tea time

@Scarlet Arden ☆ Sloane Arden

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Comme tous les mercredis, c’est la course. A partir du moment où tu récupères Benjamin à l’école, tu ne t’arrêtes plus. Il faut jongler entre les différentes activités de chacun et ton travail où tu as la chance de pouvoir arranger tes horaires la plupart du temps. Ton fils t’accueille avec un gros câlin à la sortie de l’école et tu ne sais que trop bien qu’il s’en lassera bien assez vite alors tu profites de tous comme s’il sera le dernier. Il faut ensuite le faire manger et lui faire avancer ses devoirs au maximum ce qui est difficile car il est obsédé par son entraînement de football qui a lieu au milieu de l’après-midi. Alors que Benjamin se changeait, tu attrapais ton téléphone portable pour proposer à Scarlet de passer la voir. Tu ne pouvais pas te le permettre tous les mercredis mais aujourd’hui, tu pouvais faire une pause et profiter d’un temps plus calme avec ta belle-soeur. A tes yeux, il n’y avait rien de plus important que la famille. C’était une valeur que tu partageais avec Percy qui adorait sa soeur. Quand tu l’avais rencontrée, il y avait eu une forte appréhension de ton côté parce que si tu voulais que ta relation avec Percy fonctionne, tu ne pouvais pas te permettre de ne pas plaire à sa soeur. Heureusement pour toi, Scarlet t’avait accueillie à bras ouverts et votre relation se portait à merveille depuis. Quelque peu éprouvée par la distance quand la jeune femme habitait à Londres, vous vous retrouviez petit à petit depuis son retour à Bristol. Tu avais un grand sourire sur les lèvres quand Benjamin redescendit en tenue et avec son sac de sport. « Pourquoi tu souris comme ça maman ? » Tu attrapais ton sac à main avant de le pousser vers la porte d’entrée et de lui dire : « Parce que ta tante Scarlet est disponible pour un tea time. On va profiter d’un moment entre filles pendant que tu t’entraînes. » C’est le visage dégoûté de ton fils qui te répondit et tu explosais de rire. Déposer Benjamin fut rapide, il était déjà parti en courant avant que tu n’aies eu le temps de sortir de la voiture. Ce stade et ces locaux, c’était un peu sa deuxième maison. Avoir un papa qui entraîne le club de la ville, cela fait rapidement de vous la mascotte de l’équipe. Ton fils se souvint toutefois que tu étais là et vint te prendre dans ses bras en disant : « A tout à l’heure maman ! Fait un bisou à tatie Scarlet ! » Tu assurais ton fils que ce serait fait et t’assurais qu’il était bien pris en charge par son coach à qui tu fis un signe de la main avant de quitter le stade. Avant de prendre la direction de la librairie, tu fis un message à Jules pour savoir si elle mangeait avec vous ce soir et t’assurer qu’elle passait une bonne journée.

Le trajet vers la librairie ne prit pas énormément de temps, tu mis une dizaine de minutes à arriver puis à te garer. Tu étais bien consciente que le vélo serait plus pratique mais quand on a des enfants, ce n’est pas le plus simple. Tu passais la porte de la librairie un grand sourire sur les lèvres et te retrouvais en quelques secondes avec Scarlet dans les bras. Tu retournais son étreinte sans aucune hésitation et la laissait s’éloigner après quelques secondes. « Le thé est prêt, et n'attendait que toi. J'ai tout mis sur la table. » Tu enlevais ton manteau pour te mettre plus à l’aise une fois que tu fus à côté de la petite table qui vous permettait de garder un oeil sur la librairie. C’était le début d’une belle histoire, tu en étais persuadée, mais tenir une librairie n’était pas toujours simple. « Merci beaucoup, c’est parfait. Cette pause va me faire du bien. » Tu te sens plus fatiguée en ce moment. Tu ne sais pas vraiment l’expliquer, tu le constates simplement. « Comment tu vas ? Le petit est prêt à prendre la relève ? » Ta belle-soeur n’est pas là pour t’entendre te plaindre alors tu lui fais un grand sourire et tu lui réponds : « Du moment que Benjamin est heureux, c’est tout ce que je demande. Mais ce ne sont pas les joueurs du BFC qui vont briser ses rêves. » Même si peu de joueurs se permettraient de faire des commentaires sur le fils de leur coach, tu savais que les gars aimaient beaucoup Benjamin et étaient toujours contents de le voir dans les tribunes ou de faire quelques passes avec lui en fin d’entrainement. Un luxe que tu rappelais souvent à ton fils. « Tout va bien de mon côté. Jules fait son petit bout de chemin, comme son frère. » Parler de tes enfants était ton sujet favoris, il ne fallait pas te lancer. « Et toi comment vas-tu ? Comment se porte la librairie ? » Tu étais réellement curieuse de la réponse. Tu savais aussi que, le temps voulu, proposer des évènements avec des auteurs locaux serait un bon moyen d’attirer de nouveaux clients pour ta belle-soeur et serait une nouvelle manière de faire briller tes clients. "Quel thé souhaites-tu ? J'ai descendu celui aux épices, celui aux agrumes, et celui vanille et amande. J'en ai d'autres aussi, donc n'hésite pas si aucun ne te tente." Tu n’es pas bien difficile à ce sujet, tu te contentes donc de dire à Scarlet : « Je vais prendre la même chose que toi, ce sera parfait merci. » Toujours polie, tu voulais montrer que tu appréciais les égards de la jeune femme mais le thé n’était pas le plus important. "Quoi de neuf ?" La question résonna dans la pièce alors que Scarlet préparait le thé. Il n’y avait pas grand chose de nouveau depuis votre dernière rencontre et le seul sujet qui te perturbait vraiment était un sujet que tu ne pensais pas pouvoir aborder avec la soeur de Percy. « Je suis sur la piste d’une nouvelle autrice que j’espère pouvoir signer très bientôt. Ses débuts sont prometteurs et je m’en voudrais de passer à côté. » Certaines aiment dénicher les talents du cinéma, du théâtre ou du petit écran. Toi tu le faisais avec les auteurs. « Sinon c’est plutôt calme en ce moment, le train train quotidien je dirais. Comment se passe ton retour à Bristol ? » En profitas-tu pour demander à la jolie blonde.

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Ce thé, c’était avant tout pour toi l’occasion de faire une pause. Comme un moment suspendu dans une journée qui n’arrêtait pas. Tu n’échangerais ton rôle de maman pour rien au monde mais la course après le temps pouvait parfois devenir usante. Ce n’est pas simple de reconnaître que l’on est fatigué, que l’on a besoin de s’arrêter. La proposition de Scarlet était arrivée à point nommée. Quelques heures dans sa librairie, au calme, c’était exactement ce dont tu avais besoin. Comme à son habitude, ta belle-soeur t’accueillit chaleureusement. Cette relation privilégiée que vous aviez réussie à construire, tu ne la prenais pas pour acquise, il fallait l’entretenir et le fait que Scarlet soit de retour à Bristol allait vous permettre de continuer sur cette voie. « Je ne doute pas qu'il le soit, j'ai bien l'impression qu'il tient sa passion du ballon de son père. » Un petit sourire se dessine sur tes lèvres. Oui, il est évident que Benjamin tient sa passion de son père mais pas que, tu n’es pas la dernière à être passionnée du ballon même si tu n’es pas une grande joueuse. « Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vue, Jules, j'espère la voir passer bientôt. » Tu ne doutais pas que ton aînée ferait un passage à la librairie bien assez tôt. S’il y avait une chose que tu avais transmis à ta fille, c’était le sens de la famille. Et l’accueil chaleureux de Jules chez les Arden, elle ne l’oublierait pas de sitôt. « Je ne peux pas en vouloir à Ben d’aimer le foot, il baigne dedans depuis qu’il est né. Et je suis certaine que Jules passera bientôt, c’est la rentrée, elle prend son rythme. » Avoir ton aînée toujours à la maison, c’était quelque chose que tu appréciais énormément. Même si elle s’était mise en tête de trafiquer l’ancien van de Percy pour vivre à l’intérieur, si elle le garait dans le jardin, cela te convenait. Et puis, sa chambre ne sera pas bien loin si elle change d’avis. Tu pris ensuite des nouvelles de Scarlet : « Je vais bien, vraiment. La librairie fonctionne, j'ai déjà quelques clients réguliers, mon appartement est un petit bout de paradis, je ... Ouais, je peux dire que ça va. » Pour une personne extérieure, cela pouvait paraitre rien. Mais toi, tu connaissais l’histoire de Scarlet, tu avais vu son comportement ces dernières années se dégrader alors qu’elle s’enfermait dans cette relation malsaine. Aujourd’hui, elle se reconstruisait et l’entendre dire avec sérénité que tout allait bien, c’était beaucoup. « Tu la mérites cette réussite et on sera là pour s’assurer que ça dure. » Lui assuras-tu en posant ta main sur son bras. Il n’y a rien de tel qu’un soutien fort et sincère pour affronter les épreuves. Tu voulais que Scarlet sache qu’elle pouvait compter sur vous et que ce filet de sécurité lui permette de s’envoler et de se lancer dans des projets qu’elle aurait pu penser inatteignables auparavant. En parlant de projets professionnels, tu lui parlais brièvement des tiens. « N'hésite pas si tu veux un second avis, j'adore lire les manuscrits. Et puis, si tu veux organiser des dédicaces ou des rencontres, tu sais où me trouver. » Tu hoches la tête, c’est comme si elle avait lue dans tes pensées. Tu ne pouvais malheureusement pas partager le manuscrit pour des raisons de confidentialités principalement mais pour les rencontres et les dédicaces, c’était autre chose. « Si j’arrive à signer cette nouvelle autrice, j’organise sa première séance de dédicace à la librairie. Deal ? » Lui proposas-tu en tendant la main. Tu ne savais pas si ce serait un succès mais entre les efforts de promotion que vous mettriez sur le roman et la clientèle de Scarlet, cela ne devrait pas être désstreux non plus. « C'est réconfortant, et je me rends compte que je préfère vraiment Bristol à Londres. J'ai pas encre tout à fait pris mes marques, mais je sors de plus en plus. » Il fallait laisser le temps faire les choses, ne pas vouloir trop se presser non plus. Cela ne servait à rien. Scarlet avait le temps de se refaire à la vie de Bristol, elle semblait en tout cas complètement épanouie. « Rien ne presse, nous n’allons nulle part. Je suis ravie de savoir que Londres ne te manque pas. » Car cela voulait dire que Scarlet n’aurait pas envie d’y retourner et vous pourrez la garder près de vous plus longtemps. C’est sans grande surprise que la jeune femme te parla de son frère une fois le thé servit. Tu savais que le sujet viendrait sur la table et contrairement à ton habitude, tu aurais préféré que cela ne soit pas le cas. « Ca fait longtemps que j'ai pas vu Percy, ça fait aussi longtemps qu'il m'a envoyé de vidéo à la con. Il va bien ? Il fait l'homme qui est occupé alors qu'il en fout pas une ? » Entendre de la bouche de sa soeur qu’il la négligeait aussi te faisait de la peine. Toi, c’était une chose mais sa soeur, cela te laissait penser que ce qu’il traversait était plus grave que ce que tu pensais. « Maman organise un déjeuner bientôt je crois, vous devriez pas tarder à recevoir l'invitation. Je pourrais lui demander des comptes sur son silence. » Tu essayais de laisser un sourire se dessiner sur tes lèvres. Les déjeuners familiaux, c’était toujours un moment que tu appréciais et cela n’allait pas changer de sitôt. Mais là, que pouvais-tu dire à ta belle soeur ? « Nous serons là, je ne pense pas que ta mère accepte une toute autre réponse de toute façon. » Dis-tu avec un petit rire. Madame Arden senior était une femme de poigne et tu ne te voyais pas lui refuser de voir ses petits-enfants. « Enfin, je serai là avec les enfants, Percy vérifiera en fonction de ses dates de match. » Il y avait une possibilité qu’il ne soit pas disponible, tu ne l’oubliais pas. Cela l’arrangerait peut-être de manquer une réunion familiale de plus. « Je ne savais pas qu’il ne te répondait pas. Il va bien, il semble juste sur une autre planète en ce moment. J’espérais qu’il t’en ait parlé. » A défaut de t’en parler à toi, tu avais espéré qu’il se serait tourné vers sa soeur. Ne sachant pas quoi ajouter de plus, tu pris une gorgée de ton thé, profitant de cet instant pour fermer brièvement les yeux et te reprendre. Si tu devais craquer, Scarlet serait la dernière personne devant qui le faire.

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Soutenir ta belle-soeur quand cela arrangeait tes affaires n’était vraiment pas un sacrifice. Etant dans le milieu de l’édition depuis longtemps, tu connaissais bien les libraires de la ville et organiser des séances de dédicace était toujours un très bon moyen de faire de la promotion pour un livre. Si cela servait également à la promotion d’une librairie indépendante, c’était encore mieux à tes yeux. Les habitudes se transforment dans tous les domaines de la société avec les avancées technologiques et le livre est loin d’en être une exception. Mais malgré tout, il semblait que les lecteurs restaient attachés au papier, malgré l’apparition des livres électroniques que tu ne pouvais pas te permettre de négliger. « Deal. Merci à toi de le proposer, vraiment. Tu m'es vraiment précieuse. » Tu te contentais de lui sourire en retour. Ta générosité et ton grand coeur étaient souvent des traits mis en avant par ton entourage pour te décrire. Tu étais toujours partie du principe que la gentillesse était une bien meilleure manière de laisser une trace dans le monde et qu’elle ne coûtait pas plus cher. Au contraire, cela laissait une marque indélébile dans la mémoire des gens qui se avaient tendance à vouloir vous rendre la pareille par la suite. Et on ne sait jamais ce que la vie nous réserve ou les moments où l’on pourrait avoir besoin d’un coup de main. La conversation se tourna ensuite vers tes enfants qui se portaient à merveille et qui étaient ravis de savoir Scarlet de retour à Bristol. Cela te réchauffait le coeur de savoir qu’ils allaient désormais avoir leur tante près d’eux pour pouvoir construire une relation privilégiée. L’importance des valeurs familiales était vraiment quelque chose que tu tenais à transmettre à tes enfants. « Tu crois vraiment qu'il aura le choix ? Ma mère fera TOUT pour que ça colle avec son planing, elle serait capable de faire annuler son match. » Tu ris à l’unisson avec Scarlet car elle avait raison. Ta belle-mère était une force de la nature, une femme forte et qui supportait mal d’être contredite alors vous évitiez tous. Sur ce sujet, c’était Percy qui allait devoir s’y frotter, tu n’avais que peu de contraintes le week-end s’il n’y avait pas de match du Bristol F.C. à domicile. « Je les laisse se mettre d’accord dans ce cas. » Répondis-tu amusée. La suite de la discussion prit une tournure un peu différente. Scarlet t’interrogea sur Percy, te demandant si tout allait bien vu qu’il ne répondait plus aussi régulièrement à ses messages voire il ne répondait plus du tout. Toi aussi cela te surprenait à vrai dire parce que s’il y avait bien une personne que Percy n’avait jamais négligé, c’était sa soeur. « Je l'imaginais occupée avec son équipe, je suis pas du genre à m'inquiéter pour lui mais toi ce que tu me dis, ça m'inquiète un peu je dois avouer. » Merde … Ce n’était vraiment pas ce que tu voulais faire. Inquiéter votre entourage n’était pas du tout dans tes plans, au contraire même, tu préfèrerais qu’ils pensent que tout allait bien dans le meilleur des mondes. « Il a changé ? Enfin je veux dire, tu as remarqué un truc de changé chez lui ? Ca ne lui ressemble pas, je dois avouer que je trouve ça bizarre. » Bizarre, ton mari l’est devenu récemment. Enfin, ce n’est peut-être pas le bon mot. Il est simplement devenu distant, détâché. Comme si quelque chose l’occupait ailleurs. Et pourtant, des fois, il redevenait l’homme que tu avais épousé sans que tu ne comprennes ce qui avait changé. « Je pense que la perte de Tristan l’affecte plus qu’il ne l’a laissé paraître. » C’était la seule explication que tu avais trouvée. Scarlet aura forcément entendu parle de Tristan, un très bon ami commun qui faisait parti de votre groupe d’amis et que Percy connaissait depuis l’enfance. Début septembre il avait perdu la vie dans un accident de voiture, un choc pour tous ses proches. Au départ, tu n’avais pas fait attention, trop absorbée par ton propre deuil mais désormais, c’était différent. « Il est moins présent, plus distant aussi, comme s’il préférait être ailleurs. » Tu ne sais pas pourquoi tu confies cela à Scarlet. Ce n’est qu’un ressenti, tu ne sais pas vraiment ce qu’il en est parce que tu n’as pas eu le courage de confronter ton mari sur le sujet pour l’instant. « Il a certainement besoin de temps, j’essaie de le lui laisser mais ce n’est pas tous les jours facile, surtout quand cela touche les enfants. » Il était difficile de compter sur ton mari pour se rappeler de récupérer Benjamin à l’école ou de se rappeler qu’il a promis à Jules de l’aider avec son van. C’est ça plus que tout le reste qui te fait t’inquiéter tous les jours un peu plus.

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Percy et toi aviez grandi dans des familles très différentes dans leur composition. Lui n’avait connu qu’un format des plus traditionnel alors que toi tu avais eu droit très rapidement à une famille recomposée et un format plus atypique. C’était quelque chose qui avait failli vous éloigner au départ, quand Percy avait appris que tu avais une fille et que ton ex-mari jouait encore un rôle important dans votre vie. Tu avais bataillé pour lui faire comprendre qu’il n’y avait strictement rien d’ambigu entre Reed et toi et cela depuis votre divorce mais tu ne pouvais pas dire que tu ne comprenais pas les réticences de Percy. Toutefois, ce qui vous avait rapproché c’était l’importance des liens et des valeurs familiales. Voilà pourquoi, les repas dominicaux chez les parents Arden étaient devenus une sorte de tradition à laquelle vous ne pouviez pas déroger. Donc vous seriez présents au prochain, maman Arden y veillera. La conversation se déplaça ensuite vers Percy et vers son comportement ces derniers temps. Tu confiais à Scarlet que la mort de Tristan semblait l’avoir affecté plus que tu ne l’aurais imaginé. Tu ne le lui reprochais pas, bien entendu mais c’était un constat légèrement amer que tu faisais. « Oh ... Je vois oui. C'est encore trop récent et c'est le premier deuil auquel il est confronté. » Oui, elle avait raison. Percy avait eu la chance de ne pas être frappé par la mort dans son entourage depuis sa naissance. La perte d’un de ses meilleures amis n’était certainement pas la meilleure manière de commencer. C’était une explication que tu n’avais pas en tête et qui pouvait expliquer une partie de son comportement. Mais face à tes paroles, Scarlet grimace ce qui confirme tes craintes. Le comportement de Percy est loin d’être habituel. « Ce n'est quand même pas dans son genre ... Surtout qu'on a été élevés tous les deux dans ce truc de toujours parler et de ne pas garder pour soit ce qui nous fait du mal. J'irai lui parler, si j'arrive à le trouver. Je peux être persuasive. » Tu hoches la tête. Peut-être que c’est de ça dont il a besoin. Il a besoin de voir sa soeur, qu’elle lui parle. Peut-être qu’à elle il pourra dire ce qu’il n’arrive pas à te dire à toi, ce qu’il n’arrive pas à évacuer. Tu n’es pas assez idiote pour refuser l’aide qui t’est si gentiment proposée. « Je pourrai lui dire que tu le cherches, il n’a pas totalement disparu non plus. Et tu n’as pas tout à fait tord, il est très occupé, la saison est en pleine rentrée. » Le décès de Tristan était arrivé au pire moment pour votre famille. Le début de la saison de football, la rentrée littéraire et la rentrée des enfants. Beaucoup de choses à gérer et si peu de temps pour vous. Mais tu avais envie de croire que d’une manière ou d’une autre, vous traverseriez tout cela. « Et si tu as besoin d'aide avec les enfants, n'hésite pas, je suis là et ça serait un plaisir. Bon, je ne peux pas aider Jules avec son van. Mais je peux garder Benjamin un soir ou deux par semaine, je ne doute pas qu'il sera ravi de martyriser les chats ou que je le lui lise des histoires. » Ton rire accompagna celui de Scarlet quand elle mentionna le van de Jules. Tu savais que ta fille avait cette idée en tête mais toi aussi tu n’avais pas idée de comment l’aider. Alors tu essayais de la soutenir au mieux dans ce projet que tu ne comprenais pas vraiment. Mais après tout, chaque jeune personne avait droit à ses expériences et celle-ci se déroulait dans ton jardin donc tu pouvais garder un oeil sur elle. « Comment ça Benjamin martyrise les chats ? Dis-moi que c’est une blague ! » Vous n’aviez pas d’animaux de compagnie à la maison mais tu espérais que Scarlet plaisantait. Benjamin n’était pas un enfant violent mais cela ne voulait pas dire que c’était un ange qui ne faisait pas de bêtises ou qui ne testait pas les limites. « Vraiment, n'hésite pas si ça peut te décharger un peu. Je peux même aller le chercher à l'école. Je crois que vous m'aviez mise sur la liste de personnes qui peuvent le récupérer, non ? » Tu hoches la tête. Il est évident que vous aviez mis Scarlet sur la liste des personnes pouvant récupérer Benjamin. Même si tu n’avais pas de mal à accepter que l’on t’aide, tu ne voulais pas être une charge pour ta belle-soeur. Elle venait de se réinstaller en ville et avait besoin de reprendre ses marques. Elle n’était pas là pour jouer la baby-sitter attitrée. « C’est bien noté, je te dirai si j’ai besoin de quelqu’un pour le récupérer. Merci beaucoup de proposer. » Tu lui étais sincèrement reconnaissante de cette offre parce qu’avec sa librairie, Scarlet ne pouvait pas fermer très longtemps. Mais ces jours-là, tu veilleras à ce que Benjamin soit bien conscient qu’il devait coopérer avec sa tante. « Je ne veux pas trop prendre de ton temps quand même. Tu viens à peine de revenir à Bristol, tu as besoin de temps pour toi et pour faire ta vie ici. » C’était la condition pour qu’elle ait envie de rester ici. Qu’elle s’y fasse une belle place. « Tu as retrouvé d’anciennes connaissances depuis ton retour ? » Ne pus-tu t’empêcher de lui demander, voulant que la conversation ne soit pas orientée uniquement sur les soucis que tu traversais actuellement.