You got a friend in me (Andréa & Faust)

You got a friend in me

ft. @Andréa Castillo

Faust utilisa son propre badge pour entrer dans le bâtiment, mais ne se dirigea pas vers son appartement. Normalement — il commençait à douter du respect du calendrier donné — le plafond était en train d'être repeint et il ne comptait pas se promener sous de la peinture encore humide. Il était là pour une bien meilleure raison : voir son nouvel ami. Il n'avait pas eu de nouvel ami depuis des années. Il traînait souvent avec des clients, mais les relations amicales se créaient alors autour de la relation professionnelle, jusqu'à ce que la frontière entre les deux devienne invisible. Là, ce n'était pas le cas. C'était une vraie relation amicale qui avait commencé comme telle et qui avait conduit à une invitation à passer la soirée ensemble. Faust n'avait pas osé demander si c'était une soirée pyjama. Sa dernière soirée pyjama remontait au lycée. Dans le doute et parce que ça l'arrangerait de ne pas rentrer chez sa cousine au milieu de la nuit et risquer de réveiller l'enfant, il avait emporté des sous-vêtements propres au fond de son sac à dos. Tout cela avait un super goût de nouveauté et il était excité comme un môme avant sa première boum.

Il toqua à la porte et vida ses poumons dans une longue expiration, exactement comme ses clients le faisaient avant d'entrer en scène. Il allait réussir. Il allait être une compagnie agréable pour son nouvel ami dont il ne savait encore pas grand-chose.

- Salut !

Il lança avec joie en découvrant le Français de l'autre côté de la porte. Et comme après ça, il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait dire, il balança la première évidence qui lui vint et décrit ce qu'il tenait entre les bras — car il avait été pressé par une caissière particulièrement efficace et une longue queue de clients qui patientaient et n'avait pas osé prendre le temps de le ranger dans son sac à dos.

- J'ai des toasts, du houmous, du vin et une boîte de cigares.

Est-ce qu'Andréa fumait ? Faust, lui détestait fumer le cigare, mais il s'était dit que c'était une occupation parfaite pour une soirée entre hommes. Peut-être. À force de traîner avec des rockstars et des mauvais acteurs, l'agent ne savait plus comment se comporter avec les personnes normales, mais au moins il n'avait pas apporté de drogues dures et c'était déjà un bon début.

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@Zechariah Faust ☆ Andréa Castillo

gif by (c) guentzels

Andréa était rentré depuis une bonne heure de la salle de sport, et il avait même pris le temps de faire un brin de ménage avant d’aller se doucher. Il avait donné pas mal de cours collectifs aujourd’hui et comme d’habitude, il était rincé, c’était une activité plutôt énergivore. Heureusement, il adorait ça et il se voyait faire ce métier encore pendant des années. Afin d’accueillir son ami et futur voisin Zechariah, il s’était mis à cuisiner quelques apéros simples avec ce qu’il avait dans le frigo. Sa formation en nutrition l’avait beaucoup aidé à découvrir de nouvelles manières de manger, d’utiliser d’autres ingrédients dont on ne soupçonnerait pas l’existence et il testait en partie cela ce soir. En espérant que cela plaise à son pote car étant végétarien, il fallait qu’il adapte tout. Question d’habitude sachant qu’il l’était depuis plus de dix ans. Avec un peu de chance, peut être que son ami l’était également. La sonnerie de son appart retentit enfin et il s’avança vers la porte pour découvrir Faust : ce dernier se faisait appeler comme ça tout le temps. Il avait les bras chargés de pas mal de choses à grignoter. « Bonsoir comment ça va ? » s’exprima-t-il en français en esquissant un sourire. Parfois, il s’amusait à parler dans sa langue natale, ne connaissant pas énormément de français à Bristol malheureusement. Andréa récupéra la bouteille de vin qu’il avait apporté et consulta l’étiquette. « Il a l’air pas mal ce vin. » Il reswitcha en anglais et invita Faust à rentrer d’un signe de la main. Il lâcha un petit rire en découvrant les cigares dans les mains de son ami, amitié nouvelle qui engendrait de se découvrir au fil des semaines. En effet, fumer des cigares ne faisait pas parti des hobbies du jeune coach sportif mais il ne pouvait pas vraiment le savoir. « Je fume pas je peux les exposer dans mon salon, la boîte est trop belle. Tu fumes toi ? » A la limite, il pouvait tirer sur une cigarette en soirée mais c’était très rare, il tenait à son cardio. Et après avoir traîné dans les affaires de trafic d’herbe pendant de longues années quand il était plus jeune, ça ne l’enchantait pas plus que ça. « Vas-y installe toi. Je te sers quelque chose ? » Son appartement n'était pas très grand mais il offrait tout le confort nécessaire. En six mois, il n'avait pas eu le temps de décorer convenablement mais ce n'est pas comme s'il en avait quelque chose à faire. C'était Charlize qui s'occupait de tout ça avant.

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ft. @Andréa Castillo

Oh mon Dieu, du français. La matière que le jeune Zechariah avait rapidement abandonnée, quitte à enchaîner les mauvaises notes. C'était trop compliqué pour lui. Faust eut un sourire gêné et crétin face à son ami et voisin. Le genre que les gens adoptaient lorsqu'ils n'osaient pas avouer n'avoir rien compris et qu'ils espéraient qu'avoir l'air heureux suffirait à faire avancer la conversation. Ça ne faisait que très rarement illusion.

- Oui.

Il lançait, après avoir beaucoup réfléchi pour déterrer ses connaissances en langue étrangère. Il soupira son soulagement lorsque Andréa revint à la langue d'Albion. Faust pu entrer sans craindre de se faire attaquer par une Jeanne d'Arc sortie de nulle part. Il laissa son hôte récupérer ses offrandes et s'avança dans l'appartement.

- Pas si je peux éviter !

Il disait cela avec un immense sourire. André n'était pas un de ces clients qui, ivre mort, tenterait de lui mettre de force du tabac entre les lèvres. Le français avait l'air plus détendu que ça, plus normal. Faust adorait l'idée de fréquenter une personne avec les pieds sur terre, ça le changeait de sa vie londonienne. Rien que l'appartement où ils se trouvaient respirait le monde réel. C'était l'appartement typique d'un mec divorcé ou d'un jeune n'ayant pas encore développé son goût pour la décoration. Il ne savait pas encore dans laquelle des deux cases ranger son voisin.

- Si tu as une bonne vodka, ou du whisky, je ne dis pas non !

Il s'installa, comme il était invité à le faire. Son regard continuait d'explorer la pièce. Il n'y avait pas 25 000 bibelots à observer, mais ça ne faisait rien.

- C'est sympa chez toi... Enfin, je veux dire, c'est habitable et les murs sont peints. C'est pas mal.

Faust faisait évidemment référence à son propre logement, de l'autre côté du couloir. Il n'était pas possible d'y vivre sans ruiner ses vêtements à cause de peinture encore humide et les meubles étaient tout bonnement absents. Alors il était mal placé pour se moquer de l'absence de décoration chez son nouvel ami. Il était trop heureux d'être là pour se montrer désagréable.

- Il y a des choses importantes à savoir sur l'immeuble ? Des voisines dont il faut se méfier, un concierge aux tendances obsessionnelles, un couple qui adore se disputer dans les parties communes ?

Faust adorait ce genre de ragots. Il avait tendance à manquer d'empathie envers les inconnus ou de ne pas comprendre la gravité de leurs problèmes, préférant les traiter comme de petits amusements du quotidien. Il se pencha en avant, de sorte à appuyer son poids sur ses coudes, eux-mêmes posés sur ses cuisses.

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@Zechariah Faust ☆ Andréa Castillo

gif by (c) guentzels

Andréa éclata de rire quand le sourire de Faust se transforma en grimace à l’entente de sa phrase en français. Au moins, il savait que ce dernier ne pratiquait pas la langue de Molière, c’était bon à savoir bien qu’il ne parle que très rarement français ici. C’est uniquement s’il avait un coup dans le nez que des expressions françaises ressortaient. Cela dit, ce n’était pas le programme de la soirée, du moins il l’espérait, il faisait déjà beaucoup la fête depuis qu’elle était partie. « Promis je t’affligerai plus ma langue natale, à part si tu l’as mérité. » Il le taquinait gentiment, le laissant entrer chez lui alors que ses bras étaient chargés de choses à boire et à manger. Andréa retourna à la cuisine afin de déboucher la bouteille de vin, il était en effet recommandé de l’ouvrir quelques minutes avant de la consommer. Il reporta son regard sur son ami qui lui demanda un petit verre d’alcool. Heureusement, le jeune homme sortait énormément en ce moment et il avait un placard plein de boissons fortes pour passer de bonnes soirées. Du moins, c’est ce qu’il croyait, car Andréa n’avait jamais été adepte de whisky ou de vodka pour se mettre minable. Il était malheureux depuis quelques mois et ça l’aidait à… oublier disons. Délaissant un instant sa cuisine pour son placard magique, il en sortit un whisky certainement bas de gamme mais, il n’y connaissait rien. Une fois le liquide brun versé dans un joli verre, il le tendit à son pote. « Je bois pas souvent de whisky j’espère que ça t’ira. S’il est vraiment pas bon, je dois avoir du coca. » dit-il en haussant les épaules alors qu’il se servait un verre du vin que Faust avait apporté. Il esquissa un petit sourire suite aux paroles du jeune homme qui venait d’acheter un appart un étage en dessous. C’est vrai que ce n’était pas l’appartement le plus décoré de la terre mais il était en location depuis peu. De plus, il n’avait ni le temps ni l’envie d’ajouter de la fantaisie à ce lieu. Il n’était tout bonnement pas prêt. « Ouais je l’ai récupéré il y a un petit moment. Avant, c’était une mamie qui vivait ici donc c’était nickel. Je suis pas très branché déco comme tu peux le voir. » Il prit une gorgée du vin rouge qu’il trouva très à son goût. Andréa venait d’un pays de vin et il avait rarement l’occasion d’en boire des bons. « Très bon ton vin. » dit-il à l’adresse de Faust en levant son verre. Il apporta quelques trucs à grignoter sur la table basse de son salon avant de s’asseoir dans le canapé. Il réfléchit quelques secondes à la question de Faust et à vrai dire il ne savait pas grand-chose. Andréa travaillait et sortait beaucoup, il ne passait pas beaucoup de temps ici. « Bonne question. » commença-t-il alors, réfléchissant à de potentiels potins. « Ma voisine du dessus passe sa vie en talons, donc autant te dire que je dors pas super bien. Surtout en ce moment. » C’est vrai qu’il peinait à trouver le sommeil mais bien souvent, il était tellement épuisé qu’il réussissait tout de même à dormir quelques heures. « Ah si il y a un truc qui me revient ! Je crois que ta future voisine de palier reçoit souvent… si tu vois ce que je veux dire. » Oui, généralement, elle n’était pas vraiment gênée de partager ses moments intimes avec bon nombre d’hommes qui défilaient. Au final, ça le faisait plus rire qu’autre chose. « Sinon t’inquiète je crois que c’est plutôt calme. » le rassura-t-il alors en prenant un gressin qu’il trempa dans du houmous. « D'ailleurs ça avance bien tes rénovations ? »