☆ Logan & Jules #1 • Drive it like you stole it

31/10/2004

morning coffee

@Logan Reyes ☆ Jules Donnelly

gifs by (c) Librapack. et (c) recsbylotte

Je dois avoir l’air fin assise au milieu du jardin à contempler mon van, dépitée, engoncée dans une écharpe et une tasse de thé entre les doigts. Chaque soupir inspirerait de la pitié à mon voisin s’il m’observait depuis sa fenêtre. Le vieux bougre est la caméra de surveillance la plus efficace du quartier. Il sait tout, voit tout, apprend ce qu’il a raté de la bouche des autres le trouvant charmant et parce qu’il est féru de bavardages et de ragots. Nul doute qu’il décrira la scène à Percy avec la précision d’un peintre, car elle n’est pas seulement cocasse, elle présume que je galère, que je suis dans l’ennui et il aime ça, ce sacripant. Il n’est pas méchant, il s’ennuie à l’inverse de moi qui trouve dans ma jeunesse et dans mes projets de quoi me divertir. ils me tiennent chaud aussi. Ils me rassurent assez pour ne jamais me laisser abattre par un contre-temps et, cette entreprise pharaonique qu’est la transformation de ce van en tiny house a tenu toutes ses promesses : c’est difficile, ça réclame une expérience qui ne s’acquiert pas grâce à des tutos Youtube et, par dessus-tout, ça me tient occupée. Je fonctionne par objectifs et j’apprends par essai-erreur. Mon désarroi s’efface déjà à la faveur de l’enthousiasme. Je m’image déjà dans quelques années en train de courir le monde avec mon sac à dos, roulant d’une ville à une autre au volant d’un VW, avalant les kilomètres en empruntant les petites routes, histoire d’être éblouie par les couleurs de la France ou de l’Italie. C’est bon de rêver, c’est beau et ce n’est pas cher. C’est d’autant plus appréciable que mes prétentions sont réalisables. Il me suffit d’avoir confiance en moi et d’être assez raisonnable pour ne pas m’obstiner, pas aujourd’hui. Des jours que je m’échine à fabriquer une étagère qui supporterait le poids d’un dizaine de boîtes de conserver : elle s’écroule toujours et j’enrage. Je suppose que je peux m’accorder une pause sans culpabiliser. Certes, j’ai transformé ma réussite en nécesité à cause de la réaction de mon père. A douter, il m’a d’abord refroidi pour ensuite me motiver plus encore par esr esprit de contradiction. Mais, je ne suis pas tenue par des délais serrés. Je bosse pour moi, pour pour des clients quelconques. Alors, pourquoi suis-je aussi exigeante avec moi ? Pourquoi est-ce que je ne dévisse pas mes fesses de mon morceau de gazon afin de façonner un nouveau service, jouer avec mon lapin ou soigner mes plantes ? Pourquoi ce qui me plaisait hier - et qui me ravira demain - soulève en moi si peu d’intérêt ? La peur de l’échec ? Non ! Par la porte ou par la fenêtre, je vivrai dans ce vieux tacot et j’utilisera ses enseignements pour aménager une version conforme au voyage. Le sentiment d’être moins déterminée ? Peut-être, mais ce n’est pas définitif. Trouverais-je réponse à cette interrogation ? pas vraiment. Au mieux, je lèverai des hypothèses sans résoudre l’énigme. Aussi, ai-je estimé que l’heure était venue d’abandonne la théorie - le code de la route n’a plus de secret pour moi - au profit de la pratique. Apprendre à conduire me semble un pis-aller acceptable. Alors, ec soir, je saurai distinguer la pédale d’accélérateur de celle du frein, passer une vitesse sans qu’elle ne craque et conduire une voiture sur quelques kilomètres à bonne allure. Dix ? Quinze ? Vint kilomètres par heure ? Aucune idée. Je n’évalue pas bien quelle est le rythme de croisière d’une auto. En revanche, je connais quelqu’un qui maîtrise le sujet assez pour m’éclairer, quelqu’un est né en tenant une main une clé de bagnole et, dans l’autre, un volant, quelqu’un qui répond au prénom de Logan.

Enchantée par cet éclair de génire - conduire et obtenir mon permis sont des composantes essentielles à mon but final - j’ai bondi de mon coin d’herbe, avalé à la hâte le reste de mon thé dans la cuisine, ai adresé un texto à mon futur prof particulier et je suis montée me laver sans envisager appeler ma mère à l’aide. Pourquoi faire ? Elle s’inquièterait ou me dissuaderait. En outre, je dois admettre que l’initiative sort du cadre de mes préoccupations écologiques, mais la fin ne justifie-t-elle pas les moyens ? Qu’importe ! L’impatience a généré en moi la crainte que ma victime ait déjà booké son après-midi, si bien que sa réponse, je l’ai accueillie avec les honneurs, quoique je ne sois pas certaine que le chauffeur de taxi se prêtera au jeu de l’enseignant. Si je l’avais informé de mes intentions, je me serais évité l’émotion de l’expectative : elle n’est pas agréable. Au lieu de ça, j’ai été brève. Le seul indice semé relève de l’endroit de ce rendez-vous. J’ai opté pour un vieux parking désaffecté à proximité du hangar de “la vague”. Je me sens en sécurité sur ce terrain et j’aurai besoin de l’être tant je suis cavalière aujourd’hui. Considérer Logan comme un ami n’enlève rien au courage qu’a réclamé ma démarche. Cela n’implique pas non plus que je serai à l’aise. Les circonstances de ma rencontre avec le pilote n’a que peu d’importance contrairement à ce que je pense de lui. Son physique de jeune premier et son insolence m’intimident. Je suis sensible à son humour et, parfois, quand nous sommes en groupes, je me surprends à l’observer du coin de l’oeil, curieuse de déceler des informations sur ce qu’elle est réellement : le non-verbal est plus parlant quand les mots. Pourtant, je n’ai pas reculé alors que le métro entrait en gare. Je me suis jetée à l’eau, pressée de fouler le tarmac de mon futur lieu d’apprentissage. J’ai progressé avec un sourire figé aux lèvres, il s’est élargi dès que mon espoir personnifié s’est stationné. J’ai aussi profité qu’il coupe le moteur et éteigne ses phares pour m’engouffrer dans l’habitacle de sa voiture. ”Han. Si tu savais comme je suis contente que tu n’avais rien de prévu.” Autrement dit, je suis heureuse de te voir pour des raisons tantôt avouables tantôt ineffables. ”Je voulais te parler d’un truc en plus. Mais c’est pas la seule raison.” J’ai piqué sa joue d’un baiser. ”Tu dois te demander pourquoi je t’ai fait venir, ça a l’air un peu glauque comme endroit, mais c’est safe, promis.” Exception faite qu’il s’agit d’une propriété privée, ce qui ne m’a pas empêché de lever la main droite sans dire je le jure. ”En tout cas, ça fait quatre ans que je viens et j’ai jamais vu personne, encore moins les flics.” Pas même un dépravé, une âme en peine toxicomane ou sans abri fixe. ”Alors, tu veux savoir ?” J’ai cligné les yeux à l’instar de Betty Boop, posant sur lui un premier regard, un vrai, un intéressé. Mon coeur a aussitôt raté un battement et je me souviens m’être dit qu’être aussi beau devrait être interdit par la loi puisque c’est déstabilisante. Devenir soudainement aussi superficielle aussi, d’ailleurs : c’est pendable parce que ça ne me ressemble pas.

08/11/2000

« Drive it like you stole it » @Jules Donnelly & Logan Reyes.

Une sale journée avait débuté ce jour-là, quand son client habituel, trop malade pour se rendre à l'aéroport a annulé son voyage en dernière minute. Les yeux rivés face à son compteur qui ne bouge toujours pas, Logan décide de se rendre malgré tout à l'aéroport de la ville en se maudissant de perdre autant de temps dans les bouchons. C'est ici même qu'il chope les plus gros poissons de son existence, souvent des hommes d'affaires, pressé par le temps qui leur est compté, se fiche bien de savoir de quelle manière monte l'aiguille sur le tableau de bord du jeune chauffeur - le prenant bien trop souvent pour un débutant en la matière, quand les bagnoles et ce métier représente toute sa vie. Tout ce qui leur importe à eux, c'est la rapidité du service et la courtoisie du chauffeur : une discrétion à toute épreuve, ayant été habitué à être un vrai caméléon depuis son jeune âge. Logan a toujours joué avec brio et intelligence, maniant l'art du paraître avant le reste, muet comme une tombe, il lui arrive pourtant parfois de jurer fort et de cracher par terre, avec insolence et mépris. Mais sans jamais risquer de perdre quoi que ce soit. Ce monde-là n'est pas le sien, c'est pourtant ce qui lui rapporte le plus en oubliant ses courses illégales. Il se doit donc d'être à leur égal, si peu approchable, parfois créant un univers mystérieux autour de sa personne lorsqu'à ses yeux, il est d'une banalité sans nom, incapable de garder longtemps une petite copine sans qu'elle ne parte en courant à cause de sa folie pour les voitures ou la vitesse, de son désintérêt ou encore du fait qu'il ne veuille pas d'enfant. Tout ça n'a jamais vraiment intéressé Logan Reyes. Quelques allées et venues, les heures se faufilent et c'est à l'extérieur de son véhicule qu'il s'offre une pause-déjeuner : jamais, dans sa voiture, personne n'aura ce privilège sans passer par-derrière un coup de balai. Avant de recevoir un message de la ravissante Jules. Installé sur son siège, confortablement, un sourire s'étire devant autant de mystère de la part de son amie qui ne le laisse certainement pas autant indifférent qui le laisse paraître. Et pour être tout à fait honnête, écrire en simple message un lieu de rendez-vous aussi désert qu'un parking à l'abandon n'a rien de bien exaltant. Sauf pour Logan Reyes. Rien qui ne devrait attirer l'attention du chauffeur de taxi sauf quand le message vient d'elle. Et c'est peut-être la seule info qu'il acceptera de retenir. Il répond sans réellement se faire prier, c'est qu'elle arrive à temps, le sortant de sa routine. Et il n'en faut pas plus pour qu'il prenne la route dès lors qu'elle lui envoie en message quand elle sort de chez elle. Il aurait aisément pu lui proposer de venir la récupérer, mais elle semble si sûre d'elle, qu'elle ne lui en laisse pas vraiment le temps et il devrait alors parcourir toute la ville et ainsi arriver bien trop en retard. Il s'épargne donc ce genre de message tout en sachant qu'il aura tout le loisir de la raccompagner jusqu'à son van - et dire qu'il n'a pas les yeux qui brillent devant autant de beauté saurait mentir. Il s'y connaît un peu en mécanique, juste à peine pour s'épargner trop d'allées retour au motor garage. C'est lui qui arrive sur les lieux le premier. Aucun autre véhicule, pas même une âme en peine. Pas de vigiles, pas de flics, pas d'animaux non plus. Rien qui ne saurait entraver cette rencontre, et c'est lorsque la portière passagère s'ouvre qu'il arque un sourcil en cette direction tournant à peine son regard sur elle. Jules est là et elle s'engouffre sans attendre dans l'habitacle. « Han. Si tu savais comme je suis contente que tu n’avais rien de prévu. » Il ne le prétendra évidemment pas de vive voix - pas même sous la torture, mais il se peut que peut-être, il ait été capable d'annuler certains rendez-vous en recevant un SMS de la jeune femme. D'autant, si il est question de vie ou de mort. Et en l'occurrence dans ce cas très précis, c'est peut-être un peu le cas, n'est-ce pas ? Bien trop mystérieuse, pour qu'il prétende le contraire. « Je voulais te parler d’un truc en plus. Mais c’est pas la seule raison. » Elle attire son attention et il écoute d'une oreille attentive alors que la jeune femme se fait très largement attendre sur cette question. Éveillant en lui tous ses sens et sa curiosité mise à rude épreuve. « Si c'est parce que tu voulais m'voir, fallait le dire de suite... » Il souffle, amusé en lui jetant un petit regard complice, il sait parfaitement que ça la mettra mal à l'aise et il s'en amuse probablement sans aucune restriction. Davantage alors qu'il n'y a désormais plus de Léonnie dans les parages. N'acceptant pas ses crises de jalousie alors qu'elle a préféré le quitter - certes par sa faute à lui, mais il faut croire que Logan a trop de fierté pour prétendre à des excuses quand de son côté, elle a aussi dépassé des limites. Il souhaite vraiment faire une croix sur Léonnie même si évidemment qu'après quasiment quatre ans à vivre auprès d'elle, ce n'est pas toujours aussi simple que cela. Mais il ne le dira jamais, préférant se plonger corps et âme dans son boulot, et poursuivre sa vie comme si elle n'avait jamais existé dans la sienne. « Tu dois te demander pourquoi je t’ai fait venir, ça a l’air un peu glauque comme endroit, mais c’est safe, promis » et elle profite pour déposer un baiser sur sa joue alors que son regard de perd autour d'eux, Logan reporte son regard sur elle avant que son épaule donne un léger coup à celui de la jeune Donnelly et qu'il ajoute avec toute son innocence qui lui est propre (jamais). « Tant que tu ne cherches pas à me tuer et à m'enterrer non loin de là, ça ira... » Et il sourit en montrant toutes ses dents blanches devant sa réplique. Il le prend au second degré, mais se demande bien ce qu'il fout là et qu'est-ce que cet endroit pourrait leur offrir. En sachant pertinemment que des courses de drift ne se font pas loin d'ici. Il connaît très bien cet endroit pour cela et a déjà assisté à ses combats féroces sans y participer. Le drift n'est certainement pas fait pour lui, quand bien même il s'y est déjà entraîné, caché de tout le monde. « En tout cas, ça fait quatre ans que je viens et j’ai jamais vu personne, encore moins les flics. » Peu importe, il prend tous les risques quand il juge nécessaire de le faire et en l'occurrence, Log est bien conscient que si c'est important pour son amie, ça l'est aussi pour lui. « Si je vois les flics, je leur dirai qu'on m'a kidnappé... » Il lui fait un clin d'oeil tout en haussant brièvement les épaules, et ne trouve évidemment rien à protester devant sa réplique. Il aime taquiner son petit monde et il est content que Jules en fasse partie, même si ça signifie surtout pour elle de supporter l'humour pas toujours très glorieux du Mexicain. « Alors, tu veux savoir ? » Ils échangent un regard complice, aimant particulièrement quand elle a cette moue sur ce visage angélique, et son sourire se fend immédiatement sur son visage, désireux de savoir ce qu'elle lui réserve. « Je suis impatient que tu m'en dises davantage... » Et ça doit déjà se voir, il n'a pas besoin de le nier.