Never complain, never explain ? (Carmine)

02/11/1981

Never complain, never explain ?

gifs by (c)pinterest et (c) giphy

Octobre 2024

Le golf. Tout une histoire ! Une tradition !
Nicolas se rendait au golf avec son père depuis son plus jeune âge et d’ailleurs il n’avait pas cessé de s’y rendre chaque dimanche matin à 10h, un rendez-vous qu’il n’avait en aucun cas le droit de louper. S’en suivait un déjeuner au restaurant, entrée plat dessert, des bouteilles de vin, le tout se terminant toujours par quelques digestifs, menant au début de la fin d’après-midi. Une journée qu’il subissait depuis de nombreuses années, le genre de journée qu’il pouvait apprécier tout comme il pouvait détester. Il aimait beaucoup jouer au golf, aucun doute là-dessus et c’est pour cela qu’il s’y rendait en semaine, loin du rendez-vous familial pour prendre du plaisir à jouer, mais également pour oublier son quotidien.

Après un passage au vestiaire et après avoir revêtu sa tenue parfaitement assortie, il se retrouvait sur le green à bord de la petite voiturette, attendant son cher camarade club de golf en main, son partenaire du jour, Carmine. C’était devenu une habitude entre eux, ils se retrouvaient ici, tapaient quelques balles et discutaient de tout et de rien, mais surtout Nicolas ne portait aucun masque, il discutait sans aucun tabou. Regardant sa montre un petit instant, il vit en même temps,le british en titre arriver à son tour. “Pile à l’heure !” Qu’il disait avec le sourire. “Alors ! Comment tu vas depuis la dernière fois ?” Qu’il demandait par simple courtoisie. Avançant sans attendre vers le point de départ de leur partie.

Il ne prit même pas le temps de jouer qu’il se tourna vers son ami. «Tu penses que la crise de la quarantaine est réelle ?» Qu’il lui demandait d’un seul coup, sans raison apparente. posant l'appât sur ce qu’il avait à lui raconter. Se concentrant la seconde d’après sur son objectif de ne pas partir perdant de la partie. “J’étais à Londres il y a quelques jours et j’ai vécu une expérience que je ne suis pas prêt d’oublier …” C’était plus fort que lui et alors qu’il avait joué son premier coup pour rapprocher au maximum la balle du green, il ne pouvait s’empêcher d’attaquer, tel un gosse ne pouvant retenir sa langue. « Je me suis réveillé dans une chambre d’hôtel complètement saccagée et je ne me rappelais de rien … à quel point c’est possible d’autant déraper et de ne pas s’en rendre compte.» Il repensait à cette soirée, enfin surtout à la matinée qui s’en était suivie, une scène digne d’un film à la Very bad trip, depuis il n’avait pas déraper, à croire que ça lui avait servi de leçon, bien qu’il n’avait pas réellement compris comment il s’était laissé embarqué dans une telle plaisanterie. « Ma fille veut arrêter ses études, elle ne se rend pas compte de la chance qu’elle a … » Qu’il enchaînait. Sa vie était assez mouvementée en ce moment et il avait besoin de vider son sac, face à la seule personne qui n’irait pas raconter ce qu’il a entendu. Il s'intéressa finalement à son interlocuteur. “Et de ton côté ?” Il pouvait se plaindre, mais lui également, Nicolas était autant à l'écoute.

16/06/1984

Octobre 2024
Royal Bristol and Clifton Golf Club
@Nicolas Rosenthal et Carmine Cavendish
(outfit)

En plus de vingt-cinq années de pratique, on avait rarement vu Carmine aussi présent sur les greens que depuis le mois de janvier. L'année 2024 avait vu Sa Majesté honorer de sa présence le Royal Bristol and Clifton Golf Club à de si nombreuses reprises que certains magazines people s'interrogeaient sur les ambitions de Cavendish. Après son investissement dans le parc aquatique de Lola's Waterfall,en 2023, pouvait-on lire, le célèbre mannequin et jeune réalisateur s'apprêtait-il à racheter le club de golf ? Ce n'était pas le cas. Carmine avait balayé d'un revers de main les spéculations de ces torchons tout juste bon à faire du chiffre sur son malheur. Car la raison de sa présence assidue au club ces derniers temps n'avait rien à voir avec d'éventuels investissements financiers. Il s'agissait avant tout de se changer les idées. Quoi de mieux que la pratique de ce sport cher à son cœur, solitaire et méditatif ? En février, C. passait tellement de temps sur le green qu'on l'avait perdu de vue sur le net et dans les évènements sociaux dont il était pourtant si friand. À cette époque, Sa Majesté soignait son cœur brisé d'une rupture seulement connue de lui et de son bourreau. Cela avait pris de longs mois à Carmine pour remonter la pente. Enfermé dans la nécessité de garder toute cette histoire secrète, il ne s'était confié qu'à AJ et avait passé sous silence une grande partie de son mal-être. Les longues heures passées sur le green avaient peu à peu apaisé ce dernier. Sa pratique se voulait curative, en quelque sorte.

Nicolas, qu'il rejoignait ce mercredi-là pour une petite partie improvisée, avait, lui aussi, joué un rôle dans la distraction de Cavendish. Son partenaire de jeu, toujours disposé à partager ses aventures personnelles ainsi qu'à se plaindre des tracas de son existence, avait détourné l'attention de Carmine sur le fait que son anniversaire approchait. Ce détail avait réveillé la crainte du changement de dizaine et du statut de quarantenaire. Au contact de Rosenthal, C. avait ainsi lentement changé d'état d'esprit, passant d'une tristesse affective à une angoisse existentielle galvanisée par le comportement de son acolyte. Puis était arrivée l'annonce de son mariage imminent, le festival de Cannes, le voyage de noces ... De juin à septembre, les deux hommes n'avaient eu que peu d'occasions de se voir. Cette petite partie improvisée visait à reprendre leurs bonnes habitudes. C'était aussi l'opportunité pour Carmine de s'extraire du tourment le rongeant depuis sa démission du comité directeur de Lola's. En arrivant au club, il se fit la réflexion que ce dernier était devenu un étrange refuge post tourments amoureux et que jamais, lorsqu'il avait commencé sa pratique, à l'âge de 13 ans, il n'aurait cru associer golf et peine de cœur.

« Pile à l’heure ! » S'exclama Nicolas en le voyant arriver. Un valet conduisait la voiturette de sa Majesté. C. descendit du véhicule, offrit un généreux pourboire au salarié du club puis rejoignit son ami, sac de clubs à l'épaule. « Je vais bien. » Mensonge. « Merci d'avoir répondu à ma proposition. » Nicolas semblait d'excellente humeur et déjà prêt à commencer le parcours. C. le suivit, peut-être un peu moins enjoué, néanmoins content d'être présent. Le petit vent balayant le green caressait le tissu épais de sa tenue mi-saison, rendant agréable l'air frais dans la lumière timide de l'automne. Il se retrouva pris au dépourvu par la question de Nicolas concernant la crise de la quarantaine et l'écouta lui raconter ses déboires londoniens sans l'interrompre. « Avais-tu bu ou consommé de la drogue ? » Demanda naïvement Saint Carmine, patron des innocents saouls en seulement deux verres et vierge de toutes substances illicites. Il lui parut improbable de se réveiller avec un trou de mémoire pareil dans un environnement aussi bordélique sans avoir été dans un état second. Attentif, il observa la balle de son partenaire partir en cloche puis rouler sur le green, loin devant eux. « Ma fille veut arrêter ses études, elle ne se rend pas compte de la chance qu’elle a … » Entendre Rosenthal empiler les couches de révélations toutes plus préoccupantes les unes que les autres eut pour effet de faire relativiser le réalisateur. Ce dernier se consola de savoir qu'à part l'état de choc dans lequel il se trouvait suite à la fin de sa collaboration avec Kwanteen, le reste de sa vie se présentait plutôt bien comparé aux turbulences traversées par Nicolas. « T'a-t-elle dit pourquoi elle souhaitait arrêter ses études ? »

Le scenario était toujours le même : l'un se plaignait pour le plaisir de la faire, l'autre - intellectuel au possible - tâchait de comprendre et de rationaliser. Mais, cette fois, Carmine avait lui-aussi matière à se plaindre. Il profita que Nicolas lui tendit la perche pour la saisir au vol, conscient qu'en discuter lui permettrait de clarifier son esprit. L'accord était tacite : tout ce qui se disait sur le green restait sur le green. « Je viens de perdre 200 millions de dollars avec la fin d'une collaboration. » L'argent n'était pas le fond du problème. Pour Cavendish, ce montant ne représentait rien d'insurmontable. « Il va me falloir retourner à Vegas pour arranger les dommages collatéraux. » Et Dieu savait à quel point Sa Majesté avait horreur de se rendre aux États-Unis.

02/11/1981

Never complain, never explain ?

@Carmine Cavendish ☆ Nicolas Rosenthal

gifs by (c)pinterest et (c) giphy

Octobre 2024

Entre Carmine et Nicolas c’était assez simple, ils pouvaient tout se dire, rien ne sortait jamais de l’enceinte du golf et c’est ce que Nicolas appréciait fortement, non pas qu’il n’avait aucune confiance en son entourage, mais avec son statut, c'était bien trop facile de se servir de ses faiblesse pour le faire tomber et même s’il n’était pas encore l’homme hyper important qu’il allait être sûrement prochainement, il ne souhaitait pas prendre le risque de tout perdre en parlant aux mauvaises personnes de ses contrefaits. D’un point de vue psychologique il avait ce besoin de parler sans tabou, de pouvoir dire ce qui lui traverse l’esprit sans avoir peur d'éventuelles retombées et c’est ce qu’il avait trouvé en la présence de Cavendish. Si différent l’un de l’autre et pourtant l’entente y était sans équivoque. Ils ne s’étaient pas vus depuis un moment, chacun occupé de leur côté, l’un célébrant son voyage de noce, menant une vie professionnelle avec succès, l’autre en voyage en quête de prouver à son paternel qu’il est capable de gérer les hôtels, ce qui lui paraissait être une quête éternel, mais nécessaire.

Il avait le sourire, il était ravi de retrouver son partenaire de golf qu’il n’avait pas vu depuis un moment et remarquait assez facilement la mine peut joyeuse du british à son arrivée, changeante au fil des secondes. Il y était peut-être allé un peu fort en parlant de crise de la quarantaine, mais il avait vraiment l’impression de vivre. Son comportement à lui seul de ces derniers mois était problématique et fort heureusement rien n'était arrivé aux oreilles de son père. L'infidélité, l’alcool, la soirée dont il ne se rappelait pas grand-chose, tant de choses pouvant le rétrograder au plus bas, mettent son petit frère à sa place. Il souhaite éviter ce genre d’histoire familiale et être plus prudent sur ses activités extra conjugale. “J’aimerai vraiment le savoir, j’avoue avoir sûrement bu avec excès, mais la drogue … jamais, du moins avec toute ma conscience je n’ai jamais touché à cette merde, mais j’ai de gros doute de l’avoir fait ou du moins d’avoir été drogué ce soir-là.” C’était la seule option qui se présentait à lui et c’était déplorable. L’alcool à lui tout seul était un sujet qu’il combattait, car oui, il buvait régulièrement, mais il n’était pas inconscient à ce point et les résultats de cette soirée passée à Londres le perturbait au plus haut point. Il admirait son interlocuteur sur ce point là, l’alcool ce n’était pas son truc et il avait raison. Malgré le fait qu’il donnait l’impression de parler plus qu”il jouait, l'hôtelier avait plutôt bien visé et observait la balle atterrir sur le green avec le sourire. Il n’aimait pas perdre. “Non, elle s’est contenté de me rappeler que je n'étais jamais là et que je n’avais pas mon mot à dire. Tu me diras, elle est majeure et vaccinée, elle fait ce qu’elle veut, mais suivre le chemin pour devenir médiocre ce n’est pas acceptable dans ma famille, regarde mon père ! Il a tout fait pour que ces enfants suivent ses traces et malheureusement la première place est tombée sur moi.” Il aimait bien se plaindre de son père Nicolas, mais il appréciait le train de vie que celui-ci lui avait offert sur un plateau d’argent, le comble. Se plaindre c’était une façon pour lui de décompresser, de décharger toute l'anxiété qui s’était imprégné de lui au fil des jours. Carmine était plutôt réceptif et était d’une plutôt bonne écoute au même titre que Nicolas pouvait l’écouter et l’épauler de la même façon. D’ailleurs, cette fois-ci, le british n’avait pas manqué d’attraper la perche lancée par son partenaire de golf, lui faisant part de son tracassement. Il avait perdu une belle sommes d’argent, un risque omniprésent auquel il devait sûrement s’attendre se disait l’ainé des Rosenthal qui avait connu les sauts d’humeur lié à cela, le gain, la perte, c’était comme à la roulette, rien était déterminé sur le long terme. “Que s’est-il passé ?” demandai Nicolas, voulant avant tout pouvoir lui remonter le moral à ce sujet. “Ah Vegas !” Nicolas aimait se rendre à Vegas, contrairement à son interlocuteur, si différent une fois encore. “Je peux te garder une suite lors de ton voyage, loin des regards et de la foule.” L’hôtel Rosenthal à Vegas se voulait à part, proche de tout, mais suffisamment éloigné pour la tranquillité des guest. “Tu connais le dicton, l’argent ça vient, ça part, rien de nouveau, je t’apprend rien.” Il devait avoir l’habitude au même titre qu’une telle somme devait être peu problématique financièrement. Bien sûr, l’anglais était libre de poursuivre sur ce qui le dérangeait réellement ou non, Nicolas n’insistera pas pour en savoir plus et poursuivait leur partie toujours avec le sourire. “Tu sais, j’ai tendance à toujours offrir un cadeau à Elena quand je rentre de voyage, un moyen de me donner bonne conscience.” Levait-il les mains. “Je l’avoue !” levant les yeux au ciel. “Sauf que, je commence à ne plus avoir d’idée, à ce rythme elle va se noyer dans les colliers et boucles d’oreille en tout genre.” Il en riait, mais il devait cesser ou trouver une meilleure alternative aux cadeaux, ça n’avait plus rien d’original et c’était assez répétitif au final.

16/06/1984

Octobre 2024
Royal Bristol and Clifton Golf Club
@Nicolas Rosenthal et Carmine Cavendish
(outfit)

“J’aimerai vraiment le savoir, j’avoue avoir sûrement bu avec excès, mais la drogue … ” Le tracas de Rosenthale vis-à-vis de cette soirée londonienne était notable. Assez pour que Carmine prît au sérieux le tourment de son ami. S'il n'était pas un expert en analyse des symptômes liés aux substances illicites, Cavendish, en revanche, avait les réflexes de toute star ayant déjà subit lesaffres des scandales : « Y avait-il des caméras ? Ou des témoins ? » Images et témoignages compromettant(e)s : premières choses auxquelles songer en pareilles circonstances. Un : pour la rétention de preuves. Deux : pour trouver une explication. Si tant était qu'il y en avait une. Cela n'aurait pas surpris C. d'apprendre que son partenaire avait tout simplement abusé de l'alcool et s'était laissé entrainer dans d'autres consommations une fois saoul. Il était toutefois suffisamment poli pour ne pas le verbaliser. Au lieu de quoi, il tendit plutôt l'oreille aux explications de Nicolas concernant sa fille. Pendant que le père parlait, Carmine, lui, amorçait son coup. « Est-ce que tu souhaites la voir te succéder ? » Demanda-t-il juste avant de swinguer. Son club frappa la balle d'un coup sec. C. termina son coup avec élégance. Sa posture parfaite lui donnait plus que jamais l'air d'une gravure de mode tout droit sortie d'un magazine.

Il observa la trajectoire de la balle, évalua la distance qu'il lui manquait jusqu'au trou puis se dirigea vers la voiturette, laissant la place du conducteur à Nicolas. Son habitude de se faire conduire le suivait jusque sur le green. Ils iraient d'abord reprendre le jeu de l'hôtelier, ensuite ce serait le tour de celui de Carmine, et ainsi de suite. « Un accord rompu au pire moment. » Précisa-t-il lorsqu'il fut question d'apporter des précisions sur sa perte monétaire. « Je serai enchanté de tester l'une de tes suites, merci pour cette offre. » La perspective d'être accueilli dans l'un des établissements de Nicolas atténuait le caractère déplaisant du voyage. Cavendish savait que la qualité de service offerte par les établissements du groupe Rosenthal ne manquait pas de standing.

Après s'être assuré que son sac de clubs était convenablement calé à l'arrière, C. croisa les jambes. Il attendait que Nicolas les conduise à destination. Ce dernier se lamentait de la difficulté de trouver un cadeau à son épouse. Carmine se demanda si cette perspective était le destin de tous les époux. Si, d'ici quelques années, lui non plus ne saurait plus quoi offrir à Abi. Nicolas était-il l'exemple à ne pas suivre ? De deux ans plus âgé que Cavendish, ce dernier avait participé à l'angoisse de Sa Majesté concernant la quarantaine. Maintenant que le réalisateur avait la bague au doigt, il ne pouvait s'empêcher de voir en Nicolas un destin funeste vers lequel sa condition de mari le menait irrémédiablement. Comme un avertissement, une projection sinistre. Il déglutit et mobilisa son imagination au service d'un sauvetage perdu d'avance : « As-tu essayé de la surprendre ? Une activité de couple, par exemple ... Un massage peut-être ? » Des images de massage s'imposèrent dans l'esprit de Carmine qui se gifla mentalement. La dernière fois qu'il avait pratiqué ce genre d'activité, Sa Majesté se trouvait avec la personne à laquelle il s'interdisait de penser sur le green. Archie était bani du golf. C. défendait des territoires mentaux sur lesquels il interdisait l'actionnaire de lever la patte.