[AJ] ❝ After hours

Fin Novembre 2024
Siège social de la Cavendish Prod.
(outfit)  @AJ Buckley et Carmine Cavendish

20h

Les fêtes de fin d'année approchaient à grand pas et Carmine tenait absolument à boucler ses dossiers avant de partir en congés. Abi avait dû insister lourdement pour obtenir de Sa Majesté qu'il prenne une semaine de vacances entre Noël et Nouvel an. La belle avait même obtenu de lui qu'il rajoute à cette trêve hivernale une autre semaine de disponibilité, et ce, afin de passer quelques jours à Londres, dans la famille Clarke.

Il restait donc moins d'un mois à Cavendish pour s'assurer que tous les projets en cours seraient livrés avant le 20 décembre. Raison pour laquelle on le voyait rarement en dehors des locaux de sa maison de production. Tantôt derrière la caméra, tantôt en réunion, souvent pendu au téléphone ou en train de rédiger ses courriels, C. faisait preuve d'une application exemplaire. Une application qui aurait paru suspecte si Son Altesse ne s'était pas illustré, depuis sa plus tendre enfance, dans le rôle de premier de la classe. Perfectionniste, Carmine n'appréciait pas que des détails échappassent à son contrôle. Or, depuis une dizaine de jours, les pensées parasites qui s'immisçaient dans son esprit ne faisaient qu'irriter sa patience mise à mal par le sentiment de culpabilité allant de pair. C. était tracassé. Par Archie, par Arian, par les positions peu enviables dans lesquelles le mettaient ses liens avec ces deux hommes. S'occuper l'esprit au travail restait une manière efficace pour lui de penser à autre chose. Peut-être aussi de nier le problème.

Lorsqu'AJ l'avait contacté pour lui demander ce qu'il faisait ce soir-là, Carmine avait répondu qu'il comptait rester tard au bureau. Il avait remarqué que rentrer après l'heure du coucher lui évitait d'avoir à composer avec les rapprochements physiques que lui proposait Abi. Cette dernière, enhardie par la forme impressionnante que tenait son époux depuis la réception de cette carte postale qu'il avait déchirée en petits morceaux puis jetée à la poubelle, sortait le grand jeu. Lingerie et dentelle l'attendaient de pied ferme, renvoyant inlassablement Cavendish à la nature coupable de ses fantasmes corrompus. Il avait invité Buckley à passer le voir en espérant que parler avec son meilleur ami lui ferait du bien.

« Oui ? » « Monsieur Cavendish, Monsieur Buckley est arrivé. » La voix du réceptionniste était parfaitement neutre, ne laissant présager aucun jugement. C. appréciait le professionnalisme dont faisait preuve son personnel. Il n'aurait pas supporté d'entendre dans le timbre de son employé un quelconque jugement mental. Cela faisait bientôt une année que le scandale de la NBC avait jeté sur leur amitié des soupçons de relation plus intime. La presse n'en parlait plus, mais il restait des noyaux durs de fans, notamment sur internet, obsedé.e.s par leur liaison hypothétique. Carmine ne souhaitait pas avoir à se cacher. Sa Majesté se considérait dans son droit le plus légitime de recevoir son meilleur ami au sein des bureaux de sa compagnie, quelle que fut l'heure et même si la plupart de la masse salariale était déjà rentrée chez elle. S'il cumulait les heures supplémentaires, C. n'en demandait pas autant à ses collaborateurs. « Entre, je t'en prie. » Répondit-il après avoir ouvert la porte de son bureau à AJ.

La pièce se trouvait sur le versant sud de l'une des plus hautes tours du centre-ville. Entièrement vitré, cete dernière offrait une vue imprenable sur Bristol illuminé de ses décorations de Noël. La pénombre extérieure contrastait avec la lumière chaude que diffusaient les lampes du bureau dont les murs étaient élégamment décorés d'affiches design, de croquis de mode et d'un immense C. doré, symbole de la marque familiale. Il y avait aussi, sur une étagère sobre et sans prétention, les deux Lions remportés à Cannes. Le troisième, Carmine l'avait offert à Hurtwave le soir de l'inauguration de la Cavendish Prod. « Comment vas-tu ? » Questionna-t-il après avoir refermé derrière le chanteur et indiqué d'un geste de la main un siège confortable sur lequel s'asseoir s'il en avait envie.

Fin Novembre 2024
Siège social de la Cavendish Prod.
(outfit + manteau)
 @Carmine Cavendish & AJ Buckley RP 12

Ca fait un moment que tu n’as pas vu Carmine. A chaque fois que tu lui demandes ce qu’il fait de ses soirées, il est toujours au boulot. Ce soir n’est pas exception sauf que tu t’invites dans ses locaux cette fois ci. Si tu n’arrives pas à le déloger de son bureau, tu feras en sorte que l’alcool vienne à vous. Dans cette ère de l’humanité, tout est disponible dans un temps record et en quelques cliques sur une app.

Tu arrives dans le hall d’accueil et tu t’annonces. Puis on t’indique le chemin pour retrouver le bureau de Carmine. Tu traverses un open space et tu vois bien qu’il n’y a quasi plus personne. Faut dire qu’il est tard, c’est d’ailleurs pour ça que tu n’as pas de soucis à venir t’imposer dans sa soirée. Carmine t’ouvre la porte et y’a un joli sourire sur ton visage. Il est toujours aussi beau ça on ne lui volera jamais. « Entre, je t'en prie. »  Et il est habillé super classe et classique pour couronner le tout. Absolument ton genre. Tu as le même costume dans ton placard. Sûrement pas la même marque ni qualité, mais tu en as un qui est très très similaire. « Bonsoir monsieur le PDG. » Tu dis en mettant un pied dans la pièce. « Comment vas-tu ? »  Il t’indique le siège mais tu restes debout. Tu ôtes ton manteau le posant sur le siège qu’il t’a montré, puis tu vas vers la baie vitrée qui est toujours autant époustouflante.

Tu te tournes vers Carmine quand même. « Ca va. » Tu hausses une épaule. Tu n’as pas trop réfléchit à la question en réalité. Y’a des hauts et des bas. Surtout quand s’approche l’anniversaire de Jenny et les fêtes de fin d’années qui te font te rappeler combien tu n’as pas de famille avec qui les passer. Tu jettes un coup d’oeil vers son bureau. « J’avais envie de te voir, ça fait longtemps. » Tu retournes les yeux vers ton ami. « Ceci est un hold up au cas où c’était pas assez clair. Te reposer une soirée ça va pas changer tes projets hein ? » Tu demandes quand même. « Tu travailles vraiment beaucoup… » Et tu te dis qu’il fait sûrement ça pour ne pas avoir à penser à autre chose, tu ne juges pas, tu constates. « Comment tu vas toi ? » Tu demandes en t’attendant à une réponse sincère de sa part alors que toi tu n’en as pas fait preuve juste avant. Tu es resté très vague avec ton ça va.  C’est carrément l’hôpital qui se fou de la charité. Je sais. Et tu t’en moques. Tu es là pour lui ce soir.

Fin Novembre 2024
Siège social de la Cavendish Prod.
(outfit)  @AJ Buckley et Carmine Cavendish

" Monsieur le PDG ". Carmine avait souri dans le dos d'AJ. C. connaissait beaucoup de monde, mais peu de personnes auxquelles l'effronterie seyait aussi bien qu'à Buckley. Le chanteur avait le don de donner à ses phrases juste ce qu'il fallait d'inflexions provocantes pour interpeller son auditoire sans jamais se compromettre. Il n'était ni vulgaire, ni désobligeant, mais son attitude donnait à ses propos des connotations tout droit sorties de l'imaginaire d'un sale gosse et cela ne le rendait que plus attachant aux yeux de Sa Majesté. Cavendish aimait cette impertinence. Elle le connectait à d'autres réalités que les siennes, faites de révérences pompeuses et de protocoles à respecter. « Ca va. » Juste " ça va " ? Carmine observa les traits de son ami sans commenter, préférant le laisser terminer son introduction tandis qu'il cherchait, le regard attentif, des signes quelconques sur le visage de son ami. Des cernes de fatigue, par exemple, ou des joues creusées qui auraient pu témoigner de tracas éventuels. « J’avais envie de te voir, ça fait longtemps. » C. fit un crochet par son bureau sur lequel était posé son ordinateur portable dont il referma le clapet avant de rejoindre AJ face à la baie vitrée. « Ceci est un hold up au cas où c’était pas assez clair. Te reposer une soirée ça va pas changer tes projets hein ? Tu travailles vraiment beaucoup… » Cavendish fit non de la tête, un air attendri sur le visage. La sollicitude de Buckley le touchait d'autant plus qu'il avait conscience de s'être montré peu disponible ces derniers temps. Voir AJ se matérialiser dans son bureau après avoir tenté de le joindre à plusieurs reprises sans réussir à l'extraire de son acharnement au travail était la preuve que le musicien avait raison : C. bûchait vraiment beaucoup. Et ce n'était pas sain. « Tu as sûrement raison. » Admit-il après avoir posé une main sur son épaule en signe de reconnaissance. « Pour le travail, pas pour le hold up ! » Sa main remonta frivolement le long du cou d'AJ pour mimer le geste d'une petite tape claquée contre sa joue. Sa Majesté ne se serait jamais permis ce genre de geste à l'encontre de son ami, mais en mimer le mouvement lui permettait de taquiner Buckley en lui rappelant qu'il voyait clair dans son jeu de petit diable. C. s'attendait à tout moment à ce qu'AJ sorte une bouteille de son manteau laisser sur le fauteuil. « Je suis content de te voir, merci d'être passé. »

« Comment tu vas toi ? » La conversation redevenait sérieuse. C. inspira profondément puis expira tout aussi longuement. Un langage non verbal qui en disait déjà long sur son état d'esprit. Ne voyant aucune raison de mentir ou de cacher la vérité à AJ, il passa une main dans sa mèche, puis retourna s'asseoir derrière son bureau. Distraitement, il desserra le nœud de sa cravate avant de reprendre : « Professionnellement, bien. » Plus que bien, en réalité. Carmine en était certain désormais : la Cavendish Prod. avait de beaux jours devant elle. Une consolation plus bienvenue compte tenu des sacrifices auxquels Sa Majesté avait consenti pour donner l'opportunité au projet de voir le jour. « Personellement ... » C. hésita. Il était conscient du fait que se plaindre de la vie parfaite dont il jouissait avait quelque chose d'indécent. Mais AJ connaissait toute l'histoire et s'il y avait bien une personne capable de le comprendre, c'était lui. « J'ai des rêves agités en ce moment. » L'euphémisme. Habitué à édulcorer ses propos, Carmine restait évasif. Mais un coup d'œil à l'air interrogateur de Buckley lui rappela que son ami et lui n'avaient pas le même langage. AJ communiquait de manière plus directe. Alors C. fit l'effort de traduire : « Porn dreams. » La preuve n'était plus à faire : en deux années d'amitié, le blondinet avait parasité le vocabulaire de Sa Majesté ! Jamais le Carmine de Londres n'aurait tenu des propos aussi explicitement osés.

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