acté alors qu’il a bien dit qu’il y avait l’étape de ses parents et plus principalement sa mère à passer avant de pouvoir profiter de cette nouvelle vie d’acteur.

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Il n’est pas loquace, Asher, mais ce n’est pas grave : je le suis pour deux. Aujourd’hui plus encore puisque la jauge de mon enthousiasme, mêlé à ma nervosité à l’idée que la proposition d’un avenir radieux et les promesses de célébrité - tout éphémère puisse-t-elle être - n’aboutissent pas, est au maximum. Au contraire, j’aurais insisté pour que mon confident se livre davantage. Au lieu de ça, je m’arrête à son invitation à lâcher le morceau que je ronge depuis que j’ai été approché par ce producteur. Au moins n’est-il pas indifférent à mon sort. Ses yeux s’écarquillent alors qu’il déchiffre les informations du feuillet tendu. Elles sont claires. Elles prouvent également que je ne fais pas l’objet d’une blague de mauvais goût et, pour sûr, les bras nous en tombent à tous les deux. ”C’est fou, pas vrai ? ” ai-je remarqué tandis que mon interlocuteur affiche sa mine la plus effarée. ”Et vu ta réactoin, je peux accepter que c’est pas un mauvais plan. Non ?” Des questions, j’en ai mille, mais Asher n’est pas armé pour me répondre. Il n’appartient pas à ce monde qui semble vouloir m’ouvrir les bras. C’est un mec simple avec des rêves pleins la tête, des ambitions dépassant la norme des études à l’université. ”Ouais. Pour me détendre aussi, avant de rentrer, faut que je dise tout ça à ma mère, je sais pas comment elle va gérer ça.” Bien, sans doute. Elle n’a jamais souhaité que le bonheur de ses enfants et il est évident que je suis plus qu’intéressé par la perspective de briller à l’écran. ”imagine, je n’ai aucun talent.” Et, par extension, si mon physique ne suffisait pas ? ”Tu te casserais où, toi ? Et pour faire quoi ? De la musique, je suppose ?” Hypnotisé par ses gestes appliqués à rouler une “cigarette”, je me perds dans mes pensées quelques secondes. ”Je sais pas ce qu’ils prévoient. Le tournage est à Londres et j’imagine qu’ils casent pas des adolescents dans des apartements. Puis, imagine, si ça plaît pas au public, je suis pas sûre qu’il se lancerait dans un tel investissement. En vrai, je crois que je devrais arrêter de m’emballer. Ma mère a sa carrière ici. Elle ira pas s’installer ailleurs qu’à Bristol. Je pense que ce serait un trop grand sacrifice” Je me sentirais mal à l’aise de le lui imposer quand elle a donné beaucoup d’elle-même pour nous offrir l’équilibre qu’il faut au jumeau. J’ai haussé les épaules, défaitiste, et j’ai soupiré longuement. ”Mais, clairement, tu serais le bienvenu. Tu te doutes.” Et pour sa compagnie aussi, pas seulement pour ce qu’il me tend. ”Apparemment, un beau gosse qui collectionne les meufs, un truc comme ça, un sportif un peu cliché, mais  qui plaît je crois. Tu sais, c’est le même genre que ce que les filles du bahut surkiffe quoi. ” ai-je ponctué en avisant un groupe de filles un peu plus loin.  

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« C’est fou, pas vrai ?  »  Tu confirmes avec de grands hochement de tête car les mots te manquent pour exprimer comment c’est fou ce qu’il est en train de te raconter. Y’a pas mieux que ce wow pour traduire ce que tu penses. « Et vu ta réaction, je peux accepter que c’est pas un mauvais plan. Non ? »   « On dirait un plan de rêve. » Tu donnerais beaucoup pour partir d’ici et vivre indépendamment. C’est carrément pas ça qu’il est en train de te dire Terry mais c’est comme ça que ton esprit traduit tout ce qu’il t’annonce. Un rôle, un bon rôle en plus, un tournage dans la capitale, un salaire, une indépendance précoce. Ca te fait rêver.

« Ouais. Pour me détendre aussi, avant de rentrer, faut que je dise tout ça à ma mère, je sais pas comment elle va gérer ça. »  Tant bien que mal tu tentes de rouler le joint mais ton esprit fuse de toutes ces informations qu’il t’a donné et qui te font rêver. Fantasmer même. C’est clairement le terme. Tu réalises fort que tu veux ça toi aussi. Partir. « imagine, je n’ai aucun talent. »  Tu fais non de la tête. « Non mais là faut que tu bosses pour être bon ! S’ils t’ont remarqué c’est que y’a un truc chez toi qu’ils ont pas trouvé ailleurs. » Sinon pourquoi venir voir les jeunes dans les écoles du pays comme ça ? « Tu te casserais où, toi ? Et pour faire quoi ? De la musique, je suppose ? »  C’est marrant qu’il parle de musique, tu ne le mentionnes pas tant mais t’as sûrement dû ouvrir trop ta gueule un soir où tu étais ivre et vous êtes allé loin dans les confidences. « Peut être. » Tu sais pas si t’oserais. Tu saurais pas par où commencer. Y’a ton ami Johnny qui a déménagé à Manchester et lui il est dans la musique. Peut être que tu fantasmes de le retrouver, d’aller vivre avec lui quelque part là bas, libre. Mais tu n’oses pas rêver trop fort de ces choses là car la réalité c’est que ça te fait bien plus de mal que de bien de réaliser que c’est pas possible et que t’es bloqué ici car t’as pas d’argent, t’as rien. Mais si tu peux aller chez Terry à Londres peut être que ça commencerait sur une bonne base. Tu t’emballes clairement trop dans tes idées là et tu te focus de nouveau sur le joint que tu roules.

« Je sais pas ce qu’ils prévoient. Le tournage est à Londres et j’imagine qu’ils casent pas des adolescents dans des apartements. Puis, imagine, si ça plaît pas au public, je suis pas sûre qu’il se lancerait dans un tel investissement. En vrai, je crois que je devrais arrêter de m’emballer. Ma mère a sa carrière ici. Elle ira pas s’installer ailleurs qu’à Bristol. Je pense que ce serait un trop grand sacrifice »  Tu fronces les sourcils à ses mots alors que tu lèches le papier OCB pour qu’il colle et finaliser le joint. « Mais, clairement, tu serais le bienvenu. Tu te doutes. »  Ca c’est un point qui te fait grave plaisir par contre. Tu lui tends le joint. « Apparemment, un beau gosse qui collectionne les meufs, un truc comme ça, un sportif un peu cliché, mais  qui plaît je crois. Tu sais, c’est le même genre que ce que les filles du bahut surkiffe quoi.  »  Tu hoches la tête n’adressant pas un seul regard pour les filles car c’est un sujet qui te met toujours mal à l’aise même si tu arrives à bien cacher ça. Malgré toi, cette nonchalance que tu as envers les filles ne fait qu’attiser leur intérêt pour toi… « Tu penses vraiment que ta mère te laisserait pas tenter ta chance dans cette voie là ? Je peux t’aider à la convaincre si tu veux. Il nous faut cet appart’ à Londres ! Ce serait tellement le pied, tu te rends compte ?? » Tu dis alors que tu sors ton briquet et que tu le lui tend. « Tu m’oublieras pas quand tu seras une star hein ? » Et puis tu réalises. « Tu partirais quand ? » Putain non, tu vas te retrouver encore plus seul ici. T’avais pas pensé à ce détail. Tu réalises les gens avec qui tu aimes passer du temps qu’une fois qu’ils sont sur le point de s’évaporer.

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Un plan de rêve : c’est l’expression idoine autant parce que de nombreux jeunes hommes de mon âge rêveraient d’être à ma place, mais aussi à cause de cette expression consacrée : “c’est trop beau pour être vrai”. Rien d’étonnant à ce que j’aie besoin d’Asher pour me ramener les deux pieds terres si je me montais un film sur un canular. Certes, il est en partie trop tard : j’ai déjà tiré des plans sur la comète. Mais, ma déception sera moins grande si mes espoirs ne s’étirent pas au-delà de ces quelques heures suivant ma rencontre avec le producteur. En revanche, elle risque d’être douloureuse si ma locomotive était arrêtée en pleine course par une décision de ma mère. Elle est en droit de refuser que je m’expatrie alors que je n’ai rien d’un adulte. Ne suis-je pas en train de fumer un joint avec un pote ? Ne suis-je pas en train d’affirmer qu’il est utile à me détendre ? A me calmer parce que je redoute une discussion avec mes parents ? Elle ne promet pas de ressembler à un affrontement. Aussi, ai-je soupçonné, dans une fulgurance, que la déclaration traduit à elle seule mon immaturité. Mes doutes remontent à peine le niveau même s’ils soulignent une vérité : je ne me suis pas démarqué grâce à une performance lors d’un casting et c’est source d’angoisse, quoiqu’elle soit prématurée. Je n’ai pas encore mis les pieds sur le plateau. je n’ai pas reçu de texte à apprendre ou à interpréter non plus. Il est tôt pour décréter que je suis dénué de talent, mais bien assez pour accepter que mon physique soit à la clé de cette proposition. Pour sûr, ce n’est pas ma technicité avec un ballon rond au bout des pieds qui m’aura aidé à attirer l'œil d’un producteur. Mon physique ! Ouais. Je l’entends mieux. Je n’ai rien d’un gringalet et, si je me reconnais du charme, les filles du lycée me confirment souvent que ma haute estime de moi n’est pas colosse aux pieds d’argile. Je me plais autant que je plais. C’est indiscutable et, bien que trop jeune pour verser dans la prétention (l’avenir m’apprendra que j’incarne Narcisse), je n’ai pas osé émettre à voix haute mes hypothèses.ce que je confie, ce sont mes doutes à propos de ma mère. J’en évalue les chances de réussite d’une intervention d’un pote auprès de cette dernière puisque Ash semble se désigner comme volontaire. ”Ce que je pense, c’est que les jumeaux sont encore jeunes, qu’ils ont besoin d’elle, qu’elle a un job ici et qu’elle l’aime beaucoup.” Elle a étudié très fort pour se hisser dans les hautes sphères de sa profession. ”Et que c’est lui demander de faire beaucoup de sacrifices pour un truc qui marchera peut-être pas. Alors, ouais, peut-être que c’est une bonne idée que tu viennes avec moi.” Je me suis tourné vers Ash, j’ai récupéré l’objet tendu et j’ai poursuivi : ”Mais, il faut qu’on réfléchisse à ce qu’on va dire avant. SI on se pointe en lui disant qu’on se prévoit déjà des soirées dans un appartement, c’est sûr, elle dira non. Et c’est promis, mec, je t’oublierai pas si j’en deviens une. Je te prendrai avec moi dès que ce sera possible. ” Sur le tournage, dans les soirées… je pourrais le pistonner aussi, s’il en manifestait l’envie. “Bon sang, Terry, tu rêves.” Je m’imagine déjà à l’affiche d’un blockbuster alors qu’à ce jour, rien n’est joué, rien ne suppose que je serai gardé par l’équipe, que je serai bon, que la série va marcher. ”Le mec avait l’air super pressé puisqu’il a demandé que ma mère appelle aujourd’hui. Putain, mec, je crois que je suis pressé en fait.” Et j’ai ri à gorge déployée, aidé par l’herbe, parce que je me détends, parce que je prends aussi conscience que tout cela est très excitant. ”Alors ? On dit quoi à ma mère ? Faut qu’on se mette d’accord.” La vérité, Terry. La vérité sur l’événement du jour… le reste, n’est que conjecture, déduction, de la foutaise.  

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« Ce que je pense, c’est que les jumeaux sont encore jeunes, qu’ils ont besoin d’elle, qu’elle a un job ici et qu’elle l’aime beaucoup. »  Tu hoches la tête et réalises avec ses mots là que c’est carrément plus compliqué que ce que ton esprit t’avait laissé imaginer. Merde. Car y’a effectivement des chances que sa mère dise non en voyant les choses sous cet angle là. « Et que c’est lui demander de faire beaucoup de sacrifices pour un truc qui marchera peut-être pas. Alors, ouais, peut-être que c’est une bonne idée que tu viennes avec moi. »  Tu hoches vivement la tête pour lui confirmer que oui, tu iras avec lui mais sur le moment tu réalises pas qu’il parle littéralement avec lui à Londres. Toi tu as l’impression qu’il a juste besoin de soutient moral pour aller affronter sa mère avec cette nouvelle. Dans tous les cas, t’es ok d’aller avec lui. Il prend le joint avant de reprendre la parole. « Mais, il faut qu’on réfléchisse à ce qu’on va dire avant. SI on se pointe en lui disant qu’on se prévoit déjà des soirées dans un appartement, c’est sûr, elle dira non. Et c’est promis, mec, je t’oublierai pas si j’en deviens une. Je te prendrai avec moi dès que ce sera possible.  »  T’étais déjà en train de cogiter à ce que vous pourriez dire à sa mère mais que Terry dise qu’il ne t’oubliera pas te fait sourire très largement. Tu le pointes du doigt. « Je ne l’oublierai pas. » Tu le lui rappelleras quand il sera une star.

« Le mec avait l’air super pressé puisqu’il a demandé que ma mère appelle aujourd’hui. Putain, mec, je crois que je suis pressé en fait. »  Tu hausses les sourcils parce que tu ne comprends pas pourquoi ils sont aussi pressés, mais ça peut être arrangeant comme ça peut vous desservir cette histoire. « Alors ? On dit quoi à ma mère ? Faut qu’on se mette d’accord. »   « Ils sont pressés ? J’espère que ta mère aura assez de temps pour voir que c’est une bonne chose que tu tentes l’aventure. Mais tu peux lui dire déjà que moi je viens si j’ai pas de loyer à payer et puis Bristol Londres c’est quoi ? Une heure en train ? C’est à côté. Peut être même que tu peux rentrer tous les trois jours ou quoi je sais pas. T’auras des horaires de boulot aménagé non ? En tant que mineur. » Et ben dis donc t’en sais des choses Asher. « Au pire du pire tu peux dire que tu rentres tous les jours à Bristol et quand elle verra que ça te fatigue elle te dira banco pour l’appart’ à Londres et je débarque. » Tu fais un clin d’oeil alors que tu tends la main pour récupérer le joint.