Find out who you are ※ LEIF

25/09/2024

Find out who you are
feat Siobhan Sallinger & @Leif Madsen

TW : consommation de drogues

Les cauchemars s’apprivoisent, c’était ce que Siobhan aimait se raconter. Elle était encore hantée par ses anciennes obsessions, mais elle préférait qu’il en soit ainsi plutôt que d’en voir de nouvelles surgir durant son sommeil. La Sallinger pensait qu’elle pouvait les maîtriser, réprimer les sentiments qu’ils lui procuraient. Ils ne prendraient plus le dessus sur elle, malgré les états de fatigue dans lesquels ils pouvaient la mettre, elle ne se laisserait pas mettre à terre par ses traumatismes. La rousse ne se lamentait pas sur son sort, ne se terrait pas dans son lit, elle préférait en sortir, saisir son calepin ou jouer quelques notes de guitare. Le loft qu’elle occupait était parfaitement insonorisé, car il avait appartenu à un artiste musical, ce qu’elle avait perçu comme un signe du destin, ce logement était fait pour elle. Siobhan avait connu des problèmes avec son voisinage par le passé, parce qu’elle n’avait pas cette chance autrefois, maintenant qu’elle l’avait elle ne se privait plus de rien. Cette nuit encore en était la preuve, elle chercha son instrument de musique avant de se poser avec lui sur son canapé. Elle entonna la chanson Sweets dreams (Are Made of This), comme pour exorciser les démons qui cherchaient encore à vampiriser son esprit. La musique était un allié de taille qui muselait son désir d’anesthésier ses pensées par son autre addiction, celle qui détruisait son corps à petit feu. Elle n’était pas visible sur sa peau, parce qu’elle usait de ses narines, son précieux visage n’avait pas encore été dégradé par cette dépendance. En apparence, Siobhan avait tout l’air d’une femme normale, ancrée dans son temps, qui croquait la vie à pleine dents, une illusion à laquelle elle croyait elle-même fermement. Pourquoi en serait-il autrement ? Elle ne possédait pas la richesse nécessaire pour exaucer tous ses vœux, mais elle avait bien d’autres choses. Un métier qui lui permettait de voyager partout malgré son manque de moyens, une facilité déconcertante à séduire les hommes de son choix, un entourage suffisamment garni pour ne jamais se sentir seule. Elle envisageait même la possibilité de l’agrandir, parce qu’elle avait décidé de revoir un quadra qui avait déjà croisé sa route plusieurs fois, Leif. L’hôtesse de l’air s’était retrouvée plus d’une fois dans son lit, ce simple fait suffisait à la laisser penser qu’il s’agissait d’une bonne idée, car rares étaient ceux qui parvenaient à n’être plus qu’un coup d’un soir. Il fallait dégager quelque chose, ne pas être trop ordinaire pour réussir à capter suffisamment son attention, ce que cette conquête avait réussi. Elle lui avait proposé de le retrouver dans un pub, suffisamment éloigné de son domicile pour qu’elle ne cède pas à l’envie de regagner ses draps trop vite. Aujourd’hui, elle devait être sage, elle voulait avant tout faire plus amplement sa connaissance, elle devait donc se donner les moyens d’y parvenir. Il lui était plus facile de l’être quand elle n’avait pas encore consommé, mais elle pensait Leif suffisamment mature pour lui donner envie de discuter longuement. Elle n’avait jamais fait de l’âge un critère, les personnes plus jeunes qu’elles comme les plus anciennes étaient susceptibles de l’intéresser, mais elle devait bien avouer que lorsque l’écart se creusait dans un sens, son interlocuteur avait souvent plus de choses à raconter que les éphèbes qui n’étaient pas entrés dans leurs trentaines. Siobhan vouait déjà une forme de fascination pour cette connaissance, parce qu’elle était intrigante, il lui suffisait de prononcer son prénom pour le trouver surprenant : Leif. L’hôtesse de l’air savait qu’il provenait sûrement de l’Europe du Nord, elle avait suffisamment voyagé dans cette partie du continent pour en connaître les consonances. Une clope entre ses doigts, elle se retrouva face à lui. Elle l’avait retrouvé avec un grand sourire, avide de l’interroger, elle n’hésitera pas à le questionner sur le sujet qui la taraudait. « D’où est-ce que tu viens, Leif ? » Siobhan serait déçue d’apprendre qu’il était tout bêtement originaire de Bristol, mais cela était possible. Le prénom qu’elle portait en était lui-même une preuve, il n’était pas de cette contrée mais de celle de l’Irlande, pourtant la Sallinger n’y avait pas vécu une seule année. La rousse ne savait pas si elle devait regretter ou non de ne pas avoir vécu en dehors de l’Angleterre, car visiter les autres pays sur de courtes durées lui convenait, les récits de son interlocuteur allaient peut-être lui permettre d’affiner son opinion à ce sujet.

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