(Lestrange#4) - It's Me, Hi !

26/10/1997

It's Me, Hi !

Sometimes I feel like everybody is a sexy baby, and I'm a monster on the hill. Too big to hang out, slowly lurching toward your favorite city, pierced through the heart, but never killed

@Cameron Lewis ☆ Meryl Strange

gifs by (c) @eddie-dustin et (c) ROSWELL, NM SOURCE

Redland, logement de Cameron L.
Août 2024

Son petit weekend Londonien n’avait pas vraiment pris la tournure qu’elle avait espéré. Elle n’avait pas arrêté d’y penser dans le train retour pour Bristol : et si ce gars la retrouvait pour être sûre qu’elle ne dise rien ?! Et s’il lui tombait dessus au détour d’une ruelle ou elle ne savait quoi ? Gabrielle lui avait garanti qu’elle ne risquait rien, mais la californienne sait bien que le risque zéro n’existe pas. Une part d’elle ne peut s’empêcher de songer qu’elle aurait dû laisser Alex se charger de lui et chaque fois qu’elle pense à ça, elle se dit qu’elle ne vaut pas mieux que lui. Elle n’a jamais été ce genre de personne Meryl, elle ne ressemble en rien à son demi-frère, elle ne ressemble pas non plus à ce père dont elle a oublié les traits au fil des années. Elle secoue la tête en éloignant cette pensée macabre en attrapant son téléphone, bien décidée à aller se changer les idées en scrollant des heures sur des vidéos idiotes. Le sommeil ne viendrait pas ce soir-là, son cerveau tournant à plein régime, ses doigts s’étaient perdus sur l’écran de son smartphone. Elle resonge aux quelques messages qu’elle a pu recevoir durant son absence, certains sont restés sans réponses de sa part quand d’autre n’ont reçu qu’un simple « Toujours en vie. » impersonnel au possible. Egoïste penseront certains, salvateur pour elle qui avait vu en cette coupure un moyen de se protéger.

Ses yeux picottent quand ils se perdent sur une énième vidéo stupide et c’est une notification instagram qui lui fait changer d’application. Un énième commentaire lui rappelle qu’elle joue un jeu à la con avec Lewis. Jeu qu’elle a elle-même lancé, et si elle s’en est toujours amusé jusqu’ici, la dernière publication de Cameron l’a laissée interdite. Et si elle avait eu envie de l’insulter par messagerie interposée, elle s’était abstenue de le faire, même si cette fois il était allé trop loin. Elle sourit pourtant en repensant à la tête de Gabrielle quand elle lui avait annoncé qu’elle était « fiancée ». Oh Meryl sait bien que l’avocate n’aime pas le musicien, elle ne peut pas lui en vouloir, elle-même ne sait pas comment considérer ce type qui l’a si peu considérée par le passé. Meryl l’a longtemps détesté, pour autant elle a le sentiment de ne plus le connaitre, si tant est qu’elle l’ait déjà connu un jour. La californienne l’admet volontier, elle n’a jamais été plus loin que l’opinion publique et la façade qu’il montre au monde.

Le petit matin n’est plus là depuis longtemps quand elle émerge et qu’elle réalise qu’elle s’est finalement endormie le téléphone à la main. L’anti-cernes vient cacher la misère lorsqu’elle regarde son visage dans le miroir. Ca ne ferait pas de miracle, mais ça suffirait à compenser. Ca et un café noir, elle s’attend à croiser Cody, mais vu l’heure qu’il est, probable qu’il soit déjà à la salle. Elle allait devoir recoller avec la réalité, sans quoi la reprise serait compliquée et elle ne pouvait pas se permettre de merder durant l’une de ses gardes. Elle grimace en avalant son café, elle n’aime pas vraiment ça, le goût que ça a, mais avec une tonne de sucre, la blonde se dit que ça passe et que surtout ça lui donnera le coup de boost qu’il lui faut pour aller affronter la décision stupide du jour : confronter Cameron pour qu’il mette fin à ces conneries et tout ce bordel qu’il a mis ! Elle aurait très bien pu lui envoyer un enième message bourré d’insultes et de sarcasmes, mais vu l’américaine nourrit l’espoir qu’en face à face il verrait peut-être plus facilement qu’elle n’avait pas forcément la tête à rire, même si elle doutait toujours de sa capacité à compatir pour autrui !

« C’est sûrement le truc le plus stupide que t’as fait aujourd’hui Meryl. » Elle secoue la tête alors qu’elle marche jusqu’à la rue susmentionnée dans le message quelques semaines plus tôt. « Tu vas te retrouver devant un taré et tu pourras pas dire ‘on t’a pas prévenue !’ » Elle sent un regard peser sur elle, visiblement la petite dame derrière son portail la juge de tout son long, elle, la fille avec son accent américain repérable à quinze kilomètres. Elle affiche un grand sourire, avant de tracer son chemin jusqu’à l’adresse, son oeil se pose sur la bâtisse qu’elle observe un instant... Elle doute un peu quand elle s’avance dans l’allée, mais quand elle voit une silhouette se dessiner, elle le reconnait sans peine... Il lui tourne le dos, trop occupé qu’il est à lustrer son petit bolide. Au final, elle ne sait pas vraiment si son regard est plus attiré par la voiture ou le musicien. « Tu devrais pas donner ton adresse, on sait jamais qui se cache derrière un écran ! » Mais il ne l’entend pas, plongé dans sa tâche, les écouteurs sûrement vissés dans ses oreilles. « Hey Lewis ! » Elle pousse un peu la voix, mais elle n’obtient guère de réponse, alors elle lève les yeux au ciel, jette un regard autour d’elle pour chercher quelque chose à lui balancer. C’est là que l’idée stupide - encore - lui traverse l’esprit et le sourire qui vient se ficher sur son visage en dit long sur ses intentions. D’une main sûre, elle vient attraper le tuyau d’arrosage posé sur le sol pour venir l’actionner dans la direction du musicien. Le jet d’eau vient le percuter de plein fouet et cette fois elle est certaine qu’il aura remarqué sa présence, aussi quand il se retourne vers elle et qu’elle peut enfin voir son regard, la blonde bat des cils tout en restant assez loin pour éviter des représailles directes. « T’avais l’air d’avoir chaud, je me suis dit que ça te ferait du bien ! » Sans relâcher son arme, la jeune femme le fixe, prête à lancer une nouvelle offensive dans le cas où il tenterait de l’attaquer en retour. « Je suis venue chercher ma bague ! Tu comprends je suis un peu matérialiste. » C’est faux, mais on s’en fiche ! Là n’est pas la question.

16/04/1995

It's Me, Hi ! -- @Meryl Strange

Si on lui avait dit avant son accident qu’il quitterait The Sand Witches à même pas trente ans avec le succès qu’ils avaient, Cameron aurait ri. Depuis que son grand-père lui avait offert sa première guitare alors qu’il n’était qu’un gamin qu’il rêvait de vivre de sa musique, de visiter le monde en partageant son art avec le public. Et ça lui avait plu pour la dizaine d’années que ça avait duré, et il n’était pas impossible qu’il se lance un jour dans un projet solo puisqu’il n’avait pas arrêté d’écrire pour autant, mais il était temps pour lui de passer à autre chose s’il voulait être un bon père pour Hannah. La décision n’avait pas été prise de gaieté de cœur et il aurait aimé que sa sœur Zoya le comprenne et le soutienne alors que c’était déjà bien assez difficile pour lui de raccrocher sa guitare. À la place, son aînée s’était permise de critiquer ses choix, de dénigrer le fait qu’il devait s’éloigner du monde musical pour sa propre santé puisque la drogue y était omniprésente. Selon elle, le choriste aurait dû être plus fort et être en mesure de résister à la tentation sans devoir abandonner tout ce à quoi il tenait. En d’autres mots, il était trop faible alors qu’elle ne se serait sans doute pas gênée de le critiquer s’il avait retouché à de la cocaïne. Au final, peu importe ses efforts, ce ne serait jamais suffisant. Il s’était assez battu l’an dernier pour que Lyla lui refasse confiance et lui permette de retrouver sa place de père auprès de leur fille, il n’avait pas la force ni l’envie de se battre contre sa sœur. Comme un enfant, il la boudait depuis leur querelle de mars dernier, attendant qu’elle vienne s’excuser pour ses propos. Considérant que les Lewis étaient connus pour leur tête de mule, autant dire qu’il risquait d’attendre longtemps. Entre la vente de la maison, l’achat de son nouveau local et tous les travaux et préparatifs pour l’ouverture du Roll & Roast Café, l’année avait été mouvementée. Cameron avait peine à croire qu’un mois s’était déjà écoulé depuis l’ouverture de son nouveau bébé, mais il était plus que satisfait de la façon dont le tout s’était déroulé. Après des mois à douter, il était maintenant persuadé qu’il était à l’endroit où il devait être. Il ne restait plus qu’à voir si le sentiment allait perdurer considérant qu’il avait pensé la même chose en début d’année lors de la dernière tournée anglaise du groupe…

Le brun avait décidé de profiter de sa journée de congé - et du fait qu’il ne pleuvait miraculeusement pas - pour bichonner la Jaguar décapotable qu’il avait acquise en décembre dernier. Avec tous les matériaux qu’il avait dû trimballer entre sa maison et le café ces derniers mois, il avait davantage opté pour sa Golfe au détriment de sa voiture de luxe. « Tu devrais pas donner ton adresse, on sait jamais qui se cache derrière un écran ! » Musique dans les oreilles, il n'entendit absolument rien. La carrosserie, trop savonneuse, l'empêcha d'apercevoir le reflet de Meryl, qu'il prenait plaisir à taquiner depuis qu'ils s'étaient recroisés dans l'ascenseur de l'hôpital. Ils avaient échangé quelques messages au fil des mois, jusqu’à ce que la jeune femme ne cesse soudainement de lui répondre sans explication. Considérant qu’il ne savait plus où donner de la tête avec l’ouverture imminente du café, Cameron n’en avait pas fait de cas. Mais maintenant que son horaire était un tantinet plus allégé, il avait décidé de poster une nouvelle publication la concernant dans l’espoir de la faire réagir. Considérant sa présence chez lui, ses efforts semblaient porter fruit. « Hey Lewis ! » Toujours aucune réponse du brun qui s’accroupit pour frotter l’une des jantes de sa voiture en fredonnant, sous le regard curieux de sa voisine d’en face qui n’avait rien d’autre à faire de ses journées que d’espionner le voisinage en croyant que personne ne la voyait derrière son rideau. Spoiler alert : elle n’était pas du tout cachée, elle était même régulièrement le sujet de blagues dans le quartier. Tandis qu’il tendait un bras derrière lui à la recherche du boyau d’arrosage pour rincer sa voiture, il se fit plutôt surprendre par le jet d’eau qu’il se prit dans le dos. Un cri de surprise lui échappa tandis qu’il tentait de se protéger le visage à deux bras tout en essayant d’identifier son assaillant. « MAIS ARRÊTE! » hurla-t-il en tentant de se relever en prenant appui sur sa voiture. « T’avais l’air d’avoir chaud, je me suis dit que ça te ferait du bien ! » Complètement trempé, le Lewis s’essuya le visage d’une main en retirant ses écouteurs de l’autre, avant de sortir son téléphone de ses poches pour en vérifier l’état. « Si tu l’as brisé, tu m’en paies un autre. » Comme s’il n’avait pas les moyens de se payer un nouveau téléphone… « Qu’est-ce qui te prend?! » Il posa son téléphone un peu plus loin, tordant ensuite le bas de son t-shirt en se dirigeant vers elle. « Rends-moi ça. » ordonna-t-il en tendant un bras dans sa direction. Pas question qu’il lui laisse le boyau et qu’elle l’arrose encore. Il la connaissait (pas vraiment), elle allait y prendre plaisir. « Je suis venue chercher ma bague ! Tu comprends je suis un peu matérialiste. » Ah! Elle avait donc effectivement vu sa publication. Derrière son air furieux apparut l’esquisse d’un sourire, la satisfaction d’avoir obtenu ce qu’il voulait. « Pas de nouvelles pendant des mois et te voilà pressée. La patience, tu connais? » Il baissa les yeux vers le boyau d’arrosage, craignant qu’elle l’arrose dès qu’il aurait le dos tourné. Il se pencha finalement par-dessus la portière de sa Jaguar pour atteindre le coffre à gants duquel il sortit une bague. « J’espère que ta manucure ne remonte pas à trop longtemps, ça fait de plus jolies photos. » Il s’approcha d’elle d’un pas décidé en tendant un bras pour saisir sa main gauche sur laquelle il glissa l’énorme bague en bonbon que sa fille avait oubliée chez lui la dernière fois qu’elle était venue lui rendre visite. « J’espère que tu l’aimes, babe. Je l’ai choisie juste pour toi. » Elle voulait une bague? Demandez et vous recevrez.