[LEZRA2] All I need is you

Ma tête est toujours posé sur ta poitrine, là où ton coeur bat. Son rythme se calme doucement à chacune de tes respirations. On redescend de notre nuage — de notre ciel a nous. Et même si je sais que j'ai cassé un peu l'ambiance, j'avais besoin de te le dire. J'avais besoin de te parler de ça. Je t'ai laissé la distance que tu demandais. Je l'ai fait, même si ça me plaisait pas. Je comprends que tu en aies eu besoin. Je le comprends vraiment. Mais c'est pas toi, c'est pas nous. C'est pas comme ça qu'on fonctionne. Toi et moi, on est un tout. On se parle, on communique. On se cache rien. On est là l'un pour l'autre. Tu sais tout de moi, tu connais chacune de mes ombres, chacune de mes lumières. Nos âmes sont connectés. Elles ne forment qu'un. Et j'ai besoin que tu sois à mes côtés. Te sentir loin comme ça, ça ne fait pas de sens. Surtout quand je te sens à la dérive. Parce que tu l'aies, à la derive en ce moment. Ton coeur se sert, ta tête se bat. Tu combats tes propres démons, qui eux, mènent à tes propres addictions. Je sais que tu gèles ta tête parce que tu comprends pas tes peurs. Parce que tu comprends pas bien tout ce qui se passe. Je le sais, je te connais. C'est ton moyen de défense pour gérer la merde que ton géniteur fait. Les peurs qu'ils créent dans ton cerveau. Ta culpabilité illogique qu'il fait naître chez toi. C'est ton moyen de faire face à tout ce qui fait pas vraiment de sens, à tout ce qui te fait mal.

Je le sais, parce que je te connais. Je sais aussi que tu veux pas me faire subir ça. Je le sais, parce qu'on est pareil. Sauf que je sais que tu penseras jamais que je te fais subir quoique ce soit. Alors, de mon côté, tu me fais rien subir. Ta douleur est ma douleur, ton mal est mon mal. Ce que tu vis, on peut le vivre à deux. On peut le comprends à deux. On peut le gérer à deux. Et puis même si ce n'est pas facile — parce qu'on se voilera pas la face, ça ne sera pas toujours facile — on est ensemble. On se bat ensemble dans le même camp — toujours. Je sais que ces mots-là, j'ai pas besoin de te les dire. Je sais que tu les comprends. Je sais qu'au fond de ton coeur, tu les connais. Toi et moi, contre le monde. Toi et moi pour toujours. Toi et moi, c'est une évidence. C'est un fait. C'est le seul truc indéniable dans ma vie. Une certitude encré dans mon âme et dans mon coeur. Un peu comme le tatouage de ton nom sur mon cul. Je t'ai dans la peau. C'est indélébile. Tu m'as dans la tiennes c'est inaltérable. Je t'aime. C'est tout. C'est nous.

Tu finis par poser ton index sur mon menton, m'obligeant a quitter la chaleur de ta peau, pour rencontrer ton regard. Ce regard que je connais, dans lequel j'y lis toute ta vulnérabilité. Toutes tes peurs. Et tout ton amour. « J'ai peur Lou, j'ai peur de te faire vivre un enfer .. J'ai peur d'être comme lui et je sais que je me répète, mais c'est là dans ma tête, ça a gravé mon esprit  et j'peux pas m'enlever cette idée de la tête. » Je sais que tu as peur d'être une pomme empoisonnée. Une pomme aussi pourrir que lui, qui vient du même arbre. Mais tu l'es pas. Tu passes ton existance à prouver que tu n'es pas comme lui. Que tu es meilleur que lui. Tu me le prouves chaque jour avec ton amour. Avec ta douceur. Une douceur brute de décoffrage, mais une douceur bien à toi, qui raisonne si bien mon coeur. Je pose ma main sur ta joue. Parce que je veux te sentir contre moi. On met carte sur table ce soir. On est transparent. On le vie à deux. Parce que c'est ce qu'on fait toi et moi. On le fait à deux. « Je sais mon amour, et je ne t'en veux pas pour ça. Je comprends pourquoi tu as peur, je te comprends. Mais laisse-moi être confiante pour nous deux. Laisse-moi pas avoir peur pour toi. Parce que tu ne me fais pas peur. Même quand tu es au pire mon ange, tu ne me fais pas peur. » Je caresse doucement ta joue, tendrement. Je t'aime et je veux te transmettre toute cette amour. Tu possèdes mon corps. Tu possèdes mon coeur. Tu possèdes mon âme. Et je suis prête à me battre pour nous deux. À te prêter mes ailes quand les tiennes ne se souviennent plus comment voler. Je suis là. Je serai toujours là. « L'truc c'est que c'est toujours pareil. J'ai b'soin de me vider la tête, d'faire le vide en moi de tout, tenter d'comprendre mais j'y arrive pas - pas quand t'es loin de moi. J'ai besoin de toi, maintenant plus que jamais » J'ai envie de te répondre que je le sais. Je le sais parce que je te connais. Je te connais probablement encore mieux que je me connais moi-même. On est connecté depuis tellement longtemps, toi et moi, que ce que tu me dis ne me surprends pas. « Ez, je suis là. Je serai toujours là. On va affronter ça ensemble. Comme on a affronté tout le reste. On est plus fort à deux. Mais tu dois me laisser être là pour toi... Quand tu t'éloignes comme ça, je peux rien faire. Je ne peux que te regarder impuissante... Et la distance entre nous deux, ça me tue. On fonctionne pas comme ça. On n'a jamais fonctionné comme ça... On est plus fort à deux... on fait plus de sens à deux... Tu... Je...» Mes pensée partent un peu en vrilles à cause de l'émotion. À cause de l'inquiétude. Parce que bien sûr que je me suis inquiétée. Je ne peux m'empêcher de penser à Gloria. Je sais que tu as mal, mais même si je connais tes habitudes de consommation et tes addictions, je ne peux pas empêcher mon cerveau de chevaucher parfois les deux événements et oui, ça me fait peur. Ce sont peut-être pas toujours des peurs rationnelles, mais elles sont là. Un peu comme les tiennes avec tes traumas. Ça fait pas toujours du sens, mais c'est imprimé dans nos coeurs à l'encre rouge et toi comme moi, on doit se battre. Sauf qu'on se bat mieux à deux. On se bat mieux ensemble. Mes démons, ils sont toujours plus loin quand tu es là. Nos démons sont toujours plus loin quand on est ensemble. J'arrive à gérer mes mauvais plis à moi, plus facilement quand tu es là. Et je sais que c'est pareil pour toi. Ton truc à toi, c'est la drogue et l'alcool, moi c'est le sang et la douleur.

Tu interomptes mon balbutiement en approchant ton visage du miens, frottant ton nez contre mon nez doucement. Comme un petit chaton. Le plus beau des chatons. Mon chaton. « Je suis là... » que tu finis par me dire. « ...et j'ai pas l'intention de partir. » Je hoche doucement la tête, alors que des larmes débordent de mes cils, glissant sur mes joues et se mêlant à l'eau chaude de la douche. Tu es là, tu pars pas. Même si je le sais, ça me fait du bien de te l'entendre me le dire. Ça me fait du bien de savoir que tu es là, qu'on sera là. Qu'on est ensemble. Même si je le sais, que je ressens ces mots au plus profond de mon coeur, t'entendre les dire, ça me fait vraiment du bien.

Mon sourire se mélange à mes larmes, mes émotions en vrac. « Je t'aime Ezra. Pour toujours. On va affronter tout ça ensemble.  »

Je décolle un peu mon visage du tien, renifflant sans aucune classe, brisant l'émotivité du moment. On rie tous les deux comme des cons. Et je te regarde. Je te regarde vraiment. Te trouvant si beau. Réalisant un peu plus chaque fois à quel point je suis choyée de t'avoir. Parce que je sais qu'on est meilleur ensemble. Nos vies ne sont pas facile. Les épreuves que l'univers nous envoie sont de la merde. Clairement, on a dû être sur la naughty liste du Père-Noël trop de fois dans une autre vie. Mais, le plus beau cadeau qu'il m'ait fait c'est te mettre sur ma route, en cette journée d'octobre l'année de mes cinq ans. Sans toi, tout aurait été pire, tellement pire.. Je serais sûrement morte, ou un truc comme ca. Et toi aussi. On est plus fort à deux. On est meilleur à deux. « Tu sais que tu es coincé avec moi, pour toujours. Pour le meilleur et pour le pire. » Je ris à ma formulation trop formelle. « Alors monsieur Ezra, quand est-ce que vous le passé la bague aux doigts. » Que je dis en rigolant, pour détendre l'atmosphère.