(Elena) i'm coming home

I'm coming home

@Elena Rosenthal ☆ Nicolas Rosenthal

gifs by (c) tumblr et (c)synchronic

Son séjour à Londres avait durée exactement deux jours, deux jours de réunion en tout genre, deux jours de plaisir en tout genre et pourtant lorsqu’il était passé à côté de cette petite boutique il avait de suite pensé à sa femme. Le sourire au lèvre il avait pris le temps de lui trouver un présent qui était digne de la femme qu’elle était, digne de l’amour qu’il lui portait, mais surtout, un cadeau qui pouvait l’aider à avoir l’esprit léger, une façon de se donner bonne conscience alors que l’odeur de la femme qu’il avait encore embrassé ce matin en quittant sa chambre d’hôtel rôdait encore dans ses narines. Il n’était pas fier de ses écarts, bien au contraire, mais c’était plus fort que lui. Il n’avait pas eu la jeunesse qu’il espérait, devenant père très jeune, se mariant très rapidement, une pression constante professionnellement,  finalement il n’avait pas réellement profité de sa jeunesse comme il l'espérait et c’est l’excuse qu’il se donnait lorsqu’il se laissait aller à des plaisirs en tout genre avec d’autres femme que la sienne. Pourtant, il n’était pas si malheureux, sa femme il l’aimait, il l’a trouvait toujours très attirante et lorsqu’ils se retrouvaient tous les deux au lit, il avait tout autant de plaisir qu’avec ses femmes rencontré sur le moment. En réalité, il ne pouvait pas expliquer les raisons qui le poussaient à aller voir ailleurs, du moins il se voilait la face, préférant ne pas mettre de mots là-dessus, vivant au jour le jour tout en espérant y voir plus clair au bout du compte.

Le paquet en main, il rejoignait son véhicule, un luxueux Range Rover qu’il conduisait principalement pour ses trajets Bristol-Londres. Attrapant son téléphone, il n’avait pas manqué d’envoyer un message à son épouse.

- J’arrive dans 2h30, j’espère que je t’ai manqué ;)

Il avait l’impression d’être le plus malhonnête des hommes et pourtant il faisait tout pour se donner bonne conscience tout en sachant qu’il y avait peu de chance que ses travers remonte aux oreilles de sa femme. Au tout début c’était brouillon, puis au fil du temps il est devenu plutôt méthodique, évitant au maximum Bristol pour ce genre d’aventure. Plus loin ça se passait, mieux c’était.

La route avait été sans encombre, franchissant comme prévu le seuil de la porte de sa somptueuse villa deux heure trente plus tard, il n’avait pas tardé à rejoindre la cuisine, y retrouvant sa femme. Lui tendant le paquet sourire au lèvre, il s’était empressé de la prendre dans ses bras et de l’embrasser avec passion. “Tu m’a manqué.” Qu’il disait, se délaissant du reste de ses affaires. “Tu as passé une bonne journée ?” Qu”il lui demandait tout en se servant un verre, attrapant la bouteille de whisky qu’il laissait toujours dans l’un des placard. “Elise nous invite à dîner ce week-end et il y a un gala à l’hôtel demain soir, si tu veux on peut aller te dénicher une nouvelle robe que je me ferai une joie de t’enlever en fin de soirée. ” Nicolas faisait son maximum pour ne pas perdre en passion, bien que c’était réfléchi et non spontané, il tenait à garder cette flamme entre eux, quitte à jouer un rôle. “Les enfants sont déjà rentrés ?” La maison était calme, bien trop. Leur fils de huit ans  avait tendance à se faire entendre lorsqu’il était présent et leur fille qui était à présent une jeune femme de tout juste vingt et un an se faisait également remarquer lorsqu’elle était présente. La relation avec Olivia était assez compliqué, bien qu’elle ne dépendait plus légalement de ses parents, elle vivait toujours à la maison, se concentrant sur ses études, malgré son âge, Nicolas ne lui donnait pas de répit et bien qu’elle était libre en théorie de faire ce qu’elle veut, le paternel estimait que tant qu’elle était sous son toit, elle n’était pas libre d’agir comme bon lui semble, dépendante financièrement de ses parents.
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Les deux derniers jours avaient été plutôt chaotiques chez les Rosenthal. Le ton avait monté et les portes avaient claqué. Elena avait tenté de gérer la situation au meilleur de ses capacités, mais elle avait seulement réussi à mettre de l’huile sur le feu. Si elle avait un lien suffisamment fort avec ses enfants pour parvenir à gérer pratiquement toutes les situations conflictuelles, cette fois-ci, les choses lui avaient échappé.

Elena entrait dans la cuisine lorsqu’elle entendit son téléphone émettre cette fameuse sonnerie. Un léger son de cloche qui se répétait à trois reprises. C’était Nicolas. Son coeur s’emballa. Elle était prête à parier qu’il venait de lui envoyer un message pour l’informer de son retour imminent, et, comme de fait, elle avait raison. Tu étais parti ? Je ne m’en étais même pas aperçue ;) ! Sois prudent sur la route. Te amo.

Ils avaient beau être ensemble depuis des années, la passion entre eux ne s’était jamais réellement éteinte. Il n’avait jamais cessé d’être taquin, elle non plus. Elle avait toujours mis un point d’honneur à pimenter leur relation, lui aussi. Ils avaient tout d’un couple parfait. Pourquoi ne l’étaient-ils donc pas ? Mieux valait ne pas y penser.

Une mèche de cheveux lui tomba dans les yeux alors qu’elle avait les deux mains à l’intérieur du four en train d’y retirer le dîner. D’un mouvement maladroit du coude, elle tenta de dégager sa vue, mais la tentative fut plus brave qu’utile. Il fallut qu’elle attende de déposer le plat brûlant sur l’îlot de la cuisine avant de pouvoir dégager sa vision. Ce soir, au menu : poulet rôti au four avec légumes et frites maison. Elena cuisinait beaucoup moins qu’à l’habitude ces derniers temps. À vrai dire, le traiteur la voyait plus souvent que sa propre cuisine à présent. Son mari et ses enfants avaient remarqué une différence dans ses recettes, mais elle trouvait toujours une excuse pour expliquer ladite différence. Bien sûr que c’était elle qui avait cuisiné, qui d’autre ? Certainement pas le traiteur ! Elle avait seulement changé quelques ingrédients et expérimenté de nouvelles choses, voilà tout. Il était impensable pour elle d’avouer qu’elle avait perdu toute passion pour la cuisine.

Comme elle était déjà en train de cuisiner, Elena décida de poursuivre sa lancée et de faire des cupcakes sous le thème de l’automne. Elle n'en avait pas spécialement envie, comme elle n'avait pas eu envie de préparer le dîner, mais elle ressentait un vif besoin de se sentir utile et en contrôle après les deux dernières journées qu'elle venait de vivre. Elle était en train de les décorer sur l’îlot de la cuisine, un verre de vin blanc à sa portée, lorsque Nicolas vint la rejoindre en la prenant énergiquement dans ses bras et en l’embrassant avec passion. « Tu m’as manqué aussi », lui répondit-elle sincèrement en s’égarant dans son regard. Comment avait-elle été si chanceuse de tomber sur un homme comme lui ? Comment avait-elle pu trahir sa confiance ainsi ? Cependant, c’était facile d’oublier l’envers de la médaille dans les moments heureux comme celui-ci. Il se servit un verre de whisky ; elle termina son quatrième verre de vin. « D’accord pour le dîner de ce week-end. Encore mieux pour le gala de demain. » Elle sourit un instant, l’air à la fois coquin et provocateur, avant de rire doucement. « Ton séjour de deux jours ne t’a pas assagi à ce que je vois. D’ailleurs, moi aussi, j’ai une surprise pour toi. » Sans le quitter du regard, sa main glissa tranquillement du haut de son cou jusqu’à son décolleté, qu’elle écarta délicatement pour laisser place à une toute nouvelle pièce de lingerie. « Mais concentrons-nous sur ta surprise en premier », dit-elle en faisant exprès de le laisser sur sa faim et en s’emparant du cadeau qu’il lui avait offert. « C’est gentil d’avoir pensé à moi, qu’est-ce que c’est ? » C’était une tradition qu’elle appréciait tout particulièrement, le fait de lui ramener un petit quelque chose au retour de ses voyages. Pas pour le cadeau en soi, quoi qu’il n’était pas de trop, mais pour l’attention derrière lui.  

Son visage se crispa légèrement lorsqu’il aborda le sujet des enfants. Elle devait le prévenir de la situation, mais elle n’avait pas envie de vivre les désagréments qui allaient probablement s’en suivre. Si elle avait eu du mal à encaisser la nouvelle, il n’y avait aucun doute qu’il aurait autant de mal qu’elle, sinon plus. « J'ai demandé à Olivia d'aller chercher Bryan à l'école, ils ne devraient pas tarder à arriver, mais… Je dois t’avertir d’une chose avant qu’ils arrivent. Olivia est revenue très tôt à la maison la journée où tu es parti. Elle m’a dit qu’elle avait été mise à la porte de son stage et qu’elle voulait quitter l’université. Je lui ai dit que ce n’était pas une option et, eh bien, c’est le chaos total à la maison depuis. » La porte d’entrée s’ouvrit soudainement à la volée avant de se fermer violemment dans un claquement sourd.

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@Elena Rosenthal ☆ Nicolas Rosenthal

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En général Nicolas appréciait toujours être de retour chez lui, retrouvé sa femme, ses enfants, son petit train train dans la ville de Bristol, mais ces derniers temps l’idée même de rentrer lui donnait des boutons. Il avait pris goût à ses voyages qui se voulaient fréquents en ce moment et franchir le seuil de la porte de la maison familiale lui donnait l’impression de franchir l’entrée d’une prison. Ça lui rappelait à quel point il était passé à côté de sa vie, s'empoisonnant très tôt dans une vie de famille. Bien sûr, il ne regrettait pas Elena, il l’avait aimé et il l’aimait toujours, mais il était usé. Le point positif qu’il trouvait en entrant dans la maison, c'était l’odeur provenant de la cuisine puis en second venait le regard qu’il posait sur sa femme. Elle était magnifique, il n'y avait aucun doute là-dessus. Alors qu’il lui parlait du programme du week-end, il savourait la proximité qu’il avait avec elle. « Avec le temps tu devrais savoir que je ne suis jamais sage, encore moins après le temps passé loin de toi » Alors qu’un jeu de séduction prenait place, le brun ne pouvait s’empêcher de la dévorer des yeux, appréciant ce qu’elle lui montrait, il aurait pu tout envoyer valser afin de découvrir de plus près cette lingerie, mais elle le faisait miroiter et ça lui plaisait. Elle ouvrit finalement son cadeau sous les yeux admirateurs de son mari. « ouvre-le, je ne vais pas te dire ce que c’est » qu’il disait en riant, la laissant ensuite découvrire un ensemble de collier et boucle d’oreille.

Après les retrouvailles, la question au sujet des enfants était obligatoire, un père rentrant sans se soucier de ses enfants ce n’était pas forcément la norme. Finalement il aurait mieux dû se contenter de flirter avec sa magnifique épouse et de se taire. Olivia. Leur fille aînée. Rien n’était jamais facile avec elle et une fois encore elle en faisait des siennes.  « Je veux bien croire que la vie n’est pas facile avec Olivia, mais je ne comprends pas comment ce genre de choses peuvent arriver. Je suis partie deux jours et elle veut abandonner ses études ! » ça le mettait hors de lui. Elle était censée être une jeune adulte responsable et non une ado en pleine crise. « Que s’est-il passé ? Il y a forcément eu un élément qui a déclenché tout ça. » il était en train de jeter la pierre à Elena sans même s’en rendre compte.


Suite au claquement de porte leur conversation ne pu poursuivre, Bryan n’avait pas tardé à courir vers son père. « Papaaaa » il prenait dans ses bras avec le sourire avant d’observer Olivia arriver juste après, sourire complètement absent de son visage, elle ne s’était pas donné la peine de dire bonjour à son père se dirigeant vers un placard pour attraper un paquet de chips. « Pose ce paquet de chips, il faut qu’on parle !» qu’il disait assez sévèrement. « Tu n’es jamais là, tu n’as jamais été là, tu n'as rien à me dire ! » il s’y attendait à celle-là et il ne pouvait  pas lui en vouloir, elle avait raison. Nicolas regardait Elena un petit instant avant de regarder sa fille quitter la pièce sans préavis. Bryan lui s’était éclipsé dès les premiers haussements de ton. « Je pense qu’elle ne se rend pas compte que sa vie ne serait pas celle qu’elle mène actuellement si je ne me tuais pas au travail. » la jeune fille était majeure, elle pouvait travailler pour gagner sa vie et faire ce que bon lui semble, mais chez les Rosenthal ça ne se passait pas comme ça. La réussite ! Avant tout la réussite ! Nico lui-même avait grandi ainsi, faisant ses études, devant rendre des comptes à son père, encore maintenant il lui en rends d’ailleurs et malgré le fait d’avoir eu sa petite famille très tôt c’était grâce à l’argent de papa et maman qu’ils avaient puent mener un train de vie très confortable à leur plus jeune âge. «Elle ne se rend pas compte de la chance qu’elle a, je devrais l’emmener faire un stage à l'hôtel pour qu’elle découvre certain métier qui je suis sur la poussera à changer d’avis et à retourner sur les bancs de l’école » il se rappelait qu’une fois son père l’avait forcé à travailler avec le personnel de chambre et bien qu’il s’agissait d’un métier important pour le bon déroulement de l’hôtel il avait été ingrat et avait très vite fait marche arrière. Il terminait rapidement son verre avant de se concentrer à nouveau sur sa femme. “Je pense que je devrais faire en sorte d’être là plus souvent …”

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Revoir son mari lui faisait plaisir, mais la plongeait aussi dans une certaine tristesse. Les choses avaient changé, elle le sentait. Il était plus absent. Pas seulement physiquement, mais aussi mentalement. Comme si quelque chose le préoccupait. Le grugeait de l’intérieur. Plus le temps passait, plus elle s’inquiétait pour lui. Les moments comme celui-ci venaient néanmoins apaiser ses inquiétudes. Elena sortit son plus beau sourire taquin en voyant que Nicolas la dévorait du regard. « Tu as bien raison, et, de toute manière, ce n’est pas si comme j’étais très sage aussi. » Il fallait en profiter un peu avant d’entrer dans les sujets plus sensibles. La brune maintint le regard du brun un instant avant de déballer le cadeau qui se trouvait dans ses mains et d’y découvrir un collier en or et des boucles d’oreille assorties. « Nico ! C’est magnifique, merci. » Elle s’était exclamée avec surprise et enthousiasme. Le collier et les boucles d’oreille, en plus d’être en or, étaient délicats et raffinés, soit tout ce qu’elle aimait. Il avait beau lui offrir régulièrement des cadeaux personnalisés, elle était toujours touchée par ses attentions. C’était agréable de savoir qu’il pensait à elle même lorsqu’il était absent pour le travail, surtout qu’elle ne s’était jamais habituée à ses absences répétées. Les cadeaux n’arrangeaient pas tout, évidemment, mais réussissaient tout de même à adoucir quelque peu l’amertume de la chose. Elena ressentait plusieurs sentiments ambivalents face aux absences de Nicolas. D’un côté, elle était reconnaissante de tous les efforts qu’il faisait pour s’occuper de sa famille. D’un autre, elle lui en voulait de prioriser son travail avant sa famille. Une partie d’elle l’enviait aussi, mais le reconnaître allait à l’encontre de tout ce qu’elle avait appris. C’était compliqué. Elle approcha son visage du sien, suffisamment proche pour sentir son souffle sur ses lèvres. « Un tel cadeau mérite bien une récompense… » La tension fut alors coupée par un baiser assez sensuel. Encore une fois, aussi bien en profiter avant d’aborder les sujets plus sensibles.  

Comme de fait, l’excitation des retrouvailles s’envola rapidement  lorsque le sujet des enfants finit par être abordé. « Qu’est-ce que tu insinues par là ? Que tout est de ma faute ? Que je ne sais pas gérer ma propre fille ? » Dire qu’elle était contrariée était un euphémisme. Elle prononça des jurons en espagnol avant de poursuivre. « Elle cherche toujours à avoir ton attention lorsque tu n’es pas là, mais, évidemment, c’est plus facile de me jeter la pierre plutôt que d’assumer l’évidence ! » La colère avait eu raison d’elle et les mots étaient sortis tous seuls de sa bouche. Elle était sur le point de poursuivre sa lancée d’ailleurs lorsqu’elle fut interrompue par l’arrivée des enfants. La dispute allait devoir attendre, pas le choix.

Bryan se précipita dans les bras de son père en arrivant, tandis qu’Olivia se contenta de prendre un paquet de chips dans le garde-manger d’un air nonchalant. Un conflit éclata ensuite entre le père et la fille et le couple fut rapidement de nouveau seul dans la pièce. Elena n’avait pas participé aux échanges houleux entre son mari et sa fille, mais son langage corporel voulait tout dire : elle était d’accord avec sa fille. « Je suis d’accord avec le fait qu’elle doit terminer ses études. Pour le reste, franchement, tu exagères. » Oui, Olivia ne se rendait pas tout à fait compte de la chance qu’elle avait, mais Nicolas ne se rendait pas compte de l’impact que son absence avait sur sa fille. Ni sur sa femme d’ailleurs. Elena exprima une profonde surprise face aux derniers propos de Nicolas. Elle avait envie de répondre avec soulagement et tendresse, mais elle était encore trop habitée par la colère. « Tu crois ? », dit-elle avec sarcasme. Toute cette histoire méritait un autre verre de vin, qu’elle se servit sans plus attendre.