(zehriley #01) stop and stare

stop and stare

This town is colder now, I think it's sick of us, it's time to make our move, I'm shaking off the rust. I've got my heart set on anywhere but here, I'm staring down myself, counting up the years. Steady hands, just take the wheel, and every glance is killing me, time to make one last appeal for the life I lead. ★★

@RILEY OXBURY ☆ @ANWAR ZEHRI

gifs @drvgonqueen & @lomapacks

09/2024 rosy sails lodge (stokes croft)

Conjurer le sort, ou bien provoquer l’inévitable. Difficile de savoir ce qui des deux était passé par la tête d’Anwar en premier lorsqu’il avait proposé à Riley de sortir dîner, d’une part, mais de sortir dîner au Rosy Sails Lodge, surtout. La dernière fois qu’ils y avaient mangé, elle lui avait annoncé repartir à l’étranger pour plusieurs mois, et bien que conscient de n’avoir à ce sujet plus aucun droit de regard du fait de leur séparation, il n’en avait pas moins réagi comme on s’y attendait : mal. Depuis le retour de sa future-ex-femme en terres britanniques, le brun ne nourrissait donc aucune illusion quant au fait qu’elle repartirai à nouveau, et que chacun coup de téléphone reçu en “numéro inconnu” ou chaque visiteur qui sonnerait à sa porte sans s’être annoncé au préalable serait à nouveau vécu en se préparant au pire. Vivre dans l’attente perpétuelle d’un malheur, voilà probablement une des raisons majeures dans la part que tenait Anwar au sujet de leur séparation, néanmoins mutuellement consentie. Chaque mission de Riley à l’étranger avait toujours été vécue comme une apnée par son conjoint, et chaque tentative de le verbaliser se soldait souvent de la même manière : la blonde n’avait jamais caché ses ambitions, et si Anwar choisissait de rester c’était en toute connaissance de cause, faisant de chaque reproche en ce sens quelque chose d’(un peu) injuste. Naïvement, le policier s’était imaginé qu’une séparation lui offrirait un peu de distance à ce sujet, que chaque départ l’impacterait un peu moins, que chaque image de conflit dans lequel l’Angleterre était impliquée à la télévision ne lui provoquerait plus instantanément cette boule d’angoisse au creux de l’estomac … Dans les faits en revanche, rien n’avait changé, et des années après, l’angoisse était toujours là. La vérité, c’est qu’une décision prise la mort dans l’âme n’effaçait ni vingt et quelques années de mariage, ni le fait que Riley était et resterait toujours la mère de son fils.

Si elle prévoyait de disparaître à nouveau bientôt, ce dont Anwar était intimement persuadé, il lui offrait donc sur un plateau d’argent la possibilité de cracher le morceau durant le dîner, et croisant son propre reflet dans le miroir du pare-soleil de sa voiture avant d’en descendre, le policier s’était promis de mieux réagir que la fois précédente. Des promesses souvent aussi vaines que son mauvais caractère lorsqu’il reprenait le dessus, mais au moment de passer la porte du restaurant il y croyait en tout cas encore dur comme fer. « J’ai une réservation pour deux. Au nom de Zehri. » Ébouriffant ses cheveux jusque-là dissimulés sous l’une de ses innombrables casquettes, Anwar avait accueilli avec un sourire poli le « Oh, oui. Madame est arrivée il y a moins de cinq minutes, venez. » et fermé la marche derrière la serveuse, le guidant à travers la salle un second menu à la main, et l'œil du policier trouvant lui-même Riley avant même d’arriver à destination. Derrière le “madame” souligné par l’employée pouvait se cacher tout un tas de choses : les imaginait-elles mariés, amis, collègues, peut-être même amants ? « Il parait que tu m’attends depuis moins de cinq minutes. » avait-il en tout cas adressé avec légèreté après avoir remercié la serveuse, laquelle avait déposé le second menu sur la table avant de tourner les talons. « Comment est-ce que tu vas ? » Abandonnant son blouson sur le dossier de sa chaise, le policier s’était penché vers son épouse pour déposer sur sa joue un baiser à l’allure presque désuète compte-tenu de l’historique de leur relation, mais dont il avait trop l’habitude pour songer à s’en défaire.