Tout a bien commencé. Je suis arrivé il y a trois ans déjà, trois ans que je vis à Londres, que je joue à Arsenal. Si ç'a été idyllique au début, avec des performances xxl et une vie calme, cette année, c'est un peu plus compliqué. Si sportivement, je continue de le montrer à mon avantage, pour preuve, hier soir encore, j'ai été doublé buteur contre Liverpool. C’est du côté privé que c’est un peu plus compliqué, je sors de plus en plus, et vous savez ce que c’est quand vous êtes célèbre, vos moindres faits et gestes sont exposés. Ça fait déjà quelques semaines que des photos de moi, éméché, sortent dans la presse. Généralement accompagné, moi d’une nature timide et plutôt sage, je me fais petit à petit manger par la vie londonienne. Bien sûr, je n'en parle à personne, pas même à Deborah. J’ai encore eu ma grande sœur y a deux jours en face time et je lui ai dit que tout allé bien dans le meilleur des mondes. Ce n'est pas totalement un mensonge ceci dit, je vais vraiment bien. C’est juste que ma vie privé part un peu à la dérive.

Ce dimanche matin, le club à organiser un décrassage ouvert au public. Et on ne peut pas dire que je suis spécialement impliqué. Je m’amuse plus avec les ballons qui traînent, ou je fais des signes à la foule. J’ai beau être à la une des tabloïds et être décris comme l’enfant terrible du foot anglais. Je n’en reste pas moi le meilleur buteur de la ligue et l’un des joueurs les plus appréciés des fans. La séance se termine d’ailleurs, doucement, mais sûrement. Comme bien souvent, j’en profite pour aller au contact des fans. Attrapant les stylos que l’on me tend pour signer les différents papiers ou maillot. Je me penche pour ceux qui veulent des photos. C’est là que mon regard croise le sien. BORAH ! oui, quand j’étais gamin, je n’arrivais pas à dire Deborah. Puis, Borah est resté avec le temps, un moyen de garder cette part d’enfant qu’il y a en nous. Desolé, je vous abandonne. Mais, y a Declan qui va arriver. Declan, l’un de mes coéquipiers.

Je ne me fais pas prier pour faire faux bond à la foule. Arrivant à hauteur de ma grande sœur que j’attrape dans mes bras. Je la vois beaucoup moins depuis que je suis à Londres, c’est assez logique. Mais bien entendue, elle me manque. Fallait me dire que tu passerais. Je t’aurais envoyé un chauffeur et t’aurais pu m’attendre en loge. peu importe à dire vrai, le sourire qui me colle au visage suffis à comprendre ma joie. Je t’emmène manger ?! J’ai une faim de loup ! je suis loin d’imaginer que mes écarts sont venus jusqu’aux oreilles de ma sœur.